Il arrive parfois que Andrew ne passe pas ses journées à cuisiner. Mais cela devient de plus en plus tare. Juliet lui avait fait habilement la remarque du temps où elle habitait encore ici : il semblait se jeter corps et âme dans la pâtisserie, afin de ne pas penser à quelque chose. En même temps, quand ton ex disparait dans ta propre maison, t'es pas forcément au top de la forme morale. Mais il s'était bien gardé de lui répondre. Il ne voulait pas que Lou soit au courant que l'affaire "Naya" le tourmentait encore, mais il ne pouvait s'empêcher d'imaginer mille et une autres issues possibles à la scène. Et si ça n'avait pas été chez lui, et s'il avait choisi Naya plutôt que Lou l'année dernière ... Avec des si, on mettrait Paris en bouteille. Lui, il voulait juste que la métisse réapparaisse à la surface. Même si elle revenait, fidèle à elle même, telle une fleur en pleine éclosion, sans donne aucune explication. Mais pour l'heure, elle pointait toujours chez les disparus, alors Andrew continuait à cuisiner encore et encore. Tant que tous les meubles de la maison ne seraient pas recouverts d'assiettes de cookies, cupcakes, muffins, whoopies, macarons, tartes ... Il pouvait encore s'adonner à sa passion.

Ce jour là, il avait envie de muffins aux pépites de 3 chocolats. Après avoir habilement coupé les plaques de chocolat en morceaux, devant un vieil épisode de Big Bang Theory sur son ordinateur, il sortit les autres ingrédients. Andrew faisait toujours tout à l'envers. Préparer tout ce dont il avait besoin avant d'attaquer le vif du sujet ? Ça c'était bon pour quand il cuisinait avec quelqu'un, ou donnait des cours à Heather. Là, il était seul, et faisait comme un le sentait. Plus d'une fois, il préchauffait le four après avoir préparé sa pâtisserie, attendait donc que l'appareil soit chaud avant d'enfourner ... et finissait par faire autre chose et oublier de cuire.

Ce jour là, c'était encore plus grave : les 2 oeufs et la levure manquaient à l'appel ! Dans ces cas là, il n'avait qu'une seule solution : faire appel à sa voisine-warrior Sara Van Wagner, aka sauveuse culinaire professionnelle. Il la soupçonnait parfois d'acheter de la farine en rab, connaissant bien son voisin. Il attrapa donc son téléphone, ses clés, ferma rapidement la porte et rejoignit la maison d'à côté. Il se permit de tambouriner un peu fort, Elena devait forcément travailler. Puis, le temps que Sara ouvre, il se mot dans la peau de son personnage « Sara, c'est une catastrophe internationale de la pire des pires, alerte rouge rose orange noire !! Je n'ai plus d'oeufs ni de levure, sauve moi s'il te plaît !! » Il s'agenouilla aux pieds de sa voisine surprise. Oui, ça l'amusait, de faire l'idiot. Et puis, il savait qu'il allait bientôt obtenir son dû, pas de quoi s'inquiéter.

Il ne put s'empêcher de sourire quand Sara le qualifia de gogole. Entre eux, c'était affectif. Elle était la petite naine, idiote par sa couleur de cheveux, et lui était le dernier des andouilles. Et malgré qu'elle soit la petite amie de son poto Willou, il n'allait pas arrêter de la chambrer.

« Bonjour Grace » clama-t-il à l'amie de Sara. « 2 blondes dans la même pièce, votre conversation devait voler haut dis donc ! » Il fallait bien qu'il se venge un peu de toutes les railleries que Sara avait pu lui servir. Il n'était là que depuis quelques minutes, pourtant elle avait déjà pris une certaine avance. En plus, sa remarque n'était pas anodine. Will lui avait une fois glissé que Sara tentait de faire amie amie avec Erica, aka une fille qui ne portait pas DU TOUT Andrew dans son coeur. Alors, forcément, le warrior avait envisagé de trouver désormais porte close à son garde manger. Mais pour l'instant, Sara semblait encore daigner lui parler. Toute la folie délirante d'Erica n'avait pas encore dû lui monter à la tête.

Mais Andrew cessa bien vite de penser au gros kiri, il avait désormais un problème bien plus grave sur les bras : Sara était en rupture d'oeufs de poule. « Tu me fais une blague ? C'est vraiment pas rigolo tu sais, je t'avais dit de ne pas t'inspirer de Will niveau humour, il n'est pas assez doué. » Il fronça les sourcils et scruta Sara avec de petits yeux inquisiteurs, pour déceler la supercherie. Mais la blondinette restait impassible. Grace attrapa alors le malheureux petit oeuf, pour émettre une question Ô combien blonde. « Oui oui un gâteau sans oeufs, et aussi sans farine, sans sucre, sans rien, et on le mangera avec des couverts invisibles. J'ai remarqué que Sara avait pris du poids donc je tiens à l'aider dans son régime. » Il se retint d'asséner une remarque supplémentaire à l'amie de sa voisine. La connaissant à peine, elle n'apprécierait pas forcément la moquerie, aussi gentille soit-elle. En plus, l'instant était grave. « J'avais besoin de 2 - 3 oeufs, des muffins quoi ! Je fais pas des cookies, je fais des muffins ! Du gâteau, donc des oeufs !! Je fais comment sans oeufs tu me dis ? Je ne sais pas encore ne pondre désolé, j'ai pas ça comme travaux pratiques à la fac ! » Il leva les yeux au ciel, passant ses mains dans sa touffe capillaire. Niveau mélo, il était toujours bon acteur. Néanmoins, cette fois-ci, il exagérait à peine : c'était la merde totale. « Sara je fais quoi, tu dois m'aider !! » Il se tourna à nouveau vers Grace. « Blondie n°2, je t'échange un oeuf contre des futurs muffins délicieux ? ça marche ? » Il tendit la main vers elle pour qu'elle y tape et conclut ainsi le marché équitable qu'il proposait.

Le stress était à son comble dans la petite cuisine. Andrew était implicitement devenu le cerveau de l'histoire, puisque les deux blondes étaient trop ... blondes, pour endosser ce rôle (oui il est parfois un peu macho). Pourtant, c'est Sara qui eut l'idée d'aller en acheter de nouveaux. Il faut dire que jamais Andrew n'aurait eu le courage de se porter jusqu'au magasin. Rejoindre la maison de sa voisine relevait déjà de l'exploit. « Oh oui chic vas y capitaine Sara ! Je surveille ta copine en attendant ! »

Mais quelques minutes plus tard, elle revint toute penaude dans la cuisine. Andrew s'étonna d'abord de sa rapidité à faire l'aller retour. Il la soupçonna d'être en réalité Flash Gordon, et s'apprêtait à relever son titre de "blonde" à "warrio horonaire", quand elle proposa une autre solution. Andrew comprit que l'achat de nouveaux oeufs n'étaient pas dans les cordes, mais s'abstint de toute mauvaise remarque. Il n'était pas si gogole. Mais avec ces deux regards figés sur lui, il était incapable de germer une idée novatrice de son esprit. « Vous me mettez la pression à me regarder comme ça là ! » Il leva les yeux aux ciel, les mains plaquées sur son visage en signe de désespoir, puis entama une marche des cent pas. Il les comptait, nerveusement. Au centième, il devait avoir trouvé THE IDEA, celle qui sauverait son avenir, celui des muffins et de l'estomac des filles. Et alors qu'il atteignait la centaine, son visage s'illumina plus qu'une maison drôlement décorée pour Noël. « Il est vrai que, une fois, j'ai mélangé la recette des brownies et des cookies, pour faire un brookie, comme le biscuit requière moins d'oeufs ... Mais je voulais vraiment des muffins. » Il se tourna alors vers les filles, le regard grave. « Et si je tentais des cooffins ? » Sans attendre leur réponse, il se permit d'ajouter. « Par contre, j'ai besoin de vous dans l'aventure, vous devez vous lancer là dedans avec moi. » Leur soutien moral dans sa cuisine ne serait pas de trop, lors de son invention risquée. Toujours l'oeuf à la main, il guettait leur réaction. Sans aide - et surtout sans cobaye pour goûter ensuite la mixture - il ne pourrait réussir.

Il était une fois 3 petits gâteaux qui se promenaient

Sara, Grace & Andrew.

C'était au Gogole dramaturge de prendre la décision finale. Je le dévisage, en attendant son approbation... De toute façon s'il refuse on lui fera changer d'avis! Je ne compte pas laisser passer l'occasion de manger des pâtisseries faites maison. Je me mords la lèvre et fronce les sourcils. Mon regard se fait presque suppliant - Aller Andrew on veut manger nous... Si tu nous dis non c'est toi qu'on met au four- Il nous fait remarquer qu'on lui met la pression, ça me fait sourire "T'en fais pas monsieur gâteau on ne te mangera pas nous on veut des gâteaux sans oeuf!"
Il nous fait par d'une anecdote sur le Brookie. Il me met l'eau à la bouche, si j'aurai eu cinq ans je me serais mise à baver sans la moindre gène, mais je ne contente juste d'imaginer ce que ça pouvait bien donner. "Tu nous en feras la prochaine fois?!" J'ai vraiment envie d'y goutter à son mélange insolite et qui a pourtant l'air appétissant. Il nous rappelle finalement qu'il veut vraiment c'est Muffin s, nous aussi, on les veut ses muffins et on fera tout pour les avoir, ou presque. Quand il déclare vouloir faire des coofins je ne sais pas vraiment s'il nous parle à-nous ou bien à lui-même?!... Il nous parlait bien à nous parce que maintenant il nous propose de l'accompagner dans son aventure. Sara est la première à répondre, je confirme d'un signe de tête que mon amie ne voit pas, enfin je pense qu'elle ne le voit pas puisqu'elle me demande si on y va. Comment dire non à une telle proposition, apprendre à faire des gâteaux avec le beau voisin de ma meilleure amie. "Oui! On y va... Mais à une condition on appelle ça des Muffkie!"
Sara récupère ses affaires et nous voilà armée d'un oeuf et de levure. Un gogole et deux blondes armés d'un seul oeuf et de levure pour faire des Muffkies. Je sens qu'on va bien s'amuser, mais je ne suis pas totalement convaincu que le mélange muffin cookie soit véritablement une réussite et surtout si je mets la main à la patte.

FICHE ET CODES PAR RIVENDELL

Spoiler:

La team de cuisiniers endimanchés se dirigeait donc vers la maison de warrior, pour un atelier de cuisine créative. La nouvelle recrue Grace faisait déjà des siennes, en demandant de revoir le nom de la future création. Qui était-elle pour se dresser ainsi contre lui ? Il se retint de s'offusquer cependant, son envie de pâtisserie étant plus forte que son égo (oui c'est possible). « Muffkie, Muffkie ... Va pour les Muffkies » céda-t-il, sans grande conviction. Il avait l'impression de prononcer un mot à l'envers. Pourtant, les syllabes inversées n'avaient pas plus de sens. Au moins, le mot ressemblait moins à sa précédente innovation.

Une fois chez lui, il invita les jeunes filles à entrer sans manières. Il n'était pas du genre gêné quand des gens entraient chez lui, la maison était toujours rangée et propre, grâce à la femme de ménage. Et puis, ses parents étaient trop peu présents pour avoir disposés des bibelots compromettants. « Vous pouvez faire comme chez vous, mes parents ne sont jamais là » D'un geste machinal, il indiqua le porte manteau, puis disparut dans la cuisine sans les attendre. Comme chez elles, il avait dit. D'ailleurs, son indication s'adressait surtout à Grace, Sara avait l'habitude de cette maison sans présence parentale. Tout le monde connaissait les Davies, à la tête d'un empire que Andrew reprendrait plus tard, et qui courraient le monde sans jamais voir leurs enfants. Andrew soupira, penser à ses parents ne le mettait vraiment pas en émoi. Il ne leur avait toujours pas annoncé la grande nouvelle, pour Lou et lui. Mais il doutait même que Juliet ait annoncé la sienne, alors il était encore large. Deux petits enfants d'un coup, ils seront ravis ...

« Réfléchissons un instant à ces Muffkies. Je dirais qu'ils auront l'aspect d'un cookie, mais qu'à l'intérieur ils seront moelleux, aspect gâteau, comme un muffin. Ça vous va ? » Il préchauffa le four, sortit préalablement les plaques afin de ne pas se brûler ultérieurement, puis prépara les ingrédients manquants. « Qui a l'oeuf et la levure ? Il peut être ajouté sur la table, et on va pouvoir se lancer » lança-t-il aux deux filles. Puis il attrapa le saladier et leur tendit. « Qui se charge de mélanger ? » Pour faire une bonne team, il fallait que les tâches soient bien réparties. Les laissant se décider, il attrapa le beurre, ajouta moitié de sucre semoule, moitié de sucre de canne, et commença à travailler pour obtenir un mélange homogène. « Je m'occupe de la base cookie, les filles je vous invite à faire le gâteau, mélangez farine, levure, une pincée de sel, et dans un autre saladier il faut fouetter du sucre avec l'oeuf. » Il ne se voulait pas directif, mais pour qu'un groupe fonctionne, il fallait bien un chef.

La scène présentait vraiment des allures cocasses. Ces deux filles trop bien apprêtées pour cuisiner, et tous les trois embarqués dans une aventure hors du commun, celle des Muffkies. Bien vite, il les laissa à leurs tâches respectives, pour s'occuper des cookies, d'une façon qui ne sera pas décrite ici car j'ai un peu la flemme ce soir. Cependant, vous pouvez être sûrs qu'il mélangea tous les ingrédients correctement, à la vitesse de l'éclair (sans oeuf, of course). Il s'apprêtait à couper le chocolat en morceaux, quand le cri de Blondie n°1 le fit sursauter (c'est une petite nature). Il se retourna vers elle et la vit courir vers l'évier, une scène qui le fit éclater de rire. « Ma pauvre, t'es folle, ça y est, t'as écaillé ton vernis à ongles ? Encore un peu et j'allais me couper un doigt, c'est malin » Et il s'en retourna sur sa malheureuse plaque de chocolat, qui criait à l'agonie, devant ce couteau pointu qui la torturait, la menaçant de la réduire en pépites, sans passer à l'acte. Et encore une fois, il fut interrompu dans sa tâche. Pauvre plaque de chocolat.

« font color=steelblue>Vous pouvez mélanger les deux parties ensemble. Vous ne serez pas trop de 2 blondies pour ça, surtout, on met les poudres DANS l'oeuf, en saupoudrant. » Déjà que l'opération fastidieuse menaçait de faire des grumeaux, si les filles faisaient l'inverse, ce serait encore pire. « En gros, l'une mélange et l'autre verse » Il ne préférait pas leur suggérer de faire les 2 en même temps, lui-même n'avait acquis la technique qu'après de nombreuses tentatives.

Enfin, sa plaque de chocolat était réduite en morceaux, il en versa une partie dans la base cookies, puis rejoignit les filles avec le reste. « Alors, cette pâte à muffins ? »

Andrew finissait enfin de réduire en petits morceaux le chocolat, pas trop volumineux pour qu'ils passent sans souci dans le trou de la poche à douille, les deux filles s'agitaient derrière lui, mais Andrew n'écoutait pas tellement, concentré sur son ouvrage.

Enfin, il retourna les voir ... Et découvrit la mélasse hétérogène qui gisait dans le saladier. « Ah ouais, ça donne vachement envie quand vous cuisinez les filles dis donc ... Je plains vos copains ! » lâcha-t-il en se moquant. Puis, lancé dans une nouvelle blague, il adopta un air plus grave. « Vous avez failli à votre tâche les filles, je crois qu'il ne me reste plus qu'une seule solution ... » Il ferma un instant les yeux en soupirant, comme pour signifier qu'il était désolé de ce qu'il allait suivre. Intérieurement, il était mort de rire, et espérait que les deux filles flippent un bon coup. Après tout, elles avaient saccagé sa préparation, il était en droit de se venger. Il se dirigea alors vers un placard, leur tournant le dos afin qu'elles ne voient pas ce qu'il prenait. « Je ne voulais pas en arriver là mais ... » Il se retourna enfin ... pour dévoiler un batteur électrique. « Il va falloir mélanger ça en mode bourrin » et il haussa les épaules. Le batteur, c'était bien quand il avait la flemme de cuisiner, mais comme Juliet lui répétait souvent, rien ne vaut l'huile de coude. Alors, il ramassait tout le courage qu'il pouvait trouver, et mélangeait manuellement. Mais pour réduire des grumeaux, et avec deux empotées comme Sara et Grace, le batteur était de mise. Il leur tendit le batteur ainsi que les fouets, curieux de les voir se dépêtrer. « Allez y, sauvez moi ça matelots !font> » Même si cet atelier cuisine était une catastrophe, et que ses muffkies risquaient de ne ressembler à rien, il s'amusait pas mal, et ça c'était cool.