« Amy dégage ! » Allongé sous mes draps, remettant ma couette sur mon corps couvert d'un seul boxer, je virais violemment ma sœur de ma chambre en ponctuant ma phrase par un lancer de polochon digne des jeux olympiques. D'accord, il était déjà quatre heures de l'après-midi, mais quand même. J'avais fait la fête toute la nuit, et n'avait pas envie d'être réveillé par cette idiote. Oui, idiote. D'habitude j'aime bien ma sœur, mais là elle abuse un peu. Me réveiller, tout ça pour me demander si je sortais à nouveau ce soir. Elle n’avait pas de la vaisselle à faire ou une autre tache ménagère dans la maison plutôt que de venir me tirer des bras de Morphée ? Tout ça pourquoi, parce que mademoiselle veut que je la fasse sortir ce soir. Triple idiote. Ce n’était pas en me levant à quatre heures qu'elle espérait sortir j'espère ? Oui, je sais, c'est contradictoire avec ce que j'ai dit plus haut. Mais quand même. Cela ne me donnait en aucun cas l'envie de l'emmener quelque part. Tant pis pour elle.

Bon, maintenant que j'étais réveillé, je n'avais plus qu'à me lever. Sauf que pas l'envie. Mais il faut. Je n'aime pas rester au lit sans rien faire. Donc, direction la douche pour enlever la fatigue de mon visage et les derniers relents des shots de vodka. Passage devant la porte de mon petit frère : vide. Passage devant la porte de mon meilleur ami : il est là, et pas seul apparemment. Bon. On verra ça plus tard, pour l'instant, se redonner une contenance. Oh et, envoyer un message pour savoir ce que je fais ce soir. Carnet d'adresse, premier contact : Annie. Tiens, ça fait longtemps celle-là. Mmm, Allez un SMS pour prendre de ses nouvelles au moins. Et puis après la soirée mémorable de la veille, une soirée au calme ne me ferait pas de mal. SMS envoyé. Bon, que devais-je faire déjà ? Ah oui ! La douche. Après plus de vingt minutes passées sous l'eau bouillante, retour dans la chambre pour trouver quelque chose à me mettre sur le dos. Tiens, pourquoi pas ce tee-shirt que ma mère m'avait offert il y a quelques années et cette veste en cuir ? Ça faisais longtemps que je ne les avaient plus mis en plus. Allez, c'est parti ! Je passais donc rapidement mes vêtements avant de retourner dans la salle de bain. Un peu de gel sur mes cheveux et me voilà parti, attrapant au passage ma sacoche et mes lunettes de soleil. Ça donne toujours une certaine classe.

Rendez-vous au cinéma que je lui ai dit. Oui mais voilà, pour voir quoi ? Quel idiot, je suis sûr qu’elle va vouloir voir un de ses films pourris à l’eau de rose du genre où Di Caprio ne monte pas bêtement sur le piano pour faire contrepoids et crève noyé comme un con. Bon, bref, on verra bien. J’arrivais donc au petit cinéma de Magnolia Cresent, cherchant du regard une jeune femme rousse, qu’on ne pouvait donc pas rater. Sauf que voilà, pas de rousse en vue. Génial. J’allais donc me caler contre le mur du cinéma, dehors, regardant les affiches de films qui passaient actuellement. Mmm, Sherlock Holmes 2 pourrait surement m’intéresser, ayant vu le un trois fois, ou peut-être Millenium en version américaine, surement beaucoup mieux que la version suédoise. On est fort pour faire des films quand même nous les américains. Une vraie usine à succès. Ou alors J. Edgar, parce que l’affiche est sympa, même si je reconnais assez rapidement Léonardo Di Caprio sur l’affiche, l’acteur le plus nul d’Hollywood selon mon avis. Son seul rôle potable, se serait dans Inception. Bref. Pas le temps de pousser mes réflexions en avant qu’une lueur rousse se profile à l’horizon. Ah ! Mon souffre douleur préféré ! Car oui, avec Annie, c’est ça. On se cherche, on se cherche, comme le chat et la souris. Sauf qu’un jour on a fini par se trouver… Au lit. Depuis, j’aime, que dis-je, j’adore l’embêter avec ça. Du genre à lui dire ce qu’on aurait pu faire ou ne pas faire, en exagérant beaucoup.

« Ah oui ! Qu'est ce que c'est chiant les filles jamais à l'heure ! Et patati et patata ! Salut Max' tu vas bien ? » Je me retourne vers elle au moment où elle prononce cette phrase. Ouais, elle a pas tort, mais c’est pas comme si je n’avais pas l’habitude, avec les filles, je sais être patient pour avoir ce que je veux. Et généralement j’ai tout ce que je veux. Je retire mes lunettes et me penche vers elle pour lui faire la bise, répondant au passage. « Très bien, merci, et toi ? » Un sourire charmant s’inscrit sur mes lèvres, histoire de dire que ce n’est pas bien grave. Il se transforma bien vite en légère grimace lorsqu’elle me bouscula l’épaule. Ce n’était pas parce qu’on s’était retrouvé dans le même lit qu’elle pouvait se permettre autant de familiarité, du genre « Wesh poto, bien ou bien ? ». Je ne relève pas, retrouvant bien vite mon sourire avant de commencer à me diriger vers l’entrée du cinéma, lui demandant au passage : « Tu veux voir quoi ? Oh et ça te dirait qu’on achète des popcorns ? J’ai une de ces dalle moi… »

N’attendant pas sa réponse, je rajoutais rapidement, un sourire narquois aux lèvres : « Tu es rayonnante aujourd’hui Annie ! » Puis j’ajoutais très vite, ne lui laissant à nouveau pas le temps de répliquer. « Surement la couleur de tes cheveux ; on te repère à cent kilomètres… » Je lui tirais ensuite la langue rapidement, avant de me diriger vers les caisses pour acheter des billets, écoutant enfin ses réponses.

Juste avant de lui faire tout ces compliments, j'avais demandé à Annie si elle allait bien. Elle m'avait gratifié d'un super merci, ce à quoi j'avais répondu d'un pas de quoi évasif, parce que j'en avait un peu rien à faire de si elle allait bien ou pas. En fait, tout m'importe, à part quand ça me concerne. Je suis très porté sur moi-même, et très peu sur les autres. Que voulez-vous, quand on a un corps de Dieu comme moi, on ne peut que s'aimer. Mais bref, revenons-en à Annie. Je lui lâchais ensuite mon compliment suivis d'une raillerie, comme j'avais l'habitude de le faire avec elle. Après tout, j'adorais me moquer d'elle, et surtout de ses cheveux roux. Ce n'était pas de ma faute, sa chevelure rougeoyante réveillait en mot les pires blagues. Elle devait me maudire dans sa tête à l'heure qu'il était. Mais bon, après tout, je m'en fous. J'étais trop parfait pour qu'elle ne me pardonne pas ensuite. Et puis de toute façon cela faisait tellement longtemps que nous nous lancions des piques qu'on ne le prenait même plus mal à force tout les deux.

Nous rejoignions donc les caisses, où j'allais acheter deux places pour Sherlock Holmes 2, ne lui demandant pas son avis. Et puis de toute façon cela n'avait pas l'air de l'intéresser plus que ça de choisir le film que nous allions voir. Et puis je préférais choisir ce que nous allions voir seul, au cas où elle me sorte un navet pourri et que je m'ennuie pendant tout le film. Pire, que je parte avant la fin. Je ne supporte pas les films à la noix et ne peux pas tenir. Donc, ça sera Sherlock Holmes. On va ensuite prendre des popcorns, mon péché mignon, surtout les sucrés, parce que j'avais quand même légèrement faim, n'ayant pas mangé depuis la veille. C'est ça quand on fait la teuf toute la nuit et qu'on se réveille à quatre heures de l'après-midi. En montant les escaliers pour rejoindre les salles, la rousse osa me piquer des popcorns ! Au voleur ! A l’assassin ! Au meurtrier ! Mes popcorns chéris ! Je lui dardais un regard noir tandis qu'elle me remercier pour lui avoir payé la place. Ouais en même temps j'avais pas trop eu le choix, lorsqu'on passait à la caisse elle n'avait pas trop l'air décidée à payer. Bon, pas grave, pour une fois que je payais un truc à quelqu'un.

Je vis Annie me devancer dans la salle, ayant apparemment la technique du choix du siège, car je la vis se jeter sur les sièges parfaits, ceux qui sont au milieu et ni trop bas, ni trop haut. Nickel. Enfin vous me direz, les femmes ça sert à ça. Je m'asseyais donc à côté d'elle, me calant bien dans mon siège, mon popcorns sur les genoux, les yeux fixés sur l'écran tandis que ma main libre se glissait dans mes cheveux pour les arranger - ou les décoiffer encore plus, question de point de vue - tandis que la rousse me parlait. Elle me demandait si j'avais changé quelque chose, avant de me dire que c'était surement que j'avais pris une douche. Crétine. Bien sûr que j'avais pris une douche, comme à chaque fois que je sortais d'ailleurs. Je n’étais pas un gros dégueulasse moi. Je faisais attention à moi, double débile. « Toi par contre tu changes pas, toujours aussi débile. » Et paf. Petit, mais au moins ça va la calmer. Faut pas me chercher, je suis très caractériel.

L'écran commença à diffuser des pubs toutes aussi inutiles les unes que les autres tandis que la rousse à côté de moi me demanda ce qu'on allait voir. Ah bravo ! Elle est dans la salle et elle ne sait même pas ce qu'on va regarder. A ce moment là, j'avais envie de me taper la tête contre le mur. Du calme Maximiano, ce n’est pas de sa faute, elle est rousse. Je répondais avec la voix la plus calme qui puisse exister « Sherlock Holmes. Tu sais, avec Robert Downey Junior ? » Je récupérais mon paquet de popcorns, en en mangeant quelques un pour me caler la faim, ne me sentant pas entendre mon ventre hurlait à la mort pendant tout le long du film. D'ailleurs, en parlant de film, celui-ci commença rapidement. Les premières images défilaient tandis que je me tournais vers Annie, pensant soudain à un truc. « Au fait, tu as vu le 1 ou pas ? » Là, j'avoue que je me sentais un peu débile de pas lui avoir demandé plus tôt. Parce que si elle n'avait pas vu le un, ça ne servait à rien qu'elle voit le deux. Enfin, je pense. Bon, quoi que on s'en fout. C'était son problème, pas le mien.

Le jeune éphèbe – je parle de moi, mais ça, je suppose que vous l’aviez tout de suite remarqué – - Ah et oui au fait, j’aime bien parler de moi à la troisième personne du singulier – regarda la vieille rousse pas belle lui répondre puis haussa les épaules. Je ne répondais donc rien, sachant que mon geste voulait tout dire. Si elle avait vu le premier épisode de Sherlock Holmes, tant mieux pour elle, je m’en foutais bien après tout. Je me retournais donc vers l’écran, me calant bien sur mon siège, c’est-à-dire m’affalant totalement dedans, mon paquet de pop-corns à la main. A présent placé comme un roi, j’attrapais une poignée des fameux pop-corn et les mangeais assez bruyamment, faisant un peu comme si j’étais seul au monde. Bah quoi, je suis populaire, adulé, et quoi que je fasse ça plait, donc je peux faire ce que je veux non ? Non, bon d’accord. Et apparemment, Annie était des gens qui pensaient que non.

La jeune femme attrapa mon paquet bien-aimé, m’enlevant l’amour de ma vie des mains, et tel le ninja protégeant ce pour quoi il avait accepté la mission, je me jetais à la suite de mon paquet – c’est-à-dire sur elle – essayant de récupérer mes pop-corns d’amour. Manqué. Elle venait d’enlever le paquet de ma trajectoire, celle-ci se finissant du coup directement sur le corps de la rousse, dont je m’enlevais rapidement. Vilaine. Je la regardais avec envie manger mon bien le plus précieux, avant qu’elle ne me dise d’une voix que je sentais moqueuse et narquoise : « Tu fais trop de bruit Max', faut savoir se taire dans une salle de cinéma. » Elle pouvait parler elle, elle faisait autant de bruit qu’un cochon en train de manger… Heu. Sa bouffe quoi. Je sais pas ce que mange un cochon et je m’en fous un peu. Bref. En tout cas cette séance promettait d’être marrante.

J’observais la jeune McCormick du coin de l’œil, attendant un moment de faiblesse pour récupérer mon Saint-Graal, qui arriva fort assez tôt d’ailleurs, et qui me permis de reprendre mon du. Mon pot de pop-corns en main, je pouvais me re-concentrer sur le film. Merde, j’en avais raté pas mal. Mais bon, apparemment il avait l’air beaucoup plus nul que le 1. Dommage, j’étais pourtant content d’aller voir celui-là. Bon, tant pis, au moins je n’allais pas m’endormir devant le film avec la chose que j’avais à côté de moi. « Je m’emmerde grave. » C’était sorti tout seul. Je regardais Annie en disant cela. Je fis une moue avec la bouche, ne sachant pas quoi rajouter d’autre.

[Désolé du temps d’attente, plus trop la tête à rp en ce moment =x]