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Kim, une ex-serveuse toujours hors-pair !

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MessageSujet: Kim, une ex-serveuse toujours hors-pair ! Kim, une ex-serveuse toujours hors-pair ! Icon_minitimeVen 23 Juil - 0:15

L'invitation de Christian avait beau prêté à confusion et agacé la jeune fille, elle n'en dit rien : elle savait pertinemment qu'il ne lui proposait pas d'aller ailleurs pour la culbuter. Elle lui épargna donc son cinéma habituel et, regardant autour d'elle, ne pu que constater qu'il n'y avait nulle part où aller. Il était plutôt tard, tout était donc fermé et elle n'avait pas très envie de trainer. Aller chez lui ? Mauvaise idée.

- Pas chez toi en tout cas. J'ai trop peur de m'attirer les foudres de ta matriarche... lâcha-t-elle d'un ton ironique.

L'obscurité la dissimulant, la jeune fille ferma les yeux et serra la mâchoire, sentant que ce qu'elle avait dit était un peu déplacé. Pourtant, elle était dotée d'une franchise à toute épreuve et pensait que la mère Livingstone était une vieille fille frustrée qui, à défaut d'avoir obtenu la famille dont elle rêvait, s'improvisait super ménagère, jardinière et cuisinière. Elle connaissait ces femmes, avec qui elle avait d'ailleurs eu beaucoup d'altercations. Elles n'aimaient pas trop que leurs maris la fréquentent. Pas besoin d'engager la conversation avec Judith Livingstone pour deviner qu'elle était comme elles.
Si elle ne voulait pas ouvrir la bouche à propos d'elle, c'était uniquement pour Christian. Ce soir, il lui avait confirmé ce qu'elle pensait déjà de lui : qu'il était différent des autres. Elle se rattrapa donc plutôt maladroitement, balbutiant l'excuse suivante :


- Enfin... D'après ce que j'ai entendu elle est pas commode. Mais bon, les rumeurs et les commérages tu sais.

Elle baissa la tête, honteuse. Elle prit une profonde inspiration et lança ensuite d'un air optimiste :

- On dit aussi qu'elle cuisine comme une chef !

Kim se surprenait elle-même : elle en venait à mentir pour ne pas vexer quelqu'un. Jusqu'ici, elle n'avait menti à personne, à part à Heather et Alexandra pour se retenir de dire qu'elles étaient niaises.
Cependant, Christian était un chic type, qui avait même accepté de se faire jeter une bière à la gueule et de passer pour un pervers tout ça pour aider l'ex-serveuse, dont la démission avait fait du bruit, notamment au moment où sa main s'était écrasée sur les joues du bonhomme. C'est pour ça qu'elle ne voulait pas que la soirée s'achève maintenant. Elle réfléchit un moment et trouva assez rapidement un endroit où la poursuivre.


- J'ai une idée. Suis-moi.

Elle partit devant, s'arrêtant tout de même afin de marcher en compagnie du jeune homme. Sur le chemin, elle l'avait remercié d'avoir joué le jeu et de l'avoir aidée, et lui avait expliqué que tout était venu d'un seul coup parce qu'il insistait, alors qu'elle avait balancé l'idée d'être virée complètement par hasard. C'était quand même marrant de se parodier, et elle avait joué de façon tout à fait crédible vu qu'elle était constamment comme ça, même si elle évitait les baffes. Les frites également. Malheureusement, le dernier coup était tombé sur l'arrogant Jeremy Huntington... Dommage pour lui, et pour elle. Elle n'avait pas pu finir sa barquette de frites.

La jeune fille avait hésité à montrer l'endroit à son voisin, mais il devait bien le connaître. Kim se l'était juste en quelque sorte... approprié. Elle ne devait pas être la seule vu l'état des lieux. Mais après tout, où pouvaient-ils bien aller ? Elle avait plus ou moins bien exprimé l'impossibilité de se rendre chez les Livingstone, et il était hors de question de rentrer chez elle maintenant. Elle ne voulait pas affronter ses colocataires et leurs regards sévères, qui la menaceraient d'expulsion car elle avait perdu son travail. Elle l'avait donc conduit à la maison numéro neuf, celle qui était abandonnée qui pouvait carrément ficher la chair de poule. Trop peu pour Kim ! Elle avait vu bien pire.


- Voilà ma seconde résidence... soupira-t-elle tout en contemplant la demeure. Là où je vais pour me changer les idées, quand j'en ai marre de mes colocataires, c'est-à-dire presque tout le temps. Mais bon, vu l'état de la baraque, j'évite un peu quand même...

Exposer ainsi son refuge, c'était un peu risqué, mais Kim voulait continuer sur cette lancée : rire avec Christian. Elle s'était carrément éclatée, et cela avait été plutôt rare depuis son arrivée à Magnolia Cresent. En fait, ça n'était jamais arrivé.

Poussant la barrière, elle contourna la maison pour finalement arriver derrière, où se trouvait une petite fenêtre près du sol vers laquelle elle se pencha. Elle l'ouvrit et dit à Christian de la suivre tandis qu'elle y passait les jambes. Elle atterrit directement à la cave.


- C'est pas mon endroit préféré...

Et ça se comprenait : des seringues jonchaient le sol, au même titre que la saleté et la poussière, sans parler des canettes et des bouteilles vides laissées par terre. S'assurant qu'il la suivait, Kim guida Christian dans une chambre au premier étage. Elle était complètement vide. Le seul objet qui la décorait était une petite glacière posée dans un coin. Elle referma la porte derrière eux et, s'asseyant au sol, l'invita à faire de même. Elle s'empara de la glacière et l'ouvrit pour en sortir un pack de bières. Elle en tira une, qu'elle décapsula à la sauvage avec ses dents.

Une bière ?

Elle les posa par terre et but une longue gorgée de la sienne. L'alcool, ce n'était pas dans ses habitudes, mais ce soir était un soir de fête : elle avait enfin trouvé le courage de quitter son boulot merdique, tout ça pour finir dans un autre boulot merdique. Kim était condamnée à servir les gens comme elle l'avait toujours fait. Elle ne pouvait pas se résoudre à obéir et servir, c'était impossible avec un tel caractère, mais elle y était contrainte.

- Voilà mon refuge... ça m'arrive même de dormir ici parfois. Ça craint, je sais, mais...

Elle tentait de se justifier pour ne pas avoir l'air d'une clocharde.
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Christian Livingstone
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MessageSujet: Re: Kim, une ex-serveuse toujours hors-pair ! Kim, une ex-serveuse toujours hors-pair ! Icon_minitimeDim 29 Aoû - 3:20

Non pas chez lui, c’était certain. Il était plutôt heureux que la fierté de Kim décline directement l’invitation qu’il n’aurait à vrai dire jamais fait. Se qui n’était pas du tout contre elle, Christian n’invitait même pas ses amis les plus proches chez lui, les ‘foudres de la matriarche’ était une des raisons pour justifier cela en plus que l’adolescent faisait surtout tout pour éviter sa maison. Enfin, excepté sa chambre, peut être le seul endroit qu’il appréciait (idolâtrait selon certain) dans son ‘chez lui’ qui n’en était définitivement pas un. Au moins quand il dormait on lui foutait la paix. N’allez pas non plus penser que le sommeil était son refuge, bien que la question puisse être posé, Christian aimait dormir point, il ne fallait pas aller chercher plus loin. Quoi qu’un psychologue se penchant sur son cas aurait pu affirmer que c’était sa manière inconsciente de s’échapper de ce morne quotidien qui de toute évidence ne lui convenait pas, et blabla, un tas de truc super recherché, tout aussi débile les uns que les autres, mais plutôt marrant à entendre. Oui, Judith Livingstone avait déjà emmené son fils consulté, mais cette visite l’avait finalement fortement divertis.

Il avait envie de rire rien qu’en y repensant… Ce type à l’air grave et solennel, qui après un « je vous écoute » lançait à intervalle régulier « je vois… » ou répétait les fins de phrases de sa mère comme « Il y a aussi eu cet incident à l’école » « Je vois, à l’école… » la pensée de devenir psychanalyste plus tard c’était presque imposé chez Christian, un mec payer pour faire ça ? Le pied non ? Bref…Ce homme faisait aussi partis des gens intelligent qui se contentait d’être intelligent, et qui, dans tout ses gestes, ses remarques, vous disait « Regardez comme je suis intelligent » un genre de plus que l’adolescent ne pouvait pas supporter. Les personnes qui avaient de la culture et qui l’étalait devant vous, invoquant des références que vous ne connaissez pas tout en sachant pertinemment que vous ne les connaissez pas, c’était une chose qui le mettait hors de lui. Il n’y avait rien de plus narcissique. Or ce type, ce psychanalyste, amis de sa mère depuis des années, faisait partis de ces gens là, il devait même en être le leader. Judith avait finit par lâcher anxieuse « Vous croyez que mon fils a un problème ? » Bon dieu cette phrase… Elle restait ancré dans sa tête. « Un problème » le grand soucis de sa mère ! Problème = Désastre, tornade, crise, bref un monstre à éviter, un mot tabou et inquiétant, elle aurait pu être plus grossière et lancé « Croyez vous qu’il sois normal ? » une phrase tout à fait idiote mais la normalité était le minimum attendu par madame Livingstone. « Non rassurez vous Judtih, je pense même que Christian est quelqu’un de très intelligent. » Coûts de l’information : 80 $

Le fait que, étrangement, Kim se rattrape, car elle se rattrapait c’était certain, s’excusant presque d’avoir simplement dit quelque chose sur Judith Livingstone l’étonnait franchement. Il pouvait concevoir le fait que quelqu’un d’autre s’en excuse, mais Kim ? Il n’eu même pas le temps de faire une remarque sur le propos que la serveuse, enfin, l’ex serveuse, venait déjà d’avoir une idée. C’est donc en toute confiance qu’il la suivit.

Sur le chemin, la conversation se porta essentiellement sur « l’incident » de la soirée. Incident qu’il se remémorerait sûrement pendant un moment, une de ces soirées « Légendaire » comme dirait ce bon vieux Barney Stinson (de loin son personnage de série préféré) celle qu’on se rappelle quelque année plus tard en lançant quelque chose comme « Tu te souviens le soir ou tu t’es délibérément fait virer ? » a supposé qu’ils en auraient l’occasion, et a vrai dire il l’aurait voulu. Kim était une chouette fille.

Leur pas les conduirent tout droit à Magnolia Cresent, plus précisément devant la maison numero neuf. Cela faisait des années que cette maison n’avait pas été habité, il était encore gamin quand elle avait été deserté, il ne se souvenait plus très bien de la raison mais elle était assez sinistre, une histoire de meurtre que de toute évidence tout les voisins avaient vite fait taire et enterrer. Une histoire sordide à Magnolia Cresent ? Damn it, impossible, rappelons qu’ici c’est le paradis, les voisins sont charmants, les pelouses sont vertes, c'est le rêve américain vous comprenez ? Pas de place pour une tache sur le tableau. En tout les cas, il s’était juré d’y jeter un coup d’œil un de ces jours, juste par curiosité, et il ne l’avait finalement jamais fait. Et bien, ça allait être chose faite. Soirée « légendaire » on avait prévenu. En bonne connaisseuse des lieux, Kim l’invita à la suivre en ouvrant une petite fenêtre les emmenant directement dans une cave plutôt insalubre.

- Plutôt sympa ta résidence secondaire… !

De toute évidence, cette partie de la maison qui n’était pas sa préférée selon ses dires, était du domaine des piquouzé de magnolia cresent, il y visualisait clairement quelques uns de ses voisins de pallier en train se défoncer à l’abri des regards. Mais ils ne s’attardèrent pas dans cet endroit, se dirigeant vers le premier étage dans une pièce totalement vide. Drôle d’effet, seul une glacière avait été placé là dont elle sortis une bière. Il s’assit en la prenant.

- Je vais tacher de la finir avant de recevoir la fin de son contenu sur la figure.


Annonça t’il avec un sourire en coin avant de s’exécuter sur le champ et de reprendre en regardant le plafond.

- Non franchement tu dois être tranquille ici, en y pensant quand même c’est triste, t’as vu à quoi on en est à faire pour éviter ces pourris ? Enfin, triste… Je me comprends.

Il se comprenait, mais il repris tout de même en tachant d’expliciter un peu plus sa pensé, mais il se trouvait que Christian avait souvent du mal à placé des mots corrects sur se qu’il pensait, pour cette raison d’ailleurs il admirait toujours les personnes qui brillait à cet exercice.

- Je veux dire, on est quand même des inadaptés de la société sérieusement… !

Plaisanta t’il avant de prendre une gorgé et de continuer.

- Non pas que ça me dérange, perso dans mon cas c’est pas permis de le vivre aussi bien je crois, je sais que c’est pas celui de tout le monde, mais on vis quand même dans un monde de merde il faut le dire. Après je fais pas particulièrement partis de ceux qui se bouge pour faire changer les choses donc je devrais peut être me taire, mais changer quoi de toute manière, tout serait à refaire.

Olah-Olah, peut être fallait il arrêter la cette conversation, il voulait se marrer ce soir, pas partir dans ce genre de délire.

- Bref, ça c’était pour la pensée profonde de la soirée, maintenant on peux passer à des trucs moins grave, ça me fait penser, pour tout à l’heure à propos de ma mère… Surtout, t’inquiète pas, tu peux le dire : Ma mère est une vieille frustré à la recherche de la perfection qui, à faute de l’avoir, fait tout pour faire comme si. Laisse moi voir, j’ai fais le portrait de tout les gens de Magnolia Cresent en une phrase la je crois ? Enfin tous, pas tous.

La moitié des gens qui faisait partis de cette exception se trouvait dans la pièce, ce à quoi Christian décida de lever sa canette.

- On a même pas trinquer au fait, alors on commence par quoi, par porter un toast à ton licenciement ?
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MessageSujet: Re: Kim, une ex-serveuse toujours hors-pair ! Kim, une ex-serveuse toujours hors-pair ! Icon_minitimeMar 7 Sep - 23:13

À la remarque de Christian, Kim lui lança un regard meurtrier semblable à celui qu’elle avait eu au bar, mais ce dernier laissa vite sa place à un léger sourire, qu’elle s’empressa d’effacer en buvant sa bière. Elle ne pu cependant pas s’empêcher de rire du petit trait d’esprit du jeune homme, qui avait une bonne répartie, et manqua de recracher ce qu’elle avait dans la bouche.

- Ça risque pas, cette bière je l’ai payée de ma poche…

Il y avait donc une large différence entre la bière du boulot – qu’elle n’avait désormais plus mais ne payait pas – et celle qui lui coûtait son argent. C’était une de ses seules dépenses superflues, avec la télé qu’elle louait. Le reste, elle le réservait au loyer et très occasionnellement aux vêtements. En effet, elle avait beau être à mille lieues des filles superficielles de Magnolia Cresent, elle restait une fille et au même titre que les autres êtres humains, elle avait besoin de se vêtir. Cependant, vu qu’elle ne sortait pas souvent en dehors du quartier, elle ne se souciait pas trop de ces dépenses. Ce pour quoi elle réservait son argent restait le loyer. Trouver une maison dans un quartier qui lui permettrait d’oublier son ancienne vie et de prendre un nouveau départ restait une aubaine, bien qu’elle soit assez mal tombée et qu’elle ne manquait pas une seule occasion de s’en plaindre et de râler. Mais cela importait peu, car du moment qu’elle pouvait passer à autre chose, elle se fichait du reste. Elle n’avait pas d’amis et cela lui convenait parfaitement. Elle ne refuserait pas d’en avoir, et ce serait tant mieux si sa relation avec Heather et Christian ainsi qu’Alexandra avançait positivement, mais elle était du genre à se préparer à une éventuelle déception en avance, histoire de ne pas tomber des nues sur le moment. Mais sa stupidité et une part de naïveté la poussait à y croire parfois, et une lueur d’espoir tâchait de survivre en elle, une lueur qu’elle aurait bien aimé tuer car elle n’attirait que des ennuis…
Alors que Christian tâchait de s’expliquer le plus clairement possible, la jeune femme réalisa qu’elle devait être une sacrée hyène. Elle l’avait tout à fait compris et se demandait bien s’il approfondissait le fond de sa pensée pour lui faire comprendre ou par peur de réveiller la Kim que tout le monde lui connaissait : une fille antipathique, grincheuse, impulsive, violente, inadaptée… Au fond, il ne devait pas y avoir que du faux dans cette opinion. Après tout, elle était fondée sur quelque chose, non ? Une attitude qu’avait adoptée la jeune femme, des propos, peut-être même des discussions de commères qui s’étaient fait passer le mot qu’elle était le genre de fille à éviter. Ce n’était peut-être pas faux, mais ce n’était pas pour autant que l’on devait s’arrêter sur cette image d’elle. Elle se connaissait, elle connaissait ses valeurs, elle savait qu’elle pouvait très bien s’entendre avec certaines personnes mais surtout, elle se fichait de ce qu’on pouvait dire sur elle. Alors pourquoi y accorder autant d’importance ? Peut-être parce que c’était faux, et tout de même frustrant de subir une réputation infondée. Mais bon, elle ne pouvait rien y faire, alors elle continuait à être elle-même.

Tandis que Christian poursuivait son explication, Kim fixait le vide à défaut d’acquiescer. C’était probablement dû à sa fierté mal placée, mais elle détestait faire des compliments. Accorder à quelqu’un qu’il avait raison était à ses yeux un affront, elle se gardait donc en général de partager ce genre de pensées. C’était stupide oui, c’était Kim Rutherford. Ce coup-ci cependant, elle ne pu retenir un ou deux hochements de tête pour faire partager son accord. Elle décida ensuite de la garder droite afin de retenir ce mouvement, qu’elle était terriblement tentée de faire à l’écoute du discours du garçon, qui lui assurait qu’elle n’avait pas à s’excuser quant aux propos qu’elle avait tenus sur sa mère.
En réalité, la mère Livingstone lui rappelait la vieille Rutherford. Elles étaient de la même espèce mais n’auraient jamais pu être amies. Si Judith Livingstone savait cacher ses problèmes et se faire admirer des autres ménagères, la mère de Kim était une chrétienne que l’on connaissait pour ses problèmes de couple et son penchant pour l’alcool. En effet, elle était assez portée sur la bouteille et tâchait d’oublier ses problèmes dans des activités beaucoup moins ludiques que le jardinage ou la cuisine, mais elle tentait tout de même de sauver les apparences grâce à la religion. C’était une femme pathétique et cela attristait Kim, qui éprouvait malgré tout de l’affection à son égard mais surtout de la pitié. Elle restait sa mère et, c’était triste à dire, elle était obligée de l’aimer. Cela avait beau être une pure convenance sociale, elle y adhérait bien que son amour n’était pas mérité. Quant à son père, c’était un homme cynique qui se gardait de partager ses sentiments. Kim s’est toujours sentie exclue de son cœur et n’a pas trouvé en la religion un refuge suffisant, ni les jupes de sa mère. Elle venait réellement d’une famille pathétique et s’était empressée de la quitter dès qu’elle l’avait pu. À côté, elle était persuadée que la matriarche des Livingstone était une bénédiction, mais elle ne pouvait pas le dire à Christian. Il la connaissait mieux qu’elle, et savait les raisons qu’il avait de se plaindre. De plus, en parler reviendrait à aborder le sujet de sa famille de tarés, alors non merci. Elle préférait mieux se taire.

Lorsqu’il conclut en disant qu’ils n’étaient pas tous comme l’espèce d’horrible modèle qu’il venait de décrire, Kim, toujours adossée voire affalée contre le mur, tira un petite sourire et lui tapota faiblement l’épaule avant de poser sa main contre sa poitrine, pour montrer qu’ils étaient probablement les deux seuls. Elle se mit à rire comme si la bière qu’elle avait bu avait déjà fait effet et lança :


- En tout cas, si être inadapté c’est être comme les autres tarés, et ben je m’en plains pas du tout !

Elle rit faiblement à sa remarque et se redressa afin de trinquer, chose qu’elle avait complètement oubliée mais qui méritait d’être faite.

- Bonne idée ! à ma démission, hein… insista-t-elle avant de reprendre : et à la bière, qui a grandement aidé dans cette tâche… Et n’oublions pas Christian, sans qui rien de tout cela n’aurait été possible ! s’empressa de rajouter Kim sur un ton faussement solennel avant de faire taper sa bouteille contre celle du jeune homme et d’en boire une longue gorgée.

Elle n’aurait pas pensé révéler sa cachette à quelqu’un, à un garçon surtout, et qu’elle ne connaissait pas vraiment qui plus est. Cependant, elle assumait son choix à cent pour cent et ne le regrettait pas du tout. Elle ne voyait pas sa relation avec Christian évoluer négativement et de toute façon, le quartier devait regorger de coins sombres où se réfugier en cas de pet de plombs plus qu’éventuel avec une fille comme Kim. De toute façon, elle avait le pressentiment qu’il ne s’agissait que d’une question de temps avant que ses trois colocataires, d’un commun accord, décident que sa présence nuisait à l’ambiance générale. Elle redoutait ce jour mais s’y préparait, sachant pertinemment qu’il finirait par arriver. Qui prendrait sa défense ? Alexandra ? Peut-être… Les deux autres avaient assez d’arguments en tout cas pour ficher Kim à la porte dès qu’elles le souhaitaient. En effet, l’entente n’était pas très cordiale entre les meilleures amies et la nouvelle venue… Entre l’autre conne bordélique et la pouffiasse dénuée de cerveau, il ne restait plus que la discrète et niaise blonde. Cette colocation était vouée à l’échec, alors pourquoi s’embarrasser à y penser ? Des filles qui s’appréciaient et se connaissaient depuis belle lurette n’étaient pas compatibles avec une nouvelle antipathique.
En cas d’extrême urgence, elle pourrait toujours squatter cette maison, ou mieux : la cave des Livingstone. Cette idée avait le mérite d’être le meilleur scénario envisageable à Magnolia Cresent pour une sitcom bon marché : une black impulsive dans une famille bourge de blancs incluant la mère maniaque et frigide, le père soumis et effacé, la jeune et jolie jeune fille mannequin et idiote à la Kelly Bundy, le fils hors-normes qui ne pouvait que ravir ses parents (ou pas) et le dernier qui exprimerait les difficultés qu’il rencontrait dans la perte de son pucelage… Bien sûr, ce n’était qu’une ébauche car Kim n’avait reçu que des échos sur les Livingstone, auxquels elle ne prêtait aucune attention. Les personnages du père et du petit dernier restaient donc à travailler…

Elle avait beau faire de l’humour dans sa tête, des blagues qu’elle n’oserait pas partager avec le principal intéressé bien qu’il ait affirmé que ça ne le gênait pas, mais une question continuait à la démanger : pensait-il réellement qu’elle allait sortir ses griffes à la moindre remarque ? Elle ne tenait cependant pas à tout gâcher, alors elle préféra continuer à douter que risquer de niquer l’ambiance. Alors qu’on aurait pu croire qu’elle avait décidé de garder le silence, Kim prit tout à coup la parole.


- Sérieux, merci. J’en pouvais plus de ce boulot… Elle marqua une courte pause avant de reprendre d’un ton pour le moins agressif et empreint de ressentiment : je déteste être au service des autres, putain ! cracha-t-elle en sursautant brusquement, comme si elle était prise d’un spasme, avant de rester immobile à nouveau. Son regard fixait le vide, tandis qu’elle reprit : J’ai quand même aucune idée de ce que je vais bien pouvoir faire, maintenant… Si je me bouge pas, je suis bonne pour vivre ici !

Elle avait beau se persuader qu’elle ne pouvait rien faire, que la fatalité voulait qu’elle se fasse expulser par ses colocataires et qu’elle préférait ne pas y penser vu que ça finirait forcément par arriver, elle continuait à se dire que l’argent était le seul motif qui justifiait encore sa présence dans la colocation. Quoi d’autre, après tout ? Ce n’était sûrement pas la sympathie des filles pour elle, ni la sienne pour ces filles. À croire que la jeune fille aimait bien se torturer l’esprit…

- Je suis pas faite pour servir dit-elle en riant histoire de détendre l’atmosphère suite au léger début de crise qui avait failli s’emparer d’elle. Sentant quand même que sa réaction n’était pas passée inaperçue, elle préféra passer à autre chose en se risquant à demander à Christian :

- Et toi, t’as une idée de ce que tu veux faire ?

Question très stupide mais dans ce cours laps de temps dont elle disposait pour se rattraper, c’était la seule qui lui paraissait un minimum intéressante, sauf peut-être pour celui qui devait y répondre… C’est pourquoi elle n’en resta pas là.

- J’imagine qu’on doit pas arrêter de te prendre la tête avec ça…

Mais tout de même, au risque d’avoir l’air niaise ou de l’exaspérer, les ambitions de Christian Livingstone restaient un mystère pour Kim.
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Christian Livingstone
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MessageSujet: Re: Kim, une ex-serveuse toujours hors-pair ! Kim, une ex-serveuse toujours hors-pair ! Icon_minitimeSam 29 Jan - 0:38

Les lèvres de Christian s’étirèrent dans un sourire quand Kim tapota son épaule avant de poser sa main contre sa poitrine, le style très « je te comprend mon frère, on est dans la même galère ». Se qui était le cas… il se surprenait tout de même à être proche d’une personne de Magnolia Cresent et était plutôt satisfait de ne pas avoir eu la flemme de se lever cette nuit, se qui lui avait permis de faire plus ample avec sa voisine, une belle rencontre comme il en existait trop peu. Bon la vérité était que Kim n’était pas un produit made in Magnolia Cresent, donc s’entendre avec elle se n’était finalement pas avoir un lien direct avec un résident élever dans l’ambiance polly poket. Le seul avec qui Christian avait un lien fort, en dehors de Lou puisqu'on parlait ici d'amitié, c’était Andrew Davies. Ces deux la, c’était le duo infernal. L’un comme l’autre se demandait pourquoi ils avaient atterris la, ils étaient paumé, définitivement pas à leur place, si Kim l’avait connu c’était certain qu’elle se serait entendu avec lui aussi. Il se surprit à sourire en pensant a quel beau trio d’inadapté ils feraient avec la jeune fille.

Sauf que voilà, Andrew était partis. Du jour au lendemain, sans donner de nouvel, et cela faisait un an maintenant. Comment expliquer concrètement comment Christian avait vécu ce départ inattendu… A vrai dire, il était clair que la version Juliet Davies n’était pas la bonne, il avait envie de lui rire au nez quand elle affirmait qu’il était parti étudier en Angleterre. Non, le jeune Livingstone avait tout à fait compris que, comme la plus part de ses camarades de palier, les Davies avaient des choses à cacher. Et ça l’avait bizarrement profondément déçu, comme si il pensait qu’ils sortaient du lot tout les deux, oubliant que lui-même faisait partis d’une des familles qui avait le plus de chose à se reprocher très certainement. Il s’était tout simplement sentis trahis, et avait nourrit une rancœur pour lui qu’il n’aurait pas pensé connaître. Maintenant il ne savait pas comment il réagirait à son retour, mais comme tout ses soucis, Christian préférait éloigner cette idée.

C’est simple, il n’aimait pas réfléchir, ce n’était pourtant pas un idiot ou par flemme de faire l’effort d’avoir une quelconque réflexion comme pourrait croire certain. C’était juste qu’il se perdait, que réfléchir finalement l’amenait a de profonde angoisse aussi stupide puisse paraître l’idée. C’est pour ça qu’avant de rire il vous dira amuser qu’il préfère vivre la nuit, parce qu’étrangement l’esprit fonctionnait différemment, qu’on réfléchissait moins… Ecarter les soucis, toujours, c’était lâche, et alors ? Franchement, il s’en foutait royalement. Quelqu’un aurait pu lui balancer « t’es un lâche mec » qu’il aurait répondu « ouai, et qu’est se que ça change dans ta vie ? ». Justement pour le coup, il n’embêtait personne non ? Alors pourquoi on trouvait encore moyen de venir lui faire des remarques ? Qu’on le laisse vivre sa vie bon dieu, et qu’on ne lui reproche rien. Il ne comprenait pas les gens comme Naya Freeman qui venait lui balancer des remarques tout à fait inutiles. Ca le fatiguait. En plus il ne voyait pas vraiment se qu’elle espérait à part le gonfler. Ca devait être ça, il y avait des gens qui prenait un profond plaisir à faire chier les autres…

Il fut tiré de ses « très profondes » réflexions quand Kim lança un bon idée qu’elle suivit de la liste des choses à célébrer : comme proposé donc, on triquerait là à la démission de la jeune demoiselle, mais aussi à la bière, et à lui-même, se qui décroche un sourire en coin à l’adolescent qui leva solennellement sa bière.

- A lui, il en sera particulièrement flatté.

Pour lui c’était une bonne chose de fête une démission. Franchement, il n’y avait rien de plus infâme que de trimer, en plus il pouvait parier que Kim n’était pas particulièrement bien rémunéré et que ses conditions de travail devaient être épouvantable. Seulement voilà, concrètement, qu’est se qu’elle allait devenir ? La question lui traversa l’esprit. Elle n’était pas comme lui, lui petit bourge qui vivait encore chez papa et maman, bien que l’idée le répugne, il fallait avoué qu’il n’en branlait pas une et que si il venait à mettre le pied dehors, il ne savait pas vraiment se qu’il deviendrait… L’envie de partir était pourtant la, d’ailleurs elle ne faisait pas seulement acte de présence, elle était omniprésente. C’était une évidence, il fallait qu’il parte d’ici au plus vite. Mais ou et comment, ça…

Disons qu’il avait toujours eu projet d’un jour partit avec Andrew, faire une colocation catastrophique et vivre des galères comme pas permis bien que l’idée qu’ils avaient de cette aventure était très certainement idéalisé. De toute manière ça restait un fantasme, Andrew devait reprendre l’entreprise de papa, et lui était voué… A quoi au juste… ? Bon dieu il n’en savait foutrement rien, qu’est se que pouvait bien devenir Christian Livingstone ? C’était la question que beaucoup de gens se posaient, sauf le concerné.

Kim le remercia et il esquissa un geste de la main pour lui signaler qu’elle n’avait pas à le faire. Franchement ça avait été un plaisir de l’aider, et d’un côté c’est vrai que ça avait un côté un peu dingue. Concrètement avant cette soirée, ils se connaissaient, oui, mais ils n’avaient pas non plus élevé les cochons ensemble. Qu’est se qu’elle était con cette citation d’ailleurs… Bref, Kim n’était pas une amie proche, et il se surprenait quand même à avoir accepté de se prendre un verre de bière dans la figure pour lui permettre d’avoir son ticket pour la sortie. C’était sa bonne action du mois ! Donc, clairement qu’est se qu’il fallait répondre à ces remerciements ? Il réprima un mauvais fou rire en pensant à se qu’aurait dit ce bon vieux Dean Brown qu’il aimait tant charrier et qui semblait tomber amoureux en un claquement de doigt. « Pour toi je ferais tout. » aurait sûrement t’il lancer, regard ténébreux et bouche légèrement entrouverte, mais cependant pas trop sur de lui pour renforcer son aspect fragile, évidemment. Quel numéro ce mec sérieux ! C’est clair que pour lui cette histoire aurait sûrement été un signe, le début d’une belle et grande histoire d’amour. Ou pas, parce que franchement le coup du verre il y avait plus romantique. Mais bon dans l’idée, bizarrement il avait invoqué l’esprit de ce bon vieux Dean mais mieux ne valait il pas imaginer la suite de la conversation si il avait été à sa place, c’était juste à mourir de rire. Il se contenterait donc de ce simple geste que voulait tout dire.

C’est la que Kim commença sérieusement à s’échauffer et pour le coup Christian fut surpris. Tapant un fixe, canette au bord des lèvres, yeux rivés sur la jeune fille, il l’a vit aussi soudainement récupérer la dignité qui lui était propre. La fameuse interrogation précédente donc : Qu’est se que je vais devenir. Et la malheureusement, Christian ne pouvait plus trop aider…

- Sérieux si tu viens vivre la, réserve moi une chambre et on se fait la plus archi monumentale des collocation.

Suggéra t’il en essayant de faire redescendre la pression.

- T’as nulle part d’autre ou aller… ?

Finit il quand même pas demander, conscient de l’indiscrétion de la question, mais d’un côté il fallait avouer que c’était chiant comme situation, et le mot était faible. Seulement voilà, lui ne s’était jamais confronter à ce genre de problème, se contentait de se dire que, voilà, c’était comme ça après tout et que bon… C’était pas sa faute si les autres étaient en galère, si ils devaient pleurer sur chaque malheureux. Se qui était profondément égoïste mais d’un côté il ne pouvait pas s’empêcher de penser qu’il n’avait pas tord. Bref la n’était pas la question, parce que finalement, Kim était chouette et que l’embêterait de la voir à la porte… Un peu à cause de lui.

- D’un côté… Je sais pas si c’est franchement une bonne nouvelle hein, mais bon… T’as possiblement ton ticket de sortie. Je veux dire quitter Magnolia Cresent quoi, je suis tellement persuadé que tu peux trouver mieux ailleurs. On est d’accord non ?

Le garçon marqua une pause avant de se redresser, reprenant plus vivement.

- Sérieusement ouai, barre toi pendant que c’est encore possible. C’est toujours possible ok, mais… Pourquoi rester ici quoi ? Pas la peine que je te refasse le tableau du quartier, on sait se qu’on en pense tout les deux, et d’ailleurs on a pas notre place dedans, ni l’un ni l’autre.


Reposant sa canette vide sur le sol, le garçon se releva en allant jeter un coup d’œil par la fenêtre avant de se raviser et de s’adosser au mur en passant une main dans ses cheveux, le regard ailleurs.

- Qui est fait pour servir, de toute manière ?

Questionna t’il en haussant légèrement les sourcils une fraction de seconde. Oh oui il y en avait sûrement qui prenait du plaisir à servir les autres, mais franchement… ? Il ne comprenait pas pourquoi, mais il sentait comme de l’agacement monter en lui, à moins que se sois de l’épuisement, en tout les cas il n’était pas aussi serein qu’il l’avait été plus tôt. Il fallait donc mieux détendre tout ça, sortir une bonne vieille blague et puis… Voilà. Life goes on.

Quand à la question de se qu’il voulait faire plus tard… Il poussa un long soupire, redressant la tête avec un léger sourire en coin. A cette question, cette éternel question… Celle que les adultes posait aux enfants « Alors petit gars qu’est se que tu veux faire plus tard ? » et la le gamin sortait un truc énorme, mais l’adulte souriait tout en se disant « Ah, la bonne blague. » C’est beau d’avoir des rêves, mais c’est aussi très con. Quand on grandit on se rend compte de la fausseté des adultes, qu’on nous as fais bouffé de la niaiserie pour nous préserver du grand méchant monde, mais franchement, il fallait pas mieux lui dire tout de suite à ce gosse qu’il serait jamais astronaute ? Bon d’un côté non… Il l’avouait lui-même, l’enfance c’était quand même quelque chose, mais des fois ça l’agaçait profondément de se dire qu’on retardait au plus un être pour ne pas le confronter à la dureté de la vie. C’était pire, parce que grand nombre de couillons pleuraient ensuite en se disant « c’était bien quand j’étais jeune ! » au lieu de vivre au jour le jour. Kim se rattrapa, s’excusant presque de la question, mais ça ne le dérangeait pas d’en parler avec elle.

- Hé je t’assure, t’excuse pas de me poser des questions, et puis tu la poses pas pour souligner le fait que j’ai pas grand avenir au moins toi.

Parce que cette question dans la bouche de sa mère, c’était des flèches de reproches et de déceptions qui s’enfonçaient fermement dans sa chair. Enfin, maintenant elles le traversaient, ou il les évitait, c’était devenu une triste habitude.

- Il est hors de question que je travaille plus tard.


Et ça pouvait paraître naïf, idiot, et totalement puéril, mais c’était dit avec tellement de conviction qu’on sentait qu’il était totalement sérieux se qui pouvait être assez déstabilisant.

- Le rêve ça aurait été écrivain, ou poète un truc du genre… T’imagines ? T’écrit, à ton rythme, et tu récoltes le poignions. En plus les idées je les ai... Me manque juste le talent.

Parce que c'était son gros défaut, mettre des mots clair sur une pensées c'était impossible, cela se rendait compte d'ailleurs dans sa façon de parler. Ou il parlait trop pour tourner autour du pot, ou il résumait une idée par un mot qu'il actionnait du style "monumental". Ça résumait une idée concrète pour lui, mais dans le fond, qu'est se que c'était que ce mot ?

- Et toi, une idée ?

D'ailleurs il se demandait si Kim avait des études... Parce que de son côté à lui, il n'avait qu'une envie c'était d'arrêter cette mascarades au plus vite. A quoi bon? Il n'était pas fait pour ça, point. Peut être qu'il n'était tout simplement pas fait pour la vie, se qui était en sois assez triste.

- Ah j'y pense, si ! J'adorerais voyager !

Ca lui était venu d'un coup, il avait claqué dans ses doigt puis pointé Kim, lèvres étiré en un sourire.

- Comme quoi tu vois, l'envie de me barrer est la plus forte de toute. Mais ouai, voyager... C'est pas un métier mais bon, je veux dire il y a bien des types qui arrive à être payer à voyager pas vrai? Faudrait que je trouve le bon filon, que je sois aussi malin qu'eux et voilà, la j'aurais tout gagner. La belle vie quoi... Et bref, si il faut une conclusion à tout ça, je dirais que je suis mal barré, mais mal barré dans la joie et la bonne humeur, se qui n'est pas un détail négligeable.
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MessageSujet: Re: Kim, une ex-serveuse toujours hors-pair ! Kim, une ex-serveuse toujours hors-pair ! Icon_minitimeSam 19 Fév - 0:59

Kim était une personne tout à fait saine de corps et d'esprit. Surtout de corps, en fait. D'esprit, elle était plutôt paranoïaque et impulsive, quoique droite et juste. Cependant, le goût de la bière fraiche la détendait, bien qu'elle n'ait jamais eu besoin de se réfugier dans l'alcool pour fuir ses problèmes, qu'elle préférait affronter. L'alcool lui connaissait, la jeune femme ayant grandi dans un milieu pour le moins difficile. Ses parents n'étaient pas alcooliques, loin de là. Leur truc à eux, c'était la religion. Plus dangereuse que l'alcool, auquel Kim avait été confrontée chez ses grands-parents, ses oncles... La bouteille avait eu raison de la famille Rutherford, les séparant un à un en les emportant dans une tourmente infernale incluant problèmes financiers, violence conjugale etc, etc... La seule chose pour laquelle Kim se sentait reconnaissante envers ses parents, c'était bien de l'avoir préservée des dangers de l'alcool. Depuis, son opinion à propos de la boisson n'avait pas changé, même si elle se permettait quelques verres. Malgré cela, l'odeur lui restait insupportable. Ce soir, l'ambiance était à la détente et l'entente avec un de ses voisins, de quoi la ravir. Elle avait beau se défendre en affirmant qu'elle n'avait besoin de personne, un peu de compagnie ne faisait pas de mal. C'est pourquoi elle se permettait quelques gouttes. Mais même dans ce contexte, elle avait en horreur l'odeur qui lui arrivait droit dans les narines et l'écœurait. En dehors de sa famille, Kim avait également eu l'occasion de réaliser les ravages de l'alcool sur les hommes. Loin d'elle les accidents de la route et l'impact sur une jeunesse débauchée avide de sensations fortes. Ses relations avec l'alcool furent toutes autres, et suffisantes à l'en dégoûter définitivement. C'était quelque chose qu'elle préférait ne pas se rappeler. C'est pourquoi après avoir trinqué avec Christian, elle n'en but qu'une gorgée qu'elle regretta amèrement, posant sa bière par terre l'air de rien pour ne plus y toucher de la soirée.
Comme dans un appel au secours, Kim lança un regard à Christian, l'appelant à la faire passer à autre chose pour ne pas plomber l'ambiance. Elle tentait de ne pas montrer que ses réflexions sur l'alcool et certains souvenirs qui s'y rapportaient ne l'avaient pas troublée, et souriait bêtement en attendant que celui-ci dise quelque chose.
Heureusement, le jeune homme n'attendit pas très longtemps avant de reprendre la conversation, toujours sur un ton sarcastique qui détendait l'atmosphère, ce qui n'était pas négligeable. A sa proposition de colocation, Kim laissa fuser un grand éclat de rire, probablement nerveux. C'était tout juste la réplique qu'elle attendait venant de Christian pour la remettre dans ce contexte de rigolade qu'elle avait quitté pour se plonger dans ses pensées. Elle savait pertinemment qu'il avait dit cela sur le ton de la plaisanterie, mais au fond elle songea à ce que cela donnerait, de cohabiter avec un garçon comme lui. Ce serait probablement plus agréable qu'avec les trois connes. La jeune fille exagérait tout de même : disons les deux connes, plus l'adorable Alexandra qu'elle ne regrettait pas d'avoir connue. Sans s'y être attachée, et elle le refusait strictement, Kim considérait toujours l'idée de s'en rapprocher pour devenir plus amie avec cette fille. En tout cas, elle n'aurait pas dit non à l'invitation de Christian si seulement celle-ci avait été sérieuse, et aussi improbable que cela puisse paraitre, elle aurait aimé que ce soit le cas. Tout de suite, elle ressentait l'envie de lui lâcher sur un ton des plus naturels : eh bien, oui. Après tout, pourquoi pas ? Qu'est-ce qu'on y perdrait ? Ça ne représenterait que du bon, non ? Alors, ça marche ? Mais cela n'avait aucune chance de marcher. Christian, aussi détaché du quartier soit-il, avait ce que l'on appelle une famille, des amis et donc malgré tout, des responsabilités. La question qu'il lui posa par la suite démontra à Kim que c'était loin d'être son cas. Oui ou non, telle était la question. Il y avait une multitude d'endroits où elle aurait pu aller, mais elle avait choisi Magnolia Crescent. Elle restait ici à endurer les résidents et à répandre sa mauvaise humeur, alors que manifestement rien ne la retenait. Du jour au lendemain, elle pouvait décider de faire ses bagages et prendre la route sans se retourner que personne ne le remarquerait ou ne serait troublé par son absence. Peut-être même que certains pousseraient un soupir de soulagement ou bien l'oublieraient aussitôt. En dépit de son désintérêt total pour cet endroit et de ses affirmations sur son indépendance, Kim souffrait de cette solitude dans laquelle elle avait l'impression d'être enfermée depuis toujours. Peut-être était-ce pour ça qu'indépendamment de sa conscience elle s'était attachée si vite à Livingstone : il avait l'air l'apprécier lui. Loin d'elle les délires égocentriques et l'autosatisfaction de se sentir aimée, mais il fallait tout de même avouer que cela faisait du bien de ressentir cette chaleur humaine qui semblait lui manquer. La déception la guettant constamment, Kim refusait de s'attacher à lui, mais au fond d'elle naissait l'espoir d'une longue amitié. Elle s'imaginait qu'un jour peut-être elle ferait partie de son cercle d'amis intimes, de ce qui ont le privilège d'être invités et avec qui on n'a pas peur de se retrouver seul car on aura toujours quelque chose à se dire. C'était probablement trop demander, et Kim finirait par tout gâcher de toute façon. Cela ne servait à rien de s'attarder sur ce sujet, c'est pourquoi après quelques secondes d'hésitation elle répondit :


- Si c'était aussi simple, crois-moi, je n'aurais jamais mis les pieds ici... dit-elle d'un ton désinvolte, qui contrastait avec la gravité apparente de ce qu'elle venait de déclarer. Avec une autre intonation, cette phrase aurait pu avoir l'air d'une mauvaise réplique de polar à petit budget accumulant les clichés, mais c'était trop peu pour Kim, qui avait apporté peu de conviction dans cette déclaration. C'est pas comme si je gagnais au change. Je veux dire, personne ne m'attend quelque part.

Venait-elle réellement de dire ce qu'elle s'était entendu dire... ? Mais de quoi avait-elle l'air, d'une chouineuse qui se lamente ? Hors de question d'en rester là ! Le sourire aux lèvres, elle ajouta :

- Pitoyable, hein ? Et puis j'ai pas envie que ces bourges pensent qu'ils ont réussi à me virer. Je me doute qu'ils s'en fichent que je reste ou pas, mais dans le doute je préfère rester et leur montrer que j'ai pas besoin d'eux pour faire ma petite vie de mon côté. En plus... Apparemment, il n'y a pas que des mauvais côtés ! avait-elle lancé d'un ton enjoué en faisant un clin d'œil complice à Christian, petit geste qu'elle avait trouvé insistant et quelque peu déplacé. Elle s'exaspéra elle-même et faillit se cacher le visage dans les mains tant elle avait honte. Elle décida donc d'en rajouter une couche :

- Bah tiens donc, les blacks ! Il y en a qui ne se sont pas posés cette question très longtemps avant de réduire nos ancêtres à l'esclavage

Elle avait tenté d'apporter de l'ironie dans son ton afin d'atténuer la violence de sa remarque, et s'était même abstenue d'accuser les blancs en raison de la pâleur de la peau du jeune homme. Elle était bien décidée à ne pas le faire fuir.

Par la suite, Christian parvint à nouveau à détendre l'atmosphère en abordant son avenir. Elle n'y avait pas songé, mais réflexion faite c'est vrai que le jeune Livingstone avait le profil d'un artiste fou et déconnecté de la réalité. Kim voyait déjà le tableau : le garçon s'acharnant sur des tas de feuilles sur lesquelles on ne voyait plus que des ratures sauf à certains endroits où l'on pouvait distinguer les restes d'un mot dont la calligraphie douteuse révélait l'empressement du génie créatif qui jetait ses idées sur papier. Dommage qu'il était fainéant, sinon la scène aurait été plus vraie que nature dans l'esprit de la jeune fille.
C'était un fantasme que de ne pas travailler : avoir tout son temps pour soi, ne pas être pressé par des dates à respecter, des délais à n'en plus finir et des horaires à vous rendre fou. La belle vie. Mais Kim connaissait très bien cette sensation et au bout d'un moment, elle finissait par lasser : la difficulté et les défis avaient parfois leurs charmes. A un certain moment, ce trop plein de temps libre aboutissait uniquement à l'ennui, même si comme on n'est jamais contents de ce qu'on a, on en rêve logiquement lorsque l'on est dépassé par le travail et que l'on considère la moindre minute de libre comme une bénédiction. Peut-être qu'elle ne penserait pas de la sorte si elle était débordée, ce qui ne risquait plus vraiment d'être le cas car elle avait perdu son job. Ou quitté, plutôt. Oui, elle avait quitté son boulot : cette formulation soulignait bien le fait qu'il s'agissait de sa décision et de la sienne uniquement. L'autre laissait penser qu'elle avait été virée à son détriment, ce qui ne lui plaisait pas. Kim était adepte de cette technique, elle avait même quitté son ancien travail il y a quelques temps, et avant celui-ci bien d'autres : caissière, vendeuse, animatrice ou encore femme de ménage... Alors qu'elle écoutait Christian parler de ses ambitions, lui épargnant la question qu'il venait de lui poser par une surenchère très bien placée - car elle n'avait pas spécialement envie de partager les siennes - l'éternelle chômeuse repensa à ses rêves de petite fille. Elle avait toujours rêvé d'être chanteuse. Elle n'avait aucun talent particulier pour le chant, mais le principe de ce métier lui plaisait. Celui auquel elle s'était raccrochée le plus sérieusement restait la danse, domaine dans lequel elle excellait. Bien qu'elle se spécialisait dans le style urbain, elle était également capable de s'adapter et était persuadée de pouvoir faire une danseuse exceptionnelle. A une époque de sa vie, elle avait cru se rapprocher de ce rêve, mais la déception et la défaite l'avaient rattrapée. Rien de bon ne pouvait arriver à Kim Rutherford à en croire le malheur qui s'acharnait sur elle.

Entre deux pensées négatives, Kim songeait à ce que lui racontait Christian, sur son désir de voyager. En effet, l'envie de partir semblait le motiver, mais elle doutait qu'il soit prêt à franchir le pas. Il s'agissait de ce genre de rêve auquel on aspirait tout en sachant pertinemment qu'il ne se réaliserait probablement jamais. Malgré sa haine pour le quartier, Christian resterait probablement encore longtemps à Magnolia Crescent, qu'il le veuille ou non. C'était peut-être un jugement hâtif de la part de la jeune fille compte tenu du peu qu'elle savait sur son interlocuteur, mais elle voyait les choses ainsi : il parlait mais n'agissait pas, et n'agirait pas avant un moment. Elle ressentait comme une certaine dépendance de sa part envers le quartier. Quoi de plus normal quand il s'agit de l'endroit où l'on a grandi, où l'on a tout connu de la vie ? Kim ne pouvait pas en dire autant. Qui sait, peut-être que si elle restait dix années de plus ici, elle aurait cette même impression. Elle se mit soudain à s'imaginer vivant ici à trente et un an. Qu'est-ce que cela pourrait donner ? Très certainement la même chose qu'aujourd'hui : elle serait seule, elle n'aimerait personne et personne ne l'aimerait en retour. Elle se voyait vivre seule, dans une petite maison confortable dont l'intérieur ressemblait à celui d'une personne âgée. Un endroit où elle aurait ses petites habitudes, ses rituels quotidiens qu'il ne faudrait surtout pas perturber sous peine de provoquer sa terrible colère. Elle aurait sûrement la réputation d'une femme froide et effrayante à qui les parents interdisent à leurs enfants de parler. Elle s'attirerait leurs foudres pour avoir disputé leurs enfants qui jouaient trop près de sa fenêtre et l'empêchaient d'écouter son feuilleton tranquillement. Avec son faible revenu, c'était le seul petit plaisir qu'elle pouvait s'offrir que de se retrouver confortablement calée dans son fauteuil devant la télé, un verre d'eau et une boîte de mouchoir à disposition. Tout comme en 2010, elle prendrait sur elle et encaisserait tous les coups et les critiques, mais au fond d'elle, elle attendrait que le téléphone sonne et que quelqu'un au bout du fil s'intéresse à elle, lui demande comment elle allait et pourquoi pas l'invite à dîner. Avec le temps, elle serait peut-être devenue croyante. Crucifix autour du cou et babioles religieuses telles que des statuettes de la vierge Marie et de Jésus feraient office de décoration. Un de ses rituels de la journée consisterait à s'agenouiller au pied de son lit et prier le seigneur, sa seule compagnie.
Ce portrait lui glaça le sang et pendant un moment, elle ne pu réagir à quoi que ce soit tant cette projection dans le futur lui rappelait sa mère, l'exemple même de la femme faible qu'elle ne voulait pour rien au monde devenir un jour. Kim se sentait désormais perdue et se rendait compte que cet avenir lui semblait inévitable, comme si la fatalité pesait sur elle et que rien de ce qu'elle pourrait faire ne lui épargnerait ce funeste destin. La seule chose qui pouvait la sauver était d'agir maintenant. Changer son caractère, son comportement avec les autres, corriger ses réactions impulsives, remédier à cette marginalisation qu'elle s'imposait à elle-même... Réagir, faire quelque chose nom de dieu ! Ce n'était pas gagné... La personnalité de Kim lui était attribuée, elle ne pouvait plus rien y faire. Elle ne savait plus si elle devait adopter ce genre de pensée défaitiste ou s'y mettre réellement. En attendant, elle décida de répondre à Christian, comme pour se motiver elle-même :


- C'est bien beau tout ça, mais ce ne sont que des paroles. Tu as vraiment envie de partir ? Parce que j'en n'ai pas vraiment l'impression à vrai dire. On dirait même que tu te plais ici... lança Kim, accompagnant sa remarque d'un sourire des plus ironiques qui masquait une certaine déception qui commençait à grandir en elle, celle de Christian : elle avait effectivement pensé trouver quelqu'un qui la comprenne mais désormais, elle sentait qu'il ne pensait peut-être pas tout à fait tout ce qu'il venait de dire. Mais bon, ce n'était pas sa vie, et ce sentiment qu'elle avait n'était qu'une autre de ses incontrôlables impulsions face auxquelles elle était impuissante. Si elle n'appréciait pas le jeune homme, elle n'aurait pas tâché de minimiser sa pensée. De toute façon, qu'avait-elle à lui reprocher ? D'être attaché à ses amis avec qui il a grandi dans ce quartier, qui est celui où il a passé toute sa vie ? Ce n'était tout de même pas une bande de chiennes en chaleur et des voisins coincés qui allaient totalement l'en dégoûter. Du moins, c'est ce qu'essayait de se dire Kim pour se mettre à sa place.

- En tout cas, le jour où tu seras décidé à bouger... préviens-moi !

Malgré la plaisanterie qui se faisait ressentir dans sa réplique, elle y croyait encore une fois et se disait qu'un jour peut-être, ils décideraient de partir. Mais elle ne le connaissait pas assez et se forçait à prendre ses distances. On avait beau dire ce que l'on voulait, il arrivait à Kim de se prendre d'affection pour quelqu'un de façon tellement rapide qu'elle n'y pouvait strictement rien. Elle avait pourtant été déçue plus d'une fois et savait maintenant se méfier, même si elle avait envie de complètement s'abandonner avec Christian et lui accorder sa totale confiance, même si c'était mal.
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MessageSujet: Re: Kim, une ex-serveuse toujours hors-pair ! Kim, une ex-serveuse toujours hors-pair ! Icon_minitimeDim 20 Mar - 12:20

C’était logique dans le fond, si elle était ici, qu’elle restait ici alors qu’elle méprisait le quartier et ses voisins, c’est qu’il y avait une raison qui la condamnait à ne pas pouvoir bouger, une très bonne raison même. C’était « pas simple», autrement dit la phrase qu’on lâchait pour se justifier ou pour cacher un véritable problème. « C’est pas simple » faisait partie de ses répliques bateau qu’on entendait souvent, un peu con mais efficace. Ca aurait pu le faire sourire mais dans le cas de Kim, c’était sûrement sérieux. Il y avait quand même quelques mystères la dedans… De toute évidence, l’ex serveuse n’avait pas beaucoup de moyens, alors pourquoi être venue s’installer dans une banlieue friquée ? Ce n’était très certainement pas le côté « Venez à Magnolia on va vous vendre du rêve » accompagnez de la jolie photo d’une maison toute proprette qui l’avait fait rappliquer ici. Alors quoi ? Parce qu’il y avait forcément une raison. Elle aurait pu aller s’installer en périphérie, ou dans la ville, il y avait très certainement des coins beaucoup plus accessible et beaucoup plus sympa que cette maudite banlieue. Très sincèrement après, le garçon se foutait de la raison pour laquelle elle était la, parce que ça ne le regardait pas dans le fond, elle était la, point, et tant mieux, parce que sa présence était agréable et ça faisait bien longtemps qu’il n’avait pas partager sa rancœur – qui dans le cas présent était réciproque - pour Magnolia Cresent. Mais il ne pouvait pas le nier non plus, ça l’intriguait. Mais qu’elle se rassure, quoi qu’elle cache ce n’était pas le Livingstone qui allait s’évertuer à mener une enquête pour trouver les raisons de la venue de Kim par ici. Ce qui n’était par contre sûrement pas le cas de la plupart des gens par ici…

Mais en y pensant bien, Christian avait du mépris pour ces gens qui se réclamait parfait mais qui étaient les pires ordures en silence, mais il ne pouvait pas voir non plus ceux qui assumaient leurs débauches. Ces filles, fières d’être des putes, qui le clamait sous tous les toits et qui ouvrait leurs jambes a n’importe quel occasion par exemple, il n’y avait rien qui l’enmerdait plus que ça. Et après elles réclamaient qu’on les respecte ? Mais comment vouliez vous respecter une fille qui ne se respecte même pas sois même ? Après elles s’étonnaient que les mecs les considèrent comme les dernières traînées ? C’était tellement illogique que souvent il s’énervait sur le sujet. On le traitait de misogynes, ouai peut être qu’il l’était effectivement, mais finalement il l’était tout autant que ces pauvres filles. Et qu’on n’aille pas lui dire qu’il fallait évoluer, qu’on était au 21ème siècle et toute ces conneries… Cette époque était juste l’une des plus déprimant depuis que le monde est monde. C’était peut être un peu exagéré… Et qu’on se le dise tout de suite, le Livingstone n’était pas non plus partisans de la secte des McClair. Pourtant la religion le fascinait dans un certain sens… Pas dans le même que dans cette famille de tarés, c’est juste que ça le captivait de voir que les gens pouvaient croire et défendre à ce point un dieu dont ils n’avaient finalement preuve de l’existence qu’à travers leur propre croyance. C’était dingue, non ? Aussi idiot que ça puisse paraître, il aurait pu aller à la messe juste pour regarder les gens autour de lui. Se que l’homme pouvait faire à cause de sa peur du néant de son existence, franchement… Bref, il n’était sûrement pas un garçon de son temps, c’est tout. De quel temps alors ? Sûrement aucun, il était « quelque part », on allait se contenter de ça. Comme ça on aurait pu le prendre pour un dépressif… Mais il était loin de l’être. Du moins, pas à se qu’il sache. Il se complaisait dans son style de vie, au grand damne de son entourage. Donc les autres vivaient leurs vie, celle qu’il se permettait souvent de critiquer. Lui vivait la sienne, en marge d’une certaine manière. Et si tout ça n’était pas clair, c’était tout à fait normal : Christian lui-même était un être pleins de contradiction.

Retour au présent maintenant, Kim venait de continuer sur sa lancé en annonçant que personne ne l’attendait nulle part. Ce n’était pas méchant, mais la il ne pu s’empêcher de sourire légèrement en coin. Ce n’était pas drôle pourtant, c’était même carrément sinistre et plutôt triste, mais venant de Kim c’était surprenant. D’ailleurs ce sourire la était peut être déplacé parce qu’elle ne devait pas dire très souvent ce genre de chose. D’ailleurs elle se rattrapa bien vite en s’auto flagellant d’un « pitoyable hein ? ».

Franchement, non, ce n’était pas pitoyable. Venant d’elle tout du moins. C’est juste que ce genre de phrase était effectivement écrit par des ados de quatorze ans dans leur blog ou sur leur maudit compte facebook qui comptait une mise à jour de leurs faits et geste toutes les 2 minutes. Ca ne l’étonnait pas que la miss Rutherford se soit rattrapé aussi vite que cette phrase lui ai échappé. Pour tout dire, il n’aimait pas qu’on se plaigne. Il détestait ça même. Comment réagir vis-à-vis d’une personne qui se lamentait ? Il avait toujours été incapable de le faire si bien qu’il répondait toujours avec son humour noir qui déstabilisait bien souvent son interlocuteur qu’il vexait souvent assez profondément. Christian n’avait pas beaucoup de tact, mais c’était souvent de la maladresse. Ce n’était pas son emploie de consoler les autres, points. Donc il laissait ça aux autres, à ceux qui était plus doué que lui dans la matière… Il se demandait donc se qu’il aurait renchéri à Kim si il s’était arrêté sur son « personne ne m’attend quelque part. » En fait il était bien content qu’elle ai poursuivis…

C’était donc en partie la fierté qui empêchait la jeune femme de quitter les lieux, selon ses dires.

- Se que tu payes pour pas blesser ta fierté toi…

C’était sorti tout seul. A vrai dire, il n’aurait su dire sur le coup si il la comprenait ou pas. La fierté c’était un truc sur lequel il s’était longtemps interrogé. Parce que bon, lui-même l’était plutôt, tout du moins il avait un ego surdimensionné, il le concédait. Par la il voulait dire qu’il fallait l’avouer, il s’auto plaçait quand même un peu plus haut que les autres sur certains points. Il se permettait de critiquer beaucoup sans jamais se remettre en question, il n’y avait qu’à voir tout les propos qu’il avait tenus depuis le début de la soirée… Après, est se que part fierté il continuerait de vivre à Magnolia Cresent ? Pas sur, vraiment pas sur. Il avait tellement envie de se barrer que pour le coup, il mettait fierté et ego de côté. Et pourtant est se qu’il n’était pas toujours la ? La n’était pas le sujet de toute manière, c’était « pas simple ».

Etrange tout de même pour un garçon qui avait cette envie dévorante de partir, de ne se donner aucun moyen pour le faire. C’est sur qu’on pourrait croire qu’il n’était pas totalement sincère quand il disait qu’il voulait mettre les voiles. Ou du moins on pouvait ouvertement ce moquer de lui sur ce point… Mais c’était comme pour tout. A l’école pour commencer, Christian s’y ennuyais ferme, ne devait y montrer le bout de son nez que trois heures par semaine, et pourtant si il se donnait les moyens il aurait quitté le lycée l’année dernière et n’aurait pas redoublé deux fois… Christian s’enfonçait alors qu’il pouvait s’en sortir tout en assurant qu’il ne voulait pas de cette vie. C’était l’hôpital qui se foutait de la charité, dans un sens.

Sur la remarque que glissa Kim avec ironie, le sourire en Christian s’élargit.

- Ah mais oui je les avait oublié eux, cette bande de bon à rien.


Glissa t’il en jouant au type tout à fait sérieux. Evidemment il ne l’était pas, et évidemment c’était tout à fait douteux… Il faut dire que Christian n’épargnait personne et se permettait des réflexions plutôt déplacées. Cependant, il jugeait Kim assez intelligente pour comprendre qu’il était tout à fait ironique. Mais tout le monde ne comprenait pas toujours, et on lui avait souvent crié des « espèce de racistes » ou autres « pauvre type ». Oui il fallait avouer que des fois il allait un peu loin, c’était très immature de se part de penser qu’il fallait mieux en tirer une plaisanterie qu’en pleurer, car peut être certains sujets étaient trop sensible et en rire était tabous, risqué. Lui, se fichant un peu du monde, jugeait qu’on pouvait plaisanter sur n’importe quoi, et à vrai dire frôler le politiquement incorrect lui plaisait bien. Après il était peut être le seul…

- Mais quand même, les gens sont aberrants de conneries… Je veux dire, comment tu veux dire ça autrement quand tu vois se qui a derrière nous ? Et la en ce moment aussi, et puis je veux dire c’est pas comme si se qui s’était passé faisait franchement avancer les mentalités aujourd’hui. Bon un minimum, mais pas tellement… Je crois que ça fait partie de nous hein, par définition l’homme est très con.

De toute évidence, Christian Livingstone ne serait jamais professeur de philosophie. Et comme les temps étaient à penser à « qu’est se qu’on va devenir ? » l’espace d’un moment l’adolescent se prêta à ce jeu.

Tout de suite, l’image de son père lui vint en tête. C’était tout se qu’il craignait de devenir, un homme invisible vivant sous les directives d’une femme névrosé aspirait à la perfection, qui offrait en spectacle à ses voisins l’image de sa famille charmante pour les faire mourir d’envie. Charles là dedans ? Le père sur la photo posé sur la cheminé, parce qu’il en faut bien un pour fonder tout ça. Mais sinon… Aussi loin qu’il puisse se rappeler, jamais son père n’avait pris le contrôle de sa maison. Il subissait en se taisant, en se contentant de sourire bêtement et qu’acquiescer à tout, préférant des phrases comme « demande à ta mère » plutôt que de donner son opinion. Christian le trouvait pathétique. Mais comme tout personnage mis de côté, il était attachant. Seulement, le garçon était furieux contre lui, peut être même plus contre lui que contre sa mère, car c’était lui qui avait laissé toutes ces horreurs s’installer en se taisant. Qu’est se qui pouvait donc bien se passer dans la tête de Charles Livingstone ? C’était un grand mystère. Christian avait même était émettre l’hypothèse que Judith l’avait fait lobotomiser. C’était impossible de rester si passif vis-à-vis de tout… Non en aucun cas Christian ne voudrait devenir ça. Mais n’y était il pas contraint ? Ne fonçait il pas droit dans le mur, sois directement dans la même direction qu’avait pris son père ?

Il avait fallu que Charles tombe éperdument amoureux de Judith pour devenir se qu’il était aujourd’hui. Est se qu’il pourrait, lui, être assez idiot pour s’abandonner totalement pour ces sentiments la ? Peut être que son père se disait « Je devient invisible, mais je peux faire à peu près se que je veux, je me débarrasse de mes charges, et j’ai une vie plutôt confortable. » Bon dieu c’était effrayant de constater qu’effectivement si c’était le cas, il avait peut être dans le fond une manière assez similaire de voir les choses…

C’était une véritable angoisse à vrai dire. S’imaginer père de famille avec trois gamins sous sa charge, véritable loque que tout le monde ignore et que ses enfants méprise… Ce n’était pas le destin dont il voulait, vraiment pas. Il fallait qu’il évite ça, il ne savait pas vraiment se qu’il aurait voulu, mais de toute évidence c’était loin d’être ce destin la.

Le garçon l’écoutait maintenant d’assez loin, voilà pourquoi il n’aimait pas vraiment se mettre la vérité en face, quoi qu’on fasse c’était elle qui nous baisait toujours comme il le répétait souvent.

Pour tout dire, il n’aimait pas vraiment lancer des plans qui étaient tout sauf fixe. Il n’était pas de ceux qui partait à l’aventure comme ça, sur un coup de tête, alors il ne savait pas très bien se qui l’avait pousser à prononcer les mots qui suivirent, si c’était l’heure tardive qui le faisait délirer ou quoi, mais Christian releva la tête vers Kim avec un sérieux qui ne lui ressemblait pas.

- Viens on se barre.

Sa famille ? Il leur parlerait, ou pas, mais de toute évidence il fallait agir, faire quelque chose.

- Non mais la je suis sérieux… Peut être pas loin, mais on reste pas dans ce quartier. Je veux dire, dans le fond t’as raison là, c’est pas que je me plait ici c’est que je m’en accommode même si je hais tout ça, c’est qu’il y a un problème quand même !

Légèrement agité, Christian alla jeter un coup d’œil au dehors avant de se retourner vers Kim. Oui ça serait chiant de quitter sa bande de potes, mais c’est pas comme si il partait dans le pôle nord. Sa mère ne le supportait pas, eh bien qu’elle le laisse vivre sa vie, non ? Il avait déjà parlé de l’hypothèse de partir de la maison, d’un air pincé elle s’était contenter de répondre qu’elle lui accorderait une fois ses études terminé. Il était peut être temps qu’elle prenne conscience que ses études ne seraient jamais terminé aussi bien qu’elles n’avaient jamais vraiment commencer. Cependant il ne pouvait pas s'empêcher d'être plutôt lucide sur la chose, et il ne réprima pas un rire en secouant la tête.

- Depuis un moment on se croirait sérieusement dans une série télé bien naze la... C'est l'effet du quartier ça.

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MessageSujet: Re: Kim, une ex-serveuse toujours hors-pair ! Kim, une ex-serveuse toujours hors-pair ! Icon_minitimeMer 20 Avr - 2:39

Décidemment, Kim ne cessait d’aller de surprise en surprise ce soir… Si on lui avait dit qu’elle se lierait d’amitié si vite avec un garçon de type blanc issu d’une famille aisée et vivant dans un quartier bourgeois. En général, elle évitait soigneusement ce type de personnes.
Préjugés raciaux ? Sûrement. Il fallait dire qu’on les lui avait souvent rendus. Pas nécessairement à elle, mais à ses parents qui lui avaient ensuite inculqué que la plupart des blancs étaient racistes. Heureusement, Kim ne retenait pas grand-chose de l’éducation que lui avaient inculquée ses géniteurs. Elle ne se considérait pas vraiment comme partie intégrante de la famille Rutherford. A part avec ses cousins et ses cousines, il n’y avait pas d’entente entre elle et les adultes comme ses oncles et même ses parents. A vrai dire, ses parents s’étaient brouillés avec tellement de frères et de sœurs qu’elle n’avait jamais réellement eu le temps de les apprécier ou même de les connaitre. Elle se rappelait juste que malgré les différents qui avaient divisé la famille, elle avait été très proche de ses cousins. Ils étaient unis par le sang et cette relation avait rapproché Kim d’eux plus qu’elle n’aurait pu l’imaginer. Elle n’accordait pourtant pas une grande importante aux liens du sang. Selon la jeune fille, ils imposaient justement un amour forcé. « Je suis ta mère, alors tu dois m’aimer et me respecter » lui avait souvent dit la matriarche. Qu’en était-il de la volonté de sa fille, enchainée par ces liens du sang qui la liaient directement à celle qui l’avait mise au monde. Elle n’avait pas envie de l’aimer, mais elle y était obligée. C’est en fin de compte à cause de cela qu’elle ne put jamais explicitement mépriser sa mère. Au contraire, elle l’aimait. Ses remarques sur le manque d’affection qu’elle lui accordait avaient évidemment sollicité la tendresse qu’elle ressentait aujourd’hui à son égard et l’avaient en quelque sorte forcée à l’aimer, mais elle n’avait jamais haï sa mère au point de la renier. Ni même son père. Elle avait cependant toujours affirmé que l’éducation qu’elle avait reçue de leur part n’était pas des meilleures. La jeune fille s’était éduquée toute seule. Heureusement pour elle, elle n’a donc pas hérité des faiblesses ou des vices de ses parents, qui n’avaient jamais réellement tenté de les dissimuler devant elle, et fut également épargnée de leurs préjugés. Cette situation restait tout de même étrange : se retrouver en compagnie d’un petit mec blanc et lui parler à cœur ouvert alors qu’en plus, elle le connaissait à peine, c’était assez surprenant pour la jeune femme qui appréciait malgré tout l’échange qu’elle tentait de prolonger. Loin d’être calculatrice, Kim avait tout de même en tête l’envie de marquer le plus de points possibles auprès de Christian afin de devenir son amie. En même temps, elle apprenait à le connaitre, ce qui n’était pas négligeable. Méfiante comme pas permis, il lui fallait un certain temps d’adaptation avec les autres. Pourtant, elle semblait baisser ses gardes en ce moment-même. Que lui arrivait-il ? Il ne fallait pas. Elle ne savait que trop bien ce qui lui arrivait à chaque fois qu’elle accordait sa confiance à quelqu’un, si bien qu’elle s’était résolue à ne plus se laisser avoir.

En même temps, elle avait sincèrement envie de croire en Christian. Elle avait déjà eu affaire à des beaux parleurs, mais jamais à des garçons aussi compréhensifs que lui. Probablement que si, mais elle n’en avait pas le souvenir actuellement. Ce n’était pas comme s’il tentait de l’amadouer avec des mots doux, il n’essayait même pas de la draguer. Il ne semblait y avoir aucune ambiguïté dans leur échange, bien au contraire : ils avaient l’air de deux vieux potes d’armée qui se charriaient, loin d’un rapport mielleux d’affection. Il s’agissait tout de même de leur première réelle conversation, leur rencontre ayant été un point de départ pas particulièrement marquant et leur discussion au bar s’étant avérée plutôt courte.

Non, elle ne pouvait pas se le permettre encore une fois. A chaque fois qu’elle considérait quelqu’un comme digne de confiance, la personne en question finissait par la trahir. Les coups de pute mis à part, elle avait connu bien pire à cause de sa naïveté. Qui eut cru que Kim Rutherford pouvait être naïve ? Forte de ses expériences, elle semblait au contraire plutôt futée pour flairer le mensonge et ne pas se laisser berner, mais l’autre facette qu’elle cachait et dont elle était honteuse, celle fragile et vulnérable, la poussait à chercher du réconfort auprès des personnes qui lui manifestaient de l’intérêt et qui faisaient preuve de gentillesse à son égard.
C’était exactement ce qu’il était en train d’arriver avec Heather Hamilton, cette mignonne petite brune au sourire réconfortant. Elles n’avaient jamais dépassé le stade de ce « début d’amitié » à cause des limites que s’imposaient Kim à elle-même. Elle ne voulait plus jamais, jamais être déçue par personne. Elle agissait dans son intérêt ! Elle ne devait pas se le reprocher. C’était pour elle, pour son bien. Il ne fallait pas qu’elle éprouve des remords à éviter Heather comme elle allait très probablement devoir le faire avec Christian si les choses s’enchaînaient ainsi…

Elle ne savait pas comment réagir à la blague de celui-ci, d’ailleurs. Blague raciste qui tournait en dérision un moment sombre de l’histoire. Elle appréciait l’humour, néanmoins. Si quelque chose était drôle, il fallait le reconnaitre. Ce n’était pas comme s’il le pensait réellement. Sinon, pourquoi serait-il encore ici, à discuter avec une descendante de ces bons à rien ?

Remballe-le
, pensa-t-elle alors. Remballe-le, c’est le moment. Fronce les sourcils, fusille-le du regard, gonfle les narines et serre les lèvres : remballe-le. Lève-toi rapidement, fais-lui face et gueule lui très clairement : « dégage », remballe-le ! Tu ne voudrais tout de même pas prendre le risque qu’il se fiche de toi, idiote ? Tu n’as donc rien appris… Imbécile heureuse. Tu cherches à te faire avoir, avoue-le. On dirait que tu aimes ça. Tu flaires le danger et tu ne fais rien, au contraire, tu te jettes dans la gueule du loup. Qui te dit qu’il est aussi digne de confiance qu’il en a l’air ? Il y en a eu d’autres avant lui qui avaient l’air tout aussi sympathiques… Tu en as vu passer. Des maris, des pères de famille, des religieux… Ils avaient tous l’air aussi inoffensif que lui, mais tu as vite réalisé que ce n’était pas le cas. Ne te laisse pas avoir, remballe-le…

Kim n’en revenait pas de s’être fait cette réflexion. N’ayant toujours pas réagi, elle se força à sourire le plus naturellement possible au trait d’esprit de son interlocuteur, mais tandis que celui-ci se lançait à nouveau dans une analyse de la société, elle décida de ne pas l’écouter volontairement afin de reprendre ses esprits. Kim jugea que ce que Christian racontait requérait toute l’attention de ce dernier, elle se permit donc de baisser la tête et de serrer les dents afin de retenir les larmes qui menaçaient de couler à tout instant. Elle serra les poings et contracta tous les muscles de son corps, son visage se déformant en une grimace difforme. Les sourcils froncés, les yeux fermés, les narines gonflées et les lèvres serrées, Kim respirait comme un bœuf. Christian continuait cependant à parler, à croire qu’il ne prêtait pas attention à ce qui arrivait à la jeune femme. Tant mieux, elle pouvait se permettre encore quelques secondes…

Regarde dans quel état il te met. Ce n’est pas quelque chose d’agréable, c’est même franchement dégueulasse. Pourquoi tu t’infliges ça ? Espèce de conne… Rien qu’une conne, une misérable merde. Ensuite ça se demande ce qui lui arrive, pourquoi ça lui arrive, ce qu’elle a mérité pour que ça lui arrive… Sans jamais se remettre en question. Tu as beau prendre des allures de grosse dure, tu n’es même pas capable de t’y tenir. Quitte à jouer un rôle, autant le jouer jusqu’au bout ! Tu sembles condamnée à jouer la victime, la pauvre victime qui se laisse constamment avoir par tout son entourage.

Pourquoi faisait-elle preuve d’autant de cruauté envers elle-même ? Elle ne savait plus quoi penser. Cette voix d’un cynisme déconcertant se manifestait à son insu. Elle aurait aimé l’étouffer, la refouler au plus profond d’elle-même mais elle ne pouvait pas nier que ce qu’elle disait avait beau être douloureux, ce n’en était pas moins vrai. Il y avait en effet une part de vérité dans tout ce qu’elle avait pensé à l’instant, et cela suscitait en elle une remise en question. Pas des moindres, il ne s’agissait plus de savoir si elle devait régler son compte à Cinzia ou non. L’enjeu était bien plus important qu’une dispute de filles. Sa personne toute entière était mise en jeu.
Kim ne voulait pas succomber à la fatalité. Ce n’était pas son genre, elle n’était pas faible et elle le savait. Elle avait la capacité de décider de son destin et si jusque-là elle n’avait commis que des erreurs, il n’était pas trop tard pour se reprendre. Rien n’était déterminé d’avance, tout dépendait d’elle et des choix qu’elle ferait. Elle pouvait décider de remballer Christian tout de suite, et cela semblait être l’option qui jouerait le plus en sa faveur. Qui était-il à ses yeux, après tout ? Elle ne le connaissait pas. Il s’agissait tout simplement d’un voisin. Elle n’avait aucun compte à lui rendre. Mais elle renonça, elle ne pouvait s’y résoudre…

Tandis qu’elle se remettait à peine de ses émotions, Christian se mit à nouveau à parler. En mesure de l’écouter, ses yeux s’écarquillèrent à l’invitation de celui-ci. « Viens on se barre ». Quatre mots qui eurent l’effet d’une bombe pour Kim. Elle resta figée, pétrifiée. Elle ne pouvait plus bouger. Ces mots, elle les connaissait. Elle les avait entendus auparavant, et alors qu’elle les avait enfouis loin dans sa mémoire, ils revinrent la frapper violemment en pleine figure. Sur le moment, elle fut incapable de dire si son cœur s’était arrêté ou s’il en battait à tout rompre. Elle n’osait même pas regarder Christian dans les yeux.
« Viens on se barre ». Viens on se barre. Elle les répétait sans cesse dans sa tête, examinant l’intonation du jeune homme lorsqu’il lui avait dit très clairement « viens on se barre ».

Non, pas comme ça… Il n’a pas été aussi catégorique. Il semblait même attentif, du genre à pas vouloir me brusquer… Mais quand même… « Viens on se barre »… C’est presque un ordre. Pire : c’est un ordre. Il aurait pu dire « que dirais-tu qu’on se tire d’ici ? », là au moins il aurait s’agit d’une question. Mais il ne doit pas avoir d’idée derrière la tête, il n’a pas l’air comme ça. Mais quand même…

Laissant le temps au jeune Livingstone de justifier cette soudaine décision, Kim l’écouta en silence tout en repassant en boucle cette phrase dans sa tête : « viens on se barre ». Mot pour mot. Elle se rappelait si vivement cette invitation. C’était un cauchemar. La dernière remarque de Christian ne pouvait être mieux placée : Kim était devenue un vrai protagoniste de mauvaise série télé, se sentant lamentable, elle pleurait presque. Sa fierté ne lui permettait pas de se laisser aller aux larmes, mais elle doutait d’être assez forte pour supporter tout cela d’un coup. Elle voulait craquer, se soulager en pleurant, apaiser sa peine en se laissant aller un bon coup aux larmes, les laisser couler sur ses joues. Mais il y avait Christian. Et tant qu’il serait là, il était hors de question de verser la moindre larme. De quoi aurait-elle l’air ? D’une chiffe molle ? Elle n’en était pas une.

- Quoi ? demanda la jeune femme d’une voix dans laquelle se manifestaient des tremolos qu’elle ne parvenait à dissimuler. Elle prit une grande inspiration et déballa d’une traite :

- Non. T’es pas sérieux. T’as ta famille, tes amis, c’est pas rien. Tu peux pas partir. Tu peux pas. Il y a trop de choses qui te retiennent ici et tu peux pas.

Elle mentait. Elle avait envie de lui dire oui, d’accepter sa proposition mais elle ne pouvait pas. Elle ne voulait plus se faire avoir. C’était décidé, et elle répondit tout simplement d’un ton ferme et inflexible :

- Non.

Kim se leva et, faisant quelques pas dans la pièce, prit la parole sur un ton toujours aussi froid pour annoncer :

- Je pense que je vais dormir ici, ce soir. Je n’ai envie de voir personne.

Elle n’osait pas chasser le jeune homme, mais tout dans son ton l’invitait à prendre la porte sur le champ. Coupable de se comporter si soudainement de la sorte envers lui sur une simple saute d’humeur dont il n’était pas responsable, elle ajouta d’un ton moins agressif :

- Si ça te dit, tu peux rester. C’est même pas ma maison, après tout.

Sur cette dernière remarque, elle avait légèrement ricané, poussant un petit rire forcé afin de ne rien laisser paraitre de ce qui lui avait pris il y avait quelques secondes.

- Tu ne veux peut-être pas l’admettre, mais il y a des choses qui te retiennent ici. Je sais pas moi, une fille par exemple ? Et même si c’est pas ça, tu peux pas quitter le quartier sur un coup de tête, avec moi en plus. J’ai beau être une galérienne de ta trempe, tu peux pas décider de ça comme ça. Je peux être vraiment casse-couilles. Imagine-toi avec moi rien que sur le chemin pour quitter la ville, tu me larguerais sur la route, crois-moi.

Puis, sa bonne humeur étant revenue alors qu’elle prononçait ces derniers mots, elle ajouta :

- Mais tiens, pendant qu’on y est… Maintenant qu’on a signé un contrat pour une saison au moins d’un feuilleton débile et comme j’ai abordé le sujet… Il n’y a pas quelqu’un qui pourrait appuyer ce que je viens de dire ? Quelqu’un qui te retient ici, en dehors de la matriarche.

Kim divaguait complètement. Mais il fallait bien qu’elle parle de quelque chose, quoi que ce soit et c’était un sujet qui pourrait peut-être les occuper et être révélateur sur la personnalité du Livingstone. Elle avait besoin d’en savoir plus et surtout, de penser à autre chose, et d’oublier complètement cette stupide phrase, « viens on se barre ».
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MessageSujet: Re: Kim, une ex-serveuse toujours hors-pair ! Kim, une ex-serveuse toujours hors-pair ! Icon_minitimeLun 18 Juil - 20:48

    Il parlait, il parlait, et de toute évidence il ne remarquait pas le malaise de son interlocutrice. Partie dans son grand délire d’évasion, il se demandait dans le fond se qu’il lui prenait. Quand on y pensait, sérieusement, Kim était très sympathique et cette soirée avait confirmé les nombreux points communs qui les liaient, mais demander comme ça à quelqu’un de se barrer sans finalement vraiment la connaître, ça pouvait paraître comme plutôt inquiétant… Il était loin pourtant d’avoir de mauvaises intentions à l’encontre de l’ex serveuse, au contraire, ce n’était pas à Gregory a qu’il avait proposé à ça, ni Lukas ou Zach, non c’était à elle. Peut être parce que mine de rien, les trois cité plus haut eux était tout à fait satisfait de la vie qu’ils menaient, répétaient gentiment qu’il abusait quand il leur parlait de sa haine pour le quartier. Parce que c’était vraiment de la haine, à ce niveau la il n’y avait plus d’autres mots pour définir se qu’il ressentais vis-à-vis de cet endroit. Peut être qu’il exagérait, très certainement, mais quand même… Alors oui, il avait proposé à Kim comme ça, sur un coup de tête, parce que soudainement la vision idyllique de leur départ l’avait aveuglé sans qu’il ne pense que la réalité les rattraperait bien trop vite. En plus c’était idiot, si il pensait sérieusement fuir vers un idéal c’était absurde. La seule chose qui comptait dans sa tête, c’était de partir, point, et du coup complètement focaliser sur le mot « départ » il omettait de penser aux conséquences et autre inconvénient et galère qui pourrait les attendre. Croire à la réussite de cette entreprise était tout aussi absurde que ces gens qui croyaient à la perfection de Magnolia Cresent autour d’eux. L’espérance qu’il avait ressemblait à celle d’un gamin, ce même espoir dérisoire qui anime les enfants quand ils attendent le père noël ou qu’ils pensent qu’ils recevront à leurs 11ans une lettre les invitant à rejoindre Poudlard, bref, de la poudre aux yeux quoi. Et prenant petit à petit conscience de cela comme un grand qu’il était, l’adrénaline redescendit dangereusement, venant se confronter à l’idée qu’il avait été vraiment un imbécile de croire ne serait ce que l’espace d’un court moment, que tout allait se passer comme dans sa tête.

    La voix de Kim se fit alors entendre, un faible ‘Quoi ?’ qui le surpris assez. Relevant la tête vers l’ex serveuse, il se demanda un moment si elle ne l’avait pas pris pour un pur psychopathe car le ton employé par la jeune fille ne lui ressemblai pas. Mais quand même… Bon il ne pouvait pas dire qu’elle le connaissait assez pour savoir qu’il était clean, mais… C’était presque vexant si elle le prenait pour un type des bas fonds qui lui proposait une entourloupe. C’était aussi complètement stupide d’être vexé par ça. Tandis qu’elle lui imposait presque qu’il ne pouvait pas partir, sortant la carte amis et famille, il haussa un sourcil surpris par la tournure des choses. Pourquoi elle essayait tout d’un coup de le raisonner, de lui dire non parce que et parce que ça ? Sa famille, il pensait qu’elle avait compris qu’il n’avait pas sa place dedans. Il n’aurait aucun mal à s’en défaire, il n’attendait que ça. Ses amis ? Il venait de dire que de toute manière il ne comptait pas se barrer en Alaska, juste assez loin de Magnolia. Peut être à Philadelphie, qui restait la plus grande ville des alentours, mais pas à des kilomètres… Alors pourquoi cette négation pur et dur ? Même pas une hésitation, c’était directement non et de toute évidence Kim était certaine de ne pas revenir sur cette décision quand elle répéta un dernier « non » assez ferme pour faire comprendre que la discussion était close.

    Il comprenait pas la… Il avait dit un truc de travers ? Rapidement il essaya de se rappeler des mots prononcés, mais rien ne faisait fausse note à son esprit. Qu’elle ai refusé il pouvait s’y faire, c’est juste que cette manière de lui annoncer, il le prenait pas forcément bien pour une raison venu de nulle part, enfin il n’arrivait pas à mettre un mot dessus pour le moment. Elle aurait pu rire au moins, lui dire qu’il était taré avant de secouer la tête et de se resservir une bière, mais l’amusement n’était définitivement pas de mise et Kim semblait l’avoir pris personnel.

    « Tu peux pas. Tu peux pas. » Ces mots résonnaient dans sa tête comme une mauvaise incantation alors qu’il avait froncé légèrement ses sourcils. Combien de fois elle avait répété ça en plus ? Flippant.

    - Hé, d’où je peux pas partir… On dirait une malédiction, c’est quoi ce délire…

    Dit il avec un petit rictus, mêlé d’incompréhension et de volonté d’apaiser le climat éléctrique qui s’était tout d’un coup installé. Pourtant Christian n’était d’habitude pas du style à remarquer que ça n’allait pas, ou qu’il fallait se calmer ou quoi, mais la il était clair que l’ambiance avait tourné et il le regrettait sérieusement. D’autant plus qu’il ne comprenait pas pourquoi elle avait changé, tout justement.

    Kim se redressa, annonçant qu’elle allait dormir ici et qu’elle ne voulait voir personne. Bon… C’était un message indirect ça ? Il voulait vraiment lui demander si il avait fait une bourde mais tant qu’à faire, il aurait aimé la trouver lui-même. C’était limite si elle lui sortait pas « Mec, maintenant tu sors, merci. » Quoi qu’il n’y avait même pas la formulation de politesse. Ca le décevait un peu, mais comprenant le message, un peu froissé, Christian se redressa aussi au moment ou elle ajoutait de manière un peu moins hargneuse qu’il pouvait cependant rester lui aussi ici.

    - Ouai non ça ira je vais rentrer. Comme il y a des gens qui m’attendent là bas.


    Il se sentait con d’avoir sortis ça, mais la vérité c’est qu’il restait assez frustré par la tournure des choses, cependant il ne voulait pas se prendre la tête pour si peu, surtout avec elle. Passant une main mollassonne dans ses cheveux en ébouriffant un peu plus sa tignasse, il tira légèrement sur sa chemise qui puait sinistrement la bière, trouvant autre prétexte ainsi à quitter les lieux.

    - Et puis ouai, faut mieux que je me change aussi, ça devient vraiment infâme de porter ça je te jure.

    Il osa même un rire… Vraiment, il voulait pas se mettre Kim sur le dos ou quoi, surtout pour si peu, et surtout pour un truc qui lui échappait. Cependant la jeune fille elle aussi se décida apparemment à apaiser le climat, reprenant plus calmement et lui affirmant de manière un peu plus précise qu’inconsciemment des choses le retenait dans le quartier. Elle osa même dire « une fille ». Sérieusement ? C’est vrai qu’il était bien intéressé par une ces temps ci, une certaine Katya Fitzgerald, mais rien qui le contraignait à rester dans le quartier. Des filles, si c’était sa son meilleur argument, il y en avait partout ou il irait.

    Esquissant un sourire quand elle vint lui dire qu’il finirait par la jeter par-dessus bord, il secoua légèrement la tête pour corriger ces dires.

    - Si tu le fait pas avant moi j’ai envie de dire, mais justement ça aurait pu être drôle. Peut être totalement aberrant et pas forcément réalisable ouai, mais drôle au moins.

    Enfonçant ses mains dans ses poches, il soupira avant qu’elle ne reprenne sur l’idée qu’il y avait forcément quelqu’un qui le retiendrait ici.

    - Au fait, pourquoi tu t’efforces à me chercher un point d’attache dans ce foutu quartier ?

    Demanda t’il en secouant légèrement la tête avec un espèce de sourire et les sourcils froncé, comme si il ne comprenait vraiment pas ou elle voulait en venir.

    - En tout les cas non, la non je t’assure je vois pas se qui me retiendrait… Si peut être que mes potes me feraient un peu une scène vite fait, mais de toute manière à tout les coups eux aussi se barreront loin un de ces jours pour continuer leurs super et longues études auxquels je ne suis pas voué. Mais bon qui sait, dans quelques mois peut être aurais-je trouver la raison suprême de rester dans Magnolia Cresent.

    Finit il en forçant sur le ton particulièrement niai et ironique de sa dernière phrase. Il n’y croyait pas une seconde, dans un mois ça serait pareil que les années qui étaient derrière lui. Son opinion sur le quartier ne changerait pas en un claquement de doigts.

    - Bref, sur ce Kim Rutherford, ex serveuse hors pair, je vais vous laisser dans vos appartements, je vous souhaite une bonne nuit et ouai n’empêche mine de rien, ça serait sympa qu’on se revois un de ces jours quand même… C’était cool ce soir.


    Adressant un sourire sincère à la jeune fille, il esquissa un petit geste de la tête avant de sortir de la pièce, main dans les poches, rajoutant en levant une main en passant le cadre de la porte.

    - Et merci pour la bière, je te la revaudrais!


    Ça serait toujours prétexte à se revoir.
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