Une autre journée ordinaire s’était offerte à Zoë aujourd’hui. C’était toujours ainsi depuis un peu plus de trois semaines. La vie n’était qu’une chose ordinaire. Zoë vivait donc une vie ordinaire, dans le quartier quasi parfait de cette ville quasi parfaite. En effet, à son arrivée, tout avait l’air parfait ici pour Zoë. Les magasins étaient à des emplacements stratégiques et faciles à retenir, il y avait des endroits où elle pouvait relaxer, les gens semblaient tous gentils… Maintenant, depuis un peu plus de trois semaines, tout avait changé. Les gens qu’elle ne connaissait pas, elle s’en méfiait, la ville semblait cacher trop de chose étrange, et encore plus dans le quartier… Tout était différent.

Inutile de dire que depuis que tout a changé, l’humeur de Zoë était mauvaise; elle avait du mal à dormir et avait une certaine difficulté à se concentrer en classe, étant soit toujours en train de penser, soit lunatique à force de manquer de sommeil. Ses notes en prenaient donc un coup. Même le français, le cours dans lequel elle avait le moins de difficulté habituellement, semblait être un cours si difficile maintenant! Le pire n’était pas là. Jamais elle n’avait caché quoi que ce soit à son père et sa sœur. Maintenant, elle se sentait contrainte de leur mentir encore et toujours, disant qu’elle allait bien, qu’elle était seulement fatiguée. Elle détestait énormément leur jouer la comédie ainsi. Elle détestait jouer la comédie devant tout le monde.

Assise sur ce banc de parc, toute seule, Zoë regardait les passants. Chacun d’eux, ou presque, avaient l’air heureux. Même ce chien guide qui avançait au rythme de son maître aveugle semblait plus fier et heureux qu’elle. Il y avait de quoi avoir honte. Elle en était rendue à se comparer aux animaux et à souhaiter être quelqu’un d’autre. Au moins, elle était sortie de chez elle, ce qui lui permettait d’avoir l’air pensive sans se faire poser des questions et avoir à mentir.

Une fois de plus, Zoë se mit à penser à ce qui s’était passé. Les images lui revenaient en tête, lui donnant un autre de ces maux de cœur qu’elle avait souvent lorsqu’elle y pensait. D’ailleurs, ces maux de cœur lui avait fait rater les cours une fois et elle s’était retrouvée dans le même état qu’aujourd’hui : seule et pensive, se retenant de pleurer pour ne pas perdre la face devant ces inconnus qui marchaient dans le parc. Cependant, cette fois, elle ne pu se retenir plus. Elle approcha ses jambes de son cœur, les entourant de ses bras, puis mit son front sur ses genoux. Elle laissa couler quelques larmes, espérant que les gens autour d’elle allaient simplement penser qu’elle avait un de ces maux de tête qui s’empirait quand la lumière du jour croisait son regard.

Bien qu'on était en plein hiver, le soleil arrivait à venir percer le ciel de ses rayons pour donner un peu de chaleur aux habitants de Magnolia Crescent. Mais ce n'était pas une raison pour Mr Mayfield de ne pas se vêtir chaudement. Echarpe au cou et manteau sur le dos, ce dernier revenait d'une réunion avec ses collègues sur le comportement d'un élève qui avait frappé un prof et cassé une fenêtre. Peter était navré pour ce garçon de devoir être exclu mais il y avait des limites.

C'est donc mallette à la main, qu'il traversait le parc pour aller rejoindre l'arrêt de bus qui le déposerait dans son quartier. L'écrivain essayait au maximum d'utiliser les transports en commun pour se déplacer afin de préserver cette planète que les hommes polluaient énormément. Bien sur cela avait des inconvénients mais il fallait faire avec. Son bus par exemple n'arriverait que dans une heure, durée pendant laquelle Peter attendrait sagement sur le banc de l'abri bus tout en pensant à son prochain cours de français. Matière que le professeur aimait beaucoup et il était fier d'enseigner cette magnifique langue à d'autres personnes. En plus d'être l'écrivain du quartier il était aussi le professeur. Il était d'ailleurs assez aimé de ses voisins.

Peter salua un couple qui était les parents de l'un de ses élèves et lorsqu'il arriva au milieu du parc il lui sembla reconnaitre une de ses élèves. Cette dernière était assise sur un banc, ses genoux remontés contre elle et la tête enfouie dans ses bras. Cette vision lui brisa le cœur et il accéléra le pas pour arriver à sa hauteur. Le professeur reconnu Zoë, la demoiselle n'avait pas l'air bien ces derniers temps et cela se ressentait dans ses notes alors que jusqu'à présent elle faisait partie des meilleurs. Il prit place à coté d'elle et resta silencieux un moment tout en caressant les cheveux blonds de l'adolescente dans un geste d'encouragement. Il lui avait déjà dit que si elle avait un problème Peter était disponible mais la jolie blonde lui avait affirmer que ça allait très bien.

Tu veux en parler...?

Demanda t-il d'une voix basse, pour que seul Zoë puisse l'entendre pour que les passants ne se mêle des affaires des autres.

Pourquoi ci? Pourquoi cela? Pourquoi la vie s’amusait tout d’un coup à s’acharner contre Zoë? Qu’avait-elle fait de mal? Quelle était l’erreur qu’elle avait commise pour que sa vie soit aussi nulle? Si on lui disait, elle pourrait au moins se rattraper. Au lieu de ça, Zoë ne faisait que mentir à tout le monde et éviter sa famille, sans compter qu’il lui arrivait souvent d’observer ce garçon de loin. Par sa fenêtre par exemple. Combien de temps allait-elle pouvoir continuer à mentir aux autres avant que tout le monde ne cesse de lui parler? Combien de temps est-ce qu’elle allait mettre à se sortir la tête de l’eau? Combien de temps allait-elle couler encore plus?

Ces souvenirs atroces dans sa tête revenaient sans cesse et ce que Zoë avait absolument besoin pour le moment, c’était de ne pas être seule. Cependant, elle savait que si elle appelait quelqu’un, elle allait devoir expliquer sa peine et c’était exactement ce qu’elle ne voulait pas faire. Enfin, ce n’était pas qu’elle ne voulait pas, mais elle ne le pouvait pas. Le secret était trop grave et puis ainsi, elle avait l’impression de payer pour son idiotie. Après tout, c’était elle l’idiote, non? Elle continuait donc de couler et couler, sans qu’une main ne tente de l’aider à remonter à la surface, là où, jadis, tout était parfait. Seulement, une personne s’assied près d’elle. Terrorisée, elle figea littéralement jusqu’à ce qu’elle sente la chaleur d’une main derrière sa tête lui jouer dans les cheveux. Cette chaleur était réconfortante.

Mr. Mayfield_ « Tu veux en parler? »

Lui? C’était donc lui la personne qui venait la réconforter. Elle aurait parié que c’était n’importe quel autre de ses amis, mais jamais elle n’aurait pensé que ça aurait pu être lui. Que devait-elle faire maintenant? Elle leva la tête en prenant une grande respiration puis essuya ses larmes.

Zoë_ « Non, merci. Ça va aller. »

Elle qui rêvait de pouvoir raconter ce qu’elle avait sur le cœur, c’était si dur de tout garder à l’intérieur. Un secret si lourd à porter ne devrait pas rester secret, mais pourquoi ne disait-elle rien? Qui la prendrait au sérieux de toute façon? Et puis tout le monde lui en voudrait d’avoir menti. Ça, ça ne lui disait rien, vraiment.

Même si Zoë lui disait qu'elle allait bien. Peter n'était pas dupe et les joues mouillés de l'adolescente l'a trahissait. Il ignorait qu'est ce qui rendait si triste son élève mais ça devait être quelque chose d'horrible pour la mettre dans un état pareil. Si la jeune blondinette ne voulait pas en parler, son professeur n'allait pas la forcer mais il pensait quand même que ça lui ferait un bien fou.
Peter lui fit un petit sourire et dit :

-D'accord....mais je vois très bien que c'est pas le cas...Je ne veux pas te forcer mais je pense que ça pourrait t'aider d'en parler à quelqu'un. A tes amis, tes parents ?

Bien qu'il le savait c'était assez difficile de se confier à quelqu'un de proche. C'était nettement plus facile pour un étranger, Peter serai ravi d'être cet étranger afin que Zoë aille mieux. L'écrivain n'aimait pas voir les gens dans un tel état de tristesse.

Peter cessa de lui caresser les cheveux et rabattit sa main sur sa cuisse à lui avant de tourner la tête devant lui, regardant l'arbre qui l'hiver venu n'avait plus de feuilles pour recouvrir ses branches comme tous les autre rendant le parc triste. L'été c'était différent ici, plus beau et plus joyeux, les enfants venant jouer accompagner de leur parent.
Un silence s'était construit entre les deux habitants, l'un comme l'autre réfléchissait à des choses plus ou moins gaies. Peut être que le professeur avait tout faux et que son élève avait un secret trop lourd à porter comme il semblait être à la mode ici ? Avec ce site de ragots que Peter détestait ne voyant pas l'intérêt de balancer la vie des autres sur la toile. Tout comme ces sites sociaux où les gens balançaient leurs informations personnelles, une voie de plus pour être surveillé par les flics.
Mais Peter n'était si différent de ses voisins, lui aussi avait ses petits secrets qu'il valait mieux ne pas dévoiler.

Zoë_ « Non, merci. Ça va aller. »

Est-ce que les gens lui en voudraient vraiment d’avoir menti? Ce genre de mensonge entraine-t-il la colère des autres? Est-ce que les gens la pardonneraient? Étaient-ils assez compréhensif? Étaient-ils de vrais amis pour être capable de se mettre à sa place et comprendre pourquoi elle mentait? Pourquoi en était-elle à douter de la sincérité de ses amis? C’en était absurde. Le mal n’était pas partout! Même Zoë le disait toujours! Tout n’est pas noir dans la vie. La vie est un arc-en-ciel, cependant, l’arc-en-ciel était caché depuis un peu trop longtemps selon Zoë. L’enseignant prit parole.

Mr. Mayfield_ « D'accord... mais je vois très bien que ce n’est pas le cas... Je ne veux pas te forcer mais je pense que ça pourrait t'aider d'en parler à quelqu'un. À tes amis, tes parents ? »

C’était donc si évident qu’elle n’allait pas bien? Peut-être que son teint jouait beaucoup aussi là-dessus. En effet, elle se sentait un peu pâle, mais ça n’était pas la peine d’en faire tout un plat. De toute façon, elle était démasquée par son enseignant; il savait qu’elle n’allait pas bien. Même un aveugle le saurait. Son énergie le dégageait. D’ailleurs, elle n’en avait presque pas. Au moins, Mr. Mayfield ne la forçait pas à parler. Il était évident qu’il était dans le vrai en disant que ça lui ferait un grand bien. Cependant, d’en parler à son père et à ses amis, c’était impensable. Ça se saurait, même s’ils gardaient le secret.

Lorsqu’il enleva sa main de derrière sa tête, Zoë fut parcourue d’un frisson. La main de son enseignant l’avait réchauffé un peu et maintenant, le froid avait reprit sa place. Un silence s’installa durant lequel Zoë gardait le regard vers le bas, honteuse de ne pas pouvoir parler. Elle se demandait combien de temps ce secret allait rester secret, et s’il allait la tuer un jour. Ce qui la tuait pour le moment, c’était que ce secret en amenait d’autres. Être menteuse, ça ne lui ressemblait pas et elle espérait au moins que les autres s’en rendaient compte et qu’ils ne lui en voulaient pas. Quoi qu’il en soit, après un moment de silence plutôt lourd, Zoë prit parole, regardant toujours le sol, laissant même d’autres larmes monter à ses yeux et faisant entendre un tremblement dans sa voix.

Zoë_ « Savez-vous ce que c’est de… de se sentir misérable à cause d’un secret qu’on ne peut absolument pas révéler? »

Son regard toujours fixe, elle prit une grande respiration puis cligna des yeux, enfin, faisant couler des larmes.

Lorsque Zoë finit par ouvrir la bouche, Peter tourna sa tête vers elle. Oui il savait ce que ca faisait d'avoir un secret qui faisait se sentir misérable. Bien qu'il ne voyait pas la tête de l'adolescente celle ci semblait réellement perdu. Il pouvait voir ses larmes couler sur ses joues pâles.
En effet son élève depuis quelque temps avait perdu de sa couleur inquiétant profondément son professeur sur son état. Une piste qui lui avait fait comprendre que quelque chose n'allait pas chez la demoiselle ces temps ci même si elle le niait. Mais tout était là pour montrer le contraire, que Zoë allait très mal.
Peter pensa un instant à des mots qu'il allait dire puis répondit :

-Oui...je le sais...et c'est quelque chose qu'on ne peut pas dire...tellement c'est dur...Je suis vraiment désolé pour toi si tu subis ce genre de chose Zoë

Il fouilla dans la poche de son manteau et en sortit un paquet de mouchoir avant d'en sortir. Il se leva et s'agenouilla devant sa voisine pour essuyer ses larmes à l'aide du papier propre. La pauvre avait vraiment une sale tête et ses yeux rouges n'arrangeait rien. Il était évident qu'elle ne pouvait pas rentrer chez elle comme ça. Il fallait la faire se sentir un peu mieux au moins.

Peter chercha une idée, allant fouiller dans son enfance puis un petit sourire s'afficha sur ses lèvres :

- Que dirais tu d'un chocolat chaud ? Je suis sur que ça te ferait un bien fou !

Quand il était petit et qu'il se sentait pas bien la ère de Peter lui faisait toujours du chocolat chaud pour qu'il se sente mieux. Étrangement ça marchait assez bien, alors pourquoi ne pas essayer avec Zoë ?

La tête complètement ailleurs, Zoë pensait à tout, sauf à des choses heureuses. Si elle pensait à sa meilleure amie, rigolote et amusante, elle finissait par se demander ce qu’elle dirait si elle savait. Si elle pensait à son père, protecteur comme personne, elle se demandait comment il réagirait face à elle. Si elle pensait à sa mère, disparue depuis des années, elle se demandait ce qu’elle penserait d’elle… Tout ce qui était susceptible de lui faire plaisir finissait par l’effrayer.

Mr. Mayfield_ « Oui...je le sais...et c'est quelque chose qu'on ne peut pas dire...tellement c'est dur...Je suis vraiment désolé pour toi si tu subis ce genre de chose Zoë. »

Au moins, sur cette Terre, Zoë n’était pas la seule à connaître ses sentiments, à savoir ce que c’était de se sentir misérable à cause d’un stupide secret qui brise notre vie. Elle était rassurée, parce que depuis ce fameux jour, elle avait l’impression d’être la seule de son cercle de relations à vivre avec quelque chose de trop lourd sur les épaules, si lourd qu’on se laisse couler. Les épaules de Zoë étaient trop petites pour en supporter autant, et pourtant, elle ne cherchait pas à avoir de l’aide. Elle en voulait, mais elle ne cherchait personne, par peur de se faire complètement rejeter et devoir partir ailleurs, loin d’ici.

Mr. Mayfield se leva et s’agenouilla devant elle. Elle le regarda alors, sortant de sa transe. Il lui essuya les joues, gentiment, avec un mouchoir. Ensuite, celui-ci sembla réfléchir puis reprit parole :

Mr. Mayfield_ « Que dirais tu d'un chocolat chaud ? Je suis sur que ça te ferait un bien fou ! »

Un chocolat chaud? C’était une idée. Elle ne s’était pas attendue à cela de la part de son professeur. Elle s’était plutôt attendue à ce qu’il parte chez lui seul pour faire de la correction de travaux, ou tout simplement s’occuper de choses plus importantes pour lui. Boire un chocolat chaud pour se sentir mieux… C’était comme s’il s’adressait à une gamine. Pourtant, l’idée lui semblait bien. Une boisson chaude ne pourrait qu’être réconfortante et cette idée l’obligea à afficher un léger sourire sur son visage.

Zoë_ « Je veux bien, d’accord. »

Ceci dit, elle se leva, prête à partir.

A sa grande joie, Zoë accepte son chocolat chaud en plus d'accompagner sa réponse avec un sourire. Il n'y avait pas de doute là dessus, son élève était plus jolie avec un sourire que avec des larmes. Cette dernière se leva prêt à suivre son professeur. Celui ci lui fit un sourire et demanda, au cas où elle pourrait s'imaginer des choses :

-Tu préfère aller au café ou chez moi ?

Même si au café il risquait d'y avoir des gens que la jeune blonde connaissait et elle ne voudrait surement pas leur montrer son état actuel. Mais Peter en était certain un bon chocolat chaud lui ferait un bien fou et rendrait de la couleur à ses joues pâles.
Il alla jeter le mouchoir en papier à la poubelle, si jamais Zoë se remettait à pleurer il en sortirait un autre c'était pas vraiment grave. L'important était qu'elle oublie ses soucis un moment. C'était vraiment triste de penser qu'à son âge il lui arrivait déjà quelque chose de terrible, à moins qu'elle surestime le problème mais son élève était intelligente alors ça ne devait pas être comme cela.
Mr Mayfield espérait que les choses s'arrange pour la demoiselle pour qu'elle puisse reprendre correctement ses études et si elle le voulait il accepterait de l'aider pour remonter dans le wagon.

Zoë ne comprenait pas pourquoi est-ce que Mr. Mayfield voulait que Zoë aille mieux. En fait, elle n’avait jamais vu un enseignant qui se préoccupe autant de ses étudiants avant. Il était le premier. Ça n’avait rien de désagréable, bien au contraire. C’était réconfortant. Elle se consacrait chanceuse de l’avoir. Que ferait-elle sans sa grande compréhension? Pour lui, ce qui comptait n’avait pas l’air d’être simplement sa matière. Il avait l’air de vouloir voir ses élèves avancer dans la vie, et non pas reculer, comme Zoë était en train de faire depuis peu.

Mr. Mayfield_ « Tu préfère aller au café ou chez moi ? »

Chez lui ou au café? Très bonne question. Où était-ce le mieux? Chez lui, ou bien au café? Selon elle, ça lui était égal. Tout ce qui comptait, c’était qu’elle ne rentre pas chez elle ou qu’elle ne croise pas quelqu’un qui lui sauterait au cou pour lui poser des questions et lui arracher des réponses. La solution la meilleure était donc chez lui. Cependant, en y pensant bien, si un autre de ses étudiants la voyait entrer chez lui, ça ne serait pas très bon pour la réputation de celui-ci… Elle le regarda aller jeter son mouchoir puis revenir près d’elle. Elle haussa les épaules, mettant ses mains dans ses poches de manteau.

Zoë_ « Je préfère vous laisser la décision. Ça m’est égal. Tout ce que je veux, c’est ne pas rentrer chez moi. Mon père est un peu surprotecteur et me voir dans cet état va provoquer une grosse crise. »

En disant crise, elle faisait allusion à des disputes qu’elle avait eu avec lui dernièrement parce qu’il tentait toujours de savoir ce qu’elle avait. Elle devait donc lever le ton pour qu’il la laisse tranquille et parfois, ça ne marchait pas. Elle partait donc dans sa chambre et claquait la porte pour qu’on comprenne qu’elle voulait être seule. C’était souvent comme ça depuis un moment.

Bien sur, il était évident que Monsieur Kahn serait inquiet pour sa fille en la voyant arriver dans cet état. Ce qui était tout à fait normal pour un père de se faire des soucis pour sa progéniture. Pour Peter il était impensable que des parents puissent ne pas s'occuper de leurs enfants. Bien qu'il était loin de s'illusionner là dessus...Malheureusement de pauvres petits étaient abandonnés à eux même il en était tout à fait conscient. Mais soit, ils iraient chez lui pour boire ce chocolat chaud.

-D'accord

Répondit il avec un sourire avant de s'élancer vers l'arrêt de bus son élève avec lui. Grâce à leur discussion ils purent pas atteindre le véhicule qui arriva rapidement. Les deux habitants rejoignirent leur quartier pour se diriger vers la maison numéro 37, celle des Mayfiled. Semblable à ses maisons voisines rien ne la distinguait des autres mise à part le nombre et les noms sur la boîte au lettre. Même la porte avait la même couleur.
Peter ouvrit cette dernière avant de pénétrer dans la demeure. L'intérieur était tout à fait sobre, rien de criard ou autre.

-Vas y entre

Dit il avant de refermer la porter derrière son élève. Le professeur alla dans le salon et invita Zoë à s'asseoir et à faire comme chez elle avant de filer dans la cuisine pour aller préparer la boisson. Il sortit deux tasses , la sienne et une autre, avant d'y verser du lait et du chocolat avant de poser les contenants dans le micro onde. Heureusement il était tout seul, Jesse devait être avec des amis ou bien en train de draguer quant à son frère il lui semblait qu'il lui avait qu'il ne dormait pas ici ce soir.
Une fois les tasses prêtes, Peter alla rejoindre la blondinette et lui en tendit une avant de prendre place sur le canapé, posant la sienne sur la table basse. L'écrivain ne savait pas vraiment quoi dire.

Lorsqu’elle eut terminé de parler, Mr. Mayfield acquiesça et il se mit en route. Zoë, attentive au chemin qu’il prenait, le suivit sans hésitation jusque chez lui, discutant de tout et de rien. Il vivait le même quartier qu’elle. Sa maison, le numéro trente-sept, était pareille aux autres. Comme à son arrivée dans la ville, Zoë trouvait toujours que la ville avait l’air parfaite au premier coup d’œil. Tout semblait paisible. Bon, le froid et la neige n’aidait pas du tout le paysage, lui donnant un air triste, mais l’été, c’était totalement différent. Bref, l’enseignant entra, lui laissant ensuite une place en lui disant d’entrer. Sans broncher, Zoë pénétra donc la demeure.

Se rendant au salon derrière son hôte, elle enleva son manteau et son foulard quand il l’invita à s’asseoir sur le sofa. Elle s’assit donc quand Mr. Mayfield parti à la cuisine. Elle déposa son manteau près d’elle puis attendit sagement. Que pouvait-elle faire d’autre de toute façon? Elle se contenta de regarder le décor. C’était joli. Quelques minutes plus tard, son enseignant revint avec les boissons. Zoë afficha un léger sourire puis prit sa tasse quand il la lui donna. Elle baissa donc les yeux vers sa tasse, ne buvant pas immédiatement de peur de se brûler la langue.

Un silence survint. Que pouvait-elle dire? Qu’y avait-il à dire? Elle continua donc de regarder autour d’elle, finissant par reposer son regard sur sa tasse qui commençait à lui bruler les mains. Elle la déposa donc sur la petite table, cherchant quelque chose à dire pour briser le silence. Elle fini par regarder la fenêtre. Au lieu de voir à travers, elle vit seulement son reflet, voyant son enseignant derrière elle. Elle pensa donc à quelque chose qu’elle avait complètement oublié en chemin à cause de leur discussion. Elle regard donc Mr. Mayfield.

Zoë_ « Mr. Mayfield, j’apprécie vraiment que vous vouliez m’aider, mais vous n’avez pas peur que quelqu’un m’ait vu entrer chez vous? Ça pourrait en faire parler plus d’un, non? »

En grandissant, Zoë avait apprit qu’une chose très importante dans la vie est la première impression. Si jamais les rumeurs venaient à démarrer à son sujet et au sujet de son enseignant, ça pourrait mal aller. Et si jamais cette personne tenant le site « Dirtysecret.net » l’avait vu entrer là, est-ce que ça allait être publié sur le site? Les ragots sont si faciles à partir. Il suffit qu’une seule personne ouvre la bouche et si vite dit, si vite propagé. Si l’enseignant préférait qu’elle parte, elle n’y verrait pas d’inconvénient. Elle ne voulait pas attirer des ennuis à Mr. Mayfield à cause qu’il a simplement voulu la réconforter.

Peter cherchait quelque chose à dire regardant le plafond, sa tasse, le sol et puis revenir au point de départ. Il n'avait jamais été un grand bavard au fond, il le savait très bien. Le jeune homme était loin d'être une pipelette et détestait parler pour ne rien dire, c'était une perte de paroles inutile et sans grand intérêt. Encore une chose qu'on lui reprochait dans son entourage. C'est sur il était loin d'être comme son petit frère, le grand fêtard de la famille. Ce fut Zoë qui brisa le silence prenant l'initiative. Le professeur fut content de savoir que la demoiselle appréciait l'effort qu'il faisait pour lui redonner le sourire et il espérait que cela marche pour que la blondinette retrouve son éclat d'antan. Mais c'est vrai qu'il n'avait pas pensé aux conséquences d'avoir emmené son élève chez lui.

Les personnes étaient si immature qu'ils penseraient direct qu'il se passe quelque chose entre les deux. Ce qui était tout à fait stupide, jamais Mr. Mayfield ne sortirait avec un de ses élèves , c'était immoral,et surtout interdit par la loi éducative. Si vraiment quelqu'un les avant vu et bien il s'expliquerait oui...Car lui non plus ne voulait attirer de problème à Zoë qui en avait déjà bien assez apparemment.

- Ne t'en fais pas, j'assume le fait de vouloir t'aider et si jamais il y a un problème tu n'aura pas à tant faire je saurai les persuader.

Dit -il avec un sourire pour essayer de la réconforter. Bien sur, la discrétion était difficile avec quelqu'un qui vous épiait, quelqu'un qui si ca se trouve se trouve sous votre propre toit. Pas qu'il soupçonne Brian de tenir un site racontant des ragots, c'était surement la dernière personne à qui il penserait. Mais des gens comme Jesse, serait à tout à fait susceptible de créer un truc aussi démoniaque. N'était il pas un manipulateur après tout ? Pour avoir réussit à faire sortir Peter de sa limite ? Oui, il n'y avait aucun doute là dessus, le meilleur ami de son frère était tout ce qu'il y avait de plus vil.

Qu’est-ce que les gens diraient si le blog DirtySecret publiait une rumeur entre Zoë et son enseignant? Zoë n’était pas du genre à se soucier des rumeurs qui courent à son sujet, mais elle n’avait pas besoin de ça pour le moment. Elle n’avait absolument pas envie de se faire poser des questions à ce sujet et ne voulait surtout pas attirer des problèmes à Mr. Mayfield, lui qui était si gentil. Il ne méritait pas ça du tout.

Mr. Mayfield_ « Ne t'en fais pas, j'assume le fait de vouloir t'aider et si jamais il y a un problème tu n'aura pas à tant faire je saurai les persuader. »

Bien qu’il assume l’aide qu’il lui apportait, Zoë n’était pas plus rassurée. Elle le croyait quand il disait qu’il saurait persuader tout le monde, mais il restait quand même cette possibilité que personne ne les croit. Zoë était toujours prévoyante. Elle aimait prévoir des plans d’avance pour chaque situation qui pourrait survenir. Le soir en se couchant, elle prévoyait toujours sa journée du lendemain dans sa tête. C’était plus fort qu’elle. Et puis avec le poids qu’elle avait sur les épaules depuis un moment, tout ce qu’elle faisait de mieux c’était s’inquiéter que d’autre poids s’ajoute.

Zoë_ « Je ne veux pas non plus que ça vous attire des ennuis. »

Pourquoi insister puisqu’il venait de lui dire que ça allait? Aucune idée. Zoë était simplement inquiète. Les rumeurs sont tellement faciles à lancer et si destructrices parfois. Elle ne voulait pas qu’une rumeur la concernant avec lui aille détruire sa carrière d’enseignant. Ce serait trop dommage et une grosse perte pour l’université, lui qui enseignait si bien. Les enseignants comme lui étaient rares. Bref, elle s'étira pour prendre sa tasse et prendre sa première gorgée de chocolat, prudente, afin de ne pas se bruler.

Peu importe ce que dirait Peter, Zoë n'abandonnerait jamais l'idée de lui causer des problèmes. C'était vraiment dommage, lui qui voulait justement qu'elle cesse de se tirailler l'esprit avec un bon chocolat chaud. Mais ça ne serait pas si facile apparemment. Pourtant le professeur essayait de trouver les mots justes pour apaiser la demoiselle sans vraiment de succès. Si elle savait ce que lui et Jesse avait fait l'autre soir...ou plutôt ce que ce gredin lui avait fait. Le manipuler comme une marionnette, c'était vraiment pathétique. Peter secoua la tête pour chasser ses pensées, décidément il n'arrêtait pas de repenser à leur baiser. C'était pas le moment de remettre ca , il devait s'occuper de son élève. L'écrivain porta la tasse chaude à ses lèvres et but une gorgée de sa substance. C'était nickel. Il n'avait pas perdue la main pour préparer ce breuvage miracle. Ce bon goût fit doucement sourire Peter qui regarda Zoë pour lui répondre :

-Tu n'a pas à t'en faire je t'assure ! En plus j'ai déjà un de mes élèves chez moi alors qu'est ce que ça peut faire que tu viennes toi aussi ? Et apparemment vous êtes ami Jesse et toi non ?

Décidément il fallait qu'il en parle de celui là. Le monde était vraiment petit d'avoir fait que ses deux adolescents soient potes. Pas qu'il aurai préféré que le jeune Gallagher ai des ennemis mais juste des connaissances, ça aurait été bien mieux. Encore plus étrange que ce n'était que des filles qui venaient ici, comme si le fait que Jesse soit homosexuel ne lui permettait pas d'avoir des amis mecs. Ou bien était ce le caractère trop insupportable de ce dernier qui les éloignaient. Il regarda Zoë boire le chocolat et lui demanda avec un sourire :

- Alors ? Il est bon non ?

Ne pas lui créer des ennuis. C’était tout ce qu’elle souhaitait. Mr. Mayfield méritait mieux que des rumeurs à son sujet. D’ailleurs, Zoë se demanda si c’était mieux qu’elle reste loin de lui à l’avenir. Après tout, peut-être allait-elle réellement lui causer des problèmes… Quoi qu’il en soit, celui-ci prit parole.

Mr. Mayfield_ « Tu n'a pas à t'en faire je t'assure ! En plus j'ai déjà un de mes élèves chez moi alors qu'est ce que ça peut faire que tu viennes toi aussi ? Et apparemment vous êtes ami Jesse et toi non ? »

En effet, Jesse était quelqu’un qu’elle appréciait beaucoup. S’il n’était pas là, avec qui ferait-elle le trajet pour aller à l’université? Qui l’aurait tant aidé à s’intégrer. Car c’était vrai. Avec Jesse, ça avait été facile de s’intégrer. Enfin, jusqu’à maintenant du moins, puisque Zoë, depuis un trop long moment selon elle, restait solitaire. Bien qu’elle détestait être seule, elle préférait l’être puisque ça lui évitait d’apporter du trouble aux autres. Elle ne les embêtait pas avec ses problèmes et tout allait bien pour eux. L’idée qu’elle puisse manquer à quelqu’un à cause de ça ne lui était pas du tout parvenue à l’esprit et ce n’était toujours pas le cas aujourd’hui. Qui est-ce qui s’ennuierait d’une fille comme Zoë?

Zoë_ « En effet. Il a un sacré caractère, mais c’est un ange. Disons que ma vie à l’université serait encore pire que maintenant. »

En même temps que Peter, Zoë prit une nouvelle gorgée de son chocolat, regardant ensuite son enseignant faire cet air de satisfaction, comme si de boire cette gorgée de chocolat chaud avait été une véritable jouissance pour lui.

Mr. Mayfield_ « Alors ? Il est bon non ? »

Zoë ne put s’empêcher de sourire.

Zoë_ « Oui. Il est parfait. »

Un ange ? Jesse ? C'était impossible il ne devait pas s'agir d'une même. A moins que le côté diablotin de l'adolescent n'aparaisse que lorsqu'il se retrouve tous les deux. Ce qui serait assez étrange. Mais soit admttons que le jeune Gallagher soit gentil avec les filles, après tout il n'avait vu que cela chez lui. Cassandra venait souvent à la maison avec son meilleur ami. Pour ce qui était du sacré caractère, oui c'était évident que son élève n'était pas des plus simples à cerner et à comprendre. Peter avait d'ailleurs un peu de mal là dessus. Pour celui ci c'était évident que Jesse s'amusait à le faire tourner en bourrique. Mais si il pouvait aider Zoë à aller mieux, à lui faire changer les idées alors au fond c'était peut être juste un garçon qui pioquait sa petite crise avec les adultes.

- Je vois

Répondit il avec un sourire qui s'accentua lorsque la demoiselle affirma que le chocolat chaud était parfait. Le tout agrémenté d'un sourire.

- Tant mieux alors !

Il était assez heureux de savoir cela. Mieux valait apprendre que la boisson chaude était bonne que mauvaise. Mais cela l'aurait étonné de loupé cette rectte miracle. Peter but une nouvelle gorgée dans sa tasse alors que la réponse de son élève lui revint en émire concernant sa vie à l'université. Avait elle aussi des problèmes là bas ? Ou bien était ce lui même qui en était un ?

- Tu as des soucis à l'université ?

Mr. Mayfield_ « Tant mieux alors ! »

Elle fut ravie de le voir sourire également. Son breuvage goûtait juste assez le chocolat et n’était pas non plus trop chaud au point de lui brûler les papilles, ce qui aurait rendu le chocolat chaud sans goût. Elle reprit une gorgée, comme si elle voulait prouver que c’était parfait et écouta ensuite son enseignant parler après qu’il ait également prit une gorgée de son chocolat chaud.

Mr. Mayfield_ « Tu as des soucis à l'université ? »

Des soucis? Elle fut surprise de la question, mais en y réfléchissant bien, ce n’était pas totalement surprenant qu’il le demande. Vu l’état dans lequel il l’avait trouvé au parc, il était bien normal qu’il se pose la question, surtout qu’elle avait, sans le vouloir, laissé entendre qu’elle avait des ennuis, alors que c’était loin d’être le cas.

Zoë_ « Pas du tout. Ce que je voulais dire c’est que… Ce qu’il y a de pire vraiment, je crois que ce sont mes notes. Ce sont mes seuls soucis liés à l’université. »

Voilà. Il lui avait fallu s’arrêter en plein élan. Elle avait cessé de parler pour réfléchir pour choisir ses mots avant d’en dire trop. Ainsi, elle avait simplement dit ses soucis par rapport à l’université. Certes, ce souci était lié à son plus gros souci, mais au moins, elle n’avait rien révélé, bien que ça puisse lui faire un grand bien. Bref, son sourire était disparu juste avant qu’elle prenne parole. Ça n’était pas la faute de son enseignant, mais de la sienne. Tout ce qui avait pu se passer avant c’était sa faute. Elle se blâmait, comme n’importe quelle fille dans sa situation.

Peter fut soulagé de savoir que le problème n'était pas lié à quelconques relations à l'université, ni à sa façon d'enseigner. C'est vrai que les notes de son élèves avaient chuté par rapport au semestre précédent. Mais comme il l'avait apprit un peu plus tôt et remarqué aussi, Zoë traversait un moment difficile connu d'elle seule. la pauvre s'obligeait à porter un poids sans doute trop gros sur ses frêles épaules.
C'était le rôle de son professeur de la soutenir peu importe ce que cachait l'adolescente, il ferait de son mieux pour qu'elle ne sombre pas au fond d'un puits.

- Je t'aiderai pour tes notes

Rien que pour sa matière, il pouvait bien faire ça. Peter s'y connaissait un peu pour les autres mais pour celle qui l'enseignait il pouvait aisément lui apporter son aide.

- Si jamais tu as des questions sur mon cours, des exercices n'hésite pas ! Tu peux même venir me voir dans la salle des professeurs

Dit -il avec un petit sourire. Elle pourrait même venir jusqu'ici mais Peter pensait que c'était un peu déplacé de dire ça à une élève. D'ailleurs il pourrait demander à Jesse de passer du temps avec elle pour lui changer les idées. Après tout les deux jeunes semblaient s'apprécier alors pourquoi ne pas tenter ? Et aussi le meilleur ami de son frère pourrait l'aider pour ses devoirs ou bien autres choses dans le même thème et pourquoi pas être une troisième épaule ? Oui, Peter devait lui en toucher deux mots lorsqu'il le verrait, même si depuis le petit accident l'écrivain évitait l'adolescent.

Bien entendu, Zoë était une fille bien normale. Il était donc certain qu’étant une fille n’ayant pas la plus grand quotte de popularité, certaines personnes se moquaient d’elle dans son dos, mais ça, ça n’influait en aucun cas sur l’humeur de Zoë. Elle était habituée à gérer avec ce genre de personne. Elle avait toujours eu une très bonne arme pour se défendre également : le silence. En effet, une personne qui lui crierait une insulte en plein couloir aurait l’air complètement débile si Zoë ne fait que continuer son chemin en n’y portant aucune attention. Et puis si elle réagissait, elle savait que ça ne ferait que nourrir l’envie de ces personnes de l’insulter. Donc, selon elle, Zoë n’avait aucun problème concernant l’école, sauf bien sûr ses notes qui chutaient.

Mr Mayfield_ « Je t'aiderai pour tes notes. »

Bien entendu, Zoë s’en doutait. Ça n’était pas tous les enseignants qui se proposaient pour aider ainsi, cependant, Mr Mayfield n’était pas un enseignant ordinaire.

Mr Mayfield_ « Si jamais tu as des questions sur mon cours, des exercices n'hésite pas ! Tu peux même venir me voir dans la salle des professeurs. »

Zoë fut légèrement déçue que son enseignant ne lui propose pas de venir ici, mais en même temps, c’était normal. De quel droit elle viendrait s’introduire chez lui pour lui poser une question? C’était absurde. Qui faisait ça? Rien ne l’empêchait cependant de venir voir Bryan ou Jesse. Elle savait qu’elle pouvait leur demander leur aide. Quoi qu’il en soit, Zoë appréciait malgré tout son offre. Elle allait même probablement aller le voir pour avoir de l’aide.

Zoë_ « Merci beaucoup. J’irai probablement vous voir. »

Elle posa alors son regard sur sa tasse qui se vidait puis prit une nouvelle gorgée.

Pour Peter ses élèves n'était pas que des Hommes qu'il devait préparer à entrer dans le monde du travail, non, c'était aussi ses enfants quelque part. Il voulait que ses petits bouts grandissent avec le bonheur et que le mal ne vienne pas se poser sur leurs épaules. Bien sur le professeur était tout à fait conscient que ses chers étudiants était bien en âge de se débrouiller tout seul mais dans sa vie il les voyaient sourire, pleurer, crier et finalement il s'y attachait. Il arrivait même parfois à l'écrivain de lâcher une petite larme lorsque les plus vieux devaient partir. Et oui, Peter était au fond un sensible.

Alors voir Zoë aussi triste lui donnait la motivation de tout faire pour l'aider, d'être à son écoute et même si elle le souhaitait de lui refaire du chocolat chaud. Déjà que la jeune blonde accepte de venir le voir en cas de besoin était une grande avancée, elle porterait moins de soucis à elle seule.

- N'hésite pas alors, je t'attendrais

Répondit il avec un sourire avant de boire lui aussi une gorgée dans sa tasse. Il était quand même blessé de voir que des jeunes comme la gentille Zoë vivait des déboires. Peut être n'était ce rien mais vu l'état dans lequel cette dernière était il ne fallait pas se faire d'illusion. Son élève était loin d'être bête, ce qui lui avait mit la puce à l'oreille à la vue des résultats en baisse de la demoiselle.

Mr Mayfield_ « N'hésite pas alors, je t'attendrai. »

Zoë hocha la tête, le remerciant du même fait. Encore une fois, elle se comptait si chanceuse de l’avoir comme enseignant. Sachant que son entourage était formé de personnes comme lui, elle se demanda comment elle pouvait continuer de couler autant, comment elle pouvait faire pour ne pas être heureuse, ne serait-ce que pour eux. Elle savait bien que ses proches ne souhaitaient que son bien. D’ailleurs, ils le lui disaient souvent. Il fallait qu’elle fasse quelque chose pour se reprendre en main. Seulement, elle avait l’impression d’attendre un événement x qui l’aiderait à la stimuler. C’était étrange cette sensation. Enfin, jusqu’ici, le destin avait mal joué son rôle dans la vie de Zoë sur certains aspects, alors elle ignorait si elle devait laisser le temps réparer les choses, réparer sa vie…

Une autre question lui vint à l’esprit alors qu’elle devenait lunatique. Pourquoi est-ce que tous les enseignants n’étaient pas comme Mr Mayfield? Pourquoi est-ce que chaque enseignant n’était pas aussi passionné comme lui? Dans le regard de Peter, on voyait le bonheur que ça lui faisait de partager son savoir avec ses étudiants. C’était comme un vieillard sur le point de mourir qui racontait tout ce qu’il savait sur la vie à ses enfants, devenus adultes.

Zoë_ « Dites, je peux vous poser une question? »

Celle-ci posa son regard sur son enseignant.

Zoë_ « Pourquoi avez-vous décidé de devenir enseignant? »

Après tout, peut-être avait-elle tort de penser que celui-ci était réellement passionné par son métier. Peut-être voulait-il aider à tout prix Zoë à cause qu’il voulait faire son travail à 100%. Bien sûr, ça n’expliquait pas grand-chose selon elle. Elle préférait croire qu’il était simplement plus passionné que ces autres personnes qui ne font que dire quoi faire en devoir, sans vraiment expliquer… Bref, elle ne fit qu’attendre sa réponse.

Peter espérait vraiment sue Zoë accepte son aide et vienne le voir même si elle n'avait pas envie de parler de ses soucis, que au moins elle sache qu'elle n'était pas toute seule. Pour ces enfants, c'était important de savoir qu'ils étaient entourés de personne en qui avoir confiance. Il suffisait juste que son élève ai le courage d'avancer et non de laisser le poids de ses problèmes la tirer en arrière. Et ça Peter y veillerait personnellement à ce que la demoiselle ne sombre pas.

Cette dernière lui demanda alors si elle pouvait lui poser une question ce à quoi le professeur hocha la tête pour l'inviter à poursuivre. Zoë voulait savoir pourquoi il avait voulu être enseignant. C'était une bonne question, qui au fond était assez difficile à répondre. Le but d'un enseignant était de donner son savoir à ses élèves, à leur apprendre de nouvelles choses. Mais pour Peter il s'agissait aussi de les aider à franchir des étapes dans leur vie, à les guider dans leur choix. L'écrivain souhait que ses chers enfants, comme il les appelaient, soient heureux.

- Disons que j'aime partager mes connaissances et vous aider à vous inscrire dans la vie. Pour moi vous êtes un peu comme mes enfants tu vois ? Je tiens aussi à vous voir heureux

Un sourire s'était dessiné sur ses lèvres au fr et à mesure des ses paroles. Il adorait vraiment son métier et il l'échangerait contre rien au monde.

Peter_ « Disons que j'aime partager mes connaissances et vous aider à vous inscrire dans la vie. Pour moi vous êtes un peu comme mes enfants tu vois ? Je tiens aussi à vous voir heureux. »

La réponse était satisfaisante selon Zoë. En effet, Mr. Mayfield agissait comme un père. Il voulait toujours veiller à ce que chacun d’eux réussissent, soient heureux, n’aient pas de difficultés. Il était toujours aussi attentionné, même en classe. Et puis il y avait probablement beaucoup d’autres étudiants qui pensent comme elle, peut-être même qui souhaiteraient avoir celui-ci comme père. Un léger sourire se dessina sur ses lèves. Au moins, la vie ne lui en voulait pas assez pour lui affliger un enseignant pourrit en français. Ça aurait bien été la goutte d’eau qui aurait fait déborder le vase.

Zoë_ « Je suis heureuse que vous ayez fait ce choix de carrière. Nous n’aurions pas pu mieux trouver comme enseignant. »

Et elle le pensait. Qui d’autre aurait été mieux que lui pour enseigner sa matière? Aucun enseignant dans aucune autre matière selon ses souvenirs n’arrivait à la cheville de Mr. Peter Mayfield. Bon, on aurait dit qu’elle le vantait, mais sérieusement, elle le pensait. Si elle avait eu quelqu’un d’autre, elle aurait probablement déjà abandonné les études, et déçu son père par le même fait.

Spoiler:

D'après l'expression qu'affichait Zoê, la réponse de Peter avait l'air de la satisfaire. C'était un soulagement pour ce dernier qui ne savait pas vraiment trop quoi dire là dessus. C'était un ressenti d'être professeur, en tout cas pour lui. Son métier faisait partie de sa vie et il se voyait mal le quitter. Ça faisait parti de lui. Mr Mayfield le professeur de français était devenu son deuxième nom.

Il se sentit gêné lorsque son élève vanta ses compétences et affirma même que la demoiselle était ravi de l'avoir comme professeur. Comme pour montrer sa gêne, Peter se gratta la joue qui avait un peu rosit avec le bout d'un de ses doigts.

- Merci Zoë, tu peux pas savoir à quel point ca me fait plaisir d'entendre ça !Ça me motive encore plus !

Il lui fit son plus beau sourire ayant rabaissé sa main au passage. Oui, les compliments de la demoiselle lui donnait du baume au coeur et il était fier qu'elle apprécie ses méthodes de travail. Bien que Peter était persuadé ne pas être le meilleur, loin de là. Le professeur jeta un coup d'œil à l'horloge. Il était déjà cette heure là ? Que le temps passait vite avec ses chers élèves.

- J'ai pas vu le temps passer...Tu devrais pas tarder non ? Ne pense pas que je veuilles te chasser au contraire ! Mais tes parents vont s'inquiéter.

Surtout qu'ils avaient sans doute vu l'état de leur fille. Si la demoiselle mettait du temps à rentrer ils pourraient se faire les pires scénarios possibles.

- Je te ramène ? Ou ca ira ?

Peut être était ce étrange qu'un professeur propose à un élève de l'accompagner chez lui ? Mais il tentait à s'assurer que Zoë rentrerait bien chez elle sans aucun problème. Il y avait des jeunes pas très érieux qui traianit dehors et qui n'hésiterait pas à profiter de la faiblesse dans laquelle la jeune blonde se trouvait en ce moment même si elle avait l'air d'aller un peu mieux.