La journée s’annonçait périlleuse ce matin, c'était un sms qui arracha Satine de son sommeil. Un sms ? C'était rare qu'on lui envoie des mots tendres et doux où même des nouvelles par sms. D'habitude c'était plutôt son répondeur qui était overbooker de message plus ennuyeux les un que les autres. Alors c'était qui ? Qui pouvait bien envoyer un sms à Satine Wainwright un samedi matin ? MATIN ?

-Cap ou pas cap de te rouler dans la neige en pyjama-

Satine n'avait même pas besoin de lire le nom de son destinataire, il y en avait qu'un pour lui demander une chose pareille. William. Depuis qu'ils étaient petits ce jeu les suivait avec Jersey aussi, mais la relation entre les deux jeuns fille était plus compliquée aujourd'hui cela était rest" qu'entre Satine et William la baleine. (Oui parce que Sauvez Willy, Willy l'orque, mais les orques sont un peu des petites baleines. Willy est une petite baleine.) Ce jeu c'était comme une addiction, perdre était impossible, alors Satine ne réfléchi même pas en se lavant. Elle mis ses petits chaussons et passa devant le cadran de son réveil qui affichait 09:07. Duuure !

Aussitôt dehors elle croisa le regard de William justement là dans l'entrée de la maison à attendre que Satine se roule dans la neige. « Bonjour William ! » Satine regarda la neige puis William qui la regardait d'un air de dire "Allez, on ne va pas y passer l'hiver !" Alors, Satine pris une grande inspiration et elle fonça avec toujours cette adrénaline que lui provoquait leurs défis idiots. Elle se roula deux trois fois hurlant en silence, les yeux fermé et le visage crispé par le froid. Elle se leva d'un coup « Ne Bouge pas ! » lui ordonna t-elle avant de rentrer le plus vite possible dans la maison.

Quelque minute plus tard la voilà emmitouflée dans son manteau, son écharpe et son bonnet avec un sot d'eau dans les mains et une éponge. Elle lança un regard de défis à son ami. « Je devais laver la voiture hier » Elle jeta un coup d'oeil à la voiture juste à côté « Cap ou pas cap de faire ta Carly Rae Jepsen ? »

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Cap ou pas cap de faire ta Carly Rae
Jepsen ?

Pour le coup, ça William ne l'avait pas vu venir.
Cependant, il n'hésita qu'un quart de seconde avant de se saisir du sceau. C'était comme un automatisme. En dépit du bon sens, jamais encore le garçon n'avait refusé un des défis que lui proposait Satine. Toute cette histoire finirait un jour en master-compote, incrustée sous les roues d'une voiture, maugréa t-il intérieurement.
Mais pour l'instant, hors de question pour lui de perdre la face devant la petite rousse.

« - Observe, admire et prend des notes, fanfaronna t-il avec son plus beau sourire. »

William commença tout d'abord par retirer sa veste et par remonter et nouer son t-shirt au dessus de son nombril. Ainsi affublé, le jeune homme avait des airs de Britney Spears en plein apogée. Pour tout dire, il ne regrettait pas de ne pas pouvoir se contempler lui même, son amour propre en aurait prit un sacré coup.

Son instinct de survie le poussa malgré tout à vérifier que les alentours étaient bien désert, avant de commencer.
D'abord timidement, puis avec de plus en plus d'assurance, William se lança dans une parodie particulièrement risible du célèbre clip musical. Il frotta la carrosserie avec tout son coeur, -mais aussi et surtout avec tout son corps, encouragé par les éclats de rire de son unique spectatrice. L'enthousiasme de la jeune fille justifiait sans peine la morsure de l'eau glacée que William s'imposait d'affronter sans protestation. Pour se donner du courage, le jeune homme braillait à tue tête sa chanson, ce qui ne manquerait surement pas d'affoler les délicates oreilles de la petite Wrainwright.
Bientôt, lorsque la mousse eut recouvert partiellement ses vêtements, William s'allongea sur le capot de la voiture pour prendre la pose comme l'aurait fait une star de cinéma -manquant de tomber de peu. Sa maladresse rendait chacun de ses gestes plus risibles les uns que les autres.

« - ...AND THIS IS CRAAAAAAAZY ! BUT HERE'S MY NUMBEEEEEER..., massacrait-il.»

Ceci étant, William se saisi du reste de l'eau savonneuse et se la reversa sur son t-shirt, tout en secouant ses cheveux au ralenti. Malheureusement pour lui, William ne fut pas la seule personne être arrosée, oh nooon.

L'eau vint éclabousser les chaussures d'un invité surprise, qui n'était pas vraiment prévu au programme...

Lucy était partie au super marché faire les courses pour la semaine ce matin là. Après avoir perdu deux heures dans la voiture et dans les divers rayons, elle était contente de rentrer enfin. A chaque fois qu'elle devait sacrifier une grasse matinée pour aller faire les courses, cela la mettait de mauvaise humeur. Elle adorait dormir, ou alors rester dans son lit à ne rien faire le samedi matin. Mais bon, elle n'avait pas eu le choix. Elle se gara donc devant la maison, sortit les deux sacs remplis de provisions, et marcha en direction de la porte d'entrée. Mais là, un spectacle hors du commun s'offrit à elle. Sur sa droite, garée sur l'allée devant le garage, la deuxième voiture des Wainwright en train de se faire savonner par un drôle d'énergumène peu vêtu et très mouillé. Elle posa les deux sacs à terre, et admira la scène qui se déroulait sous ses yeux. L'énergumène en question, considérant certainement qu'il n'était pas encore assez trempé, prit le seau qui contenait le restant d'eau savonneuse et s'en arrosa allègrement. Au passage, ce sont aussi les chaussures de Lucy qui furent allègrement arrosées.

Eh ! Mais... qu'est ce que vous faites ?!?!

Elle ne savait pas vraiment comment réagir face à la mine déconfite du jeune homme, et à l'hilarité de Satine. Finalement, elle éclata de rire, la situation ne lui laissait pas vraiment d'autre choix. Mais quelle idée débile ! Avec un froid pareil ! Il allait chopper la crève, c'était certain. Et puis, soudain, elle eut une illumination.

William, c'est ça ? Nous n'avons jamais été présentés encore.

Elle avait déjà entendu parler de ce William, le copain de jeu de Satine. Sauf qu'aujourd'hui, ni l'un ni l'autre n'avait 12 ans ! Elle s'approcha de lui et lui tendit la main... il la serra de sa main mouillée et savonneuse.

Je suis ravie de te rencontrer dans de telles circonstances... Je crois que l'autre voiture aussi aurait besoin d'un petit lavage, lui dit elle avec un grand sourire.

La scène était de plus en plus hilarante à voir du point de vue de Satine. Ce pauvre William devait mourir de froid à astiquer cette voiture qui n'avait même pas besoin d'être lavé. En revanche, une fois que William aurait finis cela était moins sûre. Quelque chose disait à Satine que la voiture finirait plus sale qu'avait au final. C'était Willy la baleine tout craché ça. Il ne se posait pas de question. C'était un peu le but de leur jeux après tout de ne pas se poser de question. Il est vrai qu'ils n'avaient plus 12 tous les deux, mais de temps en temps cela était cool de recommencer à jouer un peu comme quand il était insouciant et jeune.

Quand Lucy arriva c'était l'apothéose, en fait cette journée semblait plutôt bien commencer en fait. La pauvre Lucy avait l'air si perdu. Willy la baleine l'éclaboussant lui fit une drôle de première impression. Lucy lui avait parlé de lui et de leur petit jeu, visiblement elle ne fut pas très longue à faire le lien entre le corps tout savonneux de William contre la voiture des parents et le jeu.

C'était si reposant de rire pour des bêtises au lieu d'être devant son piano pour une fois, ça faisait longtemps qu'elle n'avait pas joué à ce petit jeu avec Willy. Cela était surement du aussi à la distance à cause des voyages de Satine et des concerts. Il avait dû entendre dire qu'elle était de retour pour lui avoir envoyé ce sms ce matin.

(Bon je ne savais plus quoi dire pour ne pas couper votre conversation. C'est mon premier RP à trois xD)

« - Eh ! Mais... Qu'est ce que vous faites ?! »

...Ouuuupseuh. William s'arrêta net et se retourna pour faire face à la nouvelle arrivante. Devant lui se tenait une charmante petite brune au style résolument européen, encadrée de chaque côtés par d'imposants sacs de courses. Ses chaussures fraîchement trempées provoquaient chez elle une perplexité qui se traduisait sur son visage par ses sourcils froncés. Elle semblait hésiter entre l'hilarité et l'indignation, ce qui ne rassurait pas franchement William. La perspective d'être jeté à la rue dans cette tenue relativement... minimaliste ne l'enchantait guère.
Le jeune homme senti qu'il aurait besoin de renfort sur ce coup là. Il jeta un regard désespéré à sa fidèle alliée, Satine, et reçu pour toute réponse un grand éclat de rire. Traitresse. Tu rigolera moins quand je te demanderais de passer le nouvel an en tongues-chaussettes.

Bien, il avait comprit : William allait devoir se débrouiller tout seul pour se tirer de cette situation rocambolesque. Déconfit, il commença par se dandiner sur place et par croiser les bras sur son torse comme pour cacher ses charmes, dévoilés par son t-shirt trempé. Une parfaite Vénus sortie des eaux, pensa t-il.
Il jeta un regard timide et incertain vers la petite brune. Son cerveau semblait être le lieu d'un grand débat intérieur sur la réaction appropriée à adopter. Après moulte tergiversations silencieuses, l'expression de la jeune femme se dérida enfin. Les coins de ses lèvres se relevèrent, d'abord hésitants, puis se fut au tour de ses dents de se dévoiler, et bientôt un grand éclat de rire se fit entendre. Sauvé.
Elle finit par dominer son hilarité, et pouffa :

« - William, c'est ça ? Nous n'avons jamais été présentés encore. »

Le concerné hocha la tête, esquissant un timide sourire. En l'entendant parler, il perçu des sonorités atone, probablement issues d'un léger accent français. Tout s'expliquait à présent : la jeune fille qui lui faisait face devait être la fameuse Lucy, la fille au paire des Wainwright. William en avait déjà vaguement entendu parler, mais c'était bien la première fois qu'il rencontrait cette drôle de créature. Et quelque chose lui disait qu'il venait de faire forte impression.
Un peu rassuré par l'identité de la jeune femme, il se risqua même à lui serrer la main, qu'il avait fort dégoulinante. Ils n'étaient plus vraiment à ça prés, hein...
Elle reprit, avec un peu de malice dans la voix.

« - Je suis ravie de te rencontrer dans de telles circonstances... Je crois que l'autre voiture aussi aurait besoin d'un petit lavage. »

William piqua un fard, mais ne se laissa pas démonter pour autant.

« - Considérons ça comme une séance de bénévolat pour racheter mes bêtises juste avant Noël. Ce serait dommage que Santa Klaus m'en tienne rigueur à cause de ça, et boude mes petits souliers... Et puis en plus de ça, je m’entraîne pour le prochain clip de 50 Cent. Je travaille dur pour ça, et j'aimerais vraiment être retenu. La semaine prochaine, j'essaye les talons, l'autre voiture appréciera. Si tu as de nouvelles suggestions, n'hésite pas !»

Il appuya ses propos d'un sourire en coin, et espéra que ce serait suffisant pour faire oublier ce petit spectacle.

« - Au fait, tu dois être Lucy. J'ai entendu parlé de toi. Ravi de rencontrer ce que la France fait de mieux, ajouta t-il avec une petite courbette. »

Le pauvre laveur de voiture était soudainement bien confus. Il avait viré au rouge et tentait de cacher - en vain - son accoutrement ridicule. Elle le surprenait dans un instant peu glorieux de sa courte existence, il avait des raisons d'être mal à l'aise. Mais Lucy n'était pas du genre à s'énerver pour si peu. Au contraire, cela la fit rire. Il serra la main qu'elle lui tendait, mouillant une nouvelle partie de son anatomie. [Pardon xD] Ensuite, William lui sortit une drôle d'histoire à propos du Père Noël et de 50 Cent, à laquelle elle ne répondit pas et se contenta de sourire. Ce garçon avait une imagination débordante !

Au fait, tu dois être Lucy. J'ai entendu parlé de toi. Ravi de rencontrer ce que la France fait de mieux, lui dit il tout en faisait une courbette.

Plus aucun doute, il s'agissait du fameux William ! Satine lui en avait souvent parlé, un vrai phénomène ! Elle en avait aussi entendu parler par Ginerva, moins enthousiaste à son sujet, et surtout par Margareth... Cette dernière ne voyait pas d'un bon oeil les petits défis que sa fille et le jeune homme se lançaient perpétuellement. A vrai dire, Margareth ne voyaits pas d'un bon oeil tout ce qui touchait de près ou de loin aux divertissements de Satine !

Tout le plaisir est pour moi, répondit Lucy en français, amusée par la situation. Puis elle se tourna vers Satine: dis moi la prochaine que tu dois lui lancer un gage, j'aurai peut être deux trois trucs à lui faire faire !

Elle fit un grand sourire aux deux amis et souleva les sacs de provisions, sur le point de rentrer.

Willy avait toujours des histoires plus invraisemblables que les autres à raconter qui lui servaient d'excuse pour les fois ou il se retrouvait dans des postures plutôt embarrassantes. Autant vous dire que ce genre d'histoire on en entendait donc très souvent. Lucy eut donc le droit au clip de 50 cents. Satine se demandait vraiment ou est ce que ce jeune homme pouvait trouver autant d'inspiration dans des situations pareilles, elle en était presque jalouse.

Dans son coin Satine riant toujours de ce qu'il se passait devant elle jusqu'au moment ou Lucy se tourna vers elle disant que la prochaine fois elle aurait quelques idées pour les gages de William. Dommage que ce ne soit plus son tour elle aurait été ravie de faire participer son amie dans leur jeu. « Promis, je viendrais prendre en note tes idées ! » Puis Lucy rentra dans la demeure des Wainwright et Satine fixa Willy du regard avec un petit sourire en coin, fière de son gage. Le pauvre devait mourir de froid, heureusement pour lui Satine n'était pas vraiment du genre méchante et commençait même à avoir de la peine pour lui. Pauvre Willy la Baleine.

« ... Bon tu veux rentrer ? Je t'offre une couverture et un chocolat chaud ? » Que de bonté, mais cette petite chose allait bientôt avoir les lèvres bleues et puis la mère de Satine était sortie ce matin elle ne ferait donc aucune réflexion sur la présence ou la tenue de ce cher William. Satine était passé de "Embêtons Willy" à "Sauvez Willy". (Je me sentais obligée de faire la blague au moins une fois.)

« - Tout le plaisir est pour moi. »

William fronça très légèrement les sourcils, déstabilisé par cette phrase qu'il ne comprenait pas. Et pour cause : il n'avait aucune notion en français. Néanmoins, il senti qu'il devait répondre quelque chose à ça, et creusa sa cervelle dans l'espoir de trouver le premier mot de français qu'il connaîtrait, et qui lui viendrait à l'esprit. Déjà qu'il passait pour un laveur de voiture de pacotille, il ne voulait pas non plus leur donner l'occasion de penser de lui qu'il était un ignorant. Soudain, l'illumination le frappa, et il répondit d'un air grave, dans la noble langue de Molière :

« - Bounne appétite. »

Satisfait de ses propres prouesses, William sourit aux deux jeunes femmes qui lui faisaient face. Lucy, qui semblait avoir comprit que le français n'était pas son point fort, annonça alors dans un anglais parfait qu'elle serait ravie de participer au prochain gage de William. Sans leur laisser le temps de répondre, elle tourna les talons et rentra se réfugier à l'intérieur de la maison. Le jeune homme attendit qu'elle soit hors de porter pour gémir à l'attention de Satine.

« - Elle aussi ? Mais enfin, je suis persécuté de tout les côtés. Pourquoi me torturer davantage, moi qui suis déjà à l'agonie ? »

Il accompagna ses paroles d'une main faible qu'il laissa glisser le long de son propre front. Un vrai petit mourant. Comment ne pas s'attendrir face au garçon qui semblait vivre ses dernières heures, dans la souffrance et la douleur ? En tout cas, Satine le prit en pitié, et l'invita à rentrer chez elle, dans un soudain élan de charité. Oh attention, William ne faisait pas beaucoup d'illusions : elle tenait surement à être aux premières loges lorsque le froid aurait eut raison de son corps, et que toute trace de vie le quitterait lentement, et c'était sans doute pour cette raison qu'elle tenait à le garder sous la main. Néanmoins, il devait admettre que la proposition était tentante. Et puis un bon chocolat, ça ne se refuse pas comme ça.
Mais cependant, le garçon hésitait encore : un autre danger l'attendait à l'intérieur de la demeure. Avant de rentrer, il voulait être sur qu'il ne risquerait rien.

« - Et ta mère ? Qu'est ce qu'elle dira quand elle verra que sa fille aînée ramène des hommes dévêtus à la maison ? demanda t-il malicieusement. »

Et voila que William se mettait à vouloir parler français avec la charmante Lucy qui rentrait ranger ses courses. Willy tenta de parler français, je dis bien "tenta" parce que je ne suis pas sûre que Lucy ait très bien compris ce qu'il essayait de lui dire. Cet accent purement inventé par le jeune homme fit sourire la rouquine. Il n'avait tellement rien d'un français avec cette tenue et puis des Français elle avait eu l'occasion d'en voir dans sa vie lors de ses nombreux voyages en Europe.

Quand Satine répondit à Lucy elle pourrait l'aider volontiers à trouver des tâches amusante à faire à ce cher Willy, ce dernier ne peut s'empêcher de se plaindre de la situation. Deux contre un. Mais ce n'était pas le moment de négocier pour William, il était déjà en mauvaise posture sur le terrain adverse. On ne rigole plus dans des moments pareils. « Elle m'aidera à trouver des idées, la torture française est plutôt radicale à ce qu'on m'a dit. » Bon elle en savait rien, mais elle faisait comme si. Après tout c'est elle qui hébergeait une française dans sa maison, son mensonge était donc crédible. Non ?

Satine n'était pas si ure que ça, elle n'allait pas laisser son ami mourir de froid, c'était pour elle normal de l'inviter à rentrer. Cependant, William s'inquiéta demandant si sa mère était donc dans les parages. Elle éclata de rire avant de lui répondre « Ne t'inquiète donc pas, maman est partie faire des courses ce matin. Tu sais bien que la journée appartient aux gens qui se lèvent tôt. Elle aime y allez plus tôt pour avoir le temps de plus de choses dans la mâtiné. On doit bien avoir encore 1h devant nous avant que je te jette dehors ! »

William fit mine de s'étouffer d'indignation. Il répliqua, aussitôt.

« - La torture française ? Non mais je rêve. Et en quoi ça va consister au juste, me chatouiller les pieds avec des croissants jusqu'à ce que mort s'ensuive ? NON MAIS. Je ne me laisserais pas faire ! »

Puis, d'humeur taquine, il ne résista pas à l'envie d’embêter quelque peu son amie. Véritable Chat Potté des temps modernes, il prit sa voix la plus misérable possible et ajouta d'un air profondément attristé :

« - Et puis, ne dit on pas que "la femme est le plus diabolique instrument de torture jamais inventé pour nous mettre au désespoir" ? Vous les femmes, vous êtes si terribles envers nous, pauvres petits êtres sans défenses. A croire que vous le faites exprès ! »

William renifla tristement en secouant la tête. Intérieurement, il jubilait. Jouer ce rôle de victime l'amusait beaucoup, d'autant plus qu'il n'avait jamais eut trop de problèmes de ce côté là. William avait la chance de faire parti de cette catégorie bien particulière d'hommes qui plaisait, sans avoir trop d'efforts à faire. Certes, le petit côté séducteur qu'il avait hérité de son père devait surement y être pour quelque chose... Oups. William grimaça. Son père. Il venait encore de s'associer inconsciemment à lui, ce qui lui laissa un gout amer en travers de la gorge.
Soucieux de penser à autre chose, le jeune garçon s'enquit de savoir si la maison des Weasley présentait un danger potentiel pour le reste de sa longévité. A son plus grand soulagement, Satine lui répondit qu'il n'en était rien, et que la mère Wainwright était pour le moment absente, probablement occupée à terroriser d'autres garçons innocents et sans défenses. Tant pis pour eux après tout, pour le moment la situation lui convenait parfaitement.

« - Une heure tu dis ? Unh, ça devrait nous laisser pas mal de temps. Après vous, Dame Satine, les femmes et les enfants d'abord ! »

Tout en disant ça, William fit une révérence, lui indiquant la porte d'entrée d'un geste de la main. Il attendit que la jeune fille rentre en premier, avant de la suivre docilement. Docilement ? Pas tant que ça finalement. Poussé par un soudain élan affectif -et SURTOUT grandement sadique-, le jeune Livingstone eut soudain une idée de génie : il franchit les quelques pas qui le séparait de Satine, et enlaça la pauvre enfant de ses bras glacés et dégoulinant.

« Nous le faire exprès ? Jamais de la vie, nous sommes bien trop généreuses et parfaites en tout point surtout pour commettre ce genre d'acte saugrenu voyons ! Notre délicatesse n'a d'égale que notre beauté, nous sommes des êtes dépourvues de violence et de méchanceté et ceci depuis toujours. Tu dois te tromper. »

Pour lui prouver Satine passa un coup de main dans ses cheveux pour les jeter en arrière avec autant de grâce qu'une autruche, mais l'intention était là. Elle lança à William son plus beau sourire, celui qui dit « Mais au fond tu m'aimes Papa ? » Quand elle fait un bêtise et que celui-ci n'est pas très content. Il ne manquait que la tenue pour rendre cette jeune fille encore plus époustouflante. Si si, seulement la tenue. Le pyjama et le manteau c'était un peu bof quand même, mais pour le reste Satine sentait que son charme naturelle allait réussir à convaincre William que les filles étaient comme les princesses de chez Disney.

Le cher William inquiet de voir la grande maîtresse de maison fut rassuré de savoir qu'elle n'était pas à la maison, du moins pour le moment. Il accepta alors l'invitation de sa camarade pour rentrer dans la demeure des rouquins et pour remercier son amie qui l'enlaça. Un câlin bien froid et mouiller auquel Satine ne s'attendait pas. Oh le co... fripon ! Il avait osé ! « Aaaaah Willy tu me donnes froiiiiiiiiiiid » Alors, celle-là le jeune homme devait pas l'entendre tous les jours et puis ce n'est pas non plus le genre de phrase que les mecs rêvent d'entendre non plus, il n'empêche qu'ici cette phrase avait du sens ! Satine le repoussa en grimaçant. « Pour la peine tu n'auras pas de guimauve avec ton chocolat ! » Elle avait dit ça d'un ton ferme comme si c'était la punition la plus horrible du monde et entra dans la maison lui laissant la porte ouverte pour qu'il rentre à son tour.

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Et maintenant, voilà que Satine se donnait le beau rôle, le joli rôle, le rôle de la pauvre petite créature innocente, à l’âme plus pure et plus tranquille encore que la vie sexuelle d'une McClair. William pouffa. Il ne doutait pas que son amie était une princesse. Une sacrée princesse même, une de celle qui sentirait la présence d'un petit pois sous le rembourrage d'un siège de piano, ou encore qui transformerait les gros vilains crapaud en beau et vigoureux ténors, d'un simple baiser. Seulement voilà, Satine n'était pas n'importe quelle princesse : c'était Rebelle, la princesse aux cheveux de feu, impétueuse et passionnée. En un mot, une petite tigresse guidée par sa propre folie, cachée dans un corps de respectable jeune fille. Et ça, William le savait mieux que personne, du moins le pensait-il.

« - Arrière, impitoyable mermaide ! Cesses tes discours hypnotiques, je ne t'écouterais point ! Ton pouvoir envoûtant reste de marbre face à ma volonté inébranlable ! Oh, quoique... Je me sens déjà irrésistiblement attiré... Mais. Mais qu'est ce qu'il m'arrive ? »

Tout en prononçant ces mots, William faisait semblant de se débattre contre des forces invisibles qui l'attiraient à Satine. Luttant vainement, il fini par céder et par coller son corps glacée contre elle, pour une étreinte pour le moins... arrosée.
Satine poussa un petit cri aiguë, qui eut pour effet de le priver de la moitié de ses facultés auditives. Elle se débattit avec vigueur, tandis que le garçon lui continuait de s'accrocher à elle comme à une monture de rodéo. Et cette fois, il ne lui était même pas permit de prendre le taureau par les cornes.

« - Mais puisque je te dis que je n'y suis pour riiiiiien ! C'est ta faute, ça ! Toi et tes pouvoirs maléfiques ! »

Son fou rire le trahissait. Il aurait bien voulu garder son sérieux, mais comment rester de marbre face à la tête rebutée de la petite Satine ?
C'est donc dans cet accoutrement étrange que les deux amis firent leur entrée remarquée dans la cuisine familiale, où la ravissante Lucy rangeait les provisions. A ce moment, Satine finit par se libérer de l'emprise de son terrible bourreau, mettant ainsi fin à son calvaire thermique. Elle le menaça d'une terrible punition : le priver de guimauve dans son chocolat. William lui fit aussitôt les yeux doux, horrifié de passer à côté d'une tel aubaine.

« - Tu n'es tout de même pas cruelle à ce point, dis moi ? Tu n'oserais pas priver d'une guimauve ton pauvre vieil ami ? Souviens toi de ce que tu disais tout à l'heure, sur les femmes "trop généreuses et parfaites en tout point" ? Hein, tu n'as pas déjà oublié dis moi, ma petite Satine adorée ? »

William ne put s’empêcher de ricaner.

« - Et puis finalement, on dirait bien que je ne serais pas le seul à nécessiter des soins de premier secours. Deux chocolats chaud alors ? »

Il se tourna vers la calme Lucy, dont les souliers portaient encore des traces des assauts de William et de son tuyau d’arrosage.

« - ... Même trois peut être ? »

Et voilà qu'il recommençait à douter des femmes, pire à douter de Satine. Satine exemple parfait de la pureté, de la gentillesse et de l'innocence. Tout le quartier le savait ! L’aînée Wainwright était un exemple de sagesse et cela depuis toujours. Mais comme pour tout il y avait des exceptions et cette fois-là l'exception c'était William, rare personne à faire sortir Satine de sa coquille bien trop lisse.

Le "fripon" imagina le scénario suivant : Satine attirant par son pouvoir hypnotique le garçon vers elle. Quelle imagination débordante il pouvait avoir, morte de froid Satine ne pouvait pas rire de la situation, pas encore. Elle en rirait ce soir en y repensant avant d'aller se coucher, mais là tout ce qu'il venait à l'esprit était « FROID FROID FROID FROID FROID AAAAAH » Ce qui est relativement différent d'un rire. C'est William qui ria en revanche. Normal pensa la jeune fille, il était gelé alors la prendre dans ses bras devait le réchauffer un peu et il arrivait enfin à ses fins le fripon. Depuis le début il trafiquait son plan et après on dit que c'est Satine le démon... Mais William était en fait bien pire !

Elle lui parlait des guimauves dans son chocolat qui étaient en train de lui passer sous le nez une à une et qu'elle voyait déjà dans les tasses chaudes de Lucy et elle. « Je suis trop gentille avec toi, ne me retourne pas mes arguments contre moi, ça ne marche pas comme ça ! On sinon ce sera un chocolat froid. N'abuses pas de ma gentillesse Willy, je tiens peut être plus de ma mère que tu ne le crois » Ce dernier point, elle était sûre, allait le faire réagir. Tout en rentrant dans la maison et en fermant bien la porte derrière eux elle termina sa phrase. « Lucy lances donc deux tasse de chocolat chaud et une froide s'il te plait, notre invité ose dire que nous sommes maléfiques alors qu'on l'invite, il a dû oublier chez qu'il était rentré »

Lucy était en train de ranger les courses dans les placards lorsqu'elle entendit Satine et son ami arriver dans la cuisine. Elle était hissée sur la pointe des pieds pour déposer un paquet de pâtes sur la dernière étagère. Sa petite taille avait tendance à lui porter préjudice ! Elle se tourna et leur sourit. William semblait avoir récidivé: Satine était elle aussi mouillée ! Le jeune homme proposa de faire des chocolats chauds, et invita Lucy. Celle ci regarda sa montre et vit qu'elle était large niveau temps, alors elle pouvait bien s'accorder une petite pause. Satine, dans le couloir, lui intima l'ordre de lancer les chocolats.

Minute papillon, y en a qui travaillent ici ! répondit la brunette.

Il lui restait encore quelques denrées à ranger, et ne comptait pas faire de pause avant que cela soit terminé. Elle se surprenait parfois à se vexer lorsque l'on ne la traitait pas d'égal à égal dans la famille. Certes, elle était employée, mais parfois les membres de la famille Wainwright exagéraient un peu. Satine n'avait pas été désobligeante, mais Lucy se montrait des fois un peu susceptible. Après tout, les enfants avaient toujours été élevés dans le confort - voire dans le luxe - mais elle ne souhaitait pas être considérée comme une domestique. C'est avec cela en tête qu'elle finit de ranger la nourriture. Ensuite, elle lança trois chocolats... chauds ! Elle se doutait que Satine ne cherchait qu'à taquiner William en le menaçant de lui servir une boisson froide.

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A l'évocation de la mère Wainwright, William frissonna. Brrr, cette terrifiante bonne femme... Heureusement que Satine plaisantait, et qu'elle ne tenait pas d'elle ! Sinon, leur amitié aurait été fortement compromise, et leur première cap ou pas cap se serait soldé d'un coup de poêle sur la tête. Cependant, William commençait à douter. De qui d'autre Satine aurait put elle hérité cette cruauté, lorsqu'elle demanda à Lucy de préparer un chocolat froid pour lui ? William soupira, éploré.

« - Un chocolat froid en plein hiver ? Pfeuuuh. Y'a t-il encore un coeur sous cette crinière rousse ? »

Il porta sa main à son front, et rajouta d'une voix faussement bouleversée :

« - Ah, cruelle Satine ! Laisser ainsi mourir tes amis les plus dévoués, j'vous jure... J'espère au moins que tu fera livrer une gerbe de fleures sur ma tombe, lorsque j'aurais quitté ce monde, suite à un rhume empiré. »

Satisfait de cette belle démonstration de mauvaise foi, William s'intéressa alors à la petite française. Et justement, la demoiselle en question semblait en proie à de terribles épreuves : ranger les conserves sur les plus hautes étagère, et ce en dépit de sa taille. N'écoutant que son courage et sa bravoure, il vola à son secours.

« - Considérons ça comme mes plus plates excuses concernant tes chaussures trempées, veux tu ? Oh, à moins que tu ne préfères me donner une tache plus ardues, à la manière des douze travaux d'Hercule ? Rapporter une pomme d'or du jardin des Hamilton, rapporter la ceinture de chasteté d'une McClair, dompter l'impitoyable Margareth... Ceci dit, pour ce dernier point, je ne suis pas complètement sur d'y venir à bout, plaisanta t-il. »

Le charme sembla opérer, puisque quelques secondes plus tard, c'est trois chocolats et non deux que la charmante Lucy fit chauffer. Enfin un peu de charité, dans ce monde de brutes.

William se demandait s'il y avait encore un coeur derrière ses plaisanteries bien sûr il ne croyait pas qu'elle tienne de sa mère pour leur caractère, mais dans le jeu de la plaisanterie on ne savait plus qui croire ou non. « Et bien sous cette chevelure mon cher il y a un pianiste, comme sa mère. » Ces mots sonnaient bizarre dans la bouche de Satine, entre la vérité et la leur jeu il n'y avait plus grand-chose. Elle éprouva l'envie de se rattraper. « Je vais nous chercher des couvertures. » Satine savait très bien que sa mère fichait la trouille à William, alors de là à comparer la mère et la fille il y avait de quoi rire jaune. Ce n'était surement pas la blague la plus drôle que Satine ai pu faire aujourd'hui. C'était sorti comme ça. Satine aimait sa mère, mais il lui arrivait de trouver ses méthodes de travail trop excessives parfois à son sujet. Néanmoins, elle en restait sa mère et elle la respectait beaucoup trop pour dire quoi que ce soit.

En entrant Satine était tellement rentrée dans le jeu de la plaisanterie qu'elle en oublia d'être plus gentille avec son amie. Elle chercha comment s'excuser auprès d'elle, Lucy n'était pas une bonne aux yeux de Satine, bien sûr que non. Lucy était une de ses rares amies, elle était aussi sa confidente, elle tenait beaucoup à la jeune fille et était ravi de pouvoir partager son toit avec elle. Plus on est de fou plus on rit. Sa première idée d'excuse avait été prise par William qui l'aida à ranger les dernières conserves, à court d'idée Satine monta chercher les couvertures pour William et elle et une autre pour Lucy au cas où elle en voudrait une aussi, les laissant seuls dans la cuisine. A son retour les trois chocolats chauds étaient près, elle posa les couvertures sur une chaise. Pour ce qui est de son excuse elle trouverait un moyen plus subtil plus tard de se faire pardonner.

« Voilà pour vous, je ne suis pas si cruelle que ça il faut croire ! » Elle en prit une et s'enroula à l'intérieur pour se réchauffer, puis elle ouvrit un placard et en sortie les minis guimauves qu'elle posa sur la table pour que tout le monde puisse se servir.

William prit sa remarque pour un appel à l'aide, et n'hésita pas à venir la secourir. Les dernières provisions furent rangées en un rien de temps ! Tandis que les chocolats chauffaient, Satine partit chercher des couvertures. A vrai dire, ce sont des vêtements secs qu'il leur aurait fallu à ces deux zigotos ! Satine redescendit quelques minutes plus tard, les bras chargés de couverture. Elle en tendit une à Lucy qui n'en avait pas besoin mais qui apprécia le geste. Elle posa son postérieur sur l'une des chaises de la cuisine et attrapa une tasse.

Hmmm, des petites guimauves, tu sais que j'adore ça !

Elle en prit quelques unes et les laissa tomber sur le liquide chaud et sucré. Elle leva le nez vers les deux amis et les détailla. elle avait toujours trouvé qu'ils avaient une drôle de relation. C'était comme s'ils n'avaient jamais grandi. En fait, William était la seule personne avec qui Satine semblait réellement s'amuser, se lâcher, et cela faisait plaisir à voir... enfin, pas à tout le monde ! En tout cas, ils l'amusaient pas mal avec leurs bêtises.

Alors, quel mauvais coup vous préparez désormais ?

Il lui semblait que c'était au tour de William de lancer un défi à Satine. Lucy espérait ne jamais se retrouver au milieu de leurs petits jeux... à nouveau.

Tandis que Lucy et William s'affairaient à ranger les dernières provisions, Satine leur fit la surprise de redescendre avec un petit paquet de couverture. William lâcha un petit rire en la voyant ainsi.

« - Avec le tas de couvertures qui t'arrive juste au niveau des yeux, et ton allure altière, tu me rappelle cette histoire de princesse au petits pois, et sa vaste literie. Vous ne trouvez pas ? »

Il se saisi d'une des couettes, autant pour s'enrouler dedans que pour libérer son amie de son fardeau, et prit place autour de la table. Mais Satine ne s'arrêta pas en si bon chemin : poussée par un soudain élan, elle leur sortie des petites guimauves, en bonne Mère Térésa qu'elle faisait. William la remercia, avec l'un de ses sourires dont il avait le secret, le sourire force 7 sur l'échelle de Richter.
Lucy en profita alors pour les interroger sur leurs prochaines bêtises. Touché, coulé, elle avait visé juste. C'était désormais William qui avait les cartes en mains, et il ne comptait pas laisser filer cette occasion pour venger son amour propre, disparut tout à l'heure, sur le capot d'une certaine voiture. William réfléchit quelques instants avant de répondre.

« -Unh, je ne sais pas trop encore... Peut être que Satine pourrait se déplacer en moonwalk pour le restant de la journée, ce serait intéressant à observer. Ou sortir dans la rue en pyjama. Ou bien aller en cours avec les vêtements de son papa. Ou même passer une soirée avec moi dans la maison abandonnée... Je me tâte. Qu'en penses tu Lucy ? »

Sur ces paroles, le Livingstone se dépêcha d'enfourner une mini guimauve dans sa bouche. Quelque chose lui disait qu'il agissait prudemment ainsi, et qu'à l'annonce de ses futurs défis, il était fort possible qu'il soit à nouveau privé de ses précieuses gourmandises pendant des sièèèècles et des siècles. Amen.

Les bras pleins de couverture Satine remémora à William l'histoire de la princesse au petit pois. Quelle drôle d'idée, Satine ne voyait pas du tout faire les princesses, elle pouffa de rire tandis que William se chargeait de l'aider en lui piquant une des couvertures pour se réchauffer. « Mais moi les petits pois je les mange. De plus j'ai le sommeil d'un ours, moi sentir un petit quoi sous mon matelas ? Je ne sentirais même pas un diapason ! » C'était plus fort qu'elle, la musique ne la quittait pas si facilement que ça, il fallait qu'elle en parle même en blaguant.

Satine rapporta ensuite les minis guimauves. Dans le mille ! Lucy avait adoré les guimauves, elle ne put s'empêcher de sourire dans son coin contente d'avoir vu juste. A son tour elle se servit, c'était si agréable de boire un chocolat chaud en compagnie d'amis. Une petite pause pour commencer la journée en douceur (ou pas) avant le retour de Mama Wainwright. Le pouvoir du chocolat était trop bon et réchauffait déjà la jeune fille en plus de laisser un gout doucement sucrée sur sa langue. Elle s'enroula dans la couverture afin de mieux profiter de la chaleur qui la gagnait, qu'elle soit physique ou amicale.

Elle écouta ses amis parler et Lucy voyait seulement c'était le tour de William maintenant. Ce dernier lista alors les idées qui lui venaient petit à petit tandis que Satine ouvrait les yeux de plus en plus grand. Dans quelle situation allait-il la mettre encore ? Pire il demanda de l'aide à Lucy, Lucy était SON alliée. Horrifié, que dis-je .. Outrée ! Satine passa son regard de l'un ne sachant plus qui implorer. « Et si je devais juste me tenir tranquille et sage toute la journée ? » Qui tente rien n'a rien, mais bon Satine savait bien que son idée ne serait jamais retenue, au pire le prochain tour sera à elle.

Ils étaient tous les trois bien installés autour de la table de la cuisine et commencèrent à papoter. Lucy trempa ses lèvres dans le chocolat chaud et happa une guimauve qui fondit sur sa langue. Hmmm, un régal ! Le sujet abordé fut celui de la future vengeance de William, qui promettait d'être terrible ! Après l'humiliation que venait de lui faire subir Satine, il fallait que son prochain gage soit à la hauteur. Il en proposa quelques unes: se déplacer en moonwalk jusqu'au soir, sortir dans la rue en pyjama, aller en cours avec les vêtements de Marcus, passer une soirée dans la maison abandonnée... Toutes ces idées semblèrent effrayer Satine, et il était vrai que Lucy n'aurait pas aimé être à sa place. William avait assurément une imagination débordante ! Il lui demanda son avis, mais Lucy préféra se taire. Elle ne souhaitait pas prendre partie là dedans, cela risquerait de lui porter malheur. Elle secoua la tête l'air de dire je ne m'en mêlerai pas. Pour s'en sortir, Satine proposa de se tenir sage toute la journée... Lucy échappa un rire. Après tout, qui ne tente rien n'a rien !

Je crois que tu rêves Satine, Willy ne te laissa jamais t'en sortir ainsi ! Tu ferais mieux de t'attendre au pire.

Elle fit un grand sourire aux deux amis et but une nouvelle gorgée de son chocolat.

William observait du coin de l'oeil la réaction de Satine. Intérieurement, il jubilait : quelle vilaine farce allait il bien pouvoir lui imposer ? Il avait l'embarras du choix, la seule limite était son imagination. Il savait bien que la mine décomposée de son amie était généralement proportionnel au potentiel comique de son gage. Plus la jeune rousse s'agitait, et plus le spectacle promettait d'être grandiose. Justement, ici William sut qu'il approchait du but lorsqu'elle tenta faiblement de protester, et offrit de rester sage une journée à la place de son gage. Hors de question pour lui de fléchir devant une proposition si dérisoire. Il ricana diaboliquement.

« - Tu es déjà sage en temps normal, inutile d'en rajouter une couche, dit il en lui donnant gentiment une pichenette sur le bout du nez. L'effet inverse aurait été à la limite plus appréciable. »

De son côté, Lucy les observait passivement, tout en dégustant son chocolat. Elle avait visiblement décidé d'incarner la Suisse, et refusait de prendre position dans ce qui s'annonçait être un conflit majeur. D'un autre côté, William la comprenait : les petites guimauves roses apaisaient le coeur, et possédaient des vertus pacifiques, et ce même sur n'importe quel Rocky Balboa. Un seul paquet de ces petites merveilles, et vous étiez en mesure de néantiser la troisième guerre mondiale. Mais que voulez vous ? Personne n'est en mesure de résister à l'appel du sucre.
Alors que William était en pleine tergiversion intérieure quant à sa putative vengeance, son regard se posa sur quelque chose qui retient son attention. Il s'agissait de la pile de courrier que maman Wainwright avait dut surement poser négligemment sur la table, juste avant de filer faire ses courses en voiture. Au dessus des habituelles enveloppes et autres factures se tenait un prospectus publicitaire d'un fleuriste -probablement Sam Barringer- , qui annonçait ses promotions saisonnière en l'honneur de la St Valentin. St Valentin, St Valentin... Mais bien sur ! Un éclair de génie frappa William. Ca y est, il tenait son idée !

« - Dis moi Satine... Tu aimes bien la St Valentin ? la questionna t-il d'une voix mielleuse. »

Il lui laissa à peine le temps de répondre, avant de reprendre.

« - En réalité, peu importe. Ce n'est pas ça qui nous intéresse maintenant. Non, ce qui nous intéresse, et ce qui MOI m'intéresse grandement, ce serait que tu laisses exprimer la poétesse qui sommeil en toi. Hein, qu'en dis tu ? L'inspiration, c'est plutôt ton rayon ça, non ? »

Le jeune Livingstone souriait à présent de toutes ses dents.

« - Satine, cap ou pas cap d'écrire un poème de St Valentin à l'un de tes anciens professeurs ? »

Non Satine tu n'allais pas t'en sortir si facilement comme disait Lucy. Alors qu'elle appréhendait ce que le jeune Livingstone allait lui dire Satine pouvait sentir le suspens intenable que ce dernier faisait subir à Lucy et à elle-même. Le silence de brisa par une question de William, une question qu'on nous pause tous les ans à la même époque. Je ne parle pas du père Noël, ni du lapin de Pâques ni du « Tu as encore oublié mon anniversaire ? » mais plutôt d'une autre fête bien commercial qui se fête mi-février. « Dis moi Satine ... Tu 'aimes bien la St Valentin ? ». Satine se brûla la langue avec son chocolat. Zut voilà qu'elle allait passer les sept prochains jours avec ce gout et s'est sensation de langue toute râpeuse maintenant. La faute de Will !

« Que quoi ? » Satine ne savait pas trop quoi répondre et de toute manière sa réponse importait guère, ce qui allait être drôle au contraire c'était de dévoila l'idée farfelue que William avait encore trouvé pour Satine, c'est-à-dire écrire un poème pour la St Valentin à un de ses anciens professeurs ». Cette fois Satine toussa, mais elle savait que le gage une fois prononcé était validé et qu'elle ne pourrait plus jamais revenir en arrière. Alors, elle chercha dans ses anciens professeurs à qui envoyer cette fameuse lettre.

Malheureusement elle n'eut pas vraiment le temps de répondre, car un bruit de pneu particulièrement facile à reconnaitre vibra jusqu'à la cuisine. Les trois amis se regardèrent durant une microseconde dans le blanc des yeux. Oui c'était bien ce qu'ils pensaient, c'était Mamita Wainwright de retour à la maison. « La fenêtre ! File ! » Tandis que Satine s'occupait de ranger les chocolats et les bonbons en guise de preuve aussi vite que possible Lucy entraîna William vers la fenêtre qui donnait faire leur beau jardin. Satine se retourna pour voir une dernière fois son ami se demandant quand est ce qu'elle le rêvera. Elle garda alors en mémoire cette scène de William se cassant à moitié la gueule pour fuir le grand méchant loup.

William ne put s’empêcher d'éclater de rire lorsqu'il vit Satine s'étouffer à moitié. La sentence était votée, le verdict suprême était tombé, la musicienne allait devoir payer. En même temps, il faut dire qu'elle l'avait bien cherché : quelle idée aussi de l'obliger à se confronter aux indomptables éléments (alias le piteux jet que crachotait le tuyau d'arrosage). Il était sorti de ce périple totalement mouillé, et en faisait dorénavant profiter la chaise sur laquelle il était assit. Peut être qu'en gardant une allure digne, il pouvait encore sauver la face en se faisant passer pour un respectable maître des eaux, ou un fils spirituel de Neptune, le dieu des mers. Le jeune garçon ne fit pas profiter les autres de ses réflexions profondes, persuadé que s'il l'avait fait, Satine se serait aussitôt moqué de lui en l'assimilant à une frêle sirène, ou pire encore, à une insignifiante sardine. Ah ça, non merci, il préférait encore garder ses rêves de grandeur pour lui !
Mais malheureusement, le jeune homme n'eut pas le loisir de tergiverser à sa guise. Un bruit de pneu crissant sur les graviers parvint jusqu'à leurs oreilles. Aussitôt, les trois complices se redressèrent sur leur chaise, en échangeant des regards alarmés. William savait qu'à cet instant précis, tous étaient parcouru par les mêmes symptômes : le coeur qui loupa battement, la boule qui se formait dans leurs ventre... Sur le coup de la surprise, William alla même jusqu'à avaler de travers les deux guimauves qu'il savourait paisiblement il y avait quelques secondes à peine (et qui le faisait prodigieusement ressembler à un hamster aux joues gonflées). Ses yeux se posèrent sur Satine, qui semblait être tétanisée. Il y avait fort à parier que la jeune fille était sans doute en train d'imaginer dans quelles circonstances horriiiiiibles la vie de son ami allait prendre fin, dés que mama Wainwright l'aurait découvert ici. Après tout, un "accident" était si vite arrivé !
Mais la jeune rousse sortie soudainement de sa torpeur, bien décidée à ne pas se laisser abattre. Elle lui intima l'ordre de filer... par la fenêtre.

« - Qu... Que... QUOI ? »

Cette fois, c'était au tour du Livingstone de s'étrangler de surprise. Néanmoins, il comprit rapidement qu'il n'avait pas le temps de faire la fine bouche, et qu'il avait tout intérêt à suivre les ordres du colonel Wainwright. Pas le temps de revoir un nouveau plan !
Aidé de la très serviable Lucy, William se hissa sur le plan de travail, bousculant au passage conserves salade de fruit industrielle, tupperware contenant les restes du ragoût de la veille, et autre préparation pour tartare, reposant dans un bol.
Contre toute attente, il ne provoqua aucune catastrophe, et ne fit rien tomber. En jetant un coup d'oeil par dessus son épaule, William eut le temps d’apercevoir Satine qui s'activait déjà au rangement de leurs tasses. Les dernières preuves à conviction qui témoignaient encore de la visite du garçon était les minuscules flaques d'eau qui subsistaient à chaque endroit où il avait posé les pieds. Intéressante manière de marquer son territoire, cela dit.
Il ouvrit prestement la fenêtre et et regarda en bas. La cuisine étant installée au rez de chaussée, William n'avait qu'environ un mètre et demi pour le séparer du sol. C'était sans risque pour lui.
Geronimooooooo ! Sa chute fut courte. Il atterrit sur l'herbe les quatre fers en l'air, ce qui eut au moins le mérite d'amortir sa chute. Il se redressa aussitôt en se frottant le coude. La prochaine fois, il exigerait une petite corde à noeuds, ou au moins une doublure pour les cascade.

Appuyant une dernière fois son visage contre la vitre, il fit un rapide signe aux jeunes femmes, avant de disparaître au coin du n°42, Magnolia Cresent.

Malheureusement, ce que Lucy redoutait arriva. Et bien plus tôt que prévu. Après avoir conté son plan à Satine - l'idée folle d'envoyer une lettre d'amour à un ancien professeur - William dut être jeté sans ménagement hors de la demeure Wainwright. La raison en était simple: la matrone venait de se garer dans la rue. Panique dans la cuisine. Satine dirigea les opérations. Lucy se leva et entraîna sans ménagement le jeune Willy vers la fenêtre qu'elle ouvrit en grand.

Allez zou !

Après quelques instants d'hésitation, il finit par se jeter hors de la cuisine... pour atterrir dans l'herbe. Après s'être assurée qu'il n'avait rien de cassé (la cuisine se trouvait au rez de chaussée, il aurait fallu être fort...), Lucy referma la fenêtre et se précipita pour débarrasser la table. C'est alors que la porte d'entrée claqua qu'elle aperçut l'eau sur le carrelage et, surtout, Satine qui elle aussi avait bien pris l'eau. Lucy l'enroula dans l'une des couverture et partit chercher une serpillère. Elle esperait que Satine serait capable d'inventer un mensonge à sa mère... cette fois ! Lucy n'avait jamais compris pourquoi Margareth ne pouvait pas supporter le jeune Livingstone. Certes, il était turbulent et déconcentrait sa fille, mais c'était un gentil garçon, et sa relation était bénéfique à Satine dans un sens ! Enfin, certaines choses dans cette famille resteraient un mystère...

Willy venait de sortir par la fenêtre et Lucy avait accouru avec elle pour ranger (ou plutôt pour cacher) les dernières tasses, cuillère et autre trace de la venue de William et d'un éventuel laissé allez de la part de Satine vis-à-vis de son piano. On était encore le matin et elle savait que sa mère n'était non plus un monstre et serait indulgente si Satine avait profité de sa matinée pour se reposer tout en sachant qu'elle travaillerait plus l'après-midi, sans oublier que sa mère avait surement une tonne d'idées d'exercices à lui faire travailler comme toujours.

Les deux jeunes filles filèrent comme l'éclair, jamais elles auront débarrassé une table si vite de leur vie. Une fois finis la porte de la voiture claqua ce qui voulait dire qu'il ne le restait plus vraiment de temps pour trouver une explication aux traces d'eau par terre, ni à son accoutrement à elle. Il fallait trouver quelque chose et vite. Satine pris les dernières couvertures qui restaient dans ses bras et un deuxième claquement raisonna, c'était celui du coffre de la voiture, cette fois plus aucun doute sa mère arrivait. Il ne restait plus que trente secondes pour trouver une idée qui tienne le coup.

« Dis à maman que j'ai voulus faire le ménage ce matin et passer la serpillière dans la maison pour lui rendre service. Insistes bien sur le fait que je suis nulle pour le ménage moi je file me changer avant qu'elle me voit trempé. » Elle embrassa la joue de Lucy avant de courir vers sa chambre et de lancer un. « Tu es la meilleure Lulu et t'inquiètes j'arrive pour nettoyer » même si cette dernière n'avait pas eu vraiment le temps de lui répondre. Satine fila dans sa chambre se changer tandis que Lucy expliqua le pourquoi du comment des petites flaques d'eau. Aussi, vite qu'elle le pouvait Satine les rejoins pour confirmer les dires de son amie au sujet de sa soudaine passion pour le ménage.