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Chérie, je suis encore de sortie ! ▬ Mitchie ϟ Suzzie

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MessageSujet: Chérie, je suis encore de sortie ! ▬ Mitchie ϟ Suzzie Chérie, je suis encore de sortie ! ▬ Mitchie ϟ Suzzie Icon_minitimeMar 23 Oct - 13:11

Chérie, je suis encore de sortie ! →


Mitchie & Suzzie
★★★★★★


Pouvait-on vraiment me reprocher de m’amuser et de profiter des derniers temps de vitalité et de jeunesse qu’il me restait ? Apparemment. Je ne voulais pas en arriver là mais me voir refuser l’entrée d’un simple bar aura été le déclic. Porte de derrière : inexistante. Fenêtre ouverte : impossible à atteindre. Amadouer par quelques billets celui qui faisait office de videur : 1-0 pour Suzzie ! Je n’étais pas exigeante, je ne demandais même pas à pouvoir me glisser partout dans ce maudit bar, juste de pouvoir atteindre le comptoir et l’alcool. Ce coin était bien suffisamment peuplé pour m’occuper durant toute une soirée. Assise bien sagement devant un verre qui ne devait pas rester vide plus de deux minutes, j’observais ce qui semblait être un tas de nouveaux couples formés au cours de la soirée. Aussi drôle qu’affligeant … Tous paraissaient tellement heureux dans leur univers crée à l’unique occasion de rencontrer l’autre, ils étaient pathétiques et ne le voyaient même pas. C’était surtout ce dont je voulais me persuader … à l’inverse d’eux, je ressentais la solitude pesant sur mon épaule comme une vieille amie lors d’une tape amicale, si familière qu’elle pouvait se permettre ce genre d’attitude. Déterminée à ne pas la laisser se reposer plus longtemps à mes côtés, je m’avançais vers ce qui était une scène bancale et très instable. Les verres en trop montaient brusquement jusqu’à ma tête m’entraînant dans des pas hésitants au milieu d’une petite assemblée de duos. Et pour le moment, je me fichais d’eux, je profitais de la chanson et prenait plaisir à danser, invisible parmi les autres, invisible jusqu’à ce que l’alcool demande à s’exprimer. Je courus jusqu’aux toilettes et me laissais tomber lourdement sur un sol trop ferme pour mes genoux, grinçant des dents à la douleur ressentie.

Quelques minutes plus tard, de retour, prête à reprendre ma place au bar, je constatais qu’on me l’avait prise, s’appropriant un verre et une chaise que j’avais payés ! Toujours un peu chancelante, c’est énervée que je rejoignis le bonhomme qui avait osé l’affront. S’attendant sans doute à ce que la victime de son manque d’humanisme flagrant ressurgisse un jour ou l’autre, il ne parut pas étonné de me voir et me tendit un verre qui semblait être le mien, rempli de nouveau. Sans un mot, peut-être un peu étonnée par son attitude, je me saisis du verre tendu et, sans plus de cérémonie, me dirigea vers une petite table qui serait plus accueillante que le comptoir à ce moment précis. Le nez dans le verre, j’entendis plus que je ne vis quelqu’un s’asseoir à la seconde chaise libre autour de ma soudaine précieuse petite table. Il m’avait suivi et me tendait maintenant une main apaisante en se présentant comme si nous étions dans un rendez-vous d’affaire. N’en ayant que faire de cette main et de l’homme qui, pourtant, en d’autres temps, m’aurait intriguée, je conservais les yeux rivés sur mon verre avant d’enfin prononcer mes premiers mots à l’égard de l’homme. « Merci pour le verre. » Certaine de n’avoir rien d’autre à dire, j’avalais la moitié du liquide frais et … bienfaisant. « Bien, je parlerais pour deux. » Un regard mauvais à l’individu qui ne me lâchait plus, je n’avais pas la tête à me lancer dans une conversation ni même à l’écouter ! Pas avec si peu d’alcool dans le sang ! « Alors il va me falloir un autre verre. » Finissant rapidement celui-ci, je m’affalais dans le siège dur et lui lançait un regard clairement provocant. Payerait-il à nouveau un verre à une désespérée, un soir de semaine ? Apparemment. Il quitta la table, mon verre en main et revint rapidement, deux grands verres en main. Tenace le gars ! C’était quoi son nom déjà ? Ashley … Aaron … non. Adam. Oui, Adam … dans deux secondes, je l’aurais oublié, c’était certain. « Écoutez Adam, merci pour le, enfin les verres mais je suis venue là pour boire et pour rien d’autre alors … » Alors quoi ? Voulais-je vraiment qu’il s’en aille et me laisse à ma solitude nauséabonde ? En fait non. « Parfait et moi je suis venu pour regarder les autres boire, comme ça tout le monde est content. » Nouveau regard mauvais à celui qui avait toujours quelque chose à répondre, je restais scotchée à mon verre, le regard fixant le liquide qui l’emplissait encore. « Oh et puis zut ! » Trop saoule pour être raisonnable et enhardie par l’alcool que je finissais par avaler d’un coup sec, je fonçais tel un rapace sur sa bouche avant de me relever et de partir, laissant l’homme et le verre derrière moi. Il était sans doute une heure avancée de la nuit et je ferais sans doute mieux de rentrer avant que mon absence soit remarquée par Zachary ou Mitchie. Des deux, je ne savais même pas lequel serait le pire …

Où avais-je mis la voiture ? A la maison, dans l’allée du garage … bien sûr. Quelle superbe idée de venir à pieds ! Désespérée et prête à faire le chemin à quatre pattes, je ne vis ni ne sentis Adam se glisser dans mon dos et m’entraîner vers le parking, la main plaquée sur ma hanche, soutien impeccable à mon manque d’équilibre. Bruit d’une ouverture automatique, je le vis qui ouvrit une portière. Dans le brouillard de mon esprit, je compris qu’il fallait que je monte et soudain pleine d’entrain, je sautillais jusqu’au véhicule me prenant finalement le haut de celui-ci en plein front. Double résonnance de l’alcool et du choc, je l’entendis rire à mes bêtises et maugréais que je me vengerais tout en me hissant finalement sur le siège à l’aide d’Adam qui riait toujours. En voiture tous deux, je me laissais faire tandis qu’il attachait ma ceinture et la sienne et démarrait dans un silence maintenant gênant. Avisant l’autoradio qui me faisait de l’œil, je l’enclenchais pour entendre percer de l’Eric Clapton, surprenant Adam qui écoutait de la musique que je ne savais que trop bien apprécier. Assaillie par un air que je reconnaîtrais entre mille, Autumn Leaves me berça un instant avant que je ne décide qu’un peu plus de musique vive apporte une meilleure ambiance. Je commençais alors à faire défiler les titres, me dandinant sur chacun d’eux tandis qu’Adam semblait bien accaparé par sa conduite. De Clapton, on passa à Joe Cocker, même envergure. Je me tournais soudain vers le conducteur, une question vitale à l’esprit … « Clapton ou Cocker ? » Vitale d’un certain point de vue … « Rod Stewart. » Je le regardais, blasée. « Sérieusement … » Je voulais ma réponse ! « C’est un choix impossible Suzzie. » A peine étonnée qu’il sache mon prénom, je me tournais vers la fenêtre, une mine boudeuse sur le visage. « On va où comme ça ? » Et oui, c’était peut-être La question que j’aurai du poser en premier lieu mais pour tout dire, l’ordre des choses paraissait bien changée avec quelques litres d’alcool dans le sang… « Je te ramène chez toi. » Tutoiement et savoir … j’avais loupé quelques épisodes de ma propre soirée, c’était impossible autrement. « Et c’est où, chez moi ? » Autant s’assurer qu’il le sache vraiment. « Nous y sommes. » Septique, je regardais au dehors pour reconnaître la barrière de ma maison. Prise d’un sursaut, je me serrais contre la portière opposée à lui, soudainement craintive de ce qu’il savait. « Et, mon nom et mon adresse sont inscrits sur mon front peut-être ?! » Imbibée par l’alcool, je passais justement une main sur mon front encore douloureux de sa rencontre avec la voiture, voulant effacer toute trace d’informations. « Les habitués n’ont pas de secrets pour le propriétaire du bar. » Regard totalement déboussolée je préférais sortir du véhicule avant de perdre tous mes esprits. Un pied en dehors de la voiture, je me retournais brusquement vers lui. « Je ne suis pas une habituée et j’espère que le patron tient à sa langue parce qu’il risque de la perdre sous peu … » Me justifier d’une erreur, menacer le proprio, je ne voulais pas admettre ce qui me sautait soudain aux yeux : j’allais souvent dans ce bar. « Bonne nuit Suzzie. » Il me laissa descendre et repartit tout sourire, me laissant pantelante et honteuse devant ma porte.

Veillant à ne pas faire de bruit, conception très changeante en fonction de l’alcool ingérée … j’entrais dans la maison et lançais sac et manteau sur un fauteuil non loin. Pas du tout étonnée de la lueur qui paraissait sortir de la cuisine je m’affalais plus que m’allongeais sur le canapé, ne prenant pas la peine de retirer les chaussures. Prête à m’endormir, somnolant, c’est un bruit juste à côté de moi qui me mit dans tous mes états et me fit tomber du siège … ventre à terre. Je relevais la tête vers la source du bruit … Discrétion contre Suzzie : 1-0 pour Suzzie ! Elle gagnait à tous les coups … ça n’allais peut-être pas durer. « Déjà debout chérie ? »



Dernière édition par Suzzie Dekker le Lun 10 Déc - 18:46, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Chérie, je suis encore de sortie ! ▬ Mitchie ϟ Suzzie Chérie, je suis encore de sortie ! ▬ Mitchie ϟ Suzzie Icon_minitimeSam 3 Nov - 3:07

    Une longue journée de travail m'attendais aujourd'hui. J'avais tout plein de travaux pour la relâche scolaire qui approchais à grand pas et je pensais m'y mettre dès aujourd'hui. J'avais congé d'école alors c'était le bon temps. J'avais passé une partie de la journée à faire la recherche pour le plus gros de mes travaux alors avant de me mettre à la rédaction de cette mythanalise j'allais m'octroyer une bonne pause.

    C'est en descendant à la cuisine que je remarquais que la maison était étrangement vide pour un soir de semaine. Je me doutais que mon frère devais être à quelque pars chez un ami ou chez sa nouvelle copine, mais ma mère? Hmm... Au bout de quelques seconde de réflexion j'en vins à la conclusion qu'elle était surement en train de se bourrer la fraise dans le bar du coin. Ce qu'elle pouvait me désespéré parfois, même mon frère était au bout de cette phase de sortir à tout les soirs et de se coucher à pas d'heure, et il approchais vingt et un ans, alors que ma mère ne semblait pas s'en sortir et elle approchais ses cinquante ans. Bref, après avoir râler mentalement sur le côté adolescente de ma mère, je me fis réchauffer un truc à manger. Je me fis un bon café et je retournais dans ma chambre. Je prévoyais plancher sur se travail jusqu'au petites heures du matin, ce qui n'était pas une nouveauté chez moi.

    [...]

    Lorsque je daignais lever les yeux vers l'heure, je remarquais qu'il était plus de quatre heure du matin. Mon frère m'avait envoyé un texto me disant qu'il restait à coucher chez un ami, sans précisé de qui ils s'agissait, mais toujours pas de nouvelle de ma mère. Je descendis de nouveau à la cuisine pour aller me servir un verre de lait lorsque j'entend la porte d'entré s'ouvrir. Je me doutais fortement de qui ils s'agissait. Je me mis dans le cadre de porte pour la voir agir, et je du me retenir pour ne pas éclater de rire. Elle avait l'air complètement défoncé. Je voyais qu'elle tentais de ne pas faire de bruit, mais cette tentative se montrait à faire encore plus de bruit qu'en temps normal.

    Je vis ma mère aller s'affaler de tout son long sur le divan et c'est à ce moment que je me décidais pour aller la voir. Elle releva la tête et ne fit que constater de manière un peu déconcertant que j'étais déjà debout. Je pris quelques secondes pour peser toute les insultes qui me venais en tête, c'était tout de même ma mère et je lui devais un minimum de respect.

    -Tu te fou de moi j'espère? Avec tout le vacarme que tu viens de crée il n'est pas étonnant que je sois debout. T'a du réveiller tout le cartier!

    Je poussais un profond soupire de découragement et je croisais les bras contre ma poitrine.

    -Heureusement pour toi je n'étais pas encore couché, mais tu va surement t'en foutre comme d'habitude.

    Dis-je d'un ton las, j'étais plus que découragé du comportement enfantin de ma mère.

    -T'a l'air d'une gamine de quatorze ans.... Viens avec moi..

    Je ne lui laissais pas le choix, je la soulevais par le bras et la traînais dans la salle de bain, je lui mis la tête sous le robinet du lavabo et je fis couler de l'eau froide.

    -Ça devrais t'aider à dé-saouler.
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MessageSujet: Re: Chérie, je suis encore de sortie ! ▬ Mitchie ϟ Suzzie Chérie, je suis encore de sortie ! ▬ Mitchie ϟ Suzzie Icon_minitimeLun 12 Nov - 18:39


Mitchie & Suzzie
★★★★★★


Sans doute aurais-je du me rendre compte de certaines choses, m’apercevoir de ce qui se passait vraiment mais l’alcool avait cet effet plus ou moins agréable de changer la perception. Soudainement égoïste, je ne réfléchissais que peu à ce qui amenait ma fille devant moi. Je me rendais peu compte du ridicule de la situation ou simplement du sentiment occasionné à mon enfant. Pourtant, une petite voix me disait que bien plus tard, un sentiment intense de honte m’envahirait au souvenir de ce moment et sans doute un autre, de gratitude cette fois à l’égard de Mitchie.

Totalement sous l’emprise de l’alcool, c’est avec un grand sourire et une certaine bonne humeur non naturelle que je regardais ma fille qui, elle, n’avait certainement pas avalé un clown. Qu’à cela ne tienne ! Je ferais le spectacle pour deux … sans me rendre compte que ma prestation serait sans doute trop poussée à son extrême limite. Au regard qui traversa ses yeux et que je reconnus malgré mon état avancé de cuvaison, je compris qu’un chapiteau monté à cette heure n’était pas dans ses idées. Tentative vaine de paraître totalement dégrisée avant de me souvenir qu’alcool rimait aussi avec marteau dans le crâne. Les deux mains maintenant plaquées contre mes tempes, j’écoutais ma fille me sermonner tandis que chacun de ses mots faisaient échos dans ma tête. « Et si tu coupais les haut-parleurs ? Là, c’est sûr que le quartier est réveillé. » Rejeter la faute sur sa fille … mature Suzzie ! Me baffant mentalement, c’est piteusement que je regardais le sol, soudainement très brillant et particulièrement attrayant pendant que Mitchie jouait les chaperons, croisant les bras en signe singulier d’énervement ... Je savais qu’à défaut d’avoir une corde pour jouer au trapéziste, je marchais sur des œufs avec elle. Je pensais être bien la dernière mère qu’elle aurait pu souhaiter et si j’avais pu lui dire que moi-même je me détestais pour ce que j’étais devenue ou … avais toujours été, certainement que je perdrais plus encore l’amour de ma fille. Une part de moi se punissait pour cette raison, pour n’être qu’une mauvaise mère … et pour une autre, bien plus honteuse encore et dont j’éviterai tout commentaire, Mitchie et Zachary n’étant absolument pas au courant, grand bien leur fasse !

Prête à répliquer face au ton soudain de sa voix, plongé dans une profonde lassitude et à ce reproche, peut-être justifié mais totalement irréel, je n’eus pas le temps d’esquisser un mot ou un mouvement que j’entendis le « viens avec moi. », suivis d’un geste qui m’entraîna dans le sillage de ma fille. Arrivées face au lavabo, je lançais un vague « Mitchie ? » avant de sentir une eau glacée couler dans mon cou et sur ma tête. A coup sûr, le marteau avait fondu et le nez de clown avait été aspiré par le siphon ! L’eau avait ce bienfait de m’éclaircir les idées et de me remettre face à la situation, une situation peu valorisante pour moi et particulièrement désagréable à constater. Comment me comporter face à ma fille, témoin perpétuel de débordements indignes d’une personne de mon âge ? Comment rétablir une relation mère-fille avec un semblant de normalité après cette vision qu’elle avait eu de moi ? … A cette occasion, je maudissais tous ces auteurs qui avaient noircis de nombreuses feuilles mais qui, jamais, n’avaient pensé à faire un ouvrage me permettant de résoudre mon problème ici présent !

Gardant tout de même à l’esprit que je restais la mère de cette jeune fille à côté de moi, aussi inapte étais-je, je me décidais à parler … peut-être pas encore à m’expliquer. « Mitchie ? » Voulais-je avoir toute son attention ? Sans doute. Il était pourtant plus que facile de penser que Mitchie soit déjà concentrée sur la situation … « Je suis désolée. Je ne pensais pas … rentrer si tard et te voir éveillée. » Pourquoi ne pas sauter par la fenêtre tout de suite ?... Pourquoi avait-il fallu que je continue à ouvrir la bouche après les simples excuses ?! Ne pas m’expliquer, tout juste me justifier. Justification qui n’était même pas à proprement parler, recevable ! Et voilà qui faisait perdre de la valeur aux excuses … « L’eau froide à … quatre heures du matin ?? » Je ne pensais pas qu’il était si tard ou … si tôt, pour moi l’heure avait été décente mais pas du tout, j’avais vraiment mis les pieds où il ne fallait pas ce soir … mauvaise journée … « On recommence la scène ? Tu crois que c’est possible ? Je ressors tranquillement, tu vas te coucher et je rentre sans faire de bruit. Et on oublie cette tentative ratée ? » Faible essai d’humour ? Non, simplement mon côté bêta qui ressortait à cette heure inappropriée. J’espérais juste que Mitchie raye de sa mémoire les quelques minutes qui venaient de s’écouler et ne se souvienne pas avoir vu sa mère dans cet état … encore … Malheureusement, les retours dans le temps étant impossible, je ne pourrais effectuer de changement sur le passé. Il allait falloir composer avec, une nouvelle fois, surtout que le mal de tête semblait réapparaître petit à petit, comme le rappel de mon écart du soir.



Dernière édition par Suzzie Dekker le Ven 4 Jan - 0:37, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Chérie, je suis encore de sortie ! ▬ Mitchie ϟ Suzzie Chérie, je suis encore de sortie ! ▬ Mitchie ϟ Suzzie Icon_minitimeDim 25 Nov - 1:21

    Ma mère n'opposa aucune résistance lorsque je la traînais directement vers la salle de bain. Ce n'est que lorsque j'ouvris le robinet du lavabo qu'elle dis mon nom. Elle venait surement de réaliser ce que j'allais faire. Mais ça n'empêcha rien. J'ouvris l'eau et la vis tressaillir au contact de ce truc glacé contre la peau de sa nuque. Si sa pouvait l'aider à reprendre ses esprits un peu.

    Au bout de quelques secondes je la relâchais et elle se redressa. Ses cheveux étaient mouiller, mais elle semblait plus lucide. Je croisais les bras, puis que la regardais lorsqu'elle dit encore mon nom. Définitivement, elle cherchait à attirer mon attention. Je posais donc mon regard dans les yeux, n'aillant pas vraiment envie d'entendre ce qu'elle avait à me dire. Mais elle était ma mère et je lui devais un minimum de respect.

    Comme à son habitude, elle fondit en excuse, disant qu'elle ne pensait pas rentrer si tard et surtout qu'elle ne s'imaginais pas tomber sur moi. Je roulais des yeux simplement en poussant un profond soupire.

    -Toujours la même excuse, ça serait à moi de dire ce genre de trucs, pas le contraire.

    J'étais carrément désespéré. J'en avais sincèrement marre de l'attitude infantile de ma mère. Elle reprit la parole me soulignant que l'idée de l'eau froide a pareille heure était un peu...comment dire... intense?

    -C'était le meilleure moyen de te dé-saouler.

    Dis-je d'un ton plus que las. J'avais simplement envie d'aller me coucher présentement. Je savais d'avance comment cette conversation allait finir, et franchement je n'avais pas vraiment envie de me prendre la tête avec ma mère.

    J'allais pour sortir de la salle de bain lorsqu'elle me demanda de recommencer à zéro. Je me tournais vers elle, la dévisageant du regard.

    -Non mais t'a une mémoire de poisson ou quoi? Tu pense vraiment que recommencer à zéro va effacer le fait que t'es une mauvaise mère? Ce n'Est pas en voulant effacer les cinq dernière minutes que ça va effacer tout le mal que tu fais à la famille depuis que papa est partis. T'es pas supposé agir en adolescente retardé, mais bien en mère de famille, tu as deux enfant bordel et t'es même pas foutu de t'en occuper.

    J'étais carrément en train d'exploser contre ma mère. Toute cette rage cumulée depuis ses années étaient en train de sortir. Je ne pesais pas mes mots, j'étais directe et méchante, mais ça me faisait un bien fou . blockquote>
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MessageSujet: Re: Chérie, je suis encore de sortie ! ▬ Mitchie ϟ Suzzie Chérie, je suis encore de sortie ! ▬ Mitchie ϟ Suzzie Icon_minitimeLun 3 Déc - 23:30


Mitchie & Suzzie
★★★★★★


Tambour, fanfare. Marteau incessant qui semblait prendre un malin plaisir à pourchasser mes quelques neurones au fin fond de ma tête. Un mauvais film de la guerre de sécession où chacun semblait vouloir en découdre au prix de ma santé mentale … un délire alcoolisé de mon esprit. J’étais bien sûr celle qui prenait les coups dans ce cas-là … je rejoignais le camp des confédérés et assurais ma perte. Par ailleurs, un indien serait sûrement venu me scalper si la raison ne m’était pas revenu au rappel vif de la situation actuelle. J’avais sombrement honte de tout cela. Et même maintenant, alors que je me sentais prise au piège devant ma propre fille, il apparaissait clair que mon esprit souhaitait me faire faux bond. Lâche ! Tout comme moi. J’étais lâche de croire qu’enchaîner soirée sur soirée me sortirait de la certaine noirceur de mon esprit. J’étais lâche de penser à ma sérénité et sureté avant celles de mes enfants. J’étais lâche de m’esquiver au lieu d’assumer un rôle de parent qui était le mien. Bien sûr, si je voulais être juste envers moi-même, je pouvais sans doute me dispenser de certains coups de fouets que je m’infligeais. J’étais certaine de ne pas avoir été aussi horrible avec mes enfants durant leur enfance, ni de les avoir privé de quoique ce soit. Mais présentement, les faits étaient là… c’était l’heure d’assumer et d’enfiler une casquette abandonnée sur un fauteuil depuis trop longtemps, de reprendre ma place de mère. J’étais bien avancée de dire cela ! Ce n’était d’ailleurs pas le tout de le dire, encore fallait-il le faire. Il y avait l’art et la manière et je n’avais plus le mode d’emploi. Un peu comme lors d’un enterrement ou d’une commémoration, il y avait des choses à faire et des impairs à ne pas commettre et évidemment … malgré toute ma bonne volonté, les impairs étaient bien plus nombreux que le reste. J’étais un cas désespéré, une calamité et j’étais certaine qu’il y avait trop de choses à faire pour réparer celles, néfastes, que j’avais pu faire aussi involontaires soient-elles.

Ma fille était dure, sèche. Sans doute avec raison. Mais, venant de Mitchie, la chose me parut étrange. C’était comme sortir d’un doux rêve pour revenir à l’affreuse réalité sauf que dans le cas précis, la réalité semblait ailleurs … et plus douce tandis que l’instant présent aurait trouvé une place d’honneur dans mes sombres rêves entre le beau carrosse de Cendrillon et son retour en citrouille, le beau destrier blanc du Prince et sa transformation en crapaud. Une claque Suzzie ?… Même maintenant, à l’instant même, tandis que ma fille jouait un rôle qui aurait dû être le mien, je ne pouvais m’empêcher de m’enfermer dans des enfantillages loin de mon âge. Certes, il n’y avait pas d’âge pour rêver mais il y avait un moment pour les relater ! J’étais hors contexte, encore une fois, et j’en venais sérieusement à me demander si cette attitude ne faisait pas office de refuge, de bouclier, peut-être, contre des agressions extérieures quelconques. Mon mariage s’était fini dans le chaos complet et l’année qui avait suivi n’avait rien eu à envier à l’apocalypse. A partir de ce jour, mon infantilité sur joué semblait avoir fait son apparition comme une thérapie entreprise par mon esprit et moi-même dans le but de digérer tout ça. Mais ce n’était que pure imagination.

La suite me fit réellement l’effet du claque. Un dégrisement express durant lequel je me retins de tomber à la renverse. Ma fille avait été parfaitement renversante mais je n’étais pas sûre que cela ait aujourd’hui la signification positive d’ordinaire. Que ses mots m’aient atteinte ? C’était certain et pire que cela. Ils me ramenèrent à un état proche de l’anéantissement. Savoir ne pas avoir été la mère exemplaire était un fait mais l’entendre dire ainsi de la bouche de sa propre fille était bien plus important et grave, selon moi. J’aurai pu partir piteusement et aller pleurer tout mon saoul veillant à vider les derniers grammes d’alcool et c’est sans doute ce que je ferais plus tard, loin des regards et des oreilles de la famille mais je tenais à ce que Mitchie obtienne une réponse. La regarder dans les yeux était bien plus dur que ce que je croyais mais j’étais bien repentante. Les yeux de ma fille étaient alors mon chemin de croix et j’espérais bien être un de ces pèlerins, un pèlerin digne de son amour. « Mitchie. Je ne vais pas te mentir. Je sais que je suis une mauvaise mère et que je ne mérite pas les enfants que vous êtes ton frère et toi. Mais on ne choisit pas sa famille, c’est bien ce que l’on dit ? Et tu ne m’as pas choisie mais sache qu’aussi longtemps que je serais là, dans cette maison aussi adolescente retardée que je peux être malheureusement, ma seule motivation et ce pourquoi je crois être encore là est pour vous. Je sais que j’ai été un poids et un fardeau pour vous deux et je ne promets pas de changer, je me rends compte que cela est quasiment impossible à mon stade mais je promets de faire les efforts nécessaires pour vous offrir quelque chose de meilleur que cette vie de famille de ces dernières années. Je … » Est-ce que j’allais le dire ? Est-ce que j’allais seulement pouvoir dire ces quelques mots qui portaient tout le sens de l’amour d’une mère. Probablement que non. Je m’en savais incapable à l’instant présent. Bien sûr, j’avais déjà pu le dire auparavant, du moins, je croyais m'en souvenir, mais maintenant, les mots restaient bloqués. On dit pourtant que l’on ne récolte que ce que l’on sème … je ne pensais pas avoir tant labouré de mauvais champs. Du moins pas à un point tel que ma fille explose de reproches acides maintenant. « Ton père aurait sans doute été meilleur que moi pour diriger la famille mais je suis celle qui est restée et qui restera aussi longtemps que vous aurez besoin de ses services … aussi tenté soit-il que mes services puisse t’aider en quoique ce soit. » Je n’étais pas sûre de savoir quoi rajouter ni quoi dire si la situation s’envenimait plus. J’aurai été plus apte à répondre par des vulgarités et du crêpage de chignon comme l’aurait fait deux adolescentes qui se disputent un garçon mais c’était de Mitchie dont il s’agissait et les phrases censées représenter mon statut d’adulte et mes responsabilités ne me venaient qu’avec beaucoup de difficultés.

Saisissant une serviette pour essuyer l’eau qui ruisselait encore de mes cheveux, j’hésitais sur la marche à suivre. La chose dont j’avais envie à l’instant précis était juste de serrer ma fille dans mes bras mais le geste aurait été déplacé. Il valait sans doute mieux que je descende me faire un café plutôt que d’attendre tel un pantin, la suite des reproches qui contreraient ma dernière tirade. « Maintenant, si tu veux bien Mitchie, je crois que la cafetière m’appelle. » Moyen de désertion, fuite. Ma voix était plate et je paraissais presque lasse, retrouvant dans mon ton, les années que je ne semblais jamais avoir prises en maturité. Il fallait vite que je trouve de quoi m’occuper l’esprit avant de commencer à pleurer devant ma fille … cela serait vraiment la fin de tout. Mieux valait encore la décevoir que de déclencher de la pitié de la part de ma propre fille.



[hj: désolée pour le navet.]


Dernière édition par Suzzie Dekker le Ven 4 Jan - 0:38, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Chérie, je suis encore de sortie ! ▬ Mitchie ϟ Suzzie Chérie, je suis encore de sortie ! ▬ Mitchie ϟ Suzzie Icon_minitimeSam 22 Déc - 5:05

    Toujours sur le pas de la porte je regardais ma mère réagir à ce que je venais de lui dire. Je dois admettre que je n'avais pas été très gentille dans mes paroles mais je n'avais absolument aucun regrets. Même que je me sentais un peu plus soulagé de lui avoir enfin dis ce qui me trottais dans la tête depuis un bon moment déjà. J'avais toujours été celle qui endurait tout ce qui se passait dans la maison sans exprimer le moindre signe de désaccords. Sauf que j'en était rendu à un point ou je ne pouvais plus en endurer. Je devais me libérer de ce qui me chicottais en premier lieux. Il fallait aussi dire que nous étions un soir de semaine et qu'il était plus de quatre heure trente du matin... Enfin bref. J'écoutais ce qu'elle avait à me dire, n'ayant aucune pitié pour elle.

    Elle était encore à tenter de me faire sentir coupable en me disant qu'elle était au courant qu'elle était une mauvaise mère et qu'elle ne nous méritait pas mon frère et moi. Oui en effet elle avait bien raison la dessus, présentement elle ne nous méritais pas ni Zach ni moi, mais je me retint de lui mettre en pleine face... Je ne prenais pas vraiment plaisir à frapper sur quelqu'un qui était déjà bien enfoncé dans le sol. Je me contenta donc simplement de la regarder d'un mauvais oeil, pour lui faire comprendre que ce qu'elle tentait de faire n'allais pas marcher. J'allais ouvrir la bouche lorsqu'elle repris la parole en sortant la carte du paternel... Elle n'avait pas osé... Je fronçais les sourcils et croisait les bras sur ma poitrine pour tenter de contenir la colère qui me submergeait...

    Ma mère était parfaitement au courant que sortir la carte du paternel n'allait en rien aider sa cause alors pourquoi l'avait-elle fait? Elle savait, tout comme mon frère, que se sujet était presque tabou devant moi. J'avais encore bien du mal a accepter le départ de mon père et je refusais le plus souvent possible d'en parler, alors pourquoi devait-elle venir me mettre cela en pleine figure? Surtout à cette heure de la journée!!

    Je me mordis fortement la lèvre pour retenir tout jurons qui semblait vouloir sortir de ma bouche, je me mordis si fort que je fini par sentir le gout amer de mon sang dans ma bouche. Elle s'excusa en me disant que la cafetière l'interpellais et passait devant moi pour se rendre à la cuisine.

    Je restais quelques secondes seule dans la salle de bain puis d'un pas décidé je vins vers ma mère qui se préparais un café. J'encrais mon regard dans le siens et je restais simplement la... Je ne savais plus quoi faire... j'étais tirailler entre l'envie de lui crier toute les bêtises du monde par la tête ou carrément fondre en larmes devant elle. Plus je la regardais, plus les larmes me montaient au yeux... à un point tel que mon regard commençais à s'embuer.

    Je finis par sentir une petite larme perler sur le coin de mon oeil, je l'essuyais vite fait tout en marmonnant doucement.

    -T'avais pas le droit d'impliquer papa dans cette discussion. Oui c'est toi qui est resté mais a quel prix? Regarde ce que tu fais à la famille, tu es en train de la détruire à petit feu avec tout tes geste d'adolescente retardée. Tu t'en rend peut-être pas compte mais Zach et moi on en a marre d,agir comme des parents avec toi. C'est toi le parent dans l'histoire! Ce serait plutôt à toi de nous attendre jusqu'au petites heures du matin en ayant peur qu'il nous soit arrivé quelque chose et pas l'inverse! Mais ça tu t'en fiche... tu ne pense qu'à ton petit bonheur à toi et tu te fiche du bien être de tes enfants. Nous sommes assez grand pour prendre soins de nous c,est sa? Alors tu as décidé de tout laisser tomber et de vivre ta crise de la quarantaine comme une ado retardé qui n'a jamais fait quoi que ce soit de sa vie?

    J'aurais pu en rajouter encore longtemps, mais je ne faisais que me répété et plus je parlais, plus mes mots étaient entrecoupé de sanglot puisque j'étais carrément en train de fondre en larmes devant ma mère.

    [Désolé pour ce retard et pour ce post moyennement bon ]
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MessageSujet: Re: Chérie, je suis encore de sortie ! ▬ Mitchie ϟ Suzzie Chérie, je suis encore de sortie ! ▬ Mitchie ϟ Suzzie Icon_minitimeVen 4 Jan - 0:43


Mitchie & Suzzie
★★★★★★


Les verres que j’avais pu boire dans la soirée avaient totalement disparus de mon organisme. Ils avaient été remplacés par un sentiment bien plus terrible et qui me donnait l’impression de tanguer. La blessure des mots formulés, la peine qui se glissait lentement, la honte et la fureur également. Ce n’était pas souvent que je me sentais vivre la même chose que la plupart des adultes mais aujourd’hui, cette nuit-ci, j’avais la sensation de vivre et de ressentir exactement ce qu’il fallait pour me faire savoir que j’étais bel et bien une adulte. Pour me faire savoir que ma fille m’accusait bel et bien et que cela était pire que tout. Savoir les choses était déjà peu agréable mais l’entendre dire comme pour le confirmer était pire que tout.

Alors oui, Mitchie avait mille et une raisons de me lancer cela, elle avait mille et une excuses et je me sentais honteuse de lui avoir fait vivre cela. La goutte d’eau qui avait fait déborder le vase. Cette soirée, ratée qui puis-est, responsable de cette conversation, de ces accusations sensées. Je n’avais aucune envie de continuer sur cette voie avec elle. Recevoir les mots de ma fille tels des coups portés, me disputer avec elle, je détestais. La cuisine m’attendait et puisque j’avais prétendu vouloir me faire un café, il allait falloir que je réfléchisse à la manière de le faire même si mon esprit était bien ailleurs et refusait présentement de m’aider. J’espérais bien que la conversation en reste là. Je n’avais aucune envie d’entendre à nouveau ce que Mitchie avait à dire. Pourtant d’une certaine façon, c’était mieux ainsi. Elle avait mis le temps mais elle disait enfin ce qui lui pesait sur le cœur. Si cela pouvait l’aider d’une quelconque façon. Si cela pouvait me faire comprendre d’une certaine façon, ce qui se tramait véritablement dans la tête de ma fille … peut-être que je devrais la laisser continuer, peut-être que je devrais écouter et encaisser mais je n’en étais pas capable pour le moment.

Face au plan de travail, les épaules voutées comme portant tous les maux de la Terre, j’aperçus Mitchie qui se dirigeait dans ma direction. Ma fille, ses yeux tristes posés sur sa mère qui se détestait tant pour faire apparaître ce regard, face à moi. Elle essuya ce qui apparut comme une larme et se libéra de ce qu’elle avait accumulé au cours de ses années de galère, si l’on pouvait les nommer ainsi. Je grinçais des dents à l’entente de cela et finalement, s’en était assez. Assez ! Mon rôle de mère ? Je le perdais à agir d’une certaine façon mais je n’étais pas non plus ce que Mitchie prétendait. Et aussi mauvaise étais-je, je restais sa mère et comme telle ses paroles me rendirent furieuse. J’avais honte, j’étais blessée mais à l’instant la fureur avait pris le dessus. La dernière fois où j’avais été furieuse d’une même manière était avec Mitchie-même lorsque l’on m’avait appelé pour me prévenir que ma fille m’attendait au poste … elle s’était déculpabilisée mais j’avais été en colère, véritablement. « Ca suffit Mitchie. » Je n’avais pas haussé le ton, je n’avais pas pris un ton énervé mais mes mots avaient claqués. C’était pire. Et les élèves qui me côtoyaient une année durant comprenaient bien cela. Mitchie le savait sans doute aussi. Petite, je m’énervais après elle comme toute mère lors d’une bêtise et il en était de même avec Zachary même si j’étais toujours restée plutôt laxiste mais lorsque je prenais ce visage fermé et que les mots claquaient, c’était la fin. En cas de chambre mal rangée, celle-ci se rangeait aussitôt, en cas de bataille dans la cuisine, celle-ci s’arrêtait ou se poursuivait à l’extérieur. C’était le seul instant où l’on ne pouvait aucunement espérer me dérider. « Accuse-moi de détruire cette famille, d’être seule responsable de ce qui se passe et de n’être qu’une ado attardée, je le comprendrai et ce ne serait que la vérité. Mais en aucune manière, je ne te permets de dire que je ne pense qu’à moi, que vous n’êtes pas dans mes priorités et que je me fiche de votre bien-être tu m’entends. » D’un calme plat, une phrase sans âme que j’énonçais comme une évidence. « Vous êtes ce qui m’est arrivé de mieux et aussi mauvaise mère que je suis, je vous aime et vous ne pourrez pas me l’enlever. Il y a sans doute une meilleure façon de le montrer et je m’y suis prise mal mais chaque jour, vous êtes ma première et ma dernière pensée. Aussi saoule que je peux l’être, vous êtes toujours là … Alors avec tout ça, on pourrait se demander ce que je trouve de si attrayant à passer des soirées entières à l’extérieure … mais Mitchie, tu n’aimerais pas voir ce qu’il en est et je ne le veux pas. Mais je ne suis qu’humaine et loin d’avoir ta force de caractère et je défaille bien souvent. Et vous méritez d’avoir une meilleure mère qui s’occupe mieux de la famille alors c’est sans doute ma punition pour ne pas être ce qu’il aurait fallu à cette famille. » Aussi simple que ça. Pour moi, il n’y avait pas plus simple. La rancœur de Mitchie était justifiée, je n’étais pas à la hauteur de la tâche et pas punition pour ne être au niveau était de décevoir mes enfants et pour cela, mon esprit sabotait ma vie et mes relations avec Zach et Mitchie peu à peu, mon esprit demandait à s’évader dans des endroits peu appropriés à des personnes de mon âge avec les mêmes responsabilités. « Quant à ne rien faire de ma vie … j’espère pour toi que tu n’auras jamais à faire ce que j’ai dû faire pour m’en sortir. Tu as la chance de vivre dans un foyer convenable, ne juge pas trop vite. » D’un calme olympien, je retournais au café comme si de rien n’était. Pour le moment, mon envie de pleurer avait cessé. Elle reviendrait bien assez tôt mais je ne comptais pas rester là pour en faire profiter Mitchie. Pour moi, la conversation devait se terminer et je n’avais plus rien à dire hormis peut-être quelques mots. « Mitchie. Je suis désolée de vous faire vivre ça. Je te promets de faire les efforts nécessaires même si on ne change pas les mauvaises habitudes du jour au lendemain. Je ferais ce qu’il faut pour que vous puissiez vivre votre jeunesse normalement. » Mon ton avait perdu de sa fermeté pour passer à la douceur, presque à la crainte. J’avais dit tout ce qui me semblait essentiel et je pourrais dans quelques instants, après avoir bu le liquide bouillant, partir dans ma chambre et enfin pleurer car quoique j’aie pu dire, les mots de Mitchie m’avaient touchée et aussi sûrement que je m’en voulais, j’étais aussi blessée que ma fille me voit ainsi.

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MessageSujet: Re: Chérie, je suis encore de sortie ! ▬ Mitchie ϟ Suzzie Chérie, je suis encore de sortie ! ▬ Mitchie ϟ Suzzie Icon_minitimeVen 18 Jan - 23:28

    Toujours face à ma mère, je sentais que j'allais m'effondrer d'une seconde à l'autre. Mes larmes ruisselaient sur mes joues mais je ne prenais pas la peine de les essuyer puisqu'elles étaient remplacées par de nouvelle larme presque aussitôt.... J'avais envie de cracher toute la haine de la terre entière sur ma mère, mais je n'en avais simplement plus la force. Je la regardais puis je fermais les yeux. Je devais reprendre mon calme... sinon de quoi avais-je l'air? Jamais je ne me donnais le droit d'avoir l'air si faible devant ma mère. Depuis le départ du notre père je m'étais plus ou moins donné comme mission d'être l'adulte dans la maison. Ma mère avait commencé a sortir et mon frère, bah... c'était mon frère. Donc depuis cette journée la, il était bien rare que ma mère me voit prise avec de telle émotions.

    J'allais rajouter d'autre truc lorsque ma mère me dit que sa suffisais. Son ton de voix n’entendait pas à rire. Elle semblait avoir bien dessaoulé maintenant. Je croisais les bras tout en la regardant. J'arrivais petit à petit à reprendre mon calme. Heureusement pour moi d'ailleurs.

    Ma mère pris la parole en me disant que j'avais bien le droit de l'accuser de tout les maux de la terre si je le voulais bien mais que je n’avais pas le droit de lui dire qu'elle se fichait de nous. J'haussais un sourcil, retenant mon envie de lui dire que ce n'était pas ce qu'elle démontrait récemment. En effet, depuis un certain temps elle avait pris l'habitude de sortir presque tout les soirs. Pas nécessairement pour boire et se bourrer la fraise, mais pour "prendre l'air" sauf qu'en faisant ça elle ne voyait pas que j'avais besoin d'elle. Enfin bref... je retins mon commentaire me disant que ce n'étais pas le temps que j'en rajoute d'avantage.

    Un tout petit moment de silence se déroulais entre nous avant qu'elle ne reprenne la parole. Évidemment elle tentait d'obtenir ma pitié en me disant qu'elle était une mauvaise mère mais que nous étions, mon frère et moi, ce qui lui était arrivé de plus cher dans la vie. Je roulais des yeux tout en poussant un profond soupire, ses phrases je les avais entendu mille et une fois a présent et elle ne me faisait plus aucun effet. C'était toujours la même chose avec elle, je lui disais ce que je pensais, elle me disait de me taire et tentait de m'amadouer par la pitié.

    -Et qu'est ce que tu as du faire de si pire pour t'en sortir?

    Cette phrase avait sortie un peu tout seul mais je ne regrettais pas de l'Avoir dit. C'était bien vrai, qu’avait-elle du faire de si pire pour devoir s'en sortir... et se sortir de quoi au juste? Dans mes plus vieux souvenir nous avions toujours eu un toit convenable, que ce soit du temps que mes parents étaient ensemble ou depuis que mon père avait quitté ma mère.

    Je la regardais se préparer son café sans bouger. Je sentais que cette conversation tirait à sa fin mais je savais qu'elle allait rajouter un autre truc. Elle se tourna vers moi pour s'excuser et me promettre qu'elle allait tout faire pour changer et nous laisser vivre notre jeunesse. Je levais les sourcils puis je décidais de m'asseoir sur le comptoir, puisque je sentais que nous allions être ici encore un moment avec ce qu'elle venait tout juste de me dire. Comment pouvait-elle dire encore ça? Elle l'avait dit si souvent ses cinq dernières années... ne se rendait-elle pas compte qu'elle faisait tout sauf nous laisser vivre notre jeunesse librement? J'avais 20 ans et je n'avais aucune vie sociale. Oui bon c'était un peu ma décision mais c'était aussi parce que ma mère nous avait donné une sale réputation. Avec toute les folies qu'elle avait faites lors de ses soirées de débauches... Rien ne me donnais envie de sortir et me faire reconnaître comme la fille de la Dekker.

    -Comment tu peux dire ça maman? Tu le dis si souvent que je ne te crois plus, désoler. Cette année tu as du dire exactement ses mots au moins dix fois et pourtant tu ne change pas. Même que je trouve que tu empire avec le temps...

    Je poussais un soupire, prenant un temps pour tenter de garder mon calme. Je sentais que, encore une fois, j'allais m'énervée.

    -Nous laisser vivre notre jeunesse? Tu veux rire ou quoi? Je suis rendu à 20 ans et Zach en a 22... Nous ne sommes plus des enfants mais on dirait que tu ne le vois pas. T'es même pas foutu de voir que j'ai vachement besoin de toi présentement, mais t'es même pas la pour t'en rendre compte. Je devrais peut-être te le dire par SMS?

    Je baissais les yeux

    -Il y a un mois tu m’as promis une soirée mère/fille pour qu'on puisse discuter ensemble comme on avait l'habitude de le faire avant, mais pourtant je n'ai jamais vu la couleur de cette soirée alors que je t'en ai reparlé au moins dix fois. Mais chaque fois c'était pareil, sois tu avais trop de boulot, sois tu avais d'autre plan... Comme si je n'étais pas assez importante pour que tu annule tes plan avec un de tes amis...Mais je suppose que tu ne t’en rappel même plus… Je pourrais te montrer dans mon agenda si tu veux le nombre de fois que j’ai biffé ton nom dans mes plans de soirée puisque tu me posais encore et toujours un lapin.

    Je baissais les yeux une nouvelle fois comme si je n’assumais pas pleinement ce que je disais à ma mère. D’un côté je me sentais mal de lui dire tout cela mais d’un autre je me disais qu’il était bien temps qu’elle entendent tout ce que je pensais ou tout ce que je disais contre elle. Elle était bien assez grande pour écouter tout ce que j’avais à dire.

    -J’en ai marre maman de devoir toujours tout faire pour attirer ton attention… Il n’y a quel es fois ou je fini par te dire ce que je pense vraiment que tu m’écoute ses temps ci. Qu’est-ce qu’il y a de si intéressant qui t’empêche de passer ne serais-ce qu’une soirée en ma compagnie?

    Cette fois je posais mes yeux vitreux dans le regard de ma mère. De nouvelles larmes avaient commencé à couler sur mes joues. Je voulais tellement que ma mère comprenne à quel point j'avais besoin d'elle en ce moment...

    [Désolé du retard et de la taille J'étais inspirée Wink ]
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