- Enfin voilà, c'est pas que ça me gène de te parler de tout ça mais je veux pas que tu penses que je te vois comme un bout de viande sur lequel je vais me jeter comme ça... Sérieux je veux pas que tu sois mal à l'aise en ma présence..., je lui disais cela, mon cœur se serrait, depuis le temps que ça ne s'était pas produit...

Je jouais avec ma sucette afin de récupérer ma contenance d'antan...

- Oh non, ne crois pas ça ! Ça ne me dérange absolument pas que tu soi bisexuel, non. J'espère bien que tu ne me vois pas comme un bout de viande, ce serait vraiment embarrassant. Non, tu es mon ami quoi qu'il arrive. lui dis-je, rassurant en lui donnant une tape amicale dans le dos. Je suis juste un peu curieux de voir comment ça... "marche", entre guillemets... me répondit-il en ponctuant son discours d'une frappe amicale dans mon dos.

*Curieux de voir... comment ça marche hein?* me répétais-je intérieurement. Ça sonnait tellement comme une proposition, que sans ma bonne aptitude à contrôler mes émotions, je me serai étouffé avec ma sucette! Je venais de lui dire que je ne lui ferai jamais une chose pareil ne désirant pas le trahir - car n'étant pas de "ce" bord, m'intéresser à lui consistait bien en une trahison - et lui me répondait une chose aussi ambiguë juste derrière...

...Et tu es le seul que je connaisse. Excepté Gallagher, mais je n'me vois pas lui demander à lui tu vois... Là il y aurait une histoire de bout de viande! achevait-il en plaisantant.

Je souris à sa remarque, effectivement il valait mieux que ce soit moi qui lui explique dans ce cas là...

"Qui sait, peut être un jour tu verras de toi même ce que c'est, le voir te parleras surement plus que l'entendre..." prophétisais-je

Arrivés à destination nous n'eûmes pas le moindre mal à accéder à la piscine: notre statut nous donnait tous les privilèges , cela me paru pas anormal...

Nous arrivâmes rapidement au bord de l'eau. L'endroit était calme: aucun insecte pour venir respirer mon air sans ma permission! Je m'étirais, j'allais enfin pouvoir me détendre. Je me débarrassai du contenu de mes poches, puis retirai mes chaussures, chaussettes et ma chemise que je déposais au fur et à mesure sur le banc au bord de l'eau. J'allai retirer le marcel et le jeans qui me restai quand je me fis la réflexion qu'un maillot de bain n'aurai pas était de trop. Je me tournai vers Adrian qui apparemment aller se baigner en boxer, il pivotait à son tour vers moi et je pu l'observer avec une pointe d'étonnement s'approcher pour s'arrêter à quelques centimètres de moi: quelque chose clochait...

Sa main se dirigea vers mes lèvres et dans un mouvement délicat, il retira la sucette de ma bouche. Puis me faisant un clin d'œil, la mit dans la sienne, tandis que sa main libre se posait sur mon épaule.

Je sentis une vague de chaleur m'envahir:

- J'aime beaucoup que tu partage avec moi, Holdi. Mais, tu pourrais te faire mal avec ça. dit-il en souriant.

- Que... commençais-je, toujours électrisé par ses gestes lents et incompréhensibles.

Sa main fis une pression contre ma peau et sans comprendre je basculai en arrière le voyant s'esclaffer ma sucette à la bouche. Ses rire s'évanouirent alors que je pénétrais dans l'eau. Mon marcel s'étirant vers le haut pendant que je coulais au fond. Les rayons du soleil descendaient, dansant dans l'onde: je ne me lassais jamais de ce spectacle.

Chose à part, cet idiot d'Adrian venait de me pousser à l'eau... Mon jeans et mon marcel était donc trempé, il me fallait lui faire une blague à mon tour désormais. Je ne lui en voulais pas mais étant mauvais joueur et gamin dans ces cas là, je demeurais partagé entre amusement et bouderie. Comme première punition pour ce petit plaisantin piqueur de sucette, je décidai de ne pas remonter tout de suite. Je relâchais l'air de mes poumons et refermai mes yeux, me concentrant sur la pression que l'eau exerçait sur mon corps chutant lentement...

- Qui sait, peut être un jour tu verras de toi même ce que c'est, le voir te parleras surement plus que l'entendre... me dit Holden après lui avoir parler de mes interrogations.

Je trouvais cela quelque peu étrange, comme tournure de phrase. D'accord je n'avais rien contre en parler, mais de là à le "voir" par moi-même. Soit cela voulait dire que je pourrais tomber prochainement sur lui avec un copain, soit qu'il pensait que je pourrais un jour peut-être passer de l'autre côté de la barrière. Et, l'un comme l'autre, sans vouloir passer pour homophobe, ça m'écœurais. Pas au point de me barrer et de ne plus avoir de contacts avec la communauté gay, mais assez pour me fiche des frissons dans le dos rien que de m'imaginais avec un homme. Ce n'était pas ma tasse de thé.

Même qu'en parlant de tasse ! Holden n'avait pas du tout eu l'air de se douter de mon petit manège et s'était complètement laisser faire lorsque je l'avais poussé à l'eau. J'attendais qu'il remonte et fasse comme les enfants, me jeter une vague à la figure. Je souriais, attendant. Holdi avait bien fait de proposer une baignade, ça rafraichissais les idées. Le soleil cognait plus fort ainsi exposé. Je voulais rejoindre mon ami, mais je préférais tellement le voir remonter pour se venger.

Mais au bout de quelques secondes, je ne trouvais pas cela normal qu'il ne remonte pas. A bien y regarder en me penchant au-dessus de l'eau, je ne le voyais pas bouger. Ah bah merde ! Et si jamais il avait fait une crise de tétanie ou avait eut une crampe dût au trop plein de sucreries! Je n'avais pas eu l'intention de le tuer non plus.
- Holden !! m'exclamais-je, horrifié. Ni une, ni deux, je plongeais ! L'eau me glaça, n'ayant pas pris le temps de préparer mon entrée. Malgré que cette sensation de se retrouver enveloppé dans une bulle était agréable, je n'avais pas vraiment le temps de m'attarder. Il fallait que je sauve Holden avant. Le pauvre blondinet se laissait tomber vers le fond, comme attiré par le sol de dalles blanches. Je vis ses yeux fermés et des bulles s'échappant un peu de sa bouche, ça ne me rassurait guère. Je l'attrapais aussi vite que je pus. Je devais le remonter avant qu'il ne se noie pour de bon !

J'arrivais à retrouver la surface, mon ami sous le bras. J'atteignis le bord, avec un peu de difficulté. Je n'étais pas maître nageur, je n'avais donc pas l'habitude de nager avec un corps inanimé contre moi. Je le tirais tant bien que mal sur la terre ferme. Il était quand même lourd pour sa fine stature.

- Hey ! Mec ! Respire ! lui demandais-je en posant ma tête sur sa poitrine.

Je sentais son cœur battre contre mon oreille. J'avais suivis quelques cours concernant les premiers gestes de secours. Je m'apprêtais donc à lui faire du bouche à bouche, pour le réanimer. Je pinçais donc son nez, posais ma main sur son menton pour maintenir sa tête et approchais mon visage du sien lentement...

Alors que j'approchais mon visage du sien, je me sentais assez mal, sans vraiment savoir pourquoi. J'allais poser ma bouche sur la sienne lorsque j'entendis mon ami souffler : - Bouh ! Si tôt fait, je me pétrifias. Lorsqu'il me toucha, même si ce n'était que les cheveux, je fis un bond en arrière. Holden se releva un peu, devant mes yeux ébahis.

- Espèce de Créétin ! m'écriais-je en lui donnant un coup de poing à l'épaule. Ni trop fort, ni trop faible. Cet idiot m'avais fichu une trouille bleue ! Tu as osé me faire un coup pareil ! J'en reviens pas, sérieux ! A moi !

J'étais époustouflé et à la fois totalement dégoûté d'être tombé dans le panneau ! En même temps, comment aurais-je pu douter un seul instant que mon camarade avait des idées aussi tordues ! Je n'aurais pas pu le regarder là, sous l'eau, en rigolant et penser qu'il s'agissait d'une farce. Il ne valait mieux pas tenter la chance. Mais il y avait des limites à tout.

- Si tu refais un coup comme ça, je te jure que je te laisse te noyer ! affirmais-je en le pointant d'un doigt accusateur. Sale mioche !

Et en plus de ça, il était plus que majeur ! Comment pouvait-il rester si enfantin, si normal, alors que moi je ne savais même plus ce que c'était de rire. Holden avait eut le droit à une toute autre éducation que la mienne, et je lui enviais cela bien plus que je n'osais le dire.
J'étais assis là, le soleil me chauffant le dos, mes cheveux dégoulinant de partout. J'entrepris de les rassembler et de les essorer un brin. Ils étaient peut-être un peu long, mais j'aimais le style que ça me donnait. C'était à la fois sauvage et domptable, tout comme je pouvais l'être. Cela donnait une vision plus approchable de la politique, ne pas être comme mon père, bougon.

- Une petite longueur, ça te dis ? Sans coup fourré cette fois-ci !

Il valait mieux clarifié les choses. J'avais quand même bien failli l'embrasser au final ! Car non content d'être du bouche à bouche, qui me dit qu'il n'en aurait pas profité un peu, même s'il ne me voyais pas comme cela. C'était vraiment flippant.

Je me levais alors, m'étirais et filais au bord de la piscine, prêt à faire quelques longueurs histoire de détendre le tout. - Tu viens alors, gamin ? le hélais-je affectueusement tandis qu'il rêvassait.

Il se décomposa sous mes yeux ravis, et bondit au simple contact de ma main. Je me relevai, le regardant plus attentivement... Oui, il était choqué: sa bouche entrouverte et ses yeux jaillissant presque de ses orbites. En aurais-je trop fait? Non, pourquoi devrais-je me reprocher quoi que ce soit? A. me connaît, moi et toutes les choses qui vont avec. Alors, il y avait sans doute une autre raison à cette stupeur excessive...

"Espèce de Créétin ! Tu as osé me faire un coup pareil ! J'en reviens pas, sérieux ! A moi ! explosa-t-il envers moi, me collant en prime un coup de poing dans l'épaule.

Le temps s'arrêta pour moi.

Il me frappait... Pas méchamment, ni assez pour me faire mal. Mais il me frappait quand même... Mauvais joueur cela ne pouvait être que ça! Je le voyais balancer entre indignation et stupéfaction. Moi je le regardai un peu bête, comme un gamin qui vient de se faire surprendre en train de regarder une fille se changer au travers d'une serrure.

Si tu refais un coup comme ça, je te jure que je te laisse te noyer !" m'assenait-il pointant un doigt accusateur dans ma direction. Puis me gratifiant d'un "Sale mioche !"il s'en alla s'asseoir plus loin raisonner des effets et des causes.

Je le regardais un moment se décontracter sous les rayons chauds du soleil qui, s'accrochant aux fines gouttelettes parsemant sa peau, le faisaient briller. après quelques instants il essora ses longs cheveux couleur chocolat et se tourna vers moi me ré-abordant plus détendu qu'auparavant:

"Une petite longueur, ça te dis ? Sans coup fourré cette fois-ci !
- Pas de problèmes jte rejoins tout de suite!" rétorquais-je presque aussitôt, baillant et m'étirant comme un chat.

Je le voyais m'imiter dans mon étirement et partir en tête de ligne une expression sereine plaquée au visage.

Décidément se contenir était une seconde nature chez lui, autant que celle de masquer la vérité pour ne pas dire mentir. Je le voyais embarrassé derrière le masque lisse et imperturbable de son visage. Du dégout. C'est cela qu'il avait du ressentir et je dois bien l'avouer, il était pour moi. je me repassai sans cesse la même scène: Moi le stoppant au dernier moment, lui et son expression stupéfaite puis sa fuite au simple contact de ma main et cette nouvelle expression horrifiée mêlée d'incompréhension et de vulnérabilité...

Une fois de plus, sa voix vint me ramener à la réalité:

- Tu viens alors, gamin ?

Pour toute réponse, je lui envoyai un grand sourire et pan! Ça c'était fait! Puis je me levai et allai retirer mon jeans et mon marcel complètement trempés, que j'abandonnai avec mes autres effets. Je déballai une sucette que je fourrai en bouche avant de le rejoindre, m'arrêtant à la tête de ligne voisine à la sienne. Je grimpai sur le plot et me tournant vers lui, sucette coincée d'un coté, lui lançait:

"Prêt? Partez!!!"

Je pénétrai l'onde tel une flèche s'élançant dans le vent, l'eau fraiche m'accueillait en son sein répandant un large frisson à travers mon corps et réveillant mes muscles qui m'expulsèrent sans rechigner jusqu'à l'extrémité du bassin où d'une pirouette élégante, je m'expulsai déjà dans le sens inverse...

Peut-être y étais-je aller un peu fort, au vue de sa stupeur. Mais il avait abusé quand même ! D'accord je n'aurais pas pu ne pas réagir et j'avais ressentis un malaise en moi lorsque je l'avais vu au fond du bassin, mais autant j'étais dégoûté de ce piège. J'avais été à deux doigts de l'embrasser si on y regarder de loin. Et ça ! Si quelqu'un l'aurait vu, j'étais mort ! Toute ma carrière en aurait prit un coup, sans parler de ma pauvre tête si mon père apprenait. Il ne m'aurait pas écouter. Oui, en cela je ressentais de l'aversion.
Bon, il ne l'avait peut-être pas imaginé ainsi. Enfin, avec ce qu'il m'avait dit un peu plus tôt, j'étais en droit de me poser des questions ! Je savais que je ne laissais pas les femmes indifférentes, ce devait être de même pour les hommes. Mais imaginer mon meilleur ami comme ça, c'était écœurant.

Mais n'y pensant plus, j'attendais désormais Holden sur mon plot, lui lançant un sourire lorsqu'il se fut posté à côté de moi. Sourire doublé d'un levé d'yeux au ciel en voyant ce qu'il avait dans la bouche. Encore et toujours son éternel pêché ! Je pensais que c'était plus grave pour lui, mais tant pis. Pas le temps de lui exprimer à voix haute ce que je pensais de son addiction, lorsqu'il lança le départ.
Et nous fûmes dans l'eau ! Elle était fraîche et le contact n'était pas différent de celui de tout à l'heure. Il était juste plus agréable. Je ne voulais pas non plus laisser gagner Holdi, alors je redoublais d'efforts, arrivant à l'autre bout de la piscine. Une petite cabriole et c'était repartit dans l'autre sens.

Lorsque j'atteignis enfin le bord, ma tête sortit de l'eau. J'étais à bout de souffle d'avoir autant accéléré. Malheureusement pour moi, dans ce genre de sport, je devais admettre que mon ami était plus expérimenté que moi. Il m'avais devancé de peu.

- Il faut vraiment que l'on recommence à s'entraîner si on veut rester en forme. dis-je d'un ton sérieux. - Bien joué p'tite tête ajoutais-je en lui passant la main dans les cheveux, faisant de sa coupe quelque chose de très hilarant.

J'aurais bien voulu prendre une photo tiens ! Dommage que les appareils ne soient pas waterproof. Je plongeais sous l'eau, et en ressortis presque aussitôt, histoire de m'assurer que mes cheveux n'allaient pas avoir la même gueule que les siens. Puis, je me hissais sur le bord et me laissais tombé en arrière. Je tournais les yeux vers mon camarade, qui était toujours fier avec sa sucette.

- Qu'est-ce que tu ferais sans moi pour t'acheter tes cochonneries hein !? demandais-je en passant un bras sous ma tête.

Je l'attendais suçotant ma sucette (d'où le nom). Il arriva peu après, essoufflé, et me lança d'un ton sérieux presque déstabilisant:

"Il faut vraiment que l'on recommence à s'entraîner si on veut rester en forme."

Vous en conviendrez autant que moi, cette proposition était tout ce qu'il y a de plus ambigüe. Sérieux!! vous ne notez aucun sous-entendus là dedans? Moi si, et ce n'est pas du à un esprit dégénéré et psychotique!

Je gardais pourtant mon air rêveur gobeur de bonbon, concluant que proposition ou non, ce serait inconscient de sa part, car cela s'adresser à ma personne et que vu la réaction de mon ami naguère, cela ne pouvais être qu'un "vieux lapsus d'habitude de drague".

"Bien joué p'tite tête" reprit A en passant sa main dans mes cheveux, qui se dressèrent gardant une position verticale au sommet de mon crâne. Avec cette coupe en épis et ma sucette je devais avoir l'air... trop classe!! Enfin comme d'habitude.

Je répondis à sa précédente remarque:

"Figure toi que je ne cesse d'entretenir mon corps d'athlète moi! Enfin rien ne t'empêche de te joindre à mes séances."

Je plongeai ma tête sous l'eau, histoire de remettre mes cheveux en place, puis remontai pour entendre sa réponse. A la surface je du encore virer les mèches de mes yeux car au naturel bouclés, une fois mouillés, ils demeuraient raides et obtenaient par là plus de longueur. Mon petit manège terminé, nous faisions à nouveau face à A: moi et ma sucette, attendant la suite

Mon ami était tout fier de m'avoir battu, son petit air amusé sur la face. On aurait pu le prendre pour un enfant mignon comme ça, si on ne savais pas qu'il était âgé de vingt-trois ans en réalité. Il ne les faisait déjà pas physiquement, mais alors mentalement, c'était pire. Mais ce petit côté de sa personnalité était attachant, et ce devait être pour ça que nous étions proche. Je tachais de le mettre au travail, quand lui réussissait à obtenir l'effet inverse, me décoinçant comme il disait.

- Figure toi que je ne cesse d'entretenir mon corps d'athlète moi! dit-il d'un air anodin.

Je le regardais, en hochant la tête et levant les yeux au ciel.

- Mais moi aussi, mon cher ! Bien qu'avec les responsabilités que j'ai, je ne puisse pas en faire autant que toi. Mais... on va dire que les filles servent d'exercice aussi ! fis-je avec un clin d'œil complice.

Et oui, le sexe était un bon exercice physique, quoi qu'on en dise ! Ça brûlais les calories et donnait beaucoup de satisfaction.
Après un petit rire, Holden plongea sous l'eau un instant, faisant comme moi, pour remettre ses cheveux à plat. Il avait l'air fin avec ses épis. Je trouvais ça sympa moi pourtant.
J'étais posé là, séchant un peu. Il n'était pas tard et on s'amusait bien. Pour une fois, je n'avais pas envie de rentrer travailler. Peut-être que mon collège aurait une bonne idée pour la suite de la journée.

- Qu'est-ce que tu veux faire ? Dis moi le premier truc qui te passe par la tête et c'est partit ! dis-je d'un air enjoué.

Je savais que mon ami avait constamment pleins d'idée absurdes qui lui traversait l'esprit. J'étais prêt à tout, même à nos vieux jeux d'université. Le bon temps quoi ! Loin de la ville et de ces gens. Maintenant qu'on était à l'institut juste à côté, ce n'était plus aussi drôle, la pression de nos statuts respectifs nous pesait. Mais aujourd'hui, nous ne rentrions pas bosser avant que la nuit commence à tomber. J'étais vraiment prêt à tout faire de cool cet après-midi. Qu'il en profite, avant que je ne me re-transforme en bourreau de travail, lui coupant son sourire et ses bonbons.

Nous flottions toujours au bord de la piscine, mes cheveux dégoulinant d'eau après mon plongeon subite.

A. m'avait parlé des filles comme bon exercice pour s'entretenir. Il n'avait pas tort!! Faire du sport en solitaire était déjà satisfaisant, mais le faire avec quelqu'un d'autre, et ce de manière coordonné, souffle, mouvement, se révélait d'autant plus agréable. Bien sur, on peut en dire ainsi en ne prenant que le coté physique, si on y ajoute les sentiments, le plaisir s'en voit décuplé, prodigieux, comme catalysé par les émotions. Je repensais à mes plus plaisantes expériences, bénissant mes adorables libertines aimant avoir le plaisir de partager leur lit avec moi...

Un détail capta mon attention: mon ami parlait des filles en général mais pour lui, n'y en avait-il pas qu'une seule? Serait-ce un lapsus révélateur, soulignant l'éventualité qu'il y en aie d'autre...?

Je me refusai de lui faire part de mes interrogations à ce sujet et abordai le sujet sous un autre angle:

"Tu dis que les filles c'est bon pour la forme, je suis d'accord mec! Moi j'adore pouvoir partager avec mes partenaires, mais je n'arrive pas à comprendre comment tu fais pour rester avec la même fille..."

Je ne comprenais vraiment pas, malgré le peu de fois où j'avais été véritablement amoureux, le seul moment de la relation qui me faisait frémir était la séduction tout d'abord puis les premières expériences avec l'autre. Ces moments ou l'anxiété, la passion, l'envie, la nouveauté, la maladresse, les moments où toutes ces choses mélangées et contradictoires nous habitent et nous électrisent... Mon comportement pouvait être qualifié de bassesse, seulement découvrir ses choses avec de nombreuses personnes s'avérait enrichissant et pour l'instant indispensable dans ma vie sentimentale... Que lui reste ainsi toujours sur le même niveau m'accablais profondément pour ces raisons...


Il repris la parole après notre discussion d'une manière plus insouciante:

"Qu'est-ce que tu veux faire ? Dis moi le premier truc qui te passe par la tête et c'est partit!"
-Le premier truc serait d'aller espionner des filles se changeant mais disons cela pour une autre fois... A la place je te propose qu'on aille voir une répétition de ballet au théâtre avec une bonne dose de boisson! ,lui répondis-je avec un sourire publicitaire.

L'idée de délirer avec lui en observant une activité -ici danse classique- qui pouvait se révéler grotesque avec un petit coup dans le nez me plaisait bien. J'attendais de voir sa réaction pour juger s'il en était de même pour lui...

Au bout d'un moment de réflexion, pendant lequel je me laissais doré au soleil, nous parlions de nos exercices physiques mutuels, moi préférant la compagnie des femmes à celui d'un appareil de musculation ou d'un plaisir solitaire. Et mon ami était totalement de mon avis, ce qui me fis esquisser un sourire.

- Mais je n'arrive pas à comprendre comment tu fais pour rester avec la même fille... dit-il comme si c'était une tare.

Malgré moi, un rire s'échappa d'entre mes lèvres et je me redressais afin de le regarder. Je ne pouvais pas lui avouer que je ne me gênais pas pour assouvir mes envies avec quelques autres femmes, mais je ne pouvais nier que Juliet m'ennuyais vraiment par moment.

- Et bien, je dois bien t'avouer que c'est tout un art d'arriver à ne pas s'ennuyer avec Juliet. Elle est charmante,mais je sais rendre les choses plus intéressante, et j'ai de petits fantasmes que je parviens à réaliser en me débrouillant. Avec une bonne organisation, on parviens à tout.

Sans avouer que j'avais d'autres conquêtes, je le laisser entendre que je n'étais pas désespéré au point de me contenter d'une seule.

- Et toi, comment t'en sors-tu avec tes jonglages ? Sur qui es-tu en ce moment ?

Je n'étais pas sans savoir que Holden était un petit tombeur, bien qu'il n'avait pas l'air méchant. Il fallait toujours se méfier des gens qui paraissaient les plus faible, car c'était souvent ceux là qui donnaient envie aux femmes. En tout cas, s'il voulait Juliet, je crois que je pourrais lui donner, à condition qu'il en prenne soin. Mais la belle était trop attaché à moi et j'avais encore besoin d'elle comme couverture.

Changeant un peu de sujet, je demandais à mon ami ce que l'on pouvait faire pour la suite de la journée. Tout d'abord il me parla d'aller espionner des filles dans les vestiaires, en plaisantant. Ça aurait pu être sympathique, mais je ne me voyais pas faire ce genre de chose maintenant, en tout cas pas avec les plans foireux que nous avions plus jeunes.

- A la place, je te propose qu'on aille voir une répétition de ballet au théâtre avec une bonne dose de boisson ! ajouta-t-il en souriant.

Mon sourire se joint au sien. C'était quelque chose que nous avions déjà fait par le passé. Se mettre bien et aller voir une pièce des plus niaises et d'en pourrir le fondement en commentant entre nous – quelques fois en faisant partager les autres spectateurs.

- Ça fait un moment qu'on à pas fait ça, oui. On peut aller à Ashland, c'est à peine à dix minutes et tu dois bien reconnaître que niveau ballet miteux, on ne trouve pas mieux !

Ashland, située à tout juste deux kilomètres de chez nous, était une ville très charmante, quoiqu'un peu limité malgré ces 8,000 habitants. Cet endroit était assez loin néanmoins pour que personne n'ait l'idée de nous croiser éméchés et délirant au possible, comme les gens étaient si peu habitué à ma voir, tant mon attitude calme et sûr de moi se faisait de rigueur.

- On prend ma voiture si tu veux ! Comme ça on rentre direct chez moi après et tu dors à la maison ! proposais-je dans un élan de générosité. Ou peut-être simplement parce que j'avais envie de sortir mon Impala !

Alors qu'il me répondait qu'il se débrouillait coté sexe, il éloigna la discussion de lui-même en la rejetant sur moi. Classique, si je puis dire. Il se demandai où en étaient mes amoures, ce à quoi je répondis en rigolant, par un frustrant "C'est un secret" éludant ainsi tout discourt supplémentaire sur ma vie privée.

Puis d'un commun accord nous dérivions sur la suite de notre programme qui d'un commun accord s'avéra être une activité que je baptiserai: "Grosse marrade arrosée au pays des petits chaussons". En effet, l'alcool plus nous deux réunis consistait un impact dangereux pour toutes choses vivantes ou non dans un rayon de 10 kilomètres!! Mon ami enjoué de cette proposition, la concrétisait sans plus attendre:

"Ça fait un moment qu'on à pas fait ça, oui. On peut aller à Ashland, c'est à peine à dix minutes et tu dois bien reconnaître que niveau ballet miteux, on ne trouve pas mieux ! On prend ma voiture si tu veux ! Comme ça on rentre direct chez moi après et tu dors à la maison !

- Ok pour tout, mais penses à mobiliser déjà ton chauffeur. Parce que je pense qu'après notre petite virée, nous ne serons plus en état de conduire quoi que ce soit!" rétorquais-je en riant.

A ses mots, je m'élançai à mes vêtements à peu près secs grâce aux soleil et m'habillais, impatient d'aller m'amuser. Adrian m'imita et bientôt nous nous retrouvèrent en dehors de l'établissement. Ma voiture ne tarda pas à venir avec à son bord, quelques bons vins, liqueurs et affaires pour découcher que j'avais fait préparer par le majordome de la maison. Nous nous installâmes à bord du confortable véhicule qui s'élançait déjà vers la résidence o'conell, dernière étape avant notre sortie.

Nous arrivâmes rapidement à destination où l'on fit transporter les boissons dans le "bébé" de A et mes affaires dans sa chambre. Je me retournai vers l'intéressé pour voir s'il était prêt à décamper...

Oui, pour une fois, Monsieur Adrian O'Conell avait envie de se lâcher ! C'était assez rare de ma part de me laisser aller à autant de frivolité. Mais Holden avait la capacité de me faire régresser. Et de me rappeler, surtout, nos années de fac plus qu'alcoolisées ! On avait souvent fait ça, mais aussi on était lin de chez nous, personne ne nous connaissait. Tout était plus facile. Ici, il fallait faire attention à notre image. surtout moi. Je me devais d'être impeccable, gentil et serviable, toujours propre sur moi, sans trop en faire non plus pour ne pas me rendre "trop honnête pour être vrai" comme on dit.

Après avoir accepté, me précisant de réquisitionner un chauffeur pour toute la soirée, voire plus car selon lui :

- Nous ne serons plus en état de conduire quoi que ce soit !

Je levais un sourcil intrigué, doublé d'un sourire limite pervers, laissant transparaître que cette petite idée me plaisait beaucoup.

- La soirée promet d'être divertissante ! lâchais-je en me levant.

J'allais récupérer mes affaires. J'étais sec, seul mes cheveux étaient encore humides. Je me mis vers Holden et secouais la tête énergiquement histoire que l'eau quitte mes cheveux. ensuite, avec un sourire ravi - sûrement d'avoir mouillé un brin mon ami - je passais ma main dans mes cheveux pour les remettre d'aplomb.

Comme convenu, nous repartîmes pour chez moi, changer de voiture et rassembler les affaires dans ma chambre. On ne serait pas en état de le faire en rentrant. Pendant que mon ami posait ses affaires, je contactais Henry, le chauffeur de mon père. Vu que Joey n'était pas en ville, il n'avait pas besoin de lui, je pouvais l'emprunter. Je raccrochais et me tournais vers Holden, qui en avait fait de même en même temps que moi. C'était plutôt marrant, et je lui souris.

- Alors, prête Wendy ? Nous partons pour le pays imaginaire. dis-je en lui tendant une bière que j'avais pris au passage dans la cuisine.

On ne tarda pas à rejoindre la voiture et à quitter Magnolia, nos bouteilles étalées dans l'habitacle. J'avais juste glisser un mot - ainsi qu'un billet de $100 - à Henry, histoire qu'il la boucle sur ce qu'il verrait ce soir.

- Une idée pour quoi manger au théâtre Holdi ? demandais-je en prenant une longue gorgée de bière.

J'allais finir ivre, j'en étais certain, je connaissais mon ami. J'espérais juste ne pas devenir trop bavard, ou parler dans mon sommeil comme c'était arrivé parfois avec Juliet. C'était pas génial de se saouler et de parler de choses qu'on ne se rappelle pas le lendemain mais que les autres si. Il fallait rester prudent, surtout avec ce que je préparais en secret.

Après avoir quitté la piscine bien que non tout à fait sec, Adrian ayant eu la bonne idée de se sécher les cheveux sur ma personne, nous nous retrouvons dans la voiture de fonction de ma mère qui nous déposent chez les O'conell avec une cargaison de boissons de luxe qui migrent à l'arrière de la voiture de A. Puis une fois mon chauffeur congédié, je monte dans la chambre d'Adrian pour y déposer mes affaires tant que je peux marcher droit. Une fois mes effets déposées de manière stratégique, je me retourne donc vers mon ami qui dans une synchronisation parfaite, a raccroché et s'est tourné vers moi au même moment. Je souris de ce fortuit hasard qui aujourd'hui fait décidément bien les choses et me dirige vers lui:

"Alors, prête Wendy ? Nous partons pour le pays imaginaire." me lance-t-il en même temps qu'une bière.

Je souris. Apparemment ce soir c'est moi qui vais faire la fille! Bien sur je parle du fait que normalement je suis Peter et non Wendy et pas d'un quelconque rôle dans une relation. Je ris intérieurement à cette idée:

"Tout est OK Crochet!" Je lui répond en riant (cette fois à voix haute).

Nous nous dirigeons dans sa belle voiture. Son chauffeur au volant nous fais quitter rapidement MC. Moi au milieu, à la place du mort, en train de siroter ma petite bière bien fraiche, fenêtre ouverte donc douce brise qui va avec (parfait). Rapidement la question nourriture s'impose:

"Une idée pour quoi manger au théâtre Holdi ?" Me demande-t-il avant d'inspirer une longue rasade de bière.

J'aime quand il m'appelle avec ce surnom, cela faisait longtemps. Je jette un coup d'œil à nos boissons de luxe. Et ni une ni deux je trouve direct de quoi les accompagner:

"Des sushis et du caviar!!" Je lui répond en m'agitant comme un gamin de huit ans en route pour le parc d'attraction.

Je suis surexcité et je compte impatiemment les milli-secondes avant sa réponse...

Tout était posé dans ma chambre, et je venais de proposer une bière à Holden, que ce dernier accepta ans mal. Toujours partant pour la picole le p'tit blond ! Des restes de l'université sans doute, où nous nous étions bien défoulé quand on y pensait trente secondes ! Je demandais ensuite à mon ami si il était prêt à partir, l'appelant Wendy. Cette petite métaphore du pays imaginaire sortit du dessins animé de Walt Disney me faisais rire. Mon ami était plus une sorte de Peter Pan, ne souhaitant grandir pour rien au monde, perdu dans son monde entouré de fées... et d'alcool pour lui.

- Tout est OK Crochet ! me répondit-il en riant.

Mon rire se joignit au sien tandis que nous entreprenions de rejoindre la voiture. Le chauffeur de mon père était doué pour garder secrètes les sorties que je pouvais faire. Je m'étais déjà servis de Henry dans certains cas, et un petit billet suffisait à lui faire perdre la mémoire sur quelque élément que ce soit.

Et nous filions le long de la route, disant au revoir aux maisons de Magnolia Cresent. Ce soir, A et H, comme on disait, était bien parti pour un pur moment de folie, qui ne me ressemblait pas non, mais de temps en temps, relâcher la pression faisait du bien si l'on ne voulait pas tuer quelqu'un !
Bref, je demandais ce que nous allions manger, car il était important de marier le goût de nos bouteilles de luxes avec quelque chose de bon ! Le jeune Turner jeta un œil aux bouteilles qui étaient étalé un peu partout, avant de me répondre.

- Des sushis et du caviar !! s'exclama-t-il.

En effet, je n'avais pas songé à ça. Je jetais un regard à mon ami, lui souriant de cette charmante idée.

- Henry, il faudrait trouver un traiteur une fois à Ashland ! Merci.

Quelques minutes plus tard, nous étions devant le meilleur traiteur de la ville, il y avait de tout et Henry nous rapporta tout ce dont nous avions besoin. Je regardais Holden avec un sourire, levant les sourcils d'un regard pleins de perversion gentille.

- A la tienne mon pote ! dis-je en tendant un sushi pour trinquer.

Et nous arrivions au théâtre, lieu de perdition de nos âmes. Je descendis en premier et tendis la main à mon ami.

- Wendy, si vous voulez bien ? m'esclaffais-je.

"Des sushis et du caviar !!"

Voilà le menu que j'avais proposé pour notre soirée. Adrian opina derechef à ma proposition et en refera immédiatement à Henry le chauffeur corrompu:

"Henry, il faudrait trouver un traiteur une fois à Ashland ! Merci."

Pauvre Henry, il ne le savais sans doute pas encore. Mais il allais passer une soirée i-nou-bli-a-ble!! Je nous imaginais déjà au retour. Le pauvre Henry aller en baver et ne s'en remettrai pas de si tôt. Tant pis, les domestiques en bavent, c'est connu. Afin de l'illustrer, je pris mon air noble et lança avec arrogance à Henry:

Pressez-vous Henry! Il ne faudrait pas arriver en retard au ballet, ce serait terriblement inconvenant!"

Ce fut léger mais la voiture accéléra subitement. J'échangeais un sourire amusé avec Adrian. Avec lui tout était simple, nous avions une situation familiale assez similaire et les mêmes délires idiots. Ainsi il n'était pas étonnant qu'il accepte si vite mes propositions souvent (pour pas dire toujours) rocambolesques. La voiture arriva devant notre meilleur traiteur du soir et Henry se hâta de nous ramener nos mets tant attendus. Une fois Henry congédié à l'avant de la voiture, Adrian décida d'entamer notre première boîte de sushis et m'en tendis généreusement un:

"A la tienne mon pote !"

"Je dirai, à la nôtre!" Renchéris-je avec un clin sourire complice.

Nous trinquions des sushis avant d'entamer la dégustation. J'avais toujours trouvé le sushi très sensuel (très sérieusement). je m'explique. le sushis de luxe, de vrai restaurant et un met fin et simple. Sa forme s'adapte merveilleusement bien au palé et c'est avec sensualité qu'il fond dans la bouche. Un vrai bijou de la gastronomie donc. Revenons à nos moutons, je fis donc glisser le sushi sur ma langue. Mes yeux brillèrent instantanément de plaisir. Je les fermai pour savourer ce moment puis après l'avoir suffisamment apprécié, le dégustai. Fantastique! Ce traiteur n'avait donc pas volé son titre de premier d"H-land" (H comme Holden, Non vous ne rêvez pas). J'en repris un 2ème comme un grand et le savourai à son tour. La boîte se vida rapidement.

La voiture s'arrêta devant l'opéra et nous descendîmes de voiture, Henry et nos provision sur nos pas. Nous pénétrèrent l'édifice façon Louis XIV et Henry acheta nos billet. Des employèrent nous conduisirent au 1er balcon (hé oui malgré les ballet minable, ils possèdent des balcons, si si parole de Holden c'est véridique) coté jardin. Là Henry se retira après nous avoir installé notre garde-mangé improvisé. Je me tournai vers mon ami pour lui montrer mes jumelles d'opéra que j'avais prises en passant par chez moi:

"Regardez sieur O'conell, je ne point oublié mes jumelles d'opéra!!" Débitais-je avec un accent d'autrefois ridiculement exagéré.

La salle finissait de se remplir en vu du début de ballet imminent. Il était temps d'ouvrir une bouteille!

Nous filions sur les routes, abordant la question du repas. Mon cher ami avait un penchant pour les choses raffinées, tout comme ma perosnne. Notre bonne éducation sans doute. J'avais donc demandé à Henry de nous arrêter chez un traiteur. Ce à quoi Holden rajouta :

- Pressez-vous Henry! Il ne faudrait pas arriver en retard au ballet, ce serait terriblement inconvenant!"

Je lui lançais un regard amusé, qu'il me rendit ans tardé. Malgré l'ordre saugrenu et le ton qu'avais employé H., Henry obéit sans broncher. Le traiteur que nous avions choisit était le meilleur.
Tandis que la voiture filait de nouveau vers le théâtre, nous trinquâmes à nous, tout bêtement. Je remarquais que mon ami adorait ce qu'il avait en bouche. On aurait pu prendre ça pour de la perversion, comme lorsque l'on embrassait une belle jeune femme, mais pour Holden, en était-il ainsi ? a quoi pensait-il en dégustant ces sushi ?

- Dé-li-cieux ! m'exaltais-je.

Nous avions bien fait de nous servir ici, les sushis étaient jute parfait ! Je n'étais pas fan de ce met, hors, lorsqu'ils étaient bien préparés c'était tout à fait sublime en bouche. alors que n'étions plus très loin, je remarquais que la première boîte était vide. Je ne m'étais pas rendu compte que nous avions tout mangé.

La voiture se stoppa alors, et nous vîmes les lumières du petit théâtre devant nous. Je mis un léger coup de coude à mon ami, afin que nous commencions à sortir. Et la grande vie pouvait être menée. Henry nous emmena, afin de prendre nos billets.
Une fois installé à notre balcon - je n'en revenais toujours pas qu'il y en est - Holden e tourna vers moi, tout sourire, prenant un accent des plus ridicules pour me dire :

- Regardez sieur O'conell, je ne point oublié mes jumelles d'opéra !!

- Oh, je vois que nous avons eu la même délicate attention ! répondis-je sur le même ton en sortant de ma poche intérieur ma pair personnelle.

Je pris une bouteille de ce qui semblait être du scotch de grande marque, dévissa le bouchon et en but une longue gorgée. C'était un peu râpeux, mais tellement bon ! Une boisson d'homme. Je tendis ensuite la bouteille à mon ami.

- Tiens Holdi ! Histoire de déboucher tes oreilles.

Et le spectacle commença ! J'ignorais le nom du ballet qui débutait, n'ayant pas pris la peine de regarder le programme. Nous n'étions pas vraiment là que pour ça, après tout. Mon petit blondinet me passa le caviar, que je pris avec délectation. Hum, que j'aimais ça !

Nous avions grandement appréciés ces sushis du moins c'est ce que mon hmmmmm et le "Dé-li-cieux !" de A laissèrent entendre. Après être arrivés à destination on se retrouvai finalement, les formalités faites, au premier balcon coté jardin entourés de nos victuailles. Nous étions à peine arrivés que nous commencions déjà doucement nos petite moqueries:

"Regardez sieur O'conell, je ne point oublié mes jumelles d'opéra !!

- Oh, je vois que nous avons eu la même délicate attention !

- Fort bien mon ami, vous m'en voyez aise, puisque vous pensoites à cette délicate attention!"

Jusque là tout était normal et commençait parfaitement bien. La soirée allai promettre. Je m'essayai négligeaient dans mon fauteuil et allongeais mes jambes. Adrian lui attaqua notre première bouteille. Qu'il me tendit:

"Tiens Holdi ! Histoire de déboucher tes oreilles."

Je le remerciai et bus au goulot à mon tour. Le liquide incandescent s'écoula dans ma bouche en déclenchant un léger frisson à peine perceptible. Je la posai puis pris la 2ème boîte de sushis tandis que A jetait un sort au caviar. J'en faisais glissai 2 dans ma bouche puis décidai de me tourner vers le caviar en la reposant. Je reportai mon attention sur A quand, sans prévenir, les lumières s'éteignirent. Nous nous regardâmes et d'un commun accord firent:

"Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah..." dans une expression de soulagement exagérée.

En bas quelques spectateurs se tournèrent vers nous entre amusement et ennui. Je piquai le caviar des mains de mon ami et en pris une bonne ration avant de porter les jumelles à mes yeux et de lancer:

"Hoo, le rideau s'ouvre, c'est vraiment ex-tra-or-di-nnai-re!!! Tu as vu? Comme l'attente est courte avant le commencement!"

Des danseurs vêtus à la mode des Cours d'Espagne entrèrent en scène...

C'était la relâche totale ! Nous, pauvres étudiants en Institut, nous avions beaucoup de travail et de pression concernant notre avenir, et cela faisait parfois du bien de décompresser. Pour ce soir, il n'était nullement question d'études, nous avions donné dans la journée. Nous verrions demain. Enfin... Façon de parler car nous ne serions probablement pas en état avant deux ou trois jours suivant la tournure de la soirée !
Holden me fit une remarque très drôle sur les jumelles d'opéra qu'il avait apporter. J'en avais fait de même. C'était un objet que je prenais dès que je savais que mon ami voulait une sortie.

- Fort bien mon ami, vous m'en voyez aise, puisque vous pensoites à cette délicate attention!

- Oui, je trouve que je pensoites bien ! dis-je avec sérieux.

Nous rendant compte que nos phrases n'avaient aucun sens, nous nous mîmes à rire comme des débiles. tout en se marrant, chacun pris ce qu'il voulait à manger, partageant la première bouteille que le blond avait ramener. Il avait dût dévaliser un magasin, ou la réserve de sa mère ! En attendant, on ne manquait de rien !
Le noir tomba soudain sur la salle, plongeant les spectateur dans une pénombre justement dosée, pour que les acteurs ne soient pas déranger par les visages endormis du public, ou par nos imbécilités.

- Aaaaaaaaaaaaaaaaaahhhhhhhhhhhhh

Holden et moi avions poussé un soupir de soulagement, étendus sur nos sièges comme des pachas. Quelques rires montèrent jusqu'à nous, mêlés de "chuuuut" ou de "rooooh" pour ceux à qui notre attitude déplaisait. Ils n'avaient pas finit de nous supporter ! bientôt, le rideau s'ouvrit pour faire entrer les acteurs.

- Hoo, le rideau s'ouvre, c'est vraiment ex-tra-or-di-nnai-re!!! Tu as vu? Comme l'attente est courte avant le commencement !

- Oh oui ! Merveilleux ! dis-je en me penchant comme fasciné par l'entrée. C'est qui l'autre tentouse avec la couronne ? demandais-je alors.

Il y avait un grand type fagoté comme un prince. Il devait être le personnage central. L'alcool montant doucement dans mon organisme, je me rendis compte de l'énormité que j'avais proféré. Je tournais lentement le visage vers mon ami. Peut-être avait-il mal pris mes mots.

- Oups. Désolé mon pote. Mais lui il... Toi tu es... Enfin tu vois ! bafouillais-je.

Je ne voulais pas qu'il me prenne pour un homophobe alors que je ne l'étais pas. Cela ne me dérangeais - presque - pas que mon meilleur ami soit de la jaquette comme on dit. Je lui fis alors un sourire et, buvant une gorgée d'alcool, allait faire un baiser sur la joue de H. histoire de montrer sans doute ma bonne volonté et ma non-peur à être près de lui. je bus une nouvelle et longue longue gorgée de scotch.

- Hey ! Regarde la nana avec le chapeau à plumes ! Ou c'est des fleurs ? demandais-je en penchant la tête sur la gauche comme pour distinguer, changeant ainsi de sujet. Et je lui passais la bouteille que j'avais toujours en main.

Le regard que Holden me jeta, même dans le noir, signifiait qu'il n'avait pas vraiment comprit pourquoi je m'excusais. Je ne voulais être blessant d'aucune manière envers lui, mais par moment, des expressions sont dites sans faire attention. Et j'en connaissais qui se vexait facilement. Il ne fit rien contre le bisou que je lui déposais sur la joue. Je devais commençais à être bien moi !

- Hey ! Regarde la nana avec le chapeau à plumes ! Ou c'est des fleurs ? dis-je à mon ami, qui n'avait pas réagis.

Il devait être analyser les pour et contre de mes gestes et paroles. Je ne cherchais plus à réfléchir, ce soir on se détendait. Je repris un sushi tout en le faisant passer avec une nouvelle lampée de scotch.
Soudain, je sentis qu'on m'observais. tournant la tête, je vis que mon voisin me fixait avec une lueur étrange, comme s'il cherchait le défis. Et il ne tarda pas à m'annoncer ce qu'il attendait de moi.

- Désolé mais je ne crois pas pouvoir te pardonner si facilement... à moins que... tu me baises les pieds !

Je figeais un instant, laissant les mots de H pénétraient mon cerveau en même temps que l'alcool dans mon sang. Que je lui baise les pieds ? Se prenait-il pour un roi ? Bien avant que j'eus le temps de réfléchir - oui ce soir c'était exclu - je posais ma bouteille et lui attrapais la jambe, manquant de le faire tomber.

- Que votre volonté soit faite, sieur Holden.

Et ensuite, je lui retirais sa chaussure, que je jetais je ne sais où - certainement dans le public vu le "aïe" que je perçus. Je pris un air d'enfant à qui l'on offre le droit de se coucher plus tard que 8h00. Fasciné d'un cadeau, en l'occurrence son pied. J'y déposais un rapide baiser avant de me mettre à rire. Adrian en train de s'enivrer, ça faisait peur ! Surtout parce que c'était rare. Les dernières fois remontaient à la fac', où nous étions bien loin de la ville. Voilà pourquoi on n'aurait jamais fait une telle soirée à Magnolia, trop de connaissances, trop d'électeurs potentiels.

- Tu sens le chlore ! dis-je à mon ami en souriant, lui piquant sa vodka.

Je changeais oui, les mélanges n'étaient jamais bon mais tant pis. Je jetais un œil à la scène, observant les danseurs en action, transportais dans leur univers saugrenu et mal dégrossi. ridicule, out bonnement. C'était peut-être un remake de la Castaphiore, tant ils chantaient bizarrement.

- Hey Holdi ! le hélais-je sournoisement. Pas cap de leur lancer ta chaussure !

Il ne lui en restait qu'une, ça ferais tâche quand même pour rentrer ! autant s'en débarrasser pour de bon.

Nous avions déjà un coup dans le nez. Sushi, caviar, scotch, vodka noir, Adrian me faisant un bisou sur la joue, moi lui disant que ça ne suffisait pour se faire pardonner et qu'il devrait plus tôt me baiser les pieds pour que je consentes à son pardon:

"Désolé mais je ne crois pas pouvoir te pardonner si facilement... à moins que... tu me baises les pieds !"

Adrian en demeurait figé pour mon plus grand ennui. Je regardais vers la scène pour voir le fameux chapeau à fleur? à plumes? N'arrivant pas à me décider, j'optai donc pour un mixe des deux. J'étais passionné par les petits pieds (d'une danseuse) bougeant en cadence sur un rythme frénétique, quand je senti des mains s'accrocher à ma jambe et manquer de me faire tomber de mon fauteuil de roi, *c'est quoi ce bordel*, ce bordel c'était A. Je lui fis mentalement coucou lui demandant également pourquoi se trouvait-il accroupi devant moi à la hauteur de... bref, je finissais ma conversation imaginaire lui stipulant clairement que ça prêtait à confusion. Mon dialogue s'arrêta quand le vrai repris de la bouche d'A:

"Que votre volonté soit faite, sieur Holden."

C'est votre Grandeur... je lui répondis dans un souffle.

Il me déchaussa un pied, envoyant ma chaussure dans un "aïe, qui c'est le con?!", puis avec une expression d'enfant gâté embrassa rapidement mon pied pour finalement éclater de rire et me balancer:

"Tu sens le chlore !

- Je me doucherai ce soir! Je lui répondis en lui tirant la langue.

Il me piqua ma vodka, tant pis, je passai donc à la smirnoff noire qui avait la réputation d'être la vodka des tzars. Effectivement elle était incroyablement bonne, je buvais chaque gorgée le plus doucement possible tellement l'arôme était intense. Je regardais distraitement la scène en balançant mon pied quand mon ami m'interpella de sa voix sournoise:

"Hey Holdi ! Pas cap de leur lancer ta chaussure !

-Si je le fais tu fais tomber la chemise..." Dis-je sans attendre confirmation.

J'enlevai ma deuxième pompe et, me positionnant tel un lanceur pro de baseball, l'envoya directement dans le coulisses à l'opposé de notre loge. Je me retournai fièrement vers mon camarade en brandissant le pouce:

"A ton tour!"

J'avais pris mon ami au dépourvu en lui soulevant la jambe. Ses désirs étaient des ordres et je n'étais plus vraiment en état de penser à ce que je faisais. Tant pis ! Je lui avais donc baiser le pieds, lui faisant remarquer au passage qu'il avait une odeur de chlore très prononcée.

- Je me doucherais ce soir ! me dit-il.

Comme si de rien n'était, je me rassis et souris, en pensant à ses paroles. Le fait de parler de douche me donnais des idées sympathique. Une douche à la vodka ça irait ? Je verrais à remettre ma pensée à un peu plus tard, il était encore trop tôt.
Volant la bouteille du petit blond, je le vis s'en saisir d'une autre. Je n'avais pas compter le nombre de bouteilles, mais en tout cas, chose certaines, les videurs à la fin de la soirée sauraient exactement combien nous en aurions bu. Nous regardions le ballet tranquillement, bloquant parfois sur des détails idiots, rappelant la dose d'alcool dans notre sang, lorsque je défiais mon Holden !

- Hey Holdi ! Pas cap de leur lancer ta chaussure ! dis-je avec un sourire joueur.

-Si je le fais tu fais tomber la chemise... répliqua-t-il aussitôt.

Certaines personnes auraient accepté sans hésiter, rêvant de voir une godasse voler au travers d'un théâtre. D'autres auraient dit que ce n'était pas correct. et il y avait la troisième catégorie, celle qui se contentait de sourire comme abruti aux idée délirantes.
J'observais le blondinet retirer sa chaussure et se lever. Il la jeta si bien et fort que j'avais vu le regard du travesti changer de couleur. L'odeur ou la peur ? Nous ne saurions jamais.

- A ton tour ! dit mon ami en se tournant vers moi.

Complètement ivre d'avoir finit la bouteille de vodka noire, je ne savais vraiment plus ce que je faisais ! Sans trop y réfléchir, je poussais Holden dans son fauteuil et me calais contre l'avant de la loge. Je le fixais, un regard en trou de pinne comme on dit, et déboutonnais ma chemise comme s'il s'agissait de se déshabiller le soir chez soit. Je l'enlevais et la jetais presque sensuellement au visage de mon meilleur ami.

- Ça te plaît alors ?

Je parlais du fait d'avoir réussit son défis stupide, mais qui pouvait bien savoir ce qui se tramait dans la tête de H. en cet instant. Je me baissais pour trouver une nouvelle bouteille et, au passage, un sushi. Il en restait peu. Je retournais à mon siège.

- Et tu devrais retirer ta chemise aussi. Elle va être trempé sinon !

fis-je remarquer à mon ami qui ne se doutait pas de ce qui allait lui arriver. Et en effet, la sentence ne tarda pas. Je lui renversais un tout petit peu - je crois - du rhum que j'avais en main. Qu'il était mignon comme ça. Il en avait sur le nez, c'était hilarant. Je ramassais la goutte de rhum, on ne gâche pas voyons ! Et je rirais, un peu fort pour les autre, mais qu'importe ! C'était une bonne soirée !

- Chuuuuuut ! dis-je également à mon ami.

J'avais retirer ma chemise pour la jeter sur Holden. Je lui demandais ensuite si cela lui convenait, si ça lui avait "plut". Je le vis me regarder - enfin, soit je m'imaginais qu'il me matait, soit je n'avais plus les yeux en face des trous, - tout en me répondant. J'entendis qu'il me disais un petit oui alors que je prenais la bouteille de rhum. Le ton de ce "oui" me sembla un instant étrange. Puis je ne cherchais pas trop plus loin, me demandant simplement s'il parlait de la même chose que moi !

Alors que je lui disais que sa chemise allait être mouillée, ce dernier ne comprit pas. Par réflexe, je le vis la déboutonner, mais sans trop de conviction. Visant comme il fallait malgré ma vision altérée, je lui versais du rhum sur la tête. Là oui, la douche serait de mise en rentrant. Et deux fois plus après ce qui allait suivre!
En effet car, pendant que je rigolais à ses dépens, le blondinet s'était levé. Je lui faisait un signe pour que le silence revienne, me moquant plus es spectateurs qu'autre chose à vrai dire. Et je reçus une pluie de smirnoff en pleine tête. Sidéré par ce geste que je qualifierais de copieur, je me contentais un instant de regarder Holden qui lâchais un - Oops ! plein d'excuses... Ouais c'est ça. Bon mauvais comédien.
Le jeune homme se permit de passer un doigt sur ma joue, ce qui me fit me crisper, et je le vis ensuite se lécher le doigt, humide de la boisson qu'il venait de me renverser dessus. Me mordant la langue pour ne pas l'agresser à lui dire de ne jamais me retoucher comme ceci, je lui lançais un regard suspicieux. Je passais mes mains sur ma figure pour enlever les gouttes que je sentais courir le long de mon nez, je cherchais comment me venger de s vengeance.

- Alors toi... dis-je d'une voix qui ne présageait rien de bon pour lui. Tu veux jouer, on va jouer !

Je me levais et avançais vers Holden. Je posais ma main sur son torse et le repoussais vers le coin de la loge. Le regardant intensément, je le laissais un instant réfléchir à mes prochaines actions. Une fois ivre, je pouvais faire tout et n'importe quoi c'est vrai, mais jamais dépasser de limite. Du moins, je n'étais jamais arrivé à ce stade... pas que je me souvienne ! J'avais envie de rire en moi même. Sortant toujours avec H. je savais bien qu'il ne ferait rien d'ambiguë, il n'était pas idiot.
Néanmoins, sur le coup il devait se demander ce qu'il se passait. Sans plus le faire attendre, délaissant mon côté de gentil joueur séduisant, je lui collait le sushi - que j'avais discrètement pris en me levant - en plein dans la bouche avant de me reculer pour lui ébouriffer les cheveux.

- tu colle ! dis-je en frottant ma main sur mon jean, me retenant de rire face à l'expression de mon ami !... Mes amis ? Deux Holden me faisait face. Trop d'actions et d'alcool brouillait les idées. Euh... Par contre, j'en ramène qu'un à la maison hein ! répliquais-je alors en pointant un doigt sur les eux blond que je voyais flou.

Si on se concentrait un peu, on arrivait à distinguer qu'il n'y avait qu'un unique Holden Turner, mais mes yeux n'avaient pas envie de chercher, et ans le noir, c'était plus amusant de voir deux types me dévisager.