A force de cuisiner pour sa belle encore et encore, Andrew lui avait finalement donné envie d'essayer. Vous imaginez sa surprise quand, un matin, alors qu'il somnolait encore, épuisé par la folle nuit qu'elle lui avait fait vivre (oui j'ai placé des sous entendus vicieux dans ce rp sans polissonneries, tu peux pas test avoue tu kiffes), Lou lui avait annoncé de but en blanc qu'elle voulait cuisiner avec lui. Andrew avait trituré sa phrase dans tous les sens, il n'y avait trouvé aucun sous entendu salace ... et comprit donc que son amoureuse était sérieuse. Il s'abstint tout commentaire, et lui proposa seulement de cuisiner cet après-midi, chez elle. Connaissant l'expérience que la jeune fille avait dans ce domaine, le warrior préférait protéger sa précieuse cuisine.

Pour la première leçon, Andrew choisit un plat simple qui plaisait à sa chérie (et à la maman de sa chérie donc ils pourront ensuite aller lui offrir pour qu'elle kiffe son beau-fils) : des cookies. Ils se retrouvèrent donc dans la cuisine des Huntington, parés des plus beaux tabliers de Andrew. Celui qu'il avait prété à Lou représentait la carte de l'Italie, son professeur préféré lui avait offert un jour pour son anniversaire. Et Andrew portait son tablier fétiche : celui avec des cerises dessus, qui appartenait à sa maman et qu'il lui piquait depuis tout petit (non Andrew n'est pas un travesti, mais vu l'heure je m'inspire de ce que j'ai chez moi). Ils étaient donc prêts à partir en guerre commencer. « Ma petite chouquette, d'abord on va sortir tous les ingrédients, c'est la clé de l'organisation ! Il me faut de la farine, du sucre, du sucre de canne, du beurre, un oeuf, de la levure, et on a déjà acheté les plaques de chocolat ce matin » Sur ces paroles, il prit la plaque de chocolat blanc et celle de chocolat au lait qu'ils avaient acheté avant de venir - car Lou n'était pas sûre qu'elle en avait chez elle - et les plaça au milieu du plan de travail. Mine de rien, il était content de s'adonner à sa passion avec sa chérie, de lui faire découvrir ce qu'il aimait. Au début, il avait eu un peu honte, car ce n'était pas l'activité la plus virile qu'il existe. Mais, fidèle à elle même, Lou l'avait patiemment rassuré, et Andrew en avait finalement conclu que ça pouvait aussi être rigolo, comme après-midi. « Et bien sûr il nous faut un saladier, et une cuillère pour mélanger. » Andrew attendit alors patiemment que sa petite chouquette lui sorte un à un tout ce qu'il avait mélangé. Ce n'est pas qu'il était pris soudainement d'un désir de soumission et qu'il voulait réduire sa copine à l'esclavage. Seulement il n'était pas chez lui et n'osait vraiment pas ouvrir les placards ou le frigidaire comme si c'était la fête hop hop hop.

Honnêtement, Andrew s'était demandé si Lou saurait trouver tout ce qu'il avait énuméré. Après tout, ce n'était pas un secret d'état : la jeune fille ne cuisinait jamais ! Quelle joie, donc, de voir qu'elle lui apportait les ingrédients un à un, sans même devoir chercher ou réfléchir ! Andrew fut agréablement surpris, mais fut alors pris d'un doute : Et si, en fait, Lou était très douée en cuisine, mais ne l'avait jamais avoué à son amoureux parce qu'elle est meilleure que lui mais ne souhaite pas le vexer quand il fait mumuse avec le sucre ? Il cacha sa surprise, son interrogation ... Mais se posait vraiment la question. Après tout, quand Lou lui avait confié qu'elle n'était jamais derrière les fourneaux, le garçon avait été surpris, toute fille passe un minimum de temps à cuisiner, ne serait-ce que pour faire cuire un gâteau une fois par moi pour aider sa maman. Mais Lou n'était pas comme ça ... selon elle. Malheureusement, Andrew n'eut pas le loisir d'enquêter à ce sujet : Voilà que la jeune fille se mettait à bouder ! Andrew la regarda, interloqué. Elles étaient très bien, ces conditions ! Et le surnom employé par Andrew était très mignon ! Et il avait bien envie d'être un petit canard, lui ! Elle aurait préféré faire un après midi pâtisserie avec Katya, peut-être ? Vexé, il se renfrogna. « Mais c'est mignon une chouquette ... »

Qu'importe, il décida de ne pas batailler plus longtemps : Lou lui avait lancé un défi, lui avait dit de se débrouiller, or de question que Andrew rampe à ses pieds, il allait tout faire de A à Z, et temps pis s'il tombait sur la cachette de magasines pornos de M. Robinson, ou sur la réserve de serviettes hygiéniques de Mme Robinson (oui, dans une cuisine, pourquoi pas, chut). « Tu l'auras voulu mon petit champignon ! » Il releva les épaules, comme pour partir en guerre, et se mit donc à ouvrir les placards un part un. Il tomba sur les pâtes, les casseroles, les gâteaux, les alcools ... puis trouva enfin un saladier digne de ce nom ! « T'as vu j'ai trouvé mon île flottante ! » Il fouilla ensuite quelques tiroirs et trouva enfin une cuillère à pâtisserie, ils pouvaient enfin commencer. « Tu n'as plus qu'à me regarder mon petit cupcake fénéant ! » (ose me dire que t'as pas souri en lisant cupcake, non je n'ai rien glissé des sous entendus polissons j'ai parlé d'un gâteau). Mais avant toute chose : allumer le four ! Andrew s'approcha de la machine ... qui n'était pas du tout comme la sienne. Il l'observa, impassible, durant plusieurs minutes, mais ne trouvait pas le bouton pour l'allumer. Qu'à cela ne tienne, il ne demanderait pas l'aide de Lou. Il se mit donc à appuyer sur tous les boutons, des tas de bip s'échappèrent du four, mais celui-ci s'alluma enfin ! Il le régla sur 180°, ça y est il pouvait commencer son appareil. Il retourna donc devant le plan de travail. Il mit la farine, le sucre, le sucre de canne et la levure dans le saladier et mélangea les poudres. Il n'y allait pas à l'aveuglette à chaque fois qu'il cuisinait, mais cette recette avait l'avantage d'être une des plus vieilles qu'il connaissait et réalisait. Il espérait bien impressionner sa copine, c'est vrai. « Ah zut, il me faut un tamis, mais ne t'embête pas mon petit cassoulet, je vais me débrouiller ! » Il reprit donc une nouvelle recherche, plus déterminé que jamais. « Je suis beau à regarder, mon petit sushi ? » Mine de rien, leur conversation n'était pas très affriolante, alors Andrew tenta un peu de l'entretenir.

Quand Lou le qualifia de warrior, le jeune homme du contenir sa joie. Même s'il savait depuis fort longtemps qu'il était digne de ce titre, ça lui faisait toujours un petit quelque chose quand sa petite amie l'affublait de ce surnom. Venant d'elle, ce n'était pas pareil, il était fier, fier de l'impressionner. Pour elle, il aurait même pu cuisiner toute la nuit, nu, les yeux bandés, en portant des tallons aiguilles ... bref, tout ce qu'elle souhaitait, elle n'avait qu'à demander. Bien sûr, Andrew n'était pas maso : il se gardait bien de communiquer cette information fort compromettante à sa petite chouquette. Il se contenta donc de lui faire un grand sourire, en guise de remerciement. C'est alors, en croisant le visage triste de Lou, qu'il remarqua qu'elle semblait agacée. Avait-il fait quelque chose de mal ? Peut-être ne cuisinait-il pas assez vite à son goût ! Vite, Andrew s'empressa d'accélérer la cadence pour plaire à Miss Huntington. Sauf qu'il était bloqué : sans tamis, les poudres ne seraient pas tamisées, les cookies ne risquaient pas d'être moelleux à souhait ! Or, ils devaient être parfaits pour sa belle ! Malheureusement, cet ustensile était vraiment difficile à trouver dans cette maison. Il soupçonnait Lou d'avoir arrêté de le temps puis de l'avoir caché dans un lieu impossible à trouver ! Idée ô combien saugrenue, mais également validée par ce que Lou venait de dire. Elle lui proposait de l'aide ? Impossible, c'était reconnaître sa défaite. Lou lui avait dit de se débrouiller, il ne pouvait pas admettre qu'il était fichu sans elle, même si c'était totalement vrai. Et pas seulement en cuisine. « Oui j'ai besoin de ton aide, je ne sais pas m'en sortir seul ma princesse d'amour » Elle avait gagné, il était le roi des soumis. Néanmoins, il osait espérait que Lou ne verrait pas dans ses belles paroles une simple référence à la cuisine. Andrew était vraiment, sincèrement, fichu sans elle, dans la vie. « Et tu étais déjà très utile ici, c'est très important de me regarder ... Mais j'ose comprendre que cette tâche t'importunais ? » Il fit une moue toute triste. « Sors donc le tamis de sa cachette, et viens donc m'aider. » Il haussa les épaules, un peu dégoûté que sa petite amie n'aime pas le matter en toute tranquillité.

Que Lou veuille apprendre à cuisiner ne pouvait pas faire plus plaisir à Andrew car, mine de rien, elle voulait découvrir sa passion. Et c'était un peu comme vouloir le connaître lui un peu plus. En tout cas, Andrew voulait le voir ainsi, et il était ravi de partager un tel moment avec sa petite amie. Enfin ... Il aimait aussi les jours où il cuisinait pour elle, sans lui dire ce qu'il mijotait, pour lui faire des surprises qu'elle adorerait. Andrew voyait Lou comme une princesse, qu'il fallait chouchouter et gâter de mille et une façons. « T'inquiète paupiette, je vais faire de toi une as des fourneaux ! » Naturellement, la référence culinaire était là uniquement pour la rime, pas pour charrier Lou une ultime fois.

Quand celle-ci lui avoua qu'ils n'avaient plus de tamis, Andrew se renfrogna. Elle lui avait bien caché et il avait capitulé alors qu'il aurait pu continuer à relever le défi. Néanmoins, il ne lui en tint pas rigueur, c'était quand même bien plus rigolo de cuisiner avec elle que de cuisiner seul. Enfin, ça c'était avant qu'elle ne sorte des absurdités. « Pas important ? Explique moi pourquoi on tamiserait la farine si ce n'était pas important ! C'est une étape de la recette, c'est donc à réaliser ! » Malheureusement, il n'avait aucun tamis à sortir de son chapeau. Et finalement, sa flemmardise fut plus forte que sa passion. Il aurait pu aller chercher le sien dans la maison d'en face, mais c'était vraiment trop loin et trop fatiguant. En plus, Juliet avait probablement profité de son absence pour ramener Adrian et lui faire je ne sais quel énième coup désespéré pour le reconquérir. Alors non merci. « Bon on va faire sans. Alors il reste à ajouter l'oeuf et le beurre fondu, puis il faudra mélanger énergiquement et longtemps, tu t'en charges ? » Il attrapa les plaques de chocolat « Moi pendant ce temps là, je m'occupe de couper les plaques en pépites. » Comme un habitué de la maison, il ouvrit le tiroir des couverts et étudia méticuleusement les différents couteaux, avant d'en choisir un à la lame bien tranchante. Andrew préférait mille fois faire attention à ses petits doigts fragiles, plutôt que de mettre toutes ses forces et s'épuiser pour réduire les plaques en pépites. Il commença donc son oeuvre, non sans garder un oeil sur le travail de Lou, pour vérifier qu'elle faisait tout bien. Après tout, on peut s'attendre à tout et n'importe quoi de quelqu'un qui juge un tamis inutile !

Que Lou l'appelle "Chef" flattait bien évidemment son égo. « Alors c'est parti ! On fait vraiment une belle équipe » Il cacha bien que ce petit surnom lui plaisait, mais il savait bien que la jeune fille ne l'avait pas employé de façon bien anodine. Ils n'étaient ensemble que depuis quelques mois, et pourtant ils savaient déjà comment réagissait l'autre, selon le ton et les mots employés. Enfin, quelques mois, que dis-je, 9 mois déjà. Le temps de faire un bébé. A cette pensée, Andrew ressentit un frisson lui parcourir l'échine. Berk ! Il chassa bien vite cette idée saugrenue de son esprit, si Lou voyait la grimace sur son visage, elle lui demanderait forcément ce qu'il lui prenait. Or, il ne voulait pas parler de cette idée répugnante, sachant que la meilleure amie de Lou était actuellement maman. Lou risquait de mal le prendre, et surtout de ne pas comprendre. Andrew n'avait rien contre les enfants, il s'occupait d'ailleurs d'une garderie pour les enfants du quartier. Mais s'il peut éviter d'en avoir là tout de suite, il préfère. C'est tout.

Avec toutes ces idées plus surprenantes les unes que les autres qui se battaient dans sa tête, Andrew avait arrêté de regarder Lou durant plusieurs longues minutes. C'est quand elle reprit la parole qu'il sortit de ses pensées bien brusquement. Le beurre, quoi le beurre ? Il regarda son amoureuse comme si elle venait de lui demander de lui calculer une intégrale bien compliquée, qui contenait des logarithmes, des exponentielles et tout et tout. « Ben s'il n'est pas fondu il faut le faire fondre » C'est alors qu'il se demanda si sa petite amie savait comment faire fondre le beurre. Une vision d'horreur lui parcourut l'esprit, Lou en train de mettre le beurre dans le four pour le réchauffer, ou alors en train de souffler dessus, ou alors ... Vite, il devait lui dire comment. Sinon, elle lui en voudrait à mort de lui avoir imposé une telle situation, où elle passerait pour une idiote. Seulement s'il lui expliquait, elle pourrait également se vexer. Ahlala, quelle situation bien compliquée ! Il devait trouver comment lui dire sans lui dire ... Heureusement qu'il était Andrew Davies, et qu'il avait toujours des idées géniales ! « Je sais que c'est plus rapide de le mettre dans un bol et de le faire fondre au micro ondes, mais personnellement, je préfère le faire au bain marie. Ok, faut attendre que l'eau bout sur le gaz, seulement ensuite mettre le plat avec le beurre dans l'eau, faire attention à ce qu'il flotte et que l'eau ne déborde pas, attendre patiemment qu'il fonde en mélangeant ... Mais il est quand même bien mieux fondu ainsi, et ne risque pas de cuire ! Mais si tu veux gagner du temps, fais le au micro ondes pas de soucis !» Il lui fit un grand sourire qui se voulait sincère. Là, Lou ne pourrait rien lui reprocher. A part d'être bavard, peut-être. Mais c'était toujours mieux ! En attendant qu'elle se décide, il ouvrit la seconde plaque de chocolat, ayant déjà fini de couper la plaque de chocolat noir, et entreprit donc de couper celle de chocolat blanc. D'un oeil, il reprit son observation méticuleuse de sa petite amie, pour voir si ses explications avaient été suffisantes. C'est alors qu'il ressentit une grande douleur (oui Andrew est douillet, genre ça te surprend) dans un doigt. « Put*in ! » Il examina son doigt, qui commençait à saigner. « Non mais je suis trop con je me suis coupé ! Ma princesse fais quelque chose s'il te plaît je vais me vider de mon sang !! » Son visage était sincèrement éffaré, paumé ... Attendant que sa super héros de copine vienne le sauver.

Oh oui une belle équipe ! Bien évidemment elle prenait cette réflexion dans un sens bien plus large que ce dont Andrew devait parler. C’est vrai que tous les deux ensemble ils s’amusaient bien, s’entendaient bien, et depuis neuf mois (dieu c’est passé vite !!) rien n’avait changé. Si on oubliait les petits problèmes de couple qu’ils rencontraient parfois. Cette relation se déroulait même trop bien, et il restait une grosse ombre noire au tableau : Christian. Andrew avait choisi, alors il avait donc aussi renoncé ; à son meilleur ami entre autres. Lou s’en voulait encore de s’être mise au milieu des deux garçons. Ils ne se parlaient plus depuis des lustres, et jamais Andrew n’avait osé aborder le sujet. Lou non plus d’ailleurs, mais parce qu’elle avait bien trop honte d’avoir agi aussi égoïstement. C’est aussi pour ça, qu’ils profitaient tellement l’un de l’autre, car ils avaient du lutter pour être un couple comme les autres, qui se tient par la main dans la rue ou qui s’affiche en couple sur Facebook. Elle lui fit donc un grand sourire avant de s’atteler à la tâcher.

Voilà qu’elle rencontrait un problème cependant. Elle ne savait pas comment faire fondre le beurre. Et pourtant la recette était simple selon Andrew ! Elle s’était dit quand lui demandant il allait forcément se moquer d’elle. Eh bien non, même pas. La cuisine était donc le seul sujet où il lui arrivait d’être sérieux ? Il se lança dans une explication compliquée ; haussant les sourcils, elle essayait de suivre le flot d’informations que le jeune homme lui donnait, mais impossible de tout retenir alors qu’elle n’avait pas d’ordinateur pour noter toutes les indications. La seule chose qu’elle avait retenue, c’était qu’elle était autorisée à le mettre au micro ondes. Certes, mais combien de temps ? Apparemment il ne devait pas cuir, mais simplement fondre. « Euh… Au micro ondes alors. » elle déposa le beurre dans un bol et le plaça dans le micro ondes, se tâtant toujours, dix secondes ? Une minute ? Cinq minutes ? Elle n’avait aucune idée de combien de temps ça allait prendre. Elle misa sur la sécurité, elle mettrait trente secondes, et vérifierait s’il était nécessaire de devoir le laisser plus longtemps. Alors qu’elle surveillait à travers la vitre du micro ondes le bon déroulement des opérations, Lou entendit un cri qui la fit sursauter. Elle se retourna, et vit qu’Andrew contemplait son doigt affichant un air complètement paniqué. Elle alla vers lui, il s’était coupé. Voilà, il allait encore en faire un maladie alors que ce n’était rien du tout. « C’est minuscule. Passe ton doigt sous l’eau et ça ira mieux déjà. » elle l’entraîna vers l’évier en le tirant par le bras et mis sa main sous le jet d’eau. « On va mettre un pansement et puis c’est réglé. » dit-elle d’une voix rassurante. Elle coupa l’eau et fit un aller retour express dans la salle de bain du rez-de-chaussée afin d’aller chercher le pansement. Elle revint en trois temps trois mouvements, et finit de soigner son petit bébé patient. « Tu ne vas pas mourir en te vidant de ton sang, voilà. » elle lui fit un sourire « Satisfait ? » elle n’était peut-être pas bonne cuisinière, mais au moins c’était une bonne infirmière !

Sans surprise, Lou choisit le micro ondes. Andrew se garda de tout commentaire, ne voulant pas relever la flemmardise de sa petite amie. Après tout, il était loin d'être un exemple dans ce domaine. « Surveille bien, il ne faut pas qu'il cuise, juste fondu. Tu peux le mélanger après, pour que ce soit bien homogène » Oui, Andrew Davies, qui s'exprime la plupart du temps avec des onomatopées incongrues, était capable de sortir des mots savants quand il s'agissait de cuisine. Une passion, ça vous change un homme c'est moi qui vous le dit ! Et puis, surtout, il fallait que ces cookies soient réussis non de non ! Malheureusement, un autre incident vint bouleverser leur long fleuve tranquille. Quand Andrew se coupa le doigt, il vit toute sa vie défiler en quelques secondes. Il s'imagina tomber sur le sol et se vider de son sang devant une Lou terrorisée et impuissante. Il imagina ensuite la jeune fille, incapable de faire le deuil de son défunt petit ami, incapable de survivre sans lui, et se laisser mourir à petit feu. Il imagina ensuite Christian, arrivant en courant à l'hôpital après avoir appris la nouvelle, criant que noooon ça n'était pas possible, les infirmières devaient faire quelques choses il ne pouvait pas périr ainsi il avait encore tant de choses à lui dire. Non, Andrew ne pouvait pas les laisser ainsi. Et Milou, qui s'occuperait de Milou ? (non je n'avais pas oublié le chien, il était juste absent de mes rp ces derniers temps). Il devait se ressaisir ... Et suivre Lou jusqu'à l'évier afin de mettre son doigt sous l'eau, non de non ! Il obéit aux ordres de sa nouvelle infirmière. Quand il la vit s'absenter pour prendre un pansement, il fut terrorisé, mais attendit impatiemment en comptant une à une les secondes, pour dédramatiser la situation. « Je ... Merci Lou » Il la regarda alors avec des yeux brillants, touché par toutes les attentions auxquelles il venait d'avoir droit. Grâce à elle ... Il était vivant ! Mais bon ... « Tu aurais pu me faire un bisou magique aussi, et me mettre un pansement avec des dessins. » Il baissa les yeux. « Ne nie pas, Anaïs m'a dit qu'elle avait eu droit à ce traitement là, elle ! En plus, elle m'a assuré qu'avec ça, ça guérissait plus vite ! Han mais tu ne veux pas que je guérisse vite ? » Il écarquilla les yeux, choqué par cette nouvelle. Puis, son regard se posa sur les pépites de chocolat noir qu'il avait commencé à couper, et des gouttes de sang à côté. « C'est pas vrai ... j'ai fichu en l'air les pépites ! Et en plus je suis infirme désormais ! Nos cookies sont fichus » Il s'affala sur une chaise, démotivé, prêt à pleurer. Certes, il restait les pépites de chocolat blanc qu'il avait couper en premier, ainsi qu'une grosse partie de la plaque de chocolat noir encore à découper. Mais il ne pouvait plus utiliser sa main désormais, il était incapable de finir la recette. « Et le beurre qui est toujours dans le micro ondes ! Et ta maman qui ne va pas tarder ! Mon dieu mais c'est une vraie catastrophe, le sort es contre nous ! » Il prit sa tête dans ses mains, prenant soin à ne pas appuyer sur sa blessure de guerre. Il avait tout gâché, et se sentait profondément honteux.

A son grand monologue sur Anaïs et le pouvoir de guérison d'un bisou magique, Lou répondit simplement "tu dis n'importe quoi". Autrement dit, tu te la fermes et tu arrêtes de dire des bêtises. Andrew savait bien que sa petite amie ne s'entendait pas avec sa petite soeur, qu'inconsciemment elle lui en voulait car elle n'était pas vraiment sa soeur et que M. Robinson (oui j'ai oublié son prénom) n'était pas l'homme de cette maison. Mais Anaïs ne pouvait pas lui ramener son père ... Andrew aurait bien voulu améliorer la relation entre les deux filles, Anaïs avait envie d'une grande soeur pour la protéger et tout lui apprendre de la vie d'une fille. Et sincèrement, Andrew n'avait pas envie que ce soit Katya - la seconde baby-sitter de la garderie - qui joue ce rôle. Sincèrement, Anaïs allait rester une petite fille coincée jusque ses vingt ans, et ne pas profiter de ses plus belles années comme le faisait Lou. C'était de Lou dont elle avait besoin ... Mais cette dernière ne semblait pas vouloir l'accepter. Pas encore du moins, car Andrew était résolu à la faire changer d'avis. Pour l'instant, c'était trop tôt. Alors en guise de réponse, il se contenta de lui tirer la langue.

De toute façon, ils avaient mieux à faire : finir ces satanés cookies ! Interloqué, il la regarda avec de grands yeux ronds, quand elle proposa de faire autre chose. Sa réponse absurde ne pouvait pas être sérieuse, Andrew était persuadé qu'elle le menait en bateau, pourtant rien ne laisser sous entendre l'humour sur son visage. Il cacha sa déception, il avait tant envie de voir sa petite amie cuisiner, il ne pensait pas qu'elle renoncerait au premier petit obstacle. Seulement il ne voulait pas la forcer, c'était inutile. Enfin ... Si, il en avait envie. Mais il préféra jouer la carte de la raison, et ne pas l'agacer en vain. Il osa une dernière tentative désespérée, néanmoins. « Tu ne veux pas finir ? Il reste juste à ajouter le beurre fondu, mélanger énergiquement, couper le reste de la plaque de chocolat, ajouter toutes les pépites, et enfin les faire cuire ! » Il marqua une courte pause stratégique : juste assez pour que Lou prenne en compte la proposition, pas assez pour qu'elle s'indigne de son insistance déplacée. En plus, elle devait se douter qu'il exagérait légèrement la douleur. Mais l'idée de voir sa petite amie s'activer aux fourneaux le faisait légèrement fantasmer. Certes, dans ce rêve fou, elle était nue sous son tablier, portait de grands talons aiguilles et ses cheveux volaient au vent alors qu'aucun courant d'air ne parcourait la pièce. Mais à quelques détails près, il pouvait recréer ce désir, elle ne pouvait pas lui en vouloir d'essayer. « Sinon on peut aussi sortir et aller prendre un cookie et une boisson au Starbucks ... ou regarder un film ? » Stratégiquement, il lui avait proposé d'autres solutions de secours. Ainsi, Lou était maître de la situation, elle pouvait choisir, et n'allait pas s'énerver contre son pauvre petit Andrew blessé.

Toujours affalé sur sa chaise, Andrew avait décidé de ne plus bouger. Quant à Lou, elle avait décidé de renoncer à cuisiner. Elle décela dans la voix de son amoureux une légère déception quand elle lui annonça qu’elle ne voulait pas finir seule la recette. En même temps si elle avait voulu être une petite amie parfaite, elle se serait levée aux aurores ce matin, aurait ouvert le livre de recettes de sa mère et aurait entrepris de faire ses cookies comme une grande pour faire une surprise à Andrew. Mais non, elle avait décidé que c’était le jeune homme qui devait lui apprendre à cuisiner, point. Il ne pourrait donc pas la mater impunément pendant qu’elle s’affairerait devant les fourneaux. De plus, la liste des tâches qu’il restait à faire et que venait de dresser Andrew ne mettait pas du tout Lou en confiance. Pour elle, c’était du chinois, et Andrew avait la fâcheuse habitude de déblatérer ses paroles très rapidement. Lou n’avait pas le temps de mémoriser ce qu’il restait à faire, car elle se demandait toujours comment exécuter la tâcher. Elle soupira quand il eut fini de d’énumérer les choses à faire. Elle haussa les épaules ne sachant pas quoi répondre. Stratégiquement, lui aussi c’était tu. Laissant la responsabilité à Lou de décider. Il aimait trop se défiler celui-là ! C’était toujours à la brunette de prendre les décisions, et les conséquences que cela allait provoquer. Heureusement qu’il ne s’agissait ici que de cookies !

Finalement, il proposa de laisser tomber la recette et de bouger ailleurs. Cette solution non plus, ne plaisait pas à la jeune femme. Elle s’approcha d’Andrew, toujours assis dans son coin, et se s’installa sur ses genoux. Tentative numéro deux, essayer de le faire abdiquer en se montrant adorable avec lui. Elle passa sa main dans sa touffe de cheveux et planta son regard dans celui d’Andrew. « Mais non, je voulais qu’on les finisse ensemble moi. » elle lui sourit timidement. Elle était pratiquement sûre que l’amadouement serait efficace. Même si elle le reconnaissait ce n’était pas très fair-play de sa part. Elle attrapa ensuite sa main blessée et déposa un petit bisou là où il s’était fait mal, répondant à son désir de “bisous magique“ évoqué tout à l’heure. « S’il te plaît… » elle avait employé son ton de petite fille toute mignonne (a). Elle glissa ensuite sa main dans celle du jeune homme. Elle attendait sa réponse, et une toute petite partie d’elle avait peur qu’Andrew lui dise non. Presque convaincue qu’il n’avait finalement fait tous ces simagrées que pour qu’elle soit aux petits soins avec lui. Dans un sens, ça ne déplaisait pas à Lou, elle aimait bien s’occuper de lui, même quand il jouait à la petite fille en exagérant bien sur sa blessure qui ne devait même pas lui faire mal. Au pire, elle était un peu gênante. Enfin, bref, s’il fallait qu’elle joue à la cruche pour obtenir ce qu’elle voulait, pourquoi pas, elle n’était pas si mal installée hein !

Une des lois inébranlables de la nature disait que Andrew était incapable de refuser quelque chose à Lou, tant il était mordu. Un annexe à cette loi ajoutait qu'il était d'autant plus perdu quand sa petite amie polissonne lui demandait quelque chose avec un regard de chat potté, assise sur ses genoux et en lui tenant la main. Oui, Lou était une négociatrice intraitable, et elle savait surtout y faire avec le warrior. Elle connaissait ses points faibles, qui n'étaient d'ailleurs pas difficiles à deviner : Lou était son point faible, il pouvait faire n'importe quoi pour elle. Et il tâchait en vain de le cacher, alors que ça se voyait comme le nez au milieu de la figure ... « Baaaaah ... Oui finissons les à deux, il ne reste plus grand chose à faire, de toute façon » il avait perdu, capitulé, avoué sa défaite. Lou pouvait jubiler et fêter sa victoire. Il la regarda dans les yeux et sourit bien vite comme un idiot. Oui, il se mettait encore dans un tel état quand il fixait son regard, comme s'il ne se rendait toujours pas compte que son rêve était devenu réalité, comme s'il était encore dans un état de transe, depuis le soir de Noël. « T'es douée pour obtenir ce que tu veux ... » Il fit une petite moue un peu triste, son égo n'avait pas encore digéré la supériorité évidente que Lou exerçait sur sa personne. Sans prévenir, il approcha alors son visage du sien et embrassa sa petite amie. Sa bouche lui manquait, avec toutes ces péripéties, ils n'avaient pas été aussi tactiles qu'à l'accoutumée, alors que d'habitude il leur était bien difficile de ne pas se coller l'un à l'autre toutes les deux minutes. En plus, il en avait conscience trop tard, il n'avait pas été très tendre, depuis le début de leur séance cuisine. Son côté autoritaire avait vite pris le dessus, motivé par un désir de tout gérer afin d'exceller dans la réalisation des cookies. Mais où était le plaisir dans tout ça ? Sur ce point, c'était un fiasco. Heureusement, il n'était pas trop tard pour réparer cette erreur.

« Ma jolie princesse, pourriez-vous enlever vos fesses délicates de mes genoux ? Elles vont certes, beaucoup me manquer - comme la vue avantageuse que j'avais sur votre décolleté d'ailleurs - Mais nous avons des cookies à finir, et nous aurons beaucoup de mal à les finir ainsi ... » Il ne laissa pas à Lou le loisir de s’exécuter, et glissa une main dans le bas de son dos, l'autre sur sa cuisse, pour la serrer fort contre lui. « Voyez-vous, j'ai bien du mal à rester calme face à une telle proximité ... » Il fit une petite grimace désolée, pour s'excuser de ce qui allait arriver ... Et sans prévenir, ses mains caressèrent le corps de Lou, pour remonter jusqu'à son visage qu'il plaqua contre le sien. Il l'embrassa fougueusement, voilà ils étaient fichus. Sur le coup, Andrew s'en voulait vraiment. Il avait insisté pour que cette séance cuisine se déroule chez les Huntington, mais naturellement il avait omis le fait qu'ils étaient incapables de cuisiner comme un couple normal. Sa raison le rappela alors à l'ordre, il rompit leur baiser, mais pas leur étreinte. Toujours collé à elle, il posa son front sur celui de Lou, et la fixa, légèrement haletant. « Mais nous avons des cookies à finir ... non ? » Son visage se crispa, déçu par cette possibilité. Bien sûr, il espérait que Lou lui réponde "non, j'suis en rute bien on va baiser comme des animaux dans ma chambre". Mais elle tenait tant à ses cookies ...

Lou avait bien conscience qu’elle arriverait à ses fins en adoptant un tel comportement. C’était tellement drôle de le voir perdre ses moyens face à elle. C’était bizarre aussi. Pour elle aussi, ça paraissait parfois irréel de sortir avec Andrew, d’avoir passé presque toutes ses vacances avec lui, d’être un vrai couple, et de vraiment kiffer leur relation. Ravie qu’il dise oui pour l’aider à terminer les cookies, Lou lui fit un grand sourire pour le remercier. Comment aurait-elle pu finir sans son chef ! « Merci. » dit-elle avec enthousiasme. C’est alors qu’il la complimenta, certes elle était douée pour obtenir ce qu’elle voulait, surtout parce qu’elle commençait à bien connaître le jeune homme. A la tête qu’il tirait, il était vexé qu’elle puisse obtenir aussi facilement ce qu’elle voulait de lui. En l’occurrence elle n’abusait jamais, il pouvait donc s’estimer heureux. Aussi s’apprêtait-elle à rétorquer, mais Andrew l’embrassa d’abord. Ils étaient comme deux aimants, ils ne pouvaient rester détachés bien longtemps. Heureuse qu’en fait il ne lui en veuille pas, Lou apprécia le moment, et ne pensait à rien comme bien souvent dans ces moments-là.

Il mit cependant fin au baiser, la priant de se lever, non sans avoir fait quelques commentaires déplacés, auxquels Lou rit. « Oui chef. » flatter son égo ne pouvait pas lui faire du mal après la petite scène qu’elle venait de lui jouer. Mais elle n’eut même pas le temps de se lever qu’Andrew l’attira vers lui, pour qu’elle soit encore plus collée à lui qu’elle ne l’était déjà. Ils n’allaient sûrement pas se remettre à la cuisine en agissant de la sorte mais bon. Il l’embrassa une nouvelle fois, plus fougueusement que précédemment. Le moment dura plus longtemps, et Lou ne se priva pas pour entourer ses bras autour de la nuque du jeune homme, pour qu’ainsi le moment ne prenne jamais fin. Mais pour la seconde fois, Andrew mit un terme à leur baiser. Ils restaient malgré tout collé l’un à l’autre, se regardant amoureusement. Voilà qu’il lui rappelait maintenant les cookies à préparer. Flûte, elle serait bien restée comme ça toute l’après midi et tant pis pour ces satanés cookies qu’elle allait de toute façon probablement rater, même si Andrew la supervisait. « Ah oui, tu as raison. » elle afficha une mine triste. « Fini la pause, on se remet au boulot. » elle se voulait convaincante, mais elle n’avait pas très envie de bouger. Malgré tout, elle se rappelait qu’elle se trouvait dans sa maison, et non dans celle d’Andrew. A tout moment, n’importe qui pouvait débouler dans la cuisine, et Lou n’avait aucune envie que sa famille les trouve dans une telle position. Elle enleva ses bras d’autour du cou d’Andrew, prête à se lever. Elle hésitait encore, ne pouvant pas franchement résister à l’air malicieux qu’affichait Andrew, et que Lou connaissait si bien. Soupirant, elle plaqua une dernière fois ses lèvres contre celle du jeune homme, et quitta ses genoux. Plus vite ils auraient fini, plus vite ils pourront s’adonner à une activité plus intéressante ! « Merde, et le beurre alors ? » se souvint-elle alors subitement. Elle se rua vers le micro ondes, pour sortir la mixture… qui avait – à sa surprise – bien fondu. « Eh regarde j’ai réussi ! » dit-elle à Andrew, en tournant le bol vers lui, telle une petite fille. « Il faut faire quoi ensuite ? » elle se sentait mieux maintenant qu’elle avait au moins réussi cela.

"Bonjour moi c'est Lou et j'aime bien frustrer mon petit ami". Quand la jeune fille se leva, Andrew crut d'abord à une blague, alors il attendit, patiemment. Quelle ne fut pas sa déception quand il vit sa petite amie penser au beurre, ouvrir le micro ondes et en sortir le bol. Honnêtement, il était déçu, il avait l'impression d'être utilisé. Lou se servait de lui pour accroitre ses talents culinaires, et quand elle n'aurait plus besoin de lui elle le jetterait comme une vieille chaussette, pour se trouver un petit ami digne de ce nom à qui cuisiner des petits mets gourmets. Andrew était décidé à bouder, lui en vouloir ... Mais il en fut incapable quand celle-ci afficha une petite bouille de petite fille toute fière, ravie d'avoir réussi à faire fondre le beurre. N'était-elle pas craquante ? Andrew sourit comme un benêt, totalement sous le charme de Lou. « Oui tu as réussi ! » Il partagea la joie de la jeune fille, à eux deux ils formaient vraiment un beau couple de niais. Et dans ces moments-là, Andrew était bien heureux d'avoir choisi Lou, malgré les tempêtes qu'ils avaient affronté. Malgré la perte de certaines personnes, il avait l'impression de ne plus jamais être seul, grâce à elle. On disait une de perdue, dix de retrouvés. Pour Andrew c'était l'inverse : il n'avait peut-être pas perdu dix amis, mais Lou remplaçait amplement leur place dans sa vie. Et d'ailleurs, si c'était elle qu'il venait à perdre, il ne savait vraiment pas comment il s'en sortirait, et préférait donc garder ces pensées déprimantes pour plus tard. « Passe moi le beurre, je vais mélanger, toi tu peux finir de couper la plaque de chocolat ? Je ne voudrais pas appuyer sur mon doigt endolori ! » Il lui prit le bol et s'approcha de l'appareil pour le verser délicatement. Il tourna alors le regard vers sa petite amie. « Vite vite chérie, j'ai vraiment hâte de faire une nouvelle pause ! » Pour l'inciter à se presser, il lui donna une petite tape sur les fesses et lui fit un clin d'oeil, avant de lever les yeux au ciel, l'air innocent. Ce n'était pas parce que Lou venait d'accomplir un exploit que le désir était redescendu, au contraire ! Il la trouvait là encore plus excitante. Vraiment, quelle idée idiote il avait eu de venir cuisiner chez sa petite amie ! Chez lui, ils auraient même pu cuisiner nus ! Il suffisait qu'il dise à Juliet qu'il prenait la maison, cette dernière ne se faisait pas prier et courrait avec joie chez son petit ami. Andrew se demanda d'ailleurs où elle en était, dans sa tentative de reconquête. Il n'avait pas perdu sa soeur en sortant avec Lou - cette dernière se réjouissait de l'impact positive que la jeune fille avait sur son frère - pourtant Andrew la voyait peu, ces derniers temps. Elle lui faisait de la peine, et il avait initialement choisi que le sujet Adrian serait tabou entre eux. Mais il voulait savoir si sa soeur s'en sortait ... Même s'il n'en était pas convaincu, et se préparait déjà à la convaincre d'arrêter.

Voir que Andrew partageait sa joie lui faisait plaisir. Elle se sentait reconnue, certes c’était le micro ondes qui avait fait tout le boulot, mais la maison n’avait pas pris feu, c’était déjà une belle victoire. Elle posa le beurre près des autres choses qui trônaient sur le plan de travail. Elle ne pouvait malheureusement pas se reposer sur ses lauriers, sur la seule chose qu’elle réussirait à faire bien aujourd’hui. Andrew venait en effet de lui donner de nouvelles directives. Il fallait qu’elle finisse de couper les tablettes de chocolat. Monsieur désirait laisser son pouce de côté, pour ne pas se faire plus mal. Mais si un maître de la cuisine réussissait à se blesser, pourquoi est-ce que Lou y arriverait mieux ? Elle avait un peu peur elle aussi, et si elle se faisait plus qu’une simple petite entaille. Finalement elle aurait dû ne jamais mettre fin à leur petite pause. Elle était certainement plus en sécurité dans les bras de son amoureux. Visiblement lui aussi n’avait pas encore oublié le petit moment qu’ils venaient de passer à s’embrasser. Il lui donna une petite tape sur les fesses qu’il accompagna d’un clin d’œil. Il était pressé de finir ah bah oui ! « Mais ! » se contenta-t-elle de dire heureuse de voir que tout allait si bien entre eux. Ils n’avaient jamais vraiment quitté la première période “lune de miel“. Ils étaient sans arrêt l’un sûr l’autre et jamais Lou n’aurait voulu qu’ils changent leur façon d’agir l’un envers l’autre. « Si je vais trop vite, je risque de me faire mal aussi. Tu seras mon infirmer aussi ? » demanda-t-elle, lui lançant un regard taquin.

Néanmoins, Lou avait aussi très envie de finir ces cookies. Alors, elle prit place là où Andrew s’était tenu avant le drame. Elle fit le tri entre les trucs à jeter, nettoya le bordel qu’il avait fait en se coupant. Elle commença à couper grossièrement les tablettes. Elle se demandait pourquoi ils n’avaient pas penser à acheter des pépites en sachet. Jamais un tel accident ne serait arrivé, et en plus ils aurait déjà terminé, et ils pourraient en ce moment être dans la chambre de Lou en train de regarder un film blottis l’un contre l’autre. Et uniquement un film, je te connais tu vas te faire des idées !!! Malgré tout, Lou faisait de son mieux pour couper le chocolat comme Andrew l’avait fait. Elle n’était pas très rapide, malheureusement. « C’est bon comme ça ? » elle jeta un regard suppliant à Andrew l’incitant presque à lui mentir si ce n’était pas à son goût. De toute façon, ça fondrait forcément au four, ce n’était donc pas si grave si les pépites étaient un peu difformes. « Il suffit que j’ajoute à ce que tu as fait et on a fini ? » elle était pleine d’espoir. Même si elle avait la chance et l’honneur de cuisiner avec Andrew, elle en avait déjà marre. Surtout à cause de la petite pause qu’ils venaient de faire et qui lui rappelait ô combien elle aimait glander en compagnie de Andrew. C’était d’ailleurs bizarre ; avec lui, Lou s’en fichait d’être flemmarde, de rester cloîtrée, alors que c’était ça qu’elle avait reproché à Christian quand ils sortaient ensemble. Ironie du sort…

Andrew un infirmier ? En voilà une curieuse idée ! Andrew s'imagina quelques instants vêtu d'une blouse blanche, d'un air sérieux, soignant sa petite amie d'une blessure dangereuse. Il se vit alors s'évanouir à la vue du sang. Mouais, pour la sécurité de la jeune fille, il valait mieux faire appel à quelqu'un de plus compétent. Seulement le warrior avait sa fierté, il ne voulait pas avouer à Lou qu'il ne serait qu'un infirmier de pacotille. Après tout, s'il veillait à ce qu'elle s'applique, il n'aurait pas à révéler la vérité, son honneur serait sauf. « Naturellement bébé, mais tu peux aussi aller doucement pour couper chaque pépite une à une, un seul éclopé dans notre couple, c'est déjà bien suffisant ! En plus, je ne doute pas de ton adresse » Comment ça, il venait de la flatter un peu trop pour être honnête ? Que nenni, ce n'étaient que des paroles bienveillantes d'un jeune homme à sa petite amie.

Ainsi, tout en mélangeant, il garda un oeil sur elle, par sécurité. Elle se débrouillait drôlement bien d'ailleurs, pas que Andrew en aurait douté, mais elle n'avait pas l'air très impliquée dans leur épopée. Andrew jaugea alors l'homogénéité de la pâte, c'était parfait ! Machinalement, il continua à tourner sa cuillère, attendant que Lou ait fini. Celle-ci ne tarda pas, et c'est sans incident qu'elle vint lui présenter son oeuvre. Elle avait réussi, il la regarda avec un grand sourire satisfait. « Oui oui c'est très bien ainsi ! » Certes, les pépites étaient parfois trop grosses pour être honnêtes, mais Andrew s'en fichait. Oui, monsieur faisait du zèle en cuisine, mais il avait trop hâte de gagner la chambre de sa petite amie, pour s'arrêter sur des détails pourtant si importants. Il se décala alors pour que Lou puisse ajouter les pépites à l'appareil. Il mélangea ensuite le tout, énergiquement. « Tu peux sortir la plaque du four s'il te plaît ? Il est temps de cuire tout ça ! Et mets du papier sulfurisé sur la plaque aussi » Lou s'exécuta (non tu ne te brûle pas, merci), mit le papier sulfurisé comme demandé, et laissa ensuite le champ libre à son petit ami. Armé de deux petites cuillères, il forma des petits tas compacts sur la plaque, assez espacés pour qu'ils ne se touchent pas en cuisant. C'était peut-être la tâche la plus longue de la recette, et Andrew tentait tant bien que mal de se presser. Enfin, la plaque était remplie, il avait délibérément fait en sorte qu'il ne reste rien dans le plat, oui ça faisait moins de cookies, mais moins de temps pour eux. Il remit alors la plaque dans le four, avant de se tourner vers Lou. « Tu peux mettre le minuteur à dix minutes s'il te plaît ? Je ne voudrais pas appuyer une nouvelle fois sur tous les boutons, comme tout à l'heure. » Il lui fit un petit sourire maladroit quand cet épisode lui revint à l'esprit. Dire qu'ils auraient pu continuer leur après-midi "Roi du Silence" jusqu'à la fin. Au lieu de ça, ils étaient désormais libres de se parler autant qu'ils le souhaitaient, et plus si affinités. Andrew se dépêcha de ranger tous les ingrédients, laissant à sa petite amie le loisir de nettoyer la table et de mettre les différents ustensiles au lave vaisselle. Andrew ne préférait pas ouvrir cette machine, de peur de tomber sur des objets compromettants. Après tout, Bree Van de Kamp lavait bien les menottes de son mari au lave vaisselle, pourquoi pas Mme Robinson ? « Et maintenant ? On fait un monopoly tout nu ? » Ils n'avaient plus qu'à attendre quelques minutes que les cookies cuisent, puis ils pourraient s'évader vers des contrées plus intimes. Pour patienter, Andrew se rapprocha de sa petite amie et la prit dans ses bras, pour la serrer fort fort fort. C'était idiot, mais il aurait pu rester ainsi des heures durant. Enfin presque. Bien vite, ses mains auraient dérapé, certes, mais garder Lou dans ses bras, c'était comme ça qu'il voyait son bien-être maintenant. « Au fait dis moi, que penses-tu de cet après-midi cuisine ? Je suis un bon prof et tu prendras d'autres cours avec moi, j'espère ? »

Ouf, si Lou était amenée à se blesser Andrew serait aux petits soins pour elle. Cependant, il lui fit tout un tas de compliments ce qui était un peu suspect. Venant de lui, Lou s’attendait toujours plus à des moqueries enfantines qu’à de vrais compliments. Alors, elle fut contente, et lui fit un grand sourire qui dévoilait toutes ses dents. Puis elle se concentra sur ses pépites. Quand elle eut fini, elle montra le résultat à Andrew. Elle avait un peu peur de devoir y passer encore de longues minutes. Heureusement, il n’avait rien à redire et incitait Lou à les mélanger à la mixture. Il ne restait plus qu’à enfourner le tout, ainsi Andrew lui demanda de sortir une plaque du four, de mettre du papier sulfurisé dessus et de la lui apporter pour qu’il termine le dressage. En silence, Lou faisait tout ce que son copain lui demandait. En fait, elle avait besoin de se concentrer car certains trucs – tels que le papier sulfurisé – étaient rangés dans des endroits où Lou ne farfouillait jamais. Elle réussi néanmoins à trouver et observa Andrew former les petites boules de pates qui allaient ensuite devenir leurs cookies. Enfin, il lui demanda de s’occuper de les mettre au four. « C’était en effet assez drôle. » elle n’avait pas pu se retenir de le taquiner. Elle s’occupa donc du four, et régla le chronomètre pour dix minutes. « Voilà. » conclu-t-elle finalement, pensant en avoir terminé. Mais déjà Andrew s’affairait pour laisser une cuisine toute propre. Elle soupira, et se mit à ranger les derniers trucs qu’il restait. Heureusement que le lave vaisselle existe, avait-elle pensé.

Maintenant qu’ils avaient tous les deux terminés, Andrew proposa un MTN. La jeune femme rit. « Tu rêves ! » son sport à elle, c’était plutôt le tennis (ok je sors). Il s’approcha d’elle et la prit dans ses bras. Malgré leur différence de taille qui donnait l’impression à Lou d’être une petite fille, elle se sentait si bien là. Elle ne voulait pas les quitter, et toujours rester blottie contre lui. Elle se serra fort contre lui aussi, respirant son odeur, qui la faisait aller sur un petit nuage. Comme une sensation d’être en sécurité. « J’ai adoré ce cours. Mais tu sais on ne devrait plus faire de pause… Difficile de se concentrer sur la cuisine après ça. » elle le regarda et lui sourit. Il était tellement craquant. « Tu es un trèèèèès bon prof. » elle se serra encore plus fort à lui et se mit sur la pointe des pieds pour atteindre ses lèvres. Elle l’embrassa amoureusement. « Je t’aime. » finit-elle par dire alors que ses lèvres venaient à peine de quitter celles d’Andrew. Voilà, ils devaient sans doute avoir atteint le summum de la niaiserie. Le pire dans tout ça ; c’était que Lou kiffait à fond. Elle resserra une nouvelle fois son étreinte pour bien signifier à son petit copain qu’il était à elle, et qu’il n’avait pas le droit de bouger, qu’ils allaient devoir rester comme ça pour toute la vie et que même si les cookies mettaient le feu à la maison elle ne voulait pas quitter son étreinte.

Lou se permit une remarque désobligeante sur la mésaventure qu'Andrew avait vécue avec le four, quelques instants auparavant. En guise de réponse, il lui tira la langue. Non mais, sa maman ne lui a-t-elle jamais appris qu'on ne se moque pas de son petit ami comme ça ? Elle lui devait du respect, en plus elle savait qu'Andrew avait un petit coeur fragile et que cette remarque allait le blesser. En effet, Andrew fut très touché, il hésita à s’interrompre quelques instants, pour s'asseoir et digérer cette mauvaise attaque. Mais il n'avait pas le temps, l'avenir des cookies était entre ses mains. Alors Andrew prit sur lui et continua.

Une fois les cookies enfournés, Andrew proposa un monopoly tout nus. Cette idée était anodine, il voulait juste occuper leur temps et ce jeu était une façon comme une autre d'attendre que le four sonne. Mais Lou n'était pas convaincue. « Eh oui je rêve, je rêve de toi toute nue » Si Anaïs entrait dans la pièce à ce moment là, il était mal. Heureusement, aucune petite fille ne pointa le bout de son nez. Andrew s'absenta alors quelques instants dans ses rêveries, à savoir Lou dévêtue. C'était humain, après tout, d'imaginer sa petite amie en tenue d'Eve. Mais il enleva vite cette pensée perturbante de son esprit, il n'arrivait pas à se concentrer avec de telles images en tête. « Je tâcherai de ne plus me blesser alors à l'avenir ! » Là était le chic d'Andrew, la rigolade, toujours, ne pas être sérieux. Il savait qu'il faisait rire Lou, et il espérait que cela dure longtemps. A défaut de la faire rêver, de lui vendre du rêve, de lui tenir de longues promesses, de longs discours, d'être un paradigme de romantisme ... Andrew jouait sur son sens de l'humour, il savait que Lou ne s'ennuyait jamais en sa compagnie, il ne fallait pas qu'elle se lasse. Il ne voulait pas la perdre. Mais jouer le cliché du petit ami romantique, ça il ne savait pas faire, ce n'était pas dans ses cordes, il n'avait pas reçu ce gêne à la nai... Tout à coup, les pensées d'Andrew se stoppèrent net, sans prévenir. Son cerveau se mit sur pause, ses yeux s'écarquillèrent. Il passa alors de la surprise à la gêne, de la gêne à la joie, de la joie à la panique, de la panique à ... La panique. C'était malheureusement le propre d'Andrew, paniquer. Il enclencha la marche arrière, peut-être avait-il mal entendu. Mais quand il remit son cerveau sur play, qu'il entendit une nouvelle fois Lou prononcer les trois petits mots magiques, les huit petites lettres, il comprit que ce n'était pas une illusion de son subconscient. Lou lui avait effectivement dit qu'elle l'aimait, Andrew devait lui répondre qu'il l'aimait en retour. C'était simple, et surtout c'était vrai. Mais c'étaient aussi des mots qu'il n'avait jamais prononcé. Depuis toujours, il les gardait bien au chaud, précieusement, pour les offrir à l'élue de son coeur. Etait-ce Lou ? Bougre de oui, il se pouvait bien que ce soit-elle ! Mais dire je t'aime, ce n'est pas comme le vélo. A force de ne pas pratiquer, on oublie comment les prononcer. Les je t'aime d'Andrew étaient désormais trop bien rangés, ils croulaient sous la poussière, et Andrew était bloqué, incapable de les en sortir. Il tentait, mais rien ne sortait de sa bouche. Muet comme une carpe, Andrew découvrait ce que c'était qu'être un poisson, alors qu'il mourrait d'envie d'être bavarde comme une pie. Il avait laissé s'écouler un silence bien trop long pour être honnête, déjà Lou le regardait interloquée, se détachait de lui. Il la voyait s'éloigner, comme s'il ne pouvait déjà plus l'attraper. Il avait l'impression de suffoquer, comme ... Comme quand il faisait ces crises de manque. Pourtant, ça faisait bien longtemps que ça ne lui était pas arrivé. Il paniquait, il perdait le contrôle, comme quand l'alcool lui manquait et que, lâche, il replongeait. Comme à Londres quand, au début, il n'avait pas lutté pour s'en sortir. Mais il avait appris à être fort, à se battre contre lui même alors que d'habitude il détestait se bouger. Il avait conscience que Lou allait le prendre pour un psychopathe, mais qu'importe. Il se mit deux bonnes claques, puis la regardé, mi excité mi énervé contre lui même. « Je t'... putain tu sais, mais ça veut pas sortir, je l'ai jamais dit » Il s'était mis à arpenter la pièce, paniqué, tentative désespérée pour ne pas laisser à Lou le temps de lui foutre une claque avant de s'enfuir en pleurant. « Voilà je suis devenu un enfoiré sentimental, incapable de te dire qu'il t'aime alors que putain je t'aime tu sais et ... » Il se stoppa net et fit un pas en arrière. Il l'avait dit. Vite, il regarda alors Lou, fier de sa prouesse. « Je l'ai dit ! » Il la rejoignit en quelques grandes enjambées, puis la serra fort dans ses bras et la souleva même du sol. « Je t'ai dit que je t'aime, je t'ai dit que je t'aime ! » Oui, Andrew Davies chantait présentement, il était heureux, et totalement niais, et ce n'était pas la sonnerie du four qui allait venir gâcher son bonheur.

Tout doucement l’ancien Andrew revenait. Il disait qu’il rêvait de Lou toute nue. Levant les yeux au ciel, Lou se sentait quand même flattée. Même si ce n’était pas forcément les paroles qu’elle préférait entendre dans la bouche de son petit copain. Nouvelle bonne résolution, il avait décidé de ne plus se blesser, ainsi plus de pause. Lou ne savait pas si elle était contente ou non. Elle avait dit que la reprise était dure, mais elle avait grandement apprécié la coupure faite sur les genoux de son amoureux. « Mais j’aimais bien quand même. » se sentit-elle obligée de préciser. Toujours enlacés, elle profitait du moment. Et puis, elle s’était sentie obligée à le dire, elle avait prononcé les trois mots magiques. Elle s’attendait bien évidemment à ce que Andrew lui réponde la même chose. Et pourtant après un temps qui lui paru infiniment long, il faisait toujours silence radio. Elle se détacha de lui, vexée. Ils ne l’avaient jamais dit clairement, mais au bout de neuf mois, ce n’était pas évident qu’ils s’aimaient ? En tout cas pour elle c’était clair. Elle s’était investie dans cette relation, depuis le tout premier jour. Ce n’était peut-être qu’une histoire de cul finalement avec lui. Après tout, il avait bonne coutume de souvent lui lancer des propos salaces. Elle se sentait salie, et terriblement triste. Et si finalement leurs sentiments n’étaient pas réciproque. Elle sentait que si le jeune homme ne se décidait pas à reprendre rapidement la parole elle allait craquer.

Finalement, il avait retrouvé la parole. Il faisait les cents pas dans la cuisine de Lou, tout en affirmant qu’il éprouvait ces sentiments, mais qu’il n’arrivait pas à le dire. Il ne l’avait jamais dit, et c’était difficile pour lui de le faire pour la première fois. Lou pouvait comprendre, mais était quand même encore déçue. Elle pensait vraiment leur relation unique et forte. Un “je t’aime“ n’était pas la mer à boire. Maintenant il se blâmait, et Lou ne pouvait pas rester insensible à son trouble. Subitement, elle se sentit coupable d’avoir pu douter de lui… Parce qu’enfin il les avait sorti ces putains de mots. Un grand sourie illumina le visage de Lou. Ça lui faisait chaud au cœur qu’il ait réussi à lui dire, et sans effort en plus. C’était tout simplement sorti tout seul. Il arriva vers elle et la prit dans ses bras pour célébrer la bonne nouvelle. « Tu l’as dit ! » reprit-elle limite en chœur. Elle était sur un petit nuage, une nouvelle fois. L’entendre dire c’était tellement « Si tu ne l’avais pas dit je t’aurais trucidé tu sais ! » dit-elle en étant très sérieuse. Elle était soulagée, vraiment. « Redis le s’il te plait. » lui chuchota-t-elle au creux de l’oreille. Comment ça Lou abuse ? Pas du tout ! Elle en profitait juste pendant que les mots pouvaient sortir de la bouche d’Andrew. Qui sait s’il n’allait pas se murer dans le silence dans trente secondes ! Elle resta dans ses bras, priant au plus profond d’elle même pour qu’il ne kéblo pas une nouvelle fois. Elle lui faisait un nouveau regard de chat potté, lui même l’avait dit, elle était très douée pour obtenir ce qu’elle voulait.

Fêter un je t'aime, en voilà une activité agréable. Les deux amoureux étaient heureux, pourtant Andrew avait bien eu peur de la réaction de sa petite amie, quelques secondes auparavant. Il avait vu son visage passer par toutes les couleurs, la peur la rendit livide, la colère la fit tourner au rouge, heureusement sa joie semblait sincère. Que se serait-il passé, s'il n'avait jamais prononcé les mots magiques ? Son cerveau refuser d'imaginer une telle possibilité, préférant laisser planer le flou, le doute. Ce n'était plus envisageable, de toute façon. Désormais, Lou était comblée ... et elle en redemandait ! Une petite voix, susurrée au creux de l'oreille, l'apparition d'un sourire amusé sur les lèvres du jeune homme. Il hésitait à la narguer un peu, lui demander si elle méritait une avalanche de je t'aime. Des mots qu'il avait pourtant envie de lui répéter encore et encore, en la gardant dans ses bras, là, sans bouger, jamais. Un nouveau cap passé, qui leur donnait accès au paradis. Voilà où ils étaient désormais, et rien ne pourrait les faire redescendre sur Terre. Rien, à part la sonnerie du four. Un léger sursaut, Andrew se tourna vers le four, les cookies étaient normalement cuits. « Ça aurait été avec plaisir, vraiment, mais le devoir nous appelle, notre pause est désormais finie ! » Il imaginait déjà les foudres de son amie s'abattre sur lui, et tenta même le diable en lui assénant un sourire ironique "t'as envie de me foutre des claques, avoue". N'étant pas maso, il s'écarta vite de Lou, prétextant d'aller sortir les biscuits. Son regard d'expert devait juger de leur cuisson rapidement. Il s'exécuta donc, évitant tout contact avec le four ou la plaque. Il avait promis à Lou de ne pas se blesser une nouvelle fois, puis planta un couteau dans un cookie pour examen. Il scruta chaque centimètre de la lame, avide d'une trace de pâte crue, qui nécessiterait un nouveau passage par le four. Mais les cookies semblaient cuits. Deuxième étape, il en coupa un en deux, pour l'examiner, ils avaient bien monté, semblaient moelleux ... Les biscuits étaient prêts pour l'examen ultime, sans doute le plus important. Soufflant doucement pour les refroidir, il se tourna vers Lou et lui tendit un morceau. « Tu veux bien goûter et me donner ton avis, ma chérie que j'aime ? » Une nouvelle fois son ton se voulait léger, plaisantin, mais à l'intérieur sonnait l'alerte rouge. Tous ses sens étaient en alerte, guettant la moindre réaction subjective et significative de sa petite amie, à propos des cookies. Il la connaissait, et surtout il savait qu'elle le connaissait. Si jamais les biscuits ne lui plaisait pas, jamais ô grand jamais elle ne l'admettrait, et préférerait feindre une toute autre réaction, pour préserver le petit coeur fragile de son amoureux. Mais Andrew était fort, fier, brave, courageux ... et maso. Il voulait savoir, même si un dégoût de la part de Lou le priverait à jamais de son goût pour la cuisine, l'éloignerait à jamais d'un fourneau. Lui même n'osait pas goûter son morceau, trop concentré sur la jeune fille. « Alors alors ? » Dire que Andrew cachait son appréhension serait mentir, il était tel un chien salivant devant un os, avide de connaître les pensées de sa petite amie. Mais il essayait - en vain certes mais il essayait - d'adopter une réaction détachée, pour ne pas la brusquer. C'était un échec cuisant. Il hésita à ajouter un nouveau je t'aime, mais il ne voulait pas parler, émettre le moindre bruit qui l'empêcherait de saisir pleinement la véritable réaction de Lou.

Oui, Lou en redemandait. C’était normal après tout. Il avait mis trois plombes à lui répondre. Elle avait eu peur, elle. Peur qu’il ne l’aime pas, son monde se serait écroulé très vite, s’il n’avait pas prononcé ses huit petites lettres. Il semblait amusé qu’elle lui redemande, mais Lou était aussi très impatiente. Il mit un peu trop de temps à se décider car la sonnerie du four vint les déranger et mettre un terme à la séquence romantique. Évidemment. Elle soupira et le laissa aller s’occuper des cookies. Elle était déçue. Ce n’est pas un petit bip qui l’aurait interrompu s’ils avaient été en train de s’embrasser par exemple. Mais bon Andrew était toujours comme ça, il aimait bien embêter Lou et il devait savoir qu’il jouait avec ses nerfs en ce moment précis et en lui refusant de dire ce qu’elle avait envie d’entendre. Elle avait envie de lui lancer des éclairs, de le taper pour lui faire subir tant de méchanceté. Mais elle se radoucit quand elle vit qu’il s’occupait si bien des cookies, tel un grand chef. Il était tellement craquant, il la faisait fondre et Lou se trouvait stupide de l’aimer encore plus à chaque secondes passée en sa compagnie. N’étant pas folle, elle se gardait bien de lui révéler tout cela. Il allait en abuser c’était certain. Après avoir soufflé dessus, il l’incita à manger, avec une phrase qui ne pouvait laisser Lou de marbre. « Avec plaisir. » et elle avala le petit bout qu’il venait de lui tendre.

Bien sûr ils avaient réussi à faire des cookies très bons. Très sucrés, mais Lou adorait cela. Elle se sentit bien vite très fière d’elle d’avoir participé à une telle réussite. Quand sa mère rentrerait elle pourrait avec plaisir lui tendre leur cookies et elle serait surprise, voire choquée que Lou ait pu cuisiner ainsi. Lou dégustait tout en imaginant tous les compliments qu’on allait lui faire sur ses cookies qu’elle en avait presque oublié qu’Andrew attendait son verdict. Après tout, il avait été le chef, celui qui amène la recette et il avait aussi fait le plus gros du travail. Il attendait une réaction positive, qui allait le flatter. « Hum… » commença-t-elle d’abord. « Je ne sais pas. » elle voulait jouer avec ses nerfs, l’énerver, que lui aussi ait un ascenseur émotionnel comme elle quelque minutes auparavant avec son “je t’aime“. Elle le regarda, un air confus sur le visage. Bien vite, voyant qu’Andrew commençait à paniquer elle rit. Impossible de le torturer trop longtemps, pas quand il semblait vraiment à cran et à deux doigts de fondre en larme (a). « Je rigole, ils sont très bon nos cookies. On forme vraiment une bonne équipe. » souriante, elle coupa un morceau du cookies et le tendit à Andrew pour qu’il puisse lui aussi goûter. « A tous les coups, ma mère sera impressionnée. » finit-elle par dire sincèrement heureuse et surtout désireuse de savoir si ces cookies auraient l’effet escompté. Une fois qu’il eut mâché son petit bout de gâteau, Lou lui retourna sa question : « Alors, alors ? »

Lou fut longue à lui répondre, à donner son verdict. Andrew la soupçonnait de le faire délibérément attendre, pour le plaisir. C'était un petit jeu désormais habituel entre eux, se taquiner de la sorte, qui aime bien châtie bien. Or, eux, ils s'aimaient beaucoup beaucoup. Le jeune homme patienta donc une éternité, mais s'efforça de ne rien dire, il ne voulait pas donner ce plaisir à Lou, il ne voulait pas capituler. Il devait afficher un visage impassible alors que son humeur oscillait entre la peur, l'impatience et l'exaspération. D'autres auraient pu en avoir ras la casquette, d'un tel comportement. Pas Andrew, il aimait ça, et était heureux. Il aimait perdre du temps avec elle, rester dans un mutisme et la regarder sans bouger. Avec elle, pas besoin de réfléchir, de se prendre la tête. A croire qu'ils étaient programmés pour fonctionner l'un avec l'autre. Comme deux pièces d'un puzzle qui s'emboîtent, Andrew et Lou se correspondaient parfaitement. Elle le rendait plus mature, il la déridait et la rendait moins rageuse.

« C'est vrai, tu aimes ? On en refera ensemble alors ? On ouvrira une pâtisserie à deux ? » Il avait déjà l'image idyllique en tête : lui derrière les fourneaux, elle à la caisse. Ce n'est pas qu'il la croyait incapable d'être en cuisine, mais elle était la fille parfaite pour s'occuper de la salle : tous les clients l'adoreraient, sa bonne humeur, son sourire ... Elle serait la parfaite icône de leur boutique ! Après tout, sa jalousie envers de nombreux amis de Lou, prouvait qu'elle avait un certain succès, non ? Oui, cette image était parfaite, si seulement elle n'était pas gâchée par les perspectives d'avenir prévues par M. Davies. Reprendre l'entreprise de son père, travailler dans la finance ... Andrew tombait en plein enfer, se demandait ce qu'il avait fait de mal pour prétendre à un tel futur. Oui, certes, il avait commis quelques impairs dans sa vie, mais s'était d'ores et déjà repenti. Pourtant, son père n'avait toujours pas changé d'avis, toujours pas eu de déclic. Pour l'instant, son père lui laissait le temps pour étudier, mais Andrew voyait déjà se sombres années se profiler, quand viendrait le temps pour lui de reprendre le flambeau. Il espérait juste avoir encore un peu de marge devant lui, pour profiter de la vie, de sa vie avec lui. Il ne voulait pas l'entraîner là dedans. Il allait devoir s'affronter à son père, à la vie qu'il lui avait tracée, ce n'était pas un projet tout rose, il ne voulait pas que Lou le voit sous un mauvais jour. Il se connaissait, et voyait déjà la scène. Son père repousserait tous ses assauts comme on renverse un château de cartes. Et lui, il risquait de replonger. C'était fou, de voir sa fin si proche et de ne rien faire. Mais Andrew n'aimait pas gérer les problèmes à l'avance, il préférait penser à l'instant présent, et ne plus penser à cet avenir sinistre. Après tout, la boîte de son père pouvait toujours faire faillite, sait-on jamais. « T'as raison, on roks ! J'en reprendrais bien un même ... » Mais les cookies étaient pour Mme Robinson, interdiction de s'y pencher ! En parlant d'elle, Andrew se demanda quand il la verrait aujourd'hui. Avec, bien sûr, une petite arrière pensée. « Ta maman rentre bientôt ? Cette séance cuisine m'a vraiment fatigué, donc je me disais que, avant, nous pourrions aller faire une petite sieste génératrice, dans ton lit ... » Il leva les yeux au ciel, l'air de rien, et se mit à siffler, en mode "je suis innocent il n'y a que toi qui a des idées polissonnes en tête là maintenant tout de suite".