Jérémy & Zoë ♥

Confortablement installé dans son lit avec son ordinateur portable sur ses genoux, Jérémy regardait les fils d’actualité sur Facebook. C’était amusant de regarder ce que les gens pensaient, faisaient ou parfois regrettaient. Avant le jeune homme trouvait ça très inutile d’avoir un compte Facebook, mais depuis qu’il s’en ai fait un, il ne peut plus s’en passer. C’était la page la plus visitée sur son laptop. Qui aurait su que ça pouvait être aussi intéressant de savoir ce que les gens font lorsque nous sommes pas avec eux. Claire avait passé la journée au soleil, Adrian avait fait la grace matinée et Zoë… se sentait horriblement seule. Depuis quelques temps, la jeune femme postait des status du genre, pas dépressif, mais triste. Une chose que Jérémy déteste est de savoir que ses proches sont triste. Bon alors, pour régler le problème de la jeune blonde, il n’avait qu’à aller la voir, étant donné qu’elle n’était qu’à deux porte de sa chambre. Et oui, la jeune femme allait loger dans la chambre d'amie des Huntington pour un moment. Enfin, jusqu’à ce qu’elle se trouve un autre endroit. Ça ne le dérangeait pas vraiment. Il adore Zoë et aime bien passé du temps avec elle. Même si elle était la meilleure amie de sa soeur, ça ne veut pas dire qu'il ne peut pas la considéré comment une amie proche. Donc, c’était son devoir d’aller la consoler.

La porte de la chambre d’ami était ouverte laissant voir Zoë assis sur son lit avec un air triste. Pauvre Zoë ! À cette vue, il avait juste envie d’entrer et d’enlacer la jeune femme jusqu’à ce qu’elle se sent mieux. Par contre, il préféra ne pas le faire. Si ça se trouve, elle voulait être seule, même si son status semble dire le contraire. Par politesse, Jérémy frappa à la porte avant de lui demander:

- Ça te dérange si je te tiens compagnie ? Je m’emmerde énormément seul dans ma chambre.

Ce qui n'était pas totalement faux. Il ne s’ennuyait pas énormément, mais par contre, il était seul lui aussi. Nina était parti chez Katya, Emily était avec Claire et Shelby, Shawn lui traînait avec de copains, Zain voulait passer la soirée seul… tout le monde était occupés, laissant le jeune Huntington seul à regarder les actualités Facebook dans sa chambre. La meilleure façon de passer son samedi soir, non ? Maintenant, il y avait Zoë. Enfin, si ça ne la dérangeait pas.

Depuis le départ forcé de Jay, Zoë se sentait horriblement seule. Bien sûr, elle ne l’était pas totalement, mais Jay était le seul qui pouvait vraiment comprendre cette solitude, et donc maintenant qu’il n’était plus là, il lui était difficile de gérer la situation, surtout qu’il était le père de Hope, et qu’il y avait un petit risque qu’il ne soit pas près d’elle lors de la naissance de la petite. Puis malgré ses lettres, sa présence manquait. Jamais auparavant elle aurait cru possible qu’il lui soit indispensable de la sorte. Maintenant, elle réalisait qu’il faisait parti de sa vie. Il était comme un membre de sa famille, le plus proche, après sa petite sœur.

Ce statut Facebook qu’elle venait de publié était donc expliqué par cette situation. Et d’ailleurs, c’était à Jay qu’elle demandait de revenir vite. Il lui manquait terriblement. Mais son désespoir n’était pas seulement dû à ce vide que son ami avait laissé. Zoë était également terrifiée. Elle venait à peine de voir la dernière publication de DirtySecret sur Facebook, et cette publication semblait dire que Lukas lui cachait quelque chose. Et l’idée qu’il puisse lui dissimuler quelque chose l’effrayait. Elle avait peur de souffrir, jugeant qu’elle souffrait déjà à chaque jour depuis près d’un an. Détestant attirer l’attention sur elle, tout ce qu’elle pouvait faire maintenant, c’était éviter son petit ami, se cacher dans cette chambre, aussi longtemps qu’il le faudra. La blonde avait trop peur de savoir la vérité, sachant que DirtySecret allait probablement en parler dans son prochain article qui ne devrait plus tarder à être publié. Et bien entendu, puisqu’elle était en couple avec Lukas, il était évident que ce secret allait la concerner indirectement, lui faire du mal, la torturer. Elle l’était déjà d’ailleurs. Elle avait l’impression qu’un couteau était sur le point de lui transpercer la poitrine. Son cœur battait à toute allure, mais elle le retenait de lui sortir du corps. Elle devait continuer d’avancer pour faire vivre sa fille, bien qu’elle souhaite souvent mourir.

Après avoir écrit son statut et regardé une photo de Lukas sur Facebook en tentant de deviner ce qu’il cachait, celle-ci abandonna son ordinateur portable sur le bureau, la photo toujours ouverte, puis elle alla s’asseoir sur son tout nouveau lit, dos à la porte de la chambre qui était ouverte. C’est à ce moment qu’elle se permit un petit moment de faiblesse et qu’elle laissa ses larmes couler sur ses joues. Cependant, elle ne pu pleurer bien longtemps, car lorsqu’elle entendit la voix de Jérémy, elle paniqua un peu et eu le réflexe de tenter d’arrêter de pleurer, ce qu’elle réussit bien. Elle essuya ses larmes sur ses joues et se retourna enfin.

♦ « Mais non. Entre. »

La future maman se retint de dire qu’elle avait besoin de la compagnie de quelqu’un. Bien sûr, elle n’aimait pas se confier, ayant l’impression de se plaindre plus qu’autre chose. C’est pourquoi elle avait essuyé ses larmes. Cependant, ses yeux restaient enflés. On voyait bien qu’elle était en train de pleurer juste avant. Jérémy n’était pas stupide non plus. Alors qu’il entra, celle-ci chercha dans sa tête la première chose qu’elle pourrait dire avant qu’il ne lui pose des questions.

♦ « Ça va ? »

Quelle phrase imbécile direz-vous? Ce n’était pas le cas pour Zoë. Bien que ce soit elle qui plonge dans le désespoir, elle avait toujours été du genre à se soucier de ses proches, quite à piler sur ses propres sentiments pour les aider, les rendre heureux. Elle avait toujours été ainsi, et ne pouvait faire autrement que de continuer d’agir de cette façon…

La jeune femme avait le dos tourné, donc le Jérémy ne pouvait pas voir ce qu’elle faisait. Par contre, lorsqu’elle se tourna avec ses yeux gonflés, ça ne lui prit pas plus qu’une seconde pour réaliser qu’elle avait pleurer. Sécher ses larmes n’avait pas trop aidé à le cacher. Il savait reconnaître une personne qui pleure. Après qu’elle ait accepter qu’il lui tienne compagnie, il fut quelques pas dans la chambre d’amie. Un ordinateur portable avec la photo de Lukas en plein écran était posé sur un bureau. C’était peut-être la raison de son chagrin. Lukas lui avait-il fait du mal ? Sur le status Facebook de Dirty Secret, celle-ci avait poster le couple vedette de la semaine. C’est à dire Zoë et son prince charmant. Par contre, l’indice qui venait avec n’était pas très claire. Dans le fond, c’était vraiment grave et la jeune femme s’en était rendu compte. Ou peut-être qu’il se faisait des idées. Après tout, la jeune femme était dans une situation délicate. Enceinte et seule, normal qu’elle aille besoin de compagnie.

Jérémy prit place sur le lit à côté de la jeune Kahn, tandis que celle-ci lui demanda comment il allait avant même qu'il ait le temps de lui demander. Si son but était d'éviter la question, ce n'était pas bien joué. La question allait lui revenir c'est sûr.

- Moi ça va, mais toi par contre, ça n'a pas l'air d'aller. Est-ce que c'est à cause de Lukas ? demanda-t-il en tourna la tête vers la photo afficher dans l'ordinateur portable de la jeune femme.

Lukas et lui ne se sont jamais adressés la parole, même pas une fois. Donc, il ne pouvait pas savoir s'il était bon ou méchant. Parce qu'il entendait à son sujet, il semblait être un gentil garçon et puis, ça l'étonnerait beaucoup que Zoë sorte avec un connard. Habituellement, elle détestait les mecs qui se cherchaient toujours les problèmes. Ce qui était un peu normal. Elle avait déjà assez de problèmes comme ça. Un connard ne ferait qu'empirer les choses, surtout qu'elle attendait un bébé d'ici un mois.

- Il t'a fait du mal ?

Elle ne voulait surment pas en parler, mais Jérémy préférait demander au cas où quelque chose de grave c'était produit. Dans ce cas, il ne perdrait pas de temps à aller dire un mot au jeune Whiteley. Bon, peut-être qu'il exagérait un peu. Lui avait le don de toujours s'imaginer le pire d'une situation. Une personne pleure et lui pense qu'elle lui ait arrivé la pire chose au monde.

Bien entendu, Zoë savait bien que Jérémy allait voir ce désespoir qui remplissait son cœur. Cependant, elle avait espérer qu’il ne voit rien, ou du moins qu’il fasse comme s’il n’avait rien vu. Ou enfin, peut-être pas. Elle l’ignorait en fait. Qu’il soit là était une bonne chose, car dans son état, elle n’avait pas du tout envie d’être seule, mais en même temps, elle détestait que les gens la voient si faible, elle détestait embêter les gens avec ses problèmes, elle détestait dépendre des autres alors qu’elle était habituée au contraire. Après tout c’est vrai, son père et sa sœur dépendaient d’elle depuis plus de cinq ans maintenant…

Ne le regardant pas, la blonde tenta de ne pas entendre ce qu’il dit, en vain. Jérémy lui renvoya sa question, lui demandant par la suite si elle avait de la peine à cause de Lukas. À cette question, Zoë leva les yeux pour le regarder, forcément parce qu’il était plus grand qu’elle, même en étant assit, puis elle remarqua qu’il regardait son ordinateur toujours ouvert sur le bureau, une photo de Lukas étant affichée à l’écran.

Était-ce de sa faute si elle se sentait ainsi ? Pas vraiment. Enfin, si, un peu, mais Zoë avait toujours détesté mettre le blâme sur le dos de quelqu’un. Et puis Lukas n’avait pas vraiment voulu faire de mal à Zoë. Elle le savait très bien. Il n’était pas de ce genre-là, enfin, elle le croyait. Il faut dire qu’elle ne savait plus vraiment quoi penser de lui maintenant. Même lui semblait cacher un secret important dans ce quartier de fou. Quelle merde!

La seule réponse qu’elle pu donner à Jérémy, en regardant de nouveau vers le bas, fut un haussement d’épaule. Elle ne savait pas trop où elle en était. Mais Jérémy dut le prendre comme une réponse positive, puisqu’il reposa sa question différemment. Lui avait-il fait du mal? Pas encore, mais probablement que ça ne saurait tarder.

Alors que la future maman se remettait à pleurer, elle regarda son ami qui n’attendait qu’une réponse pour pouvoir l’aider, voire même à aller démolir Lukas. Et bien que cette idée soit complètement stupide, Zoë était ravie de voir qu’elle pouvait toujours compter sur Jérémy. Du moins, ça lui faisait du bien qu’il lui rappelle. En ce moment de solitude, elle en avait bien besoin.

♦ « Je… J’en sais rien. J’ignorais que Lukas me cachait quelque chose. J’ai trop souffert dans ma vie pour vivre une autre souffrance de ce genre. Je n’ai pas la force de me battre… »

On pu percevoir durant le moment qu’elle parlait qu’elle recommençait à paniquer intérieurement. Ses mains tremblaient énormément, et ses larmes coulaient sans retenue. Même que sa respiration semblait troublée. Le désespoir était bien plus grand qu’elle-même l’avait imaginé. Elle voulait que Jay revienne sur le champ. Elle avait besoin de lui. Malheureusement, c’était impossible et elle le savait bien. Ça ne l’aidait pas d’ailleurs. Bref, dans son élan de désespoir intense, la blonde se permit d’aller se réfugier dans les bras de Jérémy. Elle avait besoin de se sentir protéger, de sentir la présence de quelqu’un, et que cette personne n’allait pas la laisser tomber. Bien collée à lui, elle continua de parler.

♦ « Il a cherché DirtySecret. Il l’a cherché, et maintenant, elle va parler de nous dans son prochain article. J’ai pas envie que l’attention soit vers nous. Je n’aime pas attirer l’attention. J’ai peur de savoir ce qui sera dit dans cet article. J’ai peur de souffrir encore plus.. »

Prenant quelques grandes respirations, Zoë ferma les yeux. De toute façon, elle n’y voyait pas plus clair les yeux ouverts à cause de ses larmes.

♦ « Depuis que Jay est parti, je me sens si seule Jérém’. Il savait comment gérer la situation lui face à DirtySecret! Moi tout ce que je sais faire, c’est me plaindre et pleurer ma peur et mon désespoir dans les bras d’un ami! »

Et voilà! Elle en était maintenant au stade où elle commençait à se blâmer elle-même de ce qui arrivait…

Lorsque le regard du footballeur croisa celui de son amie, il pouvait y voir de l’inquiétude. En effet, elle était extremement inquiète. Maintenant, des larmes coulaient sur les joues de la jeune femme. Jérémy écoutait attentivement ses paroles, comprenant chaque phrase. La réaction de Zoë était selon lui comprenable. Sa vie n’était pas facile et elle ne voulait pas que les chose deviennent plus pire qu’elles le sont déjà. Lui aussi aurait agit de la même façon. Déjà que la souffrance est désagréable, si on passe notre vie comme ça, c’est un cauchemard. À quoi ça sert de vouloir en profiter, si tout ce que tu fais fini par te retomber dessus.

Les larmes coulaient plus vite et le corps de la jeune femme tremblait, c’était vraiment triste à regarder. Il éprouvaient maintenant de la pitié pour elle. S’il se rappelait bien, la dernière fois qu’il avait pleuré autant c’était lorsqu’il venait d’apprendre la mort de son père. Toute la journée après la triste nouvelle, il avait rester au côté de sa mère à pleurer avec elle. Et croyez-le, se n’est pas ce qu’il y a de plus amusant. En fait, il n’aimait pas pleurer, ça le faisait sentir faible.

Tout d’un coup, il sentit le corps de la jeune femme venir se coller contre le sien. La seule chose à faire était de répondre à son entrain. Il passa ses bras autour de la taille de la jeune femme, la rapprochant un peu plus de lui tout en faisant attention à son ventre. Encore une fois, Zoë se libéra en exprimant ses pensées. Tout comme lui elle détestait attirer l’attention vers lui. Une fois de temps en temps ce n’est pas si pire, mais l’attention que DirtySecret nous donnais, n’était pas l’attention que les gens cherchaient. C’était négatif et effrayant à la fois. En une seconde, elle pouvait ruiner la réputation d’une personne. C’est pourquoi il préférait ne rien dire lorsqu’elle postait un message sur facebook. Un grande partie de la population commentait se genre de chose, mais ça finissait toujours par leur retomber dessus d’une manière.

Avant de prendre la parole à son tour, il baissa la tête pour regarder Zoë dans les yeux.

-Mais tu n’es pas seule Zoë. Tu sais bien que Lou est là pour toi et moi je serai là pour toi, je te le promet. Dès que tu veux te confier ou juste avoir besoin de compagnie, viens me voir. Si je ne suis pas ici tu peux toujour m’appeler, ça me ferai un plaisir de venir passer du temps avec toi.

Un sourire réconfortant s’afficha sur le visage du jeune homme. Il était vraiment sincère lorsqu’il disait qu’il serait là pour elle. La dernière chose qu’il voulait c’était qu’elle se sent seule et qu’elle recommence à se blâmer elle même. Lorsque les gens se blâmait ça ne faisait que nous rendre plus desespéré. Nous avons tous des moments dans notre vie où est-ce qu’on est obligé de pleurer. Fallait pas toujours tout garder en dedans, ça n’aide pas du tout.

Toujours la tête baisser vers la jeune femme, il essuya les larmes au fur et à mesure qu’elles coulaient.

-Je ne veux pas t’entendre dire que tu sais seulement pleurer et te plaindre. Tu as tout les droits de le faire. T’as pas une vie facile et si les gens ne le comprenne pas et bien qu’ils aient se faire foutre. Ils ne sont pas dans ta situation, donc ne savent pas comment tu te sens.

Jérémy n’avait pas totalement tort. Zoë n’était pas seule. Elle avait Lou, et d’autres personnes, comprenant le frère de sa meilleure amie, Jérémy. Mais sans trop savoir pourquoi, elle n’arrivait pas à être assez proche de quelqu’un au point de lui pleurer dans les bras. Enfin, elle n’y arrivait pas jusqu’à aujourd’hui. La blonde avait toujours détesté se faire plaindre et c’est principalement pour cette raison qu’elle gardait toujours tout à l’intérieur d’elle-même. Elle se confiait rarement, mais on se confiait souvent à elle. Elle ignorait pourquoi les gens lui faisaient autant confiance d’ailleurs. Selon sa grand-mère, c’était parce qu’elle avait beaucoup de charisme, et que les gens étaient souvent portés à se confier à quelqu’un de charismatique et en qui ils peuvent avoir confiance.

Jérémy lui offrit d’être toujours disponible pour elle quand elle en aurait envie. Bien sûr, la future maman était touchée, mais en même temps, elle était mal à l’aise. Depuis qu’elle avait environ 13 ans, c’était elle qui s’était occupée de tout le monde. Sa vie de jeune adolescente s’était transformée en vie de jeune adulte responsable et disciplinée. Qu’on veuille bien s’occuper d’elle, c’était presque étranger à ses yeux, et ça lui faisait bizarre. Mais en même temps, elle en avait besoin. Elle avait besoin de dépendre de quelqu’un un peu, et maintenant, Jérémy s’offrait un peu pour ce rôle.

Son sourire paraissait bien rassurant, mais malgré cela, le cœur de la meilleure amie de Lou souffrait toujours autant. Elle se sentait toujours comme si elle était menacée à la poitrine par ce même poignard, et elle ignorait qui tenait l’arme. Ce qui était triste par contre, c’était de penser que c’était probablement DirtySecret ou bien Lukas. Cette pensée fit renaître des larmes dans ses yeux qui s’empressèrent de couler le long de ses joues. D’ailleurs, Jérémy les essuya avec ses doigts. Venant de sa part, le geste semblait adorable. Il faisait cela avec tant de douceur que même Zoë en fut surprise. Le stéréotype du Footballeur macho et dur, ça n’était pas du tout le portrait de Jérémy, et c’était tant mieux. Il n’aurait pas bien porté cette étiquette de toute façon.

Le sportif reprit la parole en lui disant qu’elle ne devait pas avoir honte de pleurer. Que les gens ne comprenaient seulement pas la situation dans laquelle elle se trouvait, et que c’était pour ça qu’ils ne comprenaient pas comment elle pouvait se sentir. Zoë arqua un sourcil. De la façon qu’il disait cela, il semblait la comprendre lui, comme s’il savait absolument tout de son passé. Prenant une grande respiration, Zoë pu enfin se calmer. Et elle en profita d’ailleurs pour parler calmement, bien qu’on entende dans sa voix tout le mal qu’on lui avait fait subir cette dernière année.

♦ « Et toi, tu le sais? »

La phrase n’avait rien d’arrogante, et on l'avait bien deviné dans son ton de voix. En fait, on voyait facilement une lueur d’espoir briller dans ses yeux. Elle ne souhaitait pas que Jérémy souffre autant qu’elle, mais qu’il puisse comprendre faisait qu’elle se sentait moins seule maintenant.

Si lui savait ? Il le savait en quelque sorte ce que la jeune femme pouvait se sentir. Il ne pouvait pas dire vraiment tout ce qu’elle ressentait, parce qu’il n’était pas dans sa situation. Par contre, il connaissait la souffrance et savait ce que ça faisait. Après l’avoir vécu, tu ne souhaite pas la revivre. Quand qu’on souffre c’est comme si tout notre monde tombait en morceau. Comme si ça serait la fin du monde. Mais ce ne l’est pas, c’est plus pire que ça ! On voudrait s’isoler loin de tout le monde, mais en même temps nous ne voulons pas être seul. Nous avons besoin de nous confier auprès d’une personne qui puisse nous comprendre et nous réconforter. Ah la souffrance… Donc, ouais il pouvait à peu près savoir ce qu’elle ressentait à l’intérieur. Finalement, il avait bien fait d’être venu la voir. Sinon, elle aurait surment pleuré jusqu’à ce qu’elle tombe endormie.

Dans le regard de Zoë, le jeune homme pouvait y lire de l’espoir. Elle devait surment être contente d’avoir enfin trouver quelqu’un qui la comprenait un peu. Qui savait à peu près comment elle se sentait pour le moment. Ça faisait la première fois que Jérémy voyait Zoë dans cette état. Habituellement, il la voyait lorsqu’il allait manger un morceau ou lorsqu’il se voyait chez lui.

-Je sais un peu ce que tu ressens. Quand j’ai perdu mon père, j’ai cru que j’allais jamais m’en remettre. Je passait des journées enfermées dans la maison. Mais un jour j’ai réaliser que même si je continuais à pleurer dans ma chambre, ça n’allait rien changé. Par contre, je me suis dit que jamais je ne voudrais souffrir comme j’ai souffert pendant cette période. C’est trop dure ! Donc, je te comprend un peu lorsque tu dit que tu ne veux plus souffert…

En même temps, il essayait de passer un petit message à la jeune femme. Si elle arrêterais d’y penser pour un moment et juste focaliser sur le présent sans penser à ce qu’il se passera le lendemain, elle allait se sentir mieux. Tout son stress va s’évacuer, laissant place à une genre de liberté.

Baissant la tête vers le ventre de la futur maman, il réalisa qu’elle était vraiment grosse. Ce qui signifiait qu’elle allait surment accoucher bientôt. Ça fait déjà au moins huit mois qu’elle est enceinte. Apparement, Lou allait être la marraine de l’enfant, pour le parrain il ne savait pas qui allait l’être. Quand qu’on y pense ça devait être bizarre de porter un petit être humain dans son ventre.

-C’est pour bientôt l’accouchement ? demanda-t-il doucement à la jeune femme.

Voir Zoë avec un ventre de femme enceinte c'était un peu bizarre. Ça faisait déjà un bon moment qu’il la connaissait. Même qu’au début, Jérémy avait eu un petit coup de foudre pour elle. À chaque fois qu’elle venait à la maison, il était tout content et allait traînait avec Lou et elle. Sa sœur détestait ça. Même s'il n'avait qu'un an de moins que elle, selon lui, il n’était que le petit frère de sa meilleure amie pour elle. Donc aucune chance. Il n’aurait jamais cru qu’un jour, il la tiendrais dans ses bras - comme il le faisait en ce moment - à la réconforter.

Jérémy lui expliqua alors pourquoi il la comprenait autant. À la perte de son père, il avait eu la même réaction qu’elle lorsqu’une souffrance survenait : il s’était isolé du monde entier, restant enfermé chez lui. C’était exactement ce qu’elle faisait. C’en était un réflexe. Elle n’y réfléchissait pas en fait. Elle ne se disait pas qu’elle allait se soustraire à tous les regards pour que les autres ne voient pas qu’elle souffre. En fait, ça se faisait tout seul. Elle savait bien qu’elle s’isolait pour éviter les regards, mais bon, elle était incapable de corriger cela. Bref, Jérémy affirma qu’il avait simplement réussit à se mettre du plomb dans la tête, et avait arrêté de broyer du noir.

Sur ces paroles, Zoë ne fit que le fixer. Elle se posa une question qu’elle ne s’était jamais posé avant avec n’importe qui. Pourquoi était-il si génial avec elle? Elle n’avait rien fait pour lui après tout. Et qui sait, peut-être ne le méritait-elle pas? Mais bon, la blonde préféra garder ses réflexions pour elle. À nouveau, elle colla sa tête sur l’épaule de Jérémy, allant chercher le plus de réconfort possible.

Zoë aussi trouvait la situation étrange. Jamais auparavant elle n’aurait cru arriver à se sentir aussi proche de Jérémy. Et elle s’en voulait. Pourquoi? Tout simplement parce qu’elle aurait voulu découvrir bien avant qu’il était encore plus génial qu’elle le croyait. Bref, par une intention qui était selon elle purement amicale, elle lui prit la main pour la serrer dans la sienne. C’était une façon de se rassurer, de se rappeler qu’il était là, pour elle, et qu’il la comprenait lui.

Un petit moment de silence s’installa. Jérémy devait réfléchir à dieu seul sait quoi, tandis que Zoë avait ses propres réflexions. Bien entendu, ses réflexions n’étaient pas joyeuses, et elle ne mit pas de temps à laisser couler de nouvelles larmes, toutes aussi silencieuses les une que les autres. Puis Jérémy brisa le silence. Apparemment, il songeait au bébé…

♦ « Deux semaines environ. »

Elle avait répondu sans même se poser de questions, sans même réfléchir à sa réponse qui fut correcte. En fait, elle avait répondu par automatisme, et même elle réussit à se surprendre toute seule. Elle s’éloigna encore de son ami pour le regarder dans les yeux, se trouvant à nouveau ridicule de pleurer encore. Elle n’y pouvait tout simplement rien. Elle n’arrivait pas à cesser de pleurer.

Le jeune footballeur baissa son regard vers la main de Zoë qui serait la sienne. Il sourit au geste posé et fit de même en entre-lacant ses doigts avec ceux de la jeune femme. Tout ce qu’elle voulait c’était quelqu’un pour la réconforter et lui était là. Pour dire vrai, ça lui faisait un plaisir de lui remonter le moral, comme tout bon garçons le ferait. Lorsque la jeune Kahn colla sa tête contre son épaule, Jérémy passa un main dans son dos et le frotta de haut en bas afin de la calmer un peu. Ce qui avait l’air de fonctionner, heureusement.

Le silence qui s’installa était loin d’être un malaise, c’était plutot relaxant. Tous les deux enlacés l’un contre l’autre, c’était bien. Un moment paisible pour réfléchir. Décidant d’y mettre un terme avec une question, Zoë ne prit pas de temps à y répondre. Dans deux semaine ! Woowww… C’était bientôt.

Tout d’un coup, il sentit son épaule devenir humide, ce qui pouvait signifier qu’une chose. Zoë s’était remise à pleurer. Peut-être qu’il n’aurait pas dû aborder le sujet du bébé. Toujours entrain de frotter le dos de cette dernière, il lui déposa un petit baiser sur la tête. Sa mère lui faisait toujours ça lorsqu’il était triste et bizarrement ça marchait. Ça pourrait surment marcher avec la jeune femme.

Se reculant un peu pour pouvoir voir le visage de la jeune femme, il dégagea les cheveux – un peu mouillés par les larmes – de son visage avant d’ajouter :

- Tu sais ce qui aide vraiment quand on est triste ? Chanter. Ça c’est ma méthode pour me remonter le moral et y’a rien de mieux. On dirait que ça nous défoule de chanter. Regardons dans ton laptop.

Jérémy se dégagea de l’entrein de la jeune femme pour pourvoir prendre son ordinateur portable et le mit sur ses genou. Feuilletant la page Itune, il tomba sur plusieurs chansons intéressante, mais pas la bonne. Il fallait une chanson qui pouvait s’identifier à la situation. Lorsqu’il tomba sur la chanson de Rascal Flatts « I won’t let you go », un large sourire s’afficha sur son visage. C’était la chanson parfaite pour le moment.

- Je vais commencer et t’as juste à embarquer, mais ne te moque pas de moi. Je ne suis loin d’être un excellent chanteur, ajouta-t-il en riant.

Cliquant sur le bouton play et regarda la jeune femme dans les yeux pour qu’elle puisse sentir les paroles lorsqu’il les chante. Faut toujours ce laisser emporté par la musique quand nous chantons. Après les cinq première secondes, il débuta la chanson :

- It’s like a storm, that cuts a path. It breaks your will, it feels like that. You think you’re lost, but you’re not lost on your own. You’re not alone. I will stand by you, I will help you through.

En chantant toujours au son de la musique les paroles, il fit signe à la jeune femme de le joindre. Il trouvait ça étrange de chanter une chanson. On dirait qu’il s’adressait directement à elle. Ce qui était un peu la réalité, étant donné que les paroles disait vraiment ce que le jeune homme pensait. Dans les moments difficiles, Zoë pourra compter sur lui et c’est de même pour lui.

Le regardant dans les yeux, silencieuse et en larme, Zoë laissa Jérémy dégager son visage de ces cheveux blonds mouillés par ses larmes. En même temps, il avait bien fait. C’était fatiguant des cheveux mouillés qui colle au visage. Bref, celui-ci lui partagea sa méthode pour s’aider quand il est triste. Il lui avoua qu’il chantait quand il n’allait pas bien et que ça l’aidait. Pour elle, chanter n’était qu’un divertissement. Jamais elle n’avait vu la musique comme une thérapie. La lecture peut-être, les œuvres d’arts aussi, mais elle n’avait jamais pensé à la musique. Au fond, la musique, c’était de l’art, alors elle ne comprenait pas vraiment pourquoi elle n’y avait pas pensé plus tôt.

Jérémy décida de se lever pour aller chercher l’ordinateur portable de Zoë, lâchant sa main au passage. Il revint ensuite s’asseoir près d’elle avec l’appareil puis cherchant dans sa bibliothèque musicale une chanson adéquate, et il trouva la chanson parfaite. Cette chanson de Rascal Flatts reflétait bien la situation en fait. Et que Jérémy la lui chante, probablement que ça allait la faire sourire. Quoi qu’il en soit, il lui demanda de l’accompagner, mais de ne pas se moquer de sa voix. Quand elle l’entendit commencer après avoir démarrer la chanson qui commençait sur de jolies notes de piano, elle ne pu s’empêcher de sourire. Sa voix n’était pas si mal. En fait, elle n’y fit pas trop attention.

La blonde voulu se remettre à pleurer. Personne ne lui avait chanté de chanson auparavant, et le fait que Jérémy le fasse pour elle lui réchauffait le cœur. Les larmes qui naquirent donc dans ses yeux étaient des larmes de joies, mêlées à des larmes de tristesse. Elle détourna le regard une fois, émue et triste à la fois, mais elle se ravisa rapidement. Elle ne pouvait pas éviter de le regarder alors qu’il chantait pour elle, ou plus pour l’aider. C’est alors qu’il commença le refrain en l’invitant d’un signe de la main à se joindre à lui. Prenant une grande respiration, elle afficha un léger sourire puis continua en chœur de sa douce voix qui n’était pas si laide, ni exceptionnellement belle. On entendait sa peine par contre.

♦ « I will dry your eyes. I will fight your fight. I will hold you tight and I won’t let go... »

Une pause musicale se fit entendre durant laquelle Zoë détourna son regard pour chercher la main de son ami qu’elle retourna prendre. Ainsi, elle se sentait légèrement plus forte, et beaucoup moins seule. Ensuite, elle regarda le footballeur pour continuer la chanson avec lui.

♦ « It hurts my heart to see you cry… »

À ces mots, elle se mit à voir embrouiller. Ses yeux étaient pleins de larmes, et dès qu’elle cligna des yeux, ses larmes coulèrent, la laissant voir Jérémy un peu mieux. Environ deux minutes plus tard, la chanson touchait à sa fin. Zoë n’avait pas détourné son regard de celui de Jérémy de toute la chanson.

♦ « Won’t let you go. No I won’t… »

La chanson était terminée maintenant. La musique s’arrêta et Zoë se sentait légèrement mieux. Jérémy avait été génial d’avoir chanté avec elle, et elle se sentait privilégier. D’ailleurs, elle-même n’avait jamais chanté devant quelqu’un auparavant. Seule sa fille à travers son ventre l’avait entendu, puisqu’il lui arrivait souvent de lui chanter des petites chansons.

La future maman ne savait pas quoi dire, ni où se mettre. Elle était gênée d’avoir chanté avec lui, bien que ça l’ait aidé un tout petit peu. Elle regardait toujours Jérémy, attendant de voir la suite, ce qu’il allait dire, puisqu’elle, elle ignorait totalement quoi dire.

Après avoir fait signe à son amie de chanter, celle-ci ne refusa pas et se mit à chanter à son tour. Elle avait une petite voix magnifique. C’était mignon de l’entendre chanter. Elle semblait gênée, ce qui fit rire le jeune homme. Ce n’était surment pas dans ses habitudes de chanter des chansons comme celle-là avec un mec. Ça ressemblait à un de ses films où les gens partent à chanter de nul part. C’était peut-être naze, mais il le faisait pour que Zoë se sent mieux. S’il avait l’air con il s’en foutait. La future maman semblait s’amuser un peu, c’est tou ce qu’il voulait.

En parlant de Zoë, celle-ci attrappa encore une fois sa main et replanta son regard dans le sien. Tout le long de la chanson, les deux ont gardés cette même position. Plus la chanson allait, plus Zoë semblait se dégêner et chantait un peu plus fort. Pas très fort, mais quand même assez. Jérémy était un peu fière de lui en ce moment. La jeune femme pleurait, mais pas de tristesse. On aurait plus dit des larmes de joies, donc pas besoin de s’inquiéter.

Dès que la chanson prit fin, les deux restèrent assis silencieusement, main dans la main, yeux dans les yeux. On aurait dit que le terre venait d’arrêter de tourner pendant un instant. Étrangement, il aurait aimé rester comme ça encore un bon moment. Il se sentait bien. Maintenant qu’il y pensait, Zoë était vraiment une fille super. Ce n’était pas le genre de fille qui s’attirait de l’attention. Au contraire, comme elle l’avait dit plus tôt, l’attention est la dernière chose qu’elle voulait. Elle était différente des autres, une chose que Jérémy aimait beaucoup d’elle. Lukas devrait se compter chanceux d’être avec une fille comme elle. Jérémy, lui, le serait lui.

Réalisant ce qui était entrain de se passer dans sa tête, il détourna le regard. Peut importe ce qu’il pensait, il devait arrêter sur le champ. Il était avec Nina et il l’aimait beaucoup. Il ne devrait pas pensés à d’autres filles qu’elle. Il était heureux avec elle, mais pourquoi pensait-il à la meilleure amie de sa sœur de cette manière. De plus, qu’elle aussi était dans une relation sérieuse avec une autre personne. Pour elle, il devait être qu’un simple gamin et rien d’autre (Même s’ils avaient qu’un an de moins).

- Alors… Hum… Ça va mieux maintenant ? dit-il afin d’interrompre l’interminable silence qu’il y avait.

Remarquant que qu’ils se tenaient encore la main, il l’ôta d’un coup. Maintenant, il se sentait mal. Il avait une petite amie et il préférait mieux rester chez lui à chanter des chanter à la meilleure amie de sa sœur. Non, mais quelle sorte de copain fait ça !?

Étrangement, Zoë n’avait pas l’impression que la chanson l’avait aidé. Elle avait plus l’impression que c’était simplement Jérémy. Sa présence avait réchauffé le cœur de la blonde sans qu’elle ne sache pourquoi plus lui qu’un autre. Quel était ce sentiment? Pourquoi son cœur battait-il légèrement plus rapidement ? Pourquoi avait-elle honte ? Pourquoi avait-elle l’impression de faire une bêtise, d’être malhonnête ? Que d’émotion ce soir !

Fixant le regard de Jérémy qui se faisait aussi sérieux qu’elle, Zoë laissa le silence prendre une place majeure dans la pièce. Mais en fait, elle ne réalisa même pas que ce silence était présent. Elle ne l’entendait pas, puisqu’elle s’entendait elle-même dans sa tête retourner toutes les questions imaginables. Auparavant, elle avait toujours perçu Jérémy comme un petit frère, alors pourquoi n’avait-elle pas envie qu’il soit son petit frère aujourd’hui? Pourquoi semblait-il si charmant tout à coup ? Complètement torturée, elle réalisa finalement qu’un silence s’était installé, et par chance, Jérémy vint le briser, faisant en sorte que le teint tout pâle de Zoë rougit un peu.

Lorsqu’il détourna le regard, Zoë garda les yeux au même endroit, regardant donc maintenant dans le vide absolu. Puis Jérémy prit parole, la sortant de cette sorte de transe. Allait-elle mieux? C’était une bonne question. Elle se sentait toujours torturée, mais pas pour les mêmes raisons cette fois. Avant qu’elle ne réponde, son ami dégagea sa main de la sienne, la faisant rougir un tout petit peu plus. Quoi répondre à sa question ? Elle décida de répondre à la positive et faire comme si tout allait bien. Cependant, elle savait qu’elle n’était pas la seule à avoir ressenti cette nouvelle chimie. Il semblait être aussi embarrassé qu’elle et c’était normal. Ils étaient tous les deux en couples après tout. Bref, elle essuya ses larmes en répondant, affichant un sourire pour faire comme si de rien était.

♦ « Oui ! Ça va! »

L’enthousiasme qu’elle montra semblait aussi faux qu’une pièce de 3 dollars. Elle avait répondu de la sorte sous l’élan de panique. Ça lui arrivait souvent dernièrement d’ailleurs. Quelle gaffe ! En plus d’être toute retournée par ce qui venait de se passer, elle passait pour une menteuse. Bien joué pour elle ! Étant embarrassée par cette fausse joie qu'elle avait dégagé, elle baissa les yeux, sans sourire, revenant presque à l'humeur qu'elle avait au début. Cependant, elle ne pleurait pas. Elle était surtout nerveuse. Nerveuse à cause de ce qui venait de se passer, nerveuse concernant Lukas, et nerveuse concernant sa relation avec Jérémy. Après ce soir, allait-elle pouvoir continuer de compter sur Jérémy lorsque ça n'irait pas ? Malheureusement, la réponse qu'elle se donnait toute seule était négative. Elle avait une fois de plus laissé parler son côté pessimiste qui prenait beaucoup trop le dessus depuis un certain temps.

Dans la tête du jeune Huntington, c’était le désordre totale. Plein de questions sans réponses tournaient là dedans. Pourquoi avait-il soudainement envie de rester avec elle ? Pourquoi ne la voyait-il pas tout simplement comme la meilleure amie de sa sœur ? Commençait-il à éprouver des sentiments pour elle ? Non… Non… Ça ne se pouvait pas. Il était en amour avec Nina pas Zoë. Enfin, il croit être en amour avec elle. En fait, il ne sait même pas du tout c’est quoi être amoureux alors pourquoi dit-il l’être ? Toutes ces questions commençaient à lui donner mal à la tête.

Après avoir demandé à son amie comment elle allait, elle répondit aussi vite qu’elle pouvait qu’elle allait bien. Par contre, son visage disait tout le contraire de ses paroles. Elle non plus n’osait plus le regarder. Peut-être que la réaction de Jérémy suite à la chanson l’avait embarassé. Sa tête était revenu la même que lorsqu’il l’avait vu en entrant dans la chambre, sauf sans larme. Devait-il la réconforter ou tou simplement partir ? Il pouvait prendre la chance de l’enlacer et qu’il soit ensuite encore plus mélangé qu’en ce moment. Ou tout simplement partir et faire comme si rien ne s’était produit. Le premier choix était vraiment tentant, cependant, le deuxième était beaucoup moins risqué. Pourquoi tout devait être si compliqué !?!?!? Il n’était pas habitué à ce genre de chose.

S’il partait il risquait de laisser la jeune femme seul avec elle-même encore une fois. Donc, il ne respecterait pas ce qu’il lui avait dit plutôt. Du fait qu’il serait toujours là pour elle. En plus, il risquerait de la blessé en partant sans aucune explication. Elle ne méritait pas ça.

Maintenant, son regard s’était posé une autre fois sur la jeune femme qui elle observait le sol. Il ne pouvait quand même pas la laisser dans cette état. Ça serait sans cœur de sa part de le faire. Ce n’était pas du tout son genre de laisser une personne seul alors qu’elle avait besoin de compagnie. Donc, son choix était fait, il allait rester. Maintenant fallais juste trouver un truc à dire.

Promenant son regard autour de la chambre, iça lui rappela quelques souvenirs d’enfance, étant donné que cette chambre était la sienne lorsqu’il était jeune. Un petit sourire s’afficha sur ses lèvres en repensant au moment passé ici.

-Lou t’as dit que cette chambre m’appartenait lorsque j’étais plus jeune ? Et oui, tu peux me blâmer pour l’affreuse peinture bleu bébé qui se trouve sur les murs. Je ne sais pas pourquoi, mais vers l’âge de 7 ans je me suis mis à adorer cette couleur. J’ai même supplié mes parents de repeinturer ma chambre. Maintenant je me demande vraiment ce que j’ai pu pensé. Parce que c’est vraiment affreux comme couleur.

C’était pas top comme sujet de conversation pour détendre l’atmosphère, mais c’était déjà mieux que rien du tout, non ?

Durant le nouveau silence qui s’installa, Jérémy n’était pas le seul à se poser des tas de questions. Cependant elle aurait voulu ne pas y penser. C’était une torture de plus à sa vie qu’elle n’avait pas vraiment besoin. Déjà qu’elle souffrait le martyre, il avait fallu que des questions s’ajoutent pour torturer encore plus son cerveau dans lequel tout tournait si vite.

Il faisait soudainement chaud, et ce fut pire quand elle senti le regard de Jérémy se poser sur elle. Elle était mal à l’aise et se trouvait stupide d’avoir prit sa main et d’avoir chanté avec lui. Quelle idiote faisait-elle là ? Elle ne se posa pas la question à savoir s’il était plus qu’un très bon ami. Elle n’osa pas. Elle préférait penser à Lukas. D’ailleurs, sans trop y penser, une explication vint à son esprit. Jay étant absent et Lukas ayant été stupide, Zoë s’était sentie terriblement seul. Elle n’avait voulu que trouver le réconfort qu’elle aurait trouvé si Jay avait été là, et si Lukas n’avait pas provoqué cette langue de vipère qu’était DirtySecret. Dans sa tête, l’explication sonnait juste et elle s’obligea d’y croire. Ça l’aida d’ailleurs à se sentir mieux, moins mal à l’aise.

Jérémy commença à parler, fort heureusement. Cette chambre apparemment lui avait appartenue. Elle l’ignorait totalement, puisque Lou ne parlait que très rarement de Jérémy, et si elle parlait de lui, ce n’était certainement pas pour raconter des petits souvenirs de quand ils étaient enfants. D’ailleurs, la future maman ne comprenait pas comment Lou pouvait détester Jérémy à ce point. Ils étaient liés par le sang après tout, et Jérémy était super. À cette idée, Zoë se ravisa de continuer sa pensée. Elle ne fit que regarder autour les murs bleus poudre. Selon elle, la couleur n’était pas si mal. Elle aurait pu tomber sur pire, comme vert kaki ou bien orange saumon. Ça, ça aurait été terriblement affreux et un véritable supplice.

♦ « Oh non. La couleur me va très bien. C’est facile d’apprécier une couleur. Il suffit juste de l’associer avec quelque chose de joyeux. Comme par exemple, quand j’étais petite, j’aimais confectionner des colliers de perles de toutes les couleurs. Quand ma mère a disparue, mon père voulait se débarrasser des bijoux qu’elle avait et finalement, je les ai gardés. Quand j’ai regardé dans son coffre, j’ai revu ce joli bracelet bleu que je lui avais fait. Le bleu était presque identique à celui des murs ici. »

Zoë soudainement apaisée. Il n’y avait rien de mieux que de repenser aux souvenirs joyeux passés avec sa mère. Elle afficha même un sourire en fixant le mur.

♦ « Je me rappelle du bonheur que j’éprouvais quand je la voyais le porter. Ma mère disait qu’elle était contente, puisqu’elle avait un bracelet très joli, et qu’elle était la seule à en avoir un comme celui-là. »

Après quelques secondes, Zoë se sentie capable de poser ses yeux pairs sur Jérémy, semblant plus calme, et poursuivit.

♦ « À toi maintenant. À quoi est-ce que la couleur des murs te fait penser ? »

L’atmosphère semblait s’être à nouveau détendu. Bonne nouvelle ! Il n’aurait pas pu supporté un autre silence interminable qui ne faisait que le rendre mal à l’aise. La dernière chose qu’il voulait c’était que la relation qu’il entretenait avec Zoë devienne bizarre. Sans malaise et sans complication. Une simple amitié… Par contre, sa tête ne semblait pas du même avis en ce moment.

Suite à sa petite histoire sur la raison pourquoi les murs étaient bleu bébé - une couleur qui était selon Jérém’ affreuse – Zoë, elle, aimait bien la couleur. Elle lui expliqua qu’il était facile d’apprécier une couleur. Pour être honnête, elle avait raison. Si on voit les bonnes chose c’est sur qu’on risque d’aimer. La petite histoire de jeunesse de Zoë fit sourire le quaterback. L’idée d’identifier une couleur à quelque chose de joyeux était bonne. Par contre, lui ne trouva pas vraiment à quoi il pouvait associé le bleu bébé.

- Hum… Je ne sais pas. Laisse moi réfléchir.

Une pensée joyeuse avec du bleu bébé ? Pas facile, étant donné qu’il n’aimait pas la couleur. Non sincèrement il ne trouvait rien qui pouvait s’identifier à cette couleur. Par contre, il se rappelait très bien de la journée qu’il avait peinturé la chambre.

- Sincèrement je ne trouve pas, mais lorsque je regarde les murs ça me fait penser à mon père. Tous les deux avons passé une soirée complète ici à la peinturer. Un de mes meilleurs souvenir que j’ai de lui, étant donné que ce n’était que moi et lui. Pas de Mike, pas de Lou. C’est mon souvenir à moi.

Pas qu’il en avait pas d’autre de génial, mais les meilleurs souvenirs qu’il avait était lorsqu’il était seul avec son père. En repensant à tous les moments passé avec son père dans cette chambre, une larme coula sur sa joue. Ne voulant pas que Zoë le voit les larmes aux yeux, il détourna rapidement la tête et les essuya rapidement. Il ne fallait pas qu’il perdre son sang-froid devant elle. C’était à elle de pleurer et lui de la consoler, pas le contraire. Par contre, cette fois-ci il n’avait pas pu empêcher la larme de couler. Même s’il s’était fait à l’idée que son père était mort, celui-ci lui manquait terriblement. Depuis sa mort, tout avait changé. Son frère et sa sœur lui addressaient seulement la parole lorsqu’il voulait l’envoyer promener. Sa mère s’était remariée et avait eu un quatrième enfant. Paul était sympa, mais il n’était pas son père…

Il devait sincèrement cessé de pleurer comme ça, mais c’était plus fort que lui. C’était pas comme ça qu’il allait s’aider. Peut-être que Mike avait raison. Jérémy n’était qu’une mauviette.

Jérémy se mit à réfléchir, installant donc un nouveau silence durant lequel Zoë regardait le bleu de ces murs. Elle aurait voulu pleurer, mais elle se disait qu’il valait mieux arrêter un peu. Déjà, elle avait les yeux brulant et elle savait qu’un mal de tête allait se faire sentir bientôt. N’empêche que les souvenirs de sa mère étaient tous beaux. Ils étaient beaux et tristes à la fois. Cette femme lui manquait terriblement, et la blonde regrettait qu’elle ne sache pas que sa fille était enceinte, et qu’elle allait accoucher dans deux semaines. La dame allait être grand-mère, et elle l’ignorait.

Jérémy prit enfin parole, la sortant de ses pensées noires avant qu’elle ne se remette à pleurer. Cette chambre lui faisait tout simplement penser au jour où elle avait été peinte. C’était le footballeur et son père qui avait tout peint. Zoë afficha un sourire en regardant de nouveau le mur. Elle tenta de s’imaginer dans sa tête un jeune Jérémy en train de s’amuser avec son père à peindre cette chambre. La blonde n’eut pas trop de mal à se l’imaginer, puisqu’elle avait vu des photos du petit Jérémy sur les murs de la maison. Bien entendu, il était toujours aussi mignon, cependant, de le penser surpris légèrement Zoë qui au fond, ne savait même pas pourquoi elle avait eu cette pensée. Bref, celui-ci poursuivit en affirmant sa fierté parce que c’était un souvenir qu’il était le seul à partager avec Monsieur Huntington.

Soudain, celui-ci lui tourna le dos comme s’il se mettait à la bouder, ou comme s’il avait honte. En le voyant porter ses mains à ses joues, celle-ci devina immédiatement. Il pleurait, et n’avait pas voulu qu’elle le voit pleurer. Elle savait pourtant qu’il avait raison de pleurer, et puisqu’il l’avait consolé, c’était à son tour maintenant. En tout cas, elle y tenait beaucoup.

♦ « Hé… »

Fit-elle avec une voix très douce et compréhensive ainsi qu’un sourire que Jérémy pouvait facilement entendre puisqu’il ne la regardait pas. Elle s’étira un peu pour lui prendre le poignet et le faire tourner. Bien heureusement, il s’aida. Quand il fut face à elle, elle sourit à nouveau, essuyant d’elle-même ses larmes.

♦ « Y a pas de honte à avoir de la peine, Jérémy. Tu n’as pas besoin de te cacher. Et surtout pas devant moi. Tu le sais bien, on se comprend tous les deux. »

Posant son regard dans celui de Jérémy qui semblait vouloir continuer de laisser couler des larmes, Zoë le fixa pendant quelques secondes jusqu’à ce que des larmes montent à ses yeux aussi. Essuyant ses propres larmes cette fois en laissant un rire s’échapper, elle prit parole.

♦ « Tu vois. J’arrive à ressentir ce que tu ressens. »

Pathétique? Pas vraiment non. Ce n’était pas le mot qu’elle aurait employé. Tous les deux pleuraient ensemble, et c’était presque beau à voir. Pourquoi donc? Tout simplement parce qu’ils se comprenaient. Il était facile pour Zoë d’être empathique avec Jérémy. Ils étaient simplement sur la même longueur d’onde. Ayant détourné le regard pour essuyer ses larmes, elle le regarder à nouveau, laissant de nouvelles larmes tomber.

Toujours le dos tourné à Zoë, Jérémy passa ses mains sur ses joues afin d’essuyer ses larmes. Il ne voulait pas le montré à Zoë, parce qu’il essai de lui dire d’être forte, comment peut-il le savoir si même lui n’a pas réussi à se remettre de la mort de son père. En même temps c’est un peu normal, étant donné qu’on ne se remet pas rapidement de la mort d’un de nos parents. Mais il n’aimait pas le montrer aux autres. Ça le faisait avoir l’air faible.

Même s’il s’était tourné pour se cacher, Zoë a quand même su ce qu’il faisait. Disons que c’était un peu évident. Il sentit la main de la jeune femme se poser sur son poignet pour ensuite le faire tourner, ce qu’il fit. Toujours les larmes aux yeux, il se sentait ridicule. Il n’aurait pas pu attendre d’arriver dans sa chambre pour pleurer. Là au moins il aurait été sur de ne pas être vu par les autres. Zoë essuya ses larmes comme lui l’avait fait plutôt et il l’écouta attentivement ne pouvant que lui sourire après ses paroles.

-C’est pas que j’ai honte, c’est juste que… je ne sais pas… Je n’aime pas pleurer devant les autres. Je préfère mieux montrer que tout va bien.

Encore une fois leur regard se croisa et resta comme ça, laissant un autre moment de silence. Tout d’un coup, les yeux de son amie aussi se remplirent de larmes. Elle avait raison, ils se comprenaient tous les deux, s’est une des raisons pourquoi ils s’entendaient bien. Ensemble il n’y avait aucune honte. Ce qui était bon à savoir. Le quaterback enlaça Zoë afin de la remercier de comprendre. Tout était plus facile comme ça. S’il avait pleuré comme ça devant Nina, elle aurait surment eu honte de lui. Il avait beau aimé sa petite amie, mais on dirait qu’il n’était pas à la hauteur d’être son copain. Elle n’avait pas l’air satisfaite avec lui. Mais bon, elle devait surment l’aimer s’ils sortaient ensemble tous les deux.

-Merci de me comprendre. C'est bon de savoir qu'il y a une autre personne qui ressent la même chose. Merci, ajouta-t-il avec un petit sourire sur les lèvres.

Il n’avait pas honte? Ne pas vouloir montrer ses faiblesses est une forme de honte selon elle, mais elle garda cette réflexion pour elle. Ce qui était bien, c’est que lui au moins, ce n’était que ça, et ça la rassurait. Quand Zoë n’allait pas bien elle, plus personne n’entendait parler d’elle, mis à part quelques rares personnes.

♦ « Je comprend… »

Elle cessa d’essuyer les larmes de celui-ci et lui offrit un sourire pour ensuite avoir les larmes aux yeux elle-même. Quand elle lui affirma qu’elle ressentait ce qu’il ressentait, elle ne savait pas vraiment en fait si c’était vraiment de l’empathie ou si c’était le surplus de problème et de pression qui lui était affligé. Mais peu importe, Jérémy sembla ravie qu’elle partage les mêmes émotions qu’elle. Quand il la serra dans ses bras, celle-ci leva la tête afin de mettre son menton sur l’épaule de celui-ci. Il la remercia de comprendre ses sentiments et de le comprendre, comme si ces remerciements étaient nécessaires. Affichant un sourire tout en laissant ses larmes couler, elle replaça sa tête de façon à ce qu’elle l’accote sur l’épaule de celui-ci, ayant moins l’impression d’être étranglée par cette large épaule.

♦ « Merci à toi. Ça me fait du bien aussi de savoir que je peux compter sur quelqu’un pour me comprendre. »

Bien sûr, Jérémy ne la comprenait qu’à moitié, à cause de sa mère en grande partie, mais c’était déjà beaucoup pour elle. La blonde avait l’impression d’avoir besoin de lui, comme s’il était tout à coup indispensable. Cependant, elle se refusait de dépendre de lui. Affichant un sourire, elle resta ainsi pendant un moment jusqu’à ce qu’elle décide de se reculer, sourire à Jérémy et prendre son ordinateur portable pour aller le mettre sur le bureau. Elle ne pensait plus vraiment en avoir besoin pour le moment. Elle regretta par contre, puisqu’en fermant Itunes, elle revit la photo de Lukas, ce qui l’aida à fermer rapidement l’écran de son portable. Restant de dos à Jérémy, elle resta debout, soudainement trop sur les nerfs pour rester assise sans bouger.

Tous les deux restèrent dans les bras de chacun pendant plus de deux minutes. Le jeune homme avait encore quelques larmes aux yeux, mais c'était les dernières. Zoë aussi le remercia d'être là pour la comprendre. Il se trouvait vraiment chanceux d'avoir rencontré Zoê et aussi qu'elle aille emménagée dans sa maison. Sinon, il n'aurait jamais pu connaître la Zoë qui se trouvait en face de lui. La vraie Zoë. Pas qu'elle ait été fausse, mais lui ne l'avait jamais vu sous cette angle. Maintenant, il voyait une jeune femme courgeuse, belle et intelligente.

Suite à leur entreinte, le jeune homme suiva Zoë du regard, lorsque celle-ci se leva pour aller poser son ordinateur portable sur le bureau. Pourquoi restait-elle figé sur place ? Ça ne lui prit pas de temps avant de comprendre pourquoi. Vu la vitesse donc elle avait fermé l'écran de son ordi, elle avait surment dû voir la photo de Lukas encore un fois. Pourquoi ne changeait-elle pas son fond d'écran s'il le perturbait tant ? Tout ce qu'elle faisait c'était se torturer ! Mais bon, c'était son petit ami et elle l'aimait beaucoup donc, normal qu'elle garde sa photo. Jérémy se leva pour aller prendre la main de son amie.

- Viens avec moi !

Lui tenant toujours la main, il la conduisit jusqu'à sa chambre et la fit s'asseoir sur le lit, sur lequel se retrouvait un chat. Shadow, le chat de Jérémy. C'était un chat spécial pour lui. Tout partout où il allait dans la maison, le chat le suivait. Lorsqu'il dormait, il dormait avec lui. Avec l'aide de ses mains, il souleva le chat et la passa à Zoë.

- Shadow aussi est un bon confident. Ça peut peut-être sembler ridicule, mais lorsque je me confie à lui ça fait du bien. Je n'ai pas à m'inquièter qu'il aille le dire à quelqu'un et ça me vide le coeur en même temps. Donc, si un jour je ne suis pas là ou tu veux juste parler, tu peux venir lui parler.

Espèrons seulement qu'elle ne le prenne pas pour un fou. La manière dont il parlait, il était un genre de Dr. Dolittle qui se confie à son chat ! Mais comme elle l'avait dit plutot, elle le comprennait. Donc, peut-être qu'elle ne le prendra pas pour un fou en fin de compte. Lui cherchait juste à se confier, étant donné que sa soeur et son frère ne lui parlait presque pas et il était hors de question qu'il se confit aux parents. Maintenant au moins il avait Zoë. Il en était reconnaissant.

Certes, c’était un peu comme si elle se torturait elle-même. Mais cette torture n’était pas tout à fait mauvaise. Avoir la photo de Lukas en fond d’écran lui rappelait qu’il était là, et ça lui permettait de se rappeler que des gens l’aimaient, qu’elle se sente proche ou loin d’eux. D’ailleurs, Jérémy faisait parti de ceux dont elle se sentait proche, et ce, depuis aujourd’hui même. Jamais la blonde n’aurait cru auparavant qu’il était si compréhensif. Ils étaient pratiquement pareil en fait côté caractère. Il gagnait très certainement à être connu.

Malgré cela, la torture était tout de même là. C’était avec un peu de colère et beaucoup de tristesse que Zoë avait rapidement fermé l’écran de son ordinateur portable, laissant de nouvelles larmes s’ajouter aux autres. Se rappelant de ce qu’elle venait de dire à Jérémy, Zoë se retourna pour trouver son ami déjà debout. Il lui prit la main pour qu’elle le suive, ce qu’elle fit sans vraiment se poser de question. Une fois à sa chambre, elle remarqua le chat qui attendait sagement dans la chambre que son maitre vienne le voir. D’aussi loin qu’elle se souvienne, ce chat, elle l’avait toujours trouvé adorable.

Quand Jérémy prit le chat et le lui mit dans les bras, Zoë tâcha de bien le prendre afin qu’il soit confortable. Ensuite, elle se dirigea lentement vers le lit, jetant un regard attendri sur l’animal qui ronronnait. On dit qu’un animal ressent si les gens ne sont pas des gens bien. Si l’animal ronronnait ainsi, c’est qu’à quelque part, elle devait être une fille bien, ce qui la rassura un peu. Jérémy n’avait rien d’un fou, cependant la zoothérapie n’était pas faite pour elle. Elle avait bien tenté le coup une fois avec son chien, mais rien à faire… Elle prit donc parole en déposant le chat de son ami par terre.

♦ « C’est gentil. Je m’en rappellerai, mais personnellement, je préfèrerais t’appeler si jamais ça ne va pas. Je suis constamment insécure, et ce n’est pas un animal qui pourra me rassurer. Et puis quand ça va mal, j’ai tendance à me sauver et me cacher. Toi tu pourras me raisonner et me retenir. Pas lui. »

Finit-elle en désignant le chat qui était retourné voir son maître.

Malgré la super offre de Jérémy, la jeune femme refusant. Apparement, elle n'avait pas seulement qu'une personne l'écoute, mais qu'il essaie de la réconforter. C'est vrai qu'un chat c'est pas très utile dans ces cas là. Tout ce qu'elle voulait c'était quelqu'un qui soit là pour la resonnée. Pour être sincère, il était content qu'elle lui dise qu'elle préférait l'appeler que de parler au chat. Ça le touchait. Zoë comptait sur lui et il n'allait pas la decevoir. Elle a assez souffert et aussi la voir triste comme elle l'avait été plutôt ça lui brisait le coeur. La prochaine fois, il va être la pour elle et faire sur que rien ne lui arrive.

La jeune femme déposa Shadow sur le sol et celui-ci vint tout de suite se frotter entre ses jambes. En le voyant faire, Jérémy sourit. En levant les yeux pour regarder Zoë, ceux-ci s'arrêtèrent sur les lèvres de la jeune femme. Pourquoi avait-il soudainement envie de l'embrasser ? Le moment était si parfait. Cependant il ne pouvait pas. Ce n'était pas son genre d'embrasser d'autres filles tandis qu'il avait un copine. S'il se faisait prendre, il ne le se le pardonnera jamais. Par contre, Zoë valait peut-être la peine de prendre le risque. Surtout qu'en ce moment il en mourrait d'enive. Non, ce n'est pas bien, essaya-t-il de se convaincre. Tous les deux sont en couple donc innaccessible. Ah merde ! Pourquoi fallait-il que ça lui arrive à lui ? S'il continuait a fixer c'est lèvres comme ça, elle va savoir ses intentions.

Juste comme ça, il décida d'approcher son visage plus en plus proche de celui de Zoë, jusqu'à ce qu'il s'arrête à quelque centimètre de sa bouche. Il était nerveux, avait peur de le laisser paraître. Maintenant, il redoutait la réaction de la jeune femme. Donc, il ne fit que déposer un baiser sur la joue de cette dernière pour ensuite se replacer droit.

- Donc... hum... Tu veux hum... faire un truc en particulier, dit-il nerveusement.

Il avait été con ! Pourquoi avait-il été obligé de lui déposer un baiser sur la joue. Il aurait pu se retenir. Maintenant, elle va savoir que quelque ne va pas chez lui. Elle va surment le dire à Lou qui elle va venir engueuler le jeune Huntington pour avoir tenter d'embrasser sa meilleure amie. En ce moment, il se trouvait tellement ridicule. C'était grave !

Apparemment, Jérémy semblait content que Zoë préfère se confier à lui plutôt qu’à Shadow. À moins qu’il soit content à cause de l’affection de son chat. Bref, peu importe, ça ne changeait pas la vision de Zoë. C’était bien un animal, puisque quand l’animal nous aime et qu’il ressent notre peine, il vient nous voir et tente de nous cajoler. Elle se rappelait bien que son chien faisait souvent cela, car bien sûr, Zoë était constamment triste. Elle s’attendit bien à avoir une réponse, mais ce fut tout autre chose qui se passa…

Jérémy posa son regard sur elle puis devint terriblement sérieux. Qu’avait-il ? En fait, c’était toujours cette chimie, cette attraction, qui leur jouait un tour. Elle était elle aussi nerveuse et sérieuse. Même que ses larmes cessèrent de couler tellement elle devint sérieuse, et ses joues prirent à nouveau un teint plus rosé. Lorsqu’elle vit Jérémy se pencher pour approcher son visage près du sien, elle aurait voulu fermer les yeux, par réflexe et par envie de se faire embrasser par Jérémy. Elle savait bien que c’était malhonnête envers Lukas, mais elle n’y pouvait rien. Qui pouvait ignorer la voix du cœur? Bref, elle garda les yeux ouverts et constata qu’il s’arrêta tout près de sa bouche, à quelques centimètres de ses lèvres. La blonde aurait bien voulu faire sa part et s’approcher pour le reste d’espace qui les séparait, cependant, elle était figée. Était-ce de la peur ou de la nervosité ?

Jérémy sembla mal interpréter le fait qu’elle n’y ait pas mit du sien. Cependant, que pouvait-elle y faire? Zoë n’avait pas vraiment été préparée à cela. Tout cela lui tombait dessus, comme ça, sans qu’elle ne s’y soit attendue. Bref, elle fut déçue et soulagée en même temps quand Jérémy posa un baiser sur sa joue. Tremblante, Zoë se demanda si son cœur battait vite, ou s’il avait cessé de battre. Elle n’arrivait pas à le savoir. Quoi qu’il en soit, elle se rendit compte qu’elle avait cessé de respirer, c’est pourquoi elle prit une grande respiration, aussi mal à l’aise que Jérémy.

L’image du frère de sa meilleure amie se dessina dans son esprit. La future maman se surpris à penser qu’il était merveilleux, ravisant n’importe quelle autre pensée. La seule qu’elle ne pu empêcher de venir était le fait que ce baiser qui aurait pu avoir lieu prouvait leurs sentiments, et c’était troublant. Pourquoi tout à coup s’intéressaient-ils l’un à l’autre? Était-ce le désespoir qui les faisait perdre la tête ? Malheureusement, dans le cas de Zoë, elle ne pensait pas que ce soit le cas. Enfin, devait-elle dire « malheureusement » ou « heureusement »? Même cette question troublait son esprit. Après tout, elle était pertinente. Jérémy était quand même le frère de sa meilleure amie avec qui il entretenait une relation plutôt… difficile. Comment réagirait Lou ? Mieux valait que ceci reste entre les deux, que Lou n’en sache rien. Pour le moment du moins. Et puis si DirtySecret venait à apprendre ça, de quoi aurait-elle l’air? Elle n’avait jamais été infidèle, ni en amitié, ni en amour. Elle ne voulait pas ternir la réputation positive qu’elle avait, ou du moins le peu qu’il en restait.

Finalement Jérémy s’était redressé vite, brisant du même fait le silence en lui demandant s’il y avait quelque chose de particulier qu’elle voulait faire. Se levant aussi, elle ne su pas vraiment quoi dire. Que pouvaient-ils faire ? Peut-être devraient-ils parler de ce qui se passait? En avait-elle le courage? Le cœur battant rapidement, et fort, elle croisa les bras, visiblement embarrassée, puis se racla la gorge à son tour.

♦ « Hum… Je… Enfin, je ne sais pas… T’as une idée? »

Elle était très visiblement mal à l’aise, bien qu’elle veuille le cacher. Malheureusement, c’était infaisable. Jérémy faisait naître en elle des émotions qu’elle avait ressenties il y a très longtemps. Mais comment est-ce que ça pouvait être possible? Comment est-ce qu’un type aussi bien que Jérémy pourrait tomber amoureux d’une jeune fille enceinte d’un bébé dont le nom du véritable père reste inconnu? Cette idée la déçue encore. Elle baissa les yeux, regardant le sol et au passage, le chat qui vint se frotter contre sa jambe. Regardant l’animal, elle devina qu’il avait ressenti de la peine chez la blonde. Sinon, pourquoi serait-il venu la voir elle plutôt que Jérémy ?

Encore une fois, un malaise s’était installé dans la chambre. Le même qu’il y avait eu il y a quelques instants plus tôt. Mais c’était quand même bon comme malaise. Ça lui faisait ressentir des choses qu’il n’avait jamais ressenti auparavant. Est-ce que c’est ce qu’on ressent lorsqu’on tombe amoureux ? Ne pas vouloir que nos moments passés avec une personne ne s’arrête. Ne lui faire aucun mal. Vouloir son bonheur. Des envies soudaine de vouloir embrasser passionnément cette personne. En fait, ces sentiments il avait cru les avoir ressentit, mais en fait il s’était trompé sur toute la ligne.

Il ne savait sincèrement pas quoi faire suite à ce qui venait de ce passer. Il savait que peu importe ce qu’ils allaient faire, cela ne l’aiderait pas à ce changer les idées. Peut-être qu’il devrait en parler avec elle. À cause de lui, elle avait l’air mal à l’aise et il se sentait mal. Elle avait déjà assez de problème comme ça, il ne fallait pas qu’il en rajoute. Au moins, il ne l’a pas embrassé, ce qui aurait créé un plus gros malaise. Il se serait trop sentit coupable d’avoir embrassé une autre fille que Nina. Il avait beau ressentir quelque chose pour quelqu’un d’autre, ça ne lui donnait pas le droit d’être infidèle envers sa petite amie. Le jeune homme baissa son regard pour regarder ses pieds. Il avait honte. Même s’il ne l’avait pas embrassé, il se sentait infidèle. Tout ça parce qu’il ne pensait plus à Nina en ce moment, mais à Zoë. C’était mal !

- Je m’excuse. Je n’aurais pas faire ce que je viens de faire… Mais j’en avais juste trop envie !

Le jeune homme se raidit suite à sa dernière phrase dite. Avait-il vraiment dit cela à voix haute ? Quel nul ! Maintenant, il avait encore plus honte. Le regard toujours pointé vers ses pieds, le visage de jeune homme devint rouge et il avait vraiment chaud. Il avait un peu peur de la réaction de la futur maman. Un silence s’intalla dans la chambre, un silence qui semblait vraiment interminable. Il aurait aimé rajouter quelque chose, mais à la place il préféra se taire, par peur de s'échapper à nouveau.

Debout, les bras croisés, Zoë attendait une réponse à la question qu’elle avait renvoyée à son ami. Était-il cependant son ami? Était-il un ami ou plus que ça? Le fait qu’elle se posait même la question la troublait, puisqu’avant, jamais elle n’aurait cru avoir à se la poser. Si on lui avait dit il y a quelques années qu’elle allait tomber amoureuse de Jérémy, jamais elle ne l’aurait cru. Aujourd’hui, elle voyait les choses bien différemment. Jérémy était quelqu’un de gentil et attentionné, prêt à tout faire pour aider ses amis(es). Et le fait qu’il fasse parti de l’entourage de Zoë la réjouissait totalement. Elle avait de la chance, et c’était bien la seule chance qu’elle avait dernièrement. Un peu comme s’il avait été envoyé par un léprechaune… L’idée féérique de ces sentiments lui remontait un peu le moral, mais ne la perturbait pas moins.

La blonde n’eut aucune réponse de la part de Jérémy. Enfin, il parla sans répondre à sa question. Il s’excusait d’avoir tenté de l’embrasser, affirmant par le même fait qu’il en avait eu envie. Zoë le regarda et vit qu’il était mal. Il regardait le sol et son visage semblait rouge. Elle-même mal à l’aise, elle réfléchit à la bonne chose à dire, mais le voyant si mal, elle s’en voulait de le laisser vivre ça tout seul. C’est donc après un moment de silence qu’elle prit parole en allant se rasseoir sur le lit du footballeur.

♦ « Faut pas t’en faire avec ça, je t’assure… En fait… Je crois que… Enfin, ce qui me trouble le plus… Je crois que c’est que j’en avais envie aussi… »

Ce fut son tour de détourner le regard, regarder le sol. Shadow était parti voir son maître pour le réconforter. Voilà maintenant qui était normal. N’empêche que Zoë était mal. Le pauvre Lukas ne méritait pas cela. Nina non plus d’ailleurs. Elle avait beau détester Zoë, ça ne changeait pas que la blonde ne lui veuille aucun mal. Au contraire, elle souhaitait à tout le monde d’être heureux. Mais Jérémy, était-il heureux avec cette fille? Et Lukas, était-il heureux avec Zoë? Probablement pas non…

Bref, un nouveau moment de silence s'installa durant lequel Jérémy devait encaisser le coup probablement. Zoë, elle, se culpabilisait à mort, au point où de nouvelles larmes montèrent à ses yeux, mais ne coulèrent pas cette fois. C'était une soirée très émotive ce soir. Est-ce que les hormones avaient un rôle à jouer dans tout ça ?

♦ « Je me sens horriblement mal Jérem'. Je m'en veux de ressentir ça! Je m'en veux d'avoir souhaité ça! C'est horriblement malhonnête. »

Toujours la tête baissée à attendre la réponse de la jeune Kahn, s’imaginant le pire. Il ne savait pas pourquoi, mais dans sa tête la jeune femme n’allait pas aimé qu’il lui aille dit qu’il en a eu envie. Selon lui elle s’en foutait un peu qu’il en ait eu envie ou non. Il avait quand même essayé de l’embrassé. En tout cas, il ne s’attendait pas à la réponse de cette dernière. Lorsqu’elle dit qu’elle en avait eu envie aussi, le visage de Jérémy s’illumina et un large sourire s’afficha. Donc, elle aussi ressentait la même chose. C’était quasiment impossible ! Pour dire la vérité, il ne pouvait pas être plus content qu’en ce moment.

Levant la tête vers la jeune femme pour la regarder dans les yeux, il remarqua que celle-ci regardait ailleurs. Ses yeux fixait Shadow qui se frottait maintenant aux jambes de son maître. Jérémy ne prêta même pas attention au chat. Il était trop préoccupé par Zoë pour le moment. Il n’en revenait toujours pas. Elle avait voulu qu’il l’embrasse. Par contre, contrairement à lui elle semblait triste. Comme lui l’était avant qu’elle lui dise qu’elle ressentait quelque chose pour lui aussi.

Il déposa sa main doucement sur la joue de son amie - si il pouvait encore l’appeler comme ça après cette révélation – et suite à son geste, elle leva finalement la tête vers lui. Dès que leur yeux se rencontrèrent, il ne perdi pas de temps pour l’embrasser tendrement sur les lèvres. C’était le moment parfait et il ne pouvait plus attendre. C’était sa chance et il la prit. En posant ce geste, il ne pensait plus aux conséquences oubliant quasiment qu’il était en couple et elle aussi. Tout ce qui importait été Zoë.

C’était mal, mais en ce moment ça importait peu pour lui. Il allait surment le regretter, mais en même temps non. Comment pourrait-il regreter ça ? Si Nina finissait par l’apprendre, il était un homme mort et si Lukas aussi, et bien il était vraiment mort. Mais qui allait leur dire. Pas lui en tout cas. Ni Zoë d’ailleurs. Ils étaient seuls dans la chambre, mis à part Shadow, mais c’était un chat, donc ça comptais pas. Fallait juste pas que Lou entre à ce moment. Si ça serait le cas, il aurait surment droit à la rage de sa sœur… encore.

Après s’être finalement séparé, le visage de Zoë entre ses mains, Jérémy colla son front contre le sien, souriant comme un imbécile. S’il voulait dissimuler sa joie, c’était raté.

-Désolé, encore…