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Quand le rideau tombe

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Peter Mayfield
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MessageSujet: Quand le rideau tombe Quand le rideau tombe  Icon_minitimeSam 25 Mai - 17:31

L'année était bientôt terminé, le temps était passé assez vite il faut le dire. Peter était assez content de ses élèves qui en général faisait des efforts. Bien sur certains en avait rien à faire de sa matière et le professeur devait se charger de les calmer pour laisser les autres travailler dans de bonnes conditions.
Peter se dirigeait vers la salle des professeurs pour se servir un bon café et s'arrêta en apercevant Summer. Avec elle aussi ca s'était bien déroulé, Peter avait eu peur qu'une gêne s'installe mais finalement ils avaient pu discuter comme de bons amis. Bien sur quand Lorenzo n'était pas dans le coin. Summer lui avait bien expliqué que son mari ne l'appréciait pas. Au moins une chose en commun que les deux hommes avaient.

Il sourit en la voyant avoir du mal à accrocher une affiche, tenant d'une main une boîte de punaise et de l'autre plaquant la feuille. Elle était si mignonne...Peter secoua la tête face à ses pensées et alla la voir, posant sa main sur un coin de la feuille.

- Besoin d'aide peut être ?

Demanda t-il avec un sourire, cherchant nullement à la draguer. Elle était prise s'était bien ancré dans son cerveau même si d'après ce que les gens disaient c'était la tempête dans son couple.Il est vrai que lorsque Peter le voyait au lycée elle avait l'air assez malheureuse.
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Summer Andrews
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MessageSujet: Re: Quand le rideau tombe Quand le rideau tombe  Icon_minitimeSam 25 Mai - 18:34

La fin de l'année approchait à grands pas, et avec elle des événements festifs en tout genre. Summer prenait généralement part à leur organisation, de par sa place au sein du lycée, et ce jour-là elle était donc chargée de placarder les informations pour le bal de promo qui aurait lieu dans à peu près un mois. Elle arpentait donc les couloirs, l'affiche dans une main, les punaises dans l'autre, en direction des panneaux d'affichage. Lorsqu'elle atteignit finalement le panneau de liège, elle ne put que constater qu'il était déjà assez bien rempli, en raison des manifestations qui se multipliaient en fin d'année. Elle mit quelques secondes à trouver la place parfaite, et entreprit ensuite d'y fixer son poster... ce qui ne fut pas une mince affaire. En effet, elle se retrouvait plus ou moins sur la pointe des pieds, à tenter d'accrocher une affiche un peu trop grande, qu'elle devait prendre soin de ne pas corner, le tout en tenant fermement une boîte de punaises qui fermait mal. « Non d'un... biscuit. » ok ça se traduit pas "son of a biscuit" Elle avait l'impression d'être bloquée, une punaise entre les dents, une sur l'affiche, dont elle devait tenir l'autre bout pour éviter de ne l'abîmer... il lui manquait un ou deux bras, pour bien faire.

Trop concentrée dans sa tâche, elle ne vit pas arriver Peter, et eut un léger sursaut en voyant une main se poser sur le coin de sa feuille. Se retournant dans la direction en clignant plusieurs fois de ses grands yeux, elle revint à elle en lui souriant. Elle se permit d'enlever sa main du coin qu'il tenait désormais, profitant de cette liberté pour accrocher un nouveau coin avec la punaise qu'elle avait préparée un peu trop tôt. « Peter! tu me sauves la vie! enfin... l'affiche. » Grimaça-t-elle en riant légèrement. Elle aurait sûrement fini par la déchirer ou la tordre, elle ne voyait que ça, à part s'étaler contre le mur en mode étoile de mer pour éviter qu'elle ne tombe... Oui, heureusement qu'il était arrivé. « Déjà la fin de l'année... » constata-t-elle, songeuse, en fixant un nouveau coin, forcée de réaliser que c'était toujours le même refrain: le début de l'année lui semblait terriblement loin, et pourtant c'était passé si vite... Heureusement, les choses s'étaient bien passées, avec Peter. Summer avait un temps craint qu'ils ne soient confrontés à une forme de gêne récurrente chez des ex, craint aussi que le fait que Lorenzo et lui se côtoient quasi-tous les jours n'ait crée des "tensions". Craintes infondées, donc, ce qui enchantait la rouquine; elle avait bien besoin de l'aide du professeur de français, là tout de suite.


Dernière édition par Summer Andrews-Di Mascio le Sam 25 Mai - 21:14, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Quand le rideau tombe Quand le rideau tombe  Icon_minitimeSam 25 Mai - 20:38

Très très sale journée. Une de celles qui ne valent pas la peine d'être vécues, qui donne envie de vite retourner chez soi, et d'oublier pour en commencer une nouvelle. Ce matin, il avait croisé sa femme, dans la cuisine. Ils avaient appris à s'éviter, à se lever et à déjeuner à des heures différentes. Il avait croisé Summer, cette étrangère qu'il ne pouvait plus qualifier d'épouse. Leur relation était au plus mal, ils se saluaient cordialement. Et c'était tout. Lorenzo s'en voulait, d'avoir ainsi tout gâché, tel le dernier des idiots. Il devait grandir, alors que son changement de dizaine approchait, et l'effrayait plus que tout. Il devait murir, alors qu'il souhaitait tant rester enfant. Désormais, ils étaient réduits à un mariage de silence, peut-être pour l'éternité, car comment réparer l'irréparable. Il ne pourrait effacer ce souvenir malheureux de la mémoire de son épouse. Il devait vivre, affronter son regard triste chaque jour, en guise de punition.

Bien sûr, cette situation calamiteuse se ressentait sur son travail. Il était à cran, plus dur avec ses élèves qu'au naturel. Et ces derniers ne lui facilitaient pas la tâche. A son grand damne, les records de mauvaises notes étaient dépassés avec brio, cette année. Il en imaginait plusieurs redoubler, car même s'ils excellaient dans le sport, les maths restaient importants, peu l'avaient assimilés, alors que la fin de l'année était déjà sonnée. Chaque année, une portion d'élèves rempilaient pour une seconde dernière année, à cause des maths bien souvent, de quoi se faire haïr. Sa femme, ses élèves ... Lorenzo allait vraiment se sentir malaimée. Et dire qu'il ne pouvait pas retrouver celle qu'il voulait. Sa réconciliation avec Rose était encore fraiche, il ne voulait pas brusquer et tout gâcher, à nouveau. Et de toute façon, il était engagé, marié, prisonnier sur cette galère, tout comme Summer. Finalement, il leur restait encore une chose en commun : le fait de ne pas pouvoir être heureux en amour, et d'être coincé là. Ou pas. Au détour d'un couloir, Lorenzo aperçut son épouse, riant joyeusement en compagnie de son ex. Son sang ne fit qu'un tour, pourtant il préférait rebrousser chemin, loin de lui l'envie de faire une scène sur son lieu de travail. Mais il restait là, immobile, il les observait. Summer souriante, il n'avait pas vu son visage illuminé depuis des lustres. De quoi détester Peter un peu plus, il la rendait heureuse alors que l'italien causait son malheur. Mais c'était lui, qui l'avait. Le roux l'avait perdu, pour un livre dont il n'était même pas l'auteur. Une maigre consolation, inutile de surcroît, puisque leur mariage était un fiasco. Pourtant, Lorenzo s'en trouvait renforcé. Mais la fête ne dura pas longtemps. Toujours les yeux rivés sur les anciens amants, il remarqua, ce regard qu'ils échangeaient. Ils se dévoraient des yeux, tous les deux. Après tout ce temps, comment pouvaient-ils toujours éprouver des sentiments pour l'autre. Ah moins que rien ne se soit jamais terminé. De fil en aiguille, Lorenzo en vint à suspecter sa femme. Il n'avait jamais compris, la crise de jalousie de celle-ci, alors qu'il n'avait pas vu Nina depuis des mois. Et si, simplement, sa culpabilité l'avait poussée à reprocher à son mari ce dont elle était coupable ? Et si c'était lui, le dindon de la farce ? Un puzzle à plus de mille pièces, éclatées dans sa tête, il ne réussissait pas à l'achever. Et tout ce dont il était certain, c'est qu'il n'appréciait pas cette scène. Voir son épouse rire comme une adolescente devant un prétendant qui lui faisait du charme, son égo machiste ne pouvait rester impuissant. Alors il s'approcha, sa conscience soufflait qu'il regretterait, mais il préféra ne pas l'écouter, et parler un peu plus fort, afin de ne plus l'entendre. « Ça va, je ne vous dérange pas ? » demanda-t-il sur un ton dur, les bras croisés sur le torse, droit comme un coq devant sa poule. Il demandait peu peu, mais les mots en disaient long. Et s'ils ne suffisaient pas, il lui restait toujours les poings.
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MessageSujet: Re: Quand le rideau tombe Quand le rideau tombe  Icon_minitimeDim 26 Mai - 15:43

Le sourire de Peter s'étira encore plus face à la réponse de Summer. En plus d'être mignonne elle était rigolote, c'était ces deux qualités qui avait fait flanché le coeur du professeur dans sa jeunesse. Elle n'avait pas du tout changé après ces quelques années et ça faisait plaisir à voir. Le mariage avec l'italien aurait pu la rendre aigrie vu qu'elle ne semblait pas heureuse. Enfin si ça se trouve tout roulait et Peter se faisait juste des idées.

- J'arrive à point nommé alors

Il aida Summer à attaché l'affiche, la tenant et la jolie rousse mettant les punaises. Cette dernière pensa tout haut, elle avait aussi remarqué que l'année était bientôt terminé. Ce qui signifiait aussi qu'ils se verraient moins. Même si Peter n'avait pas prévu de partir en vacance peut être que c'était le cas de Summer avec Lorenzo. Et même dans le cas contraire ils seraient difficile d'aller discuter autour d'un café s'en colporter une rumeur ridicule.

- Et oui...mais une nouvelle année scolaire commencera à nouveau

Peter aurait même sans doute hâte que les vacances d'Eté se termine pour retrouver la joie d'enseigner aussi le jolie visage de poupée de la secrétaire. Ses pensées furent coupés par l'arrivée de Lorenzo, toujours aussi sympathique. Les bras croisés et droit comme un piquet il n'offrait aucune ouverture pour discuter.

- Summer avait des difficultés, je suis venu l'aider c'est tout

Il n'avait pas envie de faire un cirque dans le couloir, il avait plus vingt ans. Si Lorenzo était jaloux juste parce que Peter était proche de Summer il ne pouvait rien y faire.
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Summer Andrews
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MessageSujet: Re: Quand le rideau tombe Quand le rideau tombe  Icon_minitimeLun 27 Mai - 10:55

« Il paraît qu'on te surnomme l'homme qui tombe à pic! » confia la rouquine, toujours tout sourire. Elle avait parfois le sentiment de se forcer à décrisper ses traits, comme s'il ne lui était plus inné de sourire sans raisons. Pourtant il lui était encore donné de simplement se sentir bien, sans trop se poser de questions; et étonnamment ces moments ne se présentaient pas à elle en la présence de son mari, mais en l'occurrence de celle de Peter. Peut-être parce qu'il lui permettait de souffler, de se reposer, presque. Summer n'était probablement pas assez robuste pour soutenir cette espèce de pression qu'une mauvaise ambiance continuelle dans son couple mettait sur les épaules des mariés. Nul doute, elle ne se serait jamais imaginée embarquée dans une telle situation; elle n'aurait jamais pensé un jour se retrouver mariée à un homme qui devenait petit à petit un étranger parce qu'il avait le cœur ailleurs. Elle aurait aussi pensé qu'après tant d'années, la nostalgie de son amour de jeunesse se serait atténuée. Peut-être aurait-ce été le cas si elle avait trouvé son bonheur ailleurs. Malheureusement pour l'instant, ni elle ni Lorenzo ne pouvaient vraiment se dire heureux, et ce peut-être par la faute l'un de l'autre -c'était bien ce qu'il y avait de tragique dans l'histoire.

Alors que la jeune femme acquiesçait à la perspective d'une nouvelle année, qu'elle espérait naïvement nouveau départ, elle fut sortie de ses pensées par une voix familière et bien trop sèche. Tournant la tête assez rapidement dans la direction dont le son provenait, Summer vit son mari, les bras croisés sur le torse, apparemment mécontent du spectacle qui s'offrait à lui. Arquant un sourcil, la rouquine le regarda d'un air interrogateur, ne sachant vraiment ce qu'il insinuait, ou plutôt pourquoi il pensait qu'il pouvait "déranger". À part sourire à Peter, elle n'avait eu à son égard aucun geste déplacé, et réciproquement lui ne faisait que tenir son affiche. Elle était donc assez surprise de la réaction de son mari, et mit ainsi quelques secondes à réagir, entendant son préalable interlocuteur expliquer qu'il était seulement venu l'aider. « ça te pose un problème? » Demanda-t-elle sereinement, quoi que ça voit était tombée de quelques tons, seul indice audible de sa contrariété. En revanche, son regard était plus sombre, planté dans celui de son mari en tentant de comprendre ce qui l'embêtait... jaloux? Il ne l'avait jamais vraiment été -contrairement à Summer, malgré ses efforts pour se contrôler, elle devait le reconnaître-, c'est pourquoi la secrétaire aurait pu douter qu'il ne le soit vraiment; elle se dit un temps qu'elle se faisait des idées, seulement il se tenait droit comme pour se faire plus imposant, et son ton dur en disait long sur ce qu'il pensait. Et ça, Summer ne le comprenait pas. Elle ne pouvait pas nier qu'elle appréciait peut-être un peu trop Peter; qu'elle regrettait peut-être un peu trop son premier amour; qu'elle rêvait parfois trop fort à ce qu'aurait été sa vie s'ils ne s'étaient pas séparés. Mais elle ne l'avait jamais montré. Ni à Peter, ni à Lorenzo. Et donc le fait qu'elle lui parle dans le couloir lui semblait un fait des plus anodins, aux yeux du monde extérieur en tout cas. « Deux petites secondes... » annonça-t-elle en pointant son index devant-elle, un sourire dont on voyait qu'il était peu sincère collé aux lèvres. Elle se retourna donc pour planter la dernière punaise, de sorte que Peter puisse reposer son bras, puis le regarda, pleine d'une gratitude cette fois-ci non feinte. « Merci beaucoup, monsieur » articula-t-elle difficilement, dans un français approximatif, quelques uns des seuls mots qu'elle avait retenus de ceux qu'il lui avait appris. Elle reporta ensuite son attention sur Lorenzo, son sourire s'effaçant légèrement. « Voilà. J'accrochais juste une affiche. » Lui fit-elle savoir, plus calme, sa voix retrouvant son ton juste et bienveillant alors qu'elle regardait l'italien l'air un peu perdue, légèrement fâchée... quoi qu'avec peut-être une pointe de culpabilité. Elle n'avait rien fait de mal, techniquement, mais elle ne pouvait nier qu'elle pensait parfois à mal; et même si son mari n'avait pas de manière de le savoir, elle, elle commençait à en être consciente.
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MessageSujet: Re: Quand le rideau tombe Quand le rideau tombe  Icon_minitimeLun 27 Mai - 21:02

A peine eut-il endossé le costume du mari jaloux sans raison, il regretta de s'être ainsi emporté. Mais il était entré sur scène, le retour en coulisses n'était plus possible. Il en allait de sa fierté, de toute façon : hors de question d'être le dindon de la farce. Certes, Summer n'était pas plus heureuse que lui, dans cette relation, ils souffraient tous les deux le martyrs, sans savoir comment améliorer leur quotidien. Ils étaient allés trop loin, pour revenir en arrière, et retrouver une vie de couple normale. Même une simple relation cordiale, ce n'était plus possible. Chacun souffrait. Alors, Lorenzo ne voulait pas que Summer trouve un peu de répit en la personne de Peter. Pas quand lui ne pouvait plus voir Nina. Ils étaient à deux dans la même galère, Summer ne pouvait pas quitter pour une autre croisière.

Alors oui, peut-être n'avaient-ils rien fait de mal, simplement accrocher une affiche, comme Peter l'avait si simplement expliqué. Lorenzo balaya d'un revers de main cette excuse, levant les yeux au ciel face au mensonge le plus ridicule du monde. Bientôt, ils ajouteraient qu'ils étaient des amis qui s'entraidaient. Quelle blague. Deux anciens amants ne peuvent pas entretenir une relation d'amitié, pas quand l'amour a un jour été une variable de l'équation. Malheureusement, aucun n'apportait cet argument que l'italien pouvait si facilement réfuter. Pire, Summer eut le culot de le provoquer. « Oui ça me ... » commença-t-il en faisant un pas vers eux, très vite coupé par la jeune femme. Sérieusement, elle se retourna pour terminer son ouvrage. Lorenzo resta bouche bée, choqué par tant de toupet. Elle n'avait même plus une once de respect pour lui, ne prenait même plus la peine de l'écouter. Elle s'amusait de lui, le tournait en dérision. Et cet accord tacite où aucun ne serait heureux au détriment de l'autre ? Il voulait sa part du gâteau également. Il voulait troquer cette morosité ambiante pour des rires, des sourires, de la joie. Et puis, il voulait surtout Nina. Car voir sa femme jouir de la compagnie de son ancien amant, ne lui rappelait que trop la sienne. C'est dans l'absence que les gens nous manquent le plus, Lorenzo en faisait un peu plus les frais chaque jour. Et entendre sa femme murmurer des mots incompréhensibles, dans la langue de Peter, était intolérable. « Du français, je ne t'ai jamais entendu prononcer un seul mot d'italien ! » lança-t-il, sur un ton glacial. Il ne s'emportait pas, ne haussait pas la voix, provoquer un esclandre public, sous les yeux de tous les élèves, était une très mauvaise idée, même si les classes étaient peu peuplées en cette fin d'année. De toute façon, leurs problèmes se réglaient à la maison, trop de non dits pour tenir une conversation sincère dans un lieu publique. Pourtant, Lorenzo en avait marre, la maintenant tout de suite. Pas ce soir, quand ils se croiseraient silencieusement dans la cuisine, ou quand ils utiliseraient l'un après l'autre la salle de bains. C'est maintenant, qu'il voulait lui dire combien l'entendre rire lui déchirait le coeur. « A quoi tu joues Summer ? Je n'accepte pas de passer pour un idiot pendant que tu te pavanes comme une poule avec ton ex dans les couloirs ! » Pas une fois il ne regarda Peter, cet homme l'horripilait plus que tout. Avant, il s'était toujours senti supérieur à cet écrivain, incapable de concilier travail et amour. Aujourd'hui, Peter était capable d'une chose dont Lorenzo n'était plus : parler à son épouse. Et rien que pour ça, il le détestait un peu plus. Alors, il fixa Summer, sans sourciller.
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MessageSujet: Re: Quand le rideau tombe Quand le rideau tombe  Icon_minitimeMar 28 Mai - 18:29

La réaction de Lorenzo était quand même exagéré. Peter n'avait rien fait de mal avec Summer, il n'oserait jamais d'ailleurs faire un geste déplacé envers elle. Ses principes le professeur les suivaient avec conviction et il était pas question de flirter avec une femme mariée, même si l'attirance était toujours présent. Il aimait son caractère et encore plus quand elle rembarra gentiment tout en finissant d'accrocher l'affiche pour libérer le bras de Peter. Il adorait son accent quand elle lui parlait en français, touché qu'elle lui parle en cette langue, comme des jumeaux qui créerait leur propre langage.

- De rien

Lui répondit il en français parfait. Sinon il ne serait pas enseignant de cette langue si il ne la maitrisait pas. Lorenzo apparemment n'aimait pas du tout cet échange et s'énerva que Summer ai prononcer des mots en français alors qu'elle semblait ne pas parler italien. Peter souffla exaspéré devant un tel comportement digne d'un adolescent de quinze ans. C'était comme dire qu'elle avait sourie à un autre et pas à lui. Le professeur penser que Lorenzo avait quand même un tempérament plus évolué mais manifestement ce n'était pas le cas.
Ignorant complètement la présence de Peter, son collègue continua de s'en prendre à Summer, l'accusant de se pavaner devant lui.

- Et oh tu lui parles autrement ! Summer n'a rien fait de mal, elle ne t'a pas trompé elle !

Peter n'aimait pas que l'on s'en prenne à ses amis, et Summer en faisait partie même si elle était bien plus que cela. Il avait eu vent des coucheries de Lorenzo par ses élèves qui avait parlé que de ça pendant une semaine. Peter avait vraiment de la peine pour la jolie rousse qui ne méritait pas ça. Il n'avait l'intention de se battre mais si Lorenzo continuait il n'hésiterait pas.
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MessageSujet: Re: Quand le rideau tombe Quand le rideau tombe  Icon_minitimeMar 28 Mai - 22:06

N'importe quel couple digne de ce nom ne se serait pas emporté pour une si petite broutille. Mais c'était peut-être précisément à cause du caractère bancal de sa relation avec Summer que Lorenzo avait le sentiment qu'une simple conversation de couloir pouvait être considérée comme menaçante. Elle-même était entrée dans une colère noire à l'idée qu'il ait revue son ex... pourtant elle avait toujours en tête que ce n'était pas pareil. Peut-être parce qu'elle connaissait ses propres limites mais ignorait celles de son mari. Peut-être parce qu'un fait sociologique étrange voulait que l'on se comporte précisément comme les gens l'attendaient de nous -auquel cas miss Andrews avait plus de soucis à se faire que son mari. Peut-être parce qu'après deux ans de mariage, elle se serait sentie capable de réellement lui appartenir, s'il le voulait. Mais ça ne semblait pas tout à fait réciproque.

Ils semblaient avoir atteint un point de non retour, en témoignaient les gestes agacés de Lorenzo et le fait que sa femme lui coupe la parole, comme pour signifier qu'il s'emportait pour rien; comme pour prouver que c'était un fait si futile qu'il pourrait même attendre quelques secondes avant d'être explicité à haute voix. ça n'avait pas à lui poser de problème. Parce que jusqu'à présent, il n'avait jamais douté d'elle. Du moins pas officiellement. Peut-être justement parce qu'il n'en avait que faire, qu'il avait la tête ailleurs, justement. Ainsi, le fait qu'elle s'applique à remercier Peter en français apparut comme une provocation officielle. Son but premier n'était pas de mettre Lorenzo plus en rogne encore, mais bien de s'assurer peut-être d'une forme de complicité qu'elle n'éprouvait même plus vis à vis de cet étranger à qui elle était liée "par les liens sacrés du mariage"... ce qui après réflexion avait effectivement de quoi le mettre en rogne. Il reprocha d'ailleurs à la rouquine de ne jamais avoir parlé italien, et elle eut un petit rire nerveux en fronçant ses sourcils fins. « Tu ne m'as jamais appris. » Elle haussa une épaule, calme, dans un regard qui voulait tout dire: tu vois, c'est tout à fait ça. C'est précisément ça. Tu ne m'as jamais appris. On ne s'est jamais appris. On s'est plus souvent disputés que réconciliés en apprenant à se dire des mots d'amour dans une langue étrangère sous prétexte que ça nous conférerait une sorte de pouvoir niais qui conforterait notre appartenance à notre propre monde de mièvreries, à notre bulle de bonheur. Summer avait le sentiment qu'ils avaient manqué quelque chose, qu'ils n'étaient pas passés par ce stade. Ils n'en avaient jamais eu l'occasion, ils n'avaient jamais connu un moment de répit suffisant pour se rapprocher l'un de l'autre. Ils regrettaient tellement leurs histoires passées respectives qu'ils étaient quelque part partis perdants. Et aujourd'hui ils en avaient la preuve au détour de cette situation ridicule: ils avaient perdu, et en beauté. Peter lui restait plus lucide, s'exaspérant de la preuve de jalousie du professeur de mathématiques, qui lui s'appliquait à ignorer sa présence. Il fixait Summer, qui soutenait difficilement son regard, et crispa légèrement ses traits en l'entendant lui demander à quoi elle jouait; cela semblait ironique, elle se posait la même question à son égard. Ainsi abasourdie de le voir lui reprocher de se "pavaner", elle porta une main à son front en secouant distraitement la tête, se demandant comment elle pourrait lui faire accepter qu'elle fixait juste une affiche et que Peter était passé par hasard. Ils le lui avaient déjà expliqué, et s'il ne voulait pas le comprendre, elle voyait mal comment ils allaient se sortir de cette situation surréaliste. Si Summer restait sans voix, Mayfield en revanche réclama du professeur qu'il change de ton, portant le coup de grâce en lui reprochant une sous-entendue infidélité, dont Summer n'était pas au courant. En entendant ces mots, elle releva ses grands yeux noisettes du sol où ils s'étaient préalablement réfugiés pour les planter dans le regard de son époux. Son cœur frappa plus fort, sa respiration s'entrecoupa d'irrégularités qu'elle tentait de dissimuler. Sa gorge se serrait, elle dut mordiller distraitement ses lèvres fines pour palier au mutisme dans lequel cette remarque l'avait plongée. Elle avait toujours pensé que, malgré tout, Lorenzo lui avait été fidèle. Si elle ne pouvait même pas compter sur ça... Et pourquoi diable cela lui ferait-il du mal? ça ne devait pas lui faire du mal. C'était ridicule. C'était douloureux. Question de fierté, peut-être. Sûrement. Il valait mieux s'en persuader; il serait moins pénible de s'en remettre. Summer remercia intérieurement Peter de la défendre, de répondre à sa place; elle ne s'en sentait plus la force. Elle n'était pas certaine de sa source d'information, peut-être que ce n'étaient que des bruits de couloirs... mais en attendant, c'était Lorenzo qui faisait une scène alors qu'il n'y avait pas de quoi. Non vraiment pas de quoi. S'il la perdait, de toute façon, il ne tarderait pas à tomber dans d'autres bras aimants; il en avait déjà des tas à sa disposition.
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MessageSujet: Re: Quand le rideau tombe Quand le rideau tombe  Icon_minitimeMer 29 Mai - 13:51

Chacun soutenait le regard de l'autre, à croire qu'ils menaient une bataille, l'un contre l'autre, et que celui qui lâcherait prise aurait perdu. Alors que, le mariage, c'était former une équipe, et se battre ensemble, ils étaient engagé dans une lutte interne, scission dans leur groupe, qui courrait à la perte. Pourtant, Lorenzo ne pouvait se résoudre à imaginer cette solution, à l'envisager. La scission d'un mariage, se traduisait par ... Non, même le penser était au dessus de ses forces. Pourtant, épouse et mari semblaient se haïr un peu plus chaque jour. Chacun reprochait à l'autre l'échec de leur mariage, et la vie terne qu'ils menaient alors. Une vie sans joie. Et surtout sans amour. Pourtant, aucun ne proposait la solution fatidique. Celle qui signifierait "Nous avons essayé, mais tentons d'être heureux chacun de notre côté". Lorenzo l'imaginait, parfois, mais jamais sous son vrai nom. Cette suite était bien peu glorieuse : avocat, partage des biens, rumeurs, bruits qui courent ... De ce triste tableau, il excluait délibérément le couple qu'il pourrait former avec une autre. Peut-être parce qu'il restait sans nouvelle de cette autre femme, et n'osait même pas imaginer qu'elle soit encore pour lui, à lui.

Summer perpétua la longue habitude de leur couple : elle garda le silence. Comme si la moindre de ses paroles pouvait être retenue contre elle, dans un divorce qui n'aurait sans doute jamais lieu. Voilà, il y avait pensé, avait prononcé le mot dans sa tête. Cette solution qui apparaissait comme évidente à son esprit, n'était pourtant toujours pas envisageable. Summer ne lui en avait jamais parlé ... En même temps, ils ne parlaient plus du tout. La meilleure chose à faire, alors, serait probablement qu'ils règleraient tout ça "à la maison". Alors qu'ils ne le feront sans doute jamais. Mais ce n'était pas discutable en public. Alors Lorenzo s'apprêta à rebrousser chemin, les yeux levés vers le ciel en signe d'indignation. Peter eut alors le malheur de prendre la parole, alors que l'italien ne lui avait rien demandé. Une simple phrase qui fit sortir Lorenzo de ses gonds, une réaction on ne peut plus justifiée. D'abord, parce que Peter récitait là des foutaises, Lorenzo n'avait jamais trompé Summer. Ensuite, parce qu'il se mêlait de ce qui ne le regardait pas : les histoires de couple ne concernaient, par définition, que le couple. Or Peter n'en faisait pas partie ... du moins pas à la connaissance de Lorenzo. Enfin, parce que cette suspicion déplacée avait déjà germé dans la tête de Summer quelques semaines plus tôt, et que si Peter l'évoquait aujourd'hui, c'était que son épouse s'était forcément confiée à lui. Parler à son ex de son mari volage, voilà un comportement qui n'était pas normal. Il comprenait alors que, finalement, Summer était l'hôpital, qu'il était la charité, et qu'elle s'était bien foutu de lui. « Mais tu m'expliques de quoi tu parles, et de quoi tu te mêles toi ? Je n'ai pas trompé MA femme, et je ne vois pas pourquoi je devrais te rendre des comptes. » Et il insista sur le "ma", pour marquer que Summer ne lui appartenait plus. Il reporta alors son attention sur la principale concerné. « Tu racontes à ton ex que je suis infidèle ? Tu n'as même pas confiance en moi, et tu ne crois pas ce que je te dis, alors ? » Car il avait affirmé, la vérité, à savoir qu'il ne l'avait pas trompée. Certes, il avait revu Nina, au début, mais rien ne s'était jamais passé. Certes, ça aurait pu, certes, il l'avait même envisagé lors de la Saint Valentin. Mais une certitude ressortait de ses pensées : s'il l'avait effectivement fait, il n'aurait pas menti à Summer. Car il était un homme de parole, et même si une grande partie de sa vie tenait du mensonge, il n'avait pas lieu de lui mentir, après tout. Leur mariage avait cet avantage. Mais finalement, leur mariage n'en était même plus vraiment un. « Tu veux quoi, Summer ? Que je te dise que tu as raison, pour que tu puisses ensuite faire de même sans t'en vouloir ? Désolé chérie. » Un chérie qui sonnait presque faux, comme un point final trop théâtrale à cette tirade, à leur vie commune.
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Peter Mayfield
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MessageSujet: Re: Quand le rideau tombe Quand le rideau tombe  Icon_minitimeJeu 30 Mai - 22:30

Peut être que Peter ne se mêlait pas de ses affaires, mais il n'appréciait pas la façon dont Lorenzo traitait Summer. Même si ça n'avait été que des bruits parmi ses élèves, le professeur avait balancé une tromperie. Tant mieux qu'il n'ai rien fait avec une autre, il n'avait d'ailleurs pas cherché à savoir avec qui. Peter ne voulait pas créer une guerre dans le couloir, sauf si son collègue continuait à leur parler sur ce ton. Summer ne lui avait jamais rien dit sur son couple, de ses problèmes ou si c'était le paradis.

- Ce n'est pas elle, je l'ai entendu...Summer ne m'a jamais rien dit sur vous deux, comme tu l'a dis ce ne sont pas mes affaires alors désolé d'avoir douté de ta fidélité


Peter était sincère dans ses excuses. Il savait ce que ça faisait de se faire trahir et ça ne faisait pas du bien. Junie l'avait gentiment prévenu qu'elle avait embrassé Mike et ils avaient rompus.
Par contre contrairement à ce que pensait Lorenzo, Peter n'avait pas l'intention de faire quoique ce soit avec Summer tant que celle ci serait casé. Il avait tout de même une conscience et un minimum de respect pour Lorenzo. Ce dernier avait beau avoir une réputation de coureur Peter ne lui ferait jamais ce genre de chose.

- Ecoutez c'est pas vraiment le lieu pour parler de ça alors si on allait dans une salle plutôt que de rester au milieu du couloir ?
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MessageSujet: Re: Quand le rideau tombe Quand le rideau tombe  Icon_minitimeVen 31 Mai - 20:05

Un simple bout de papier aurait suffi à éliminer ces éclairs que leurs regards se lançaient. Ils étaient passés du coup de foudre à l'orage permanent, et ni l'un ni l'autre n'osait espérer à des éclaircies à venir. Il semblait qu'il était trop tard; que c'était allé trop loin. En témoignait cette altercation dans les couloirs du lycée, là où il était tout à fait inapproprié qu'ils se livrent à une scène de ménage redondante. Et le tout devant Peter, qui plus est. À cause de Peter. Non pas qu'il n'ait fait quoi que ce soit de mal, mais c'était bien sa présence seule qui mettait Lorenzo dans tous ses états. Et si Summer le blâmait intérieurement de la haine qu'il semblait entretenir à son égard, elle ne pouvait nier qu'elle n'aurait pas apprécié le retrouver à discuter avec Nina dans les couloirs -ou ailleurs-, rire avec elle parce qu'il n'était plus capable de rire qu'avec elle. Ceci dit, sa femme ne lui avait jamais vraiment donné de raison de douter d'elle, et Peter était son collègue, il semblait donc logique qu'ils communiquent, de temps en temps... n'en déplaise à l'Italien.

Celui-ci s'appliquait cependant à faire savoir à Peter que Summer était "sienne", et si encore une fois la rouquine préféra se taire, elle ne put réprimer ce petit élan de colère qui s'empara d'elle quand il lui reprocha de ne pas lui faire confiance et de se confier à n'importe qui. Elle faisait tout pour essayer de garder la tête haute malgré les gens qui riaient dans son dos, pour se persuader qu'il ne lui mentait pas alors même que leur manque de complicité lui suggérait qu'il ne serait pas totalement improbable qu'il mente... et il avait le culot de seulement croire qu'elle était allée se plaindre à son ex? Il croyait sincèrement qu'elle était allée dire à Peter qu'il avait prononcé le prénom d'une autre en l'embrassant? Oh non. C'était bien trop douloureux. Trop honteux. Elle ne le lui dirait pas. « Mais bon sang, je n'ai rien dit! » C'était déjà assez difficile comme ça de se taire et de continuer de sourire, si en plus son mari lui reprochait de trop parler... Heureusement Peter confirma ses dires, apparemment désireux de calmer le jeu puisqu'il s'excusait. Summer plissa un instant les yeux; c'était plutôt à Lorenzo de s'excuser, non? Au lieu de ça, il renchérit, suggérant que Summer attendait précisément qu'il aille voir ailleurs pour qu'elle puisse faire de même sans problème de conscience. Ses yeux s’écarquillèrent, sa bouche s'entrouvrit, et elle aurait juré que si elle avait été plus proche de lui, elle l'aurait giflé. Il n'avait pas le droit de dire ça. C'était... répugnant. Le regard un peu plus noir, et quelque part déçue, la jeune femme bougea légèrement la tête de droite à gauche, incrédule. Et son "chéri" qui sonnait comme une insulte ne lui donnait que plus envie de hurler. Mais voilà, elle était au milieu d'un couloir, devant son ex. Chez eux, elle se serait probablement emportée. Là, elle n'avait droit qu'à lui cracher des mots tendres aux décibels mesurés. « Tu me dégoûtes. » articula-t-elle péniblement, comme si ça lui écorchait la langue, comme si la lui brûlait la gorge. C'était presque le cas. Son ton était trop calme, mais elle ne pouvait s'empêcher de se demander comment ils en étaient arrivés là. Comment il en était à penser qu'elle voulait qu'il couche avec une autre parce qu'elle-même ne voulait pas se satisfaire de lui. Pour qui la prenait-il? Et tout ça à cause d'une affiche! Elle le regardait dans les yeux, toujours. Toujours sérieuse, toujours anxieuse, comme si elle y cherchait désespérément une once de paix. Un souvenir, une lueur qui serait toujours là. Un signe qu'elle n'était pas devenue une simple étrangère à ses pupilles sévères. Pourtant tout la portait à le croire. De leurs silences trop nombreux aux rares disputes qui daignaient les entrecouper dans une forme de répit déchirante. Mais cette fois-ci il y avait un témoin de cette tragédie qu'ils s'appliquaient généralement à répéter en privé, évitant les néons de la scène parce qu'ils connaissaient bien l'allure à laquelle circulaient les ragots dans cette jolie ville. D'ailleurs, la remarque de Peter était juste; ils feraient mieux de ne pas étaler malgré eux leurs problèmes dans un couloir de lycée, quoi qu'il était assez vide. Summer doutait qu'il y ait effectivement un endroit où "parler de ça", mais en si c'était le cas, ce n'était pas dans le couloir. Elle ne savait même plus de quoi il fallait parler, elle ne comprenait plus. Elle n'y arrivait plus. Elle avait simplement l'impression qu'il n'y avait pas d'issue, à ce stade là. Pas après leurs reproches crus, leur envie mutuelle de se taper dessus, la haine qui semblait planer dans leurs yeux. Summer ne voulait toujours pas se l'avouer... mais un simple bout de papier pouvait l'atténuer.
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MessageSujet: Re: Quand le rideau tombe Quand le rideau tombe  Icon_minitimeMer 5 Juin - 13:43

Les excuses de Peter augmentèrent d'un cran la colère intérieure de Lorenzo. Des excuses exagérées, il avait presque envie de rire de ce comportement pathétique. Voilà ce qu'était Peter, une grosse blague à lui tout seule. Et que des femmes puissent être attirés par un homme si peu viril, si peu attrayant, le déroutait. SURTOUT, quand l'une de ces femmes s'appelait Summer. Peter n'était rien, on pouvait à peine le qualifier d'homme, puisqu'on lui prêtait une aventure avec une personne du même sexe que lui. Lorenzo n'avait rien contre l'homosexualité ... tant qu'elle restait hors de son monde. D'ailleurs, que l'ex de Summer ait tourné gay devrait calmer cette jalousie qu'il exprimait aujourd'hui. Pourtant, ça ne faisait qu'aggraver la haine qu'il éprouvait pour Peter, qui faisait honte à la gent masculine. Ses excuses, c'était simplement la cerise sur le gâteau, le summum de la bêtise, l'illustration même de son manque de répartie. Mais mine de rien, c'était un homme comme ça que Summer voulait.

Elle voulait Peter, elle ne voulait plus de lui. Lui, son mari, cet homme qui la "dégoûtait". Il resta interdit, un instant, ces paroles lui faisaient mal, brisaient son coeur en mille et un morceaux. Leurs disputes constantes étaient une chose, mais qu'il la dégoûte ... Point d'orgue qui résumait ce qu'était devenue leur relation. Summer avait mis sa fierté à mal, trop dérouté pour répondre, il ne s'attendait pas à un aveu si cinglant. Oui, Lorenzo était blessé et mal à l'aise, et détestait ces sentiments. Pourtant, il ne pouvait pas la haïr. Elle restait sa Summer, celle qu'il avait appris à connaître, à aimer, sous le soleil d'un été. Celle qu'il avait ensuite perdue, à la première sonnerie de rentrée. Mais durant un temps, elle avait été "sa" Summer, il ne pourrait jamais l'oublier. Alors, déverser sa colère sur Peter, c'était bien plus facile. Quitte à s'attirer ensuite les foudres de son épouse, voire lui inspirer du dégoût. « Une salle ? Tu as d'autres idées lumineuses ? Que ferions-nous dans une salle ! Ce n'est pas comme si nous avions encore des choses à nous dire ... » Il se tourna à nouveau vers Summer et là, droit dans les yeux, la provoqua. « Si je te dégoûte tellement, tu n'as qu'à divorcer. » Sa voix n'était pas forte. Mine de rien, cet idiot n'avait pas tort, se donner en spectacle était une bien mauvaise idée. Il avait parlé normalement, mais ses mots illustraient toute la colère qu'il ressentait à présent. Personne n'avait pu entendre à part eux, même si cette histoire finirait par les briser, par vider de sens ce "eux", cet ensemble qu'ils formaient au début, dont les liens s'étaient brisés depuis un moment.
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MessageSujet: Re: Quand le rideau tombe Quand le rideau tombe  Icon_minitimeJeu 6 Juin - 16:41

Lorenzo commençait sérieusement à gonfler Peter qui cherchait lui à éviter une bagarre contrairement à l'italien qui ne démordait pas. Il était tellement dans sa jalousie qu'il ne voyait pas à quel point il était ridicule. Peter avait vraiment pitié de cet homme qui en ce moment n’arrangeait pas son couple à s'en prendre ainsi à Summer. Cette dernière d'ailleurs balança à son mari qu'il la dégoutait. Peter ne s'y attendait pas du tout de la part de la rouquine et avait écarquillé les yeux, se sentant de trop dans cette dispute.
C'est exactement pour ça qu'il avait émit l'idée d'aller dans une salle mais bon apparemment Lorenzo ne trouvait pas ça utile.

- Je crois que si justement vous avez des choses à vous dire tous les deux sinon tu ne serai pas en train de lui parler ainsi

Peter essayait d'être sympa mais l'effort devait être réciproque. Il avait mit de côté son animosité envers son collègue pour discuter comme des adultes mais manifestement l'italien n'était pas encore passer à cette étape de la vie. Lorenzo suggéra à Summer de divorcer, en réponse à son dégoût. Ca aurait pu le rendre joyeux une pareille nouvelle mais non Peter ne voulait pas une séparation sur une excuse aussi ridicule que d'avoir aider son ex à accrocher une affiche.

- Là, c'est vraiment ridicule...

Souffla t-il pour lui même. L'idée de les obliger à les envoyer à une salle lui traversa l'esprit mais Lorenzo se rebellerait si Peter oserait le toucher.

- Sérieusement, attendez d'être chez vous, le lycée est pas fait pour discuter de vos problèmes


En vérité le professeur ne se sentait pas du tout à l'aise face à cette situation alors si Summer et Lorenzo pouvait régler leur compte ailleurs ça serait parfait.
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MessageSujet: Re: Quand le rideau tombe Quand le rideau tombe  Icon_minitimeSam 8 Juin - 22:13

Summer passa nerveusement une main dans ses cheveux, prenant pour prétexte de vouloir les remettre en ordre, cherchant en fait un moyen quelconque de remettre en ordre ses idées. Tout cela semblait irréaliste. Cette situation... cette crise de jalousie... cette dispute sans issue au milieu d'un couloir... Lorenzo qui suggérait à sa femme de divorcer. Il l'avait dit. À haute voix. Après plusieurs semaines de silence peut-être inconsciemment vouées à ne pas mettre de mot sur leur échec, il osait prononcer le mot fatidique; la preuve de l'abandon. Un gros mot qu'un gamin n'aurait pas le droit de dire. Il semblait officiel désormais qu'ils se détestaient mutuellement: c'était peut-être la fin. La fin d'un combat perdu d'avance, qu'ils auraient pourtant pu gagner, d'une manière ou d'une autre. Parce qu'après tout, le contraire de l'amour, ce n'était pas la haine, non. C'était l'indifférence. Et ils avaient eu leurs tumultes, avant le silence glaçant dans lequel ils s'étaient volontairement plongés, tous deux las des disputes à répétition. Elles étaient pourtant préférables... aujourd'hui encore, elles étaient de rigueur. Dans le couloir d'un lycée.

Selon Di Mascio, ils n'avaient plus rien à se dire. Elle n'avait qu'à divorcer. Oui, elle n'avait qu'à faire ça. Alors pourquoi est-ce que ça faisait si mal de l'envisager? Pourquoi elle n'arrivait pas à se contenter de cette issue alors qu'elle était la seule envisageable, désormais? Pourquoi avait-elle juste envie de se reposer, de se blottir dans les bras de l'un ou de l'autre -sincèrement, juste un peu de répit- et d'y rester pour se calmer? Elle voulait juste arrêter de crier. Arrêter de le détester, même. Et par là, le divorce semblaient une bonne solution. Ils abandonneraient toute once d'amour qu'ils avaient éventuellement l'un pour l'autre -si enfoui soit ce sentiment- en échange d'une trêve des combats. Ils accepteraient de renoncer à s'aimer pour ne plus se haïr. Des amis par politesse, des ex par définition. ça semblait pourtant si radical... ça semblait si irrémédiable. Un échec cuisant. « C'est... c'est ce que tu veux? » Elle chuchotait presque, non pas tant pour éviter de ne susciter l'attention d'oreilles indiscrètes que parce qu'elle avait peur de prononcer cette phrase. Ou plus exactement, elle avait peur de la réponse. Peut-être qu'elle aussi le voulait. Elle n'en savait plus rien. Au moins, Lorenzo pourrait retrouver sa Nina. Summer avait cru comprendre qu'elle lui manquait.

Peter, lui, semblait assez mal à l'aise -il y avait de quoi l'être. Summer elle-même était mal à l'aise dans les disputes avec son propre époux. Alors un tiers pris à parti malgré lui, juste parce qu'il lui était venue en aide... En l'occurrence, si Lorenzo était trop énervé pour l'admettre, il avait raison. Ce n'était pas un lieu pour parler de ça. Et effectivement il fallait qu'ils parlent. Qu'ils soient raisonnables, une fois au moins: ils devaient apparemment prendre une décision qui changerait la totalité de leur vie. Décider s'ils abandonnaient cordialement ou faisaient de vrais sacrifices pour tenter de sauver leur couple. En tout cas, Summer n'était pas vraiment à l'aise avec l'idée d'exposer leurs "problèmes" au grand jour. Surtout quand le grand jour se prénommait Peter. « Il a raison. » Avoua-t-elle, toujours calme, presque inaudible. On sentait sa lassitude, sa crainte, également. Elle ignorait ce qu'elle allait devenir. Ce qu'ils allaient devenir. Cette incapacité à se projeter dans l'avenir avait quelque chose de déroutant; elle n'avait pas eu à le faire depuis plusieurs années. Et là, elle était totalement perdue.


Dernière édition par Summer Andrews-Di Mascio le Lun 24 Juin - 10:02, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Quand le rideau tombe Quand le rideau tombe  Icon_minitimeDim 9 Juin - 15:09

Ridicule ? C'était Peter, qui était ridicule. Lui et sa coupe démodée, lui et sa vie amoureuse wtf, lui qui avait laissé passé sa chance avec Summer, pour sortir un best seller qui n'était même pas de lui. Qui était-il pour les juger, et surtout pour juger Lorenzo ? Mais l'italien ne provoquerait pas d'esclandre avec son ennemi. Ce geste aurait trop ravi sa chère épouse, qui mourrait certainement d'envie de retrouver les bras de son ancien amant. Lorenzo soupira, agacé, un souffle qui sonnait comme le sifflement d'un serpent. Il n'aimait pas ce mauvais rôle, qu'il avait endossé sans le vouloir. C'était Summer, qui avait fait de lui le méchant de l'histoire. Enfin, il n'était pas tout à fait honnête. Son attirance passionnelle et totalement démesurée pour Nina avait également grandement aidé. Il était fautif, fautif d'être obsédé par une petite qu'il ne voyait plus, qui l'avait certainement oublié. Plus d'une fois, pour s'en sortir, il s'était surpris à se demander, ce qu'elle avait de si extra, de si particulier, cette brune là. Mais alors, un flot continu de jolis souvenirs, de rires, de paroles, de manies, de qualités, de défauts aussi, d'expressions ... envahissaient son esprit. Il repoussait tout, très fort, mais c'était trop tard. Il l'avait provoqué, il ne pouvait pas riposter. Alors avec le temps, il avait tu. Silencieux, comme leur couple. Alors non, Summer ne pouvait pas s'amuser si lui s'en restreignait. « Non ce n'est pas ce que je veux, puisque c'est ridicule » répondit-il sur un ton ironique à Summer, en parodiant librement Peter.

Un mauvais sourire se dessina sur son visage, annonciateur de mauvaises nouvelles futures. Bien sûr ils allaient parler, ce soir, tous les deux. Et tout se dire. Ou presque. Tous ces tabous de leur couple, ces non-dits, ces histoires reportées à plus tard ... Tout allait être passé au crible. Ils étaient tous les deux aller trop loin. Cette limite qu'ils n'avaient jamais voulu franchir, était désormais dépassée. Alors autant se lancer, sauter, même si la chute est rude et douloureuse, même si ça fait mal. « Entendu, alors nous parlerons ce soir » Et sans un regard pour son collègue, il leur tourna le dos, et regagna son bureau. Toutes ces idées se bousculaient dans sa tête. Son esprit, si longtemps empli de sentiments interdits pour Nina, respirait aujourd'hui la haine. De la haine pour Summer.
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MessageSujet: Re: Quand le rideau tombe Quand le rideau tombe  Icon_minitimeMar 11 Juin - 20:52

S'imaginer être en train de frapper la tête contre Lorenzo était la seule chose qui maintenant la patience de Peter. Et aussi la présence de Summer près de lui. Le professeur était rarement violent sauf quand on s'en prenait à sa faille ou à ses amis, ou bien si on continuait à se moquer de lui. Peter avait en plus rien fait de mal à Lorenzo, c'était ce dernier qui s'imaginait des choses. Paranoïaque d'un homme immature qui serait capable de séquestrer sa femme dans une maison pour qu'elle ne voit aucun homme. Ce qui était ridicule car jamais Peter n'avait eu un geste déplacé envers Summer depuis son arrivée à Magnolia. Ils étaient simplement amis, ce qu'ils étaient depuis leur séparation. Il y avait d'autres hommes bien plus dangereux que lui dehors.

Peter n'osait même pas penser à la discussion que le couple allait avoir ce soir. La pauvre Summer, elle si gentille même si elle avait son caractère, savoir qu'elle allait s'en prendre plein la figure par Lorenzo le rendait malade. C'est donc quand même avec un soulagement qu'il regarda son collègue s'éloigner, ce dernier ayant enfin compris que leur dispute n'avait rien à voir au sein d'un établissement scolaire.
Peter se tourna vers Summer, inquiet :

- Ca va aller ? Si il te fais du mal tu as mon autorisation de frapper là où ça fait mal, je suis sur que ça le ferait réfléchir...

Suggéra t-il en plaisantant à moitié.
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MessageSujet: Re: Quand le rideau tombe Quand le rideau tombe  Icon_minitimeMer 19 Juin - 21:57

Ridicule, c'était le mot. Ils étaient ridicules. Lorenzo n'avait pas à être jaloux... probablement pas. Summer n'avait pas à sourire avec un autre. Ils n'avaient pas à évoquer pour la première fois l'idée de divorcer au milieu du couloir d'un lycée, devant Peter, qui plus est. Heureusement, après quelques remarques acerbes, le jeu sembla se calmer; Lorenzo avoua qu'il vaudrait mieux qu'ils en parlent plus tard... qu'ils en parlent. Ils allaient parler. ça n'était pas arrivé depuis un moment, mine de rien. Summer craignait dès à présent l'orage qui éclaterait certainement dans la maison 44 quelques heures plus tard. Au fond, elle espérait qu'ils auraient l'intelligence de parler sérieusement, calmement. De ne pas s'accuser de tous ce dont ils étaient tous les deux coupables. Ils devaient se comporter en adultes, se respecter assez pour ne pas s'emporter passionnément. Se respecter au point de ne pas croire qu'il y ait entre eux une quelconque passion. Passion au sens large; ils n'avaient plus le droit de se haïr. C'était irrespectueux.

Di Mascio s'appliqua tout de même à partir sans jeter un regard à Peter, ce qui fit soupirer Summer, une fois qu'il fut assez loin pour ne pas l'entendre. Peter, quant à lui, autorisa officiellement la rouquine à le frapper "là où ça fait mal". Elle n'envisagea seulement pas de réprimer le rire qui s'échappa de ses lèvres fines. Comment faisait-il ça? Pourquoi parvenait-il à la faire rire alors qu'elle était énervée et détruite? « T'es bête... » Fit-elle tendrement, bougeant légèrement la tête sans réussir à arrêter de sourire. Le genre de "t'es bête" qui sonne comme le plus beau des compliments. « Je... Peter, je suis désolée que tu aies dû assister à... "ça". » Une scène de ménage devant son ex... il ne manquait plus que ça. « Mais merci d'avoir pris ma défense. C'est adorable. » Chuchota-t-elle presque, sur le ton de la confidence, souriant toujours, plus sérieusement cette fois. Elle se sentait... bizarre. Elle avait l'impression que cette scène démontrait parfaitement la situation: d'un côté Peter, son passé, qui pourtant la faisait toujours rire, en qui elle avait une confiance absolue, et à côté Lorenzo, à qui elle était indéniablement attachée, mais qui lui faisait du mal -et à qui elle faisait beaucoup trop de mal aussi. Il y avait comme un problème, quelque chose qui clochait. N'importe qui aurait affirmé, d'un point de vue objectif, qu'elle était mariée à la mauvaise personne. Elle ne voulait pas encore se l'avouer. Le soir venu, pourtant, elle serait forcée d'en parler.
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MessageSujet: Re: Quand le rideau tombe Quand le rideau tombe  Icon_minitimeDim 23 Juin - 16:40

La réflexion de Summer fit sourire Peter. Ce n'était pas une insulte comment elle le disait, c'était un mot gentil glissé à un ami. Le professeur avait au moins réussi à lui redonner le sourire. Ca lui allait beaucoup mieux que d'avoir un air triste peint sur le visage. Elle s'excuse qu'il ai assister à leur scène de ménage. Ce n'était pas à elle de le faire mais plutôt à Lorenzo. C'était lui qui était venu les voir, s'était mit en colère pour rien du tout.

- Ne t'excuse pas, tu n'y es pour rien tu accrochais des affiches

Souligna t-il. C'était normal qu'il ai cherché à défendre Summer, elle n'avait rien fait de mal. Lorenzo était vraiment un mari pitoyable qui ne méritait pas une femme comme Summer. Cette dernière méritait quelqu'un de gentil et qui ne viendrait pas la disputer parce qu'elle parlerai avec un autre homme. Peter ne niait pas que l'idée de retourner avec la jolie rousse ne lui déplairait pas. Au contraire ça lui ferait énormément plaisir, il avait toujours des sentiments pour elle. Mais pour le moment les deux adultes étaient de bons amis et les amis c'était fait pour être là pour les autres.

- C'est normal, je suis ton ami non ?

Dit-il en souriant avant de regarder sa montre. Il était déjà l'heure de donner cours à ses élèves. Peter aurait préféré rester là à discuter avec son ex mais le devoir l'appelait.

- Il faut que j'y aille, si tu as besoin de quelque chose n'hésites pas à m'appeler d'accord ?
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MessageSujet: Re: Quand le rideau tombe Quand le rideau tombe  Icon_minitimeLun 24 Juin - 22:28

Rares étaient les personnes en compagnie des quelles Summer avait ce sentiment de sécurité, de bien être. Son sourire actuel témoignait du fait que Peter en faisait partie, malgré elle. Elle aurait probablement préféré que son mari lui procure ce sentiment de calme et de prospérité, mais définitivement, leur histoire n'était pas faite pour être simple et plate. Il y avait trop d'obstacle. Leur mariage tout entier était un obstacle. Une erreur de parcours. Une erreur nécessaire, peut-être. Une erreur quand même. Il était donc d'autant plus incompréhensible que Lorenzo prenne mal le fait qu'elle accroche une affiche. Ou peut-être au contraire était-ce envisageable de par la considération de leurs problèmes. Disons qu'il était logique qu'il ait peur de la perdre; il était moins logique que cette perspective le chagrine. Summer aurait même pensé qu'il s'en serait senti soulagé. « Oui... apparemment ce n'est pas évident pour tout le monde! » Répondit-elle dans un petit rire, plissant ses lèvres fines en haussant une épaule. Non définitivement, ce n'était pas "évident". Peut-être même pas pour elle...

D'ailleurs, quand Mayfield suggéra qu'il était son ami, et que c'était normal, la rouquine releva ses grands yeux vers lui, hésitant un instant. Oui, c'était bien ça, il était son ami. Elle devait se le mettre dans la tête une bonne fois pour toute. Elle n'avait pas vraiment le droit de se sentir si bien avec un ami. Du moins pas "comme ça". En réalisant son moment d'absence, elle lui offrit un joli sourire voué à lui faire oublier son hésitation. « Un excellent ami. » Probablement son meilleur ami, à y réfléchir. Pas seulement parce qu'il l'aidait à accrocher une affiche, effectivement. Mais il restait toujours celui à qui elle faisait le plus confiance à Magnolia.

Déjà la cloche sonnait. Ils devaient retourner à leurs occupations respectives, laisser cet incident de côté. La sonnerie retentissait comme un brutal retour à la réalité. En prenant une grand inspiration, Summer acquiesça aux dires de son ami, se relevant d'une table sur laquelle elle s'était préalablement appuyée. « Merci... vraiment. » Elle le pensait. Elle le pensait sincèrement, ça se voyait dans son regard, ça s'entendait dans le ton qu'elle employait. Elle ne réfléchissait même plus à l'attirance indéniable qu'elle avait pour lui; cette phrase-la était destinée à son ami, un ami présent et à qui elle tenait énormément. Aussi avant de partir, elle se pencha vers lui et osa déposer un baiser sur sa joue, comme il l'avait fait quelques mois plus tôt. Et une fois de plus, elle ne put retenir l'accélération frénétique des battements de son cœur. Elle s'en voulait. Elle n'avait pas le droit. Mais cette pression presque douloureuse dans son thorax était pourtant si agréable... elle en oubliait la culpabilité. « À bientôt Peter. » Sur ces mots, un peu honteuse qu'il ait dû assister à une scène entre son mari et elle, honteuse aussi de se sentir réconfortée à ses côtés, elle tourna les talons, laissant raisonner le son de ses escarpins sur le carrelage dans le couloir, serrant ses affiches contre son torse. Avec un peu de chance, elle arriverait à accrocher les autres par elle-même...
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