Ce n'est pas si simple... - |Wyatt & Leona [Terminé]

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Ce n'est pas si simple...

Pour une fois la maison était vide, les deux parents étaient sorti, le fils devait sans doute courir après les filles et les deux sœurs vaquaient à leur occupation comme à leur habitude, Mya avait été la dernière à partir tout à l’heure après une petite discussion avec son oncle, toujours aussi charmante, les moments passés avec elle faisait toujours du bien au trentenaire qui appréciait cette proximité malgré toutes ces années d’absences qui ne permettait de voir sa famille qu’en de rares occasions. Il était à présent seul mais plus pour très longtemps, il avait eu Leona au téléphone ce matin et elle devait passer d’ici un petit moment. Le temps avait beau devoir fait son œuvre, il était évident que la douleur restait présente dans l’esprit de la jeune femme depuis qu’elle avait du sauver la vie de Wyatt il a plusieurs semaines. Ils évitaient d’en parler mais il sentait bien que des images devaient la hanter comme elles avaient pu la hanter suite à son retour d’Afrique. Wyatt n’avait eu de cesse de lui répéter qu’elle pouvait venir le trouver pour lui en parler si elle en ressentait le besoin et avait finalement pris la décision de ne plus relancer le débat à ce sujet, cela ne servait à rien de la forcer à parler si elle ne se sentait pas prête à se confier, après tout il lui fallait du temps pour se remettre et parvenir à oublier progressivement. Maintenant que cette histoire était derrière eux ils avaient plus de temps à se consacrer et pouvaient profiter de leur relation sans avoir à s’inquiéter d’être dérangé par une présence indésirable qui provenait du passé du commercial. Voilà plusieurs semaines qu’ils étaient officiellement ensemble et malgré les pensées désastreuses qui pouvaient perturber leurs deux esprits, ils avaient enfin la possibilité de se comporter comme deux êtres humains qui s’aimaient et qui passaient du temps ensemble.

Mais ce beau tableau ne pouvait pas durer éternellement, Wyatt en était bien conscient, il avait pris la décision d’avouer ses sentiments à Leona, certainement en se montrant un peu égoïste sur le coup puisqu’il savait qu’il risquait de l’amener dans son monde, ce qui s’était déjà produit au passage, mais il prenait aussi le risque de la faire souffrir quand il serait rattrapé par son passé. Ses supérieurs avaient cédé à ses propos il y a quelques temps maintenant pour lui laisser le temps de se remettre de sa blessure et profiter un peu d’un repos bien mérité mais ils l’avaient déjà recontacté pour lui annoncé quelque chose qui posait problème… Ils voulaient à nouveau l’envoyer sur le terrain à l’autre bout du monde, en temps normal il aurait accepté et aurait déjà gagné le pays de destination, mais à l’heure actuelle ses priorités avaient changé. Il se sentait bien à Magnolia, certes cette petite ville était bien trop calme à son goût malgré tout ce qui pouvait s’y passer depuis des années mais il avait enfin la possibilité de vivre aux côtés de sa famille, partager des moments avec son frère, sa nièce… Ce qu’il n’avait pas pu faire jusqu’à présent. Et puis il y avait Leona, il aimait cette femme et n’avait pas envie de la quitter, de s’éloigner d’elle pour longtemps ou pour toujours… Il savait toujours quand il partait mais jamais quand il revenait, c’était un peu le problème. Il entendit la sonnette de l’entrée et partit lui ouvrir, l’accueillant avec un beau sourire il la laissa entrer en l’embrassant au passage.

« Toujours aussi ponctuelle, c’est une qualité que j’adore chez toi tu savais ? Viens on va s’installer dans le salon. » Dit-il en l’entrainant avec lui jusque dans le grand salon de la demeure des Cleavers pour s’asseoir avec elle dans le divan, gardant sa main dans les siennes il la regardait avec un léger sourire sur le visage, il ne savait pas comment il allait aborder le sujet mais pour le moment il voulait juste profiter de sa présence, rien de plus. « Comment ça va aujourd’hui ? Ta nuit à l’hôpital s’est bien passée, pas trop d’urgences ? » Demanda t-il pour se renseigner sur son état, il savait qu’elle avait travaillé cette nuit et elle risquait d’être un peu fatigué, mais enchainer les heures ne lui faisait pas peur, au contraire c’est ce qu’elle voulait, certainement pour oublier le rester.

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Just give me a reason

Depuis quelques jours, Leona s’enfonçait encore plus dans son travail pour oublier ce qui s’était passé dans cette chambre d’hôtel. Elle avait arraché la vie d’un homme par peur de perdre celle de Wyatt. Elle ne regrettait pas son geste, mais les circonstances dans lesquelles tout s’était produit. La jeune chirurgienne continuait de se convaincre qu’elle n’avait pas eu le choix et refoulait toutes les émotions qui la traversaient pour ne pas montrer qu’elle en avait été bien plus touchée qu’elle ne voulait l’admettre. Leona serait marquée à vie par cette histoire, mais la jeune anglaise ne se laissait pas démonter et tentait en vain de se changer les idées en redoublant ses heures à l’hôpital. Au grand dam de Rebecca qui ne comprenait pas ce qui n’allait pas chez sa jeune sœur, Leona ne dormait presque plus. Les cauchemars semblaient bien loin désormais, même s’ils se mêlaient toujours aux images qui la hantaient la nuit. La jeune femme n’arrivait simplement pas à accepter ce qu’elle avait dû faire, mais le pire était sans doute de se rendre compte qu’elle serait capable de recommencer si nécessaire. Cette pensée l’effrayait d’elle-même. Wyatt avait bien essayé qu’elle lui parle après cet incident, mais Leona s’y était refusée. La jeune chirurgienne ne voulait pas qu’il se sente encore plus responsable et se refusait à lui ajouter ce poids supplémentaires sur les épaules. Même s’il était passé par là plusieurs années auparavant, il ne pourrait pas vraiment comprendre l’étendue du mal-être qui s’était éveillé en elle. Elle s’était attachée à lui à cause de ce qu’ils avaient traversé, mais n’avait pas eu idée dans quoi elle s’engageait avant cette histoire. Bien sûr, Leona avait bien compris le risque de son métier sans pour autant imaginer devoir en arriver là. Et si ce cauchemar recommençait ? Et s’ils revivaient cette situation ? Concilier les deux lui semblait être devenu une idée absurde. Elle avait beaucoup réfléchi et ne remettait nullement en cause ses sentiments pour lui. Si ce jour-là, elle lui avait affirmé avec aplomb qu’elle ne doutait plus, elle se demandait encore comment elle ferait pour vivre perpétuellement dans le doute de ses départs et ses absences prolongées. C’était invivable. Gérer une relation aussi compliquée dans un état psychologique aussi fragile que le sien et sans pouvoir en parler à quiconque serait au-dessus de ses forces. Ça la détruirait. Ça les détruirait même. Et elle préférait le lui dire avant qu’il ne soit trop tard. Leona était loin de s’imaginer que le hasard allait lui donner un petit coup de pouce supplémentaire pour l’encourager dans ce sens… La jeune chirurgienne termina sa longue nuit à l’hôpital et rentra chez elle pour dormir quelques heures avant de se réveiller et de se préparer pour aller rejoindre Wyatt. Il lui avait proposé de passer le voir chez lui en début d’après-midi en l’absence de toute sa petite famille même si elle les connaissait déjà vite fait. Elle sortit de chez elle et marcha deux pâtés de maison avant d’arriver devant la porte des Cleavers. Elle sonna à la porte et Wyatt lui ouvrit, un sourire accueillant sur son visage, avant de l’embrasser. Leona tenta de ne pas montrer qu’elle n’était pas dans son assiette, pas à cause du dernier incident en date, mais à cause de ce qu’elle comptait sans doute lui dire un peu plus tard. Elle esquissa un sourire à son tour avant de lui emboîter le pas dans le salon. Il salua sa ponctualité et s’installa ensuite dans le divan en gardant ses mains dans les siennes. La jeune anglaise reconnut ce regard et devina qu’elle n’était visiblement pas la seule à avoir des choses à dire. Pour le moment, ils semblaient juste vouloir profiter l’un de l’autre. Wyatt brisa de nouveau le silence en premier et lui demanda comment elle allait et si sa nuit à l’hôpital s’était bien passée. Leona éluda la première question, à défaut de lui répondre franchement, elle ne lui mentirait pas pour autant. L’omission était encore la meilleure idée. « Non, au contraire, tout s’est bien passé. » Répondit la jeune femme avant de lui expliquer plus en détail qu’un enfant en convalescence après une opération dangereuse au cœur avait enfin pu sortir ce matin de l’hôpital et lui avait offert un beau dessin pour la remercier. Même si elle était morte de fatigue, c’était ce genre de petit geste qui la rendait si heureuse dans son travail, et le fait de savoir que tout irait bien pour lui désormais. Elle aimait bien le raconter à Wyatt, lui partager ce genre de belles histoires dans leur relation déjà bien trop entachée par les aléas de la vie. « Et toi ? » Lui retourna-t-elle ensuite la question, pour savoir s’il y avait de nouveaux échos de son côté après ce qui s’était passé.

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Depuis l’incident du motel la vie avait reprit son cours pour les deux nouveaux amoureux mais Wyatt avait beau tout tenté elle refusait d’en parler et il avait fini par l’accepter, la laissant le soin de régler ses états d’âmes toute seule même s’il savait qu’il allait être difficile voir impossible pour elle d’oublier, toute sa vie elle aurait à nouveau des pensées négatives à ce sujet qui la hanterait et l’empêcherait de dormir. C’était déjà le cas, et même si elle ne le disait pas elle-même cela se voyait et se ressentait. Elle passait de plus en plus de temps à l’hôpital, il ignorait si c’était plus pour faire en sorte d’oublier ou bien si c’était pour ne plus dormir ou alors pour se donner bonne conscience en sauvant des vies en échange de celle qu’elle avait pu prendre. Depuis qu’ils étaient officiellement ensemble ils n’avaient pas vraiment eu l’occasion de prendre du temps pour eux et cet après midi était l’occasion de rattraper le temps perdu à ce sujet. Il leur était arrivé de dormir ensemble une ou deux fois mais la nuit avait été agité pour Leona qui au final n’avait que très peu dormi… Il se sentait mal de la savoir dans cet état par sa faute, il n’aurait jamais du s’attacher à ce point à elle et la mêler à cette histoire. Il aurait du aller voir quelqu’un d’autre pour se faire soigner mais blessé elle avait été la seule à lui venir à l’esprit, pour plusieurs raisons, il aimait cette femme et avait confiance en elle… Il se sentait égoïste de rester à Magnolia, de poursuivre sa vie ici près de sa famille, près de Leona… Il les mettait tous en danger car ce genre de situation pouvait parfaitement se reproduire et cela pourrait bien plus mal finir, elle avait agit par instinct et avait bien fait, elle n’avait pas d’autres solutions et il se demandait si elle l’avait réellement compris mais il ne pouvait rien faire de plus pour elle tant qu’elle se fermerait à lui sur ce sujet. Quoi qu’il en soit il avait quelque chose de très important à lui dire, dans un sens cet ordre de partir était une sorte de roue qui lui permettrait de se trouver une excuse pour s’en aller… mais en avait-il vraiment envie ? Il ne cessait de se poser cette question depuis qu’il avait reçu ce message, ses priorités avaient été bouleversées ces dernières semaines, ces derniers mois… Il « aimait » ce qu’il faisait, il sauvait des vies à sa façon, comme il avait appris à le faire, mais cette voie là le mènerait sans doute à une fin précoce et il partirait surement avant bien d’autres personnes.

Il lui ouvrit la porte et l’embrassa rapidement avant qu’ils ne se dirigent vers le salon pour s’y installer, son sourire semblait bien timide et hésitant… Elle avait vraiment du mal à cacher la réalité aux yeux de Wyatt. Elle répondit que sa nuit s’était bien passée et qu’elle avait pu voir un enfant sortir ce matin en pleine forme ou presque et qu’il lui avait offert un dessin pour la remercier, cela fit sourire le commercial qui regardait les yeux de son amie, elle lui racontait souvent ces petits détails qui la ravissaient et lui prouvait qu’elle avait fait le bon choix en faisant ce métier, elle avait vraiment un don avec les enfants et savait les mettre en confiance avant les opérations, après et pour la suite et ils le lui rendait vraiment bien. Il ne lâcha pas ses mains des siennes et la regarda parler sans rien dire pour ne pas la couper. « C’est vraiment gentil de sa part en tout cas, tu dois avoir une belle collection de dessins maintenant, il faudra que tu me les montres un de ces jours… » Dit-il avec un beau sourire avant qu’elle ne lui retourne la question sur son état et sa journée sans doute. Il n’y avait pas grand-chose à dire en fait, sa journée avait été banale et il avait surtout réfléchis à la façon de lui avouer qu’il avait reçu l’ordre de partir d’ici pour rejoindre un pays de l’Europe de l’Est ou un pays en Afrique au choix… Un choix qui ne lui plaisait pas vraiment, il avait déjà eu l’occasion d’aller là bas et les deux craignaient un maximum pour quelqu’un comme lui qui avait déjà pas mal de contact sur place…

« Journée tranquille pour moi, je ne travaillais pas ce matin, j’en ai profite pour prendre un peu l’air, on est tranquille à six heure du matin pour faire un footing… Et puis Mya est resté un peu avec moi tout à l’heure, on a pu discuter un peu elle et moi. » Dit-il simplement en la regardant, il ne savait vraiment pas quand ni comment il devait lui annoncer, mais ils avaient le temps… Sauf qu’il n’aimait pas lui mentir, du moins lui cacher des choses, il était préférable d’en parler dès maintenant au lieu de faire genre tout va bien… « Et puis j’ai pas mal réfléchis ces derniers jours, j’ai été contacté par mes supérieurs il y a quelques jours, je ne savais pas trop comment t’en parler… Ils veulent me renvoyer sur le terrain… » Il supporta son regard et affronta sa réaction sans baisser les yeux, il avait été assez direct finalement, lui qui voulait amener la chose le plus doucement possible c’était un véritable fiasco…

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Leona se sentait totalement perdue en ce moment dans sa vie. Elle avait traversé des choses terribles cette année, ce qui l’avait rendue plus « fragile » ces derniers temps, mais elle avait aussi fait une belle rencontre, celle de Wyatt, sauf qu’elle n’y voyait pas plus clair pour autant, car elle avait un sentiment tellement partagé vis-à-vis de leur relation. Elle s’était indéniablement attachée, non pas par ce qu’ils avaient vécu ensemble, mais parce qu’elle avait appris à le connaître au fur et à mesure. Mais elle ne pouvait pas ignorer que cette histoire serait extrêmement compliquée à vivre entre la peur de le perdre ou celle de vivre dans le doute que quelque chose ne puisse leur arriver de nouveau. Et puis, son propre travail lui prenait tellement de temps qu’elle avait toujours l’impression de ne plus en avoir assez à côté pour s’investir durablement dans une relation. A chaque fois qu’ils se voyaient, elle était toujours fatiguée –sans doute à cause d’un manque de sommeil aussi-, mais elle commençait sérieusement à se demander si elle était vraiment prête à s’engager dans quelque chose de sérieux… parce qu’elle avait très bien compris que c’est ce que Wyatt voulait, ce dont il avait besoin en ce moment. Elle avait l’impression qu’il mettait beaucoup d’espoirs dans cette histoire, et en un sens, ça la réfrénait un peu. Alors, quand après avoir partagé quelques anecdotes sur son travail, elle acquiesça pour lui montrer ces fameux dessins avant de lui retourner la question sur les dernières nouvelles, la jeune femme aurait dû être soulagée en entendant la bombe qu’il allait lui lâcher, même si c’était loin d’être le cas. Il lui expliqua tout d’abord qu’il avait profité de la journée pour aller fait son footing et passer du temps avec Mya, avant de lui lâcher la mauvaise surprise de la journée. Il avait été rappelé pour être envoyé dieu sait où et pour combien de temps… Ce que Leona avait redouté depuis un bon moment déjà. Il devait quitter Magnolia, sûrement pour se faire oublier quelques temps après ce qui s’était passé deux semaines auparavant. Elle ne pourrait pas l’empêcher de suivre ses principes et de partir. La décision lui revenait. Refuser serait tourner le dos en ce qu’il avait toujours cru bon de faire ; elle ne s’imaginait pas elle-même faire une croix sur la médecine et comprenait tout à fait ce départ. En un sens, cette nouvelle facilitait tout. Partir maintenant éviterait d’aller trop loin et de s’accrocher plus encore, de se faire davantage de désillusions, et surtout qu’elle ne doive lui parler de ses derniers doutes et de son ressenti. Comment construire quelque chose de sérieux entre eux alors qu’il serait toujours parti ? Ce serait impossible. « Je vois. » Dit-elle simplement pour se laisser le temps d’encaisser la nouvelle et de trouver ses mots. « Qu’est-ce que tu comptes faire ? J’imagine que tu vas accepter. » Ajouta-t-elle ensuite en plongeant son regard dans le sien. Sa voix était totalement neutre et ne laissait filtrer aucune information quant à ses sentiments sur la question à ce moment précis. Le ton n’était ni décourageant, ni enthousiaste, juste impassible, elle fit du moins au mieux pour le maintenir. Une chose était sûre, elle ne l’empêcherait jamais de faire ce qu’il voudrait… C’était peut-être mieux comme ça après tout, même si elle venait de se prendre un sacré coup.

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Leona accepta sans mal de lui montrer ses dessins un jour ou l’autre, il pourrait ainsi admirer les cadeaux que les enfants avaient pu lui faire pour la remercier, mais la discussion tourna rapidement quand il lui raconta sa journée avant d’en venir presque brutalement au sujet qui le tracassait depuis plusieurs jours et qu’il ne savait pas comment amener en douceur… Autant ne pas lui mentir plus longtemps et lui expliquer ce qu’il en était, il pourrait ainsi en parler avec elle sans avoir à lui mentir. La réponse de la jeune femme ne se fit pas trop attendre, lâchant un petit « je vois » qui en disait suffisamment long, elle devait être surprise d’apprendre ça quoi que c’était presque une suite logique des évènements récents… Cependant il avait beau essayer de voir si elle était déçu, contente ou quoi que ce soit d’autre, il ne voyait rien sur son visage, elle semblait vouloir rester impassible et le son de sa voix ne la trahissait pas cette fois ci, il avait presque l’impression de ressentir du mépris tant elle était indifférente à ce qu’il venait de lui dire, mais il savait au fond de lui que ce n’était certainement pas le cas et qu’elle devait avoir autant de mal que lui à encaisser cette nouvelle qui n’avait de cesse d’hanter ses pensées depuis qu’il en avait eu connaissance. Sa vie ces dernières années était complètement remise en question et tout ceci à cause ou grâce à Leona Henley, cette femme qu’il avait rencontré en Afrique l’année dernière, avec qui il avait vécu quelque chose d’assez fort avant de la retrouver par pur hasard à Magnolia où vivait sa demi-sœur ainée… Wyatt ne croyait pas aux coïncidences et tout ce qui s’était passé ses six derniers mois lui prouvait que la chirurgienne n’avait pas recroisé sa route pour rien, il avait fini par se rapprocher d’elle à tel point que des sentiments avaient vu le jour et maintenant il se retrouvait non pas coincé mais face à un choix à faire, un choix qui allait conditionner le reste de son existence.

Il la regarda droit dans les yeux alors qu’elle lui demandait ce qu’il comptait faire avant de répondre à sa place. Il ne savait pas tellement quoi lui répondre et lâcha ses mains doucement pour en passer une dans ses cheveux avant de se pencher en avant en croisant les mains devant lui, ses avant-bras posés sur ses genoux. « J’en sais rien… » Répondit-il simplement, ce qui était la stricte vérité, tout se bousculait dans son esprit, il avait son frère avec qui il avait renoué des liens importants, sa nièce qui était toujours aussi proche de lui, toutes ces personnes qu’il avait pu rencontrer dans Magnolia… et Leona, c’est vraiment elle seule qui remettait en cause son existence et son futur. « C’est pour ça que je voulais t’en parler, ils attendent ma réponse et normalement je n’ai pas vraiment le droit de refuser un tel ordre mais je me demande si j’en ai vraiment envie… Je me demande si ce n’est pas le moment d’arrêter ça… » Rajouta t-il avant de se laisser retomber en arrière en soupirant et en se passant une deuxième fois la main dans les cheveux. « Non je n’en sais vraiment rien et ça me prend la tête… » Finit-il par dire pour conclure son explication foireuse dans laquelle il n’avait finalement pas expliqué grand-chose. Il était face à un dilemme, arrêter ce qu’il faisait alors qu’il avait toujours vécu ainsi plus ou moins et qu’il « aimait » son activité pour vivre son histoire avec Leona, se fixer ici à Magnolia ou ailleurs et avoir ce qu’il avait toujours envié chez son frère, ou alors continuer sa vie telle qu’il la connaissait en sachant très bien qu’il perdrait la jolie brune définitivement qui ne l’attendrait certainement pas, elle avait bien assez souffert par sa faute… Il laissa son regard dévier ailleurs vers la fenêtre pour ne pas avoir à regarder Leona qu’il avait l’impression de trahir…

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Une bombe. Wyatt venait d’en faire exploser une à l’instant. Il avait été contacté pour une nouvelle mission et devait partir à l’étranger sous peu – un faux prétexte pour l’éloigner du théâtre de ce qui s’était passé plusieurs jours auparavant. Le moment était vraiment le plus mal choisi alors que Leona et lui commençaient seulement à se rapprocher un peu plus ces derniers temps. Et autant dire que même si elle ne le lui avait pas dit clairement, elle n’avait jamais eu autant besoin de lui pour ne pas sombrer depuis l’incident qui avait eu lieu. Pourtant, elle n’était pas si surprise et se contenta de réagir sans donner le moindre signe d’émotion. En fait, elle se retenait surtout pour ne pas influencer Wyatt dans ses intentions. Il avait peut-être déjà pris toutes les dispositions pour son départ… Une question sur laquelle Leona lui demanda justement de l’éclaircir. Avait-il déjà accepté de partir ? Il lâcha ses mains, hésitant visiblement sur la réponse à donner. Celle-ci tomba, presque rassurante pour la jeune femme. Wyatt ne savait pas encore ce qu’il comptait faire. Pourtant, la jeune chirurgienne était embarrassée, voire même divisée. C’était le mot qui expliquait le mieux le ressenti de Leona en ce moment. Elle savait, qu’en plus de sa famille à lui, elle était l’une des raisons de cette hésitation. La jeune anglaise était totalement partagée entre le laisser partir pour continuer ce qu’il aimait tant faire ou lui demander de rester. Dans les deux cas, il devrait renoncer à quelque chose, mais la jeune chirurgienne ne voulait surtout pas s’immiscer dans sa décision. Elle considérait ne pas avoir à choisir à sa place et ne lui demanderait jamais de tourner le dos à ce métier qui représentait beaucoup pour lui. Toutefois, Leona ne se voilait pas la face. Elle ne pourrait pas vivre dans une relation aussi incertaine où le doute (de vie ou de mort) serait toujours aussi omniprésent sur son éventuel retour. En effet, elle ne serait pas capable de gérer cette inquiétude et ce stress, deux émotions qui étaient incompatibles avec son travail et qui n’avaient surtout pas leur place au cours d’opérations. Leona ne pourrait pas se permettre de se laisser déconcentrer dans des moments aussi délicats et importants. Mais voir partir Wyatt de Magnolia était une idée difficile à accepter. Voilà pourquoi elle avait tant redouté l’arrivée de ce moment. Il lui expliqua alors que ses supérieurs attendaient encore sa réponse, qui n’appelait pas vraiment à un refus, puisqu’il s’agissait plutôt d’un ordre. Il semblait complètement perdu. La jeune femme prit de nouveau ses mains et tenta de l’aider du mieux qu’elle put tout en restant le plus neutre possible. « Je sais très bien pourquoi tu hésites, mais ce travail, c’est toute ta vie. Imagine, si tu arrêtes, tu ferais quoi ? » Répondit-elle en ayant très bien conscience que le dilemme qui se posait à lui la concernait principalement. « Je n’interférerais pas dans tes choix, tu le sais bien. Si partir, c’est ce que tu veux vraiment, alors accepte leur proposition. » Ajouta-t-elle pour l’encourager. Elle ne voulait pas qu’il s’imagine qu’elle lui en voudrait, ce ne serait absolument pas le cas. Mais pourquoi faisait-elle cela ? Pourquoi au contraire ne laissait-elle pas parler son cœur pour essayer de le retenir ? Elle avait l’impression de se voiler la face et de passer à côté de ce qu’elle voulait vraiment, mais Leona ne se voyait vraiment pas jouer à l’égoïste en lui demandant de rester alors qu’il devrait renoncer à beaucoup pour ça. Elle se rapprocha alors et se blottit contre lui… peut-être pour une des dernières fois. « Tu crois qu’ils me laisseraient venir avec toi ? » Souffla-t-elle alors, en sachant très bien que ce serait impossible. Leona venait implicitement de lui dire qu’elle ne voulait pas qu’il parte au fond d’elle.

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Tout était confus dans la tête de Wyatt qui ne savait plus du tout quoi faire, lui qui était tellement habitué à agir sur un coup de tête, du moins, toujours de manière impulsif mais raisonné, dans un sens… Sauf qu’aujourd’hui tout ce qu’il voyait c’est qu’il était comme pris au piège entre son travail et sa vie privée, entre ses sentiments et la voie de la raison qui lui intimait de partir pour plusieurs raison, il avait déjà hésité à en parler à Leona car il savait qu’une relation entre eux était presque impossible, il la ferait souffrir, elle était déjà fragilisé par son passé et il en avait rajouté une couche « volontairement » en la mêlant à sa vie, peut-être aussi car elle était la seule au courant, certainement aussi parce qu’il avait confiance en elle et qu’au moment de perdre tout son sang, son amie chirurgienne avait était la solution la plus adaptée pour pouvoir rester en vie et pas agoniser au milieu d’une ruelle et se retrouver dans les faits divers des petits journaux le lendemain… Non il devait se persuader d’avoir fait le bon choix, il avait trente-cinq ans, il était peut-être temps de lever le pied, il ne pouvait pas faire ça toute sa vie… Ou alors peut-être que si ? Certains le faisaient et finissaient par monter en grade et obtenaient des postes moins risqués, assis derrière un bureau à ordonner comme ses supérieurs avaient l’habitude de le faire. Il avait du mal à se voir à leur place, lui qui était tellement habitué à leur rentrer dedans, à discuter les ordres et à agir selon son instinct en enfreignant certaines règles et certaines lois. Et puis il restait un homme d’action, un homme qui ne pouvait pas rester en place cinq minutes, il le faisait depuis des mois à présent et il ressentait cette envie de voyage, de partir au fond de lui mais tout ceci était freiné par Leona, quand il la voyait, quand il la sentait contre lui il n’avait qu’une envie, rester là. Il lui expliqua comme il pu sa situation avant de détourner les yeux mais il finit par les reposer sur elle quand il sentit ses mains venir saisir les siennes, cette fois ci c’est elle qui engageait le contact, elle compatit avec lui en le rassurant, lui expliquant que son travail c’était toute da vie… Oui il aimait ça, enfin, il se sentait utile surtout car aimer était vraiment un bien trop gros mot pour une telle profession…

Elle rajouta qu’elle ne voulait pas vraiment l’obliger à rester, que la décision lui revenait, cela ne l’aidait pas beaucoup mais au moins il sentait qu’elle ne voulait pas interférer et agir comme un poids, pour le contraindre à rester et abandonner sa vie pour elle… Il trouvait sa réaction honorable, se demandant si elle n’avait pas quelques fois les mêmes pensées que lui, à savoir que cette relation la ferait plus souffrir qu’elle ne lui apporterait de la joie et du plaisir. Elle finit par lui dire d’accepter cette proposition ce qui surprit le trentenaire qui ne s’attendait pas à une telle réaction de sa part, il n’était pas déçu et ne pensait pas qu’elle ne l’aimait pas, au contraire, il la trouvait vraiment forte et cette simple phrase justifiait en quelque sorte les espoirs qu’il avait placé en elle, en cette relation qu’ils entretenaient depuis quelques semaines. Elle se rapprocha et se calla contre lui, il passa son bras autour de sa taille pour la garder coller contre son corps, profitant de ce petit moment intime sans rien dire, il réfléchissait et les mots et les solutions ne venaient pas avant qu’elle ne lâche une phrase étonnante qui le fit réagir rapidement cette fois ci.

« Partir avec moi ? Je ne l’accepterais pas Leona, tu as déjà pris bien trop de risques ici alors que je pensais la situation sûre et parfaitement sécurisé pour mes proches et moi… Alors t’emmener là bas, peut-être retourner en Afrique… Je n’ai pas envie qu’il t’arrive quoi que ce soit de plus par ma faute. » Dit-il en l’embrassant sur la tête pour affirmer ses dires et lier la parole au geste. « Je ne pourrais pas faire ça toute ma vie Leona, tu le sais aussi bien que moi, et il est peut-être temps aussi de changer de mode de vie, me concentrer sur l’entreprise de mon frère… » Rajouta t-il sans y croire une seule seconde, ce n’était pas possible pour lui mais il avait d’autres pistes en tête, monter en grade ou agir seul dans la région peut-être… Ce qui serait toujours une activité risqué qui risquerait donc de causer du tort à la jolie brune. « Pour une fois dans ma vie j’ai l’impression d’avoir un sens à lui donner autre que ce que j’ai toujours connu, je n’ai pas envie de te perdre… Pas après tout ça et tous les efforts que j’ai du… Que nous avons du surmonter pour en arriver là. » Finit il par dire en la gardant contre lui, il était à son tour entrain de lui faire comprendre que malgré tout, son choix était peut-être plus ou moins déjà fait, la seule incertitude c’était quoi faire par la suite et surtout est-ce que ses patrons accepteraient aussi facilement ce refus…

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Un choix cornélien s’imposait à Wyatt qui n’arrivait pas à trancher entre son travail et ses sentiments. Leona tenta tant bien que mal de l’aiguillonner vers ce qu’il voulait le plus tout en restant le plus neutre possible. La jeune femme aurait pu simplement lui dire qu’elle n’avait pas envie de le voir quitter Magnolia, mais elle ne voulait pas agir égoïstement et choisir pour lui. La jeune chirurgienne se mit quelques instants à sa place et ne s’imagina pas devoir arrêter la médecine. C’était tout simplement impossible pour elle, alors elle comprenait tout à fait qu’il ne puisse pas tourner le dos à ce qu’il faisait depuis toujours, pour une simple histoire qui commençait entre eux. Leona l’encouragea donc à accepter la proposition de ses supérieurs si c’était ce qu’il souhaitait, lui signifiant du même coup qu’il n’avait pas à s’en faire pour elle et qu’elle ne lui en voudrait absolument pas. Il semblait songeur aux paroles de la jeune anglaise, mais ne lui répondait toujours pas. Devant son silence, elle se blottit contre lui et effleura la possibilité infime de partir avec lui, une idée qui le fit réagir aussitôt. Wyatt refusa catégoriquement, prétextant qu’elle avait déjà pris trop de risques pour lui, surtout que son voyage impliquait peut-être de retourner en Afrique, pays où Leona ne souhaitait pas retourner dans l’immédiat à cause de ses mauvais souvenirs. Il ne voulait pas qu’il lui arrive quoique ce soit en cours de route, avant d’ajouter qu’il ne voulait pas non plus exercer ce travail toute sa vie, même s’il ne se voyait pas vraiment bosser pour son frère, contrairement à ce qu’il essayait de faire paraître dans ses mots. Leona avait bien compris qu’il n’était pas du genre à se poser ; Wyatt n’était pas de ces hommes de bureau et ne pourrait jamais tenir en place dans une si petite ville que Magnolia. La jeune chirurgienne ne lui demanderait donc jamais de renoncer à continuer si c’était ce qu’il voulait. Par contre, elle avait retenu qu’il hésitait vraiment à arrêter et, du coup, elle ne savait plus si elle devait l’encourager plus dans un sens que dans l’autre. Comme elle l’avait si bien dit, le choix lui revenait totalement. Leona ne voulait pas lui faire regretter sa décision en le penchant plus d’un côté, mais elle lui mentirait si elle lui niait ne pas souhaiter qu’il reste, une pensée qui traversa Wyatt au même moment puisqu’il lui avoua clairement qu’elle apportait un autre sens à sa vie que celui qu’il avait toujours connu et qu’il n’avait pas envie de la perdre après tout ce qu’ils avaient traversé pour en arriver là. Cet aveu à lui seul fut comme un déclencheur dans la tête de la jeune femme qui sentait qu’elle ne devait absolument plus le laisser partir. Elle s’était déjà beaucoup trop attachée à lui pour envisager cette perspective de se réveiller le matin et de se dire qu’elle ne le verrait plus tous les jours. Était-il vraiment entrain de lui faire comprendre que son choix était déjà fait ? Pour la première fois depuis longtemps, Leona laissa parler son cœur plutôt que d’écouter sa raison qui lui avait dit de ne pas faire pencher la balance jusqu’à maintenant. Elle se tourna vers son visage et posa doucement ses lèvres sur les siennes avant de s’arrêter pour lui répondre. « J’aurais l’air d’une égoïste en faisant ça mais la vérité c’est que… » Elle s’arrêta, butant quelques instants sur les mots à choisir, mais n’hésita pas bien longtemps. « Je t’aime et je ne veux pas que tu partes. ». Finalement, la jeune femme avait écouté la voix de ses sentiments et lui avait demandé de rester. C’était impossible de le voir partir alors même qu’avant de rentrer dans cette maison, elle s’était promis de ne pas s’immiscer entre son travail et lui. Mais la nouvelle qu’il lui avait annoncée, en plus de ses derniers mots qui donnaient des indices clairs quant à son choix, avaient décidé Leona à exprimer ce qu’elle pensait vraiment.

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Leona encore une fois laissa Wyatt parler et lui expliquer ce qu’il pensait de sa proposition, ce qu’il pensait de tout ca et de son choix à faire, lui-même n’arrivait pas à savoir s’il avait déjà fait ce choix ou si au contraire il était vraiment paumé, mais une chose était sure, il tenait déjà trop à Leona pour pouvoir disparaitre maintenant pendant plusieurs semaines, voir plusieurs mois, avec ce genre de mission tu savais quand tu partais mais jamais quand tu revenais, ni « si » tu revenais… Quoi qu’il en soit il parla et de toute évidence ses paroles eurent un effet sur la jeune femme qui tourna son visage vers le sien pour s’approcher et l’embrasser tendrement avant de s’arrêter pour lui dire qu’elle allait surement paraitre égoïste mais qu’elle l’aimait et qu’elle ne voulait pas qu’il parte… Elle avait hésité avant de finir sa phrase, comme si une fois prononcé, elle ne pourrait plus revenir en arrière, comme si ses sentiments seraient à présent gravés dans le marbre et que rien ne changerait ça. Mais en faisant ça elle venait de convaincre Wyatt dans sa décision, il n’en fallait finalement pas beaucoup mais c’était exactement ce dont il avait besoin d’entendre pour se décider à rester auprès d’elle, sa carrière serait mise entre parenthèse et il aurait l’occasion de se trouver une nouvelle activité mais dans le fond il s’en moquait, il trouverait bien et aurait l’appui et le soutien de Leona, c’était surement tout ce qui comptait à l’heure actuelle. Voilà le déclic dont il avait besoin à sont tour, des aveux de sa part, des certitudes supplémentaires qui lui permettait d’imaginer un avenir avec elle.

Il la regarda droit dans les yeux, profitant de ceux-ci avec son visage si proche du sien, il vint poser une main contre sa joue et afficha un petit sourire content, satisfait… Que pouvait-il vraiment répondre à ca, c’était une vraie déclaration à ses yeux, et surement aussi pour elle qui ne lui avait encore jamais dit qu’elle l’aimait, lui non plus d’ailleurs. C’était bien trop tôt avant mais ils étaient à présent passé par tellement d’étapes difficiles tous les deux que leur relation avait pris une tournure importante en très peu de temps, ils avaient besoin tous les deux d’accélérer le processus pour lutter contre la décision difficile de Wyatt qui continua de caresser son visage en passant sa main dans ses cheveux. « Tu ne pouvais pas me faire plus plaisir Leona… Je t’aime aussi… Je le sais depuis longtemps mais maintenant je peux être sur que je n’ai vraiment pas envie de partir sans toi… Tant pis pour les conséquences et pour la suite… Je ne pars pas. » Répondit-il avant de venir l’embrasser longuement et de manière très douce mais à la fois intense, comme pour montrer que ce baiser signifiait plus encore qu’en temps normal… Partir était impossible pour lui, il le savait mais elle venait de lui donner les preuves dont il avait besoin pour faire son choix, pour repousser sa vie passée et se permettre le luxe de la changer avec elle à ses côtés.

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Leona s’était lancée. Dès qu’elle avait plus ou moins compris de quel côté penchait Wyatt, elle avait laissé son cœur parler à la place d’écouter sa raison et lui avait dit qu’elle ne voulait pas le voir partir. La jeune chirurgienne s’était déjà beaucoup attachée à lui, suffisamment pour lui demander de rester. Elle ne le lui avait jamais exprimé aussi clairement, mais Wyatt savait qu’elle était sincère et qu’elle ne le disait pas uniquement pour l’empêcher de quitter Magnolia. Ils avaient traversé tellement ces derniers mois que Leona ne doutait pas de pouvoir surmonter cette difficulté un jour ou l’autre, mais c’en était beaucoup en peu de temps pour elle et vivre dans l’ignorance de son retour éventuel serait un vrai calvaire qu’elle n’était pas en mesure d’endurer dans l’état psychologiquement fragile dans lequel elle se trouvait en ce moment. Leona avait besoin de la présence de Wyatt dans sa vie et n’avait pas envie de le voir s’envoler à l’autre bout du monde sans savoir quand ni s’il reviendrait. L’incertitude était pire que de l’avoir à ses côtés, malgré le danger que cette situation avait déjà démontré. Le jeune Cleavers resta quelques instants silencieux et la blottit un peu plus contre lui en passant sa main dans ses cheveux. Son petit sourire en coin n’échappa pas à Leona qui ne brisa néanmoins pas ce moment de silence. Wyatt prit alors une inspiration et lui retourna ses sentiments avant de lui confirmer qu’il était certain maintenant de rester malgré les conséquences. Il l’embrassa ensuite intensément avant de s’arrêter. La jeune femme arqua alors un sourcil inquiet et se demanda quelle serait la nature exacte de ces répercussions, hormis que Wyatt soit probablement rayé de son travail. « Qu’est-ce qui va se passer exactement si tu refuses d’y aller ? » Posa-t-elle alors la question. Elle songea alors que des personnes avaient peut-être besoin de lui et que dans son envie de le garder auprès d’elle, ce serait désormais terminé. Mais d’un autre côté, il avait fait ça toute sa vie et il avait aussi le droit d’arrêter pour disposer de la sienne et commencer à la vivre vraiment. Wyatt ne s’était jamais vraiment posé pour s’engager dans une relation à long terme, ni même fonder une famille éventuelle. Leona non plus d’ailleurs, elle ne s’était jamais arrêtée un instant depuis qu’elle avait commencé. Elle songeait elle-aussi à mettre un frein dans son travail ; ses journées étaient interminables, elle ne dormait quasiment plus. Il avait pris trop de place dans son quotidien, elle devait ralentir un peu la cadence sous peine de ne pas tenir vingt ans à ce rythme et de finir cassée dans peu de temps. Elle plongea de nouveau son regard dans celui de Wyatt. « Tu es sûr de ton choix ? » Demanda-t-elle à nouveau. Leona était contente de sa réponse, mais elle ne voulait pas qu’il se précipite dans cette direction sur un simple coup de tête ou juste parce qu’elle lui avait fait part de ses sentiments. Mieux valait qu’il y réfléchisse à deux fois aujourd’hui, plutôt que de regretter plus tard sa décision.

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Leona se contenta de se faire embrasser en y répondant à son tour, mais il remarqua rapidement sur son visage que quelque chose n’allait pas, comme si un doute venait de s’immiscer en elle suite à ses déclarations. Elle lui demanda les conséquences de son refus, c’est vrai qu’il y avait déjà réfléchis, il ignorait la réaction exacte de ses supérieurs, serait-ce perçu comme une désertion, ou alors aurait-il des comptes à rendre, des soucis par la suite, est-ce qu’ils seraient capable de l’empêcher de refuser en s’en prenant à lui ? Il ne pensait pas qu’ils iraient jusque là mais prévoir était impossible en fait… Il allait surement devoir tourner la chose différemment, pas forcément refuser mais trouver un compromis avec eux, c’était le plus sage à faire. « Tu sais je ne sais pas vraiment ce que je risque… Mais je peux surement m’arranger avec eux, leur expliquer mon envie de lâcher un peu tout ce monde… Trouver quelque chose qui me permettrait de continuer à travailler pour eux sans avoir nécessairement besoin de partir à l’autre bout du monde… Pas sur qu’ils acceptent mais cela me coute rien d’essayer, et puis s’ils veulent me radier complètement qu’ils le fassent, je n’ai pas besoin d’eux ni de leur argent… Et je trouverais quelque chose, avec mes capacités je peux me permettre de faire quelque chose qui me donnerait la possibilité de continuer d’aider les autres… » Dit-il dans un long monologue pour répondre à sa question et tenter d’apaiser ses doutes comme il le pouvait. Mais il était tout autant dans le doute qu’elle et ne pourrait savoir ce qu’il adviendrait qu’une fois la discussion eu avec son supérieur direct.

Elle l’écouta sans rien dire avant de lui demander s’il était vraiment sur de son choix, il la regardait droit dans les yeux, elle n’était pas encore rassurée sur ce qui venait de se passer mais c’était compréhensible et il ne pouvait pas lui reprocher ça. « Oui je suis sur de vouloir rester avec toi… » Il ne pouvait pas faire plus simple comme réponse, il était arrivé à un tournant de sa vie et ce choix s’imposait à lui telle une évidence. Il avait des sentiments fort pour elle et qui grandissaient de jour en jour, il avait besoin d’elle à ses côtés et voulait fonder quelque chose avec la jolie brune, il n’en était pas encore au stade de fonder une famille comme son frère et tout ce que cela impliquerait, mais il voulait vivre quelque chose en sa compagnie. « Je les appellerais demain et on verra ce qu’il en ressortira, mais il est fort possible que suite à ca j’ai plus de temps à te consacrer… » Expliqua t-il comme si cela ne sautait pas aux yeux, il n’allait pas lui demander de la voir matin, midi et soir mais sa présence le rassurait et même si elle ne l’admettait pas elle avait besoin de la sienne pour oublier ses démons. Leurs deux familles connaissaient l’existence de leur relation mais cela ne facilitait pas pour autant leur vie puisqu’ils vivaient tous les deux dans une maison qui n’était pas la leur et les allés et venus de l’un comme de l’autre risquait à terme, peut-être de déranger Vincent ou Rebecca… Peu probable vu les bons rapports qu’ils entretenaient mais c’était une hypothèse.

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Leona était contente que Wyatt ait décidé de rester à Magnolia, mais elle s’inquiéta aussitôt des répercussions de ce choix et s’enquit des conséquences auprès de lui. Il lui expliqua qu’il ne voyait pas vraiment ce qu’il risquait et qu’il essayerait de s’arranger pour voir s’il ne pouvait pas trouver quelque chose à faire près d’ici, mais il n’était pas certain de continuer à travailler pour eux. Si Wyatt se faisait radier, il essayerait simplement de trouver autre chose en rapport à ses capacités. Depuis l’incident de l’autre jour, la jeune femme se méfiait et s’inquiétait plus facilement à tout ce qui touchait ce sujet. Elle se contenta d’acquiescer avant de poser une autre question, qui les concernait un peu plus. « Tu crois que ton passé va encore te rattraper, même si tu arrêtes ? » Demanda-t-elle pour savoir si elle devait continuer de rester sur ses gardes ou si ses supérieurs s’arrangeraient pour faire le nécessaire afin que Wyatt disparaisse de leurs dossiers et le laisser vivre en « paix » si jamais ils décidaient de le radier plutôt que de lui donner quelque chose à faire aux alentours. Les doutes semblaient traverser Wyatt également ; ça faisait sûrement longtemps qu’il n’avait pas envisagé une existence sans cette adrénaline du danger dans sa vie. Devant son hésitation, Leona lui demanda alors s’il était sûr et certain de son choix. Il n’était pas obligé de lui donner une réponse définitive ce soir, s’il avait encore besoin de temps pour réfléchir. Elle ne lui en voudrait pas, même si maintenant qu’il lui avait annoncé qu’il resterait, elle aurait un pincement au cœur s’il changeait encore d’avis. Mais Wyatt confirma une nouvelle fois son choix ; quitter Magnolia n’était plus dans ses projets. Leona esquissa un sourire qu’elle ne sut plus retenir, un sourire qu’elle retrouvait pour la première fois depuis longtemps, pas le simple sourire de convenance, mais celui sincère et heureux de la tournure des événements. La jeune chirurgienne réalisait aujourd’hui qu’elle ressentait beaucoup pour Wyatt et voulait vraiment vivre quelque chose avec lui. Il lui annonça ensuite son intention de les appeler dès le lendemain et qu’il aurait probablement plus de temps à lui « consacrer » après ce coup de fil. « Si c’est le cas, je mettrais un frein de mon côté également. J’ai envie de passer plus de temps avec toi. » Rétorqua-t-elle. Elle avait encore droit à tous ses congés, de plus elle sentait qu’elle avait besoin d’une « pause » en ce moment, surtout que rien d’extrêmement urgent ne la retenait à l’hôpital. Et puis, si Wyatt restait pour elle, elle avait aussi l’envie de s’investir sérieusement dans cette relation et d’y consacrer un peu plus de temps qu’elle ne l’avait fait dernièrement. Leona avait attendu d’être certaine que le jeune Cleavers ne quitterait pas Magnolia avant de décider quoique ce soit. La jeune anglaise avait d’ailleurs une autre idée à lui proposer, mais ne savait pas trop comment la formuler sans que celle-ci ne paraisse trop précipitée… Après tout, ils venaient tout juste de se mettre ensemble, pourtant, elle sentait que c’était le bon moment.

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Elle acquiesça d’un signe de tête ses paroles avant de poser une autre question, elle les enchainait un peu en ce moment, mais il préférait qu’elle le fasse plutôt qu’elle ne dise rien et qu’elle garde pour elle ce qui n’allait pas et tous les doutes qui risquaient de lui pourrir la vie par la suite. C’est une question qu’il se posait souvent depuis le dernier incident en fait, mais il avait beau y réfléchir il ne voyait personne susceptible d’agir comme l’homme que Leona avait du réduire au silence… bien sur il était toujours possible de voir de vieux démons ressurgir mais à l’heure actuelle sa couverture était trop importante, les informations qui avaient filtrés récemment avaient été nettoyés d’après se supérieurs. En règle générale ils ne commettaient pas trop d’erreur à ce sujet, de peur que toute leur organisation soit démantelée. « On est jamais à l’abri, à priori cela ne devrait pas se reproduire mais déjà la dernière fois cela n’aurait pas du arriver… Mais si je ne travaille plus pour eux ou si jamais j’obtiens un poste différent, je ne devrais plus avoir à rencontrer ce genre de problèmes… » Encore une fois il ne pouvait pas lui garantir que tout se passerait pour le mieux, mais les risques allaient de toute manière diminuer avec le temps. Elle du tout de même percevoir ses doutes puisqu’elle lui redemanda s’il était bien sur de son choix de rester ici à Magnolia, avec elle… Elle le connaissait bien et le voir s’enfermer dans une vie rigide, et surtout dans une ville aussi petite que celle là… Cela ne rentrait pas forcément dans ses habitudes, mais pour elle il était pris à changer pas mal de chose dans son quotidien et son avenir…

Elle afficha alors un magnifique sourire comme il n’en avait pas vu depuis longtemps sur son visage quand il confirma qu’il voulait rester avec elle ici, c’était à n’en pas douter la réponse qu’elle attendait. Il lui répondit et rajouta qu’il allait surement avoir plus de temps pour elle, ce à quoi elle rétorqua qu’elle freinerait un peu son travail à l’hôpital, exactement la réponse qu’il voulait entendre, elle y passait trop de temps ces derniers jours et elle manquait de repos, il comptait faire en sorte qu’elle en prenne sérieusement pour essayer de retrouver une vie plus saine que celle là. Il la regarda dans les yeux en souriant à son tour. « C’est vrai que tu as une petite mine… Tu en fais trop en ce moment mais ce soir tu ne travailles pas et tu vas pouvoir te reposer pour de vrai, une nuit complète, la première depuis combien de temps ? » Demanda t-il avec un petit sourire sur le visage qui en disait long, lui était réellement habitué à peu dormir mais la jeune femme n’avait pas les même capacités que lui, et son travail était à la fois épuisant physiquement mais aussi mentalement… Elle était entrain de franchir la limite du raisonnable et tout allait peut-être s’emboiter pour de bon dès ce soir, s’ils pouvaient enfin vivre leur histoire, se retrouver, se voir comme deux personnes normales qui vivaient une vie à peu près normale elle aussi…

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Depuis le dernier incident à l’hôtel, Leona s’était posé beaucoup de questions sur ce qui les attendait Wyatt et elle. La jeune chirurgienne s’inquiétait de voir d’autres ennuis arriver, même si les collègues du jeune Cleavers s’étaient en principe chargés de tout régler. Il la rassura aussitôt quant à ses appréhensions sans pour autant être en mesure de lui promettre que ce genre d’incident ne se reproduirait plus. Il y avait toujours un risque minime, mais si Wyatt arrêtait, il ne devrait normalement plus rencontrer ce problème. La jeune femme acquiesça de nouveau, repensant à ce qu’elle avait ressenti en appuyant sur cette gâchette, un sentiment qu’elle ne lui avait pas encore exprimé, de peur qu’il se sente plus responsable encore de ce qui s’était passé. « J’espère vraiment que ça ne se reproduira plus, je ne veux pas revivre ça une seconde fois. » Souffla-t-elle à voix basse, en s’ouvrant un peu plus sur le sujet depuis la dernière fois. Wyatt devinait sans aucun doute son état d’esprit après ce qu’elle avait dû faire, mais elle ne lui en avait encore jamais parlé ouvertement. Leona préférait garder tout en elle pour le moment, même si la jeune anglaise savait que tout ressortirait un jour où l’autre. Il souligna alors qu’il pourrait passer plus de temps avec elle si jamais il ne travaillait plus, ce à quoi Leona répondit qu’elle ralentirait la cadence de son côté pour profiter de davantage de moments en sa compagnie. Elle était au bord de la rupture à la fois physique et mentale, elle avait beaucoup accumulé d’heures dernièrement pour essayer d’oublier, mais elle pouvait le faire tout autant aux côtés de Wyatt. Cette perspective parut l’enchanter, si bien qu’il lui confirma sa petite mine. Comme elle ne travaillait pas ce soir, elle allait pouvoir enfin se reposer pour passer une vraie nuit. « La première depuis bien longtemps. » Admit-elle à la question du jeune Cleavers. « Normal, tu seras avec moi. » Ajouta-t-elle d’une voix douce. Mais même lorsqu’elle avait l’occasion de dormir, elle ne passait pas des nuits entières, des nuits de cauchemars qui réveillaient tout autant sa sœur, toujours inquiète de la voir se faire hanter par le passé de cette façon. C’est pourquoi, après six mois de vie commune avec sa sœur, Leona avait décidé qu’il était temps de retrouver son indépendance et de se chercher son propre endroit où se poser afin que Rebecca puisse retrouver son espace avec Clyde également. Et maintenant que la jeune chirurgienne était avec Wyatt, cette conviction se renforçait d’autant plus. « Au fait, Rebecca ne le sait pas encore, mais j’ai commencé à chercher un endroit où me poser. Je pense qu’on a bien appris à se connaître ces six derniers mois, mais si je dois rester ici plus longtemps, elle aura besoin de retrouver son espace avec son fils et moi mon indépendance. Je me demande juste si c’est le bon moment pour ça. » Leona ne voulait surtout pas vivre aux crochets de sa sœur ni rester chez elle pour toujours, elle avait aussi besoin d’avoir son chez elle. Wyatt était la première personne à qui elle en parlait, non seulement parce qu’elle souhaitait avoir son avis sur le sujet –pensait-il que ce serait une bonne idée dans l’état psychologique où elle était par exemple ?- et ensuite, parce qu’ils seraient ainsi plus tranquilles pour se voir l’un et l’autre si Leona quittait la maison familiale.

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Il tenta donc de la rassurer comme il pu sur les doutes qu’elle pouvait avoir vis-à-vis de son métier, de l’avenir qui lui était réservé vis-à-vis de son passé, il parvint à le faire dans une certaine mesure mais ne pouvait malheureusement rien lui promettre. Il aurait aimé pouvoir le faire mais il s’en trouvait incapable, tout simplement parce qu’il n’était pas devin et ce genre de situation il ne les avait jamais vécu. Elle confirma alors ses paroles en précisant qu’elle espérer n’avoir jamais à revivre ça et il la comprenait… Pour une fois elle acceptait de le mentionner, peut-être pas d’en parler mais au moins elle ne se bloquait pas et ne faisait pas comme si ce moment n’avait jamais existé. Cela le rassurait dans un sens, au moins elle faisait un pas vers lui et vers la possibilité que les choses puissent s’arranger, surement pas d’ici le lendemain, mais la voir en parler juste après lui avoir dit qu’il allait rester ici, avec elle c’était quelque chose d’énorme pour le trentenaire. La discussion bascula alors que sa petite mine et elle confirma d’un signe de tête cet état de fatigue avancé qui risquait de lui causer du tort à terme. Sa première vraie nuit depuis bien longtemps avant de préciser qu’elle allait pouvoir se reposer parce qu’il sera avec elle, ce qui fit sourire le garçon, ils étaient ensemble mais le temps passant il n’avait jamais rien pu se passer entre eux car ils se voyaient presque en coup de vent ou alors n’étaient jamais tranquille, ce soir ils allaient pouvoir se coucher tôt, ensemble et surtout ils n’avaient pas d’obligations demain matin, laissant la possibilité d’une grasse matinée avec une jolie brune dans ses bras, que demander de plus sincèrement ? Il ne répondit donc rien mais son sourire en disait déjà beaucoup avant qu’elle ne reprenne la parole rapidement.

Elle se mit alors à parler de Rebecca et du fait qu’elle cherchait un endroit ou se poser et que si elle envisageait de rester dans le quartier elle voulait avoir son chez elle pour ne plus avoir à vivre aux dépends de sa sœur et lui permettre de retrouver sa vie avec son fils tandis qu’elle, de son côté reprendrait son indépendance, il pensait la même chose vis-à-vis de sa situation chez les Cleavers, il adorait vivre ici, la maison était grande, luxueuse, sa chambre l’était tout autant et son frère et sa nièce vivaient sous ce toit, mais lui aussi voulait son indépendance, et pas seulement pour sa chambre, d’autant plus qu’il avait souvent du mal à supporter la présence de sa belle-sœur ou de sa seconde nièce.

« Je comprend ton envie d’indépendance, je le ressens aussi en fait… Mais après c’est vrai que c’est une période encore difficile pour toi, je préférerais te savoir avec quelqu’un que toute seule dans une grande maison, même si j'avoue, et là je pense pour moi, que cela nous permettrait de nous voir plus souvent toi et moi et sans devoir le faire en fonction de ta famille ou la mienne… » Répondit-il simplement dans un premier temps, c’était une bonne idée et il y avait songé aussi il y a quelques semaines, se prendre un appartement quelque part par exemple au lieu d’une maison entière mais il partageait l’envie de Leona. « Mais si tu te sens prête à quitter ta sœur, tu es la seule à pouvoir prendre cette décision, tu es la mieux placée pour savoir si tu penses qu’il est préférable de t’éloigner un peu. » Rajouta t-il sans penser à mal envers Rebecca, il savait qu’elle adorait sa sœur et son neveu.

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Wyatt rassura quelque peu Leona sur ses doutes vis-vis de son travail. La jeune chirurgienne n’avait pas envie de vivre sur ses gardes à longueur de temps si elle voulait espérer s’épanouir sans devoir regarder au-dessus de son épaule à chaque fois qu’elle mettrait sa méfiance de côté. Au bout d’un moment, cette prudence surdéveloppée aurait un effet négatif sur elle et pouvait vite virer à la paranoïa si elle n’y prenait pas attention dès aujourd’hui, pas que Leona était de cette nature, mais n’importe qui qui vivrait dans la peur du danger vingt-quatre heures sur vingt-quatre deviendrait fou. Heureusement, les supérieurs de Wyatt semblaient avoir fait le nécessaire pour limiter les dégâts de cette erreur et que celle-ci ne se reproduise plus à l’avenir. Une fois rassurée sur la question, le jeune Cleavers rappela à Leona qu’elle pourrait dormir sur ses deux oreilles ce soir et se reposer puisqu’elle ne retournerait pas travailler. La jeune femme allait enfin pouvoir passer une nuit normale en sa compagnie, elle ne doutait pas du calme qui la gagnerait, car Wyatt avait ce don de l’apaiser qu’elle ne s’expliquait pas… peut-être parce qu’il était le seul à savoir ce qu’elle avait vraiment traversé et qu’elle n’avait pas à lui cacher cette partie plus sombre d’elle-même. Il n’y avait pas vraiment de secrets entre eux. La jeune anglaise lui parla ensuite de sa dernière intention en date : chercher un autre endroit où se poser pour laisser sa sœur reprendre son espace et retrouver elle-même son indépendance. Si elle comptait bien entendu rester dans les environs, Leona ne voulait plus vivre aux crochets de Rebecca et avoir son propre chez elle. Wyatt était la première personne à qui elle en parlait, normal après tout, il était le mieux placé pour lui donner son avis à ce sujet. Il lui répondit donc qu’il comprenait son envie d’indépendance, puisqu’il ressentait la même chose. La jeune femme vivait certes dans une période difficile, une période où il préférait la savoir bien entourée plutôt que seule, mais cette idée leur permettrait aussi de se voir plus souvent en faisant fi de leurs familles respectives. Ils auraient un endroit où se rencontrer sans se poser de questions. En effet, Leona finissait souvent à des heures tardives donc Wyatt et elle s’étaient souvent vu en coup de vent, puisque lui travaillait principalement de jour. Il ajouta ensuite que si elle était prête à quitter sa sœur, il ne voyait pas ce qui l’en empêcherait si elle pensait que c’était préférable de s’éloigner un peu. Une foule de pensées traversa alors la tête de Leona qui songea à une idée un peu folle. « Je sais que ça va te paraître un peu précipité, mais j’ai une proposition à te faire. » Répondit-elle pour commencer, en plongeant de nouveau son regard dans le sien. « Pourquoi tu ne chercherais pas avec moi ? » Lâcha-t-elle sur un coup de tête, pas si irréfléchi en vrai. « Je veux dire, on veut tous les deux retrouver notre indépendance vis-à-vis de nos familles, on aurait un endroit à nous et… je ne serais pas seule comme ça. » Répéta-t-elle toutes les raisons qui convergeaient en faveur d’une telle proposition. Loin d’elle l’idée qu’il veille sur elle, ce n’était pas du tout ce qu’elle impliquait, mais leur relation allait en prendre un coup et devenir tout d’un coup beaucoup plus sérieuse - c’était exactement ce que Leona désirait. Elle pourrait ainsi le voir plus souvent, quand elle rentrerait ou partirait, et puis n’était-ce dans les idées les plus folles que naissaient les relations les plus spontanées ?

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Le jeune homme espérait l’avoir rassuré suffisamment sur leur avenir vis-à-vis de son travail, du moins pour le moment, mais il ne pouvait rien prévoir de plus que ce qu’il lui avait dit et il ferait en sorte que ses supérieurs assurent réellement ses arrières cette fois ci, pas comme il y a quelques semaines où par leur faute, et la sienne bien sur, ils avaient perdu un collègue et une partie de l’âme de Leona en prime… Il lui proposa alors de profiter de cette journée et cette nuit qui suivrait pour se reposer pour de vrai, elle accepta en confirmant que ce serait le cas juste grâce à sa présence ce qui fit sourire le commercial. La jeune femme se mit alors à lui parler de quelque chose de bien particulier, il tenta de la guider une nouvelle fois comme il le put avant qu’elle n’ajoute qu’elle avait une proposition précipitée à lui faire, il savait déjà ce qu’elle allait lui dire mais il préféra ne pas réagir tout de suite et la laissa parler, déposant ses yeux clairs dans les siens tandis qu’elle lui demandait de chercher avec elle sa future maison. C’est vrai que les choses s’emballaient d’un coup d’un seul, entre les aveux de Wyatt sur son possible départ, ceux de Leona sur son envie de le voir rester à Magnolia avec lui pour finir par une décision du garçon de ne plus partir à travers le monde… Voilà qu’elle en rajoutait une couche et pas des moindres avec une proposition claire, nette et précise, justifiant sa demande vis-à-vis de leurs familles respectives, elle voulait vivre avec lui. Même s’il ne le laissait pas paraitre sur son visage, il était vraiment surpris et trouvait presque que tout allait beaucoup trop vite. Presque du jour au lendemain (qui s’étendait sur plusieurs mois en fait) il allait faire un trait sur sa vie passée, tumultueuse et dangereuse pour se consacrer à une vie casanière aux côtés de la femme qu’il aimait et qui avait donné un certain sens à sa vie. Dans son fort intérieur il en avait terriblement envie mais son esprit avait du mal à tout encaisser aussi vite, pourtant elle avait triplement raison…

Ils retrouveraient leur indépendance tous les deux, pourraient se voir aussi souvent qu’ils le voudraient et rendraient par la même occasion leur relation nettement plus sérieuse. Ils se connaissaient déjà très bien, pas ou peu de secrets l’un pour l’autre, ils avaient eu le temps de se parler ces derniers mois, de se découvrir, de se comprendre. Il continuait de la regarder droit dans les yeux alors que les secondes s’écoulaient lentement depuis la fin de sa phrase, un léger sourire apparut sur son visage. « C’est ce que tu veux vraiment ? Tu penses que c’est le bon moment pour officialiser aussi vite notre relation par l’achat d’une maison ? » Demanda t-il avant de reprendre la parole sans lui laisser le temps de répondre, pour qu’elle comprenne ce qu’il voulait dire par là. « Je ne veux pas que tu penses que je ne veux pas, au contraire j’ai vraiment envie de te dire oui… De chercher une maison qui nous permettrait de nous rapprocher enfin plus toutes les autres raisons que tu as cité… Mais je ne veux pas précipiter les choses non plus, je n’ai pas envie que tu ais peur de me perdre si on accélère pas notre relation déjà unique en son genre… »Rajouta t-il en essayant de s’expliquer mais lui-même trouvait ses explications vagues et peu claires. Il aimait ce qu’il faisait, parcourir le monde pour aider les autres, et il craignait en l’entendant qu’elle ne souhaite lui donner rapidement des raisons de rester auprès d’elle en se montrant plus présente, en lui demandant de vivre avec elle… Il se faisait peut-être et même surement des films mais il voulait vraiment faire les choses dans les règles de l’art avec elle pour que tout « fonctionne » entre eux, il aimait Leona, il n’avait plus aucun doute là-dessus. Il déposa sa main sur son bras pour le caresser doucement, conservant son léger sourire en attendant qu’elle réponde à son tour.

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Une idée précipitée venait de traverser la tête de Leona qui l’avait lâchée à Wyatt sans vraiment y réfléchir à deux fois, mais s’imaginer vivre ensemble était loin d’être une image aussi absurde à accepter dans sa tête. Ils se fréquentaient depuis plusieurs mois sans problème et n’étaient pas collés 24h/24 ensemble. De plus, la jeune chirurgienne voulait retrouver une certaine indépendance vis-à-vis de sa famille et s’engager plus sérieusement dans sa relation avec lui. Malgré ce que pouvait laisser entendre les apparences, elle ne lui avait pas proposé cette idée pour lui donner une raison supplémentaire de rester ou pour lui prouver quoique ce soit, mais parce qu’elle se sentait prête à franchir une étape qu’elle n’avait jamais dépassée auparavant dans une histoire. Leona n’avait jamais été autant en confiance en présence d’une autre personne que lui et ne doutait absolument pas qu’ils parcourraient un bout de chemin ensemble. Si elle n’avait pas cru une seconde en la solidité de leur histoire, elle n’aurait même pas tenté l’expérience. Son cœur n’avait pas pu mentir le jour où elle avait appuyé sur cette détente, alors pourquoi le ferait-il aujourd’hui ? Son intuition lui criait toujours dans sa tête de ne pas le laisser partir ; Leona n’avait pourtant pas cherché à influencer son choix avant d’être certaine que la balance penchait de ce côté. Il était prêt à renoncer à son travail pour se rapprocher d’elle, elle était prête à s’éloigner du sien pour passer plus de temps avec lui. Mais elle ne voulait pas continuer de le voir en coup de vent entre une absence de sa sœur ou de sa famille, pas qu’ils se cachaient d’eux, mais ils aimaient bien passer du temps ensemble sans les membres de leur entourage constamment dans les parages… surtout qu’ils n’avaient quasiment plus de secrets l’un pour l’autre, mais il était préférable qu’ils soient seuls pour en parler. Leona ne pourrait jamais être autant comprise que par lui, et inversement sans doute. Cependant, si Wyatt trouvait que cette idée était beaucoup trop précipitée, elle comprendrait son refus. Il la regarda alors droit dans les yeux et laissa s’écouler quelques secondes de silence, avant de prendre une inspiration et de lui adresser un sourire qui en disait long sur le ravissement que cette proposition lui avait donné, mais Leona lut l’hésitation dans son regard. Wyatt lui demanda si c’était ce qu’elle voulait vraiment et si officialiser leur relation aussi vite par un projet aussi sérieux que celui de vivre ensemble était le bon moment. Il ne lui laissa pas le temps de répondre et poursuivit aussitôt qu’il avait envie d’accepter, mais il ne voulait pas se précipiter, ni qu’elle accélère le pas sous prétexte qu’elle aurait peur de le perdre. Absolument pas. Leona tenait à mettre les choses au clair sur ce point. « Je n’ai jamais été aussi sûre de ce que je voulais. » Répondit-elle avec l’aplomb nécessaire qui démontrait qu’elle n’avait absolument aucun doute sur la question. « Cette précipitation n’a rien avoir avec la peur de te perdre, puisque tu m’as déjà dit que tu comptais rester. Je suis tout à fait consciente de l’engagement que ça implique et de la rapidité de cette proposition, mais si tu as l’impression que tout va trop vite ou que tu ne te sens pas prêt pour ça, tu sais bien que je n’aurais aucun problème avec ça. » Poursuivit-elle en soutenant son regard. Si au début Leona avait lancé cette idée sur un coup de tête, elle était désormais sûre que c’était ce qu’elle voulait au fond d’elle. Après, elle n’avait pas forcément envisagé « d’acheter » tout de suite, surtout si Wyatt acceptait sa proposition. Ils pourraient toujours essayer de se trouver un endroit sympathique et tenter l’expérience de la colocation avant de s’engager définitivement. La jeune anglaise n’était pas non plus à ce point irréfléchie.

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Wyatt avait décidé de répondre sans lui laisser le temps d’intervenir, il voulait s’expliquer le plus possible pour qu’elle comprenne ce qu’il pensait de tout ça mais surtout qu’elle ne pense pas qu’il était entrain de refuser son offre car dans son esprit il n’avait qu’une envie, l’embrasser pour lui signifier qu’il acceptait bien évidemment sa proposition… Il voulait juste être certain de ce qu’elle voulait pour ne rien précipiter, jusqu’à présent ils vivaient une relation particulière, ponctuée de désagréments qu’aucun n’autre couple ne pouvaient avoir, se voyant que très peu de temps et très peu de fois par semaine… Elle lui proposait vraiment une solution à de nombreux soucis qui le dérangeait à l’heure actuelle. Leona prit donc la parole pour expliquer qu’elle n’avait jamais été aussi sure d’elle… Cette simple phrase le rassura un peu et intensifia légèrement son sourire avant qu’elle ne rajoute qu’elle voulait vraiment vivre avec lui mais qu’elle comprendrait que cela puisse le bousculer, soutenant son regard elle attendait maintenant sa réponse qui ne tarda pas à venir. « C’est très nouveau pour moi… Pour toi aussi j’imagine mais je n’ai jamais vraiment eu le temps de m’attacher à quelqu’un et maintenant que je te connais, je sais que c’est avec toi que je veux être… C’est juste que cette précipitation me fait me poser certaines questions quand à ma capacité à changer de vie aussi vite et facilement… Mais je ne remets pas en doute mes sentiments pour toi et mon envie de pouvoir profiter de la vie avec toi sans devoir faire en fonction des autres… Alors oui j’accepte bien sur, mais il me faudra un temps d’adaptation. » Finit-il par dire en souriant avant de poser sa main sur son visage pour se pencher vers elle et l’embrasser tendrement. Elle le rendait heureux et n’avait pas idée à quel point sa vie prenait un nouveau tournant grâce à elle.

Il retira ses lèvres de celles de la jeune femme et continua de lui sourire en la gardant contre lui, ce genre d’instant intime étaient tellement rare qu’il voulait en profiter, cette journée et cette nuit allait être la première normale qu’ils pourraient véritablement passer ensemble et il était hors de question que quoi que ce soit ne vienne perturber son bonheur à lui et celui de la belle chirurgienne. Sa famille rentrerait bien tôt ou tard mais en attendant il allait profiter de la présence de Leona, et puis ils pourraient rejoindre sa chambre, le seul lieu de tranquillité qui restait à Wyatt s’il voulait s’isoler, du moins tant que Mya ne débarquait pas pour lui raconter ses histoires. Il aimait sa famille mais aujourd’hui il voulait se retrouver uniquement avec cette femme qui avait provoqué tant de réaction chez lui depuis quelques mois. « Et sinon, tu cherches plutôt dans le quartier ou tu essayes de t'exiler un peu plus loin ? Tu as déjà trouvé quelques maisons qui valaient la peine de s'y intéresser ? » Demanda t-il pour enchainer avec la discussion et savoir où elle en était de ses recherches, cela lui faisait encore bizarre de se dire qu’il allait chercher une maison avec Leona, il avait l’impression de se transformer en Américain normal qui allait fonder sa petite famille… Il fallait se sortir cette vision là de la tête, ils en étaient encore bien loin et ce n’était pas ce qu’il voulait. Mais vivre avec elle changerait définitivement sa vie, mais c’est ce qu’il désirait, il le savait depuis que son cœur s’était mis à tambouriner dans son torse quand il voyait la belle brune, quand il avait été pris d’un excès de jalousie dans cette boite de nuit… Quand il avait pensé à elle pour le soigner… Quand elle avait pressé la détente pour lui sauver la vie… Comment douter ne serait-ce qu’une seule seconde qu’il n’avait pas envie de cette vie avec elle, en quelques semaines ils s’étaient prouvé mutuellement leur attirance et accélérer les choses un peu plus était finalement logique.

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Wyatt semblait à la fois réceptif à la proposition de Leona, mais néanmoins il paraissait clairement hésitant. Passer d’une existence ponctuée de voyages à travers le monde à une vie de couple casanière sonnait peut-être à ses yeux comme une trop grande étape franchie très rapidement ou comme une idée ennuyeuse, mais la jeune femme avait spontanément senti que c’était le bon moment pour la mettre en avant, non pas pour lui donner l’impression qu’elle voulait s’engager davantage dans cette relation simplement pour qu’il reste à Magnolia, mais pour toutes les raisons qu’elle lui avait données auparavant. Leona écouta donc sa réponse attentivement. Wyatt lui expliqua qu’il ne s’était jamais vraiment attaché avant elle et qu’il se posait des questions sur ce changement de mode de vie précipité ; un temps d’adaptation lui serait sans aucun doute nécessaire, ils en étaient tous les deux bien conscients, mais le jeune Cleavers accepta finalement la proposition de la jeune chirurgienne. Il joignit le geste à la parole en prenant son visage entre ses mains et en l’embrassant tendrement. Leona esquissa un sourire, ravie de cette réponse qui représentait un véritable engagement auprès d’elle. Ils pourraient enfin vivre cette relation pleinement et plus sérieusement, une relation qui avait été plutôt chaotique jusqu’à présent. La jeune femme voulait profiter d’instants avec Wyatt sans se soucier de ses appréhensions pour lui ou pour leur entourage, ce qui était désormais devenu possible, puisqu’il avait décidé de tourner le dos à ses supérieurs et de rester. Bien qu’elle ait cherché à ne pas trop le montrer, Leona aurait eu beaucoup du mal à concilier les deux. Wyatt la sortit alors de sa rêverie et lui demanda si elle cherchait plutôt à proximité ou si elle préférait s’éloigner de Magnolia et si elle avait déjà trouvé une maison qui avait attiré son attention. « Je préfèrerais que ça ne soit pas trop loin d’ici. » Dit-elle sans avoir besoin d’ajouter des explications supplémentaires. Wyatt serait le premier à comprendre sa motivation. En effet, même si Leona souhaitait retrouver une certaine indépendance, elle ne voulait pas pour autant s’éloigner de trop de sa famille. Elle connaissait sa sœur depuis quelques mois seulement, et malgré qu’elles aient déjà bien rattrapé le temps perdu, Leona savait que Rebecca avait besoin d’elle dans sa vie et inversement, raison pour laquelle la jeune chirurgienne préférait rester aux alentours de Magnolia. « A vrai dire, j’ai eu quelques vues sur l’une d’entre elles, mais rien de concret jusqu’à présent. C’était juste une idée que j’avais en tête, mais je n’ai pas encore vraiment cherché. ». Répondit-elle ensuite à la seconde question du jeune Cleavers. Son travail lui avait laissé peu de temps libre jusqu’à présent, et dans ces rares moments, elle ne gaspillait pas son temps à chercher un endroit où se poser, mais elle le passait plutôt en compagnie de Wyatt ou de sa propre famille. Toutefois, elle lui avait promis d’y mettre un frein pendant quelques semaines, ce qui lui laisserait plus de temps pour essayer d’en trouver une. Et puis, accélérer les choses entre eux faisait office de bagatelle à côté de tout ce qu’ils avaient déjà traversé ces derniers mois. Pour la première fois depuis longtemps, ils prenaient une décision qui devait influer leur histoire de manière positive et non l’inverse.

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Le sourire franc, sincère et qui démontrait la joie de Leona lui faisait énormément de bien, il y avait tellement longtemps qu’il ne l’avait pas vu sourire de cette façon, il voyait dans son regard une sorte de soulagement, entre l’annonce de Wyatt de changer de vie, et son accord pour chercher une maison avec elle… Deux nouvelles qui semblait redonner un certain espoir à la belle anglaise qu’il gardait à présent contre lui avant de lui parler de cette maison, savoir où elle en était dans ses recherches. Il l’entendit alors dire qu’elle préférait rester dans le quartier ce qui était compréhensible, d’ailleurs cette idée là lui convenait plus que bien, la maison des Cleavers et celle de Rebecca n’étaient vraiment pas loin l’une de l’autre, ainsi ils resteraient en contact avec leurs proches, il devait bien y avoir des maisons en vente dans le coin. Il s’attendait à cette réponse, sa demi-sœur avait à présent une place importante dans son quotidien et elle ne voudrait pas rompre ce fort rapprochement. Il ne connaissait pas les détails de leur relation et ne voulait pas s’immiscer entre elle, elles avaient leurs petits secrets et tout ce que Wyatt voyait c’est que cette sœur avait un effet positif sur Leona. Elle reprit alors la parole pour lui expliquer qu’elle avait déjà eu quelques vus sur une des maisons qu’elle avait visité mais qu’il n’y avait rien de concret, cette idée lui avait juste traversé l’esprit, mais maintenant qu’elle lui en avait parlé tout ceci prenait une tournure vraiment différente.

« On va avoir le temps d’étudier ça de plus prêt toi et moi… Tu m’as promis de ralentir un peu la cadence à l’hôpital, mais tu n’aurais pas moyen de prendre des vacances ? Depuis le temps que tu travailles sans t’arrêter tu y as bien droit non ? On pourrait en profiter pour faire ces recherches et… peut-être partir deux trois jours, juste toi et moi… » répondit-il alors en posant son regard sur le visage de Leona, c’était clairement une invitation à passer du temps en amoureux, pour la première fois de leur histoire, mais c’était le moment idéal selon Wyatt, surtout après tout ce qui venait d’être dit à l’instant. Mais il en avait envie, pouvoir se retrouver juste avec elle, profiter de la vie sans avoir à se soucier de rien d’autre, cela faisait des années qu’il vivait avec toujours cette petite crainte quoi qu’il arrive, aujourd’hui il avait la chance de pouvoir s’échapper avec elle ne serait-ce que quelques jours, il voulait saisir cette chance de le faire et attendait avec impatience sa réponse. Cela ne se voyait pas sur son visage qu’il gardait le plus impassible possible mais il était vraiment pendu à ses lèvres, souhaitant entendre ce petit mot tant attendu, un simple oui de sa part et il gagnerait encore un point de bonheur supplémentaire, elle avait changé sa vie et continuait de le faire encore aujourd’hui. Le destin l’avait mise sur sa route en Afrique et à présent il comprenait pourquoi, rien n’aurait pu être différent entre eux, ils étaient passé par des étapes très difficiles mais cela en valait la peine…

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Leona n’aurait jamais imaginé la tournure qu’aurait prise cette après-midi. Si on lui avait dit avant qu’elle n’entre dans la maison des Cleavers que Wyatt déciderait de changer de vie et de chercher un endroit où se poser avec elle, elle ne l’aurait pas cru facilement. Pourtant, elle n’était pas entrain d’être dans un rêve qui se couperait à son réveil, tout ceci était bien la réalité. Alors comment la jeune chirurgienne aurait-elle pu se retenir de sourire sincèrement ? Elle était contente de sa décision et ne le cachait pas. Wyatt lui demanda alors si elle avait déjà trouvé une maison ou si elle cherchait aux alentours. Leona l’informa qu’elle préférait rester dans le coin pour ne pas être trop loin de sa sœur. La jeune anglaise voulait retrouver une certaine indépendance, mais pas couper le corde pour autant. D’autant plus que si Wyatt restait dans les parages, sa famille serait sûrement heureuse de le savoir à proximité également. Ils auraient toujours le temps de chercher un endroit bien dans les prochains jours, puisque Leona comptait lever le pied dans son boulot. Cependant, Wyatt lui demanda si elle ne pouvait pas prendre des vacances pour passer plus de temps ensemble et peut-être même partir quelque part. La proposition ne lui déplaisait pas, mais elle n’arriverait pas à lâcher totalement prise de son travail… ou alors difficilement. « Je ne sais pas. » Répondit tout d’abord Leona, pensive. « Tu as sans doute raison, mais j’aurais l’impression… de les abandonner. » Ajouta-t-elle. Par « les », elle entendait bien sûr les enfants dont elle s’occupait. Il y avait évidemment d’autres chirurgiens et médecins à l’hôpital de Magnolia, mais psychologiquement parlant, elle savait que les plus jeunes se sentaient plus en confiance pour leur traitement avec quelqu’un qu’ils connaissaient déjà… surtout dans un endroit aussi effrayant pour eux qu’un hôpital. Elle ne pouvait pas se permettre de tout plaquer sur un coup de tête. Toutefois, Wyatt était un des témoins de sa fatigue intense accumulée au cours de ces dernières semaines et dans un sens il avait raison. Si Leona ne s’arrêtait pas complètement quelques temps, elle finirait par ne plus être capable de continuer longtemps à ce rythme. « Je te promets d’y réfléchir. » Indiqua-t-elle néanmoins, après réflexion. Elle ne voulait pas lui donner l’impression de ne pas faire les mêmes sacrifices que lui alors qu’il venait de tourner le dos à sa propre carrière, mais ce n’était pas vraiment pareil. Elle espérait simplement qu’il ne serait pas trop déçu de la réponse qu’elle venait de lui donner pour le moment.

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Quand Wyatt décida de demander à Leona si elle pouvait prendre des vacances il pensait à elle et son bien être physique et mental, trop travailler risquait de ne pas arranger sa situation, et bien sur c’était une façon de lui faire comprendre facilement qu’il voulait passer du temps avec elle, uniquement elle… Il la regardait réfléchir suite à sa proposition et ses premiers mots suffirent au commercial pour comprendre que la réponse était non. Il n’était pas forcément surpris, il s’y attendait à vrai dire mais il avait espoir qu’elle décide de vraiment relâcher son travail pour profiter un peu de temps libre avec lui, surtout après ce qu’il venait de lui annoncer. Elle mentionna les enfants et Wyatt pouvait parfaitement comprendre sa situation puisqu’elle lui en parlait assez souvent. Mais pour le coup il voulait se montrer égoïste. D’autant plus qu’il ne lui demandait pas de s’absenter des semaines entières, juste quelques jours avec lui pour pouvoir s’évader un peu, se changer les idées et ça elle en avait terriblement besoin en ce moment, même si elle refusait encore de l’accepter. Il ne répondit rien à ce qu’elle venait de répondre, mais elle avait du sentir qu’il était quelque peu déçu qu’elle n’accepte pas plus rapidement sa proposition car elle lui promit d’y réfléchir, et Leona ne faisait jamais de promesses en l’air, il posa sa main sur son visage et lui donna un beau sourire. « Merci. Je sais que ce n’est pas évident pour toi mais je sais très bien que tu as conscience de tout ça et que tu as besoin de prendre l’air, je te demande juste deux trois jours de ton temps Leona, rien de plus pour commencer, tu verras cela te fera le plus grand bien. » Dit-il avant d’approcher ses lèvres pour l’embrasser sur la joue en continuant de la garder contre lui, l’avoir dans ses bras était trop rare ces temps ci pour ne pas en profiter pleinement aujourd’hui alors que rien ne pouvait les déranger.

Le temps défilait lentement mais Wyatt n’était pas du genre à rester enfermer et assis toute la journée, il savait que Leona était relativement fatiguée mais il se décida tout de même à lui proposer quelque chose. « Qu’est-ce que tu veux faire ? Tu préfères qu’on reste ici ou tu serais partante pour une petite sortie, on pourrait aller faire un tour à pied si tu te sens la forme pour le faire, je comprendrais que tu sois trop épuisé. » Dit-il en caressant délicatement l’avant-bras de la jeune femme calée contre lui.

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En vérité, si Leona acceptait de ralentir sa cadence à son travail, elle ne se voyait pas arrêter complètement sous prétexte de prendre quelques jours de vacances. La jeune chirurgienne ne serait pas en mesure de se « détendre » alors qu’elle savait ce qui l’attendait à son retour. La seule motivation qui l’encourageait à freiner son rythme était son épuisement avancé. Elle ne pouvait pas bien travailler dans ces conditions de fatigue. Leona était également bien consciente qu’elle devrait aussi partager davantage son temps entre l’hôpital et sa relation toute nouvelle avec Wyatt. Le commercial ne lui cacha d’ailleurs pas sa déception apparente devant son refus, elle lui promit donc de réfléchir à sa proposition. Quelques jours ne pourraient pas lui faire de mal, mais pour le moment, la réponse était non. Une nouvelle fois, il lui rappela donc combien elle en avait besoin et qu’il ne lui demandait pas plus que deux ou trois jours. La jeune anglaise acquiesça, mais n’ajouta rien. Inutile d’insister. Elle ne changerait pas d’avis pour l’instant et se contenta de le laisser déposer ses lèvres sur sa joue et de la prendre contre lui. Quelques minutes de silence suivirent, ce qui ne gêna pas Leona qui en profita pour se relaxer un peu après cette journée éreintante. Mais Wyatt ne l’entendait pas de cette oreille, c’était comme si une boule d’énergie sommeillait en lui depuis qu’il avait refusé la proposition de son travail de partir loin d’ici. Si la jeune chirurgienne était ravie de la tournure des événements, elle savait néanmoins qu’il ne pourrait pas tenir longtemps à Magnolia après avoir passé sa vie à voyager. Qui sait si cette perspective plus « casanière » n’allait pas rapidement le lasser ? Pour le moment, il ne s’en était pas effrayé puisqu’il pouvait profiter de la présence de la jeune femme ainsi que de celles de ses proches, mais qui sait s’il ne changerait pas d’avis dans quelques temps ? Leona lui avait fait une proposition trop rapide pour eux, cependant elle voulait tenter sa chance. Vivre ensemble directement leur démontrerait bien assez tôt s’ils étaient faits pour ça. Pour le moment, Wyatt ne pouvait pas rester en place chez lui et lui proposa de faire un tour dans le quartier si elle n’était pas trop fatiguée. « Bonne idée. » Approuva-t-elle. « Un peu d’air frais ne nous fera pas de mal. » Enfin pour elle du moins, qui était toujours enfermée à l’hôpital ou chez elle.

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Wyatt n’était pas vraiment habitué à rester assis à une table ou un bureau, il n’était pas ce qu’il était pour rien et avait en permanence besoin de mouvement, d’action… Il venait de prendre la décision de stopper tout ça, de mettre un frein considérable à sa vie actuelle, tout ça pou pouvoir partager son avenir avec la femme qui se tenait contre lui en ce moment même. Savoir s’il avait prit la bonne décision ou non n’était pas encore possible, mais ce qu’il savait c’est qu’il était content et heureux de pouvoir profiter d’un peu de temps libre en sa compagnie. La proposition de la jolie brune l’avait surpris mais maintenant il se faisait rapidement à l’idée de pouvoir vivre avec elle, de retrouver une certaine indépendance où il n’aurait pas besoin de se cacher, de parler en se méfiant des murs, elle connaissait presque tout de lui, du moins tout ce qu’il avait bien voulu lui dévoiler, il n’avait pas vraiment envie de l’étouffer avec tous les détails de sa vie passé, surtout pour les moments les plus durs qu’il se taisait bien de déballer à chaque fois qu’ils se voyaient. Wyatt lui proposa finalement de sortir pour prendre l’air et se promener en sa compagnie, elle accepta sans hésiter, prendre un peu d’air frais était idéal pour elle, et puis ils avaient toute la soirée et la nuit pour se reposer comme elle le voudrait. Ils se levèrent du divan pour aller récupérer leurs vestes et prirent la direction de la porte d’entrée qu’il verrouilla derrière lui avant de prendre la main de Leona pour se mettre en marche sur le trottoir en direction du petit parc qui se trouvait au bout de l’allée du quartier.

Ils n’avaient pas besoin de se cacher, leur relation était connue de tous, du moins par ceux qui vivaient auprès d’eux, les autres n’avaient que peu d’importance à ses yeux. « C’est un quartier vraiment calme, c’est rare de voir beaucoup d’agitations dans le coin. J’en parle souvent avec Mya ou Josh, ils m’ont raconté ce qui s’est passé ces dernières années, les apparences sont parfois trompeuses, je ne m’attendais pas à entendre autant d’histoires sur Magnolia. » Commença t-il par expliquer à la jeune femme pour entamer une nouvelle conversation. Ils avaient déjà bien parlé de lui, d’elle et d’eux. « Tu as surement moins voyagé que moi mais tu n’as pas toujours vécu en Angleterre, tu aimes bouger toi aussi Leona, tu crois que tu pourrais t’installer à Magnolia pour y vivre toute ta vie avec moi ? » Rajouta t-il pour en savoir plus sur ses pensées, il ne remettait pas en doute ce qu’elle lui avait dit et ses intentions mais il avait envie d’en savoir d’avantages sur les ambitions d’avenirs à court et long terme de la chirurgienne.

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