Sujet: Everything that kills me makes me feel alive ○ Ezra Dim 23 Fév - 21:14
Everything that kills me makes me feel alive
Lately I 've been, I 've been losing sleep, dreaming about the things that we could be, I 've been praying hard, said no more counting dollars. We'll be counting stars⊹ Ce soir, c'était moi qui menais la danse. J'avais appelé Ezra, et lui avais donné rendez-vous devant le lycée. J'avais prit une douche, histoire de me détendre, et avais enfilé un jean slim noir et un débardeur trop grand avec des motifs style africains noirs et blanc. Mon perfecto et mes converses, les cheveux relevés comme à mon habitude, et j'étais enfin prête. J'avais donné comme consignes à mes petits de ne pas sortir ce soir, et qu'ils avaient le droit d'inviter des amis, et de se coucher tard. J'avais laissé vingts dollars sur le plan de travail de la cuisine pour les laisser commander s'ils en avaient l'envie, et j'étais partie.
J'aimais bien sortir avec Ezra. Ca me changeait les idées, je me sentais libre avec lui. La dernière fois que nous nous étions vus, c'était le jour de notre rencontre, au Dancing. Nous nous étions rapidement abordés et la soirée n'avait pas tardé à se terminer chez lui, bien évidemment. Ce comportement ne me ressemblait en rien, mais j'aimais bien, me lâcher, goûter à ces choses interdites. C'est donc sans hésiter que j'avais composé son numéro. Je comptais bien lui faire découvrir ma vie, et en particulier, ma vie avant le départ de mes parents. Ma vie de lycéenne pleine de vie, qui avait disparut en même temps que mes parents. Je ne pus empêcher cette larme de rouler sur ma joue. Je l'essuyais d'un geste sec et me rendis alors compte que je n'étais pas maquillée. Je ne comptais pas séduire Ezra, mais il aurait été bien dommage qu'il ne me reconnaisse pas, parce que ce soir, j'avais oublié de faire le "ravalement de façade" comme le dit si bien mon frère et ses bouclettes. Je m'arrêtais donc, à cent mètres du lycée, et mis du mascara, et du rouge à lèvre. C'était amplement suffisant, je n'avais pas besoin de me maquiller comme Annie, je n'étais pas du genre à me taper tout ce qui bougeait, comme Annie avec mon copain. Je chassais d'un mouvement de tête ces idées et arrivais prêt du gymnase. Je m'approchais et y trouvais alors Ezra, appuyais contre le mur.
Je lui fis la bise, et mis un doigt sur ma bouche en souriant. J'attrapais sa main et tirais sur la porte de sortie de secours. J'avais demandé à mon complice de frère de coincer un bout de bois dans la porte dans la journée afin que Ezra et moi ayons la possibilité de rentrer dans le gymnase ce soir. Je souriais. Quel duo de choc. J'entrais donc avec mon ami et on se dirigea vers les tribunes. Je le fis monter et l'emmenais en haut des tribunes. Je m'asseyais et lâchais sa main. “Tu vois, y'a pas si longtemps, j'observais le garçon dont j'étais amoureuse ici. Je passais ma vie au gymnase, je voulais être cheerleader, mais j'ai jamais essayé.” Je souris et me penchais. Je sortis de mon sac deux bières et un paquet de cigarette et allongeais mes jambes sur les sièges de devant. J'ouvris ma bière avec les dents (Ali m'avait apprit), et proposais une cigarette à Ezra. J'en mis une dans ma bouche et l'allumais. Heureusement que le lycée de MC était mal équipé. Je me tournais vers lui : “Et toi, t'étais quel genre de mec au lycée?”
Sujet: Re: Everything that kills me makes me feel alive ○ Ezra Mar 25 Fév - 22:35
Le téléphone vibra sur la petite table en acier trempé noir, faisant trembler et éparpillant la poudre blanche qu’Ezra tentait d’organiser. Les mains légèrement tremblantes, le brun avait sursauté. La vibration avait été si brutale, si inattendue, que son cœur en avait raté un battement. Comme s’il préparait son rail sur la table du salon, risquant à tout moment d’être surpris par son paternel moralisateur, le brun avait sursauté. Comme s’il venait d’être pris la main dans le sac, comme si sa vie en dépendait. Il était pourtant bel et bien chez lui, dans son deux pièces, personnel et familier. Il n’était pas homme à décorer, il n’était pas homme à arranger. Il n’était qu’homme à habiter. Chaque objet posé ci et là, chaque photo accroché ça et là, n’avait fait en aucun cas l’œuvre d’une réflexion. L’univers du jeune homme ainsi créé, n’était l’œuvre que de l’impulsion. Son cœur reprenant son rythme normal, le brun fixa son portable mauvais avant de se pencher légèrement en avant pour y lire le coupable. Harp’. C’était ainsi que ce nommait la jeune femme dans son téléphone. De son vrai prénom Harper, il avait aimé lui ôter sa fin pour en rappeler l’instrument de musique. Un léger sourire s’illustra sur son visage et il se saisit du téléphone, décrocha et le porta à son oreille, bloquée tout contre son épaule. Il se devait de conserver les mains libres s’il voulait discipliner définitivement la petite nuée blanche répandue devant lui. 20h. Au gymnase du lycée. Ils n’échangèrent que peu de mots. Qui avait-il donc à dire de plus ? Que pouvait-il dire de plus à cette jeune fille, de quatre ans sa cadette, avec qui il avait passé la nuit, lors de leur première et unique rencontre ? Lui qui avait pris soin de laisser son numéro à la jeune fille durant la soirée, et de prendre le sien, se trouvait à la fois ravi et fortement étonné, d’avoir de ses nouvelles. Non pas que leur nuit se soit mal passée. Loin de là. Mais les hommes comme lui ne s’attendaient jamais à être rappelés. Trop instable, trop libre, trop dangereux, il n’était pas de ceux qu’on présente à maman, encore moins de ceux qu’on présente à papa.
Vingt minutes plus tard, la poudre blanche disparaissait comme un mirage sur la table basse et les derniers grains sursautaient d’un claquement de porte. Elle le calmerait pour la soirée. Du moins elle essayerait. Vaincre la colère d’Ezra était chose qu’aucune drogue, qu’aucun alcool et même qu’aucune fille n’avait su faire. Il ne devrait pas déconner ce soir. Vêtu d’un simple jean surmonté d’un blouson de cuir, le brun descendit les escaliers, d’une foulée rapide et assurée, presque dansante, puis se dirigea vers le gymnase à quelques pas seulement de chez lui. Il ne prendrait pas la voiture. Nulle ne savait encore ce que la jeune femme lui réservait et il ne prendrait aucun risque. Et si jamais il prenait à Harper l’envie d’aller plus loin, de sortir, ils n’auraient qu’à rejoindre un court instant l’appartement d’Ezra pour y prendre la voiture. Il y fut en quelques minutes seulement et n’y trouvant pas la jeune femme, s’adossa au mur après avoir tourné en rond quelques minutes. Et si elle ne venait pas ? Le garçon ne la connaissait que depuis peu et se moquait bien qu’elle vienne ou pas dans le fond. Il n’en serait pas blessé comme le sont les amants nouveaux. Il ne s’en formaliserait pas comme le ferait un amoureux transit. Mais l’homme au calme somme toute relatif n’aurait su s’expliquer pourquoi dans ce cas elle l’aurait dérangé. Et alors, il passerait la soirée avec pour seule compagnie, sa colère amie. A cette pensée, Ezra commença à enrager et son cœur s’emballa. Conscient qu’il devrait se calmer immédiatement ou fuir, il prit sur lui et posant sa tête en arrière contre le mur, il leva les yeux au ciel. Son poing serré frappait doucement contre le mur derrière lui, en rythme, comme pour occuper son corps, comme pour le fatiguer. Paupières à présent closes, il finit par les rouvrir et refaire surface. Et tandis qu’il revenait à la réalité, il aperçut la jeune femme tout près, à quelques mètres seulement, s’avançant vers lui avec le sourire taquin qu’il lui avait admis le premier soir.
Souriant à son tour il se redressa et la laissa s’approcher. Il la salua d’un baiser sur chaque joue, pas comme une bise normale, plutôt comme quand on embrasse sur la joue quelqu’un à qui on a déjà fait l’amour. D’une manière plus personnelle, moins détachée. Il se laissa ensuite entrainer et la suivit à l’intérieur du gymnase dans lequel de toute évidence, la jeune femme avait organisé un passe droit. En quelques secondes, les gradins accueillirent leurs postérieurs respectifs et les deux jeunes adultes purent discuter. Harper commença. C’était sa soirée. Ezra ne mit que peu de temps à le remarquer. Pour une raison qu’il ne s’expliquait pas encore, Harper voulait lui parler d’elle, lui faire découvrir un peu de son univers. Il fallait bien admettre que la seule connaissance qu’ils aient fait l’un de l’autre, était celle du corps, et non celle du cœur. Le brun s’installa confortablement sur le siège peu accueillant du sommet des gradins et écouta la jeune femme lui parler d’elle. Elle sortit de son sac de quoi les détendre un peu et le jeune homme lui sourit tout en se saisissant de la bière qu’elle lui tendait. Il l’observa ouvrir la sienne avec ses dents et grimaça. « Tu devrais pas faire ça, tu as un beau sourire, ne l’abîme pas… » Il tendit sa bière devant lui et calla la capsule juste sur le siège de devant. D’un coup sec, la paume de sa main vint frapper le haut de la capsule et ainsi l’éjecter. « Tu veux que je t’apprenne à faire comme ça ? » Il porta la bouteille à ses lèvres et en but quelques pleines gorgées. « T’as fini par l’avoir ce type ? Dont tu étais amoureuse ? » Fit-il entre deux rasades. Il se saisit d’une cigarette que Harper lui tendait et se l’alluma. S’il n’avait pas été rompu aux drogues les plus dures, il aurait surement toussoté en entendant la question de la jeune femme. « Au lycée ? J’étais à New-York et j’étais… à peu de choses près le même mec qu’aujourd’hui. Pourquoi ? Tu te sens différente toi depuis que tu l’as quitté ? »
Harper Albright
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Sujet: Re: Everything that kills me makes me feel alive ○ Ezra Mer 26 Fév - 0:11
Ezra savait parler aux femmes. Il savait comment agir avec elle et paraissait même s'être entraîné. Mais je savais que chez certains hommes, le charisme et le charme pouvait être naturel, et c'était le cas chez le jeune Swarovski. C'est d'ailleurs ce qui m'avait attiré chez lui, ce naturel. Il était vrai, et ne cherchait pas forcément à cacher qui il était en réalité. Je rougis lorsqu'il complimenta indirectement mon sourire. Je n'avais jamais été très douée avec les personnes du sexe opposé. Dans mes années lycées, je me sentais invisible, insignifiante et bien trop ambitieuse pour plaire à quelconque garçon. Je sentais que mon physique n'était pas désagréable mais je ne faisais pas partie de cette élite de cheerleaders bien trop jolies pour la majorité des garçons du lycée. Quoi qu'il en soit, je n'avais pas l'habitude des compliments. Je ne pus m'empêcher de rougir, et répondis : “C'est des dents de compétitions celle là, incassables. Mais merci, ça fait toujours plaisir de savoir qu'on ne ressemble pas à une idiote quand on sourit.” Je ris et bus une gorgée de ma bière. Il ouvrit alors sa bière avec une méthode que je ne connaissais pas encore. Surprise, je le regardais faire et secouais la tête. “J'veux bien, c'est classe. Ca fait un peu camioneur de décapsuler avec les dents...” Je me rendis alors compte que je n'étais pas comme d'habitude. Je parlais librement, sans me soucier des mots qui pourraient choquer. J'étais à l'aise, moi même, comme au lycée.
“Même pas... En fait, c'était mon meilleur ami quand on était petits, et mon amoureux. Tu sais les amours d'enfants... On s'est éloignés, et il a trouvé une autre copine, ma voisine. Je n'ai jamais été jalouse, mais... J'ai mit du temps à l'oublier. ” Cette tendresse n'a jamais disparu entre Zain et moi, et encore aujourd'hui, nous la ressentons. Zain avait été mon seul grand ami, le seul qui me comprenait et je l'ai regretté des années. J'avais encore ce coeur qui battait si fort quand il venait me dire bonjour. Je voulais le retrouver, et je voulais savoir ce que je pouvais ressentir aujourd'hui s'il me prenait dans ses bras, s'il m'embrassait. Je voulais qu'il soit réellement mon premier amour, et non mon amour d'enfant. Le destin en a décidé autrement et il a su choisir une fille merveilleuse et magnifique telle que Ginny. Je n'en voulais à personne. Ces quelques envies de lycéenne m'avaient permises de rêver du premier petit ami idéal. Et ce petit ami, je l'avais rencontré en vacances. Il avait été mon premier amour, ma première fois, et il m'avait donné confiance en moi. Confiance que j'ai perdu aussitôt au départ de mes parents. L'abandon de ses paternels prend tout ce que l'on possède, et ne rend rien. Il faut se reconstruire après. Et ce n'est qu'un nombre réduit de personnes qui peuvent réellement le comprendre : des enfants abandonnés. “ Les filles devaient être à tes pieds. Ouais, je ne suis plus la même. Mais je la redeviens. Mes parents m'ont abandonnés il y a deux ans, et j'ai du faire face à des responsabilités. Ca change les gens... ” Je souris et regardais autour de nous. Il faisait noir, mais on pouvait distinguer quelques lumières au dessus des portes du gymnase. Mon monde n'avait rien d'exceptionnel. C'était le monde d'une adolescente comme les autres, pleines de rêves et d'envies, avec des ambitions détruites par ses parents. Je ne voulais pas gâcher une soirée d'Ezra en me pleignant, je voulais juste partager. Partager ma vie, mes envies, mes désirs.
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Sujet: Re: Everything that kills me makes me feel alive ○ Ezra Lun 21 Avr - 21:11
Il sourit légèrement. De ce sourire charmeur à la fois teinté de timidité et de prédation. De ce sourire qui crie, qui hurle, qu’il ne manque d’assurance que lorsqu’on le remercie. Il se saisit d’une nouvelle bière et mima le geste. La disposant devant lui, fermement tenu dans sa main gauche, tout contre le siège, son autre main vint se poser délicatement sur la capsule, la où elle devrait chuter ensuite si elle souhaitait l’ouvrir. Il se tourna vers Harper et mima le geste. « Là comme ça, et d’un geste sec avec le dur de ta main, et ton autre main garde la bouteille bien en main, sinon on est bon pour le carnage. Je te conseille aussi de boire rapidement après ouverture, le choc fera monter les bulles et tu donneras les premières gorgées à tes chaussures si tu ne les bois pas. » Il lui tendit la bouteille et lui laissa la place de s’exécuter. Il observa calmement et intervint un court instant pour lui placer correctement les mains. « Comme ça » Il s’écarta de nouveau et la laissa à l’œuvre. « Tes dents me remercieront un jour. » fit-il taquin lorsqu’elle s’exécuta. Il reprit alors le fil de la conversation comme si ce transfert de connaissance et de technique n’était qu’un aparté. « Ta voisine… C’est toujours douloureux quand la personne que tu aimes traine toujours dans les parages pas loin, et qu’en plus elle a quelqu’un d’autre que toi dans sa vie. On devrait obliger les gens qui s’aiment à vivre dans des endroits où ils n’y auraient que des gens qui s’aiment tu vois, et nous on serait dans une ville pleine de célibataire, loin des ébats d’amour écoeurant. Mais du coup c’est plus ton meilleur ami ou bien ? Enfin tu dis que tu l’as oublié… »
Entre deux bouffées absorbées sur sa cigarette, le brun buvait quelques gorgées de bière pour laisser à la jeune fille, le loisir de s’exprimer. Il n’était pas habitué à ce qu’on veuille faire connaissance et apprendre à le connaître lui. D’autant plus après une première nuit ensemble. La plupart des filles n’en voulait qu’à son corps, où alors le fuyait après avoir eu ce qu’elle attendait de lui pour une nuit, consciente qu’il ne serait jamais de bonne fréquentation, autrement que pour le sexe. Harper l’avait invité ce soir d’elle-même et de toute évidence, le sexe n’en était pas la raison. Elle lui parlait d’elle, tout simplement. Et attendrait de lui qu’il lui qu’il parle de lui également. Echange de bons procédés. Cette partie là lui paraissait bien plus anxiogène que la première, aussi insista-t-il pour rester sur le passé amoureux de la jeune fille aussi longtemps que possible. « Navré pour tes parents je ne savais pas… » Se pouvait-il qu’elle ait couché avec lui ce soir là parce qu’elle allait particulièrement mal ? Non pas qu’il s’en offusque, s’il avait pu l’aider de cette manière, il en était ravi, et ce n’était pas comme s’il avait profité ouvertement et consciemment d’une situation. Il ignorait tout bonnement cette histoire et n’avait fait que répondre à un désir partagé. Mais il espérait qu’elle ne s’en veuille pas trop si cette nuit n’était qu’une douce compensation pour une douleur trop grande. Peut-être regrettait-elle leur nuit après tout. Conscient que ce sujet ne devait être le plus léger à aborder, il accepta intimement de parler un peu de lui. Peut-être que cela mettrait la jeune fille en confiance pour poursuivre sur le sujet douloureux qu’étaient ses parents par la suite.
« J’ai pas eu... vraiment de relation sérieuse. Je plaisais assez je crois mais pas comme ces joueurs de football américain ou de baseball, les gravure de mode... J’étais plutôt le gars dangereux au fond de la cour, celui qu’on ne comprend pas trop, qu’on ne trouve pas super canon mais qu’on aimerait pratiquer un peu, juste pour voir. J’ai eu une seule relation sérieuse et ça s’est assez mal terminé en fait. » Expliqua le brun, le regard devant lui, dans le vague, avant de terminer sa bière. « Je peux en reprendre une pendant que tu me racontes ce qu’il s’est passé avec tes parents si tu le sens ? » Enchaina-t-il tout en lui adressant un petit sourire.
Spoiler:
Désolé pour l'absence prolongée
Harper Albright
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Sujet: Re: Everything that kills me makes me feel alive ○ Ezra Lun 21 Avr - 23:16
Je le laissais m'apprendre comment décapsuler une bière à sa manière, en silence, comme le font les enfants sages lorsqu'un adulte leur apprend à faire quelque chose. Je retrouvais le profil de la bonne élève que j'étais autrefois. J'eus alors honte. Peut-être ne sortais-je pas assez et que c'était donc pour cela que je ne connaissais pas cette manière de décapsuler une bouteille. Peut-être fallait-il que j'apprenne à me fondre dans la masse et à apprendre les règles de base lorsqu'on sort, c'est-à-dire - en premier exemple -, apprendre à décapsuler une bouteille de bière sans avoir l'air d'une beauf sortie de sa cambrousse. Il me laissa alors essayer à mon tour. Rigoureusement, j'imitais ses gestes et décapsulais la bouteille. Fière de moi, je lui montrais et lui souris. Il reprit le fil de la conversation. Me rendant alors compte que je tenais deux bières dans mes mains, je posais la seconde que je venais d'ouvrir et écoutais mon ami parler. “Non... On s'est éloigné avec les années lui et moi. Mais récemment on s'est retrouvés, par hasard. On a toujours une infinie tendresse l'un pour l'autre, comme deux âmes soeurs... Ca parait un peu niais dit ainsi, mais il y a quelque chose d'évident dans notre amitié.” Il était dur de définir l'amitié que Zain et moi entretenions depuis des années, et jusqu'ici, je n'avais jamais employé le terme d'"âmes soeurs". Mais je sentais qu'Ezra n'était pas un gars comme les autres, qu'il pouvait ressentir les choses différemment, et au plus profond de son être, et qu'il était un des seuls à pouvoir comprendre cette histoire d'amitié proche de l'amour mais qui n'aboutira jamais à cela.
Je répondis par un haussement d'épaule lorsqu'il me dit qu'il était désolé pour mes parents. Ce n'était pas de sa faute, ni de la mienne, ni de celle de personne. C'était leur faute à eux, car ils n'ont pas été assez courageux pour aller au bout des choses, au bout de notre famille. Ils ont préféré penser au bonheur de leur couple plutôt que de penser au bonheur de leurs trois enfants. Je ne pouvais rien répondre, me contentant tout simplement de boire ma bière comme si de rien n'était. Je l'écoutais alors me raconter sa vie de lycéen. Je souris. Cela ne m'étonnait pas de lui, et son profil me rappelait celui de Clyde. A l'époque, j'étais bien trop sage pour craquer pour un gars comme lui, mais aujourd'hui, c'est le genre de personnage qui m'intriguent, qui m'interpellent, car ces personnes ont un passé, traînent des fardeaux derrière eux, et ils ont juste besoin d'un peu d'attention pour se sentir mieux. Bien qu'il se qualifie lui même de mec dangereux, je n'avais pas peur de lui. Au contraire, je me sentais même en pleine sécurité à ses côtés, comme si rien ne pouvait m'arriver tant qu'il était dans les parages. Lorsqu'il me demanda s'il pouvait prendre une autre bière, j'écarquillais les yeux. Je ne savais pas qu'on pouvait boire à cette vitesse là. Il voulait que je parle de mes parents. Je bus une nouvelle gorgée et me penchais pour lui donner la bière que j'avais ouverte quelques minutes auparavant.
Je pris une longue inspiration. “Du jour au lendemain ils ont changé. Ils sont devenus froids, et ne montraient plus aucun signe d'amour envers nous. Puis un matin, j'ai entendu les portières de la voiture claquer. Je suis descendue. Ils avaient fait les valises et s'en allaient, tous les deux, sans nous dire où ils allaient, combien de temps ils partaient, et s'ils revenaient. Ma mère m'a juste tendu les clefs de la maison avant de remonter la fenêtre et de partir. Ca fait deux ans, et ils ne sont jamais revenus... J'ai du abandonner mes études, cumuler deux boulots, un de jour et un de nuit, pour que l'on puisse vivre avec Alistair et Lynn sans qu'ils aient à faire de sacrifices...” Je m'arrêtai d'un coup, car la suite de l'histoire ne concernait pas le départ de mes parents, mais mon propre départ, et cette plaie ouverte restait douloureuse et j'avais encore des difficultés à en parler. Je le regardais, lui souris et bus une nouvelle gorgée de ma bière. Sous mes airs de fille pleine de vie, j'avais une vie difficile, et ce que je venais de lui raconter parut le troubler l'espace de quelques secondes, comme s'il ne s'attendait pas à un tel drame familial. Après tout, on a tous des secrets, des choses parfois inavouables, et ces choses là, on ne peut les deviner juste en regarder une personne.
Spoiler:
Ce n'est pas grave, t'inquiètes ^^
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Sujet: Re: Everything that kills me makes me feel alive ○ Ezra Sam 24 Mai - 13:28
Ce qu’il ressentit à ce moment là ? Tandis que la jeune fille évoquait son amitié si particulière, si intimiste avec ce type qu’il ne connaissait pas ? Il l’envia. Il ne fut pas jaloux. Il ne la jugea pas comme une gamine encore accro à son crush d’enfance. Loin de lui toutes pensées hautement négatives. Non. Il l’envia. Parce que lui s’était toujours senti particulièrement seul. Parce que lui n’avait rencontré personne qu’il l’eut suffisamment marqué pour qu’il l’évoque avec nostalgie. Personne n’avait pris cette place d’âme sœur dans sa vie. Personne ne faisait naitre de petit sourire mutin au coin de ses lèvres tandis qu’il prononçait son prénom. Des rencontres il en avait fait. Il avait eu des amis, de nombreuses filles pendues à son bras ou à son cou. Mais aucune n’avait eu cette place là. La seule l’ayant marqué l’avait fait à vif, d’un coup de poignard dans le cœur. De quoi lui tirer une grimace de douleur, plutôt qu’un sourire de douceur. Il laissa la jeune fille parler, écoutant attentivement ce qu’elle avait à dire de cette relation toute particulière entretenue avec ce garçon qui n’était plus à elle et qui pourtant le resterait toujours un peu. Ezra aurait à peu près tout donné pour que quelqu’un prenne cette place dans son cœur et dans sa vie. Il aurait tout donné pour prendre cette place là dans la vie d’une autre. Ce devait être rassurant d’avancer en sachant qu’une personne au moins serait toujours là, en dépit de tout ce qu’il pourrait être, faire ou dire. Ce devait être rassurant d’avancer en sachant que quelqu’un sur cette foutue planète aurait toujours besoin de lui, qu’il ne vivrait pas en vain, inutilement, sans aucun objectif si ce n’est celui de mourir un jour, seul. « C’est bien que vous vous soyez retrouvés et que vous sachiez être si proches. Je ne connais pas ce sentiment mais je l’imagine à travers tes mots et... Ca a l’air précieux. Tu as raison de préserver cela. » Fit-il simplement avant de porter la bouteille à ses lèvres et l’ayant terminée, Harper lui offrit celle qu’elle avait décapsulée avec brio quelques minutes plus tôt. Il l’entama tandis qu’elle acceptait d’évoquer ses parents.
Et le moins que l’on puisse dire, c’était qu’elle n’avait pas eu une enfance rose. La sienne, à côté, devait avoir l’air d’une cure de jouvence. Il avait certes eu de gros problèmes, mais le chaos de sa vie, il le devait en grande partie à sa maladie psychologique et à son incapacité à la contrôler. Il avait aussi perdu sa mère, ce qui représentait clairement sa plus grande blessure. Mais il avait toujours son père et ses frères et sœurs. Il avait toujours une famille en somme, des gens pour le soutenir malgré tout le mal qu’il leur faisait. Il ne s’était pas retrouvé du jour au lendemain à devoir assumer ses frères et sœurs après le départ d’un père démissionnaire. Papa ne les auraient jamais laissé. Il avait surmonté la perte de sa femme pour s’occuper de ses enfants et il se battait encore pour leur offrir une vie plus saine. Ezra aurait certainement échoué s’il avait été dans la situation d’Harper. Comment aurait-il pu apporter stabilité à ses cadets, lui qui déjà ne réussissait pas lui-même à se stabiliser dans son état. « Tes frères et sœurs avaient quels âges ? Personne n’a voulu te les enlever pour les placer ? Ils vivent toujours avec toi du coup ? » Il se sentit honteux de poser instinctivement autant de questions. La curiosité était un vilain défaut lorsqu’elle découvrait des plaies à vif et un simple regard vers la jeune fille lui indiqua qu’il aurait dû changer de sujet plutôt que de s’y enfoncer pour en savoir plus. Un infime partie de lui continuait de penser que cela ferait du bien à la jeune fille d’en parler mais le désarroi semblait l’emporter et il n’était plus du tout certain de savoir ce qui serait le mieux pour elle. Soucieux de détendre l’atmosphère et de réconforter la jeune fille à sa manière, sa main vint dégager une mèche de cheveux tombée sur son visage baissé et il lui redressa délicatement la tête pour qu’elle le regarde. Il lui sourit légèrement. « Je suis sûr que tu as fait de ton mieux et qu’ils ne te remercieront jamais assez pour ce que tu as fait pour eux. Tu dois être une grande sœur géniale. » Il ôta sa main de son visage et but une nouvelle gorgée pour ravaler cette pensée amère qui venait de l’étreindre. Lui était à des années lumières d’être un bon grand frère. Décidément, plus ces deux là évoquaient leurs passés respectifs et plus ils mettaient en exergue les oppositions. Lui ayant toujours été incapable de construire quoi que ce soit de solide, pas même une amitié parfaite. Et elle avait tout à la fois, élevé ses frères et sœurs après l’abandon parentale et sut se lier aussi intimement qu’on puisse le faire avec ce type qu’elle pardonnait d’avoir choisi une autre. Il se sentit parfaitement nulle et inadapté à ce constat.
Harper Albright
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Sujet: Re: Everything that kills me makes me feel alive ○ Ezra Dim 1 Juin - 13:57
Ezra semblait touché par ce que je lui racontais et je regrettais alors d'avoir abordé le sujet de mon amitié avec Zain. Je ne connaissais pas tellement Ezra, mais de ce que j'avais pu en comprendre, il n'était pas doué pour entretenir des relations avec les gens. Moi, j'étais plutôt le genre de personne à essayer de toujours tout arranger, lui, était plutôt le genre destructeur. Celui qui se détruit et qui détruit autour de lui, mais sans pour autant le vouloir. C'est donc d'une petite voix honteuse que je répondis : “Ça l'est. Mais on met parfois trop de temps à se rendre compte de l'importance des gens. Et c'est souvent quand on les perd qu'on réalise alors ce qu'on avait.” Je me tourne vers lui et affiche un petit sourire timide. Ezra n'est que complexité. Dans son regard, je peux voir de la douceur, de la rage, de la tristesse et de l'incompréhension, et à tout moment. Il n'a pas besoin qu'il se passe quelque chose pour afficher ce regard complexe et de garçon perdu. Avec lui, je ne sais jamais quelle réaction il peut avoir, si mes mots peuvent le blesser ou l'indifférer, s'il peut décider de partir à tout moment ou attendre patiemment que la soirée se passe sans espérer de moi plus que des confessions. Ezra était une des seules personnes avec qui j'avais couché dès le premier soir, sans espérer de lendemain. Et étrangement, un lendemain il y en avait eut, mais non en amour : en amitié. Comme s'il avait fallu que l'on soit aussi proches physiquement une fois pour pouvoir s'ouvrir l'un à l'autre un jour. C'est avec un léger sourire sur les lèvres que je le regardais prendre la bière que je lui tendais et l'entamer.
On abordait alors le sujet tabou : le départ de mes parents. C'est avec tristesse que je racontais à mon ami de quelle manière Monsieur et Madame Albright avaient baissé les bras. Ezra, alors curieux, me posa des questions. Je me sentis rougir, et honteuse de cette vie que je menais aujourd'hui, je baissais la tête vers le sol, laissant mes cheveux recouvrir mon visage. Je n'étais pas le genre de fille à se plaindre de sa situation, non. J'étais plutôt le genre à ne montrer aucun sentiment, à vouloir contrôler cette partie si libre en chacun de nous, à vouloir cacher mes émotions. Pour que les gens ne sachent jamais comment me faire du mal, comme mes parents m'ont fait du mal. “Non, déjà parce qu'ils nous ont dit qu'ils reviendraient. Et quand les services sociaux nous ont contacté, je revenais de Toronto. Ils ont mit un an et demi à réagir et maintenant Alistair bosse un peu.” Je souris tristement à Ezra. J'aurai aimé que mon petit frère ai une chance d'aller à l'Université, contrairement à moi, qui avais du abandonner mes projets d'être avocate pour subvenir aux besoins familiaux. Aujourd'hui, je me retrouvais à travailler dans le mannequinat, alors que ce domaine me repoussait il y a peu de temps. Je bus une nouvelle gorgée de ma bière et je sentis alors la main d'Ezra venir replacer une mèche derrière mon oreille et relever ma tête. Ce qu'il me dit me toucha et je sentis ma gorge se serrer. Je lui souris et répondis alors : “Tu te trompes... Alistair n'a jamais rien dit, mais Lynn, ma soeur, ne sait même pas qui je suis. Et je me suis laissée déborder par mes sentiments il y a peu de temps, j'ai du quitter la ville. C'est de la lâcheté...” C'est avec douleur que j'avouais cela. Je ne l'avais jamais dit à voix haute, trouvant cela bien trop dur à dire, mais ce soir, je n'avais pas réfléchis, et je l'avais dit : j'avais été lâche en quittant Magnolia pour Toronto. Certes j'étais revenue avec une situation professionnelle bien meilleur, le corps et l'esprit sain, prête à assumer mes responsabilités. J'avais eut besoin de m'éloigner quelques mois pour me rendre compte que ces deux têtes de mules étaient tout ce qui comptait dans ma vie. J'avais envie de questionner Ezra au sujet de sa vie familiale, mais je me ravisais rapidement. Je voyais à quel point cela était douloureux pour moi d'en parler, je n'imaginais pas ce que cela pourrait être pour lui.
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Sujet: Re: Everything that kills me makes me feel alive ○ Ezra
Everything that kills me makes me feel alive ○ Ezra