Katarina fulminait. Hors de ses gonds, elle était incapable de se calmer. Elle allait et venait dans son bureau, seule avec ses pensées qui divaguaient. Charly lui avait glissé la confidence hier, elle serait probablement satisfaite du résultat. La jeune femme avait beau être son amie, Katarina avait vite assimilé que Charly avait une conception bien particulière de l'amitié. Parfois, ça signifie faire des coups de pute, à croire que qui aime bien châtie bien. Parfois, ça veut dire révéler le secret d'une autre amie, à savoir que celle-ci a malencontreusement flashé sur la mauvaise personne. Harrison. Jennifer, cette fille que Katarina avait fini par apprécier malgré son exubérance, avait flashé sur Harrison. Sur son mari. C'était interdit. Katarina ne savait pas d'où cette blonde venait, mais en Estonie, on apprenait les principes. Et les maris des autres, c'est un peu chasse interdite. Et en Estonie toujours, on savait comment régler ces problèmes.

Seulement, Katarina avait quitté sa campagne. Dans cette banlieue civilisée, il serait malvenu de faire payer Jennifer à mains nues, de lui brûler les cheveux et de raconter à tout le monde qu'elle était stérile (ou qu'elle avait une MST, on s'adapte). Alors, elle choisit - sans conviction - la carte de la diplomatie. Peut-être Charly avait-elle mal compris. Elle attrapa sa veste, prévint son pauvre mari innocent qu'elle s'absentait, et courut jusqu'à la collocation des filles. Et Jennifer avait intérêt d'être là, où la présomption d'innocence gracieusement accordée risquait fort de s'envoler en fumée.

Ce matin (ou plutôt début d'après-midi) là, la blondinette qui dormait tranquillement dans son lit au draps blanc ne fut, malheureusement pour elle, pas réveillée par les jolies rayons de soleil passant par les volets de la fenêtre de sa chambre mais par une furie qui tapait avec force et colère à la porte de la maison, en faisant presque trembler les murs. La veille, Jennifer s'était endormie très tard, souffrant d’insomnie, à cause d'une confidence que lui avait fait sa colocataire, Charly, en rentrant d'on ne savait où. La malicieuse garce lui avait dit qu'elle préparait une surprise à la blonde et cette dernière, toujours adoratrice de surprises, n'avait pas réussis à fermer l’œil avant trois heures du matin. Alors quand une personne osa la réveillée en plein sommeil, l’hôtesse d'accueil se renfonça au plus profond de son lit en croisant les doigts très fort pour qu'une de ses colocataires aillent répondre et que ce boucan affreux cesse enfin. Mais, au grand désarroi de Jenn, personne n'alla ouvrir à l'inconnu malpoli. Poussant un soupir, la Vanya du se rendre à l'évidence et laissa tomber sa journée dodo pour enfiler au plus vite un jean et un T-shirt et aller ouvrir la porte.

En traversant la cuisine, la blondinette croisa une Stiller tranquillement affaler sur une chaise en sirotant son café à qui elle jeta un regard surpris avec des yeux ronds comme des soucoupes et voulu demander pourquoi elle n'était pas aller ouvrir avant, mais les coups répétitifs sur cette pauvre porte innocente la coupèrent et Jennifer poussa un deuxième soupir exaspéré auquel Charly répondit par ce sourire arrogant qu'elle utilisait si souvent. Renonçant à des explications, la blonde tourna le dos à son amie et marcha rapidement jusqu’à l'entrée. Au moment même où elle posa sa main sur la poignée, Charly lui cria un "SURPRIIISE !" digne d'une fête d'anniversaire. Pourtant, la surprise n'était pas des plus joyeuses.

Sur le pas de la porte, les bras croisés, le pied tapant frénétiquement sur le sol et un regard de Serial Killeuse sur le visage attendait une trentenaire blonde et marié. La femme de Harrison. Zut ! Rien qu'a voir sa tête, Jennifer compris. Elle savait. Mais, peut-être qu'avec un peu de chance venait-elle juste crier sur Charly, et non sur Jennifer. Avec un peu de chance... La blondinette sourit légèrement et espéra de tout son coeur que son amie ne venait pas pour la raison qu'elle imaginait. "Oh ! Katarina ! Bonjour ! Un problème ?"

La paysanne sexy resta un long moment sur le parvis de la maison, à taper régulièrement et frénétiquement contre cette porte qui refusait de s'ouvrir. Elle resterait là, jusqu'à ce que son bras passe à travers s'il le fallait. Et elle ne partirait pas sans qu'on lui ait dit que ce n'était qu'un malentendu, une mascarade, et que cette putain de maison toute entière n'était pas attirée par son mari. Alana, et maintenant Jennyfer ! Heureusement qu'elle savait Tara lesbienne, et Charly pas vraiment branché par les mecs trop propres sur eux. Il restait la dernière là, celle qui avait feint d'être aveugle. Mais pour l'heure, elle s'occupait de la blonde.

Celle-ci lui ouvrit d'ailleurs enfin. Katarina la dévisagea de haut en bas. Du haut de ses low boots de quinze, elle dépassait cette fille d'une bonne tête. Pas coiffée, le visage défraichi, comment cette fille pouvait-elle prétendre à Harrison ? « Je ne sais pas, à toi de me le dire » Elle la poussa légèrement pour entrer dans la maison, et prit le soin de refermer la porte derrière elle. Le quartier tout entier n'avait pas besoin d'assister à la scène. Les propos que tiendraient l'entremetteuse ne seraient certainement pas corrects d'un bout à l'autre de la conversation, et la jeune fille préférait le moins de témoins possible. Elle soupçonnait Charly d'être quelque part dans cette maison, prête à se délecter de chaque seconde de cet épisode. Mais si tel était le prix à payer, qu'il en soit ainsi. Katarina ne laisserait pas passer un tel affront. « Tu es attirée par mon mari, Harrison Greene ? » De but en blanc. Elle croisa les bras sur sa poitrine et, le visage dur, elle se plongea dans le regard de son interlocutrice, prête à capturer la moindre de ses réactions, à déterminer si oui ou non, cette fill méritait la potence.

La Blonde détailla timidement l'autre blonde en colère. Elle faisait vraiment peur à une petite femme fragile comme Jennifer, avec ses bottes haute comme un building, elle dépassa largement l'hôtesse d'accueil qui se sentait comme une petite fille sur le point de se faire gronder par sa maman. Elle répondit fermement et froidement à la Vanya : "Je ne sais pas, à toi de me le dire" puis elle la poussa afin d'entrée dans la maison. Son geste se voulait certainement léger - enfin Jenn' l’espérait - mais la blondinette le ressentit comme l'ouragan Katrina qui entrait dans sa maison en renversant et détruisant tout sur son passage. En jetant un coup d'oeil discret par la porte ouverte de la cuisine, Jennie remarqua que Charly ne s'y trouvait plus mais que sa tasse de café reposait encore sur la table. A tout les coups, elle se planquait quelque part pour se délecter du spectacle de la dispute légendaire que cette discussion restait d'être. "Tu es attirée par mon mari, Harrison Greene ?" C'était clair, direct, et cela éclaircissait toutes les questions de la blondinette. Charly avait cafté. Il y a deux jours, la Vanya et la Stiller étaient allées au bar et avaient fait l'un de leur jeu de boisson que la brunette aimait tellement. Un peu trop "pompette", Jennifer avait lâchée par inadvertance son attirance pour le Monsieur Harrison et Charly n'avait pas hésité pour aller tout raconter à la femme de ce dernier. Jenny hésita, se tordit les doigts, tripota ses cheveux, mais surtout, faisait tout pour éviter le regard de Madame Greene. "Je... nan... enfin si... mais... je... euh... C'est pas ce que tu crois..." C'était certainement la pire phrase qu'il serait possible à quiconque de sortir en de tel circonstance mais la blondinette avait peur, elle rougissait, reculait, rêvait de s'éloigner le plus possible de cette sorcière envoûtante qui la fixait droit dans les yeux, les bras croisé, le visage trop dur. Un vrai dragon. Un dragon qui s’apprêtait à souffler son souffle brûlant dans la figure de la pauvre petite princesse blonde Jennifer.

Katarina effrayait certainement Jennifer, cette dernière rougissait, transpirait la gêne. Il fallait réfléchir à deux fois, avant de convoiter un homme marié. Kat ne savait pas ce à quoi avait pu penser cette blonde, d'ailleurs. Ce qui lui était passé par la tête, pour oser s'imaginer qu'une histoire était possible entre Harrison et elle. Est-ce que son mari l'avait encouragé sur cette voie ? Non, ce n'était pas possible. Depuis dix ans, Katarina et Harrison vivaient un amour parfait, inébranlable et inépuisable. Certes, ils traversaient une période difficile, ils voulaient tous deux un enfant qui n'arrivait pas. Mais il finirait par arriver, et dès lors tout irait mieux. Katarina ne laisserait pas cette petite blonde profiter de cette épreuve que le couple traversait. De toute façon, Harrison aimait les femmes de pouvoir. Cette Jennifer, Katarina aurait pu l'écraser comme un vulgaire moustique. Elle n'était même pas capable de soutenir son regard, elle voulait se dérober à la conversation, incapable de se battre. Elle était bien trop inintéressante pour prétendre à Harrison.

« Comment ça, pas ce que je crois ? C'est quoi alors ? » répondit-elle, d'une voix plus douce que précédemment. Elle se surprit à se calmer malgré elle. Son côté maternel et protecteur reprenait le dessus. Devant cette pauvre fille, animée de sentiments non réciproques, espérant une idylle impossible avec son mari, Katarina ressentait de la pitié. Jennifer n'était pas une menace, car jamais Harrison ne rimerait plus avec Katarina. Devant cette fille sans aucune chance, Katarina ne pouvait plus être dure et méchante. Surtout que, si elle avait le culot de répéter cette conversation, ça et là, et que l'altercation arrivait aux oreilles d'Harrison, il risquait fort de ne pas apprécier. Soyez proches de vos amis, mais encore plus de vos ennemis, Katarina l'avait vite compris, ici.

"Comment ça, pas ce que je crois ? C'est quoi alors ?" Evidemment, c'était prévisible. Jennifer savait très bien que se serait le genre de question que Katarina lui fournirait et on ne pouvait pas le lui reprocher. C'est ce que répondrait n'importe qui à la phrase si vague et si stupide qu'était "c'est pas ce que tu crois". Parce qu'en fait, la blondinette ne savait pas vraiment ce que croyait sa "rivale". Certainement que Jennifer avait l'intention de tout mettre en oeuvre pour lui voler son mari, mais pourtant c'était loin d'être le cas. Ces derniers mois, Jennifer était sortie avec des amis, avait fait de nouvelles rencontres et avait tenter tant bien que mal de sortir cet homme marié de sa tête. Elle changeait de trottoir sans la rue lorsqu'il était là, se cachait derrière un rayon dans le supermarché quand elle le croisait, enfin bref, elle faisait tout pour ne pas avoir à le voir et pour l'oublier. Mais c'était plus fort qu'elle. Quoi qu'elle fasse, elle ne pouvait se retirer ce monsieur Greene de la tête. Pourtant, ça faisait très longtemps qu'elle le connaissait, beaucoup trop longtemps pour que ce soit un simple coup de coeur. Près d'un an. C'était beaucoup beaucoup trop. Et La blondinette comprenait la colère de sa nouvelle ancienne amie. "Je... Je n'ai pas l'intention de te piquer ton mari. Crois-moi... Vous êtes marié, je le sais et je..." La voix de la sensible trentenaire tremblait. Elle n'avait pas peur mais elle était... mi-vexée mi-triste. La Vanya n'en pouvait plus, elle tombait rarement amoureuse, et quand c'était le cas, c'était toujours de la mauvaise personne. Ne pouvait-elle pas être comme tout le monde, tombée amoureuse, avoir quelques jours de bonheur puis une semaine de glace et de film triste. Et ça en boucle jusqu'à ce qu'elle se fiance, ait des enfants et meurt ou divorce. "Je n'ai jamais voulu nuire à ton couple. Juré."

La croire, là était le problème justement. Katarina n'arrivait pas à décider si elle le pouvait ou non. Cette femme avait convoité son mari. Même si elle ne représentait pas une menace, comme elle l'affirmait, Katarina ne pouvait pas passer outre et oublier l'incident. Il y avait un problème, et le jeter aux oubliettes ne le résoudrait pas. Jennifer serait toujours attirée par son mari, qu'elle tente un jour ou non. En fait, l'Estonienne réalisait que la haine n'était pas le seul sentiment qui l'animait. En bonne entremetteuse, elle était désolée, pour Jennifer. Cette pauvre fille ne trouvait pas chaussure à son pied, ou alors quand elle trouvait, ladite chaussure était déjà portée. Mais lui chercher un homme avec comme critère "comme Harrison", elle n'était pas sûr d'en être capable. Et confier Jennifer à son mari, c'était No Way. Pourtant, la seule solution était que cette blonde passe à autre chose.

« Si tu ne voulais pas nuire à mon couple, il ne fallait pas t'enticher de mon mari. Il y a plein de célibataires dans ce quartier, il est marié, je te défends d'approcher. » dit-elle en levant le doigt, son regard menaçant la fusillant des yeux. En toute sincérité, Katarina aurait pu la tuer du regard, sur place. Elle avait tenté de se calmer en silence, mais Jennifer avait finalement renchéri, et sa colère avait pris le dessus. L’Estonienne avait toujours eu du mal à se contrôler. Alors quand il s'agissait de son mari, c'était peine perdue. « Il est au courant, Harrison, qu'il t'attire ? »

L'ambiance était mortellement tendue. Quelque part derrière une porte, Charly devait bien s'amuser face à cette scène de crêpage de chignon. Surtout sachant que ces deux blondes se "tapaient dessus" pour un homme... La blonde sexy V.S la blonde mignonne. Katarina voulait conserver son couple, ça, la blondinette le comprenait parfaitement, c'était tout à fait normal. Jennifer était tombée sur le mauvais homme. Ou plutôt, sur la mauvaise femme étant donné que son problème venait de la femme de l'homme qu'elle aimait. "Si tu ne voulais pas nuire à mon couple, il ne fallait pas t'enticher de mon mari. Il y a plein de célibataires dans ce quartier, il est marié, je te défends d'approcher.". La blonde s'enfouit la tête dans les mains de honte en gémissant, gênée. Elle se sentait tellement stupide à chaque fois qu'elle devait parler de son attirance à quelqu'un, même sans avoir à prononcer le nom de son attirance en question.

"Il est au courant, Harrison, qu'il t'attire ?" Jennifer releva précipitamment la tête et ouvrit de grands yeux étonnés "Naaaaan ! Evidemment que non ! Comment veux-tu que j'annonce une chose pareil à un homme marié ?! Qui plus ait, marié avec une de mes... amies ?" Elle buta sur le mot "amie". La Vanya et la Greene avait commencé sur de bonnes mauvaises bases, et au moment où elles avaient commencé à se rapprocher étaient arrivé cette garce de Charly qui avait entraîné le cyclone Katarina. Alors, à présent, la blondinette ne savait plus vraiment si le qualificatif "amie" était encore de rigueur entre elles.

Amie ? Le mot sonnait faux, dans la bouche de Jennifer. Une amie ne fantasme pas sur la mari d'une autre, une amie ne s'éprend pas du mari d'une autre. A la limite, une mari juge plaisant, le mari de son amie. Mais elle ne fait rien de plus. Et surtout, elle n'en parle pas à ses autres amies. Car avoir des vues sur un homme pris par une amie, c'est passible de peine de mort, dans le code. Jennifer avait joué sans se soucier des conventions, elle devait payer. Katarina n'accepterait pas d'être le dindon de la farce, et sûrement pas au profit de cette petite poule.

« Alors c'était quoi, ton plan, mon amie ? » Le mot grinçait, en traversant ses lèvres. Non, Jennifer n'était pas son amie. Dès le début, Katarina l'avait jugée bizarre, toujours à rire ou à faire l'idiote. Jennifer n'avait aucune convenance, aucune tenue. Pour l'Estonienne, cette fille était elle-même la cause de son célibat. Une fille qui ne ressemble pas à une véritable femme, qui n'a aucun charme et qui joue à l'enfant, aucun homme n'en veut. Pire, avec Jennifer à son bras, aucun homme ne pourrait être fier, se savoir envié. Elle avait passé les trente ans, pourtant elle trébuchait encore dans la rue, elle se faisait remarquer en criant ou rigolant, elle s'extasiait beaucoup trop devant les pâtisseries. Vous imaginez cette fille, mère de famille ? Jennifer n'était pas faite pour de grands hommes, elle n'était pas pour Harrison. Alors oui, peut-être que la colère de Katarina alimentait cette méchanceté qui grandissait à l'intérieur d'elle même. Peut-être que ces critiques qu'elle gardait pour elle étaient exagérées, injustifiées. Qu'importe, elle serait prête à tout, pour éliminer cette menace. « Et n'ose pas me dire que tu allais l'oublier comme une pauvre petite fille. Tu en as parlé à Charly, on ne parle pas de ça quand on prévoit de passer à autre chose ! Alors je répète ma question, quel était ton plan, afin de voler mon mari ? » bras croisés sur la poitrine, Katarina se retenait de la gifler. Car c'était ainsi, qu'on réglait ça, dans son village. La loi du plus fort, Katarina fut formée dès son plus jeune âge. Jennifer s'en prenait vraiment vraiment à la mauvaise épouse.

"Alors c'était quoi, ton plan, mon amie ?". La jeune femme insista sur le mot "amie". Il était faux, pas réel, sarcastique. Elle ne la considérait plus comme une amie, elle la considérait comme une pétasse voleuse de mari. Enfin, amatrice voleuse de mari. Mais Jennifer n'était pas comme ça. La blondinette bredouilla "Je...". Elle ne voudrait jamais cassé un couple, brisé un cœur. C'était un mariage, un engagement, une vie de couple, ce n'était pas quelque chose à prendre à la légère. Ne fait pas à autrui ce que tu ne voudrait pas que l'on te fasses, right ? Alors à moins que la blondinette souhaite qu'une autre blonde viennent casser son futur couple - pour le moment imaginaire - elle n'avait pas le droit de briser celui d'une autre. Kat' avait trouvé son homme, et celui-ci était Harrison, alors, cela voulait dire que le "grand amour" de Jenn n'était pas le monsieur Greene et qu'il traînait quelque part. Dans un grand château avec une énorme bibliothèque et, qui sait, peut-être une piscine, de préférence. Ce serait vachement cool, non ? "Et n'oses pas me dire que tu allais l'oublier comme une pauvre petite fille. Tu en as parlé à Charly, on ne parle pas de ça quand on prévoit de passer à autre chose ! Alors je répète ma question, quel était ton plan, afin de voler mon mari ?". Bon, Katarina était vraiment persuadée que la Vanya avait l'intention de lui piquer son mari, ça c'était sûr. La blondinette savait bien que Madame Greene était du genre parano, protectrice et tout ces trucs d’Européenne guindée mais, à ce point, quand même... Est-ce que l'hôtesse d’accueil avait une tête de pétasse casseuse de couple ? C'était quand même assez vexant... Mais ce n'était pas le cas. En tout cas, bien que Jenn' en était déjà certaine, Kat' venait de confirmer que la cafteuse n'était autre que cette garce de Stiller. "Un plan ? Mais je n'ai aucun plan ! Je t'ai dis que je ne voulais pas interférer dans ta vie de couple. Si... Si j'en ai parler à Charly c'est parce que j'était bourrée ! Tu la connais non ? Les jeux d'alcool ça a toujours été sa technique pour extorquée le plus secret de tes secrets... Tu le sais non ?" Cette dernière phrase, Jennie l'avait prononcé d'une toute petite voix, comme si elle avait peur que Kat' soit une des personnes que Charly avait mené par le bout du nez et qui la prenait pour une sainte. Mais bon, Katarina n'était ce genre de femme à se faire contrôlée, c'était plutôt elle la meneuse dans toutes les histoires...

Katarina pouffa, quand Jennifer fit une description bien sombre de leur amie commune. Bien sûr, l'Estonienne connaissait le penchant de Charly pour les coups de garde, les rumeurs, les secrets en tout genre. Elle menait bien des gens à la baguette ainsi. Mais pas Katarina. La jeune femme espérait que leur relation avait dépassé ce stade. Selon elle, si Charly avait confié ce souci, c'était parce qu'elle jugeait Jennifer comme une certaine menace. Jamais elle n'aurait révélé le pot aux roses simplement pour tourmenter Katarina et lui faire du tort. Du moins, l'entremetteuse l'espérait. Pourtant, à voir cette minuscule blonde recroquevillée sur elle même, presque honteuse de ses sentiments, impossible de la considérer comme une menace potentielle pour son mariage. Harrison n'était même pas au courant, à croire que Jenn vivait dans le silence, seule, avec ses sentiments.

« Et pourquoi me l'a-t-elle raconté, alors ? Pour qu'elle passe pour une idiote maintenant ? Je ne peux pas y croire » Elle secoua la tête et leva les yeux au ciel, tant cette suggestion n'était pas possible. Charly ne se serait pas grillée si facilement. « Jennifer, c'est simplement, à partir de maintenant, je ne veux plus te voir aux côtés de mon mari, de près ou de loin, même dans un lieu publique. » Une menace qui pourrait être une promenade de santé, ou non. Même si Jenn s'était écrasée depuis le début face à sa concurrente, Katarina appréhendait encore le moment où elle finirait par se dresser devant elle, et à refuser cet ultimatum. Et si Harrison en avait vent ensuite, il n'apprécierait sûrement pas.

A présent, Katarina la menaçait. Elle voulait conserver son mari et son petit couple heureux, c'était normal, mais en venir à ce genre de manière, c'était peut-être un peu trop, non ? Jennifer n'avait jamais été une réelle ennemie pour quiconque, jamais ! On ne l'avait jamais réellement menacer et elle n'avait jamais réellement causer de tord à personne, par directement en tout cas et elle ne savait que répondre à ce genre de paroles. La rébellion n'était pas son fort, elle n'aurait pas été crédible, mais bien qu'elle soit du genre fragile, elle n'aimait pas s'écraser devant les gens. Pourtant c'est ce qu'elle fit. Parce qu'elle comprenait la jeune femme et qu'on pouvait prendre cette menace prononcer par la mariée pour un genre de compliment. Après tout, pour avoir recourt à ceci, il fallait croire en un réel problème non ? Ce qui voulait dire que la Greene pensait que la jeune femme blonde face à elle pourrait finir avec son mari, hein ? Pourtant cela ne lui faisait rien, elle ne ressentait rien au fait de penser que quelqu'un, et pas n'importe qui : sa femme, croyait que la blondinette pourrait être la cause d'un futur divorce ne lui faisait absolument pas du bien, au contraire, elle se sentait mal et culpabilisait même. "Je ne sais pas du tout pourquoi elle a fait ça ! Parce qu'elle est Charly, tout simplement, non ? Un crêpage de chignon entre une femme marié et une femme amoureuse du mari de celle-ci, c'est plutôt distractif pour elle...!"

Une petite voix dans le cerveau de Katarina lui soufflait qu'elle exagérait, que les bornes étaient dépassées et que le meilleur comportement à adopter serait certainement la fuite. Mais Katarina avait toujours agi ainsi, excessive, et se calmer pour dialoguer avec sagesse n'entrait pas dans ses options. Pourtant, elle choisit d'écouter Jennifer et ses éventuelles excuses, au cas où, sait-on jamais. Après tout, elle restait raisonnable : un esclandre la desservirait et elle passerait pour la folle de l'histoire. Les bras croisés sur sa poitrine, le regard dur, elle scrutait la blonde du regard, prête à la désintégrer du retard. Et effectivement, l'ébauche d'excuse que servit Jenn ne lui convint pas réellement. « Charly est ton amie et colocataire, et c'est ainsi que tu parles d'elle ? Quelle drôle de notion tu as de l'amitié !! Et tu as bien peu d'estime pour ton amie !! » Au fond, Katarina était surtout choquée, la bouche légèrement ouverte, elle regardait cette fille qui disait du mal d'une personne qu'elle portait logiquement dans son coeur. « Je ne sais pas si tu te joues de Charly, et donc tu fais semblant de l'apprécier, ou si tu te joues de moi, et donc rejettes la faute sur elle pour mettre fin à la conversation » Elle était perdue devant cette fille si perturbante, alors elle choisit de lui exposer son point de vue. La franchise, avant toute chose, toujours.