Il était aux environ de dix-sept heures quand Rose arpentait Justice Street. Elle sortait du conservatoire où elle étudiait depuis désormais quelques mois. Tenant son étui à violon dans la main gauche Rose avait décidé de rentrer à pied. Bien que nous fûmes en décembre le temps était relativement doux, et l'air frais faisait un bien fou à Rose. Elle avait toujours aimé l'hiver, bien plus que l'été d'ailleurs ce que la plupart des gens n'arrivaient pas à comprendre. Passons, elle était donc en train de marcher quand sa tête commença à tourner. Oh non, elle imaginait déjà le pire. Sa respiration s'accéléra d'un coup. Elle s'arrêta de marcher, tentant de reprendre ses esprits. Elle devait à tout pris se calmer, réussir à continuer sa route. Ce n'était pourtant pas si simple. Si elle avait pu Rose se serait assise sur le trottoir afin de se reprendre un peu, mais il y avait pas mal de gens qui marchaient, et qui ne faisait même pas attention à elle...

Une voiture s'arrêta alors devant elle, et elle entendit quelqu'un s'adresser à elle. Au début elle ne comprit pas tout de suite, elle suffoquait encore légèrement mettant une main sur sa poitrine dans le but de s'aider à se calmer, mais ça ne marchait pas. Elle releva alors la tête et vit que dans la voiture était Jack Clarkson, un des habitants de Magnolia. Rose n'avait jamais eu l'occasion de lui parler, elle le connaissait seulement car il habitait pas très loin de chez elle.

« Euh... Non, ça ne va pas. »

Dit-elle difficilement. Sa tête lui faisait mal, pourquoi fallait-il qu'il lui arrive ce genre de chose ? Elle ne comprenait pas, vraiment. Elle avait du mal à tête, elle essayait de reprendre son souffle, elle se sentait oppressée, mal dans sa peau, elle aurait tant aimé pouvoir sortir de son corps en cet instant.

« Je crois que j'ai besoin de m'asseoir... »

Elle se laissa alors glisser sur le sol, son corps trop lourd à porter. Quelle situation ridicule. Devant un voisin en plus, d'accord ce voisin était médecin si Rose se souvenait bien donc elle avait peut-être de la chance son malheur, car il pourrait l'aider... un peu. En tout cas, une fois qu'elle fut sur le sol elle se sentit mieux. Elle ne savait pas comment et pourquoi elle se mettait dans des états pareils. Ça lui prenait d'un coup. Elle ne pouvait rien y faire, malheureusement...