Aujourd'hui, une journée de plus à ne pas savoir quelle décision prendre. Même ses parents n'étaient pas au courant de sa "grossesse" enfin... pour la rouquine c'était hors de questions de garder ce bébé. Et encore ! Il fallait que Heath' daigne se montrer pour qu'ils puissent en parler, c'était quand même son gamin qui était dans son ventre aussi. La jeune McCormick ne savait plus quoi faire et ça la rendait folle de tourner en rond. Elle avait eu le droit de se faire réprimander par sa meilleure amie, et depuis Annie cherchait du réconfort chez elle pour pouvoir essayer de s'en sortir mais la brunette avait une vie aussi et un petit ami, un peu plus présent que le sien.
Annie était sortie prendre l'air pour essayer de réfléchir à ce qu'elle allait pouvoir faire. Plus ça allait et plus la rousse devenait exécrable envers certaines personnes, enfin avec tout le monde en fait. Les nerfs étaient à vifs et elle ne savait pas quoi faire ! Quoi dire ! Annie étaient également nauséeuse chaque matin et elle ne supportait pas ça. Heathcliff n'était pas là et ça la rendait folle de ne pas l'avoir à ses côtés pour se sentir en sécurité ou du moins, réconfortée.

La jeune McCormick était allée ensuite au médecin pour voir si tout allait bien et se renseigner pour mettre un terme à cette grossesse. Quatorze semaines. Elle était à six semaines. Ca la stressait, rendait dingue de savoir qu'elle était à la moitié du temps demandé. Ressortant de chez le médecin en étant un peu plus pâle et mauvaise, elle eut le droit de se prendre des reproches de la part d'une vieille car elle avait trébuché sur sa canne. Vieille bique. Annie préféra ne pas répondre et décida de rentrer au lieu d'asséner des méchancetés à des personnes qu'elle ne connaissait pas. La maison se trouvait loin tout d'un coup et la rouquine se rendait compte du chemin qu'elle avait fait depuis qu'elle était sortie ce matin.
Une fois devant la maison numéros 29, elle se demanda si elle ne devait pas aller voir si Heathcliff était chez lui. Puis finalement non ! Pourquoi ça devrait-être elle de faire le premier pas ? Ras-le-bol. Claquant la porte de la maison, elle trouva sa mère sur le canapé avec un album dans les mains. Innocemment celle-ci lui demanda comment s'était passé sa journée. Annie eut envie de lui sortir : "Oh maman, si tu savais la journée de merde que j'ai passé. J'ai été chez le médecin, j'ai plus que 8 semaines avant d'avorter. Mon copain ne répond plus depuis le 4 juillet. Je suis perdue. Mais ouais, j'ai passé une excellente journée !" Et finir par exploser en sanglots. Sauf qu'elle ne montrait pas ses faiblesses à sa mère qui était sans cesse en train de récupérer les conneries de Minnie. Elle fit donc un magnifique faux à sa mère et balança son sac dans l'entrée. "Salut. Parfaitement bien, ouais. Et la tienne ? Pas trop dure ? Pas trop fatiguée non plus ça va ?" Et voilà qu'elle redevenait irritable. Annie soupira et alla dans la cuisine pour se servir un verre de jus d'orange. C'était assez mal partit pour avoir une conversation paisible, surtout qu'Annie passait du coq à l'âne sans soucis, niveau émotion. Et dire que sa mère essayait juste d'avoir un début de conversation avec elle, rien de plus...

Et voilà qu'elle se mettait à jouer les mamans poules. Non mais depuis quand elle faisait ça ? Ok, c'était sa mère, ok elle pouvait poser des questions à sa fille mais de là à lui dire : vas y dis moi ce qui ne va pas. Non, s'en était trop pour la jeune rouquine. Sa mère n'avait pas été là pour elle ses derniers temps et même si elle se doutait de quelque chose, elle n'était pas venue la voir quand elle pleurait le soir dans sa chambre, quand elle partait tôt le matin et revenait avec une mine décomposée le soir. Non, Meredith McCormick s'occupait de sa fille chérie : Minnie. Annie ne lui en voulait pas mais bon, pour elle c'était comme si elle était devenue invisible. D'accord, sa soeur avait plus de problèmes qu'elle mais elle aussi en avait et pas qu'un peu récemment.
Maman McCormick la suivit dans la cuisine et pendant qu'Annie buvait son verre lui demanda ce qui se passait. Elle faillit recracher son jus de fruit par le nez tellement ça la surprenait que sa mère dise ça, ça a aussi failli la faire rire. "Je le sais, maman. Je le sais." Elle n'ajouta rien de plus pour repartir dans le salon où elle s'allongea sur le canapé et ferma les yeux. Ca lui tournait et elle voulait juste un peu de calme et surtout que sa mère ne remarque rien. Il n'était pas question de lui dire quoi que ce soit !

Pourtant, la mère McCormick ne lâchait pas le morceau. Pourtant, ce que voulait la rouquine c'était la P.A.I.X. Personne ne se souciait d'elle en ce moment, hormis sa meilleure amie, alors pourquoi soudainement sa mère venait lui parler avec ses petits morts : je suis ta mère et tout ça. Soupirant, elle se rassit en gardant les yeux fermés et les ouvrit quand elle sentit que sa tête arrêtait de lui tourner. La regardant dans les yeux et ayant qu'une envie de l'envoyer chier, Annie se dit qu'il fallait qu'elle se retienne tout de même. "Ce n'est que maintenant que tu vois que je vais pas bien ? Franchement, je te félicite, tu fais des progrès, y'aurait eu Minnie à la maison tu ne m'aurais pas vu, trop préoccupée à jouer les parfaites mamans avec elle." Elle était dure mais ne supportait pas ce changement de situation et pourtant elle aimerait tellement parler à sa mère comme une fille qui entretient une relation normale avec une maman, mais là c'était au dessus de ses forces. La rousse arqua un sourcil attendant la réponse de sa mère et se recoucha dans le canapé en refermant les yeux.

Pourquoi fallait-il qu'elle s'inquiète maintenant pour la jeune rouquine ? Pourquoi pas un autre jour. Annie n'était pas tellement en état et ça l'énervait de voir sa chère mère insister comme ça. C'est donc lasse d'entendre tous ces trucs que la jeune rousse avait rejoint le canapé en écoutant sa mère parler, parler, et encore parler. Annie n'osait même pas la regarder car son regard trahirait tellement de choses. Bien sûr qu'elle avait besoin de sa mère, mais comment lui dire ? Les nerfs étaient à vifs et de toutes façons, ça allait péter à un moment ou un autre. Garder son calme, c'était le maître mot de la situation. Annie respira profondément sentant les larmes venir. Pourquoi ces putains de sauts d'humeurs arrivaient maintenant ? pourquoi pas plus tard ? La rousse était à bout de forces et écouta sa mère parler. Alors oui c'est sûr qu'elle avait besoin de sa maman, mais par où commencer ? Toutes les deux avaient du temps à rattraper et puis comment elle réagirait ? La jeune McCormick se reprit et refoula ses sanglots tant bien que mal puis finit par répondre à sa mère. "C'est pas grave, en même temps Minnie a plus besoin de toi et puis bon, tu peux pas être là pour nous deux en même temps."

Ouais, c'était peut être direct, mais la jeune rousse ne savait plus quoi faire pour retenir la rage qui commençait à s'emparer d'elle. Oh, elle le voyait tant que ça ? Alors franchement, là, c'était plus fort qu'elle. Annie se releva et se retint à la table basse sentant la tête lui tourner. Une fois prête et sentant la nausée passer, elle regarda sa mère dans les yeux et explosa, littéralement. "Ecoute ! Ok, je vais mal. Ca te va comme réponse, maman ?! Tu t'attendais à quoi ? Que je te dise : non y'a pas de soucis, y'a que Minnie qui en a t'en fais pas pour moi ? Non mais tu parles d'une mère. Tu vois même pas ce que j'ai ! Oui j'ai un truc, mais tu sais pas ce que c'est alors que normalement tu devrais comprendre !" Annie se leva et pointa sa mère du doigt et vociféra contre elle. "T'arrives même pas à reconnaître les symptômes d'une femme enceinte alors que tu as eu deux filles ? Et après tu oses me dire que tu vois que je vais mal. Franchement revois tes paroles un peu !" La jeune rouquine baissa son bras et sentit des larmes rouler sur ses joues, elle venait de craquer devant sa propre mère et elle se sentait mise à nue. "Je suis enceinte..." C'est comme si elle se l'avouait elle même. Prenant son visage entre ses mains, elle s'assit sur le canapé et décida de ne plus retenir ses larmes. Ca lui faisait trop mal de se l'avouer finalement. Vulnérable, Annie était juste vulnérable en ce moment même...

Annie venait de passer aux aveux et ça la rendait... mal. La jeune rouquine n'aimait pas être si faible devant quelqu'un, que ce soit une amie, son petit ami, sa meilleure amie ou encore sa famille comme là. La jolie rousse ne montrait jamais ses faiblesses, elle avait appris à ne pas les montrer et à les cacher pour ne pas encombrer les autres avec ses soit-disant problèmes. Et là, Annie venait de craquer devant l'une des personnes dont elle ne voulait justement pas craquer. Sa mère. Sa mère venait d'apprendre que sa fille était enceinte, sa fille cadette. La jeune rouquine était dans tout ses états et n'arrivait pas à contrôler toutes les émotions qui s'installaient en elle. La rouquine s'était retenue trop longtemps pour ne pas craquer devant un tas de personne. Ses sauts d'humeurs et ses émotions faisaient que la rouquine n'arrivait pas à se calmer. Les paroles de sa mère la touchaient, bien entendu. Ca faisait du bien d'entendre ce genre de paroles et ça la réconfortait énormément. Annie se sentait moins seule mais la jeune femme n'arrivait pas à réaliser qu'elle portait un enfant... Sentir ses bras autour d'elle la rassurait. Annie resta contre elle en n'osant pas bouger. Pour une fois que sa mère se montrait si douce à son égard et qu'elle soit si proche d'elle. Qui était au courant ? La jeune rousse releva la tête et essaya de faire le tri. Peu de personnes l'étaient et tant mieux. "Scarlett, Heathcliff, Evane et toi." Très peu de personnes et c'était très bien.

Finalement la rouquine avait fini par l'annoncer à Heath' un après midi par texto et il avait rappliqué dans les minutes qui suivaient. Annie finit par se retirer doucement des bras de sa mère et resta assise à ses côtés tout de même. Reprenant sa respiration et baissant le regard, la jeune rouquine murmura : "Je ne garderais pas ce bébé." Et cela fut dit si bas que la rousse se demanda si sa mère l'avait entendu. Cependant, Annie ne releva pas la tête pour autant. Honte ? Oui, elle avait honte de ce que sa mère pouvait penser d'elle et de sa décision.