Vivement que tout ceci ce termine. Elle se regardait devant le miroir, prenant une grande inspiration. Oui Evane était contente de le retrouver ce soir, mais pas dans ces circonstances.. Qu'est-ce qu'il lui avait pris d'avoir cédé ce dîner à Esperanza ? Elle sentait déjà venir les questions douteuses et les anecdotes embarrassantes, malgré que la mama lui avait promis qu'elle n'en ferait rien. Mais la connaissant, la brune était sûre de ne pas y échapper. Pauvre Edmond.. Il ne savait pas dans quoi il s'était embarqué en acceptant ce repas. D'un côté, elle aurait préféré qu'il décline l'offre, cela aurait été plus simple.

Evane sortit de ses pensées en entendant la sonnette retentir. Esperanza hurla en espagnole, demandant à sa fille d'aller ouvrir. La Damenez descendit, remarquant que la mama était encore dans la cuisine. Elle y était depuis des heures, à croire qu'elle leur cuisinait un festin de rois. Evane appréciait le geste, bien que ce n'était pas la peine qu'Espe se donne tant de mal. La jeune femme aurait bien voulu mettre la main à la pâte, mais elle aurait plus dérangée sa mère qu'autre chose. La cuisine se serait retrouvée sans dessus dessous et il n'aurait pas fallu bien longtemps avant que la mama ne fasse une crise. Evane évitait toujours de la déranger lorsqu'elle préparait à manger parce que c'était son domaine, pas le sien. Malheureusement, la fille n'avait pas hérité des bons gênes de la mère. La brunette s'était donc contenté de dresser la table. Ça au moins, c'était à sa portée. Mais bref, une fois en bas, Evane ouvrit sans attendre à son invité. Ils ne s'étaient pas revus depuis la déclaration du garçon dans le parc. La belle avait été surprise de ce qu'il avait manigancé pour lui montrer à quel point il tenait à elle. La Damenez se sentait encore coupable de la réaction qu'elle avait eu, mais sur le moment, elle n'avait pas vraiment su quoi dire ou faire. Elle avait besoin de temps. Mais Evane savait qu'elle ne pourrait pas le faire attendre éternellement. Ce dîner était donc un moyen pour en quelque sorte se faire pardonner de sa maladresse.

Elle ouvrit la porte et afficha un sourire en le voyant. « Bonsoir.. » Elle s'approcha pour lui faire la bise et le laissa ensuite entrer. Evane referma la porte derrière eux et l'entraîna avec elle dans le salon. « Ma mère ne devrait pas tarder, elle est dans la cuisine. » Dit-elle en s'asseyant sur le canapé, l'invitant à se joindre à elle. « Merci d'être venu en tout cas.. » Elle lui sourit légèrement. « Je suis contente de te revoir. »

Une autre belle journée était en vue, mais surtout une merveilleuse occasion de ne pas être obliger de faire à manger pour Elias et compagnie. Et oui, car j’étais invité à diner chez les Damenez ce soir. L’autre jour, Evane m’avait appelé pour me demander si cela m’intéresserait. Évidemment, je lui ai répondu que cela me ferait plaisir. En plus, elle m’a aussi mentionné que cela était une idée de sa mère. En fait, je crois que c’est plutôt de bonne augure, car pour que ce soit son idée il a forcément fallu qu’Evane lui parle de moi. Cette fameuse soirée me rendait fébrile, car nous ne nous étions pas revu depuis le soir au parc. J’étais impatient de la revoir, de passer du bon temps et voir comment les choses allaient se dérouler. J’allais tout simplement laisser aller les choses comme elles viendraient. Je devais donc me préparer et faire une petite commission avant de me rendre chez eux.
 
Donc, après avoir terminé de déjeuner, je partis dans la salle de bain faire ma toilette. J’allai ensuite dans ma chambre pour choisir les vêtements. C’est toujours le bout compliqué. Après mûre réflexion, je décidai d’opter pour un pantalon noir chic accompagné d’une chemise. Cependant, j’allais les porter de façon décontractée pour ne pas trop faire sérieux. Après tout ce n’est pas un entrevue d’embauche non plus, quoi que… peut-être, ou pas. J’étais prêt à partir, il ne me restait plus qu’à aller faire ma petite emplette et ensuite direction Damenez. Je dis donc salut à mes très chers colocataires et fila.
 
[…]
 
Une fois rendu au numéro 27, je pris mes petites surprises et me dirigea vers la porte. Je sonnai et j’attendis que l’on vienne m’ouvrir. La porte s’ouvrit et j’aperçue la belle et jeune Damenez avec son sourire ravissant.
 
" Bonsoir.. "
 
" Bonsoir! " Lui dis-je en lui faisant la bise à mon tour.
 
Elle referma ensuite la porte pour me diriger vers le salon.
 
" Ma mère ne devrait pas tarder, elle est dans la cuisine. "
 
" C’est parfait. D’ailleurs, je lui ai apporté un petit quelque chose pour la remercier de l’invitation. C’est un petit bouquet de fleurs tout simple. Un arrangement avec trois roses blanches. " Lui dis-je en déposant le bouquet sur la petite table.
 
Des fleurs, c’est un merveilleux passe-partout quand on ne sait pas trop quoi acheter pour une mère. Une femme qui n’aime pas les fleurs c’est presque impossible et en plus après ça, elles nous apprécient à coup sûr. Je m’assis ensuite sur le canapé au côté d’Evane.
 
" Quand à celui-ci, c’est pour toi. C’est une orchidée. Je la trouvais jolie et je ne voulais pas que tu sois jalouse de ta mère. " Lui dis-je en rigolant.
 
" Merci d'être venu en tout cas.. "

" Je suis contente de te revoir. "
 
" Tout le plaisir est pour moi voyons. Et en plus c’est plutôt difficile de te refuser quelque chose. Ton charme doit surement y être pour quelque chose. " Lui dis-je en souriant. " Moi aussi je suis très heureux de te revoir ma chère. " Je lui pris ensuite la main et lui souris.

Il faut dire qu'elle stressait un peu. Elle tentait de ne rien laisser paraître, mais elle bouillonnait de l'intérieur. Il n'y avait pas de quoi, mais c'était plus fort qu'elle. La brune avait peur que ce dîner tourne au cauchemar. Sa mère lui avait promis de ne rien faire qui pourrait la gêner, mais avec la mama il ne fallait jamais être sûr de rien. Lorsque la sonnerie retentit, Evane se dépêcha de descendre pour aller lui ouvrir. Sa mère était encore dans la cuisine, ce qui leur laissait l'occasion de discuter quelques instants. Edmond entra et ils regagnèrent le salon. Il avait apparemment apporter des fleurs pour Esperanza. « Je suis sûre que ça lui fera très plaisir. » Commenta-t-elle, touchée par cette délicate attention. Il lui offrit à son tour une orchidée. Elle était vraiment jolie. Bien que la Damenez ne tenait pas particulièrement aux fleurs comme les autres filles, il fallait avouer que celle-ci était à son goût. Il pouvait être sûr qu'elle tâcherait d'en prendre soin et qu'elle ne la laisserait pas mourir dans un coin comme toutes les autres. « Merci elle est superbe ! Mais il ne fallait pas tu sais. » Elle l'embrassa sur la joue et se leva par la suite pour la pauser le buffet du salon. L'espagnole revint ensuite sur ses pas et s'assit de nouveau à ses côtés. La belle lui avoua qu'elle était contente de le revoir. Elle ne savait pas trop comment s'y prendre pour éviter le sujet du parc. Elle n'avait pas envie d'en parler maintenant. Surtout si sa mère devait arriver à tout moment.

Ed passa sa main dans la sienne et la jeune femme entremêla ses doigts aux siens. Elle voulu reprendre la parole, mais la mama fit interruption. Ils se saluèrent et Espé se joint à eux. « Tu as fini ? » Lui demanda-t-elle en faisant bien évidemment référence à la cuisine. Elle avait passé tellement de temps à l'intérieur qu'Evane se demandait ce qu'elle avait bien pu leur préparer. En tout cas, ça sentait bon. La jeune femme se leva. « Bon je sers l'apéritif. Vous voulez boire quoi ? » La Damenez attrapa trois verres dans le buffet et attendit une réponse des deux. Sentant son portable vibrer, elle le sortit de sa poche. C'était un message de Heath. Dos à eux, elle en profita pour le lire, mais ne préféra pas y répondre. Elle rangea son téléphone pour se re concentrer sur la soirée. Il fallait qu'elle le chasse de son esprit, alors il n'était pas question de passer la soirée pendue à son mobile. Surtout qu'Ed était là. La jeune femme revint vers la mama et le garçon, les verres en mains. Elle les déposa sur la table basse. Evane servit les apéritifs et donna ensuite les boissons à chacun.

La soirée n’en était qu’à son début. Malgré cela, j’étais déjà comblé par celle-ci. Mes émotions commençaient déjà à faire surface, mais je devais absolument me contrôler. Après ce qui était arrivé au parc, je ne dirais pas que c’était compliqué, mais plutôt que c’était un peu différent. Il y avait un petit je-ne-sais-quoi dans l’air. Mais bon, c’est un peu normal je crois, si j’essaie de me mettre dans la peau d’Evane un instant, je peux comprendre que cela soit stressant ou compliqué ou bien même difficile. Dans le fond, les choses ne seraient probablement plus jamais pareilles comme avant, alors il serait absolument normal d’avoir besoin de temps pour digérer tout cela. C’est pour ça que je ne voulais pas lui mettre de pression ce soir et ne pas aborder ce sujet avant que ce soit elle qui m’en parle. Comme cela, je serais sûr qu’elle serait prête à en parler si c’était elle qui m’en parlait.

Enfin, une fois entré, on s’est dirigé au salon et je lui ai montré le bouquet que j’avais apporté pour sa mère. Elle sembla touchée que j’aie pensé à cette petite attention.

" Je suis sûre que ça lui fera très plaisir. " Me dit-elle.

" Je l’espère bien. Il ne faudrait pas qu’elle me déteste dès le premier soir! " Lui dis-je en rigolant.

Immédiatement après, je lui montrai celle que j’avais également acheté pour elle. Je l’avais trouvé splendide et je n’avais pas pu résister de lui offrir.

" Merci elle est superbe ! Mais il ne fallait pas tu sais. "

" Mais de rien. Ce n’est vraiment pas grand-chose après tout. Et je sais que je n’étais pas obligé, mais quand je t’offre quelque chose c’est simplement parce que j’en ai envie. Je n’aime pas trop attendre des fêtes ou des occasions spéciales pour dire aux personnes que je les apprécie et que je tiens à eux. "

C’est vrai, je trouve que l’on ne dit pas assez souvent aux personnes proches de nous qu’on les apprécie et que nous les aimons. Et parfois, malheureusement, il arrive des tragédies et il est trop tard pour leur dire. Je m’organise donc le plus possible pour que cela ne m’arrive jamais. J’aurais trop de mal à vivre avec cela sur la conscience. Je profite donc de chaque moment pour leur dire, leur montrer et surtout leur prouver que je les aime.

Evane posa ensuite un geste qui allait faire toute ma soirée. Ça y est, je n’arriverais plus à me décoller ce sourire de mon visage du reste de la soirée. Elle m’embrassa sur la joue pour me remercier et alla poser la plante sur le buffet du salon. Je me sentais presque comme quand j’étais à la petite école et qu’une fille nous prenait la main.

Elle m’avoua peu après qu’elle était contente de me revoir et c’était réciproque. Je lui pris la main et elle entrelaça ses doigts aux miens. Que pouvais-je demander de mieux? J’étais tellement bien avec elle.

C’est à ce moment que la mère d’Evane arriva.

"Bonjour. Je suppose que tu es Edmond. Je suis enchantée de te rencontrer."

Je lâchai donc la main d’Evane et me leva pour la saluer.

" Bonjour. Oui c’est effectivement moi Edmond. J’imagine que vous êtes donc Esperanza. Tout le plaisir est pour moi. "

Celle-ci voulant ensuite que l’on passe à la cuisine me dit en me faisant un signe de main :

"Entre, n'hésite pas."

Ce que je fis sans attendre. Je pris donc le bouquet et l’emportai avec moi. Rendu dans la cuisine, je lui offris.

" Tenez, je vous ai apporté un bouquet pour vous remercier de l’invitation pour la soirée. J’espère qu’il vous plaira. "

Pendant que nous faisions connaissance, Evane se leva et se dirigea vers la cuisine en nous demandant :

" Bon je sers l'apéritif. Vous voulez boire quoi ? "

" Je ne suis pas difficile, sers-moi ce que tu veux. Surprend moi! " Lui dis-je en lui faisant un sourire.

En tout cas une chose était certaine, c’était que nous aurions droit à un délicieux repas car l’odeur était sublime. Je me retournai ensuite vers Esperanza de nouveau.

" J’espère que vous ne vous êtes pas donné trop de mal pour le repas tout de même? "

« Je l’espère bien. Il ne faudrait pas qu’elle me déteste dès le premier soir! » Elle le regarda amusée, sachant d'avance que la mama ne pourrait pas le détester. Surtout maintenant qu'il venait de lui apporter ce joli bouquet. Certains pourrait penser qu'il avait eu cette attention juste pour rentrer dans les bonnes grâces d'Espé, mais au fond Evane savait que ce n'était pas -du moins- uniquement pour ça. La brune fut également touchée lorsqu'il lui offrit l'orchidée. Elle le remercia et partit ensuite placer la fleur sur le buffet du salon.

Vint l'heure des présentations. La belle les regarda faire sans rien dire. Et comme elle s'y attendait, Esperanza apprécia le geste d'Edmond. Elle s’éclipsa quelques secondes pour préparer le bouquet et le mettre en suivant sur la table où ils dîneraient. L'attendant sur le canapé, Evane la regardait faire. Et lorsqu'elle revint auprès d'eux, l'espagnole se décida à servir l'apéritif. Elle leva ses fesses du canapé et partit prendre les verres. Un muscat pour la mama et de la sangria pour eux deux. Evane revint avec son plateau et tendit à chacun sa boisson. Pour l'instant tout ce passait bien. Ils parlaient du menu de la soirée et pour ça, elle faisait confiance à sa mère. Elle se doutait que ce qu'ils auraient dans l'assiette ne pourrait être que bon. Espé partit en cuisine prendre ce qu'elle avait préparait pour l'apéritif. Evane la regarda partir du coin de l'oeil. Elle sentait la mama bien excitée. Encore plus qu'Evane ne devrait l'être d'ailleurs. La brunette se doutait donc qu'elle aurait droit aux commentaires en tout genre et s'attendait donc au pire. Esperanza jouant les cougars ces derniers temps -oui je fais bien entendu référence au speed dating- il se pourrait bien que le brun soit à son goût. Evane rit intérieurement à cette pensée. Au lieu de finir avec la fille, il allait partir avec la mère.. Mais Espé la fit sortir de ses idées saugrenues lorsqu'elle revint avec son plateau. Il ne contenait que des bonnes choses. Voyant ensuite sa mère lever son verre, Evane en fit de même. « Oui, à ce repas. » Elle sourit et trinqua avec les deux avant de boire une gorgée de sa sangria. Elle reposa ensuite son verre et s'attaqua aux amuses-bouches. Evane incita le garçon à en faire de même. Pas la peine de faire des manières devant Espé, surtout qu'elle se vexerait s'il ne touchait pas à ses petits délices.

Après quelques discussions autours de leurs verres, les trois passèrent à table. Les petits fours lui ont données encore plus l’appétit et la jeune femme commençait vraiment à avoir faim. Alors plutôt que de rester dans le salon, elle préféra les entraîner vers la salle à manger. Pendant que la mama regagna sa cuisine pour apporter les premiers plats, Evane resta un court moment seule avec Ed. Ils s'installèrent sagement à table. « Ça va, tout ce passe bien pour toi ? » Dit-elle tout en affichant un sourire sur ses lèvres. Elle avait un peu peur qu'il se sente mal à l'aise et qu'il n'ait qu'une envie : prendre ses jambes à son cou et partir le plus loin d'ici.

Après avoir offert le bouquet à la maman Damenez, celle-ci me remercia en mentionnant qu’il était superbe. J’étais heureux qu’elle semble apprécier. C’est toujours agréable de faire plaisir à quelqu’un surtout que ce soir, elle avait quand même cuisiné un bon moment pour nous en plus de me permettre de passer plus de temps avec Evane. C’était donc simplement une petite attention pour la remercier et la moindre des choses. Elle demanda d’attendre un instant et le mit immédiatement dans un vase pour ensuite le déposer sur la table. Il avait fière allure sur celle-ci et rendrait par le fait même le repas plus convivial.

Quand Evane vint nous rejoindre, elle nous demanda ce que l’on voulait à boire.

" Un petit muscat ça serait pas mal pour moi s'il te plait. " Lui dis sa mère.

Je ne savais pas ce qu’était un muscat, mais bon ce n’était pas grave je le verrais bien quand elle se le ferait servir. Pour ma part, j’avais laissé le soin à Evane de choisir à ma place.

Je mentionnai ensuite à Esperanza que j’espérais qu’elle ne s’était pas donnée trop de mal pour le repas. J’espérais simplement qu’elle ne se soit pas crevée à la tâche simplement pour moi. Surtout que je ne suis vraiment pas difficile et qu’un simple spaghetti ou un autre truc aussi banal aurait pu faire l’affaire. Je n’étais pas venu pour avoir un repas gastronomique gratuit, l’essentiel était de simplement faire connaissance en passant un bon moment tous ensemble, et en plus aux dernières nouvelles je n’étais pas le roi d’Angleterre.  

" Oh, ne t'inquiète pas pour moi vas, tu sais cuisiner ce n'est vraiment pas un problème. "

Je lui souris et à l’écouter me parler je n’avais aucune difficulté à la croire. Elle semblait vraiment aimer cuisiner et y mettre du cœur quand elle le faisait. Quand les repas sont fait de cette façon, ils ne peuvent qu’être sublimes.

" J'espère que ça te plaira. D'ailleurs, je vais chercher l'apéritif. "

" Une chose est sûre, si le repas est aussi bon que ce qu’il sent alors je suis certain qu’il sera tout simplement divin. "

Evane revint ensuite avec les breuvages et nous les servis. Un muscat pour la maman et ce serait donc une sangria pour Evane et moi. J’aurais dû m’en douter un peu car je sais très bien que celle-ci a un faible pour ce breuvage. Je dois admettre que c’est vrai que ce n’est vraiment pas mauvais. Je la remerciai donc et lui fît un petit sourire.

Quelques instants plus tard Esperanza revint avec un plateau d’amuse-bouche qui semblait délicieux. Elle prit place et leva son verre pour trinquer au repas. Evane suivit le pas. Je me levai donc à mon tour.

" À ce repas merveilleux, grâce à vous. En plus d’être en si bonne compagnie. "

Chacun prit ensuite une gorgée de son breuvage avant de s’apprêter à attaquer les amuse-bouches. Evane débuta tout en m’incitant à en faire de même, ce que je fis sans attendre.

" C’est vraiment excellent. " Dis-je après quelques bouchées.

Après avoir terminé le plateau - oui je sais j’ai un bon appétit, Scarlett aurait plutôt dit que j’ai un appétit d’ogre, mais je préfère ma façon qui est disons plus jolie -, Evane et moi partirent s’installer à la table à manger et on se retrouvèrent seuls durant que la mama se rendit à la cuisine.

" Ça va, tout ce passe bien pour toi ? "

Je la regardai dans les yeux avant de poser ma main délicatement sur la sienne. Je voyais qu’elle semblait légèrement nerveuse ou inquiète. Je tentais donc de la rassurer pour qu’elle puisse simplement profiter de la soirée et de la nourriture comme si c’était un soir comme un autre.

" Tout va bien, ne t’en fais pas pour moi. " Lui dis-je en lui souriant. " Cette soirée est parfaite. Je suis heureux d’être avec toi, il y a de la nourriture tout simplement délicieuse et ta mère est vraiment charmante. "

Je pris une gorgée de ma sangria avant de la redéposer sur la table.

" Et toi ça va? Tu ne regrettes pas trop de m’avoir invité? " Lui dis-je en riant.

Continuant leur discussion, ils prirent tous les trois l'apéritif dans le salon. Pour l'instant, tout ce passait bien. Sa mère n'avait pas encore fait de remarques en tout genre. Avant qu'il n'arrive, la brunette avait avertie la mama. Pas d'anecdotes embarrassantes ou de questions trop personnelles qui pourraient perturber le cours de la soirée. Et heureusement, Esperanza avait l'air de s'y tenir. Du moins, c'était le cas pour l'instant. Evane se contentait pour le moment de boire son verre, tout en s'ajoutant à la conversation de temps à autre. La sangria serait peut-être un bon moyen de la détendre, sans qu'elle n'en abuse trop non plus. Elle se voyait mal être saoul devant les deux. Surtout que lorsque c'était le cas, Evane avait tendance à un peu trop avouer le fond de sa pensée et bien entendu, rire pour un rien. Les verres et les amuses-bouches terminés, Esperanza s’éclipsa dans la cuisine pour attraper les entrées. Edmond et la jeune femme se levèrent à leur tour du canapé et s'installèrent à table. Seule avec lui, la belle était plutôt nerveuse. Et elle ne savait pas si c'était une bonne chose ou non.

Toutefois, le garçon la rassura en lui disant que tout se passait bien pour lui. Evane aurait très bien pu comprendre que ça ne soit pas le cas. Elle était la première à se sentir intimidée dans ce genre de situation. Et le pire était qu'avec le stress, Evane avait tendance à être gaffeuse. La première fois qu'elle avait rencontrée le père O'Conell, la brune lui avait renversée du vin sur sa chemise. Chose qui avait provoquée des éclats de rire chez le reste des membres de la famille. Ils en plaisantaient tous sauf elle et sa victime. Ce jour là, la Damenez aurait voulu être une petite souris et s'éclipser dans son trou. Elle espérait donc qu'Ed ne sentirait pas la même gêne, bien que pour le moment il s'en sortait assez bien. Et en plus, il avait l'air d'apprécier la mama. « Bien sûr que non.. Je suis contente que tu sois là ce soir. » Dit-elle en affichant l'un de ses plus beaux sourires. Ne lui ayant toujours pas donnée de réponses, la situation paraissait ambiguë. Elle avait peur qu'il interprète mal certaines choses et ne savait pas si c'était le bon moment pour parler de tout ça.

Esperanza revint quelques instants plus tard avec les entrées. Evane n'était jamais déçu de ses petits plats et encore moins ce soir. Ils allaient se régaler. Et toujours pleine d'attention, la mama avait même préparée un feuilleté de plus au cas où il n'aimait pas le miel. La brunette trouvait ça assez mignon qu'elle pense à ce genre de petit détail. Les plats servis, Evane ne tarda pas à attaquer le sien. C'était délicieux, comme d'habitude. Et lorsqu'elle releva la tête, sa mère venait de reprendre la conversation. Ou du moins, commençait son questionnaire. La Damenez regarda la mama et soupira légèrement en levant les yeux au ciel. C'était donc plus fort qu'elle. Bien sûr ça ne partait pas d'une mauvaise intention, mais Evane savait que les fameuses questions allaient devenir de plus en plus personnelles et n'allaient pas tarder à embarrasser le garçon. Elle laissa tout de même Edmond répondre. Mais bien évidemment, si Espé continuait à creuser un peu plus, la jeune femme ne tarderait pas à riposter.