Ed & Evane.

De l'aspirine. Oui c'était ce dont elle avait le plus besoin à ce moment précis. Ouvrant doucement les yeux, elle se rendit compte qu'elle ne se trouvait en aucun cas dans sa chambre. La lumière du jour la fit aussitôt refermer les paupières. Evane cacha son visage en mettant la couette par dessus. Mais quelle heure était-il ? Et la bonne question était de savoir ce qu'elle faisait chez lui, dans son lit. Sa mémoire lui faisait légèrement défaut. La Damenez se souvenait du bar dans lequel elle avait passé sa soirée et du message qu'elle lui avait envoyé. Et puis après plus rien. Enfin si, la brune se rappelait qu'elle avait bu pas mal de margarita. Du moins assez pour se trouver dans un état pareil ce matin. En même temps, elle en avait bien besoin. Trop de mauvaises nouvelles ces temps-ci, à commencer par son problème de voix. D'ailleurs ce matin, sa gorge l'irritait plus que jamais. Depuis son accident du quatre juillet, elle passait son temps à trouver un moyen pour soigner ses cordes vocales. Les médecins voulaient attendre, espérant que son traitement prendrait effet avant de parler d'une opération. Il fallait donc que la Damenez se montre patiente. La deuxième mauvaise nouvelle était qu'Annie attend un enfant. Et pas de n'importe qui.. Evane intériorisait tout et forcément, elle pensa qu'aller boire un verre ne pourrait que la détendre. Sauf qu'elle n'en but pas qu'un. Elle les enchaîna comme du petit lait et au final, elle se retrouva dans un sale état.

Heureusement, elle n'était pas nauséeuse. Cela lui éviterait ainsi de partir en courant vomir dans ses toilettes et après recevoir les moqueries de Sheirman. La situation dans laquelle l'espagnole se trouvait été déjà assez humiliante comme ça. Mais après quelques minutes, elle finit par se tourner vers le garçon. Encore endormi, la brune se blottit contre lui. Evane posa son regard sur lui quelques instants avant de se rendormir dans ses bras.

Environ une heure plus tard, la jeune femme rouvrit les yeux. Lorsqu'elle leva la tête, Evane constata qu'Ed était déjà réveillé. « Bonjour.. » Souffla-t-elle avant de s'écarter légèrement pour reprendre sa place initiale. « Dis t'aurais pas de l'aspirine par hasard ? » A cet instant c'était sa priorité. Edmond partit en chercher et à son retour elle le remercia, prenant deux comprimés, accompagnés d'un verre d'eau. Evane posa ensuite le verre sur la table de nuit et reposa son regard sur le jeune homme. « Désolé pour hier soir.. »

Ed & Evane.

Sans se faire attendre, Evane lui demanda s'il n'avait pas d'aspirines. La lumière du jour lui brûlait encore les yeux et elle avait l'impression que tout un musical raisonnait dans sa tête. C'était horrible. Elle avait vraiment hâte que la gueule de bois passe. Ed ne tarda pas à lui rapporter les médicaments et elle les prit aussitôt. La Damenez resta silencieuse quelques secondes pour finalement s'excuser auprès de lui. Ce n'était pas son genre de se retrouver dans une telle situation et maintenant elle s'en voulait. Evane se sentait stupide. Elle avait beau savoir que l'alcool ne résoudrait pas ses problèmes, il avait tout de même fallu qu'elle s'embarque là-dedans. Dans un sens, ce n'était pas plus mal qu'elle ait prévenu Edmond. Au moins, la brune se retrouvait dans sa chambre et pas n'importe où et surtout avec n'importe qui. N'ayant aucun souvenir de cette soirée, un type quelconque aurait très bien pu la ramener chez lui sans qu'elle ne le rejette. Evane essayait de se remémorer ce qu'elle avait fait dans ce bar, mais rien. C'était le trou noir.

Apparemment il n'avait pas l'air de lui en vouloir. Elle lui sourit timidement, espérant qu'au fond il ne lui dise pas ça juste pour la rassurer. Evane n'avait pas envie de lui causer du tord et surtout être un poids pour Edmond. Elle ne lui avait toujours pas donnée de réponses face à sa déclaration qui remonte à quelques mois maintenant. L'espagnole ne voulait donc pas abuser de lui et qu'il pense qu'elle se sert de lui uniquement lorsqu'elle a un problème. « Merci en tout cas d'avoir été là.. » Elle reprit ensuite son verre et but une nouvelle gorgée. Elle se sentait barbouillée et n'osait pas bouger du lit de peur d'avoir le tournis.

Ed proposa alors d'apporter le petit-déjeuner dans la chambre. Sur le coup, la belle n'avait pas tellement faim, mais elle savait qu'il fallait qu'elle se remplisse un peu l'estomac. La brune n'avait rien avalée depuis hier matin. Elle avait pris son petit-déjeuner, puis était reparti ensuite se coucher jusqu'en fin d'après-midi. Elle déprimait et il n'y avait rien à faire. Elle passait ses journées dans son lit. Son quotidien ? Dormir et regarder la télé. Elle n'avait plus envie de rien faire. Evane attendait simplement que tout redevienne comme avant, sans lever le petit doigt. « C'est parfait, merci. » Finit-elle par dire plus par politesse qu'autre chose. Peut-être que l’appétit viendrait en mangeant après tout. Edmond sortit de la pièce, laissant la jeune femme seule quelques instants. Elle se releva légèrement et attrapa son sac qui traînait sur le sol. Heureusement son téléphone était encore là. Et forcément en le déverrouillant, elle constata que sa mère avait cherchée à la joindre à plusieurs reprises. Evane se contenta alors de lui envoyer un simple sms, lui disant de ne pas s'inquiéter et qu'elle revenait dans la journée. Elle ne voulait pas lui donner plus d'explications. Ne cherchant pas à regarder ses autres messages, la Damenez posa son téléphone sur la table de nuit et se rallongea.