18 heure 45, la demoiselle n'a pas le temps de trainer. D'ici une quarantaine de minutes tout le monde devra être sortit du magasin et la brunette a été envoyée par sa mère faire des courses de dernière minutes en vu de la préparation du repas du soir. La voilà donc qui promène dans les allées du supermarché avec un petit panier rouge à la main, la liste de course dans l'autre. Scrupuleusement, elle observe les rayonnages à la recherche de la marque habituelle de Madame Danielson-Dikens. Et comme elle doit acheter des céréales et du thé, elle se dirige donc vers le rayonnage goûter/petit-déjeuner : un véritable supplice comme c'est là que sont stockés les pots de Nutela, les brioches, les lions, mars, twix, les bonbons, les tablettes de chocolat... La jeune femme finit d'ailleurs par prendre une belle boîte de Haribo qu'elle payera à part et cachera sitôt arrivée chez elle pour que sa mère ne puisse pas la disputer pour cet achat, elle en serait bien capable. Parce que "Cela va te retomber sur les fesses et patati et patata" et que "Tu va le regretter et patati et patata" et aussi que "Miss America ne mange pas n'importe quoi et patati et patata...". Elle se sent enfermée dans sa vie comme dans un placard au point de devenir presque clostrophobe et impossible de mettre la main sur le logiciel qui lui permettrait de se débarasser de sa mère d'une pichenette.

La brunette se presse dans les rayons, après avoir quittés l'enfer et s'engage dans le coin maraicher, juste à côté de ce qui serait plutôt le rayon épicerie. Et comme elle regarde de belles carottes, un sachet de farine lui tombe soudainement dessus, ou plutôt lui est jeté dessus par deux petits adolescents qui se croient drôles et la demoiselle, au milieu du rayon, attire sur elle tout les regards sans plus savoir où se mettre comme elle se sent parfaitement idiote de ce qui vient de lui arriver. Elle a l'impression un peu injuste que tout le monde va se moquer alors que dans cette foule, plusieurs âmes sont davantage prêtes à l'aider. Reste à avoir quel genre d'âme va décider de se manifester auprès d'elle.

La demoiselle se sent complètement idiote au milieu de ce rayon. Elle a encore un peu de mal à réaliser ce qu'il vient de se passer. Elle ne comprend pas tout à fait. Il lui faut un petit temps pour comprendre ce qui vient de lui arriver et quand cela est fait tout naturellement la jolie brune se sent très humiliée, qui ne le serait pas à sa place, à se retrouver couvert de farine au milieu d'un supermarché ? La demoiselle en a presque les larmes aux yeux et évidemment elle se sent agacée de ce qui lui arrive, une colère monstre l'envahie, si bien qu'elle manque de peu de s'énerver contre Alana qui approche tout doucement d'elle de manière à la questionner et s'assurer que tout va bien. La brune n'est pour le moemnt pas maître de ses émotions. heureusement, avant de faire ou de dire quelque chose qu'elle regretterai plus tard la jeune femme se calme et relativise.

"- Oui je... ça va merci. Simplement... enfin, je n'ai rien vu vernir..." commence la demoiselle d'un ton calme avant de s'énerver de nouveau tout d'un coup aussi bien que si quelqu'un s'amusait à la manipuler. "Et ils sont fier cette bande de petits... Ah si j'étais leurs parents moi je vous le dis ça ne se passerait pas comme ça, jeunesse décadente ! Si je les attrape un jour ils vont m'entendre ! Qu'ils ne croisent pas ma route ou ça leur fera mal !" enrage la brune avant d'essayer de faire preuve d'un peu de self contrôle pour ne pas se faire passer pour une dingue, à s'énerver comme ça pour ça. En attendant elle est tout de même rouge de colère. Et naturellement blanche à cause de la farine. "Ils se croient malin ces petits imbéciles..." grommelle la jeune femme d'une voix entrecoupée par la colère, avant de reporter son attention sur sa tenue. Sa mère va la tuer... Et elle va se taper la honte le temps de rentrer chez elle. Dans sa colère la belle devient une usine à colère.

Ruth est en colère, très en colère de se sentir toute sale, toute farineuse. Il lui vient de salaces envies de scandales... Il y en a vraiment qui ont du temps à perdre pour faire des blagues aussi stupides mais ce n'est pas le cas de la demoiselle qui n'a pas le temps de s'mauser. En plus l'heure n'est pas arrangeante la demoiselle est pressée et le magasin va fermer. Heureusement toutefois une fille vient à elle pour lui porter un peu de son aide, si elle peut faire quelque chose mais dans cette situation Ruth ne voit pas vraiment. Pas plus qu'elle n'a vu venir cette mauvaise blague. Mauvaise blague qui était inévitable d'après la jeune Alana qui dit savoir que Ruth ne l'a pas vu venir.

"- Oui et c'est lamentable. Jamais ma mère ne m'aurait laissé ennuyer les gens de cette façon dans les supermarchés. Elle a peut-être quelques défauts mais elle n'est - Dieu merci - par irresponsable. Je vous assure que si je croise la route de ces deux guignols... Mon dieu mon dieu, pourvu que mes enfants ne me fassent jamais tourner en bourrique de cette façon !" lance la brunette agacée qui leur envoie par l'esprit une brouette de malédictions.

Disons-le aussi, la brunette se trouve un peu chiffonnée de ce qui lui est arrivée, un peu honteuse de s'être laissée prendre si facilement pas ces idiots d'enfants que personne ne surveille jamais et qui font conneries sur conneries. Et sa mère va la tuer quand elle va rentrer parce que sa tenue est rendue dans un état vraiment lamentable grâce à ces deux adolescents.

"- Non. Je ne sais pas si je vais le faire je me dis que cela ne servira à rien ces jeunes ne se feront probablement pas prendre, surtout que je ne pense pas vraiment que qui que ce soit prendra ma déposition au sérieux..." explique la jeune femme d'un air un peu abattu. Non, personne ne se souciera d'un peu de farine sur une demoiselle.

La brune se sent sale, elle se sent bête, idiote, seule et... Ce n'est pas du tout une sensation très agréable loin de là, elle se serait bien passée de ce petit incident si elle l'avait pût. Sauf que le destin ne lui a pas demandé son avis donc elle a juste à subir ce qu'il vient de se passer et puis voilà. Et ça ne lui fait pas spécialement plaisir. Elle enrage même et manque de faire un assassinat sauf que les responsables sont déjà hors de sa vue et hors de sa portée, ce n'est plus la peine d'essayer de faire quoi que ce soit contre eux.

"- Ils ont surtout une éducation déplorable, ma mère ne m'aurait pour sa part jamais laissé tourner dans ce mauvais sens là."

Porter plainte c'est une idée mais la brunette pense que cela ne sera pas utile, personne n'a vu quoi que ce soit d'intéressant sur ces jeunes et même en prenant la déposition au sérieux, la jeune femme suppose que jamais les policiers ne pourront faire quoi que ce soit pour elle, alors il est inutile de perdre davantage de temps mais en attendant, pour se débarrasser de tout ça, elle va avoir du mal. Ce sera sûrement long avant de ne plus avoir de farine sur elle, un long travail de patiente lui ouvre les bras assurément. Des heures de peigne, de lavage, de sèche-cheveux.

"- Je ne suis pas certaine que cela porte ses fruits vous savez même en prenant ma déposition au sérieux... il y a des témoins mais je ne pense pas que l'on ait retenu grand-chose d'important sur ces adolescents malheureusement."

En attendant si elle pouvait, elle aimerait bien les transformer en lama.

Et dire que la jeune femme a reçut de longs enseignements de la part de sa mère pour ne pas subir ce genre de situation, ne pas se retrouver dans un tel état de nerf à la vu et aux sût de tous... La voilà pourtant désormais incapable de se contenir, incapable de rester calme alors même que tout le monde la regarde. Et qui pourrait lui en vouloir au vu de la situation dans laquelle elle se trouve ? La plupart des regards sont plein de condescendance pour la mésaventure subit par la demoiselle. Autrement dit c'est insupportable mais la jeune femme ne parvient pas à se calmer, à relativiser d'un bloc ce qu'il vient de se produire à son encontre. Et dire que c'est dans cet accoutrement qu'elle va devoir quitter les lieux et rentrer chez elle ! La brunette manque de s'en évanouir à cette seule pensée, même si elle n'est pas aussi chichi-pompon que peut l'être sa mère. N'empêche que c'est la honte de sortir ainsi vêtue dans les rues et la demoiselle pâlit de penser à cela.

"- Ho... je ne voudrais pas vous embêter." répond la jeune femme à la proposition de son interlocutrice en essayant de se calmer un peu comme cette fille en plus ne lui a rien fait de répréhensible et ne cesse pas de vouloir lui venir en aide depuis l'incident.

Ruth est en colère et même bien plus que ça, si on était dans un comic, des éclairs lui sortiraient par les yeux tant elle se sent furieuse et humiliée, ainsi couverte de farine par ces petits imbéciles. Et la fille qui lui fait face a bien du mal à calmer la fureur de la jeune femme. C’est incroyable, comment peut-on être aussi idiot que ces gamins là ? De nos jours certains s’amusent vraiment avec des blagues à la con, que la demoiselle n’apprécie pas du tout. Non, elle ne comprend pas que l’on puisse se montrer si bête que cela. Ce n’est tout bonnement pas permis mais dans son malheur elle a un peu de chance comme l’autre fille lui propose son aide, de ne pas la laisser rentrer seule chez elle. Mais comme cette dernière le dis si bien il serait peut-être judicieux de passer s’enlever un peu de farine avant de partir.

Drôle de moment pour essayer de faire connaissance en tout cas mais comme Ruth allait dire que cette fille a raison, cette dernière se présente comme s’appelant Alana Kauffman. Soit, ce n’est pas forcément le meilleur moment pour des présentations, mais la demoiselle répond quand même à la question de son interlocutrice.

«- Je m’appelle Ruth Danielson-Dikens, enchanté de faire ta connaissance Alana. Même si j’aurai mieux aimé que cela se fasse dans des circonstances disons un peu plus agréables. Parce que ce n’est pas le meilleur moment pour véritablement profiter de notre rencontre. » fait remarquer la brunette avant de prendre la direction des toilettes en s’excusant, de manière à aller s’enlever un peu de farines, même si ce ne sera probablement pas des plus faciles. Parce que disons-le elle a une tonne de poudre blanche. Mais bon, elle veut paraître le moins ridicule possible une fois dehors.

Arrivée dans les toilettes, c'est une Ruth rageuse qui jette un regard assassin à son reflet dans le miroir. Là, elle peut voir l'étendue des dégâts, qui ne sont pas des moindres. On peut dire que non on ne l'a pas loupé et elle ne sait pas vraiment comment elle va bien pouvoir faire pour se débarrasser de toute cette farine qu'elle a sur elle et qui s'accroche à la fausse fourrure qui borde la capuche de sa veste. Décidément ce n'est pas son jour, la demoiselle en est dégouttée. Elle se déshabille en partie, afin de pouvoir secouer sa veste autant que possible puis ses cheveux, avant de renfiler le vêtement chaud et plus ou moins propres. Après quoi elle sors pour rejoindre son interlocutrice qui l'attend au dehors. Ni une ni deux la brunette propose de sortir, comme elle n'a pas l'intention de rester trop longuement dans cette situation à la vue de tout le monde, il faut dire qu'elle est encore bien blanche de sa mésaventure.

"- Et je ne tiens pas à être la risée de tout le monde, aussi j'aimerais être rapidement chez moi." indique la demoiselle à son interlocutrice pour justifier qu'elle se trouve si pressée de quitter les lieux.

Déjà, la jeune femme aux cheveux bruns avance vers la sortie et finis par se retrouver dehors, où elle commence à avancer d'un bon pas sans regarder derrière elle si Alana s'est mise à la suivre ou pas. La demoiselle fera bien comme elle voudra mais Ruth ne veut pas faire de trop vieux os ici.

Ruth marche vite ce qui n'a pas vraiment l'air d'être du goût de celle qui s'est proposée pour l'accompagner lors de son retour chez elle. Naturellement, Ruth ne souhaite pas rester trop longuement ici ce qui est bien normal. Cette fille apparemment n'a pas compris comme honteuse la jolie brunette souhaite s'éclipser. Cette dernière ralentit un peu son allure alors, à regrets, tout en souhaitant intimement que cette demoiselle presse son allure une fois qu'elle sera parvenue à son niveau. Oui, non ? La brunette lui jette un regard de côté qui veut tout dire, du genre "magne toi les fesses parce que je t'attends et au vu de ma situation, j'aimerai mieux ne pas trop trainer ici si tu vois ce que je veux dire...". Et voilà la jolie brunette qui repars dans les rues de la ville.

"- Tu viens ?" lance-t-elle par dessus son épaule pour espérer aller plus vite, quoiqu'elle n'aille pour le moment toujours pas aussi rapidement qu'elle l'aurait souhaité. Si seulement Alana voulait bien avancer un peu plus rapidement...

La mère de Ruth, en plus, va finir par s'impatienter, comme si la jeune femme en avait besoin et de la voir dans une pareille situation, Madame sa mère n'en sera que plus agacée, autant dire que la jeune femme préfère finir rapidement cette épreuve qui l'attend. La nuit tombe qui plus est et elle a encore pas mal à étudier pour ce soir, voilà qui est pour elle très fâcheux. Comme quoi, elle n'avait pas le temps en plus de se rendre au commissariat pour porter plainte contre X pour une plainte qui de toute façon ne trouverait jamais aucun écho. Pas de temps à perdre pour ces futilités, le commissaire lui aurait rit au nez voilà tout.

"- Mère va s'impatienter." reprend la brunette en pressant légèrement son allure.