Y a des soirs comme ça où je m'enferme dans ma chambre, je parle à personne et je tolère personne dans ma chambre. Je viens de terminer la bouffe pour la maisonnée. Spaghettis Carbonara. Bon appétit. Et je suis allé m'enfermer dans ma chambre en claquant la porte sans toucher à ce que j'avais préparé. J'avais pas faim. Mes colocs, après un an de vie commune, ils ont l'habitude de mes piques de solitude, à force ils ont bien compris qu'il faut me foutre une paix royale quand je suis dans ces moments. C'est ça que j'aime avec eux. Présents quand il le faut et absents sans poser de question au bon moment. Je m'étend sur mon lit, les bras croisés derrière la nuque. Je connais ce mal être qui commence à me gagner, ce sentiment de peur et de dégoût à la fois, ces sentiments contradictoires. Ils me prennent à la gorge et m'étouffent. Je prend une liasse de feuilles blanches et compose, généralement, c'est dans ces moments que je compose le plus et que mes rendu sont bien. Point positif de ces mauvais sentiments qui m'assaillent. Sûrement pour cela que mes colocs me foutent une paix royale quand je suis comme ça. Je leur pond des bonnes compo'.

Le noir complet. Je cours, je suis essoufflé. Ma poitrine est lourde, comme si je me noyais, comme si on voulait m'empêcher de respirer. J'entends des portes qui s'ouvrent et se referment, une balançoire qui fait grincer ces chaines métalliques au loin. Oh je connais ce bruit. Je connais la suite alors je cours, je cours loin. Il faut pas qu'il me voit, faut pas qu'il m'attrape, faut pas non ! Alors j'appelle à l'aide, je cris qu'on me porte secours ou je sais pas qu'on fasse quelque chose, qu'on m'aide. Mon corps tremble alors que des mains me saisissent et me secouent, il m'a trouvé. Je te laisserai pas faire, connard !

« Lâche-moi connard ! » Je hurle. Je saisis avec force le col de l'homme en face de moi prêt à le frapper, l'étranglant presque, la rage dans ma voix. Les brumes de mon cauchemar s'estompent et apparaît en face de moi Adam qui me regarde avec des yeux ronds. Je lâche le col de son t-shirt que je serrais avec force et me redresse. J'ai les larmes aux yeux mais je les ravale, faut pas qu'elle coule, surtout pas devant lui. Je baisse les yeux

« Désolé Dude. Je voulais pas t'agresser comme ça. » Je remet en place son col et je le lisse. Ouais je sais, un tic et pourtant qu'est ce qu'on en a à foutre puisqu'on est à la maison et qu'il devait sûrement dormir vu sa dégaine. Une certaine façon de ma part de m'excuser silencieusement, de remettre en ordre cette petite pagaille. Erf j'ai quand même faillit foutre un rond à mon coloc, mon meilleur pote. Ok. On s'en fout plein la gueule souvent mais là, ça aurait été différent. Je rigolais pas. Mais alors pas du tout.

Je reste immobile, assis dans mes draps imbibés de sueur. J'ai chaud et j'ai froid. Le choc de mon cauchemar plane encore dans ma tête et mon cerveau. Dans une frénésie incontrôlée, je lisse le col d'Adam alors qu'il est bien lissé depuis quelque seconde. C'est juste que je me remet pas et qu'une lourde culpabilité m'envahit. Je voulais pas. Je voulais pas faire du mal à mon pote. C'est à cet homme de mon cauchemar. A lui plutôt. Je me mords la lèvre. Et si je ne m'étais pas réveillé ? Que se serait-il passé ? Dans mon rêve, j'étais prêt à buter de mes propres mains cet inconnu obscur dans mon rêve, cet instinct de survie, de protection. La nature, le cerveau a ses réflexes. Mais Adam dans l'histoire, il a rien fait. C'est même mon sauveur qui est venu me réveiller, me prendre à ce cauchemar horrible et moi je l'attaque. Stupide Shawn. Je regarde son cou rougi par mes propres mains. J'enfouis mon visage dans mes mains un instant. Putain. Ne serais-je jamais en paix ? Et quand le passé cessera de venir s'emparer de mon présent pour noircir mon futur. Parfois, j'en peux juste plus, marre des fêlures de mon être, de ce coeur qui ne bat plus. Adam, victime innocente de mon passé. Et moi, le méchant. Je suis fatigué d'être le méchant. « Pardon Adam » je lâche dans un murmure tellement doux que je ne sais pas s'il m'entendra mais il vient du coeur, il est sincère ce désolé. Je ne parle jamais sur ce ton là, une brèche dans cette soirée. C'est pas la première fois qu'il vient me sauver d'un de mes cauchemars horribles mais c'est la première fois que je m'en prend à lui. Mon ami, mon frère, je suis désolé. Vraiment.

« C’est pas grave mec, ça te dis d’aller boire une bière en bas le temps que tu te calmes ? » Je me redresse et le regarde. J'affiche un léger sourire sur les lèvres. Il n'y a que l'amitié pour tout pardonner ou presque. Je sais bien que l'amitié même aussi forte que je partage avec Adam elle ne pardonnera pas tout. Non. Mais pour ce soir, elle me pardonne ma violence. Je suis quasi soulagé, même si, quelque part, je me sens écorché vif et seul. Car si le monde savait. Seul, c'est ce que je serais, si ce n'est pas tué à coup de caillou. Des erreurs on en fait tous. Que celui qui n'a jamais fait d'erreur me jette la première pierre ! Nous sommes tous hypocrites ici bas, caché sous nos remords, nos regrets et notre volonté de porter un masque faux. J'acquiesce, touché qu'il ne me rejette pas et qu'il tente à sa manière de faire en sorte que je me sente mieux. « Je suis partant » Je m'extirpe de mon lit et de mes draps. J'ai l'estomac dans les talons. On descend, dans le frigo, je me sers un petit bol de spaghettis, fringale nocturne et en sort deux bières. J'en tend une à Adam en me hissant sur le comptoir de la cuisine. Je fais claquer le goulot de ma bouteille à la sienne comme pour trinquer et avale une gorgée avant de dévorer mon petit bol de spaghettis carbonara froid. Hey ! pas mal réussi. « Désolé de t'avoir réveillé » J'ajoute après avoir avaler. « Plutôt réussi mes spaghettis héhé ! » La solitude est le fléau de tout homme ici bas. Adam, lui, il est là avec moi alors qu'il pourrait retourner au lit. Je me sens tellement reconnaissant. Tellement. « Merci d'être là pour moi, dude ! *silence* T'es le meilleur des gorilles !! » J'ajoute, un petit sourire aux lèvres, ne tenant pas à trop me dévoiler non plus. C'est ma spécialité j'imagine, de dire une chose gentille et de la fracasser à la suite par un pic. C'est tout moi. Parce que malgré tout et contre tout, se protéger est tout ce qui me reste.

« Ouais elles était délicieuses comme d’hab’ » Je souris et hausse un sourcil, l'air faussement fier et hausse les épaules « Ouais je sais. Ca ne me surprend plus maintenant » Je fais mine de secouer mon épaule et boit une gorgée de ma bière. Je suis crevé et demain je bosse. Mais je sais déjà que je serais incapable de fermer l'oeil si ce n'est vider les bières du frigo. Quelque part, je suis content et reconnaissant qu'Adam me tienne compagnie mais d'un autre, je me sens coupable de le tenir éveillé. Vu l'heure tardive, il devrait dormir. Le liquide frais me fait du bien et je continue de l'engloutir petit à petit. Ca me rafraîchit et me permet de mettre mes idées en place et surtout d'en remettre d'autres dans leurs petites boîtes afin de les enfouir encore. Une fois de plus une fois de moins, ça ne changera rien. J'ai l'habitude à force. Ce que j'aime bien avec Adam c'est que malgré toutes les fois où il est venu me tirer de mes cauchemars, jamais il ne m'a posé une seule question. Jamais. C'est ça que j'apprécie chez lui, il sait être là quand il faut comme il sait quand il faut me foutre une paix royale.

« Étrange remerciement mais je les accepte quand même, je commence à avoir l’habitude de ton humour douteux !! » Je me marre doucement et acquiesce. « Et moi, de ta douceur et tendresse douteuse. Ta façon spéciale de me montrer ton amour » Dis-je en rigolant en faisant référence à sa légendaire violence envers moi, enfin envers nous tous. Adam, c'est le genre de gars qui réagit au quart de tour, de façon impulsive. Je m'amuse souvent à le provoquer à mes risques et périls et j'en prend souvent plein la face. C'est une sorte de jeu. Cependant, je ne peux m'empêcher qu'un jour, ça pourrait lui apporter des ennuis ou qu'il fasse quelque chose qu'il regrette, on est jamais à l'abri quand on a une pulsion qui nous envahit, parfois, c'est dur de s'en défaire, d'être lucide, d'être fort. L'homme est divisé en deux, le côté instinct & bestial et le côté conscience & co. Ce que je crains le plus c'est que ça lui arrive. A lui aussi. Mon sourire il disparaît et je le regarde avant de regarder le vide « C'est quoi que tu crains le plus ? Je sais pas moi de perdre ou d'avoir ? » Je bois une gorgée de ma bière et je réfléchis. Et moi ? De quoi ai-je le plus peur ? De quoi ai-je peur de perdre ? La peur, je connais ce sentiment. J'ai souvent peur. Oui. Mais de quoi ? J'ai envie de dire la vie & la mort. Un tout. Je soupire et attend sa réponse. J'attend.

La bière fraîche me fait du bien ainsi que le ventre rempli. Je pose le bol dans l'évier et le lave. Je remarque qu'ils ont fait leurs vaisselles et j'esquisse un sourire. C'est cute de leurs parts. Le bol propre, je retourne m'installer sur mon bout de comptoir. Un réflexe, j'aime pas laisser de la vaisselle sale. Un tic sûrement. Légué par ma mère, cette maniaque de la propreté. Il semblerait qu'elle m'aie légué ce petit cadeau. Je refais glisser une gorgée de bière pendant qu'Adam répond enfin à ma question. « Perdre ce que tu es je sais pas si tu comprends ce que je veux dire. Dans le sens perdre ce qui fait que tu es toi perdre ses repères et ne plus se reconnaître dans ce que tu deviens. Avoir ça c’est plus simple je crois que tout le monde à peur d’avoir une maladie grave et de mourir sans avoir fait ce qu’il voulait faire. » Je remarque qu'Adam a l'air tout de suite mal à l'aise dès qu'il ouvre la bouche alors pour ne pas accentuer ce malaise, je baisse les yeux moi aussi tout en écoutant ce qu'il me dit, me concentrer sur les mots qui sortent de sa bouche, comprendre, le comprendre. Et quelque part, je m'identifie parfaitement à ce qu'il vient de me dire. Perdre ses repères, je sais ce que c'est, quand un instant tu te perds entre le faux du vrai, le bien du mal, la normalité et l'atrocité. Je me souviens petit. Quand tout était mélangé. Et comment plus grand, je m'étais perdu aussi. Seulement vous savez, une rose peut vite se changer en poignard, comme une victime peut se changer en bourreau. « Et toi c’est perdre ou avoir ? » Je relève la tête, m'attendant pas à recevoir ma question en retour. Le pire c'est que je ne sais pas quoi lui répondre. Perdu entre la peur de me confier et entre l'ignorance. Je ne sais pas trop. Vu qu'il a fait un effort pour me répondre, je me dis que c'est la moindre des choses que je fasse de même alors je cogite, je retourne mon cerveau. Je joue avec ma bouteille de bière machinalement, mes jambes se balancent dans le vide pendant que je réfléchis, je me sens tout drôle, c'est étrange comme sensation de s'ouvrir à quelqu'un, c'est presque désagréable. Finalement, après je ne sais combien de temps dans le silence, j'ouvre enfin la bouche « Je ne sais pas. Un peu des deux je pense. Quoique perdre c'est plus dur, quand tu perds quelque chose, tu ne peux la retrouver, sauf si tu es chanceux. Tandis qu'avoir, tu peux t'en défaire, tu peux faire semblant de ne pas l'avoir alors que perdre, tu peux pas faire semblant car y'a toujours un vide et un manque et ensemble, ça devient douloureux. Le néant, c'est douloureux, la chute est horrible » J'hausse les épaules et descend de mon perchoir. Je jette ma bouteille dans la poubelle et reste de dos à Adam. J'ai l'impression de m'être trop ouvert, une sensation d'être vulnérable et que d'un mot, il pourrait m'achever. Alors j'ouvre le placard. Je passe à la vitesse supérieure. Je sors la bouteille de rhum et avale d'un trait un petit shoot. J'ai besoin de quelque chose de plus fort qu'une bière. Je me ressers un deuxième shoot qui disparaît dans ma gorge, le liquide brun me brûlant l’œsophage au passage. Je me tourne d'un quart vers lui, évitant son regard « Tu veux que je t'en sers un aussi ou tu restes à la bière ? » J'affiche mon air froid et fermé. Celui que je prend rarement dans cette maison car il est rare que je m'y sentes en danger. Je suis parfois distant habituellement mais pas autant. Il devient rapidement évident, que j'ai toujours aussi peur des autres, et même de ceux en qui j'ai totalement confiance. Au final, je suis toujours autant brisé...

Il y'a des fois où je suis juste fatigué. C'est bien plus qu'une fatigue physique, plus une fatigue mentale, psychologique. Les gens savent pas les efforts que je déploie pour me maintenir debout, pour garder maîtrise de moi-même, pour continuer de vivre normalement. Non. Ils savent pas et tant mieux. Je ne pense pas que j'aimerais qu'ils soient au courant. Juste que parfois, vivre c'est dur. C'est plus dur que de mourir. Mourir c'est bien, t'es mort, tu ressens plus rien. Y'a des soirs comme ce soir où je suis juste découragé, crevé et que toute envie de continuer s'envole. Plouf. Comme un nuage de fumée. Une envie de disparaître. Une envie de crever. Je me dis que ça changerait rien que je sois là ou pas mais après je me dis que je suis vraiment un crétin de penser ça. Ma famille serait triste si je m'en vais et mes colocs aussi. C'est juste que parfois je ne me sens pas indispensable, j'ai plus l'impression de servir à rien que d'être utile. Comme si je n'apportais rien au monde, aucune contribution si ce n'est plus de noirceur et de mauvaises choses. Y'a des filles qui m'ont dit que j'avais de beaux yeux bleus, rempli d'innocence. C'est faux. Mes yeux ont vu toutes sorte de choses. Toutes sortes. Et le manteau d'innocence que chaque enfants possède à sa naissance, on me l'a volé. J'aurais aimé le gardé bien plus longtemps mais hélas. Ce n'était pas mon destin. Je me sens éternellement seul, incompris. D'une part, c'est pas faute vu que je me décide à me terrer dans mon silence mais de toute évidence, personne ne comprendrait alors le silence c'est bien, c'est mieux. Ce soir, Adam est là. C'est une consolation même si quelque part ma peine est encore là, bien présente, qui veille ne pas me laisser de répit. Le liquide brunâtre s'empare de mon corps et me brûle la gorge. Elle commence déjà son effet. Je pense que ça suffira, je vide mon quatrième shooter. Je referme la bouteille mais ne la range pas. On sait jamais, je l'apporte avec moi et me repose sur mon comptoir. « Non merci je vais rester à la bière j’ai un peu du mal à la finir » J'acquiesce alors que le sol bouge plus que je ne le pensais. « Sage décision ! Je crois que moi ... Hmm... Je vais arrêter avec le rhum » Même je ne sais pas si le dernier shooter était nécessaire, peut-être que c'était celui de trop. Qui sait. On verra bien. « Dis moi après avoir finit la bouteille tu vas retrouvé le chemin de ton lit ou je vais devoir te porter ? » Je rigole et tapote la bouteille près de moi « Ahaha. Je crois que ça ira, au pire je dormirais sur le comptoir. Mais d'un autre, je veux pas te priver du plaisir de me prendre dans tes bras ! Je sais que t'attends ça avec impatience » Je le taquine en lui balançant un torchon. Puis le silence s'installe. Je ne sais pas trop quoi dire pour le briser. J'ai la tête vide mais en même temps remplie de souvenirs. Des souvenirs pénibles. De cette soirée là. De toutes ces années de calvaire. L'Irlande. Magnolia Cresent. Tout ça mélangé.

A y penser, je connais mes colocataires depuis environ un an, voir un peu plus. Parfois, je me dis que c'est dingue la rapidité avec laquelle on a si vite accroché, à quelle vitesse on s'est lié. A la vie comme à la mort. Parfois ça m'étonne et je me dis que c'est pas possible. Faut dire que quand j'ai quitté l'Irlande, j'aurais jamais pensé noué des liens aussi profonds et forts avec d'autres personnes. Je m'étais dit que je resterai seul car s'attacher c'est se plomber et à Magnolia, j'ai tout foiré. J'ai rencontré mes colocataires, j'ai rencontré Alexandra. Je me suis attaché alors que j'ai dit que je le ferais plus. Je m'en mord les doigts aujourd'hui. Pas encore avec Noah et la clic mais avec Alexandra si. J'aurais dû m'écouter. Je me demande par moment comme aurait été ma vie si je m'étais braqué et qu'aucun lien avec mes frères de musique actuels n'aient été fondé. Aurais-je été le même que je suis aujourd'hui ? Serais-je heureux ? Je n'ai hélas pas la question mais il n'empêche que les regrets continuent toujours de me hanter avec cela, l'envie de révéler à mes compagnons de vie ce qui me ronge au plus profond mais je sais, je le sais, cela ne sortira jamais. C'est comme trop ancré en moi et le pêché a son propre poids qui a de la difficulté à passer les barrières de la parole. Alors je reste muet, je ressasse et je ressasse le passé. Je le dégueule dans des cauchemars et Adam, témoin silencieux est là. Juste là. C'est déjà assez. C'est déjà beaucoup. C'est mieux que d'être seul, j'imagine.

« Je donne des cours de sports à des particuliers. Une espèce de coaching si tu veux. Je tiens à préciser que c’est tout à fait légal et pas dégradant. Et entre nous vu la carrure des femmes qui en font sa donne pas envie… » Je rigole doucement. Je le voyais plus vigile, videur ou garde du corps, Adam. Un truc du genre. Quoique, ça lui colle bien à la peau d'être prof' de sport. « Ah mais tu sais. Tu fais ce que tu veux, je ne juge pas ton … mauvais goût en matière de femme » Je dis en plaisantant. La bouteille de rhum dans ma main je la regarde et puis finalement vide mon verre des dernières gouttes du nectar brun d'un geste rapide et sec.

« Puisqu’on en est aux questions indiscrètes je vais en faire de même. Tu en es où niveau gonzesses ? J’avais déjà pas bien compris ta rupture avec Alexandra enfin c’est pas de ça que je veux que tu parles mais des nouvelles s’il y en a ! » Je me racle la gorge. Ah bah voilà sur le tapis les histoires de coeur. Je range la bouteille « Assez bu pour ce soir je pense. » Je dis en refermant le placard, je me redresse et m'étire en baillant « Y'a rien à comprendre de toute façon avec Alexandra mais tu as raison, pas la peine d'en parler. Des nouvelles ? Non. Tu n'as pas de concurrence. Ne t'inquiète pas » Je rigole et lui tapote l'épaule d'une tape amicale et commence à me diriger hors de la cuisine. « On devrait retourner se coucher. Surtout toi, j'ai pas envie que tu sois crever demain pour tes femmes bâties comme des buildings. » J'ajoute moqueur avant de lui faire un signe vers l'étage supérieur, vers nos chambres. J'ai assez abusé de sa gentillesse. Je peux pouvoir dealer par la suite, enfin je crois. Ca me dérange de le tenir éveillé comme cela.