Elisabeth Ҩ Arsinoé

« Bouches toi les oreilles. Bouches toi les oreilles fort fort fort, encore plus fort ! Tu entends comme je t'aime ?»

Par on ne sait quel miracle, ce matin là, Eli qui s'était décidée à se lever de bonne heure, avait accepté l'invitation de sa mère de l'accompagner à la morgue, elle aurait bien aimé lui dire non, qu'elle avait d'autres projets, mais elle connaissait sa mère, quand elle avait quelque chose dans la tête, elle ne l'avait pas dans le pied, trait de caractère qu'avait bien hérité Elisabeth d'ailleurs.

Enfin bref, elle se retrouva malgré elle dans cet endroit glauque et morbide qu'est la morgue, par chance pour elle, il n'y avait pas énormément de boulot aujourd'hui et les seules choses qu'elle avait à faire, c'était de faire la conversation à sa mère lorsque celle-ci ne devait pas s'occuper d'autres choses, même là elle avait du mal, elle n'avait pas non plus l'habitude de rester aussi longtemps dans la même pièce que sa mère et encore moins lorsque celle-ci s'occupait de cadavres. La plupart du temps, pour faire comme si elle était occupée, elle envoyait des sms à Nina ou à Scarlett en leur expliquant bien à quel point le temps ne semblait pas passer et à quel point elle aurait préféré être n'importe où sauf à la morgue, malgré le fait qu'elle adore sa mère.

Malheureusement, cela ne suffisait pas pour faire passer l'ennuie de la jeune brune, elle faisait des allers-retours dans la morgue afin de se dégourdir les jambes, mais il fallait avouer que vu l'endroit dans lequel elle se trouvait, elle préférait avoir des fourmis dans les jambes que de bouger. De plus, ça pouvait paraître un peu débile, mais à chaque fois qu'elle était juste devant la porte où ils gardaient les cadavres, Eli avait un frisson et la peur qu'un des cadavres soit debout derrière la porte la prenait. On pourrait penser que malgré le fait que ses parents tiennent une morgue, elle serait un peu moins peureuse face à ce genre de choses, mais bien au contraire, elle détestait tout ce qui était en rapport avec le métier de ses parents, pour dire à quel point elle n'aime pas ce genre d'ambiance, Halloween est la fête dont elle déteste le plus, la seule chose qu'elle aime dans cette fête, est qu'on peut se déguiser et manger des tas de bonbons. A se demander pourquoi ses parents ont décidés de faire une morgue et non d'ouvrir un magasin de vêtements ou même une pâtisserie, au moins avec ça tout le monde aurait été contents.

Regardant en direction de sa mère qui était sur son ordinateur, elle semblait loin et pourtant si proche à la fois. Eli réalisait que ces derniers, elle n'accordait pas beaucoup de temps à sa mère et qu'elle devait faire des efforts. C'était d'ailleurs ce petit éloignement qui avait poussé sa mère à s'inscrire sur Facebook, en parlant de ça, quelle idée lui ait passé par la tête pour faire un truc pareil ? Déjà qu'Eli n'allait pas beaucoup sur son compte, le fait que sa mère soit là allait encore plus lui passer l'envie d'y aller du tout ! Franchement, si sa mère n'était pas née, il aurait fallut l'inventer...

« Maman. » dit-elle en se rapprochant de là où était sa mère. « Tu fais quoi ? »

Certes cette question pouvait paraître tout à fait banal et sans intérêt, mais c'était la seule chose qui était passé par la tête d'Eli et qui pouvait permettre de lancer la conversation, tant qu'elle ne lui répondait pas qu'elle était sur Facebook, cette conversation pourrait bien aller.

Comme chaque matin avant d’aller travailler à la morgue, Arsinoé Spencer préparait le petit-déjeuner de ses enfants. Ce matin-là, celle qui daigna se leva en première fut Elisabeth… La mère Spencer crut d’abord assister à un miracle, sa fille n’était pas du matin en général. Mais le pire restait à venir ! Lorsqu’elle lui proposa de l’accompagner à la morgue, avec un ton demi-ironique, persuadée que la jolie Elisabeth allait encore lui dire non, comme d’habitude… Celle-ci accepta ! Arsi était sidérée, qu’arrivait-il donc à sa petite fille ?

Enfin bref, les deux Spencer prirent donc la route pour la morgue. Comme toujours, il n’y avait pas beaucoup de boulot… Magnolia était une petite ville, il n’y avait donc pas des morts à tout va ici ! Ce n’était certainement pas comme à Philadelphie, ou autre grande ville. Pourtant, Arsi ne cessait de le répéter : c’était tant mieux. Elle observait sa fille arpenter les pièces, se demandant ce qu’elle avait derrière la tête. Elle non plus n’aimait pas réellement cet endroit… Il lui fichait la chair de poule, même si elle y travaillait depuis une vingtaine d’années déjà. Chaque jour, en passant le seuil de la morgue Spencer, elle repensait toujours à la même chose… Comment elle avait connu l’endroit. Ce souvenir qui la hantait, l’empêchait presque parfois de faire son travail comme il fallait, et pourtant, elle devait vivre avec. Quoiqu’on dise, elle n’aimait pas les morts… A voir des cadavres à longueur de journées, on pourrait pourtant croire que cela ne la gênait, et pourtant… Il fallait bien avouer que ce n’était jamais remplit de joie qu’elle allait au travail ! Peut-être que c’était l’idée de passer le restant de sa journée, seule avec son mari, entre tous ces corps inertes, qui la gênait autant? Enfin bref, aujourd’hui, elle avait de la chance sa fille était là, ça allait l’occuper. Elle savait que celle-ci n’était pas fan du morbide, elle avait d’ailleurs du mal avec le métier de ses parents… Mais, elle voulait à tout prix qu’elle ne soit pas gênée par l’ambiance de la morgue. Après tout, elle passait ses journées ici étant enfant.
Assise devant son ordinateur, Arsinoé était en train de rédiger l’acte de décès du dernier mort qui avait franchi les portes des lieux. Un homme décédé dans un accident de voiture, la famille du défunt n’était pas encore passée identifier le corps… Arsi n’avait pas réellement hâte qu’ils arrivent, elle n’avait pas envie de subir les pleures d’une perte encore une fois cette semaine. Les décès dans des accidents de voiture lui minaient tellement le moral, lui rappelant la mort de Tessa Hamilton… Bref, elle était en train de déprimer devant son ordinateur, et ne put s’empêcher de sursauter quand elle entendit sa fille l’appeler.

« Je suis en train de rédiger un acte de décès… »

Elle esquissa un fin sourire. La pauvre enfant, ce n’était pas tous les gosses qui avaient un mère qui répondait ça lorsqu’on lui demandait ce qu’elle faisait… Arsi l’aurait très mal vécu, si ses parents avaient été ça… Des croques morts, voilà comment on les appelait. Ce ne devait pas être facile à vivre, et Arsinoé le reconnaissait… Mais voilà, elle n’avait pas vraiment choisi son métier.

« J’espère que tu ne t’ennuies pas trop. Si tu veux on peut aller faire une autopsie, il y a ce cadavre mystérieux trouvé hier soir dans le parc… J’étais censée faire l’autopsie ce matin, mais puisque ton père n’est toujours pas là… »

Tiens, où était-il encore celui-là d’ailleurs ? Arsinoé fronça légèrement les sourcils, avant de reprendre, aussitôt :

« Enfin, je comprendrais si tu refuses, ce n’est pas non plus une activité très amusante que de découper des corps… »

Carl qui étudiait en médecine aimait bien participer aux autopsies, mais avec ses deux filles, c’était une autre histoire… Elles n’avaient pas l’air d’apprécier le travail de leurs parents, et ça, Arsinoé pouvait le comprendre. Elle était d’ailleurs réellement heureuse que ses deux filles aient choisi des voies différentes à la leur, car vivre perpétuellement entouré de mort n’était pas réellement bon pour le moral. Arsinoé pouvait vous l’assurer !

La réponse de sa mère par chance ne fut pas ce qu'elle espérait et sur ce coup là, elle l'aurait voulut ! A cette réponse d'ailleurs, elle ne pu retenir un frisson. Elle savait très bien que c'était le métier de sa mère et que quoi qu'elle dirait ou ferait, ça n'allait pas changer son travail pour autant, mais elle avait tout de même du mal à s'habituer avec ça, à croire que 21 ans ne lui a pas suffit pour se faire à cette idée...

« Hum, je vois... »

Elle ne savait pas quoi lui répondre, d'ailleurs, personne ne saurait quoi répondre à ça. Elle se contenta donc de lui faire un petit sourire pour cacher sa gêne suite à sa réponse, elle savait que sa mère faisait tout pour qu'elle soit à l'aise dans son métier, mais rien à faire, elle ne s'y faisait pas et ça n'allait pas être demain la veille qu'elle allait s'y faire...

Levant la tête en arquant un sourcil suite à la proposition de sa mère, elle se demandait si cette dernière était sérieuse, elle lui demandait de faire une autopsie... Non mais, sérieusement, elle voyait vraiment Elisabeth faire ça ? Elle qui n'aimait même pas toucher un poulet à moins qu'il ne soit cuit ?

« Euh.... »

Sa mère reprit la parole avant qu'elle ne puisse répondre et elle pu percevoir dans sa voix une pointe de déception, mais de toute façon la réaction de la jeune Spencer était à voir venir à des kilomètres à la ronde, c'était dans sa nature, elle n'agissait pas comme ça pour faire de la peine à sa mère, et de plus, à moins qu'elle ne voulait qu'Eli pleure de peur sur le cadavre ou alors qu'elle ne fasse n'importe quoi parce qu'elle aurait peur que le corps inerte devant elle ne se réveille, ne lui agrippe la main et ne la tue pour se venger du monde humain !

Cependant, pour enlever l'expression sur le visage de sa mère, elle se leva et passa derrière le siège de cette dernière et fit passer ses bras autour du cou de sa mère de façon à l'enlacer en étant de dos. Elle posa sa tête délicatement à côté de celle de sa mère et prit une grande inspiration, ça faisait tellement longtemps qu'elle n'avait plus prit sa mère dans ses bras qu'elle avait oublié quelle sensation agréable c'était de se sentir en sécurité, à quel point sa présence pouvait être rassurante en lui faisant oublié tous ses problèmes par un simple geste.

« Je t'aime maman, même si tu fais un métier qui est trop louche et spécial pour moi. »

Ça aussi ça faisait longtemps qu'elle ne l'avait pas dit... Il fallait aussi dire qu'elle ne trouvait presque jamais l'occasion de le lui dire, entre le temps qu'elle passe avec les cours et ses problèmes personnels, elle oubliait complètement les choses vraiment importantes...

Arsinoé n’était pas folle, elle se doutait bien que sa fille allait refuser sa proposition… Sa fille aînée n’était pas réellement intéressée par ce genre de choses, et cela se comprenait. N’importe quel jeune qui n’était pas calé médecine aurait refusé… A moins de kiffer enfoncer un scalpel dans la chair humaine, mais ce n’était pas la passion du premier venu ! Enfin bref, tout de même, Arsinoé ne put s’empêcher de montrer un peu sa déception face à la réaction de sa fille. Bien sûr qu’elle aurait voulu qu’elle accepte ! Déjà parce qu’elle serait enfin débarrassée de cette tâche quelque peu embêtante, et secondement parce qu’elle aurait eu l’impression de partager un moment sympa – ou presque – avec sa fille… Elle avait bien l’impression qu’une distance s’imposait de jour en jour entre sa fille et elle, et cela, elle le vivait très mal. Pourtant, même si elles n’allaient finalement pas passer ce moment autour du cadavre qui attendait d’être autopsié, Elisabeth en profita pour venir faire un câlin à sa mère et lui dire qu’elle l’aimait. Celle-ci fut profondément touchée, cela faisait longtemps que sa fille ne lui avait pas dit de telles choses !

« Oh moi aussi je t’aime chérie… Et je suis désolée d’avoir un métier comme le mien. »

C’est vrai, elle l’était. Ce ne devait pas être toujours facile pour ses gosses, et ce ne l’était pas plus pour elle… Mais elle n’avait pas le choix. Quand elle y pensait, Elisabeth avait quelque chose que les autres n’avaient pas… Elle n’exprimait pas là du favoritisme, mais pour sa première fille, Arsi avait vécu des choses bien différentes. En tout cas, à ce moment-ci elle ne regrettait rien, bien que cela puisse régulièrement lui arriver. Enfin bref, Arsinoé n’avait pas envie de penser à ces choses-là, pas maintenant.

« Tu sais, j’ai bien besoin de ton amour ces temps-ci. Surtout vu ce qui se passe avec ton père… »

Elle n’ajouta pas de commentaire, Elisabeth devait savoir de quoi elle faisait allusion. Elle était présente à la maison tous les jours et pouvait bien voir ce qui se passait dans le couple Spencer ces temps-ci… Plus de commentaire. Changeons définitivement de sujet et intéressons-nous à quelque chose de plus joyeux… Sur le coup, la mère était à court de sujet de conversation. Ses idées n’étaient que grises… Alors elle en vint à aborder un sujet typique, qui peut-être égaiera les choses :

« Et toi les amours, comment ça se passe ? »

Demanda-t-elle alors avec un petit sourire malicieux. Elle était curieuse, c’était un peu pour cette raison qu’elle s’était inscrite sur Facebook… Elle n’avait pas vraiment dans l’idée d’espionner sa fille, mais un peu quand même si. Elle voulait être mise au jus de ce qui se passait dans la vie d’Elisabeth ces derniers temps… Peut-être des amours ? Des emmerdes ? En tout cas, Mrs Spencer voulait être au courant. Mine de rien, elle était assez mère poule, elle voulait protéger ses enfants et ce n’est pas en étant mise de côté quant à leur vie personnelle qu’elle y arriverait.

La seconde de câlin terminé, elle se décala pour laisser respirer sa mère et tira une chaise juste en face du bureau de cette dernière pour qu'elle puisse être proche d'elle. Cela pouvait paraître complètement idiot, mais ce simple geste lui avait suffit pour sentir cette connexion qu'il y avait autrement entre elle et sa mère, vu le sourire qu'affichait à présent sa mère, elle devait ressentir la même chose. Elle ne pu d'ailleurs s'empêcher de rire à la remarque de d'Arsi au sujet de son métier.

« Il faut de tout pour faire un monde, et puis, combien d'enfants peuvent se venter d'avoir une morgue comme commerce familiale ? »

Elle ajouta un petit rire. Certes, elle n'était pas fan des cadavres et par conséquent, elle n'aimait pas beaucoup le travail de ses parents et ne comprendrait jamais pourquoi est-ce que ses parents ont lancés ce business là, mais elle n'aimait pas non plus qu'ils se sentent coupable tout le temps juste parce que les enfants Spencer ne semblaient pas emballer par ça. De plus, c'était plutôt original et il fallait aussi avouer qu'en dehors des remarques et critiques des gens, la morgue Spencer a permit à cette famille de se faire un nom dans la communauté de MC et de plus, ça rendait bien service.

En revanche, lorsque sa mère poursuivit sa phrase en disant qu'elle avait besoin d'amour, un sentiment de tristesse traversa Elisabeth. Elle passait toutes ses journées à la maison depuis quelque temps et bien sûr, elle n'a pas pu échapper aux disputes quotidiennes de ses parents et même si elle évitait de se mettre au milieu de leurs disputes – bien qu'il soit un peu difficile – elle préférait ne pas s'en mêler et d'essayer de faire en sorte de calmer les choses lorsque Carl et Scarlett étaient à la maison, ils n'avaient pas besoin de subir ça, elle ne voulait pas que la tension de la famille les affectait car elle ne pense pas qu'elle pourrait gérer ça. Les Spencer ont toujours été connus pour être une de ses familles un peu bizarre mais unis, et il n'était pas question que cela change, du moins, pas que les gens sachent que cette famille commençait peu à peu à s'autodétruire.

Elle était plongée dans ses pensées et semblait être déjà bien loin, elle se repassait en fait les disputes auxquels elle avait pu assister, c'était toujours pour les même raisons, quoi que ces derniers temps, on aurait dit que chaque prétexte était prenable pour qu'ils commencent à se déchirer entre eux.

« Hein ? Les quoi ? »

Sa mère venait juste de la sortir de ses pensées en lui demandant comment se passait ses amours. Elle était sérieuse ? Eli ne sortait pour ainsi dire presque jamais et elle avait accès à tout ce qui se passait sur le facebook de sa fille et comme elle a pu le remarquer, son mur était presque vide....

« Euh... Bah... Il se passe normal quoi, enfin... y a personne quoi... »

Chaque fois qu'on lui posait cette question, elle ne savait jamais comment répondre, de toute façon, les gens demandaient ça juste pour avoir l'occasion de fouiner, mais là, comme on parlait de sa mère, elle savait qu'elle allait insister sur ce sujet, pensant que ça plairait à sa fille de se confier alors que... non, pas du tout... certes, il se passait des choses dans sa vie, mais elle même ne savait même pas comment les gérer et il était clair qu'en parlait n'allait pas aider et encore moins à sa mère.

Maintenant, elle espérait juste qu'avec la réponse qu'elle avait donné, qu'elle ne viendrait pas sur le « sujet Josh » qui semblait assez compliqué comme ça pour qu'elle s'y mette aussi, elle avait déjà assez à faire avec Scarlett et Nina.

La seconde de câlin terminé, elle se décala pour laisser respirer sa mère et tira une chaise juste en face du bureau de cette dernière pour qu'elle puisse être proche d'elle. Cela pouvait paraître complètement idiot, mais ce simple geste lui avait suffit pour sentir cette connexion qu'il y avait autrement entre elle et sa mère, vu le sourire qu'affichait à présent sa mère, elle devait ressentir la même chose. Elle ne pu d'ailleurs s'empêcher de rire à la remarque de d'Arsi au sujet de son métier.

« Il faut de tout pour faire un monde, et puis, combien d'enfants peuvent se venter d'avoir une morgue comme commerce familiale ? »

Elle ajouta un petit rire. Certes, elle n'était pas fan des cadavres et par conséquent, elle n'aimait pas beaucoup le travail de ses parents et ne comprendrait jamais pourquoi est-ce que ses parents ont lancés ce business là, mais elle n'aimait pas non plus qu'ils se sentent coupable tout le temps juste parce que les enfants Spencer ne semblaient pas emballer par ça. De plus, c'était plutôt original et il fallait aussi avouer qu'en dehors des remarques et critiques des gens, la morgue Spencer a permit à cette famille de se faire un nom dans la communauté de MC et de plus, ça rendait bien service.

En revanche, lorsque sa mère poursuivit sa phrase en disant qu'elle avait besoin d'amour, un sentiment de tristesse traversa Elisabeth. Elle passait toutes ses journées à la maison depuis quelque temps et bien sûr, elle n'a pas pu échapper aux disputes quotidiennes de ses parents et même si elle évitait de se mettre au milieu de leurs disputes – bien qu'il soit un peu difficile – elle préférait ne pas s'en mêler et d'essayer de faire en sorte de calmer les choses lorsque Carl et Scarlett étaient à la maison, ils n'avaient pas besoin de subir ça, elle ne voulait pas que la tension de la famille les affectait car elle ne pense pas qu'elle pourrait gérer ça. Les Spencer ont toujours été connus pour être une de ses familles un peu bizarre mais unis, et il n'était pas question que cela change, du moins, pas que les gens sachent que cette famille commençait peu à peu à s'autodétruire.

Elle était plongée dans ses pensées et semblait être déjà bien loin, elle se repassait en fait les disputes auxquels elle avait pu assister, c'était toujours pour les même raisons, quoi que ces derniers temps, on aurait dit que chaque prétexte était prenable pour qu'ils commencent à se déchirer entre eux.

« Hein ? Les quoi ? »

Sa mère venait juste de la sortir de ses pensées en lui demandant comment se passait ses amours. Elle était sérieuse ? Eli ne sortait pour ainsi dire presque jamais et elle avait accès à tout ce qui se passait sur le facebook de sa fille et comme elle a pu le remarquer, son mur était presque vide....

« Euh... Bah... Il se passe normal quoi, enfin... y a personne quoi... »

Chaque fois qu'on lui posait cette question, elle ne savait jamais comment répondre, de toute façon, les gens demandaient ça juste pour avoir l'occasion de fouiner, mais là, comme on parlait de sa mère, elle savait qu'elle allait insister sur ce sujet, pensant que ça plairait à sa fille de se confier alors que... non, pas du tout... certes, il se passait des choses dans sa vie, mais elle même ne savait même pas comment les gérer et il était clair qu'en parlait n'allait pas aider et encore moins à sa mère.

Maintenant, elle espérait juste qu'avec la réponse qu'elle avait donné, qu'elle ne viendrait pas sur le « sujet Josh » qui semblait assez compliqué comme ça pour qu'elle s'y mette aussi, elle avait déjà assez à faire avec Scarlett et Nina.