Samedi après-midi, un moment idéal pour travailler sur son piano. En fait si on lui demandait, tous les jours de la semaine étaient bons pour travailler son piano. Satine était retenue d'un voyage de cinq jours pour une série de concert en Californie. A peine arrivée sa mère lui avait donné une nouvelle série de partition à travailler, gérant sa carrière sa mère était aussi devenue son deuxième professeur de piano après celui qu'elle avait au conservatoire. Satine ne savait pas lui dire non, elle respectait bien trop sa mère pour lui dire. Elle sentait la pression que sa mère lui posait sur ses épaules et n'arrivait pas à se défaire de son piano.

Cela faisait quelques heures qu'elle jouait sans cesse, au lieu de se reposer après son voyage. Plus important encore, son père était lui aussi rentré à la maison en même temps qu'elle. Il avait manqué à la famille, mais aussi à Satone qui s'en voulait de trop le croiser entre ses voyages d'affaire et les voyages pour les concerts. Même si on ne le voyait pas beaucoup à Magnolia il restait le héros de la famille aux yeux de Satine, celui qui la comprend, l'épaule et tente de baisser la pression que sa mère lui pose.

Doucement, sans que Satine s'en rendre compte son père s'était installé à côté d'elle. Il déposa un baiser tendre sur son front qui la fit sourire. Elle aimait ce côté papounet qu'avait son père avec elle, sa soeur et son frère. Elle s'arrêta de jouer et il s'excusa pour son absence à ses concerts. « Oh ce n'est pas grave tu sais, tu travailles je comprends, même Balt il ne vient pas et je le comprends. Parfois Ginny aussi finis par s'éclipser, tout ce monde, ces gens, cet univers. Je comprends que ça devienne prenant » Elle avait dit en toute sincérité. Elle n'en voulait pas à son père ne pas venir. De plus, dans la famille son père était de loin celui qui était le moins touché par la musique, même Lucy était plus musicienne que lui, c'est pour dire. Elle ne lui en voulait absolument pas il travaillait fort pour subvenir au besoin de la famille. Il était le pilier de cette maison, il était presque un modèle, elle ne pouvait pas lui en vouloir.

Marcus lui demanda alors si elle avait pris le temps de s'arrêter, si elle avait mangé. Mieux il lui proposa de lui faire des crêpes. Au doux son du mot « crêpes » Satine jeta un regard brillant de chien battu à son père. Elle se demanda alors quand lui avait-il fait des crêpes pour la dernière fois. Mon dieu ça faisait si longtemps ! Elle acquiesça vivement « Avec des fraises et du sucre glace ? »

C'est visiblement son jour de chance, non seulement son père voulait passer du temps avec elle et ce n'était pas de refus depuis le temps qu'elle ne l'avait pas vu, mais en plus il était au petit soin avec elle. Satine en bavais presque d'avance à l'idée de crêpes chaudes avec quelques fraises tièdes. Humm. Elle se leva, suivant son père dans la cuisine qui cherchait les ingrédients utiles pour les crêpes.

Son père marqua un point, ça faisait longtemps qu'ils ne s'étaient pas parlé tous les deux, entre père et fille. Il lui demanda des nouvelles alors sur sa vie depuis le temps. « Oh tu sais, la même chose tout le temps, piano et encore piano. Maman surveille mon emploi du temps... » Elle regarda alors son père chercher un peu partout et lâcha un léger rire. « Dis je peux t'aider si tu veux ? » Elle prit le tablier de sa mère accroché au mur pour se le mettre en mode « fée du logis ». Elle attrapa ensuite tout ce qui était d'ordre de la vaisselle dont ils auraient besoin pour faire leurs crêpes.

« Et toi le boulot ? Ça va ? » Elle s'inquiétait un peu pour son père, elle ne le voyait pas souvent, alors elle ne savait pas vraiment comment ses semaines pouvaient passer. En réalité le travail de son père avait toujours été trop compliqué à ses yeux, mais c'est pour cela qu'elle l'admirait autant, ce petit mystère qui faisait de son père son héros depuis qu'elle était petite, un héros un peu perdu dans la cuisine, mais un héros quand même

Perdu dans sa cuisine Marcus accepta l'aide de son ainée pour faire les crêpes et puis cuisiner pouvait être amusant se disait Satine, en particulier avec son père. Il avait une sorte de pouvoir apaisant sur sa fille, comme si tout le problème extérieur n'existait plus. Il la taquina sur sa réponse et pour toute réponse elle lui tira la langue comme quand elle avait cinq ans, mais il s'inquiétait quand même un peu, lui demandant si sa mère la laissait voir ses amis. « Elle n'apprécie pas vraiment Willy tu sais, mais j'ai Lucy et Ginny pour me sortir mon nez de mes partitions de temps en temps si cela peut te rassurer ! »

William Linvingstone était son ami d'enfance, sans lui Satine serait encore plus introvertie qu'elle ne l'est actuellement. Avoir William comme ami était presque une bénédiction pour la rousse, il était apprécié de beaucoup de mon dans le quartier. Mais Margareth trouvait qu'il éloignait Satine de son saint piano pour des activités un peu trop farfelues parfois. C'était pourtant ce que Satine appréciait le plus chez le jeune homme, cette façon d'être tout le temps au second degré dans ce qui disait ou qu'il faisait. Dans toutes les circonstances il pouvait faire rire Satine, mais aussi il la comprenait comme personne.

Le sujet dériva de manière inattendue vers les hommes, en particulier les hommes que Satine auraient pu rencontrer. Elle se figea devant son père. D'habitude ce sujet était interdit avec sa mère et de caractère plutôt solitaire Satine ne se confiait jamais sur ce genre de sujet que ce soit à Ginny ou Lucy. Il est vrai que depuis quelques mois la vie sociale de Satine avait un peu changé, Ginny et Lucy l'avait sortie avec elle au nouvel an et elle avait inauguré sa première soirée. Elle avait même parlé avec des garçons hors de la soirée, que ce soit avec Maxim pour une interview, ou avec Aaron suite à un petit accident. Elle s'était surprise à tenir des conversations avec la gente masculine, mais elle en n'avait rien dit à sa mère de peur de sa réaction. Mais si son père parlait d'amour en lui posant sa question avec la réponse était négative et pourtant ce n'était pas comme si Satine ne le voulait pas. Elle-même très romantique rêve souvent de la vie comme un conte de fée.

« Euh. Non. Personne et puis de toute façon maman ne serait pas d'accord. » Elle se justifia alors comme ça, sur le dos de sa mère. C'était une solution de facilité, mais aussi une manière de cacher sa déception à l'idée qu'elle n'était pas le centre d'intérêt d'un jeune homme, qu'elle n'avait personne à qui penser le soir avant de dormir. Il n'y avait que la musique dans la vie de Satine, mais rien pour la faire vibrer un peu plus.

Les paroles de Satine suffirent à rassurer son père. Bien que sa vie sociale soit loin de celle qu'elle aimerait avoir elle n'avait pas à se plaindre, elle avait Lucy qui vivait avec eux et Ginny sa petite soeur pour la sortir de son ennui de temps à autre. William passait quelques fois en cachette à la maison aussi, mais il lui semblait quand même que sa vie était.. plate. Pourtant, elle voyageait souvent, rencontrait beaucoup de monde et jouait tout le temps du piano. C'était un peu une vie de rêve pour tout artiste qui voulait percer. Mais cela ne faisait pas tout.

Marcus enchaîna en expliquant que seul le bonheur de ses enfants comptait. Satine se sentait légèrement mal à ne pas réussir à lui dire ce qu'elle ressentait, mais elle ne voulait pas l'inquiéter, cela n'était pas une crise. C'était seulement temporaire pour elle, cela passerait avec le temps. Elle savait qu'inquiéter son père pour ça ne servirait à rien et que tout irait mieux dans quelques semaines.

Elle aida alors son père à cuisiner, elle préparait les ingrédients et lui les mélangeait dans le plat, elle venait de lui parler de sa vie sentimentale totalement vide. Il prit la défense de sa mère lui expliquant qu'elle ne voulait que son bien au final et qu'elle ne faisait pas ça pour l'embêter ou autre chose. Cela Satine ne le doutait pas, après tout sa mère était passé par le même chemin qu'elle bien avant, elle était bien placée pour lui donner les conseils qu'il lui fallait. Nuance, sa mère avait craqué pour un homme dans sa vie. Sentant le sujet délicat son paternelle lui proposa alors de parler d'autre chose si elle le préférait.

« On devrait faire des crêpes en plus pour Balt, depuis qu'il a reçus une lettre de menace le jour de la Saint Valentin il est un maussade. Déjà qu'il l'est souvent en général maintenant c'est pire... Je n'ai aucune idée de qui a pu lui écrire une telle lettre... » Oui elle préférait changer de sujet et la seule chose qui lui vint à l'esprit était le moral de son petit frère qui avait chuté depuis le jour de la lettre. Le pauvre, déjà que Balt manquait énormément confiance de lui, voilà qu'on lui en rajoutait une couche.

Marcus était d'accord avec l'idée de garder des crêpes pour Balt et puis tant qu'à faire pourquoi pas pour tout le monde. Connaissant bien sa fille il commença à couper des fraises en morceau tandis que Satine en bavait presque déjà. La pâte était prête, les fraises aussi, il ne manquait plus que les faire. La jeune fille se sentait presque inutile à le regarder faire comme ça, mais après tout c'était lui qui lui avait proposé de lui faire le petit déjeuner !

La jeune fille sentait avoir toucher un point sensible pas seulement pour son père, mais pour toute la famille en parlant de la fameuse lettre de la saint valentin qu'avait reçus son petit frère. Une lettre horrible, sans scrupule que le petit cupidon avait poster dans la boite au lettre de la famille. Que certaine personne se déteste dans le quartier, ça Satine le concevait. Mais que quelqu'un hait son petit frère si adorable à ses yeux, cela elle ne le comprenait pas. Son père lui demanda alors son avis sur l'auteur de cette lettre qui aurait pu être écrite par l'infâme bloggeur du quartier, Dirty Secret. « J'en ai aucune idée, oui ce serait bien du genre du blog, mais sur le blog au moins tout le monde sait ce que le messager pense. Alors que là il n'y a que nous qui avons vu cette lettre dans la famille. Quoi que remarque... Dirty en parle dans son dernier poste de la lettre... » Une vague de confusion habitat la jeune fille qui ne savait plus trop quoi penser de tout ça. Elle ne voyait vraiment pas qui aurait pu écrire de telles choses sur quelqu'un d'aussi amicale que son frère.

Alors, pour détourner le sujet son père proposa une simple idée qui saurait réjouir la famille, du moins cela réjouissait Satine. Une sortie de famille avec Lucy bien sûr. Une journée ou la famille pourrait se retrouver au lieu de se croiser dans les couloirs à longueur de journée. Heureusement les Wainwright étaient encore de ces familles qui faisaient des diner ensemble le soir, mais cela arrivait que quelques-uns ne s'y trouve pas parce qu'il a une soirée, par qu'il est invité chez quelqu'un ou encore autre chose comme un concert qui finis tard et qui ne laisse pas le temps à Margareth de cuisiner pour sa famille. Il y a longtemps que la famille n'avait pas pris du temps pour elle. « Quelle bonne idée ! On pourrait pique-niquer au parc au bord du lac ? Ou sortir de la ville et visiter d'autre paysage ! Je ne sais pas ... Je suis motivée et partante je pense que les autres aussi. Et attention, si on joue au foot ce sera avec Lucy avec nous cette fois, plus de fille égale plus de chance de gagner ! » Satine était nulle en sport et en général petite c'était plus sa soeur qui marquait des points lorsque qu'ils jouaient avec tous ensemble dans le jardin. L'idée de battre Balt et son père au moins une fois la réjouissait d'avance.

Savoir si quelqu'un de la famille avait parlé de la lettre à quelqu'un d'autre dans le quartier était une tâche difficile. Les amis des amis parlent à leurs amis ... ect. De son côté pour Satine cela était assez simple, elle n'avait pas trop d'amis dans le coin et donc elle n'avait pas parlé de quoi que ce soit à un de ses rares amis. De plus elle n'en voyait pas l'intérêt, cette lettre appartenait à Balt et seul lui pouvait décider de ce qu'elle pouvait devenir et qui pourrait ou non la lire. Mais l'idée de son père n'était si bête, car si personne d'autre en avait parlé il serait plus simple de trouver qui était l'auteur de ces mots. (J'étais persuadé que DS en avait parler, mais non ...) « Je ne crois pas, ce n'est pas le genre de la famille de parler de tout cela en public. En tout cas j'en ai parlé à personne »

Pour leur changer les idées l'idée d'une sortie monta à la tête de Satine, son père lui aussi conquis par ses idées de match de foot précisa alors qu'il gagnerait quoi qu'il arrive avec Balt. Même si cette fois les filles auraient Lucy avec elle en plus pendant que Margareth compterait les points et encouragerait les deux équipes. « Tu verras, Lucy est peut-être plus forte que tu ne le crois »

La pile de crêpe augmentant au fur et à mesure Marcus désigna la montagne de crêpes devant elle, l'incitant à en prendre un peu avant qu'elles deviennent froide. Satine ne se faisant pas prier en pris une première qu'elle dégusta assise avec quelques fraises, devant son père. Celui-ci commençant mettre en place une certaine organisation pour mettre en place leur sortie. Satine devrait alors mettre au courant la fratrie ainsi que Lucy tandis que son père se chargerait de convaincre leur mère. « Bonne idée ! Je le dirais dès que possible, j'userais de mes pouvoirs de grandes soeurs pour les convaincre et je suis sûre que ce ne sera pas trop compliqué. Les sorties familiales me manque un peu. » C'est vrai que la famille n'avait pas pu se retrouver tous ensemble depuis un long moment, l'idée de les revoir tous ensemble réunis pour passer du bon temps avait un léger gout de rêve tellement cela paraissait compliqué à réaliser.

Tandis que son père commençait déjà à réfléchir à l’organisation de leur journée famille, Satine se goinfrait de crêpes. L’idée d’un calendrier plaisait à Satine, son père avait toujours été incroyablement douée pour ce genre de choses. Surement pour ça qu’il travaillait beaucoup, son talent devait être mis à l’épreuve h24 au boulot. Sur ce calendrier il suffirait simplement à la famille d’inscrire ses journées de livre pour trouver plus facilement la journée parfaite qui conviendrait à tous. Calendrier qu’on placera sur le frigo, la porte que tout le monde ouvre au moins une fois dans la journée dans cette maison.

Une fois la pâte à crêpes épuisé Marcus s'autorisa à lui aussi une petite pause gourmandise en imitant Satine assise à table. Il avait sa journée de libre, chose assez rare en général, mais Satine avait l'habitude, elle savait que son père se sacrifiait pour sa famille, elle ne lui en voulait pas. Elle avait plutôt de l'admiration pour lui. Son père fit alors un geste en même temps que Satine pris du temps à analyser. Il éteignait son téléphone tout en confirmant qu'il serait impossible de le joindre de la journée. Aujourd'hui il serait là, toute la journée là et seulement pour elle. Elle ne réalisait pas trop. Que voulait-elle faire ? C'était une bonne question, Satine ne se l'a posait jamais. « Vraiment ? » demanda-t-elle étonnée. « Tu sais j'ai mon piano à travailler aujourd'hui... » Enchaina-t-elle. C'était bizarre d'avoir son père pour elle toute seule, elle ne savait pas quoi lui dire. De plus elle savait que sa mère l'attendait sur le qui-vive pour ce qui était des nouvelles partitions qu'elle lui avait filé pour aujourd'hui. « Il ne faudrait pas que maman soit fâchée...» Elle n'avait pas envie de décevoir sa mère en faisant la faignante, ni de laisser son père tout seul maintenant qu'elle l'avait pour elle. Elle ne savait pas trop quoi faire ni quoi dire. Surtout que niveau sortie Satine était loin d'être la plus fun de la famille.

Fier, ils étaient tous fier d'elle. Cela devenait lassant à la longue. Surtout qu'aux yeux de Satine il n'y avait rien de quoi être vraiment fier. On était fier du facteur qui postait notre courrier tous les jours ? Non. Pour elle s'était pareil, elle ne faisait que son métier, tous les jours. Cela était normal et non un exploit. Après tous des pianistes comme elle ils y en avaient plusieurs dans le monde, elle n'était pas non plus la première. Elle glissa un sourire à son père, il disait cela avec amour et surtout parce que Satine était sa fille. Elle ne lui en voulait pas, mais comme à chaque fois qu'on lui disait ça, elle ne comprenait pas.

Pour ne pas faire culpabiliser sa fille Marcus eut une idée, celle d'apprendre à jouer une des partitions de sa fille. Ainsi elle ne culpabiliserait pas de laisser son père tout seul pour une fois qu'elle l'avait pour elle et elle ne culpabiliserait pas non plus de ne pas travailler. Le parfait mélange. « Bonne idée ! On peut partager travaille si tu veux, moi je joue la main droite et toi tu joues la main gauche ou l'inverse ! » Cela lui rappelait ses débuts ou avec Ginny reproduisait les partitions de leur mère, mais n'ayant pas encore le niveau elles se partageaient la tâche en séparant les deux mains. « Tu joueras la basse continue si tu veux, se sera pas compliqué promis ! » Elle se leva d'un bon et entraîna son père par la main vers le piano, décidé à le faire jouer coûte que coûte. Une fois arrivée au piano elle prit son crayon et entoura quelques notes sur la partition sur la portée de la main droite. Elle montra ensuite le résultat à son père. « Alors ça c'est la main droite et j'ai entouré les note que tu dois jouer, tu vois il y en a plus beaucoup, elle autre c'est un peu de l'ornementation, elles sont là pour faire jolie harmoniquement, mais on peut s'en passer. Moi je jouerais toute la portée au-dessus la tienne, les mains gauche. Tu veux essayer ? »

Le solfège, ce cours méticuleusement rigoureux qui a traumatisé tant d’enfants dès leurs premiers âges. Beaucoup d’enfants, mais pas Satine qui adorait aller en cours. Elle prenait ça comme un jeu, un jeu ou elle était très douée, un jeu qui lui permettait chaque jour de progresser encore plus au piano.

Le solfège n’était malheureusement pas vu de la sorte pour tout le monde, Marcus lui avait appris avec Margareth il y a longtemps. Il ne semblait pas totalement à l’aise face à une partition. L’aide de sa fille lui serait précieuse pour jouer le morceau malgré la simplification qu’y faisait Satine. Il essaya une première fois pour voir ce qu’il en était. Pas très harmonieux tout ça, il manquait quelques altérations, une petite erreur qui fit sourire Satine. Son père lui demanda alors de lui montrer.

« Oui pas de problèmes » Elle s’assied en passe du piano et montra à ton père ce que cela devait donner d’une main tout en frappant le rythme de l’autre sur le haut du piano. La partition simplifié il n’y avait que quelques notes à jouer avec un rythme simple assez étirer pour avoir e temps de changer de note. « Tu avais oublié les altérations, il y a deux dièses à la clé, ce sont les touches noirs, tu veux recommencer ? »

Mélanger musique et bon temps en famille était devenu rare et pour une fois que ce n’était pas avec sa sœur ou sa mère qu’on lui proposait de le faire, mais plutôt avec son père Satine ne se priva pas. Pour une fois depuis longtemps le piano était devenu amusant. Pas qu’elle n’aimait plus en faire, ni quel ni trouvait aucun plaisir. Ceci n’avait jamais changé depuis toutes ses années, mais faire quelques chose d’amusant au piano n’était plus dans ses habitudes. Aujourd’hui seul le travail dur et sa carrière compte.

Il recommença et il fallait l'avouer que c'était beaucoup mieux. Apprendre à son père à jouer était amusant en effet, une brillante idée. Un moyen enfin de se rapprocher de lui, de passer du temps, de parler et aussi de partager sa passion. Cette réflexion avait fait naitre chez Satine une autre réflexion. Pourquoi ne pas voir son père de temps en temps au travail, il y avait pas de raison pour qu'il ne partage pas chacun leur expérience. Quoi que ... Son travail avait l'air assez compliqué et Satine ne voulait pas l'embêter dans ce lieu où elle ne serait qu'un poids en plus pour son pauvre père et son dur travail.

« Oh oui parfait tu l'as maintenant ! » Lui répondit-elle après qu'il est fini. Finalement au point le père et la fille allait pouvoir se mettre à jouer. Marcus fit craquer ses doigts tandis que Satine pris place à ses côtés la main droite prête à jouer les yeux passant de son père à la partition. Il annonça alors qu'il attendait son signal ce que Satine ne tarda pas à faire. Avec sa main libre elle battit la mesure et à voix basse elle compta quelque temps pour que son père ait bien le rythme avant de commencer. « 1, 2, 3 ,4 et 1... » La deuxième fois elle inspira un grand coup tout en lui faisait signe du regard que c'était le bon moment pour commencer.

Les doigts de Saine s'agitaient légèrement sur le clavier, comme une danse, un geste léger, doux et souple sortait de son poignet pour jouer la mélodie qui lui était indiquée, elle suivit du regard son père qui suivait les notes avec un peu plus de difficultée, mais il s'accrochait. Elle sourit. C'était incroyable la force que cet homme avait à ses yeux pour pouvoir faire plaisir à sa famille tout en travaillant. Elle sourit. Car même si ce n'était pas parfait, c'était son héros.

Marcus se débrouillait à merveille, à merveille pour un père qui se tue au boulot et qui le peu de temps qu'il a, l'accorde à sa famille. Pour Satine il n'y avait donc pas d'autre qualificatif. Son père se débrouillait à merveilles. Point.

Une fois finis il se tourna avec vers la fille, une question devait alors lui trotter en tête depuis qu'il avait commencé. C'était marrant que le piano lui fasse penser à Balthazar, ils savaient pourtant tous à la maison que le piano n'était pas son truc. Cela s'entendait dans la maison dès que le malheureux voulait essayer une nouvelle approche avec le piano. Satine ne voyait pas trop ce qu'il était possible de faire pour aider son petit frère, mais elle ne voyait pas non plus ce qu'il faisait de mal. Elle avait eu la chance de l'entendre gratter quelques cordes de sa guitare et même si ce n'était pas du tout son style de musique elle trouvait cela vraiment très jolie. Il lui aussi avec des doigts de fées pour la musique, seulement pas avec le piano.

« Je ne sais pas trop quoi te dire, Balt n'est pas vraiment un virtuose du piano et je crois que cela le vexe de sentir la pression de maman qui voudrait le voir jouer plus souvient. Tu l'as entendu jouer de la guitare ? C'est lui aussi un prodige ! Je trouve ça même cool pour lui. Il a suivit un chemin que personne ne lui a dicté. Je ne suis pas trop d'accord avec la pression que maman lui met parfois. La musique doit être agréable pour l'auditeur comme pour le musicien, hors Balt n'a jamais été vraiment à l'aise sur ce banc. Il le fait que pour maman, pas pour lui. Enfin c'est mon impression »

Elle tenait vraiment à son petit frère, elle adorait lui chanter des berceuses petite, s'occuper de lui comme s'il était une poupée. Elle sentait en grandissant qu'elle avait ce rôle de grande soeur à tenir. Malheureusement avec le temps c'est un rôle qu'elle a du mal à tenir, entre l'attention que lui offrait Margareth et ses concerts Satine voyait une sorte de barrière se glisser entre eux. Une barrière qu'elle regrettait avoir laissé passer.