La vie est fun, la mort doit l'être encore plus. {Holden

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Holden & Noah

Holden ? Comment ça va ?

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Je marchai jusqu'à chez moi, mon entrevue avec Jay s'était soldée par un échec cuisant, insurmontable. J'avais donné, donné pendant longtemps. J'étais même persuadé de pouvoir encore lui donner s'il venait me le demander. Mais ça ce n'était plus une vie, tôt ou tard, je le regretterai. Me laisser avoir par des sentiments. Me laisser conduire par sa passion infernale. Je n'étais plus maître de moi en sa présence. Le plus insupportable. A présent il me méprisait. Je n'avais plus les idées claires. Seulement l'impression que le livre de ma vie se refermait sur ce coup de théâtre. Plus aucunes pages blanches à écrire, juste une dernière page, en miette, tachée d'encre et de larmes.
J'avais décidé de mettre fin à tout ça, à cette douleur, à cette envie, à ce jeu de marionnettes. C'était mieux ainsi, je n'avais plus envie d'affronter quoi que ce soit, juste d'appuyer sur stop. De goûter à l'infini, de me noyer dans l'immensité. Juste me fondre dans le néant et d'enfin tout oublier. A l'image de ce vide. Celui qui ne me quittait plus. Je n'aspirai à plus rien à présent, juste à quitter ce monde le plus vite possible.
Je m'approchai de chez moi, je ne pensais pas en finir dans ma maison, ni près de ma mère, mais il fallait que je rassemble mes affaires. Si je devais partir, j'avais encore un dernier souhait. Que rien qui ne m'appartient ne revienne à cette sale suceuse.
J'y étais presque, encore quelques pas. Il ne fallait pas que je croise ma mère, ni Kennedy, ni Mark, peut être lui écrirais-je une lettre d'adieu, histoire de lui expliquer mes motivations d'antan. Je verrai bien.
Le portail fut alors devant moi. Mes doigts rencontrèrent le métal froid, je ne frissonnai pas, mes sensations ne m'appartiendrai plus bientôt. Une voix résonna alors dans mon dos. Je fis volte-face, reconnaissant celui qui venait à ma rencontre, dans la nuit profonde. Tirant sur sa cigarette, ses dents luisant dans la lumière lunaire alors qu'il souriait comme à son habitude.
Noah. Noah que je voyais pour la dernière fois. Lui comme tant d'autres avec qui j'aurai voulu vivre plus dans la joie. Il s’arrêta près de moi. Je détournai la tête. J'avais décidai de ne dire en revoir à personne, mais à lui. A Noah, celui qui m'avait accompagné dans les bas-fonds, celui qui était devenu mon coéquipier alors que je me croyais seul et hors d'atteinte pour le reste de mon calvaire. À lui au moins je pouvais le dire. Ou au moins je pouvais lui dire au revoir. Je relevai la tête vers lui, avant de lui dire, la voix encore à moitié cassée par les cris et les pleurs de mon entrevue avec Jay:

"Noah. Je ne pensais pas te croiser ce soir. Ça tombe bien, je m'en vais, il fallait que je te dise au revoir."

Si dans la mort on ne peut éprouver de regrets, je suis sûr qu'il aurait pu me retrouver avec un voyant pour me mettre la raclée psychique de ma vie. Peu importe, lui aussi je devais le laisser à présent, et puis je ne m'entendais plus avec Jay et c'était avant d'être le mien son coéquipier à lui. Ça lui éviterait de devoir choisir, ou se déchirer entre nous. Je quittai mes pensées revenant à Noah. Je lui soufflai avec un sourire triste:

"J'ai adoré te connaître, ne m’oublies pas, s'il te plait."

Je l'observai encore un instant avant de tourner les talons, j'avais à faire à présent...

Invité

Je t'interdis de me dire ça Holden. Tu m'entends ? Je t'interdis de me dire au revoir. Je veux pas moi. Pas sans toi. Me laisses pas...

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J'avais tourné les talons. Comme ça, refoulant toute envie de ne pas me séparer de Noah. Je dépassai le portail, remontant l'allée, traversant mes dernières heures, coulant vers la fin du compte à rebours. Tout me sembler flou et irréel maintenant que j'avais pris ma décision. Comme si j'étais déjà ailleurs. Comme si, plus rien n'avait d'importance, même pas lui. Lui? Jay? Non. Ce fut le visage de Noah qui m'apparut alors que j'ouvrais la porte d'entrée. Je restais un instant en suspens. Pourquoi ce "lui" était Noah? J'eus envie de me retourner, une dernière fois, peut être le serrer juste dans mes bras avant de m'en aller, juste ça. Je secouai la tête. Nan, à ce train-là, je risquai de me dégonfler. J'étais l'épine de trop. Je devais être arraché, d'un coup, comme un pansement lorsque la plaie est cicatrisée. Je fis un pas dans le vestibule, avant de repousser la porte avec une lenteur qui m'étonna. D'autant plus alors qu'elle ne claquait pas. Une main retenait la porte, je la laissai se rouvrir une main dessus, pour apercevoir Noah. Que...Pourquoi était-il venu jusqu'ici?? Je n'eus pas le temps de me poser plus de questions qu'il glisser sa main dans la mienne, me tirant vers lui, à l'extérieur de ma maison. Sa voix sonna alors comme le glas. Il m’interdisait de me dire ça, à moi Holden. Entendre mon prénom de sa bouche me fis sursauter, comme s'il s'agissait d'une nouvelle bouffée d'air après être longtemps restait en apnée. Il insistait avec force, me demandant si j'entendais qu'il m'interdisait de lui dire au revoir. J'étais livide. Il ne voulait pas, pas sans moi, je ne devais pas le laisser. Mes yeux s'arrondirent tant de frayeur que de stupeur. Je n'avais pas prévu ça. Je n'avais pas prévu qu'il comprenne, c'était tellement fou, pourtant ce que j'avais choisis. Il tremblait, je ne savais de quoi, mais je sentais qu'au moindre faux pas il risquait d'imploser.
Je baissai les yeux, j'étais responsable de son état. J'avais honte. Plus honte encore que tout ce que j'avais pu faire jusqu'à présent. N'était-ce pas une trahison que de le laisser, c'est en tout cas ce que ses yeux me suggéraient. Moi qui m'étais pourtant juré de ne plus lire ce regard dans les yeux de ceux que j'aimais. Mais quand était-ce. Mes souvenirs de ma nuit à l'hôtel avec Jay remontèrent. Jay qui me trouvait méprisable, Jay pour qui j'avais tout donné, Jay aux yeux de qui je n'existais plus. Je portais une main à ma bouche, je me donnais envie de vomir. Qu'est-ce qui n'allait pas chez moi au juste?? Irrécupérable, voilà ce que j'étais. Et maintenant c'était au tour de Noah de souffrir de ma lâcheté. Les larmes retrouvèrent le chemin de mes yeux, je serrais mes doigts sur ceux de Noah. Depuis tout à l'heure je me sentais vide et mort. A présent, je sentais à nouveau la vie couler dans mes veines en même temps que la douleur irradiait de tout mon être. C'était tout simplement insupportable, je n'avais pas la force de la porter une seconde de plus:

"Laisse-moi Noah! C'est fini! J'en peux plus c'est trop! Trop pour moi!"

Je me récriai plein de douleur dans un torrent de larmes. Je ne lâchai pas sa main pour autant, j'avais envie qu'il me suive où que j’aille, mais là, hors de question que je l'emmène là où je comptais aller. Je me laissai aller contre lui, le serrant un instant contre moi. Je reculai, déposant un baiser sur sa joue, avant de la caresser du bout des doigts tandis que je reculai pas à pas. Je profitai de sa surprise pour faire volteface et m'enfuir à l'intérieur de la maison en claquant la porte. Elle rebondit à cause de la sécurité, se rouvrant en gros tandis que je m’élançais à l'assaut des escaliers. Je ne fis pas demi-tour, même s'il me suivait, Noah ne connaissait pas les lieux pour n'y être jamais venu, et dieu sait combien de personnes se perdait dans cette immense demeure. Je devais filer, vite au cas où il me poursuivrait, ma seule chance était de m'éloigner assez vite pour qu'il perde le contact visuel et me laisse m'échapper pour toujours.
Mon cœur tambourinait à mes oreilles, je n'entendais plus rien. Juste ce boum, boum, boum incessant. Je venais de gravir l'escalier menant au troisième étage, mon étage. La porte de ma chambre à quelques mètres. Je me ruai dessus, filant jusqu'à mon espace travail. Je vis alors l'ouvre-lettre en argent, briller sur mon bureau de verre. Je le saisis immédiatement. L'armant au-dessus de ma poitrine. Mes oreilles sifflaient, comme si je m'étais trouvé au milieu d'une tempête. Je fermai les yeux, pour me contenir. Alors la lame fendit la nuit.

Invité

Non je te laisserais pas. Tu peux faire tout ce que tu veux je te laisserais pas.

T'es en train de me tuer Holden...

Si c'est ce que tu veux vraiment vas-y prends le, fais le, mais sache que tu ne partira pas tout seul. Je viendrais avec toi...

Invité

La douleur ne vint pas, j'ouvrais les yeux, le cœur toujours battant à mes oreilles. Noah était là, devant moi, enserrant mon poignet qu'il éloignait avec force de ma poitrine. Pourquoi était-il là? Je ne voulais pas qu'il assiste à ça, je ne voulais pas voir cette lueur dans ces yeux. Il m'arracha le coupe-papier des mains. Je restai là, immobile, figé dans ce moment tendu. Et maintenant? Maintenant qu'il était devant moi, maintenant qu'il m'observait de ses yeux. Que devais-je faire au juste? Ses lèvres se mirent alors à bouger, je lu les premiers mots dessus, me concentrant pour faire cesser le bruits incessants de la vie qui battait à mes oreilles. Il me disait de le faire, mais qu'il me suivrais dans la mort si j'en décidais ainsi pour moi. Quoi...? Avais-je bien entendu?? Il voulait mourir avec moi...? Lui..? Mourir pour moi...? S'il y a une seconde je me trouvait figé, à cet instant je fus totalement pétrifié. Je baissai les yeux vers la lame argenté, que faire, il me la tendait comme une invitation. Doucement je posais ma main dessus. Mes doigts frôlèrent la paume de Noah, chaude, douce, avant d'entrer en contact avec le métal glacé. Je frissonnais. Allait-il devenir aussi froid que cette lame, perdre toute sa douce chaleur qui me réconfortai? Nan...nan...nan!! Il ne pouvait pas faire ça! Pas lui! Il ne pouvait pas se donner la mort! Abréger le souffle que j'aimais tant! Il ne pouvait pas! Je ne voulais pas qu'il s'en ailles, qu'il me laisse! Mes pleurs reprirent doucement alors que je sentais la perte que cela représenterait pour moi si je ne pouvais plus le sentir près de moi. Je relevai les yeux vers lui, le suppliant:

"Non Noah... Je t'en prie... Ne fais pas ça... Pas pour moi... Je veux que tu vives..."

Ma main se refermait sur l'arme. Il ne pouvait pas me quitter, cesser de respirer, mais... Mais n'était-ce pas moi qui allais le laisser en premier...? J'allais lui faire subir ce que je ne voulais pas qu'il me fasse. J'allais l'anéantir mais...Pourquoi? Pour satisfaire le désir de gens qui préfèrerait me voir six pieds sous terre? Pour choisir de les contenter eux, plutôt que de satisfaire ceux que j'aimais et qui m'aimaient pour ce que j'étais?? Je n'avais pas le droit d'agir ainsi! Je serrai alors le point sur le métal glacé avant de l'envoyer avec force à l'autre bout de la pièce. Comme lorsqu'il faut sauter dans le vide immédiatement sans réfléchir pour ne pas se débiner, je venais de me débarrasser de la possibilité de me séparer de cette douleur. De m'absoudre une bonne fois pour toute de ce vide qui me rongeait. J'en prenais doucement conscience alors que je ne pouvais plus rien faire pour m'échapper de cette torture corporelle. Mon cœur détruit restait là, prisonnier de ma cage thoracique. Je portais ma main à ma poitrine, étreignant mon haut en même temps que ma peau griffée. Il fallait que cela cesse, que ce néant me quitte, car si la douleur était déjà atroce, l'absence de tout ressenti était insurmontable. J'avais l'impression d'être cloué aux fond d'un trou, dans l'obscurité, privé de toute force et de volonté d'avancer, de vivre. Mes jambes tremblèrent alors, je n'arrivais plus à me maintenir debout. Je perdis l'équilibre, me rattrapant par instinct à Noah. Sa chaleur m'enroba, je me raccrochai complètement à lui, me noyant dedans. Je ne percevais un peu de vie qu'en sa présence, il était le seul à éclairer mes ténèbres. Je lui soufflai alors inondant de larmes son épaule:

"Pardonnes moi... Je me sens...tellement vide...J'ai l'impression d'être mort...à l'intérieur..."

Invité

Je suis là, ça va s'arranger, je te le promet.

Rien ni personne ne mérite que tu abandonnes pour eux. Tu es fort Holden.

Invité

La porte c'était refermée. Il n'était plus question de mourir, de tout laisser dont cette douleur atroce. Pourquoi je souffrais comme ça d'ailleurs? Était-ce parce que Jay ne voulait pas de moi? Ou alors parce qu’il me détestait? Ou alors parce que je l'aimais comme un fou? Je ne savais plus, je portais juste le deuil de mon cœur, la perte irrémédiable, cette fois ce n'étaient plus des murs blancs et froid qui nous séparaient. Mais un dégout insurmontable, de lui à moi, j'avais tout son mépris. Amusant, quand on sait à quel point j'avais pu mépriser de personnes jusqu'au lycée. Je le méritais amplement. J'avais donc envoyé promener le coupe-papier en même temps que toute chance d'en finir. Noah était là, je m'étais effondré dans ses bras, me raccrochant à lui, à tout ce qu'il représentait pour moi, lui qui m'avait suivi sans me juger, lui qui m'avait accompagné dans mes pires instants, lui qui était prêt à me suivre vers la fin. Il y a quelques temps, nous n'étions pas grand-chose l'un pour l'autre, pourtant la situation avait évolué, et à présent, il était le seul qui arrivait à me raisonner, à me toucher. Je ne voulais plus rester seul, j'avais besoin de lui, affreusement besoin de lui. Mais n'allais-je pas l'ennuyer à me raccrocher à lui? N'allait-il pas lui aussi me laisser? Je ne le supporterais pas. Je ne voulais pas que lui me laisse, mais il avait ses soucis, sa vie, indépendamment de la mienne, je n'avais pas le droit de le retenir, même si je ne voulais pas qu'il s'éloigne une seconde de moi.
Je pleurais sur son épaule, lui expliquant mon mal. Il me caressait doucement le dos. Ça me faisait du bien. Malgré tout, j'avais toujours l’impression que l'enfant en moi continuait de vivre, j'avais besoin de réconfort, mais nulle part où en trouver. Je pouvais pas me montrer aussi faible devant les autres, j'avais ma fierté, rare était ceux chez qui j'allais me confier, pour ne pas dire personne. Pourtant, maintenant que j'y réfléchissais, j'étais plus du genre à intérioriser, jusqu'à que ça me tue, jusqu'à que j'explose. Il se sépara un peu de moi, une fois que j'eus finis, me fixant. J'avais mal, mal qu'il me regarde alors que j'étais si laid, si abimé. Il me rassura alors, il était là, ça allait s'arranger, il m'en faisait la promesse. Il se mordit alors la lèvre, me fixant toujours, je devais vraiment avoir une sale tête. Je devais l’écœurer. Il poursuivit alors, me disant que nul ne méritait que j’abandonne pour lui, que j'étais fort. Il me sourit. Je voulais le croire, je voulais penser ce qu'il disait, seulement un seul mot résonnait en moi comme une vérité absolue: méprisable. Je fuyais alors le regard de Noah. J'avais honte de tout, de moi, de mes agissements, de lui faire subir tout cela, d'être ainsi. Je ne le méritais pas. Pourtant je ne voulais pas qu'il s'en aille. Je lâchai alors:

"Je suis désolé, j'ai gâché toute ta soirée, et surement plus."

Par-là, j'entendais aussi la manière dont il me voyait jusqu'à présent, toute comme avec Jay, j'allais juste réussir à le dégouter de moi. Je serai aussi à ses yeux méprisable...

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