Andrew et Lou marchaient dans la rue, main dans la main en direction de la maison du garçon, revenant d'une séance au cinéma. D'habitude, Lou était contre les séances ciné l'après-midi, il était péché de s'enfermer au lieu de profiter des rayons du soleil, alors que bientôt doudounes et bonnets pointeraient déjà leurs nez. Mais aujourd'hui n'était pas une séance ciné comme les autres : les amoureux allaient voir The Amazing Spiderman, Andrew avait donc insisté pour qu'ils s'y rendent le plus tôt possible. Allez savoir pourquoi, un tas de raisons obscures et mystérieuses leur avait fait repousser cet évènement pendant près de deux mois. Mais aujourd'hui, ça y est, ils avaient enfin vu ce fameux film.

Durant la séance, Lou avait été fidèle à elle même et avait distrait Andrew, à coup de bisous en veux-tu en voilà. Lui s'était laissé faire et l'avait alors embrassée de plus belle. Le retour de Lou la polissonne, c'était comme si la jeune fille lui annonçait enfin que leur relation était revenue au beau fixe, après l'affaire Gabrielle. Même s'ils s'étaient expliqués, il y avait toujours eu cette gêne qui mettait Andrew mal à l'aise, il n'osait jamais être lui même avec son amie, de peur qu'elle prenne la mouche. Il marchait sur des oeufs avec elle, se gardait de se jeter sur elle à chaque fois qu'elle entrait chez lui, de la taquiner gentiment quand elle faisait une bêtise ... Comme si elle était faite de verre et menaçait de se briser à la moindre occasion. Alors, cet élan d'affection, c'était un peu comme un "on fait la paix" définitif. Andrew avait certes loupé la moitié du film, aperçu ça et là une grosse bestiole verte sans comprendre, mais il avait récupéré sa Lou. Et mille spiderman ne pourraient pas le rendre plus heureux. Mais naturellement, à jouer à "viens que je t'excite", Andrew avait envie de plus. A peine entendirent-ils les premières notes du générique que le warrior attrapa la main de sa petite amie pour l'entraîner hors du cinéma, vite chez lui. Ce sourire niais flottait sur ses lèvres. Même s'il ne voyait plus grand monde en ce moment et n'avait toujours pas récupéré son bro, ça allait. Il avait sa Lou. Pourtant, une fois arrivés devant sa maison, le jeune homme se stoppa net, victime de visions. Sous la surprise, il écarquilla les yeux, lachâ la main de Lou sans vraiment s'en rendre compte et frotta ses yeux pour vérifiait qu'il ne rêvait pas. Mais non, elle était bien là. C'est alors qu'une pensée le frappa net : quand Lou apprendrait qui était cette blonde qui se tenait sous le porche des Davies, elle lui reprocherait aussitôt d'avoir lâché sa main. Elle y verrait là une tentative désespérée de cacher sa relation avec elle, c'était certain : Quand Lou était en mode rageuse, elle pouvait imaginer n'importe quoi. Il reprit alors la main de la jolie fille, mais se garda bien de la regarder. Il n'était pas maso et savait qu'elle était capable de lui lancer un regard interrogateur si puissant et si noir, qu'il pourrait le tuer. Si ça ne tenait qu'à lui, ils auraient rebroussé chemin et attendu que la blonde parte. Mais il la connaissait, elle n'était pas vraiment de ce genre là. Et malheureusement, il se souvenait également qu'elle devait un peu lui en vouloir. « Salut Jules, ça fait un bail qu'on ne s'est pas vu dis donc ... » Il avait conscience que sa phrase sonnait comme un double suicide : Lou lui en voudrait de ne jamais lui avoir parlé de cette fille ; Jules rebondirait sur l'occasion pour l'engueuler d'être parti sans prévenir. Dans les situations compromettantes, Andrew était souvent le roi des idiots. Et le pire dans tout ça, c'est qu'il commençait à les collectionner, les situations compromettantes.