Toutes la famille en avait marre d'entendre tout le temps la même mélodie en boucle dans la maison. Alorsautant pour elle que pour eux Satine décida après son cours de rester au conservatoire s'entraîner dans une des salles faites pour ça. Elle étudiait un morceau assez complexe de Beethoven. Un 2eme mouvement d'une sonate au rythme rapide, très rapide. Les mouvements comme celui-ci étaient ses préférés, une fois bien en main elle avait l'impression que ses doigts volaient sur le clavier comme par magie, comme s'ils agissaient sans elle. Le son même du piano la transportait, elle aimait tellement cet instrument, elle aimait tellement jouer, plus encore, elle était amoureuse de la musique. Depuis toute petite elle nage dedans, une vie sans musique est inimaginable pour elle.

Elle était donc en train de travailler ce périlleux morceau de Beethoven, mais quelque chose coinçait, une descente harmonique qu'elle loupait une fois sur trois à cause d'un mauvais doigté dû à la vitesse. Quand elle recommençait légèrement plus lentement il n'y avait pas de problème, de même quand elle travaillant la descente harmonique toute seule, mais quand elle commençait à enchaîner le morceau cette fameuse descente en ré mineur cafouillait plombant tout le morceau. Satine lança un juron de plus, énervé contre elle. C'était pourtant mon compliqué de penser à commencer la descente avec l'annuaire et pas le majeur. C'était bête comme ça mais la position des doigts est très importante au piano surtout dans un morceau avec un tempo si rapide. La moindre erreur ne pouvait pas être pardonné, c'était l'enchaînement particulièrement virtuose qui faisait de ce mouvement un des plus beaus de Beethoven.

La porte s'ouvrit derrière elle, Satine n'attendait personne elle se retourna et fit face à Alana qui lui demanda si c'était elle qui jouait ce "magnifique morceau". « Ce morceau sera magnifique quand je le maîtriserai, mais oui cela doit être moi. Je suis en plein acharnement sur une descente harmonique. Je n’arrête pas de me tromper de doigté, ça m'énerve. » Alana serait trouver les mots pour calmer et rassurer Satine, elle en était sûre. Ça faisait longtemps qu'elle ne l'avait pas vu. Satine était partie bien trop longtemps pour une série de concert, maintenant qu'elle était rentrée elle ne faisait que travailler.

«Oui je suis bien revenue» elle sourit. Retrouver son petit chez soit et ses petites habitudes lui faisaient tellement de bien. Mieux que l'ambiance vide des hôtels où elle loge. Mieux que les grandes villes trop bruyante où elle se produit. Est-ce que cela allait être ça toute sa vie ? Vagabonder de ville en ville pour toujours revenir au point de départ. Satine se demandait souvent si c'était ça ce qu'elle voulait quand elle répondait aux gens qui lui demandaient ce qu'elle voulait faire plus grande et qu'elle répondait "Pianiste professionnelle" avec un petit cheveux sur la langue.

Alana et elle se tournèrent vers le piano, plus précisément sur la partition posée sur le piano. Cherchant à l'aider Alana la questionna sur son doigté. Satine soupira, lassé de recommencer sans cesse la même faute. « Oui, une erreur bête, mais dans la précipitation je m'obstine à vouloir commencer certaines descentes avec mon majeur au lieu de l'annuaire du coup je m'en rends compte assez vite puisque que le doigté ne suis pas jusqu'à la fin de la descente... mais trop tard.» Alana lui demanda alors de jouer plus lentement pour voir. Satine s'exécuta, lentement c'était plus simple elle avait le temps de réfléchir et de poser le bon doigt au bon moment. En revanche le morceau perdait de son charisme ce qui l'ennuyait profondément. «Bien sûr, maintenant j'y arrive. » dit-elle tout en jouant son morceau sans faute

C'était déjà mieux que rien, Alana le pensait aussi. Enfin Satine avait avancé aujourd'hui, rien que ça lui rendit le moral et un sourire s'étira doucement sur ses joues tachetés de points de rousseurs. Enfin du positif dans cette journée. Alana montrait beaucoup plus d'enthousiasme à la petite rousse en s'exclamant devant elle d'un air gai que c'était génial pour elle tout lui demandant si elle voulait recommencer.

«Je ne sais pas, cet air me fatigue un peu...». Satine laissa ses doigts gambader sur le clavier tandis que de son côté Alana attrapa une guitare posée sur le côté. Elle l'admira doucement. C'était une belle guitare classique qui semblait toute neuve. Elle avait une acoustique qui se mêlait parfaitement à la salle, quand Alana pinça quelque corde Satine s'arrêta de jouer pour écouter les harmonies qui s'en échappaient jusqu'à ses oreilles. Alana demanda alors si elle pouvait jouer ensemble. « Oh oui bien sûre ! Commence quelque chose je te suivrais ne t'en fais pas. » Les occasions de jouer à plusieurs étaient devenus de plus en plus rare dans la carrière de Satine. Sa mère privilégiait beaucoup plus les pièces solistes qu'on lui demandait au concerto ou autres pièces duo, trio et plus. « Dis moi juste dans quel tonalité tu veux partir et on improvise ? »

Alana semblait d'accord pour une improvisation entre fille, entre guitare et piano. Cela permettrait à la petite rousse de se détendre un peu après ces dernières heures de boulot. Il était parfois compliqué de mélanger plaisir et travail et la frontière entre ces deux zones était extrêmement fine chez Satine. Elle le savait très bien et c'était la qu'il fallait faire attention à ne pas finir par être dégoûté du piano. Oh c'était bien arrivé déjà deux ou trois fois ou Satine exaspéré ne touchais pas à son piano une journée entière parce qu'elle s'était prise la tête toute seule sur une pièce, mais l'envie de jouer était bien trop forte pour tenir plus d'une journée et le lendemain tout allait pour le mieux.

Alana proposa alors de commencer en mi. « Mi majeur ou mineur ? » Demanda-t-elle en cherchant déjà des yeux les deux gammes différentes sur son clavier de piano. Une fois qu'Alana lui répondit elle frappa un rythme binaire 4/4 du pied pour qu'elle puisse partir ensemble sur les mêmes bases et regarda Alana, la cherchant du regard pour voir quand elles seraient prêtes toutes les deux. La musique c'était un peu une histoire de feeling, les mots sont inutiles en général pour ce genre de méthode, une respiration suffit à faire partir des musiciens. C'est un peu magique la façon si subtile qu'on les chefs d'orchestre à faire partir leurs musiciens et encore cela était différent, il était dirigé. Ce que Alana et Satine s'apprêtait à partager était encore bien plus fort, car c'est seulement entre elle et grâce à elle que la magie allait opérer.

Les jeunes femmes se jetèrent à l'eau d'un signe du regard et la musique commença. Le teint mineur de leur mélodie sonnait triste et doux à la fois, leurs mélodies sonnèrent alors paisiblement à travers la pièce, comme des petites tâches de peintura qui ensemble rendait un tout, un tout mélancolique et nostalgique. Après les deux jeunes femmes ne s'étaient pas vu depuis très longtemps, leur duo représentait alors peut être cette absence et ce qu'elle entraînait comme sentiments chez elles. Ces mêmes sentiments qui se ressentaient à présent dans chaque notes jouer par leur instrument respectif.

Satine se laissait emporter par les accords que jouait Alana, elle les harmonisait du mieux qu'elle pouvait avec son piano. Elle s'aidait beaucoup de son oreille, car Satine avait l'oreille absolue, au moindre son qu'elle entendait elle pouvait dire clairement quelle note c'était. Elle faisait pareil avec les tonalités quand elle les entendant elle arrivait à percevoir la couleur de chacun dans son esprit et mettre aussi un nom sur la tonalité qu'elle entendait sonner. Ici c'était les notes d'Alana qu'elle entendait, ses accords, elle pouvait grâce à ça trouver les notes de l'accord qu'elle pouvait jouer en mélodie. Mais ceci était plus qu'un travail qui avait objectif de relier deux instruments, cette musique reliait avant deux amies autour d'une passion commune pour la musique.

Satine jeta un petit coup d'oeil vers Alana pour voir comment elle s'en sortait, elle était penchée sur sa guitare concentrée sur les cordes qu'elle pinçait selon l'envie où selon comment elle le ressentait, car la musique c'est bien avant tout un ressentit et pas que des petits points et des petits bâtons sur une feuille blanche couverte de portées.

La journée avait passé assez rapidement, j'avais eu quelque élèves ici et la et certain m'avaient plutôt épaté. Fallait croire que le congé des fêtes avait eu du bien pour certains d'entre eux alors que pour d'autre... je préfère simplement ne pas en parler.

J'avais demandé à Satine de rentrer pour 15 heures, mais cette dernière semblait avoir oublié mes dires. En effet il était plus de 15h30 et elle n'était toujours pas de retour au domicile familial. Pourtant j'avais bien fait sur de me faire comprendre de sa part. Je voulais qu'elle rentre tôt de l'université pour que je puisse l'aider à pratique son morceaux. Je savais qu'elle avait du mal et nous avions convenu ensemble que nous allions pratiquer jusqu'à ce qu'elle obtienne la perfection, comme à son habitude.

Me doutant qu'elle était encore a l'université je me suis dis que j'allais aller la chercher. Comme ça nous aurions l'occasion de parler un peu avant qu'elle ne se remette au piano et de plus elle n'aurait pas à prendre le bus.

Arrivant à l'université j’attendais un peu, question de voir si je n'allais pas le voir sortir, mais au bout de cinq minutes je ne vis personne. Je sortais donc de mon véhicule pour me diriger vers la salle de musique. Je n'avais pas besoin d'annoncer ma présence a qui que ce soit puisque j'avais déjà enseigner au conservatoire, même que je songeais à m'y remettre

Sans chercher mon chemin je me dirigeais vers la pièce ou je savais que Satine pratiquais puis j'entendis de la musique en sortir. Je reconnaissais le piano mais un autre instrument vint à mes oreilles. De la guitare... Je fronçais les sourcils puis j'ouvris la porte et vit avec stupeur ma petite Satine jouer de la musique avec une autre femme et cette dernière jouais de la guitare.

-Mais qu'est ce que vous faites toute les deux?

Dis-je sans même avoir peur de les interrompre dans leur élan musical. Je marchais jusqu'à la hauteur de ma fille et d'Alana et je me plantais directement devant la jeune Kaufman

-Qui êtes-vous et que faites vous avec ma fille?

Avec tout ça Satine n'avais pas vu le temps passer, plonger dans la musique et ses retrouvailles avec Alana ne l'aidait guère à avoir le sens du temps qui tourne. Il faut dire que ces moments-là était rare pour elle, passé du temps à parler et se divertir avec une amie. Elle ne savait rien de mal, à part se priver de quelques heures de travail.

Ce petit monde dans lequel Alana et Satine venait de s'enfermer s'envola rapidement en un claquement de porte. Les deux jeunes filles fut surprise, du moins surtout Alana, de découvrir Margareth Wainwright les sourcils froncés par l'incompréhension de la scène qu'elle découvrait sur son visage. Oups. Ce n'allait pas être très joyeux tout à coup. Satine se pencha vers sa montre pour vérifier l'heure et la vérité était sous ses yeux, elle était en retard et la ponctualité est une chose qu'il ne faut pas négliger dans la famille, en particulier avec sa mère. Elle s'avança à l'heure hauteur et Satine se leva à son tour, elle voyait très bien ou sa mère voulait en venir et qui elle allait essayer de blâmer en premier.

« Maman c'est moi, c'est ma faute je n'ai pas prêtée attention à l'heure on répétait ... » Ce serait difficile à faire croire sachant qu'elle les avait découvertes au mauvais moment de leur répétition. Margareth se tourna vers Alana lui demandant alors qui elle était et ce qu'elle faisait avec sa fille. Voyant qu'elle ne pourrait pas arrêter sa mère si facilement Satine se pinça l'arrêt du nez en soupirant, pauvre Alana elle n'avait rien fait de mal, encore une personne qu'il sera difficile à revoir pour la jeune fille qui était très surveillée.

Les mains sur les hanches, l'air sévère je posais mes yeux sur ma fille avant de reporter mon attention sur Alana, qui venait de prendre la parole. Elle me dit son prénom puis me dit simplement qu'elle avait aidé ma fille à réussir la descente harmonique tiré de la pièce que j'avais donné à ma fille.

-Ce n'est pas à vous d'aider ma fille dans ce morceau, je suis sa mère et son professeur alors à l'avenir abstenez vous!

Dis-je tout en posant un regard sévère sur les deux jeunes femmes. Satine ouvrit la bouche pour me dire qu'elle ne faisait que répéter, voulait-elle me mettre plus en colère ou quoi?

-Nous allons régler cela à la maison jeune demoiselle, mais sache que je ne suis pas heureuse de ton comportement. Tu as un concours qui arrive bientôt alors ce n'est certainement pas le temps de jouer les têtes en l'air en pratiquant autre chose que ta nouvelle pièce!

J'avais parlé d'un ton stricte qui laissait voir au deux jeune femme qui se tenais devant moi que je n'étais pas d'humeur à plaisanté. Je croisais les bras tout en reposant mon regard sur Alana qui venait encore une fois à la défense de ma fille.

-Je doute que vous vous soyez donner la peine de demander à ma fille si elle avait une heure pour rentrer alors ne venez pas faire les chat botté avec moi!

Je pinçais les lèvres pour tenter de retrouver un peu mon calme, mais ça m'étais tout simplement impossible, si il y avait une chose que je ne supportais pas c'était de voir les gens venir se mêler de la carrière de mes enfants. J'étais leur professeur et personne d'autre n'avait le droit d'intervenir dans leur développement...

-Aller viens Satine il est l'heure de rentrer.

Comme elle s'y attendait sa mère s'en fichait totalement de ses explications, que ce soit celle de sa fille ou celle d'Alana. Sa mère n'en démordrai pas c'était clair et net. Peu importe ce que les deux jeunes filles pouvaient dire cela allait être de leur faute aux yeux de madame Wainwright. Inutile de le nier, Satine n'avait pas fait attention à l'heure et c'était amusé à jouer autre chose que le morceau que sa mère lui avait donné à travailler pour la journée et mentir ne servirait à rien dans cette situation ou la mère les avait prise en flagrant délit.

Les jours de Satine prirent une teinte légèrement rose, elle est maintenant morte de honte et il y avait de quoi l'être. Satine vingt-deux ans et toutes ses dents en train de se faire remonter les bretelles par sa mère devant une amie. Parfois c'était comme si aux yeux de sa mère Satine n'avait encore que treize ans. Satine était majeur et vaccinée et donc libre de faire ce qu'elle voulait, mais il y avait ce lien et cette volonté de faire du mieux qu'elle pouvait pour sa mère qui la retenait encore et encore. Sa mère misait tellement sur elle et son avenir d'une force inimaginable pour la plupart des enfants, Satine pesait sur ses épaules un poids si lourd à porter que déplaire à sa mère lui était presque impossible à concevoir. Alors, comme d'habitude elle s'écrasa, car elle ne voyait pas ce qu'elle pouvait faire d'autre dans de telles situations. Sa mère lui demanda alors de rentrer après avoir sévèrement passé un savon à Alana.

« Maman laisses Alana tranquille, c'est ma faute d'accord ? Je te suis à la maison, maintenant laisse Alana tranquille, je suis la seule fautive dans cette histoire. Si je lui avais dit que j'étais occupé jamais Alana serait restée avec moi. » Satine lança un regard désolé à son amie avant de se penser pour ramasser ses affaires et les ranger dans son sac. Elle espérait que sa mère ne verrait pas Alana d'un mauvais oeil, il y avait déjà bien trop de personnes dans son entourage que sa mère n'aimait pas et qu'elle ne voyait pas assez souvent à son gout.

La mère Wainwright n'avait pas l'air très sympathique. Pourtant à première vue elle avait l'air d'un femme assez cool et décontractée, mais Alana découvrit bien vite que cette idée s'évanouissait lorsqu'elle prenait la parole. CE devait pas être facile de vivre avec une mère comme cela. Pourtant, elle comprenait que la mère de Satine veuille qu'elle se concentre sur son concours, mais elle pourrait le dire plus gentiment. Là elle cria limite sur Alana pour l'avertir de se tenir loin de sa fille, dans des mots plus polis. Alana se retint de lui renvoyer la balle, elle ne voulait pas que Satine ait plus d'ennuis. Cette dernière essayait d'ailleurs de défendre la jeune femme en lui disant d'ailleurs la vérité, qu'elles n'avaient pas vu l'heure passer et qu'Alana ne savait rien de son horaire. Et comme la jeune femme s'en doutait, Margareth ordonna à sa fille de rentrer avec elle.

Satine fit la moue en regardant Alana, lui montrant bien qu'elle était désolée de partir comme ça. Elle rangea ses affaires en silence, obéissant aux ordres de sa mère. La jeune blonde voyait bien que ça la mettait mal à l'aise de partir comme ça devant Alana, et donc elle lui lança des dernières paroles. « T'inquiètes pas, bon courage pour ton concours ! » Elle voulut ajouter quelque chose du genre ''je penserais à toi'' mais elle ne voulait pas encore s'attirer les foudres de sa mère. De toute façon, Satine savait bien que la Kauffman penserait à elle, donc pas besoin de le dire à haute voix. Alana ajouta un petit sourire et un mouvement de main pour la saluer. Elle se permit un salut également à Margareth, histoire de ne pas rester sur de mauvaises bases. « Désolée d'avoir retenue Satine, ce n'était pas mon intention.. Bonne soirée ! » En réalité, elle ne s'excusait pas du tout car elle n'avait rien de fait de mal, mais si elle voulait continuer de voir Satine à l'avenir, elle se devait d'être polie envers la mère Wainwright, qui ne semblait pas être cocasse.

Une fois les rousses parties, Alana reposa la guitare où elle l'avait trouvée, puis retourna par où elle était entrée et rentra chez elle, tout de même contente ce cet après-midi avec Satine, qui s'était avéré tout de même bien sympathique.