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| we're not broken just bent. || ft. les Melrose. | |
| Auteur | Message |
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| Sujet: Re: we're not broken just bent. || ft. les Melrose. Dim 9 Fév - 20:14 | |
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Elle faillit se casser la figure à plusieurs reprises en courant ainsi dans les escaliers, mais s'en fichait et continuait de hurler le prénom de sa fille pour qu'elle l'entende. Ce devait être la première fois qu'elle faisait ce genre de chose, qu'elle revenait en quelque sorte sur une décision qu'avait pris son mari, mais sans aller dans son sens. Elle avait beau aimer Isaac de tout son cœur, mais Allie était sa fille et elle ne pouvait pas accepter qu'elle se retrouve à la rue par sa faute, sans même qu'elle n'essaie de la retenir. Elle savait bien que son époux ne risquait pas d'être content de cela, mais est-ce qu'elle en avait vraiment quelque chose à faire à cet instant précis ? Il s'agissait de sa fille, pas d'une simple inconnue ! Clara était-elle en train de se rebeller? Peut-être, ou alors c'était tout simplement son instinct de mère inquiète qui prenait le dessus.
Elle fut plus que soulagée quand elle trouva Allie encore au pas de la porte, comme quoi elle ne semblait pas non plus réaliser ce qui se passait, ou alors elle avait l'espoir que quelqu'un la retienne, ce qu'était venue faire Clara. Elle était complètement essoufflée par le petit effort qu'elle venait de faire, comme si elle venait de courir des kilomètres alors que pas du tout, elle sentait son cœur qui battait tellement fort qu'elle avait l'impression qu'il allait lui faire faux bond. Les yeux emplis de larmes qu'elle n'arrivait même plus à cacher tellement elle sentait que tout lui échappait. Le temps que la jeune psychologue reprenne une respiration à peu près normal, elle écoutait ce que lui disait sa fille et prenait conscience que même lorsqu'elle essayait de faire des efforts, les gens pensaient qu'elle allait laisser passer la situation encore une fois en ne disant rien. Mais pas cette fois ! Cette fois elle était bien décidée à faire en sorte que son petit bébé reste à la maison quitte à se mettre son mari à dos.
« Mais tais-toi tu veux ! » dit-elle sur un ton qui l'étonna elle-même, avant de foncer dans les bras de la jeune fille pour la prendre dans ses bras. Elle ne cessait pas de pleurer pour autant et n'arrivait même plus à parler, se contenter de resserrer un peu plus son étreinte autour d'Allie qui ne devait sûrement pas tout comprendre, mais elle voulait, par ce geste, lui montrer qu'elle tenait à elle malgré toutes les décisions qu'elle prenait – du moins qu'Isaac l'incitait à prendre – et voulait surtout qu'elle reste,elle ne pouvait pas s'imaginer une maison sans sa petite fille près d'elle, déjà qu'Austin était loin d'elle, si en plus on devait la séparer de la petite dernière, elle n'y survivrait pas. « Reviens, on va trouver une solution pour ton père... » dit-elle finalement comme si elle savait ce qu'il lui restait à faire alors que pas du tout, elle ne savait même pas si elle aurait le courage de retourner affronter Isaac si Allie décidait de rester, mais tout ce qui lui importait était que sa fille reste à la maison.
Lorsque la porte s'ouvrit derrière elle, Clara eut peur pendant un instant en voyant le visage de son mari apparaître, mais se rassura vite fait quand elle vit son expression de douleur au travers de ses larmes, lui brisant encore un peu plus le cœur. Elle s'était un peu écartée de sa fille en gardant cependant un bras autour d'elle de peur qu'elle ne s'en aille pour de vrai. Elle avait mal de voir son mari dans cet état, elle avait mal de penser que tout était arrivé par sa faute et surtout, elle avait mal en pensant à quel point la situation venait de dégénérer en un rien de temps alors qu'il n'y avait même pas besoin qu'on en arrive à là. Mais ce qui l'acheva encore plus, fut de voir son mari à genoux, implorant le pardon qu'il cherchait auprès des deux jeunes femmes. Il ne devait pas s'inquiéter pour Clara qui lui donnerait le sien de pardon, de toute façon elle l'aimait tellement qu'elle était prête à tout lui pardonner, quoi qu'il fasse, en ce qui concernait Allie, c'était toute autre chose, mais au moins elle devrait noter qu'il a quand même fait l'effort de lui courir après pour la retenir. « Oh mon amour... » dit-elle en lâchant finalement sa fille pour aller s'accroupir aux côtés de son époux. Elle lui prit son visage entre les mains et du bout de ses doigts, essuya les quelques larmes qui perlaient sur son visage, avant de déposer un bisou furtif sur ses lèvres. « On va rentrer si vous le voulez bien. » dit-elle en se relevant avant de tendre une main à Isaac pour qu'il se relève, et d'adresser un sourire à sa fille chérie.
La jeune femme avait réussit à arrêter de pleurer pour ne pas empirer les choses, elle avait eut son quota de larmes pour la journée et les deux autres étaient dans un état assez lamentable pour qu'elle en rajoute. Mais ce devait être la première fois que les choses tournaient aussi mal, en si peu de temps et qu'elle perde autant le contrôle de la situation. C'était même la première fois qu'elle devait voir autant de regret et de souffrance dans les yeux de son mari qui d'habitude était fière et ne revenait pour ainsi dire, presque jamais sur les décisions qu'il prenait, comme quoi, il ne cesserait jamais de l'étonner, ce qui l'inquiétait plus que ça ne lui plaisait.
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| Sujet: Re: we're not broken just bent. || ft. les Melrose. Sam 15 Fév - 23:13 | |
| Songeant qu'une phrase plus ou moins acerbe et en tout cas totalement détachée lui permettrait de contenir ses émotions, Allie resta sur la défensive, comme toujours. Or comme on le sait tous, la meilleur défense, c'est l'attaque, d'où la volonté de la petite Melrose de crier à sa mère qu'elle n'avait pas besoin de sa faible pitié ou de ses remords mi-tus qui se solderaient en quelques pleurs et un au revoir soit-disant brisé. Si elle était vraiment brisée, elle n'avait qu'à dire non. Allie doutait qu'elle en soit capable. Pourtant elle fut surprise -agréablement étrangement- du ton presque stricte qu'utilisa Clara pour lui demander d'arrêter de parler. Allie s'exécuta, déglutissant difficilement autour de la boule de nerfs qui semblait grandir en sa gorge, menaçant de la laisser pleurer à tout instant. Elle tentait de se retenir pour garder la tête haute. Elle ne devait pas montrer ses sentiments tant qu'elle n'y verrait pas clair, tant qu'elle ne saurait pas analyser cette crise -qui dépassait l'entendement- avec finesse et précision. Pourtant en voyant le regard embué de sa mère, qui se mit alors à courir vers elle, Allie comprit que ça n'allait pas être possible. Elle ne pourrait pas rester de marbre, comme elle l'aurait voulu. Elle se donnait de grands airs d'exploratrice invétéré, mais parcourir le globe seule lui aurait été réellement pénible. Elle était flippée à peine sortie de son cocon familial: comment pouvait-elle prétendre aller à l'assaut du monde? Pas seule. Pas maintenant. Elle était trop petite, elle venait d'apprendre à se servir d'un fer à repasser et comprenait encore qu'il lui était bien plus commode de rester confortablement accrochée à sa maison -et plus exactement à son foyer- au même titre qu'un bateau s'accrocherait à son ancre plutôt que de partir définitivement et vivre seule. Terriblement seule. En sentant l'éteinte de sa mère, Allie se tint un peu plus droite d'abord, droite comme un "i", les bras le long du corps, le regard en direction de cette maison dans laquelle elle n'habiterait plus. Restant ainsi quelques secondes, Allie faillit bientôt à sa tâche de paraître forte et insensible. Ses yeux rougièrent légèrement, s'humidifièrent un peu trop pour contenir la seule larme qu'elle autorisa à contre cœur à rouler le long de sa joue, signe de faiblesse qu'elle jugea suffisant pour porter ses bras autour de sa mère, la serrant contre elle à son tour puisque désormais sa faiblesse l'y autorisait, au moins un peu. Elle avait pleuré, il était trop tard de toute façon: ça ne servait plus à rien de prétendre que les soubresauts de Clara ne lui brisaient pas le cœur d'un mal indicible. Elle ne savait pas le lui dire, elle lui en voulait terriblement, mais bon dieu ce qu'elle l'aimait. Elle ne voulait pas partir non plus: sa mère était une femme parfaite, à cela près qu'elle refusait de le voir et de fait de s'imposer.
Elle semblait néanmoins décidée à changer les choses puisque de son propre chef elle demanda à sa fille de rentrer, quitte à trouver une solution pour son père plus tard. Allie leva les yeux au ciel, refusant cependant de se défaire de l'étreinte rassurante de sa mère. « Comme s'il allait t'écouter... On ferait mieux de partir, toutes les deux. Hein? Juste toutes les deux. On peut faire ça non? Maman, s'il te plait, on peut partir. On le laisse là. Maman s'il te plait... » Son ton suppliant finit d’apitoyer Allie sur son propre sort: elle ne contrôlait absolument plus ses pleurs, son menton tremblotant, ses déraillements de voix qui trahissaient sa crainte immense. Lorsqu'elle entendit la porte d'entrée s'ouvrir à nouveau, la blondinette eut un sursaut, s'écartant un peu de Clara en faisant deux pas en arrière. Isaac venait certainement demander à sa femme de rentrer, à sa fille de dégager. C'était certain, c'était sa décision, il était bien trop orgueilleux pour revenir dessus -Allie savait de quoi elle parlait. Et pourtant... lorsqu'elle vit son expression, elle sentit ses traits passer du mépris absolu à une forme d'intrigue et presque de peur. Elle ne l'avait jamais vu comme ça, dans cet état, certainement pas parce qu'il regrettait d'avoir fait subir quoi que ce soit à sa famille -a fortiori à sa fille. Non définitivement, quelque chose changeait. Il était brisé, réellement brisé, comme il était logique qu'il le soit, comme sa femme et sa fille l'étaient, comme il n'avait jamais été foutu de l'être.
Comme contagieuse, cette destruction intérieur finit d'achever Allie lorsqu'il tomba à genoux. Si elle y réfléchissait objectivement, elle aurait dit qu'il avait l'air fou, pieds nus dans la neige, tombant à terre pour implorer un pardon dont il n'avait eu que faire jusque là. Si elle l'avait juste entendu dire qu'il était désolé, la petite Melrose serait rentrée -pour sa mère, elle l'aurait précisé- et l'aurait regardé d'un air méprisant en se jurant de ne plus jamais lui adresser la parole. Seulement là, elle avait envie de s'asseoir, elle aussi, de tomber à cause de ses jambes tremblantes qui ne la tenaient plus. Elle voulait comprendre, elle voulait le prendre dans ses bras et en même temps elle voulait s'éloigner de lui le plus possible, comme s'il en allait de sa survie. Elle voulait l'éviter, ne plus le voir, qu'il disparaisse. Il lui faisait peur. Et dans le même temps, ce qui lui faisait peur, c'était aussi qu'elle n'ait plus peur. Elle ne le comprenait plus, c'était ça qui était effrayant. Jusque là elle le haïssait, mais elle savait pourquoi, elle savait qui il était, comment il pensait. Là plus rien. Le trou noir. Le malaise psychique. L'incompréhension psychologique. Elle se demandait si le diplôme de sa mère lui permettait de comprendre les réactions du père Melrose, mais Allie savait en tout cas qu'elle, elle ne saisissait plus rien. Elle ne pouvait plus le prévoir. Il n'était plus prévisible. Surtout, il s'excusait à genoux.
Alors que l'adolescente essayait d'analyser la chose et de digérer toutes ces informations contradictoires qui frappaient son cerveau perdu, elle vit Clara retourner auprès d'Isaac, se mettre à sa hauteur et l'embrasser avant de ne proposer de tous rentrer. Allie était totalement perdue, aussi resta-t-elle plantée quelques secondes, regardant Isaac avec insistance, toujours avec ce regard intrigué, apeuré, et encore peut-être un tantinet méprisant, histoire de ne pas baisser la garde avant d'être certaine que ça en valait la peine. Il pleurait. Il pleurait, bordel. Isaac Melrose, le voisin sympa, le manager irréprochable, le père sévère, le mari certainement dévoué quoi qu’autoritaire... Là, aussi misérable que sa fille, dévasté, brisé, bien plus que triste, dégoûté de ses propres actes, visiblement aussi terrorisé qu'Allie et Clara réunies. Ce regard perdu, ces yeux clairs tournés tantôt vers le sol tantôt vers sa famille glacèrent le sang d'Allie. Il n'était pas normal. Il n'était plus lui -et c'était peut-être mieux. Lorsqu'elle jugea le temps écoulé suffisant, la blondinette soupira difficilement, ne sachant plus très bien si ses dents claquaient de peur ou à cause de la neige. « J'ai froid. » Se contenta-t-elle de formuler, parvenant difficilement à aligner ces mots sans fondre en larmes. C'est très hésitante qu'elle approcha de quelques pas vers l'endroit où ses parents l'attendaient apparemment, ne sachant encore pas vraiment à quoi s'attendre. Pour la première fois les choses étaient allées si loin qu'elle s'était retrouvée quelques secondes SDF. Pour la première fois son père regrettait ce qu'il faisait et le lui avouait. Pour la première fois, elle avait l'impression qu'il était sincèrement désolé et la considérait malgré tout ce qu'il lui faisait subir -et qu'elle lui faisait subir, probablement. C'est pourquoi en rejoignant le duo Allie prit soin de passer du côté de sa mère, évitant tout de même Isaac qui pourtant captait toute son attention. Elle ne cessait de le regarder comme s'il était un étranger, comme si plutôt il était son père, qu'elle n'avait pas vu depuis longtemps. Son vrai père. Pas celui qui la mettait dehors. Juste Isaac Melrose, le mari parfait dans la famille parfaite, le père aimant dans un foyer chaleureux. Lui. Il lui manquait; c'est pour ça qu'elle voulait rentrer et qu'elle se cachait, pour se faire, derrière sa mère. Elle était désormais à leur hauteur et attendit qu'ils se relèvent, regardant désormais Clara, encore paumée, demandant encore de l'aide, la force nécessaire pour franchir la porte dans l'autre sens, pour rentrer sa valise -de plus en plus lourde-, pour appréhender cette nouvelle ambiance tout à fait particulière et terriblement déroutante. Elle avait besoin de sa famille, de sa maison; ils étaient juste devant elle, et pourtant ils étaient difficiles à -re-trouver. |
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| Sujet: Re: we're not broken just bent. || ft. les Melrose. Ven 28 Fév - 9:18 | |
| Qu'est-ce qui lui avait pris, il ne savait pas. Isaac était perdu et tout semblait tourner autour de lui, il avait l'impression d'imploser. A terre, il venait de demander pardon à sa femme et sa fille, chose qu'il n'avait jamais fait. Clara s'approcha tout de suite de lui, et dans la candeur qui lui était propre elle lui parla avec sa voix douce en essuyant ses larmes, posant ses lèvres contre les siennes. Isaac ne comprenait pas comment il pouvait ressentir autant d'amour pour cette femme, qui l'avait toujours soutenu et aidé malgré les situations parfois difficiles. Il plongea ses yeux azur dans ceux de sa femme, et il ne vit qu'amour, tendresse (et chocolat). Quand elle lui prit la main pour qu'il se lève, une effluve d'odeur sucrée passa sous ses narines et il se rappela que Clara avait toujours aimé se parfumer. Étrange qu'il ne le remarquait pas assez souvent. A présent debout la main dans celle de sa femme, il lui sourit, passa son autre main sur sa joue tout en caressant l'autre, pour lui montrer qu'il appréciait son affection. Isaac se tourna alors vers sa fille, qui était restée là, à quelques pas devant eux. Il la fixa pendant un moment puis elle dit qu'elle avait froid, et elle s'avança de deux trois pas. Isaac fit un sourire triste, à la fois étonné. Pour la première fois il arrivait à lire sa fille comme un livre ouvert. Pour une fois, il comprenait que tout ce qu'elle demandait était de l'attention, de la reconnaissance paternelle, de l'amour. Et Isaac ne sut pas pourquoi il ne lui avait jamais donné. Ses sautes d'humeurs régulières l'empêchaient de vivre, et il avait donc mis ses émotions et réflexions sérieuses en pause, le temps que ça passe – tout comme on attend que quelqu'un d'autre fasse chauffer le fer à repasser-. Mais il avait la trentaine, et le mal était toujours là, présent, mordant. Isaac déglutit quand il vit sa magnifique fille tout près de lui. Comment avait-il pu penser la mettre dehors ? La maison sans elle serait comme de la vinaigrette sans vinaigre balsamique .. (mots à placer coucou). Dans un élan de tendresse, Isaac, qui tenait toujours la main de sa femme, s'avança vers sa fille et la prit dans ses bras, emmenant Clara dans l'étreinte. Pour la première fois depuis bien longtemps, le Melrose sentait la douce chaleur des corps de sa famille contre son torse, et une autre larme lui échappa. « Pardonnez-moi. » Pour la première fois, il se sentait père. |
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