En ce beau samedi soir, au lieu de sortir comme à son habitude, Carl était à la morgue. Son père lui avait laissé du boulot à faire, paperasses et identification des corps, enfin, des trucs dans le genre. Le jeune Spencer aurait pu le faire le lendemain, mais il savait que plus on repoussait les choses plus elles s'accumulaient. En plus de ça, il avait un gros dossier à rendre pour lundi, et avait encore plein de choses à y mettre. Du coup, ce n'était pas plus mal de tout faire le même soir, et ainsi pouvoir être tranquille le lendemain. 
Carl était donc assis au bureau de son père. La grosse chaise en cuir et les bouteilles de whisky à côté, il eut soudainement l'impression d'être un grand PDG. Il sourit. Ca lui arrivait souvent de croire à des choses qui n'arriveraient jamais. Il savait qu'il était le seul fils de la famille, destiné à suivre le parcours de son père. Cela pourrait paraître ingrat ou égoïste vu de l'extérieur. Ce cliché des grandes familles où le fils doit suivre les traces du père. Mais dans son cas, ça ne s'était pas vraiment passé comme ça. Oui, c'était un souhait de ses parents, mais Carl avait choisi la médecine parce qu'il aimait particulièrement ça. S'il allait ensuite forcément diriger la morgue, il n'en savait rien. Mais à bien y réfléchir, ça ne le gênerait pas plus que ça. Il aimait la ville, sa famille, ses amis, donc il ne voyait aucun souci à y travailler. Bref. Ce n'était pas le moment de penser à cela. Il se plongea alors dans son dossier. C'était un devoir sur les maladies tropicales, leur nature, causes et remèdes. Il avait déjà trouvé un pactole de maladies, et il ne lui manquait plus que la trypanosomiase africaine et l'onchocercose. Soit des maladies super bizarres, surtout la dernière, qui concernaient un ver qui se propagent dans le corps après la piqûre d'une mouche noire. Un peu gore tout ça. Mais en deux heures il eut finit et contempla son dossier, se trouvant fier de son travail. Il regarda alors sa montre et bailla. Dix-neuf heures trente-quatre. Il était encore assez tôt et Carl pouvait alors se pencher sur la paperasse de la morgue.
Mais un coup d'oeil sur l'écran des caméras de la morgue (sisi, il y en avait) lui indiqua la présence de quelqu'un. Aux cheveux longs. Sachant que ses deux sœurs ne se promenaient jamais à la morgue, Carl se posa des questions. Puis il se dit que ce devait être un parent de quelconque mort, et donc se dirigea vers l'entrée, où il fut supris de voir...Elle.

Ils s'étaient rencontrés au bar. Enfin, rencontrés était un bien grand mot, étant donné que le jeune Spencer ne connaissait pas le nom de la jeune fille. Comme de nombreuses fois, Carl avait rencontré une fille au bar. Un coup d'oeil, un petit sourire et le champ était libre. Mais cette fois ci, c'était différent. Car l'intéressée n'était autre qu'une amie de Renata, l'actuel flirt de Carl. Il les avaient aperçues toutes les deux assises face à face en train de parler et rigoler. Sûrement de ces délires de filles. Mais alors que Carl était en train d'admirer les splendides courbes de Renata, son regard s'était posé sur son amie. Et ça lui fit un choc. Vouloir deux filles en même temps était déjà un dilemme, mais si ces deux étaient amies, ça relevait de l'impossible. Pourtant, Carl avait une irrésistible envie d'essayer. Quel mal cela lui ferait ? Au pire, les deux amies ne se parleraient plus, mais ça ce n'était pas son problème. Il avait tendance à ne pas penser aux autres parfois.. L'amie de Renata posa alors son regard sur celui de Carl, et c'était joué. Il lui sourit et lui fit un clin d'oeil, tout en espérant que Renata ne lui dirait pas qu'il était chasse gardée. La brunette se pencha vers son amis, et celle-ci tourna la tête vers Carl, qui leva son verre à son attention. C'était fait, elle connaissait son nom. Spencer n'avait plus qu'à attendre qu'elle revienne seule, ou surtout sans Renata, pour pouvoir commencer son petit défi. Mais malheureusement, les jours avaient passé, et Carl ne vit pas le bout du nez de la brunette passer la porte du bar. Il avait donc abandonné l'idée, étant déjà satisfait de sa relation avec Renata.
Mais voilà qu'elle apparaissait à la morgue. Magnifique dans sa robe rose pâle et ses cheveux bouclés fraîchement coiffés. S'était-elle fait belle pour lui ? Carl sourit. Décidément, ce serait plus facile qu'il ne le pensait.. Mais malgré tout ce que Carl faisait ou faisait croire, ses pensées étaient bien différentes. Mystérieux, ça il l'était. Sa galanterie et respect pour les femmes ne se faisaient pas souvent voir, mais au fond de lui, un brin de romantisme se cachait peut-être.. Quoi qu'il en soit, il décida d'aller accueillir cette belle inconnue. Il jeta un coup d'oeil aux caméras pour voir où celle-ci se trouvait, puis descendit à sa rencontre. Au coin du couloir, il se posa le dos au mur, le pied appuyé à celui-ci, les bras croisés, alluma une cigarette et attendit. Quand elle l'aperçut quelques minutes plus tard, il lui lança d'un air taquin «C'est moi que tu cherches ?» en tirant une dernière bouffée de sa cigarette et en l'écrasant avec son pied.

Contrairement à ce qu'on pouvait penser, ce petit bout de femme avait de l'audace. L'appeler de prétentieux dès la première rencontre, pas une bonne idée. Mais Carl trouva cela cela audacieux et trouva la brune tout à coup beaucoup plus intriguante. Il sourit. «Prétentieux est mon deuxième prénom, tu savais pas ?» fit-il avec un regard à la Ian Somerhalder (:B). «Sinon, je m'appelle Carl, ça marche aussi. Toi ?» Il ne lui tendit pas la main car ne voulait rien de formel, et il allait pas lui faire la bise non plus. Carl décida alors de rester les mains dans les poches, toujours adossé au mur, pour voir ce que la jeune fille allait révèler. Il essayait de voir quel genre de fille elle était, si c'était plutôt du genre à la facile ou pas. Il avait déjà cerné son côté aventurière et courageuse, et ça lui plut. Les filles ennuyantes, c'était vraiment ennuyant, pour le coup. Alors que celle-ci semblait remplie de surprises..

Elle replaça une de ses mèches derrière son oreille, et lui demanda s'il travaillait ici. En le vouvoyant. Carl resta figé net. Il savait qu'il avait l'air plus vieux sur son âge (a) mais de là à se faire vouvoyer..C'était bizarre. Etait-ce ce genre de fille coincée qui vouvoyait tous les garçons ? Puis il réfléchit et se dit qu'elle parlait peut-être de sa famille entière, chose encore plus bizarre puisque tout le quartier savait que les Spencer dirigeaient la morgue...m'enfin. «Si par ton ''vous'', c'moi que tu vises, pas vraiment. Ma famille par contre oui. J'ai l'air si vieux que ça ? Sinon tu peux me tutoyer t'sais, pas de formalités entre nous, ce serait dommage..» Il fit un petit sourire et coin et se dégagea du mur. Il s'étira vite fait puis commença à marcher, indiquant à la brune de le suivre. «J'préfère marcher quand j'discute, c'est moins figé. » Il attendit qu'elle arrive à sa hauteur puis continua. «Et toi alors, qu'est-ce que tu viens faire ici ? Une fille aussi intelligente que toi ne viendrait pas ici sans raison. J'me trompe ?» Il la regarda en coin, et remarqua de petits rougissements sur les joues de la jeune femme. Ahlala, les filles..

Alors comme ça, elle s'appelait Gabrielle. Joli nom pour une jolie fille, ça lui allait bien. Carl sourit quand il entendit qu'elle approuvait le fait que ce serait dommage. Il aimait les filles comme ça, qui sont intéressées mais qui ne se jettent pas tout de suite aux pieds du mec, préférant lancer des petits regards et sous-entendus. Elle lui fit un petit clin d'oeil puis suivit Carl qui marchait. Oui, il préférait marcher pour parler, mais il souhaitait aussi la diriger vers le bureau, endroit tout de même plus confortable -et où il n'y avait pas de caméras de surveillance-. Oui, Carl connaissait tous les recoins de l'établissement, dont les endroit sans surveillance. Très pratique lorsqu'on ne veut pas être trouvé.

Au taquet, Gabrielle lui répondit qu'elle était bien là pour le chercher, avec une pointe d'ironie. Elle le prenait à son propre jeu, bien. Du coup, Carl ne sut quoi répondre. Il tourna la tête et vit qu'elle lui souriait en rougissant. Toujours bon de savoir quand on fait de l'effet.. ! Le jeune Spencer la mena à travers un autre couloir qui débouchait sur la salle d'identification avant d'arriver au bureau. Oui, rien de glamour, mais c'était la seule entrée possible. Gabrielle reprit la parole. « Je suis étudiante en médecine donc une morgue est un bon endroit pour en savoir plus… non ? »

Tiens, un autre point commun. Et tant mieux, au moins elle ne crieraient pas en découvrant les corps ou les taches de sang. «En effet, tu peux pas tomber mieux. T'étudies où et en quelle année ?» Il savait bien qu'elle avait encore fait un sous-entendu, mais préféra la faire mariner un peu. Carl souleva un rideau qui cachait l'entrée pour que Gabrielle puisse passer, puis la prévint. «Si t'es en médecine, tu crains pas de voir un peu de cadavres j'espère ? Et fait gaffe où tu marches, ya des fils.» Manquerait pas qu'elle s'étale, ça tomberait mal.
Finalement, ils arrivèrent dans le bureau, sains et saufs. Carl ouvrit le mini frigo et en sortit un soda. «T'en veux ?» demanda-t-il à la jeune femme. Il lui aurait bien proposé une bière, mais c'était pas trop décent pour une première rencontre.

Et ainsi les deux commencèrent à discuter. Les couloirs de la morgue à cette heure étaient plutôt flippants, et Carl fut étonné que Gabrielle ne s'en plaigne pas. D'habitude, ces vieilles lumières vertes effrayaient les ''invités'' et ils ne restaient pas longtemps. Carl connaissait tous les recoins de la morgue par cœur, depuis le temps, mais il se rappellait que petit, ce long couloir à néons verts lui foutait la trouille. Mais son pèrs était toujours pas pour lui prendre la main et le rassurer, et c'est ainsi qu'il vainquit sa peur. Même dans les films d'horreur, il était difficile d'effrayer Carl, ou ses sœurs d'ailleurs, tellement ils étaient habitués aux morts et couloirs lugubres. Enfin. Carl fut donc surpris que Gabrielle n'en ai rien a faire, ou alors c'est qu'elle cachait bien son jeu.

Dans la salle d'identification des corps, Carl découvrit alors que Gabrielle aussi étudiait à Thomas Jefferson ! Carl a regarda, surpris et amusé et lui répondit. « Et bien décidément, que de points communs ! J'suis à TJ aussi, mais e 2e année. » Puis il ajouta, d'un air malicieux. « Si jamais t'as besoin d'aide tu sais vers qui te tourner.. »

Arrivés dans le bureau, Carl fut donc chercher deux sodas dans le mini bar, il s'adossa à la table et tendit l'un des sodas à Gabrielle pour qu'elle le prenne, sauf que tout d'un coup il se retrouva avec non plus deux sodas dans les mains, mais une Gabrielle toute entière qui s'était raccrochée à lui après s'être pris les pieds dans le tapis. Par réflexe il avait lâché les sodas, par chance pas encore ouverts, pour pouvoir rattraper la jeune fille. Heureusement aussi que Carl était adossé contre le bureau car sinon ils seraient tous les deux tombés à la renverse. Gaby leva les yeux, et leurs regards se croisèrent, je dirais même se fixèrent pendant quelques instants. Leurs visages étaient très proches l'un de l'autre, si proches qu'il aurait pu..Non, il chassa cette idée au premier abord, car il ne la connaissait vraiment que depuis quelques minutes ! Puis Carl se dit que merde, s'i elle était venue jusqu'ici c'était bien qu'elle était intéressée, et si elle le repoussait, tant pis, ils resteraient amis, au mieux.

Donc alors que les deux jeunes se fixaient, Carl descendit son regard jusqu'aux lèvres de Gaby puis regarda ses yeux de nouveau en approchant son visage. La jeune fille ne faisait aucun mouvement de recul, donc Carl se lança et l'embrassa.

Quand Carl avait décidé de venir à la morgue ce soir pour travailler, il ne s'attendait mais alors vraiment pas à ce que sa soirée se termine ainsi. Il avait encore un papier à faire, mais cela pouvait attendre, ce qu'il faisait était pour l'instant bien plus important. De plus, même s'il avait remarqué la jeune Gabrielle un soir au bar, c'était une surprise pour lui de la voir actuellement dans ses bras. Dû à une maladresse, certes, mais Carl de demanda même si elle ne l'avait pas fait exprès..

Quoi qu'il en soit, Gabrielle lui rendit son baiser, qui devint plus fougueux. Elle s'était redressée et leurs corps se touchèrent. Carl passa ses mains autour du visage de la jeune fille puis les descendit au fur et à mesure que le baiser continuait. Dommage qu'ils ne se trouvaient pas sur le canapé, se dit Carl. Puis la passion retomba calmement et leurs lèvres se séparèrent, sans pour autant que leurs corpsse démêlent. Ils se regardèrent, et Carl sourit. Gabrielle lui rendit son sourire et murmura : « Contente d’être tombée sur toi ce soir… » Dans les deux sens du terme, ça oui. « Et moi donc... » fit-il, son éternel sourire de dragueur sur les lèvres. Il lui posa ses lèvres rapidement sur celles de la jeune fille de nouveau puis reprit la parole. « Donc, tu le veut ce soda au final ? » Ils eurent un petit rire et reculèrent l'un de l'autre pour pouvoir récupérer les canettes tombées au sol. « On va s'asseoir ? J'pense que le canapé est plus confortable que la table.. » Il prit Gabrielle par la main et ils s’installèrent sur le divan du bureau. Carl remercia alors son père en pensée d'avoir mit un sofa dans son bureau. Il s’avérait bien pratique..

C'était la première fois qu'il rencontrait une fille à la morgue. C'était de un pas l'endroit où il venait draguer -sauf s'il voulait un cadavre, m'enfin, non merci-, et de deux un endroit qui en faisait frissonner plus d'une, rendant le bâtiment non propice à ce genre de relations. Mais cette fois, c'était la fille elle-même qui s'y était aventurée, et Carl se dit que ce n'était pas plus mail. Ainsi, ils auraient leur coin juste à eux seuls. Fallait-il encore que l'histoire dure, Carl ne savait pas ce que la brune cachait. Peut-être était-elle même en couple ou il n'était que le pansement de la rupture. Lui commençait à beaucoup l'apprécier, et il ne voyait pas de problème à sortir avec elle un jour..

Il reporta son attention sur Gabrielle qui était assise près de lui, sirotant calmement sa boisson. Le Spencer remarqua alors de jolies fossettes aux coins de ses joues, et il tomba immédiatement sous son charme.

Ils étaient donc assis sur le canapé, tous les deux, les sodas à la main. Il y eut un moment de silence puis Gabrielle fixa Carl, posa sa canette sur la table, et s'allongea contre lui afin de l'embrasser. Vu que maintenant, l'endroit était..disons..plus approprié, ils laissèrent cours aux caresses et baisers un peu plus osés. Carl s'enfonça dans le canapé pour me mettre en position allongé tout en embrassant la jolie brune. Il avait également déposé sa canette vide au sol, histoire d'être plus libre de ses mouvements.
Ca faisait bizarre à Carl d'être celui qui suit le mouvement. D'habitude, de un, c'était lui qui faisait le premier pas, et de deux, il était toujours..au-dessus (a). Mais bref, cela lui était rare mais c'est pas pour autant qu'il n'aimait pas ça. Il continua donc l'étreinte avec la jeune femme, en descendant ses bras un peu plus bas.

***

Gabrielle était maintenant dans les bras de Carl, tous les deux allongés l'un à côté de l'autre sur le canapé. Carl avait passé son bras autour d'elle et jouait avec ses cheveux. « T'as faim, soif ? Ya des bricoles à manger si tu veux, mon père a toujours sa petite réserve. » dit-il en souriant.