Le voisin d'en face ? Oui Satine l'avait déjà croisé plusieurs fois en effet, mais jamais elle n'avait eu de conversation avec lui. Pourtant, c'est ce qu'elle s'apprêtait à faire, lui parler. Il y a quelque temps l'université dans laquelle Maxim était l'avait contacté pour un devoir d'étudiant sur les interviews, histoire de faire connaitre un peu plus les sportif ou artiste du coin ainsi que mettre à l'épreuve l'exercice de l'interview à ces étudiants. Satine avait accepté, c'était pour elle une bonne manière de s'entraîner aussi. Elle n'était pas très à l'aise avec ce genre de situation, parler d'elle était compliquée à vrai dire et elle n'avait pas une très grande confiance dans les journaliste. Ceci dit cela devait être différent, elle aurait été avec un étudiant mais ce fut pas n'importe quel étudiant qui vint lui demander un rendez-vous pour son devoir. Maxim Daniels, le voisin d'en face.

Satine ne s'y attendait pas vraiment quand il lui demanda quelques jours plus tôt s'il pouvait lui poser quelques questions dans le café du coin. Mince alors, elle pensait tomber sur un inconnu et non pas sur celui vivait la maison d'en face depuis qu'elle y avait emménager avec sa famille. C'était donc la boule au ventre légèrement stressé de la situation qu'elle arriva au café. Elle le retrouva facilement et s'avança vers lui jusqu'à qu'il la salut, content qu'elle est acceptée. « Bonjour » répondit-elle répondant à son sourire doucement. « Je ne savais pas que tu faisais des études de journalisme » En réalité Satine ne savait pas grand-chose du quartier mise à part ce que racontait Dirty Secret, mais elle ne savait pas trop comment entamer la conversation. Maxim lui avait l'air mille fois plus à l'aise qu'elle, expliquant que c'était l'occasion d'apprendre à connaitre Satine. Elle eut un petit rire nerveux « C'est vrai que nous nous connaissons très peu pour deux voisins de si longue date »

Il espérait que l'interview change leur rapport entre eux, du moins qu'il ne se voit plus comme deux inconnus. Jamais ils ne pourront se voir comme des inconnus après cet entretien, des connaissances plutôt, mais des amis se sera beaucoup trop pour un rendez-vous. De plus Satine n'allait rien savoir de lui, comme toujours les journalistes posent leurs questions tendis que Satine réponds, parlant d'elle et de sa vie sans pouvoir rien savoir d'eux. C'était à la fois flattant d'être le centre d'intérêt de ces gens, mais aussi très frustrant. Satine de nature curieuse se posait elle aussi plein de questions sur eux. Cette situation était parfois terriblement injuste. Malgré tout il arrivait de tomber sur des journaliste qui faisait tellement peur que Satine ne voulait rien savoir d'eux, mais Maxim ne faisait pas partie de ceux là. Maxim était quand même son voisin, cela attisait tout de même assez sa curiosité.

« J'espère aussi » A la différence de Maxim cela ne surprenait absolument pas Satine le fait qu'il ne se soit jamais vraiment parlé depuis tout ce temps à vivre face à face. Satine très protégé par sa mère ne côtoie que rarement les voisins. Les amis de Ginny et de Balthazar étaient les voisins qu'elle voyait le plus souvent à vrai dire. De plus la gente masculine n'était pas la plus appréciée autour de Satine aux yeux de sa mère, mais jamais Satine n'a senti le besoin de se rebeller face à ça. C'était sa mère, elle voulait seulement son bien après tout.

Maxim sortie un petit carnet de ses affaires, Satine en avait vu pleins d'autres, mais Maxim pris soin de l'a rassurer à propos des notes qu'il tenait à prendre plus tard. Son angoisse face aux futurs questions qui l'attendent était peut-être trop visible. Elle respira calmement dans l'espoir de se calmer et il lui proposa de commander à boire. « Oh oui pourquoi pas, je prendrai bien un café liégeois pour ma part. » La caféine et le sucre était presque l'aliment de base de Satine, il était rare qu'elle passe une journée sans un ou deux cafés. « Alors ? Pars quoi voudrais-tu commencer ? »

Satine n'avait pas l'habitude de passer du temps avec un garçon et les seuls exemples qu'elle avait venaient des films qu'elle regardait avec Lucy le vendredi soir quand elle était là. De plus Satine n'avait jamais ressentie le besoin de se rapprocher de quelqu'un du sexe opposé, mais il est vrai que depuis que sa petite soeur avait eu ses premiers amours au lycée et puis maintenant avec Lucy et le mystérieux Julian l'idée d'être proche d'un homme avait changé dans son esprit. Satine pensait au fond d'elle que si un jour le prince charmant devait arriver à sa porte elle le serait de suite et alors sa mère devrait être heureuse pour elle. Seulement les rares fois ou Satine s'approchait trop près d'un garçon lors de soirée ou sa mère était présente elle sentait toujours son regard perçant sur elle.

Ce café partagé avec Maxim était donc une première pour elle aussi, si on note que Maxim et elle était des presque-inconnus. Maxim expliqua alors ce qu'il cherchait de cette interview, raconter rapidement la vie de Satine et comment elle en ai venu là. Il glissa un petit compliment à son adresse qui étira un léger sourire sur les lèvres de la jeune fille. C'était bête, pourtant elle le savait que Maxim était plutôt charmeur, elle lisait DS elle aussi.

« Future grande pianiste... Je l'espère. Tu veux que je commence à raconter un peu comment j'ai commencé le piano où tu as des questions spécifiques ? » Satine était plus détendu et rassuré. Maxim n'avait pas l'air de vouloir creuser dans le trop personnelle contrairement à d'autre journaliste qui lui pose des questions considérées comme indiscrète par Satine. Hors la Maxim faisait preuve de professionnalisme qui mit un peu plus à l'aise la jeune fille.

Le serveur arriva en posant leurs commandes sur la table, Satine le remercia et commença à racler avec sa cuillère la chantilly de sa tasse tout en écoutant son voisin. Sa passion pour le piano et son envie de réussir, voilà ce que Maxim voulait savoir au final de cette entrevue. Elle lécha sa cuillère avant de répondre « L'envie de réussir est bien compliqué à décrire, mais je tacherai de faire de mon mieux. » Elle lui adressa un sourire, prête alors à commencer ce qui l'a amené jusqu'ici face à son voisin charmeur dans le café du coin.

Maxim se voulait rassurant et il avait bien raison de le vouloir, car la rousse était assez méfiante avec les journalistes en général ainsi qu'avec les hommes. Heureusement pour elle et pour lui, il lui avait montré qu'il ne cherchait pas vraiment à creuser dans le trop personnel et maintenant ce n'était plus le journaliste dont elle se méfiait, mais l'homme à la réputation d'être un grand tombeur. Parmi tous les choix de la liste c'était son nom qu'il avait demandé, Satine se doutait que ce n'était pas totalement du hasard si elle se retrouvait en face de lui aujourd'hui, en choisissant Satine il savait très bien qu'il allait avoir avec lui. Il était quand même voisin depuis longtemps maintenant, on ne parlait plus de vague connaissance.

Quand Maxim mentionna qu'il voulait savoir pourquoi elle s'était mise au piano elle eu un léger sourire nerveux et reposa son regard sur la chantilly de son café qu'elle n'avait pas encore finis. Elle aimait profondément le piano ce n'était pas ça le problème. Le problème c'est qu'elle avait commencé le piano tellement tôt qu'elle s'en souvenait pas, ce n'était pas vraiment un choix à l'époque, elle ne le regrette pas non plus, c'est juste que cette histoire manquait un peu de magie à son gout. « Hum, et bien j'ai commencé assez tôt, je devais avoir trois ans, j'en n'ai pas beaucoup de souvenirs à vrai dire... » Encore un rire nerveux. Cependant, ce n'était pas la première fois que cette question lui était posée et elle savait très bien quoi raconter pour satisfaire le journaliste. « J'ai commencé le solfège très tôt aussi, pour le besoin de mes cours de piano. Comprendre et lire la musique devient vite indispensable. » Ses lèvres formaient alors un joli sourire à la pensée de ce souvenir, elle retourna son regard vers celui de Maxim. « Je pense que ce qui marqua ma vie .. vie musicale on va dire. C'est le jour où j'ai déchiffré ma première partition toute seule. Je m'en souviens très bien ! J'avais six ans, j'étais dans le salon à travailler sur le piano de ma mère et pour la première fois j'avais réussi toute seule à déchirer une pièce, elle n'était pas très compliquée non plus. » Elle lâcha un petit rire. « N'empêche que j'ai sentie cet sorte de pouvoir que je contenais grâce à cette lecture, je pouvais rendre cette musique imprimée enfin sonore, l'a... » Elle cherchait ses mots. « L'a faire vivre. » Elle s'arrêta de parler de peur d'avoir l'air trop stupide, attendant sa réaction avant de continuer son histoire ou s'il avait quelque chose à rajouter.

Ce souvenirs semblait bête pour Satine, mais il l'a faisait toujours sourire quand elle le racontait ou quand elle y pensait. Juste avant de commencer à en parler Maxim l'avait bien remarqué, il avait lui-même sourit quand elle commença son récit. Satine ne pouvait s'empêcher de penser que ce sourire avait dû en faire craquer plus d'une, mais ce n'étais pas le moment de penser à ça, elle devait se concentrer sur son histoire. Contrairement à tous les journaliste qu'elle avait rencontrés Maxim n'utilisait qu'un crayon et du papier pour prendre des notes. Elle se demandait comment il pouvait réussir à tout noter d'un coup, elle aurait bien aimé voir ce qu'il écrivait par pure curiosité. Elle espérait aussi qu'il lui monterait l'article une fois finis. Elle aimait bien lire ce que les gens écrivait sur elle, mais là ce n'était n'importe qui c'était son voisin d'en face. Il devait bien avoir un regard différent des autres journaliste sur elle.

Quand elle s'arrêta de parler il relança le dialogue en demanda des informations sur sa mère et son choix de devenir pianiste professionnellement. Ce sujet lui parait toujours assez délicat. La réponse était toujours aussi compliquée à dire aussi. Sa mère était énormément derrière elle, elle a été la première à croire en elle aussi, mais Satine n'avait que trois ans comment savoir si c'était un choix personnel ou non. Satine n'a aucun souvenirs de la première fois où elle a touché un piano, elle a plutôt l'impression de ne jamais avoir quitté un piano de sa vie. « A trois ans tu sais .. on aimerait pouvoir être aussi grand que ses parents. J'ai dû être influencé par ce modèle qu'elle représentait à mes yeux à l'époque et encore aujourd'hui. Et puis je n'avais que trois ans, il est donc difficile de te dire exactement ce que je voulais à cet âge. » Elle lui avait dit cela en haussant légèrement les épaules, c'était assez flou comme réponse, mais elle était aussi floue dans l'esprit de Satine que dans ses mots. Ce qui l'embêtait le plus c'était que ses réponses ne satisfassent pas Maxim pour son article. ça l'aurait vraiment ennuyé qu'il ne trouve rien à dire en particulier suite à l'entre entrevue.

Elle se pencha alors de nouveau vers son café, elle avait presque fini toute la chantilly dessus et le reste était déjà en train de se mélanger dans son café qu'elle tenait maintenant avec ses deux mains pour se réchauffer les doigts.

Au lieu de continuer dans un jeu de question réponse comme avec n'importe quel journaliste, Maxim lui se mit à comparer sa vie à lui avec celle de Satine, en parlant ainsi de lui à son tour. Satine sourit, c'était tellement gênant parfois de subir toutes ses questions les unes après les autres et en plus ne rien pouvoir savoir de son interlocuteur. C'était intimidant et n'encourageais pas le dialogue. De plus Maxim est son voisin, pour une fois qu'elle allait parler avec un voisin autre que son entourage actuel elle mourrait d'envie d'en savoir plus sur lui. C'était presque frustrant pour elle de ne pas lui poser de question à son tour.

Alors, comme ça sa soeur travaillait aussi dans le journalisme et il avait baigné dedans depuis qu'il était petit, ça leur faisait quasiment un point commun. Une question lui brûlait alors la langue, elle se pinça les lèvres se demandant si elle pouvait lui demander et ainsi troubler l'ordre des choses dans cette interview. Elle se jeta finalement à l'eau. « Et tu t'es déjà demandé ce que tu aurais pu devenir si on t'avait pas aidé ? Si tu n'avais jamais été en contact avec le journalisme étant petit. Tu serais devenu journaliste tu penses ? ... Excuse moi, ce n'est pas à moi de poser les questions, on peut reprendre. » Elle s'en voulait tout à coup d'avoir pris la parole, c'était pas dans ses habitudes de couper les gens où de poser des questions sur leur vie alors qu'elle ne les connait à peine.

Ensuite il s'embrouilla un peu lorsqu'il essaya de lui poser une nouvelle question. Satine espérait que c'était pas sa faute avec ses questions indiscrètes. Cependant, cela l'a fit sourire qu'il ait du mal à trouver ses mots. Non pas dans le sens "rire" pour se moquer, mais parce qu'elle trouvait sa mignon de le voir galérer. « Ma mère est mon tout premier professeur, mais j'en ai eu un autre au conservatoire. J'avais un prof donc là-bas et un autre à la maison on va dire. Maintenant que j'ai mon DEM de piano, Diplôme de l'enseignement musical, je n'ai plus de prof, juste ma mère et quelque personne autour de moi encore aujourd'hui qui apprécie de me donner un peu de temps pour m'aider ou me coatcher... J'espère que ça répond à ta question ? Je ne vois pas trop comment parler de ma progression autrement ...»

Elle cherchait quoi dire de plus. Sa question avait été floue et Satine sentait que sa réponse l'était aussi. C'était aussi important pour elle de réussir cette interview, c'était un bon entrainement et cela lui permettait de sortir de sa bulle pour voir quelqu'un d'autre. Mieux que ça quelqu'un avec qui elle ne parle pas souvent, voir jamais ! Sa vie sociale était déjà pas très pleine se serait dommage de faire fuir le premier voisin qui se donnait la peine de lui demander de sortir.

Les fréquences à laquelle elle jouait ? Satine avait élaboré plusieurs techniques de travail durant toutes ces années, mais en moyenne elle avait réussi à en tenir une, très stricte certes, mais efficace. Elle hésita beaucoup avant de pouvoir lui expliquer, elle avait trop peur qu'il la prenne pour une folle qui ne fait que ça de sa vie. En même temps les loisirs de Satine sont minimes, comme son nombre d'amis. Alors, c'était non plus très compliqué de suivre un emploi du temps aussi chargé quand on a rien à faire à côté.

« Et bien en moyenne je dois bien travailler mon piano quatre heures par jour je pense. Sachant que je ne fais pas que ça, j'ai mes cours au conservatoire aussi. Où alors six à huit heures quand je n'ai rien d'autre à faire. » Satine jouait distraitement avec une de ses mèches de cheveux, peur d'effrayer le jeune homme avec ses heures de travail. Elle savait qu'elle y passait beaucoup trop de temps aux yeux de ses proches (sauf ceux de sa mère) surtout quand on y rajoute la pression d'un concert et cette envie de perfection qui l'entraine à toujours vouloir faire mieux. « Il est vrai que le piano me prend beaucoup de temps, enfin c'est surtout moi qui offre beaucoup de temps à mon piano. J'avoue que parfois j'exagère peut-être un peu » Sa dernière phrase était dite pour le rassurer, il la prendrait peut-être moins pour une folle si elle s'avouait l'être un peu aussi.

Maxim avait tout du garçon qui attire les regards des filles, Satine s'en voudrait de le faire fuir alors que c'était lui qu'il l'avait appelé pour l’interview. Pour une fois qu'elle rencontrait quelqu'un d'autre que des amis à Balt Ginny et Lucy. En plus Maxim n'était pas une compagnie trop désagréable pour les yeux, Satine devait bien se l'avouer qu'il avait du charme. Malgré sa réputation et ses compliments par-ci par là qui avait le don de rendre la jeune fille méfiante à son égard, Maxim était plutôt plaisant.

Maxim semblait un peu impressionné par le temps de travail de Satine, mais comme il l'expliquait c'était sa passion. Elle-même elle ne pouvait pas s'imaginer sans son piano, ni sans jouer pendant une journée ou alors c'était dans des cas très particuliers. Le piano c'était sa vie, la musique était à ce niveau beaucoup plus qu'une simple passion à ses yeux, c'était une partie d'elle-même à présent. Maxim se demanda alors si après tout ce temps passer devant son clavier si elle était devenue une grande virtuose et si elle se produisait souvent en concert dans le coin.

« Et bien je travaille beaucoup pour perfectionner mon jeu avec pas mal de morceau virtuose, après de là à dire que je sois une véritable virtuose cela dépend des gens je pense. Quelqu'un qui s'y connait très bien peut me trouver encore un peu faible sur certain point tout comme d'autre amateur en la matière me trouveront incroyablement doué. Tout est une question de point de vue à mon avis. » Elle lui sourit doucement, ce n'était pas qu'elle ne croyait pas en son talent de pianiste, mais elle se mettait des barres tellement hautes qu'elle en sous-estimait parfois ce don qu'elle procédait pour cet instrument. « Je joue un peu partout sinon, dans la région oui j'ai commencé ici puis doucement j'ai commencé à voyager jusqu'en Europe même quelques fois. »

Satine enchaînait les questions sans trop de mal, il fallait bien avouer que parler avec Maxim n'était pas si compliqué que cela en réalité. Ce dernier lui faisait à présent beaucoup moins peur qu'à son arrivée dans le Gordon Café. Satine n'était pas non plus totalement à l'aise face au jeune homme et ses questions, mais lui répondre était plus simple qu'elle ne l'aurait cru.

L'interview devait prendre bientôt fin puisque Maxim venait de poser son crayon en rejoignant ses mains sur leur table. Finalement ça n'avait pas été trop dure pensa Satine. Elle espérait que ses réponses allaient satisfaire le jeune homme et qu'il pourrait ainsi écrire un bon article grâce à elle.

Le jeune homme exprima le fait qu'il n'avait pas connaissances sur les voyages de Satine. Elle aurait cru qu'avec le peu de fois où elle traînait dans le quartier il l'aurait compris, mais il est vrai que Satine restait très discrète sur sa vie en général. Il la trouvait modeste, mais après tout Satine ne se voyait pas se vanter de tout ça. Après tout elle jouait de la musique ce n'était pas comme si elle sauvait des vies non plus. C'était comme ça qu'elle voyait la chose.

« Ma mère m'a beaucoup aidé aussi, elle est encore connue même si elle joue beaucoup moins » Elle le savait bien, sans sa mère elle n'aurait pas pu avoir une ascension aussi rapide pour sa carrière de pianiste, sans sa mère elle n'aurait pas commencée le piano si tôt non plus. Elle lui devait beaucoup elle le savait et c'est d'ailleurs une des raisons pour laquelle Satine l'écoute toujours ne faisait jamais d'histoire pour un oui pour un non.

Il y avait une autre question qui devait surement conclure ce petit interrogatoire, une question un peu sur l'avenir de la jeune fille puis sur les pianos qu'elle utilisait. « Je ne me suis pas vraiment posé la question » avoua-t-elle. Elle pris une légère pause pour y réfléchir glissant sa main dans ses cheveux comme si cela allait l'aider à y voir plus claire. « J'imagine que je serais une pianiste professionnelle... Dans l'absolue j'aimerais bien pouvoir jouer une de mes pièces en public quand j'écrirais des oeuvres plus élaboré qu'aujourd'hui bien entendue. » Elle lâcha un petit rire en pensant à la pile de feuille qui débordait sur son bureau ou elle avait tenté de composer quelques petites sonates.

« Sinon j'utilise plusieurs pianos, il y a le long piano à queue de la maison dans le salon pour toute la famille, ensuite j'ai mon piano droit dans ma chambre qui est à moi ainsi qu'un piano électrique transportable et surtout que je peux brancher avec un casque pour ne pas faire de bruit. Le piano électrique à ne pas confondre avec les synthétiseurs, il possède autant de gamme qu'un piano normal et est doté d'un dynamisme des touches qui fait qu'on a vraiment l'impression de tirer sur les marteaux d'un vrai piano. Les synthétiseurs sont souvent plus petits avec des touches toutes molles, leur son n'est pas le même et le touché non plus... » Elle avait parlé en mimant de jouer sur le rebord de la table pour lui expliquer, comme si ses gestes rendaient son discours plus clair. « Enfin ce n'est pas un détail très important » finit-elle par ajouter se rendant compte qu'elle en avait peut-être trop dit pour rien, elle s'arrêta alors de parler en buvant une gorgée de son café.

HS : Pas de soucis, cela ne me dérange absolument pas et tant mieux si tu étais inspirée ^^

Maxim prit alors en note tout ce qu'elle lui racontait sur les pianos. Satine se trouvait si peu claire qu'elle se demandait comme le pauvre allait pouvoir se servir de ses informations. Ses pensées sur les pianos s'emmêlaient entres elles dans sa tête et c'est bien pour cela qu'elle avait besoin de ses mains pour lui expliquer, comme si les pianos en question étaient là à disposition. C'était une manière aussi de rester calme et zen face au grand charmeur que Maxim représentait dans l'esprit de Satine. Heureusement le sujet de conversation était calmant aussi, non pas que Satine était narcissique au point de toujours vouloir parler d'elle, mais le fait de parler de musique occupait plus de place dans ses pensées que le sourire de Maxim.

L'interview prit alors fin et Maxim demanda à la rouquine si elle avait quelque chose à rajouter pour mais rien ne lui vint à l'esprit, elle secoua négativement la tête. « Tes questions ont englobé le plus important à dire je pense... Après je ne m'y connais un peu moins que toi » Avoua-t-elle dans un léger rire.

La suite Satine ne s'y attendait pas, enfin elle y avait pensé, mais elle était loin de s'imaginer que Maxim veuille passer encore plus de temps avec elle. Elle y avait songé rapidement en se disant intérieurement que cette situation n'arriverait jamais. Il y avait tellement de filles à Magnola qui lui tournait autour, des filles qui ne ressemblaient pas du tout à Satine. C'était ce qu'elle pensait, qu'elle n'avait strictement rien à voir avec son genre de fille. Déstabilisé par sa question Satine pris plus de temps que d'habitude à répondre. Les deux réponses possibles défilaient dans son esprit avec les pour et les contres de chacun. « Je.. euh » balbutia-t-elle « Non... Je n'ai rien de prévu. » Il avait aussi évoqué la question qu'elle lui avait posé plus tôt. « Ma question ... euh. Je t'avais demandé si tu pensais que ta vie aurait été différente si on ne t'avait pas inspiré à devenir journaliste je crois. Mais tu n'es pas obligé de répondre tu sais... » Elle n'était plus sûre d'elle, l'idée d'en savoir plus sur la vie personnelle de son voisin était certes très alléchante, mais devoir parler d'elle de nouveau dans un contexte hors interview ou les questions pouvaient devenir plus personnelles la freinaient un peu.

Certes il avait marqué un point, l'experte en piano c'était bien Satine, elle était donc bien placé pour rajouter quelque infos pour compléter son article, mais sur ça elle pensait avoir fait le tour rapidement. Elle n'avait pas parlé de toutes les formes de piano possible, mais de celle qu'elle utilisait. Ensuite on parlait d'elle donc si elle croyait qu'une info capitale à son parcours dans la musique devait être dites pour l'article c'était là aussi à elle de le dire, mais rien de lui vint à l'esprit. « Je n'ai rien qui me vient, mais si jamais je trouve quelque chose à rajouter plus tard je t'enverrai un mail si tu veux. »

Maxim rajouta un détail qui fit sourire Satine, elle serait la première à lire l'article, elle qui avait déjà prévu de lui demander s'il pouvait lui montrer une fois publié elle ne s'attendait pas à être la première lectrice de cet article. « La première vraiment ? Tu n'es pas obligé tu sais, je peux attendre qu'il soit publié » Peu importe quand elle le lirait, elle savait à présent qu'elle le lirait et c'était bien suffisant pour Satine qui se voyait mal fouiller les journaux de la fac à la recherche de l'article de Maxim.

Le jeune homme avait enfin répondu à la question qui brulait les lèvres de Satine un peu plus tôt dans leur interview. La réponse elle s'y attendait un peu et elle la compara avec ce qu'elle pensait de sa carrière et de comment elle en était arrivé là. Cela avait un côté rassurant de parler de ce genre de choses avec quelqu'un d'autre de la famille. Surtout que ce n'était pas le genre de sujet de conversation qu'elle pouvait avoir avec les membres de sa famille. Maxim finit sa réponse avec un sourire des plus charmeur. Comment ne pas résister ? C'était le genre de sourire qui faisait perdre les moyens des filles comme Satine, surtout quand elles n'ont aucune expérience dans le domaine des garçons. Visiblement sa gêne devait transparaitre puisque que Maxim insista une nouvelle fois sur le « si tu as quelque chose de prévu » mais il termina sa phrase en avouant qu'il aimerait bien discuter un peu plus avec elle. Maxim Daniels voulait passer un peu plus de temps avec Satine Wainwright. C'était la phrase que Satine se répétait en tête, peut être qu'à force de se le dire la phrase sonnerait moins fausse dans son esprit. Après tout pourquoi pas ?

Malgré ses envies de renouveau concernant sa vie sociale elle avait des doutes, en particulier sur Maxim. Il n'avait pas vraiment la réputation du prince charmant et Satine n'avait pas n'était pas vraiment une de ses filles qui traînaient quatre prétendant juste au-dessous de sa fenêtre. Elle ne pouvait s'empêcher de penser que tout ça pouvait cacher autre chose. Cependant, en restant bavarder avec lui elle ne lui promettait pas la lune, ce n'était pour le moment qu'une simple discussion. Il n'y avait rien à perdre à cela, alors elle essaya de prendre un ton plus calme pour lui répondre. « Non non ne t'en fais pas je n'ai rien de prévu » Bon elle aurait plus de piano à faire demain pou rattraper son retard, où elle allait devoir plancher un peu plus tard ce soir, mais tant pis.

Maxim était quelqu'un d'exigeant de son travail, du moins c'était l'impression qu'il en donnait à Satine en voulant à tout prix lui faire lire son article avant de le rendre. Ça pouvait leur faire un point commun, car Satine aussi était exigeante en matière de travail, elle cherchait toujours à atteindre cette perfection et même quand elle l'avait elle continuait de travail pour être sûre que ce ne soit pas un coup de chance. Pour elle la musique ne laissait rien passer, aucune erreur n'était possible où elle s'en voudrait beaucoup trop.

« Et bien appel moi quand tu auras fini, je le lirai avec plaisir et je te dirais ce que j'en pense ? » Cela voudrait-il dire qu'il allait peut-être se revoir après ce rendez-vous où bien Maxim lui passerai l'article par mail pour allez plus vite ? Elle se demanda alors si après leurs deuxièmes cafés Maxim voudrait toujours en savoir plus sur elle et son petit monde. Elle commanda alors la même boisson qu'à son arrivée, du sucre et de la caféine.

Maxim aborda ensuite un sujet assez délicat pour yeux de Satine, celui de sa vie sociale. C'était vrai que pour les voisins cela devait intriguer. Une jeune fille qui avait un talent fou pour le piano vivant à deux pas de chez eux, mais qui ne montrait jamais le bout de son nez. Une jeune fille qui sans s'en rendre compte continuait à cultiver le mystère autour d'elle en s'enfermant dans sa bulle. Cette bulle ils étaient peu à y accéder, il y avait naturellement la famille en premier plan, puis Lucy presque comme une soeur à présent pour elle. Il y avait ensuite les rares personnes qui arrivaient à la sortir de son monde musical comme William qu'elle côtoyait depuis qu'elle était petite ou Alana et enfin les amis de Ginny et de Balt qui la sortaient de sa bulle de temps en temps. Maxim la trouvait solitaire et il avait raison, à force de passer du temps sur son piano elle savait qu'elle se privait que quelque chose d'essentiel. Hors ce n'était pas que sa faute, sa mère la poussait aussi fortement dans cette direction et dans un sens n'avait-elle pas raison ? Tout ce que vivait Satine sa mère l'avait aussi vécus, elle savait donc mieux que personne comment arriver au sommet. Satine ne pouvait que l'écouter attentivement, suivre ses conseils. Pour elle sa mère avait raison.

Alors, quand Maxim évoqua le sujet de la sociabilité de la rouquine elle ne put s'empêcher de se sentir mal, car au fond elle aimerait pouvoir mélanger piano et vie sociale, mais se sociabiliser n'était pas si facile que ça. Elle aurait voulu sortir comme sa soeur, voir du monde, rire avec ses amis de temps en temps autour d'un verre. Elle n'y voyait pas de mal là dedans. Elle réfléchit à toutes les réponses qu'elle pouvait alors lui donner. « J'imagine qu'on a du se croiser plusieurs fois sans se prêter attention l'un à l'autre... » Cela pouvait être vrai dans le fond, glissé des doutes pouvait peut-être sauver son semblant de sociabilité. « Je passe aussi beaucoup de temps au conservatoire.» C'était vrai, elle y était souvent, jusque-là elle trouvait qu'elle se débrouillait assez bien dans ses explications. Mais les fréquentations, comment les expliquer ? Satine se mit à jouer avec ses doigts tout en cherchant ses mots. « Il est vrai que je ne sors pas énormément non plus... » Elle sentait qu'elle peinait de plus en plus. « Et puis je suis assez discrète en général... » Elle ne savait pas quoi rajouter d'autre. Il était difficile de parler de sociabilités quand soit même on solitaire.

Elle tenta alors une nouvelle approche en renvoyant les questions de l'autre côté. Avec de la chance Maxim allait répondre sans se préoccuper de sa réponse à elle et en plus on changeait de cible. « Surveillerais-tu ma maison ? » Demanda-t-elle avec un air amusé. Pour être sûre qu'il change de sujet elle ajouta « Mais toi que fais-tu de tes journées ? » Allez c'était quitte ou double.