Une démarche assurée, ses boucles d'anges flottant dans le vent, Holden avançait dans Justice Street. Il s'arrêta devant un panneau et resta là campé dans son jeans moulant, son marcel blanc et sa chemise bleu marine ouverte dévoilant son torse magnifiquement dessiné. Il se pencha légèrement en avant tout en suçant négligemment une chupa chups - son petit coté enfantin se traduisait souvent à cause des sucreries qu'il se plaisait à avaler - et se redressa avant de reprendre son chemin. Le soleil était déjà haut et il n'avait toujours pas trouvé d'idées pour le projet de fin de semestre.

*Et A qui pointe toujours pas le bout de son nez, vraiment je me demande où il à bien pu aller encore...* m'interrogeais-je.

Je m'arrêtai soudain devant un marchand de breloque ambulant et observai les bracelets sculptés dans le bois avant de m'arrêter sur un particulièrement réussi avec des motifs tribaux rouges et verts:

"Je te prends celui-là." lui lançais-je en désignant l'objet de la main qui ne tenait pas la sucette.

Je le remerciait et repris ma route après l'avoir payé, un nouveau bracelet venant compléter la collection autour de mon poignet. Je tournais à l'angle toujours en quête d'inspiration.

Ce matin était un peu une matinée de rush. J'avais besoin de compléter certaines données pour le projet de fin de semestre, surtout que l'institut était un peu préoccupée sur qui serait l'élite et qui ne le serait pas. Et je ovulais en faire partie, suivre les dignes pas de mon père, malgré mon envie de faire mieux. C'est pour cela que je ne faisais pas les mêmes erreurs que lui. Moi je ne restais pas seul !
Bien que Holden, surnommé H. avec amusement de nos initiales collées ensemble - comme il l'avait fait remarqué le premier jour à l'université, il y a bien trois quatre ans de ça - ne suivent pas les mêmes but que moi quant à la politique, ses notions avancées en commerce grâce à sa mère étaient bien utiles !

J'avais passé un moment à la bibliothèque, cherchant un ouvrage qui nous aiderait à dénouer un mystère que nous trouvions un peu trop incompréhensible. Certaines questions que l'on nous avait demandé d'aborder avaient un énoncé un peu ardu. Mais nous nous en sortirions.
Le temps que la gentille dame de la bibliothèque ne trouve mes informations, je finis par me mettre en retard. J'avais horreur de ça, surtout que les moments passé avec Holdi' étaient tout aussi bénéfiques pour mes études que pour mes nerfs. Nous avions passé des moments sympa, quoiqu'un peu étrange dans notre chambre à la fac'. Moments qui avaient changés certains de mes point de vues.

Je tournais au coin d'une rue et me trouvais alors nez à nez avec H., manquant de le percuter dans ma course.

- Excuse-moi ! Je suis pas trop en retard ? Ça va toi ? demandais-je à mon ami.

Cela faisait un petit moment que je ne l'avais pas vu, nous étions bien occupé à bosser, j'en aurais presque oublier à quel point il était bouclé. en revanche, sa manie de dévorer des sucreries me restait en mémoire. - Une petite douceur pour moi, cher H ? demandais-je en désignant la sucette qu'il avait à la bouche d'un coup d'œil.

- Au fait ! J'ai trouvé le bouquin, c'est un peu la raison de mon retard d'ailleurs.

Je failli percuter A:

Excuse-moi ! Je suis pas trop en retard ? Ça va toi ? me demanda-t-il

Je le regardai un sourire en coin... *Bien sur que je vais bien c'est toujours agréable de me cogner à ton torse d'éphèbe en guise de salut.*

Une petite douceur pour moi, cher H ? continua-t-il sans attendre ma réponse.
Je le regardai malicieusement et s'en prévenir lui enfournai ma chupa chups dans la bouche:

"C'était la dernière que j'avais, Ah mais que vais-je faire d'un gamin comme toi qui passe son temps à manger des sucreries?"

Ignorant ma remarque il l'enleva pour poursuivre sa phrase:

- Au fait ! J'ai trouvé le bouquin, c'est un peu la raison de mon retard d'ailleurs.
-Hé ben il t'en aura fallu du temps pour trouver un livre j'espère que la bibliothécaire était mignonne au moins! Plaisantais-je avant de reprendre la route en sa compagnie.

Je n'avais qu'une envie à cet instant, aller m'allonger dans un parc et me laisser dorer au soleil, ressentir la caresse de la brise sur ma peau et mes cheveux adopter de doux reflets roux. Mais le travail ne pouvais attendre, sans compter que A me sermonnerai si je lui disais vouloir sécher notre temps de travail...

"Allons au parc nous y seront plus au calme pour travailler! " dis-je d'un ton un peu trop enjoué.

Ne lui laissant pas le temps de réfléchir, je l'entrainai rapidement à ma suite. *Ça c'est pour m'avoir fait attendre moi aussi je vais traîner avant de travailler!* Je voyais déjà mon rêve de plaisance s'exaucer quand je me souvint lui avoir moi même demander de me trouver ce livre.

*Allez après tout t'auras encore tout ton temps pour te prélasser...* pensais-je...

Peu convaincu je m'asseyais tout de même à une table - regrettant déjà l'herbe douce à mes pieds - et lui pris le livre des mains pour me plonger dedans. Dans ces moments là, toute puérilité désertait mon visage pour laisser place à une expression sereine, concentrée et imperturbable.

Holden était marrant, fort sympathique et ce qu'il faut de rigueur pour travailler. Un bon mélange. Lorsque je lui demandais s'il avait une sucette pour moi, il se contenta de me coller la sienne dans la bouche, en disant que c'était sa dernière. Oh bah, peut m'importait, j'avais eu ce que je voulais. Il me pseudo-sermonna quant au fait de manger des bonbons. - Parle pour toi... murmurais-je en roulant des yeux. Il était le roi de la confiserie et j'étais certain qu'un jour il trouverait le moyen d'ouvrir une boutique juste pour lui. Mais passons sur ces détails.

-Hé ben il t'en aura fallu du temps pour trouver un livre j'espère que la bibliothécaire était mignonne au moins! Bava-t-il après que je lui eut expliqué la raison de mon retard.

- Même pas ! fis-je avec regret. Elle était juste très lente. La retraite se fait sentir.

Après un bref sourire, et tout en continuant de savourer ma chupa chups fraîchement gagné - d'ailleurs j'étais chanceux, il ne partageais pas si facilement son dernier rubis, comme on dit - je réfléchissais à un endroit assez calme pour travailler. tout en retirant la sucette de ma bouche j'ouvris la bouche, mais le petit blondinet me devança, affirmant que le parc serait un bon endroit pour bosser. - Où pour te prélasser ! me moquais-je gentiment.
Pas le temps de rétorquer quoi que ce soit de plus que H. m'entraîna à le suivre dans les rues jusqu'au parc non loin. Il choisit même de s'asseoir à l'une des tables. Force était de constater que nous allions étudier sérieusement... pour le moment. Holden prit alors le livre et commença à lire attentivement. Il était si concentré qu'il en perdait son petit air d'enfant dévoreur de bonbons. - Fais aaaaah. lui demandais-je en lui redonnant sa sucette. Il paraissait déjà plus lui-même ainsi.

- Alors ? Fais voir tout ça, qu'on en finisse vite !

Oui, moi aussi, Adrian O'Conell, j'avais envie d'un peu de repos, après tout ce stress engendré. Plus vite l'on cogitait, plus vite l'on se détendrait. J'en avais marre que mon père me demande comment avançait le projet. Tout allait bien, malgré cette information manquante pour terminer en beauté.

Nous cherchâmes, tentant de ne pas nous laisser déconcentré par ce beau soleil, ni par le reste. Je devais reconnaître que je commençais à avoir faim, et que le stand de hot dog non loin venait me chatouiller les narines de son odeur. Mais nous devions au moins finir cela.

au bout de quelques minutes à se partager la lecture des doubles pages, Holden s'écria qu'il avait trouvé, tout content de l'évidence. Je regardais la page qu'il montrait du doigt, n'en revenant pas de la simplicité de la chose. Je mémorisais la page, mais par soucis d'en avoir encore besoin, je photographiais cela. Les images paraient mieux que les mots. C'est alors que la pression retomba. Nous allions pouvoir terminer ce projet d'une main de maître ! Et ainsi récolter la gloire et l'admiration de nos Doyens. H. se relâcha complètement, se laissant tomber dans l'herbe.

Il fait trop beau pour travailler... tu connais? me lança-t-il avec un clin d'oeil.

Je le regardais avec l'air de vouloir pseudo résister, mais l'envie de se prélasser était grande, moi n'ayant pas eu le temps de faire cela depuis longtemps. Le regard insistant de Holdi, quoiqu'un peu gênant et qui me rappelait certains jours à l'université, m'appelait. - Ok ok ! cédais-je en allant m'étaler dans l'herbe, à côté de lui. Lorsqu'il avait ce regard, on ne pouvait lui résister, bien qu'il soit un homme, je me pliais à cette volonté secrète et perverse.

Nous restâmes un petit moment sans parler, juste se ressourçant. Puis mon estomac me rappela à l'ordre. - En tant que grand génie qui à trouvé notre information manquante, ça te dis que je te paie un hot dog ? C'était le moins que je puisse faire, pour quelqu'un qui avait permis de ne pas faire rater mon année. S'il y avait des bonbons, j'étais même prêt à les prendre comme dessert !

"Ok ok !" céda-t-il en venant me rejoindre dans l'herbe.

Une fois plus j'avais obtenu ce que je voulais. Cela peut paraître dérisoire d'un point de vue extérieur mais ce que je veux, je Dois l'avoir. que ce soit une chose importante ou une simple broutille, la satisfaction me gagne chaque fois que j'obtiens la moindre chose convoitée.

Nous restâmes allongés ainsi dans l'herbe et moment. J'avais l'impression d''être au paradis: mon corps totalement détendu, ma peau à la fois réchauffée par le soleil et rafraichie par la douce brise. Ma conscience, enfermée dans cette étreinte de chaleur et de douceur, perdis le cours du temps quand soudain la voix de A raisonna mélodieusement en fond:

"En tant que grand génie qui à trouvé notre information manquante, ça te dis que je te paie un hot dog ?
- Un Hot dog? Ah ben oui, sers donc ton génie du mal..."lui dis-je en gardant les yeux fermés. Je trouvai un instant plus tard, la force en moi et me tournai sur le ventre afin de me redresser plus facilement sur mes avants-bras.

"Tu crois qu'on peut trouver un marchand de bonbon? J'aimerai aller me baigner quelque part..." lui dis-je l'air de rien.

Notre projet avait ruiné notre vie social ses derniers temps, j'avais besoin de sortir de ma torpeur, un peu de sport m'y aiderais surement, sans compter que le temps s'y prêter à merveille. Il me fallait prendre contact avec mes amis et organiser une fête, oui c'est ce que j'allai faire.

Je me re-concentrai sur A attendant sa réponse...

Le petit Holdi me répondit, sans bouger d'un cil à part ses lèvres, qu'il était amplement ravi de mon idée, et surtout qu'on le serve. Je sortis donc mon porte-feuille de ma poche pour compter mon argent, tout en me relevant en position assise. J'avais plus que je ne pensais. Je m'imaginais avoir dépensé la moitié en boissons l'autre soir avec mon frère, mais rien n'en était.

Holden se retourna sur le ventre et s'appuya sur ses coudes, me demandant s'il y avait un magasin de bonbons dans le coin. Puis, sous mon sourire, continua en disant qu'il voulait se baigner, comme un enfant qui change de sujet, un peu déconcentré par le monde autour.

- Et bien... On peut toujours trouver un endroit pour ça, même si je n'sais pas si l'on va trouver une piscine ouverte. Et tes confiseries, je m'en occupe ! dis-je ne me levant.

Je jetais un dernier regard à mon ami, levant les yeux au ciel tant il était immature parfois. Le vendeur me donna mes hot dogs, et il avait même un paquet de sucettes, ainsi que quelques pic'n'mix que je pris en voyant déjà l'expression sur le visage de H. Je revins ensuite vers lui, et lâchais les paquets de bonbons sur son dos en rigolant : - Et voilà mon bon roi, vos sucreries sont avancées ! ensuite je m'assis en tailleur à côté de lui et lui passait son déjeuner. Les hot dogs n'étaient pas aussi bon que les plats préparés avec soin par Juliet, mais certaines fois, ils étaient dégustés dans le plus grand calme et ans tensions.

- Alors ? Où voudrais-tu aller te baigner ? Tu es une heure pour rentrer, ta mère te laisse tranquille ?

Je n'avais rien contre le fait de se détendre, avant les examens ! qui plus ai que tout le stress aller monter d'un coup et ne redescendrait pas jusqu'à l'annonce des résultats.

- Et bien... On peut toujours trouver un endroit pour ça, même si je n'sais pas si l'on va trouver une piscine ouverte. Et tes confiseries, je m'en occupe! dit-il ne se levant. Je respirai un moment en l'attendant, il fallait que je trouve un endroit où me baigner. Ce n'est pas les endroits qui manquaient à mc mais je ne voulais déjà pas aller chez moi ou chez A, alors qui pourrait nous accueillir...?

Adrian revient et lâcha les paquets de bonbons sur mon dos en rigolant avant de s'asseoir à mes cotés :
- Et voilà mon bon roi, vos sucreries sont avancées !
- T'assure A franchement jte dis respect mec!" lui retournai-je avec un clin d'œil.

Je m'émerveillais presque immédiatement bien qu'il me faudrait finir mon hot dog avant de pouvoir en profiter. Il me donna mon hot dog et se mit à manger le sien perdu dans ses pensées. Je me demandais à quoi il pouvait bien penser quand lui même vient interrompre les miennes:

- Alors ? Où voudrais-tu aller te baigner ? Tu es une heure pour rentrer, ta mère te laisse tranquille ?

-Pas de souci de se coter là officiellement je dors chez toi pour finir le projet!... Ensuite pour la piscine je pense qu'on devrais aller dans le petit lac là bas, t'en dis quoi? lui lançais-je tout en sachant qu'il n'accepterai pas à moins qu'il fasse nuit noire: en effet A tenait en très haute considération son parcours social. Or se baigner aussi ne collerai pas à son image de futur politicien et même s'ils déconnaient beaucoup ensemble, Adrian ne ferai rien d'aussi stupide sans réfléchir aux conséquences... Donc plutôt mort comme proposition...

Je terminai mon hot dog et m'attaquai aux bonbons sans plus attendre...

Tout ce respect et cette admiration juste pour quelques bonbons me faisais rire mais me flattais à la fois. Il était toujours bon d'avoir dans sa poche des gens à haute influence. C'est pourquoi je prenais grand soin du petit Turner.

Tout en mangeant, je l'avais questionné pour savoir si sa mère avait besoin de lui, ainsi que sur le lieu où il voudrait aller se baigner, pensant toujours que c'était une idée sympathique et rafraîchissante. Ce à quoi Holden avait répondu que de une il avait prétexter dormir chez moi pour le projet, que nous allions finir noir sur blanc dans la soirée pour sûr ! Pour ensuite ajouter, en parlant de la baignade :

- Ensuite pour la piscine je pense qu'on devrais aller dans le petit lac là bas, t'en dis quoi?

Je suivis son regard pour apercevoir le lac dont il parlait. Un grimace apparut sur mon visage lorsque je me rendis compte de la situation géographique de ce dernier. C'était un peu trop osé d'aller là bas et de risquer mon intégrité politique. Je me retournais donc vers Holden pour lui faire part de ma remarque.

- C'est un peu trop... exposé à mon goût... Tu n'aurais pas plutôt une autre idée ?

Je n'avais pas envie que les gens sache que le jeune Adrian O'Conell passait son temps à se prélasser en faisant de telles futilités. Je voulais que le peuple se souvienne de ma respectabilité, de ma politesse et de mon pouvoir. difficile de faire croire cela en déambulant à moitié nu au milieu d'un parc qui allait se remplir sous peu.

- Oh pourquoi pas aller sur le campus ! L'université d'ici nous ouvrira ses portes sans problèmes, vu notre statuts de major de promotion ! Je trouvais mon idée parfaite, surtout que nous pouvions prétexter n'importe quoi pour pouvoir entrer, nos parents avaient donné des fonds pour leurs bâtiments, ils ne nous refuseraient pas un peu d'exercice !

" C'est un peu trop... exposé à mon goût... Tu n'aurais pas plutôt une autre idée ?" lâcha-t-il après avoir vu le lac.

Et voila une fois de plus j'avais raison, je commençais à le connaître, au bout du compte cette amitié factice que j'avais décidé d'entretenir avec lui, se révélait devenir plus vraie que je ne le souhaitais à la base... À présent tout cela était réel, trop réel comment j'avais pu me faire avoir, moi, Holden? Adrian n'aurai du être qu'un pion pour mon futur, pourtant je n'arrivais plus à le voir ainsi. Dans mon intérêt, il valait surement mieux reprenne le dessus de la situation et que je calcule au mieux mes actions pour en tirer le plus de profits possible.

Je me faisait ainsi du mal dans mes réflexions quand Adrian me ramena sur terre:

"Oh pourquoi pas aller sur le campus ! L'université d'ici nous ouvrira ses portes sans problèmes, vu notre statuts de major de promotion !
- Excellente idée A! Alors dépêchons nous d'y aller, après tout il ne faut pas rentrer trop tard ce soir, nous devons finir notre projet comme je l'ai dis à ma petite maman... lui répondis-je amusé ponctuant ma phrase d''un clin d'œil.

Je me levai et lui tendis la main pour l'aider à faire de même. Oui le rôle de meilleur ami me plaisait bien... Quoi que l'avenir pouvais me réserver je saurai tourner les évènements à mon avantage... En attendant j'excellerai dans cette tâche et ne laisserai aucun parasite venir me perturber.

"Alors comment ça se passe avec Juliet? J'ai comme qui dirai entendu parler de projet d'union, je ne pensais pas que tu t'y mettrai si vite..." commençais-je l'air de rien.

Ce n'est pas que je voyais sa relation avec Juliet d'un mauvais œil, d'ailleurs en apparences je les vantaient même: meilleur couple de mc, plus beaux jeunes futurs mariés, etc... Mais quelque part ça me gênait un peu, j'aimais indubitablement passait du temps avec A et sa fiancé capricieuse quant à elle s'arrangeait pour le récupérer de sorte qu'il soit à ses pieds. Les filles comme ça m'exaspéraient au plus haut point...

Nous quittions lentement du parc je sorti une sucette de son emballage et la mis en bouche, cette sensation était vraiment délicieuse comme beaucoup d'autres mais ce n'était pas l'heure de penser à ces dernières, ni le lieu d'ailleurs...

J'avais proposé l'idée d'aller profiter de l piscine du campus universitaire de Magnolia Cresent? Après tout, nous avions fait partit de l'élite du pays en allant à Yale, ils n'y avait qu'à placer un ou deux mots et une promesse de dons s'ils étaient réticents, et le tour était joué ! Holden approuva mon idée, me pressant car nous devions terminer le projet au plus vite. Il me dit cela avec un clin d'œil, référant à sa mère et surtout à son envie de passer une soirée loin d'elle. comme ça faisait longtemps que je n'avais pas vu mon ami, à cause de cet mémoire, j'étais bien d'humeur à rattraper le temps perdu et à profiter d'une bonne soirée entre potes, comme c'était si rare. Il me tendis sa main, je la saisis et me relevais. Pour un petit bonhomme de moins d'un mètre soixante-dix, il avait de la force.

Nous commençâmes à marcher, tranquillement, sous le soleil. Après un petit moment, il me demanda des nouvelles de Juliet - J'ai comme qui dirai entendu parler de projet d'union, je ne pensais pas que tu t'y mettrai si vite... Aïe ! Tout le monde savait donc les projets futur que mon père voyaient et avaient plus ou moins déjà planifiés;

- Et bien tu sais... après neuf ans passé ensemble, ça parait logique ! Mais... Pour tout te dire, ce n'était pas vraiment dans mon optique de faire basculer nos vie comme cela. Ça tient plus de mon père, tu sais comment il est !

Pas besoin d'ajouter une parole pour décrire Joey, Holden l'avait déjà rencontré maintes fois et n'avait pu oublier son air vindicatif, ambitieux et sérieux, que j'avais ma fois hérité, en bon premier né. Mon grand-père avait été moins glacial, mais nous dirons que la mort de feu ma mère y était pour quelque chose dans notre attitude non-chaleureuse.

- Et toi alors !? Est-ce que tu aurais quelqu'un en vue ? Une belle blonde ou... ou un blond !? dis-je avec hésitation. Non pas que le fait que Holden ai une sexualité à double tranchant me gêne en quoi que ce soit, simplement, je ne savais pas toujours comment aborder le sujet, moi qui n'avais que pour seul autre "ami" homosexuel, Jesse... Ce n'était pas évidant de leur parler de nanas lorsqu'ils te répondaient que tu étais à leur goût ou que ton frère leur plaisaient plus que ta sœur. Enfin, tout un tas de petites choses comme ça qui rendait la vie compliqué.

Nous continuâmes à marcher, ce n'était pas bien loin, nous arrivâmes donc rapidement devant le bâtiment et y entrait comme chez nous. On trouverait bien une perosnne apte à nous ouvrir la piscine !

Holden m'écoutais d'une oreille attentive. Lorsque j'entrais dans le sujet de mon père, son visage en disait long. Si seulement j'aurais pu vivre ma vie comme un adulte, plutôt que de m'être laisser embringué dans une histoire qui finirait dans les larmes - celles de Juliet - et la colère - celle de mon père... Je ne comprenais toujours pas pourquoi Heathcliff était libre de tout faire, quitte à passer inaperçu lorsqu'il ramenait une fille, alors que moi tout le monde savait dès que Juliet passait la porte, même sans moi parfois.

Bref, pour couper court à toutes tergiversions sur la famille O'Conell, j'avais retourné la question à mon ami. Je le vis se figer un peu, les dents serrés derrière son air détaché et sa sucette. J'allais lui demander ce qui se passait, mais en une fraction de seconde il changea et reprit la parole.

- C'est étrange que tu me dise ça, si tu es mal à l'aise avec ma bisexualité, nous ne sommes pas obligés d'en parler... commença-t-il.

- Oh non, non ce n'est pas ça, ne t'inquiète pas ! le rassurais-je. Je ne voulais pas qu'il pense que j'étais un homophobe ou autre. Je n'en avais vraiment rien à faire, tout était bon à prendre et il allait bien que chacun trouve son compte. Ce n'était juste pas automatique pour moi de penser à lui comme cela. Je ne voulais pas le piéger dans quelque catégories que ce soit.

Holden ajouta que sa sexualité ne lui posait aucun soucis, et expliqua ce qu'il trouvait de bien aux femmes, et le je ne pu que le rejoindre.Ce sujet était une de mes spécialité. Il passa plus rapidement sur ses préférences masculines, en revanche.

- Maintenant en ce qui concerne les hommes, c'est diffèrent, ça change, c'est pas commun... Je pense que c'est le fait que contrairement aux filles, on a un peu près la même façon de penser, ça enlève toute prise de tête et ça un coté exotique très plaisant. avoua-t-il.

- Je comprends bien. Mais... pour continuer sur ça et sur des choses que je ne t'ai peut-être jamais demandé... Comment décrirais-tu cette attirance ? Tu parlais des femmes comme sensuelles et attendrissantes. Trouves-tu des qualités similaires chez certains hommes ? demandais-je.

Je savais qu'il y avait une certaine chimie entre lui et moi, même peut-être avait-il déjà eu le béguin pour ma personne. Je voulais savoir ce qu'il pouvait trouver en la gente masculine une si grande fascination que je ne voyais pas.

- Parle sans crainte, je ne te jugerais pas. tu ne le fais pas pou moi malgré les raisons qu'on certains, donc sois tranquille. Je suis juste curieux. avouais-je.

" C'est étrange que tu me dise ça, si tu es mal à l'aise avec ma bisexualité, nous ne sommes pas obligés d'en parler... commençais-je

- Oh non, non ce n'est pas ça, ne t'inquiète pas ! me dit-il d'un ton qui se voulait rassurant.

- Moi, ça me pose pas de problèmes. Je ne trouve pas ça malsain, enfin de mon point de vue j'aime les femmes parce qu'elles sont mignonne, attendrissante, sensuelle et que c'est une union normale. Maintenant en ce qui concerne les hommes, c'est diffèrent, ça change, c'est pas commun... Je pense que c'est le fait que contrairement aux filles, on a un peu près la même façon de penser, ça enlève toute prise de tête et ça un coté exotique très plaisant. Enfin... bref.

- Je comprends bien. Mais... pour continuer sur ça et sur des choses que je ne t'ai peut-être jamais demandé... Comment décrirais-tu cette attirance ? Tu parlais des femmes comme sensuelles et attendrissantes. Trouves-tu des qualités similaires chez certains hommes ? demanda-t-il.

Je réfléchis un instant... qu'est-ce qui m'attirait réellement chez les hommes?

- Je sais pas trop, au collège je me suis épris de mon meilleur ami, on trainait toujours ensemble et bizarrement je me sentais en sécurité à ses cotés. Il y avait une sorte d'alchimie entre nous, les filles c'est plus physique... Les mecs c'est plus du magnétisme, le premier avec lequel je suis sorti c'était cet ami et on s'est rapproché comme ça dans une sorte d'élan incontrôlable comme... comme des aimants! Enfin voilà, c'est pas que ça me gène de te parler de tout ça mais je veux pas que tu penses que je te vois comme un bout de viande sur lequel je vais me jeter comme ça... Sérieux je veux pas que tu sois mal à l'aise en ma présence...", je lui disais cela, mon cœur se serrait, depuis le temps que ça ne s'était pas produit...

Je jouais avec ma sucette afin de récupérer ma contenance d'antan...

- Enfin voilà, c'est pas que ça me gène de te parler de tout ça mais je veux pas que tu penses que je te vois comme un bout de viande sur lequel je vais me jeter comme ça... Sérieux je veux pas que tu sois mal à l'aise en ma présence..., je lui disais cela, mon cœur se serrait, depuis le temps que ça ne s'était pas produit...

Je jouais avec ma sucette afin de récupérer ma contenance d'antan...

- Oh non, ne crois pas ça ! Ça ne me dérange absolument pas que tu soi bisexuel, non. J'espère bien que tu ne me vois pas comme un bout de viande, ce serait vraiment embarrassant. Non, tu es mon ami quoi qu'il arrive. lui dis-je, rassurant en lui donnant une tape amicale dans le dos. Je suis juste un peu curieux de voir comment ça... "marche", entre guillemets... me répondit-il en ponctuant son discours d'une frappe amicale dans mon dos.

*Curieux de voir... comment ça marche hein?* me répétais-je intérieurement. Ça sonnait tellement comme une proposition, que sans ma bonne aptitude à contrôler mes émotions, je me serai étouffé avec ma sucette! Je venais de lui dire que je ne lui ferai jamais une chose pareil ne désirant pas le trahir - car n'étant pas de "ce" bord, m'intéresser à lui consistait bien en une trahison - et lui me répondait une chose aussi ambiguë juste derrière...

...Et tu es le seul que je connaisse. Excepté Gallagher, mais je n'me vois pas lui demander à lui tu vois... Là il y aurait une histoire de bout de viande! achevait-il en plaisantant.

Je souris à sa remarque, effectivement il valait mieux que ce soit moi qui lui explique dans ce cas là...

"Qui sait, peut être un jour tu verras de toi même ce que c'est, le voir te parleras surement plus que l'entendre..." prophétisais-je

Arrivés à destination nous n'eûmes pas le moindre mal à accéder à la piscine: notre statut nous donnait tous les privilèges , cela me paru pas anormal...

Nous arrivâmes rapidement au bord de l'eau. L'endroit était calme: aucun insecte pour venir respirer mon air sans ma permission! Je m'étirais, j'allais enfin pouvoir me détendre. Je me débarrassai du contenu de mes poches, puis retirai mes chaussures, chaussettes et ma chemise que je déposais au fur et à mesure sur le banc au bord de l'eau. J'allai retirer le marcel et le jeans qui me restai quand je me fis la réflexion qu'un maillot de bain n'aurai pas était de trop. Je me tournai vers Adrian qui apparemment aller se baigner en boxer, il pivotait à son tour vers moi et je pu l'observer avec une pointe d'étonnement s'approcher pour s'arrêter à quelques centimètres de moi: quelque chose clochait...

Sa main se dirigea vers mes lèvres et dans un mouvement délicat, il retira la sucette de ma bouche. Puis me faisant un clin d'œil, la mit dans la sienne, tandis que sa main libre se posait sur mon épaule.

Je sentis une vague de chaleur m'envahir:

- J'aime beaucoup que tu partage avec moi, Holdi. Mais, tu pourrais te faire mal avec ça. dit-il en souriant.

- Que... commençais-je, toujours électrisé par ses gestes lents et incompréhensibles.

Sa main fis une pression contre ma peau et sans comprendre je basculai en arrière le voyant s'esclaffer ma sucette à la bouche. Ses rire s'évanouirent alors que je pénétrais dans l'eau. Mon marcel s'étirant vers le haut pendant que je coulais au fond. Les rayons du soleil descendaient, dansant dans l'onde: je ne me lassais jamais de ce spectacle.

Chose à part, cet idiot d'Adrian venait de me pousser à l'eau... Mon jeans et mon marcel était donc trempé, il me fallait lui faire une blague à mon tour désormais. Je ne lui en voulais pas mais étant mauvais joueur et gamin dans ces cas là, je demeurais partagé entre amusement et bouderie. Comme première punition pour ce petit plaisantin piqueur de sucette, je décidai de ne pas remonter tout de suite. Je relâchais l'air de mes poumons et refermai mes yeux, me concentrant sur la pression que l'eau exerçait sur mon corps chutant lentement...

- Qui sait, peut être un jour tu verras de toi même ce que c'est, le voir te parleras surement plus que l'entendre... me dit Holden après lui avoir parler de mes interrogations.

Je trouvais cela quelque peu étrange, comme tournure de phrase. D'accord je n'avais rien contre en parler, mais de là à le "voir" par moi-même. Soit cela voulait dire que je pourrais tomber prochainement sur lui avec un copain, soit qu'il pensait que je pourrais un jour peut-être passer de l'autre côté de la barrière. Et, l'un comme l'autre, sans vouloir passer pour homophobe, ça m'écœurais. Pas au point de me barrer et de ne plus avoir de contacts avec la communauté gay, mais assez pour me fiche des frissons dans le dos rien que de m'imaginais avec un homme. Ce n'était pas ma tasse de thé.

Même qu'en parlant de tasse ! Holden n'avait pas du tout eu l'air de se douter de mon petit manège et s'était complètement laisser faire lorsque je l'avais poussé à l'eau. J'attendais qu'il remonte et fasse comme les enfants, me jeter une vague à la figure. Je souriais, attendant. Holdi avait bien fait de proposer une baignade, ça rafraichissais les idées. Le soleil cognait plus fort ainsi exposé. Je voulais rejoindre mon ami, mais je préférais tellement le voir remonter pour se venger.

Mais au bout de quelques secondes, je ne trouvais pas cela normal qu'il ne remonte pas. A bien y regarder en me penchant au-dessus de l'eau, je ne le voyais pas bouger. Ah bah merde ! Et si jamais il avait fait une crise de tétanie ou avait eut une crampe dût au trop plein de sucreries! Je n'avais pas eu l'intention de le tuer non plus.
- Holden !! m'exclamais-je, horrifié. Ni une, ni deux, je plongeais ! L'eau me glaça, n'ayant pas pris le temps de préparer mon entrée. Malgré que cette sensation de se retrouver enveloppé dans une bulle était agréable, je n'avais pas vraiment le temps de m'attarder. Il fallait que je sauve Holden avant. Le pauvre blondinet se laissait tomber vers le fond, comme attiré par le sol de dalles blanches. Je vis ses yeux fermés et des bulles s'échappant un peu de sa bouche, ça ne me rassurait guère. Je l'attrapais aussi vite que je pus. Je devais le remonter avant qu'il ne se noie pour de bon !

J'arrivais à retrouver la surface, mon ami sous le bras. J'atteignis le bord, avec un peu de difficulté. Je n'étais pas maître nageur, je n'avais donc pas l'habitude de nager avec un corps inanimé contre moi. Je le tirais tant bien que mal sur la terre ferme. Il était quand même lourd pour sa fine stature.

- Hey ! Mec ! Respire ! lui demandais-je en posant ma tête sur sa poitrine.

Je sentais son cœur battre contre mon oreille. J'avais suivis quelques cours concernant les premiers gestes de secours. Je m'apprêtais donc à lui faire du bouche à bouche, pour le réanimer. Je pinçais donc son nez, posais ma main sur son menton pour maintenir sa tête et approchais mon visage du sien lentement...

Alors que j'approchais mon visage du sien, je me sentais assez mal, sans vraiment savoir pourquoi. J'allais poser ma bouche sur la sienne lorsque j'entendis mon ami souffler : - Bouh ! Si tôt fait, je me pétrifias. Lorsqu'il me toucha, même si ce n'était que les cheveux, je fis un bond en arrière. Holden se releva un peu, devant mes yeux ébahis.

- Espèce de Créétin ! m'écriais-je en lui donnant un coup de poing à l'épaule. Ni trop fort, ni trop faible. Cet idiot m'avais fichu une trouille bleue ! Tu as osé me faire un coup pareil ! J'en reviens pas, sérieux ! A moi !

J'étais époustouflé et à la fois totalement dégoûté d'être tombé dans le panneau ! En même temps, comment aurais-je pu douter un seul instant que mon camarade avait des idées aussi tordues ! Je n'aurais pas pu le regarder là, sous l'eau, en rigolant et penser qu'il s'agissait d'une farce. Il ne valait mieux pas tenter la chance. Mais il y avait des limites à tout.

- Si tu refais un coup comme ça, je te jure que je te laisse te noyer ! affirmais-je en le pointant d'un doigt accusateur. Sale mioche !

Et en plus de ça, il était plus que majeur ! Comment pouvait-il rester si enfantin, si normal, alors que moi je ne savais même plus ce que c'était de rire. Holden avait eut le droit à une toute autre éducation que la mienne, et je lui enviais cela bien plus que je n'osais le dire.
J'étais assis là, le soleil me chauffant le dos, mes cheveux dégoulinant de partout. J'entrepris de les rassembler et de les essorer un brin. Ils étaient peut-être un peu long, mais j'aimais le style que ça me donnait. C'était à la fois sauvage et domptable, tout comme je pouvais l'être. Cela donnait une vision plus approchable de la politique, ne pas être comme mon père, bougon.

- Une petite longueur, ça te dis ? Sans coup fourré cette fois-ci !

Il valait mieux clarifié les choses. J'avais quand même bien failli l'embrasser au final ! Car non content d'être du bouche à bouche, qui me dit qu'il n'en aurait pas profité un peu, même s'il ne me voyais pas comme cela. C'était vraiment flippant.

Je me levais alors, m'étirais et filais au bord de la piscine, prêt à faire quelques longueurs histoire de détendre le tout. - Tu viens alors, gamin ? le hélais-je affectueusement tandis qu'il rêvassait.

Il se décomposa sous mes yeux ravis, et bondit au simple contact de ma main. Je me relevai, le regardant plus attentivement... Oui, il était choqué: sa bouche entrouverte et ses yeux jaillissant presque de ses orbites. En aurais-je trop fait? Non, pourquoi devrais-je me reprocher quoi que ce soit? A. me connaît, moi et toutes les choses qui vont avec. Alors, il y avait sans doute une autre raison à cette stupeur excessive...

"Espèce de Créétin ! Tu as osé me faire un coup pareil ! J'en reviens pas, sérieux ! A moi ! explosa-t-il envers moi, me collant en prime un coup de poing dans l'épaule.

Le temps s'arrêta pour moi.

Il me frappait... Pas méchamment, ni assez pour me faire mal. Mais il me frappait quand même... Mauvais joueur cela ne pouvait être que ça! Je le voyais balancer entre indignation et stupéfaction. Moi je le regardai un peu bête, comme un gamin qui vient de se faire surprendre en train de regarder une fille se changer au travers d'une serrure.

Si tu refais un coup comme ça, je te jure que je te laisse te noyer !" m'assenait-il pointant un doigt accusateur dans ma direction. Puis me gratifiant d'un "Sale mioche !"il s'en alla s'asseoir plus loin raisonner des effets et des causes.

Je le regardais un moment se décontracter sous les rayons chauds du soleil qui, s'accrochant aux fines gouttelettes parsemant sa peau, le faisaient briller. après quelques instants il essora ses longs cheveux couleur chocolat et se tourna vers moi me ré-abordant plus détendu qu'auparavant:

"Une petite longueur, ça te dis ? Sans coup fourré cette fois-ci !
- Pas de problèmes jte rejoins tout de suite!" rétorquais-je presque aussitôt, baillant et m'étirant comme un chat.

Je le voyais m'imiter dans mon étirement et partir en tête de ligne une expression sereine plaquée au visage.

Décidément se contenir était une seconde nature chez lui, autant que celle de masquer la vérité pour ne pas dire mentir. Je le voyais embarrassé derrière le masque lisse et imperturbable de son visage. Du dégout. C'est cela qu'il avait du ressentir et je dois bien l'avouer, il était pour moi. je me repassai sans cesse la même scène: Moi le stoppant au dernier moment, lui et son expression stupéfaite puis sa fuite au simple contact de ma main et cette nouvelle expression horrifiée mêlée d'incompréhension et de vulnérabilité...

Une fois de plus, sa voix vint me ramener à la réalité:

- Tu viens alors, gamin ?

Pour toute réponse, je lui envoyai un grand sourire et pan! Ça c'était fait! Puis je me levai et allai retirer mon jeans et mon marcel complètement trempés, que j'abandonnai avec mes autres effets. Je déballai une sucette que je fourrai en bouche avant de le rejoindre, m'arrêtant à la tête de ligne voisine à la sienne. Je grimpai sur le plot et me tournant vers lui, sucette coincée d'un coté, lui lançait:

"Prêt? Partez!!!"

Je pénétrai l'onde tel une flèche s'élançant dans le vent, l'eau fraiche m'accueillait en son sein répandant un large frisson à travers mon corps et réveillant mes muscles qui m'expulsèrent sans rechigner jusqu'à l'extrémité du bassin où d'une pirouette élégante, je m'expulsai déjà dans le sens inverse...

Peut-être y étais-je aller un peu fort, au vue de sa stupeur. Mais il avait abusé quand même ! D'accord je n'aurais pas pu ne pas réagir et j'avais ressentis un malaise en moi lorsque je l'avais vu au fond du bassin, mais autant j'étais dégoûté de ce piège. J'avais été à deux doigts de l'embrasser si on y regarder de loin. Et ça ! Si quelqu'un l'aurait vu, j'étais mort ! Toute ma carrière en aurait prit un coup, sans parler de ma pauvre tête si mon père apprenait. Il ne m'aurait pas écouter. Oui, en cela je ressentais de l'aversion.
Bon, il ne l'avait peut-être pas imaginé ainsi. Enfin, avec ce qu'il m'avait dit un peu plus tôt, j'étais en droit de me poser des questions ! Je savais que je ne laissais pas les femmes indifférentes, ce devait être de même pour les hommes. Mais imaginer mon meilleur ami comme ça, c'était écœurant.

Mais n'y pensant plus, j'attendais désormais Holden sur mon plot, lui lançant un sourire lorsqu'il se fut posté à côté de moi. Sourire doublé d'un levé d'yeux au ciel en voyant ce qu'il avait dans la bouche. Encore et toujours son éternel pêché ! Je pensais que c'était plus grave pour lui, mais tant pis. Pas le temps de lui exprimer à voix haute ce que je pensais de son addiction, lorsqu'il lança le départ.
Et nous fûmes dans l'eau ! Elle était fraîche et le contact n'était pas différent de celui de tout à l'heure. Il était juste plus agréable. Je ne voulais pas non plus laisser gagner Holdi, alors je redoublais d'efforts, arrivant à l'autre bout de la piscine. Une petite cabriole et c'était repartit dans l'autre sens.

Lorsque j'atteignis enfin le bord, ma tête sortit de l'eau. J'étais à bout de souffle d'avoir autant accéléré. Malheureusement pour moi, dans ce genre de sport, je devais admettre que mon ami était plus expérimenté que moi. Il m'avais devancé de peu.

- Il faut vraiment que l'on recommence à s'entraîner si on veut rester en forme. dis-je d'un ton sérieux. - Bien joué p'tite tête ajoutais-je en lui passant la main dans les cheveux, faisant de sa coupe quelque chose de très hilarant.

J'aurais bien voulu prendre une photo tiens ! Dommage que les appareils ne soient pas waterproof. Je plongeais sous l'eau, et en ressortis presque aussitôt, histoire de m'assurer que mes cheveux n'allaient pas avoir la même gueule que les siens. Puis, je me hissais sur le bord et me laissais tombé en arrière. Je tournais les yeux vers mon camarade, qui était toujours fier avec sa sucette.

- Qu'est-ce que tu ferais sans moi pour t'acheter tes cochonneries hein !? demandais-je en passant un bras sous ma tête.

Je l'attendais suçotant ma sucette (d'où le nom). Il arriva peu après, essoufflé, et me lança d'un ton sérieux presque déstabilisant:

"Il faut vraiment que l'on recommence à s'entraîner si on veut rester en forme."

Vous en conviendrez autant que moi, cette proposition était tout ce qu'il y a de plus ambigüe. Sérieux!! vous ne notez aucun sous-entendus là dedans? Moi si, et ce n'est pas du à un esprit dégénéré et psychotique!

Je gardais pourtant mon air rêveur gobeur de bonbon, concluant que proposition ou non, ce serait inconscient de sa part, car cela s'adresser à ma personne et que vu la réaction de mon ami naguère, cela ne pouvais être qu'un "vieux lapsus d'habitude de drague".

"Bien joué p'tite tête" reprit A en passant sa main dans mes cheveux, qui se dressèrent gardant une position verticale au sommet de mon crâne. Avec cette coupe en épis et ma sucette je devais avoir l'air... trop classe!! Enfin comme d'habitude.

Je répondis à sa précédente remarque:

"Figure toi que je ne cesse d'entretenir mon corps d'athlète moi! Enfin rien ne t'empêche de te joindre à mes séances."

Je plongeai ma tête sous l'eau, histoire de remettre mes cheveux en place, puis remontai pour entendre sa réponse. A la surface je du encore virer les mèches de mes yeux car au naturel bouclés, une fois mouillés, ils demeuraient raides et obtenaient par là plus de longueur. Mon petit manège terminé, nous faisions à nouveau face à A: moi et ma sucette, attendant la suite

Mon ami était tout fier de m'avoir battu, son petit air amusé sur la face. On aurait pu le prendre pour un enfant mignon comme ça, si on ne savais pas qu'il était âgé de vingt-trois ans en réalité. Il ne les faisait déjà pas physiquement, mais alors mentalement, c'était pire. Mais ce petit côté de sa personnalité était attachant, et ce devait être pour ça que nous étions proche. Je tachais de le mettre au travail, quand lui réussissait à obtenir l'effet inverse, me décoinçant comme il disait.

- Figure toi que je ne cesse d'entretenir mon corps d'athlète moi! dit-il d'un air anodin.

Je le regardais, en hochant la tête et levant les yeux au ciel.

- Mais moi aussi, mon cher ! Bien qu'avec les responsabilités que j'ai, je ne puisse pas en faire autant que toi. Mais... on va dire que les filles servent d'exercice aussi ! fis-je avec un clin d'œil complice.

Et oui, le sexe était un bon exercice physique, quoi qu'on en dise ! Ça brûlais les calories et donnait beaucoup de satisfaction.
Après un petit rire, Holden plongea sous l'eau un instant, faisant comme moi, pour remettre ses cheveux à plat. Il avait l'air fin avec ses épis. Je trouvais ça sympa moi pourtant.
J'étais posé là, séchant un peu. Il n'était pas tard et on s'amusait bien. Pour une fois, je n'avais pas envie de rentrer travailler. Peut-être que mon collège aurait une bonne idée pour la suite de la journée.

- Qu'est-ce que tu veux faire ? Dis moi le premier truc qui te passe par la tête et c'est partit ! dis-je d'un air enjoué.

Je savais que mon ami avait constamment pleins d'idée absurdes qui lui traversait l'esprit. J'étais prêt à tout, même à nos vieux jeux d'université. Le bon temps quoi ! Loin de la ville et de ces gens. Maintenant qu'on était à l'institut juste à côté, ce n'était plus aussi drôle, la pression de nos statuts respectifs nous pesait. Mais aujourd'hui, nous ne rentrions pas bosser avant que la nuit commence à tomber. J'étais vraiment prêt à tout faire de cool cet après-midi. Qu'il en profite, avant que je ne me re-transforme en bourreau de travail, lui coupant son sourire et ses bonbons.

Nous flottions toujours au bord de la piscine, mes cheveux dégoulinant d'eau après mon plongeon subite.

A. m'avait parlé des filles comme bon exercice pour s'entretenir. Il n'avait pas tort!! Faire du sport en solitaire était déjà satisfaisant, mais le faire avec quelqu'un d'autre, et ce de manière coordonné, souffle, mouvement, se révélait d'autant plus agréable. Bien sur, on peut en dire ainsi en ne prenant que le coté physique, si on y ajoute les sentiments, le plaisir s'en voit décuplé, prodigieux, comme catalysé par les émotions. Je repensais à mes plus plaisantes expériences, bénissant mes adorables libertines aimant avoir le plaisir de partager leur lit avec moi...

Un détail capta mon attention: mon ami parlait des filles en général mais pour lui, n'y en avait-il pas qu'une seule? Serait-ce un lapsus révélateur, soulignant l'éventualité qu'il y en aie d'autre...?

Je me refusai de lui faire part de mes interrogations à ce sujet et abordai le sujet sous un autre angle:

"Tu dis que les filles c'est bon pour la forme, je suis d'accord mec! Moi j'adore pouvoir partager avec mes partenaires, mais je n'arrive pas à comprendre comment tu fais pour rester avec la même fille..."

Je ne comprenais vraiment pas, malgré le peu de fois où j'avais été véritablement amoureux, le seul moment de la relation qui me faisait frémir était la séduction tout d'abord puis les premières expériences avec l'autre. Ces moments ou l'anxiété, la passion, l'envie, la nouveauté, la maladresse, les moments où toutes ces choses mélangées et contradictoires nous habitent et nous électrisent... Mon comportement pouvait être qualifié de bassesse, seulement découvrir ses choses avec de nombreuses personnes s'avérait enrichissant et pour l'instant indispensable dans ma vie sentimentale... Que lui reste ainsi toujours sur le même niveau m'accablais profondément pour ces raisons...


Il repris la parole après notre discussion d'une manière plus insouciante:

"Qu'est-ce que tu veux faire ? Dis moi le premier truc qui te passe par la tête et c'est partit!"
-Le premier truc serait d'aller espionner des filles se changeant mais disons cela pour une autre fois... A la place je te propose qu'on aille voir une répétition de ballet au théâtre avec une bonne dose de boisson! ,lui répondis-je avec un sourire publicitaire.

L'idée de délirer avec lui en observant une activité -ici danse classique- qui pouvait se révéler grotesque avec un petit coup dans le nez me plaisait bien. J'attendais de voir sa réaction pour juger s'il en était de même pour lui...