Je ne voulais pas le voir. Si, je croisais sa petite tête, je n'allais pas l'étrangler, mon envie était bien plus en-dessous de la ceinture. J'avais envie de broyer ces parties les plus intimes et ainsi décevoir ces conquêtes et autres galipettes. J'étais au moins certain que de cette manière il s'en souviendrait.

Alors, qu'est ce que je faisais devant chez lui, devant sa porte à plus vingt-heures ? Je me sentais idiot et je l'étais. Pourquoi en faire toute une histoire ? Tromper c'était dans nos gênes. Être fidèle c'était si surfait. Je n'étais pas de ces idiots qui croit à l'amour, à cette connerie qu'on appelle le couple et autre complications.

Et, pourtant, j'étais là les poings serrés et trempé de la tête aux pieds. Mon sweat-shirt collant à ma peau comme si j'avais couru. Mais, jamais de la vie je courrais, surtout pas pour Duncan. Pour ce fleuriste qui ne faisait pas que vendre des fleurs, mais aussi planter sa tige dans tout réceptacle plutôt chaud et accueillant. Je n'étais pas mieux que lui, attention, mais alors pourquoi cela me faisait aussi mal ?

Je ne lui avais pas parlé depuis que toute cette histoire avait implosé à mon visage. Je n'avais pas décroché mon téléphone, ni répondu à ses dizaines de sms. Et, je m'étais envoyé en l'air. J'aurais couché avec toute la ville, même avec toute la maison de retraite des anciens combattants si j'avais pu ainsi l'oublier. Le faire sortir de ma tête. Me dire simplement que c'était terminé, que nous nous étions bien amusés, que nous pouvions nous serrer la main, et chacun reprendre notre vie de célibastard. 

Je grattais à sa porte, comme à nos débuts. Ne sachant pas ce que j'allais lui dire et si je n'allais pas l'émasculer sur place. Je voulais simplement le voir. Je gratterais jusqu'à que la porte s'ouvre. J'avais déjà inondé son paillasson. Moi, trempé de la tête aux pieds, le cœur agité, même si j'essayais de rien laisser transparaître en tout cas jusqu'à que cette maudite porte s'ouvre.

- Salut ! Il faut qu'on parle. Maintenant !   

Les photos défilaient sur mon téléphone portable au rythme du contact de mes doigts. J'avais beau considérer l'homme avec qui je partageais l'écran comme un simple bon coup de plusieurs moi, c'était évident que je me fourvoyais. Jesse était ma relation la plus longue, celui avec qui il était impossible de s'ennuyer malgré notre peur commune de tomber dans la routine.
Mais j'avais mis fin à cette délicieuse compagnie à cause d'un homme, pas n'importe lequel, qui était bien au dessus de moi. Je n'étais qu'un simple être humain et n'avait pas su résister à mes envies. Alors que ça ne devait être juste un moyen plus simple de se rendre à un marché à l'aube, Sam et moi nous nous étions retrouvés à partager bien plus que nos compétences florales.

Aujourd'hui je me retrouvais comme une adolescente dans ces films pour pré-pubères et je me désolai moi même d'en faire la peinture. Je soupirai avant de jeter mon portable plus loin sur le lit. Jesse ne répondait à aucun de mes appels ni à aucun de mes messages. L'idée que je n'existai plus pour lui me terrifiait. J'étais Duncan le Fleuriste, on ne pouvait pas m'ignorer.
J'allai me lever pour me servir un verre de Whisky lorsque j'entendis des grattements à la porte. Soit je devenais fou ou vraiment obsédé par Jesse soit quelqu'un s'amusait à reproduire ce son qui me manquait. Ou alors il s'agissait de mon ex, ce que la voix qui se fit entendre me fit prendre comme solution.
Presque en courant malgré moi j'allai ouvrir la porte, tombant sur Jesse qui était trempé jusqu'aux os.

- Sèches toi en premier...Je n'ai pas la moindre envie de me sentir coupable d'un rhume...

Soufflais je en le laissant entrer avant d'aller dans la salle de bain afin de revenir avec une serviette que je lui tendis. Il voulait parler, et c'était peu dire de penser que cela m'avait manqué de converser.

Mes yeux captèrent les siens, et plonger dans son regard fut comme un couteau en plein cœur. Cette sensation si chaude et rassurante de me voir dans ses yeux, mais aussi déchirante de savoir que Duncan était le seul homme qui faisait accélérer mon rythme cardiaque. Je le maudissais de cela, d'avoir ce pouvoir sur moi alors qu'il m'invita à entrer. Mes basquettes couinèrent sur son parquet et annoncèrent chacun de mes mouvements alors que mon fleuriste avait disparu dans sa salle de bain. Je me retournais un instant, la porte était encore ouverte. Je ne rêvais plus que de m'enfuir et pourtant c'était moi qui avait voulu être là. Et, Jesse Gallagher ne s'enfuira jamais ! La tête dans les épaules, je fixais la flaque qui se formait lentement autour de moi.

- Que le grand Thurman se sente coupable de quelques chose serait une grande première.

Pestais-je alors que j'étais venu ici pour discuter. Je savais que ce genre d'attaque ne mènerait à rien. C'était stupide et enfantin, mais ce n'était pas ce que j'étais ? Je le vis revenir avec cette serviette et je l'acceptais simplement car je n'avais pas envie de lui donner la satisfaction de tomber malade. Je croisais son regard avec cet œil pleins de colère. Duncan était ma plus longue relation. Le premier homme que je n'avais pas trompé. Le premier avec lequel j'étais sincère et honnête. le premier avec lequel je pouvais faire l'amour des nuits entières sans me passer un seul instant de l'odeur de sa peau et de la chaleur de ses mains. Je décidais de faire disparaître mon visage sous sa serviette et commençais à me sécher. Je laissais retomber la serviette autour de mon cou et le long de mes bras. J'allais cherché le regard de Duncan et demandais sans détour.

- Je veux que tu me racontes tout...

Déglutis-je. Je comprenais pas pourquoi je cherchais à me faire autant de mal, mais j'avais besoin de savoir.

- Cela a commencé où ? C'est lui qui t'a embrassé en premier ? Vous vous êtes protégés ?

J'avais besoin de savoir les détails. J'avais besoin...Je ne sais pas. Mon égo avait été bafoué. Est-ce qu'il avait pris son pied ? Est-ce que c'était mieux avec lui qu'avec moi ?

Ses paroles étaient tout de même blessantes. Que Jesse le croit ou non je m'en voulais de l'avoir trahi. Sa présence me manquait, ses baisers, me manquaient, tout en lui me manquait...C'était vraiment horrible de se retrouver dans une situation aussi pathétique, celle que j'avais toujours voulu éviter. J'étais un homme libre et non un homme attaché à quelqu'un. Pourtant sans le voir une chaîne s'était créé entre Jesse et moi, impossible à défaire de mes mains.
Je n'avais rien répliquer, parce que après tout je le méritais et était aller chercher une serviette pour que mon invité surprise puisse se sécher. Il était encore plus attirant les cheveux trempés, et l'envie de m'occuper moi même de les essuyer me tenait mais je lui tendis simplement la serviette.

Le laissant finir de se détrempé, je suivais les petites flaques sur le sol pour être sur que je ne rêvais pas. Après tout il était fort possible que je me sois endormie sur mon lit. Mon regard revint sur Jesse lorsqu'il me demanda de tout lui raconter. J'écarquillai les yeux, peu certains que mon ex tienne vraiment à savoir ce qui s'était passé avec Sam ce soir là...

- Jesse arrête...

Je posai ma main sur son épaule avant de la retirer aussitôt comme si c'était interdit.

- A quoi cela te servira ? Il n'y a aucun rapport entre vous deux c'est juste que...je n'ai pas su me tenir et Sam en a profité

Il fallait le dire, Sam était clairement au courant à l'époque que Jesse et moi étions en couple mais c'était bien loin d'être son problème si je faisais un pas de travers. Après tout il avait tant attendu que je fasse une erreur. Même après avoir mit fin à notre liaison il était toujours là, s’accrochant bête et ongles à son jouet préféré.

Je me faisais du mal et c'était loin d'être mon caractère premier. Duncan était le premier témoin de mon mauvais caractère et de l'exemple flagrant de mes mauvais défauts. Plongé dans son regard alors que sa main venait de se poser sur mon épaule, je me demandais encore ce que je faisais ici. Pourquoi, je ne lui avais pas mis mon poing dans la figure et claqué sa porte pour ne jamais me retourner ?

Mais, c'est en voyant sa main se retirer de mon épaule que je sentis ce courant électrique qui alla mordre la fin de mon dos. Sa chaleur m'avait manqué, comme ses mains ou son odeur. Me réveiller entre ses draps, le visage collé à son torse, ma jambe enroulée autour de ses hanches. Je n'étais pas du genre démonstratif. Je ne lui avais jamais dit à quel point j'avais aimé ces réveils. Parler avec mon cœur ce n'était pas moi, alors j'attendais quoi ?

Je ne décolorais pourtant toujours pas. Duncan ne semblait pas vouloir comprendre ma question. Bien sûr, que cela avait un rapport avec moi. Sam et lui avaient couchés ensemble. Je me sentais en concurrence, même si c'était stupide et puérile.

- Réponds, Duncan c'est tout. Est-ce qu'il ?

Duncan savait que je n'avais pas ma langue dans ma poche. Je parlais de la sexualité sans aucune gêne. Nous n'étions que tout les deux. Je n'allais pas me retenir. Je voulais tout savoir même si je savais que chaque détails que j'allais demandé allaient me donner envie de vomir.

- Il t'a sucé ? Tu l'as sucé ? Il est meilleur que moi ? Sa bouche faut-il le détour ?

Je n'allais pas Duncan se défiler. Il ne voulait surement pas revenir sur cette nuit avec Sam, moi je le voulais. J'allais le faire parler. Je posais mes deux mains sur ses épaules et plaquais mon fleuriste contre le mur. Je le retenais et le forçais à me regarder dans les yeux. Je ne doutais pas du pouvoir qu'avait Sam. Si, nous avions été à la place de l'autre, j'aurais cédé tout comme Duncan, je n'aurais pas été mieux que lui, mais je n'étais pas à la place de Duncan et je voulais mes réponses.

Je ne comprenais pas ce que cherchait Jesse en me posant toutes ces questions sur la nuit que Sam et moi avions passé ensemble. Si il était devenue masochisme ça serait sans moi, ce genre de pratique n'était pas du tout quelque chose qui m'attirait.
Non sincèrement, Jesse était juste en colère et se sentait dans un sentiment d'impuissance face à Sam. Je ne pouvais même pas moi même faire un comparatif tellement ils étaient différents l'un de l'autre. Même pour la luxure ce n'était pas pareil. Entre mon ex utiliser des mots aussi crus me fit hausser un sourcil.

- Jesse...

Je me retrouvais alors collé contre le mur face à un homme déterminé à avoir le fin mot de l'histoire. Le pire c'était qu'il n'y avait même pas eu de pipe dans l'histoire. Je lui avais juste défoncé l'arrière train deux fois, rien de plus.

- Je l'ai juste baisé

Lâchais je brusquement avant de le pousser pour me dégager de cette prison virtuelle. Néanmoins je ne pouvais m'empêcher de le regarder tellement il était beau, tellement sa détresse était attirante.

- Sur son canapé et dans sa douche si tu veux tout savoir

Rajoutai je comme si il s'agissait d'une activité normale comme de faire le ménage ou la cuisine. Je ne voulais pas être méchant, je voulais simplement qu'il arrête ses idioties.

Non, je n'étais pas devenu sadomasochiste. J'essayais de plonger à chaque fois dans les yeux de Duncan pour comprendre exactement ce que je cherchais à lui poser ce genre de questions. Je savais qu'il allait finir par me répondre à force de le pousser à bout. Cela allait m'exploser au visage et je serrais les dents en attendant les quelques images qu'il allait me mettre dans le crâne.
Je retenais Duncan par ses épaules. Il ne m'avait jamais vu ainsi, aussi en colère, aussi peiné et touché dans ma fierté.

Car, ce n'était que ça ici hein ? Non, ce n'était pas de l'amour moi et Duncan, simplement du cul entre adultes consentants qui savent s'envoyer en l'air.

Cependant, j'étais là à chercher des réponses que je voulais pas entendre et Bam ! Dans ma face ! Le terme " juste baisé " me faisait lever les yeux au ciel.

- Depuis, quand le grand Thurman ne fais que baiser ?

Je le regardais fuir et c'est moi qui me posais contre ce mur un instant pour reprendre ma respiration. C'était maintenant qu'il fallait que je tourne les talons, que je claque cette foutue porte et que je ne me retourne plus jamais, mais je revenais à la charge plus fiévreux que jamais.

- Mais tu oublies des détails ! Tu l'as pris debout contre son canapé ou à quatre pattes ? Tu l'as tenu par les épaules ou par les cheveux comme tu aimais faire avec moi ?

Je me décollais de ce mur que je savais que j'aurais pas du quitter pour me rapprocher à nouveau de lui. Ce n'était pas le canapé de Sam, mais je le poussais sur le sien, pour finir à califourchon sur lui. Je ne savais vraiment pas ce que je cherchais...A le frapper ou à me faire baiser ?

Je me retenais de lui répondre que depuis notre rupture je ne faisais que ça justement, parce que c'était le seul moment où je ne pensais pas à lui, à mes erreurs. Tous mes soucis s'envolaient quand j'étais en activité. Mais Jesse se serait senti trop fier si je lui dévoilai la vérité. Il désirait tout connaître de cette soirée que j'avais passé avec Sam, de nos moments plus qu'intimes pour une raison que je ne comprenais pas.
Je ne voulais pas non plus croire, même si malheureusement c'était vrai, que Jesse était pour moi bien plus qu'un plan cul. Notre relation avait beau à la base être constitué seulement de sexe, la vie en avait décidé autrement de mon côté. J'appréciais grandement ce petit brun et j'en payais le prix à grandes claques.

- Je baise et on me baise depuis toujours Jesse

Rétorquai je bassement. Mais ça ne suffisait pas non, mon cher interlocuteur voulait vraiment que je lui fasse un dessin de la scène. Que j'avais en fait, après remémoration, modifié. Il faut croire que Jesse avait vraiment une case fêlé aujourd'hui. Je me retrouvais sur mon canapé, lui à califourchon sur moi. Ce n'était cela dit pas désagréable du tout.

- En vérité c'est lui qui a prit possession de mon corps sur son canapé...j'étais allongé sous lui, je le caressai et je lui ai ordonné de le faire...

Avouai je avec un petit sourire au coin, ce souvenir rempli de chaleur suffisait à réveiller mes ardeurs malgré moi.

- Et ensuite on est allé prendre une douche et je l'ai baisé contre la vitre, très fort

Continuai je en regardant mon interlocuteur dans les yeux.

J'avais beau jeté la pierre à Duncan. Je n'avais pas été mieux depuis que j'avais appris son aventure avec Sam. Duncan l'avait si bien dit : "Je baise et on me baise" pour l'oublier depuis. J'ai l'impression que multiplier les plans culs va combler ce vide en moi. Car, on avait beau dire que moi et Duncan ce n'était qu'une histoire d'hormones. Il me manquait. Il me manquait plus que ma fierté ne pouvait l'accepter. Pour certains, des cons, ce sentiment aurait été le plus beau du monde, moi je l’exécrais.
Avoir besoin de quelqu'un, sentir son manque dans chaque fibre de ses os et de ses entrailles. C'était bien trop pour moi. C'est pour cela que j'étais toujours tendu par cette colère qui ne quittait pas chacun de mes muscles. J'avais l'image d'une bombe humaine prêt à exploser au visage de mon ex-compagnon.

Moi, à califourchon sur le fleuristes avec un regard loin d'être des plus érotiques. On aurait dit un chien qui allait se jeter sur son visage pour s'en repaitre. Je grimaçais d'un sourire hautement ironique en apprenant les détails que j'avais demandé.

- Tu lui as ordonné quoi ?

Il n'avait pas besoin de me faire une image. J'avais compris, mais je voulais que les mains sortent de sa bouche. Encore, cette folie qui me cramponna la main et me força à la plonger à l'intérieur du pantalon de Duncan.

- Tu aimes baiser fort, hein ? Et, il a aimé ? Est-ce qu'il prend aussi bien que moi ?

Ma main malaxa ses attributs de mâle. Je me rendais tout à fait compte que mon attitude et mes gestes étaient complétement opposées. J'étais dans les reproches alors que mes doigts s'amusait avec sa virilité. C'était fou ce soir....

Fou de lui...Fuck ! Fuck ! Fuck !

Qu'est ce que je cherchais Jesse dans toutes ses questions ? Me faire culpabiliser, me faire me rendre compte de ma stupidité ? J'avais beau retourner sa venue dans tous les sens je n'y voyais pas la raison. Enfin si, peut être cherchait il une explication à ma tromperie. Mais il n'y en avait pas vraiment, j'étais juste un être humain qui n'avait pas pu résister face à son sexy de patron.

- A ton avis...?

Il le savait parfaitement, mais je ne comptais pas lui donner satisfaction tout de suite. D'autant plus que j'avais horreur des interrogatoires sans fin. Je préférais nettement quand Jesse mettait sa main là où il fallait, le rôle du mauvais flic ne lui allait pas du tout. Et en parlant de main, celle de mon interlocuteur me rendit une petite visite.
Il était toujours aussi doué, et honnêtement comme pouvais je répondre si en même temps Jesse me donnait du plaisir ? Parfait petite homme en contradiction avec lui même. Il me détestait mais en même temps ne pouvait s'empêcher de me toucher. Cela me faisait sourire et aussi bander sous ses caresses habiles.

- Tu n'as rien à lui envier...

Soufflais je en posant mon index contre le vêtement qui cachait ce torse que je connaissait bien. Mon doigt se mit à dessiner des formes, descendant toujours plus bas.

Duncan ne lâchait rien. J'en grimaçais sous le tumulte qui me traversait de la pointe de ma mèche rebelle à mes doigts de pieds. Qu'est ce que j'attendais ? Mon fleuriste resterait l'homme que j'ai toujours connu. Je me sentais soudainement tellement idiot d'être ici, si proche de lui alors que tout ce que je voulais c'était le fuir. Même dans mon regard, il ne pourrait rien percevoir ou trouver une réponse à mes agissements si bizarres. Je n'étais pourtant pas soûl ou sous l'influence d'une quelque drogue.

Je maugréais et rejetais son index qui descendit toujours plus bas. Je ne lui appartenais plus, alors que faisait ma main dans son pantalon. Pourquoi, j'avais cette satisfaction de toujours le faire bander. Le petit démon en moi en voulait plus voulant supplanté la colère qui grandit en moi. Je quittais son entre-jambe et sa queue bandée pour prendre son visage dans ma main. Je rapprochais son visage du mieux jusqu'à que mon souffle se répercute contre ses lèvres.

- Tu n'es qu'un putain d'enfoiré !

Constatation qui fut suivi d'une attaque de ma bouche contre celle de mon ex-amant. Je l'embrassais avec fureur, le couchant sur ce canapé où nous avions fait si souvent l'amour. Je l'enfonçais alors que mon corps coula contre le sien. Mon cœur était pendant et mon souffle saccadé. Je brûlais de ce manque du goût de ses lèvres, de sa chaleur, de ses caresses. J'avais l'impression de ne plus rien contrôler. Ne plus savoir pourquoi j'étais là. Ne plus savoir pourquoi je lui en voulais. Simplement que ce moment ne se termine jamais.

Un sourire effleura mes lèvres lorsque Jesse repoussa mon doigt. Il jouait au rebelle mais je percevait bien qu'il était perdue. Sinon pourquoi aurait il mit sa main dans mon pantalon alors qu'il me détestait ? Il ne se rendait pas compte lui même de ce qu'il était en train de faire et sa main chaude quitta mon membre gonflé. Un sentiment de frustration était tout de même présent, on ne me laissait jamais dans cet état là sans finir le travail.
Que je le veuille ou non j'étais actuellement dépendant de Jesse, il avait mon excitation entre ses doigts. Pour le moment il avait juste prit mon visage entre ses mains et se mit à m'insulter d'enfoiré avant de poser ses lèvres sauvagement contre les miennes. C'est là que je l'adorai, fougueux comme pas deux. Et bien évidemment je répondis à son baiser avec la même envie, nous retrouvant allongé sur le canapé comme autrefois.
Le mobilier de ma maison avait bien vu des choses pendant ma relation avec Jesse et je n'avais qu'une hâte : celle de baptiser à nouveau le canapé de nos ébats.

- Moi aussi je t'aime...

Soufflais je. Une répartie que bon nombres de gens utilisaient entre amis pour se charrier. Mais Jesse était bien loin d'être juste un simple ami pour moi. Le verbe "aimer" prenait un autre sens malgré moi. Mon visage était sérieux ce coup ci alors que mains se baladaient sur la ceinture de mon interlocuteur en attente d'un usage plus approfondie.

Mon visage collé au sien. Ma colère ne s'était pas envolée. Elle compressait plutôt les lèvres de Duncan que s’emprisonnaient entre les les miennes. J'avais refoulé cette pensée et ce moment bien trop longtemps. J'avais combattu de toutes mes forces pour ne pas ressentir ce que je ressentais. Le mot « aimer » n'avait jamais eu aucune saveur avant Duncan. Il était un mot comme un autre.
Mais, là devant cette déclaration, je fondais littéralement, le fond de mon œil se fit plus doux comme mes gestes. Comme si moi et Duncan nous étions au cœur d'un ouragan. Plus aucun bruit, sauf le crépitement des câbles et de son vieux frigidaire dans sa cuisine. Ma main caressa son visage et contre sa bouche j'abandonnais ma réédition.

- Je t'aime...Moi aussi...

Il était le premier à entendre ses mots, même si je les avais comme tout le monde prononcés. Pour manipuler ou obtenir ce que je voulais. Une certaine personne de mon passé. Mon secret que je ne révélerais jamais. Pourrait en être témoin.  
Mais, Duncan était le premier homme qui avait percé mon armure. Le premier homme que j'aimais. Cette pensée ne me rendit pas doux, c'était pas assez me connaître. La colère reprit le pas sur mes gestes et ma conscience, comme s'il était encore possible de lutter contre cette évidence. J'aimais Duncan Thurman.

- Alors, comme ça il a prit possession de toi sur son canapé...C'est bien ce que tu m'as dit ?

Je le laissais défaire ma ceinture et quand elle glissa le long de mon jean. Je l'attrapais pour l'enserrer autour des poignets du fleuriste et je poussais ses bras au-dessus de sa tête avec un regard excité et vengeur.

Entendre les mots sortir de la bouche de Jesse fit accélérer les rythmes des battements de mon coeur. Je ne savais pas si il disait cela sérieusement ou non, il n'était pas le genre d'homme à vouloir se confier ainsi sur ses sentiments. Non, cela devait être juste une répartie afin de voir ma réaction. Sur le coup j'avais plutôt eut un bug quelques secondes, m'interrompant dans ma tâche de défaire la ceinture de mon interlocuteur.

Jesse revint sur la discussion que nous avions eut auparavant. Je levai les yeux au ciel, n'ayant pas envie de me disputer à nouveau alors que notre position actuelle était plus enclin à faire quelque chose de plus plaisant.

- C'est ça...

Glissant doucement la ceinture hors de son port d'attache, Jesse me la pique avant de s'en servir pour attacher mes poignets au dessus de ma tête. Un sourire en coin s'étira sur mes lèvres face à cette attaque. C'était si excitant de le voir prendre les rênes et je me retrouvais encore plus à l'étroit dans mon pantalon. Mon entrejambe insatisfaite du massage subi plus tôt réclamait la suite du repas.

- Tu veux reproduire cette scène sur mon canapé...?