It's never too late to make it right ✎ If I walk would you run ! If I stop would you come ! If I say you’re the one would you believe me ! If I ask you to stay would you show me the way ! Tell me what to say so you don’t leave me ! The world is catching up to you while you're running away to chase your dream ! Its time for us to make a move cause we are asking one another to change and maybe im not ready but I'll try for your love ! I can hide up above ! I will try for your love, we’ve been hiding enough. Skinny.lOve

La relation entre Jérem' et Zoë était toujours aussi bizarre qu'auparavant. Le fait que les deux jeunes soient maintenant célibataires n'avait rien changé. En fait, cela avait créé un plus gros malaise. Le sportif ne savait pas comment il devait agir avec la jeune maman. Devrait-il l'inviter pour un premier rendez-vous ou attendre un peu plus longtemps ? Ça faisait au moins un mois qu'elle n'était plus avec Lukas. Alors, elle voudrait sûrement avoir plus de temps pour elle et pour sa fille. Mettre les mecs de côté ne lui fera pas de tort. Attendre que la jeune Kahn soit prête à avoir une relation ne le dérangeait pas du tout. C'était peut-être mieux qu'il prenne leur temps aussi. Parfois, s'engager trop vite dans une relation pouvait avoir des conséquences. Apprendre a connaître l'autre personne était une grosse étape à passer avant de se mettre en couple. Habituellement, les gens ont moins de chance de se séparer si les deux personnes étaient amis avant d'être des amoureux. C'est sûr qu'il y a quelques exceptions, mais selon Jérem' c'était mieux de commencer par être amis. Oui, Zoë et lui sont de bons amis, par contre, il y avait quelques trucs dont Jérem' ne connaissait pas d'elle.

Aujourd'hui, Jérem' accompagnait Zoë et Hope au parc. La jeune maman voulait profiter du beau temps pour prendre une petite marche avec sa fille. Jérem' c'était proposé à venir pour pouvoir passer du temps avec elles. Même s'ils habitaient dans la même maison, cela ne signifiait pas qu'ils passaient tout leur temps ensemble. Au contraire, le malaise qu'il y avait entre eux faisait en sorte qu'ils soient un peu distant l'un de l'autre. Pas distant au point de s'ignorer quand même. Ça leur arrive parfois de regarder la télévision ensemble et de discuter un peu, mais c'est tout. De plus, Jérémy pouvait profiter de cette journée pour parler un peu de leur relation et du baiser, étant donné que depuis que ça s'est produit, il en n'ont pas reparlé et essayé de mettre les choses au clair.

Vers deux heures, ils quittèrent la maison numéro treize pour se rendre au parc. Dehors, la température était parfaite. Pas trop chaud, pas trop froid. Le ciel était bleu avec quelques nuages. Arrivée au parc, il remarqua qu'ils n'étaient pas les seuls à avoir décidé de faire une petite promenade à l'extérieur. En effet, on pouvait y voir quelques parents installés sur les bancs à surveiller leurs enfants qui jouaient dans les structures de jeux. Un peu plus loin, il y avait un banc de libre. Parfait ! Une petite pause. Pas qu'il soit épuiser, c'est juste qu'il voulait s'asseoir et discuter avec Zoë. Sur le chemin jusqu'ici, les deux n'avaient pas vraiment discutés. Quelques petits commentaires sur la température et c'était tout. Il y avait seulement un truc qui dérangeait le jeune homme : Quoi dire ? Comment pouvait-il démarrer la conversation ? Il ne voulait pas lui dire directement : « Je crois que je t'aime ! » Il ne voulait quand même pas la traumatiser la pauvre.

- Alors... Ça va bien de ton côté ?

C'était un bon début, non ? Depuis que Lukas et elle se sont séparés, ils ne se sont pas vraiment reparlés. Était-elle triste que se soit terminé entre eux ou était-elle plutôt heureuse ? Question stupide, mais c'était quand même bon de le savoir.

La relation entre Jérémy et Zoë n’était pas moins tendue. S’ils se parlaient, c’était pour se parler de la pluie et du beau temps, de ce qui jouait à la télévision, même de jeux vidéos ou bien du chat de Jérémy, mais jamais ils n’avaient parlés d’eux, de ce baiser qu’ils avaient échangés. Ils avaient gardés cette histoire morte. C’était ça qui n’avait pas changé dans la vie de Zoë Kahn. Cependant, tout n’était pas identique à avant non plus. Maintenant qu’elle était célibataire, elle se sentait plus légère, moins torturée. Elle consacrait la majorité de son temps à sa fille qui devait probablement s’en réjouir. La pauvre avait été si souvent gardée par Lou dernièrement à cause des incessantes crises de larmes de Zoë. Pleurer devant sa fille risquait de rendre l’atmosphère lourde et Zoë ne voulait pas affliger à Hope. Elle méritait de vivre dans la légèreté, la paix et l’amour.

Ne plus être avec Lukas avait un effet bénéfique sur Zoë. Lukas n’avait jamais réellement été méchant excepté le jour où il l’avait quitté, mais malgré cela, Zoë semblait faire plus attention à sa personne, à moins se négliger depuis leur rupture. Bien sûr, ça pouvait donner comme impression que Lukas n’avait pas nécessairement été quelqu’un de bon, mais Zoë n’y pouvait rien non plus. Elle passait désormais de temps à pleurer, ce qui lui donnait du temps à consacrer à autre chose. Son apparence par exemple.

Non, elle n’avait pas changé physiquement. Elle était toujours blonde, avec la même coupe de cheveux, elle n’avait pas été au salon de bronzage ou peu importe. Non en fait, c’est simplement sa posture qui avait changée. Zoë avait un gros poids de moins sur ses épaules, et donc elle marchait le dos plus droit, la tête plus haute, comme si elle avait prit plus d’assurance. C’était triste pour Lukas, mais Zoë se sentait beaucoup mieux sans lui.

Malgré tout cela, elle n’avait pas moins l’esprit torturé. Jérémy la hantait jour et nuit. Que pensait-il d’elle? Comment la voyait-il? Pourquoi l’avait-il embrassé? Que ressentait-il pour elle? Était-il aussi incertain qu’elle ? Aussi insécure qu’elle ? Hélas, toutes ces questions demeuraient sans réponses, jusqu’à ce qu’enfin Jérémy se décide à faire le premier pas. Enfin, le deuxième, puisque le premier avait été le baiser. En voyant Zoë habiller Hope, il avait posé des questions et elle lui a répondu qu’elle allait au parc prendre une marche avec sa fille. C’est là qu’il se proposa pour les accompagner, ce qui fit chavirer le cœur de Zoë de bonheur.

Le trajet fut des plus silencieux. Marcher toute seule n’aurais pas été différent. Ce même malaise s’était installé, comme toujours, entre les deux. Après avoir trouvé un banc dans le parc, Jérémy et Zoë allèrent s’asseoir. Le carrosse de Hope face à eux, Zoë se pencha pour veiller à ce que sa fille ne manque de rien. Ensuite, Jérémy posa sa question. Cette fameuse question qui embêtait la jeune maman tout autant que son interlocuteur. Elle haussa les épaules, alternant son regard entre sa fille et les alentours.

♦ « Disons seulement que de ne plus être avec Lukas est un gros soulagement. J’ai l’impression de moins étouffer. »

Maintenant, ne restait qu’à visiter les vraies origines

♦ « Et… toi ? Tout va bien ? »

Bien sûr, Zoë aurait voulu parler à Jérémy de ce qui s’était passé, seulement comment pouvait-elle en venir à ce sujet spécifique. Plus facile à dire qu’a faire, n’est-ce pas?

Un gros soulagement ? Ah bon ? Il aurait cru que la jeune femme aurait été triste ou un truc du genre. Soulagé aurait été sa dernière hypothèse. Mais bon, c'était peut-être mieux comme ça ! De son côté aussi ça n'allait pas si mal. Sa séparation avec Nina ne l'avait pas trop attristé. De toute façon, même s'il n'aurait pas embrassé Zoë, les deux se seraient séparés, enfin, s'il se fiait à ce que Nina lui avait dit. Selon elle, Jérem' était trop immature. N'importe quoi ! Jouer au jeu vidéo ne rend pas quelqu'un immature, c'est tout simplement un divertissement. Bref, pour certaine personne c'est une perte de temps.

À son tour, Zoë lui retourna la question. Comment allait-il ? En fait, depuis sa séparation avec Nina, le jeune homme avait un peu le moral à terre. Pas à cause de la séparation, mais seulement parce que les gens doutent un peu de Jérémy ces temps-ci. Il trahit une personne et toute la population croit le juge. Il est au courant que ce n'était pas bien de tromper sa copine, par contre, les gens ne voulaient pas comprendre son geste. Il avait des sentiments envers Zoë et le baiser lui avait aidé à s'en rendre compte. S'il ne l'aurait pas fait, il serait surement encore avec Nina à se poser la question. Ce n'était pas mieux au fond. Être avec une personne et avoir des sentiments pour quelqu'un d'autre équivalait un peu à un baiser non ? Excepté le fait que c'est de l'infidélité, les deux cas étaient similaires. En plus d'avoir perdu la confiance de certaine personne, il avait aussi perdu quelques amis. Genre Evane ! Jérem' et elle s'entendait à merveille, mais maintenant c'était plus compliqué. Il avait quand même trompé sa cousine, donc c'est normal qu'elle choississe Nina au lieu de Jérémy. Par contre, avoir perdu une bonne amie c'était triste. Tout ce qu'il espérait soit qu'elle le pardonne !

- Ça fait déjà au moins un mois que je ne me suis pas fait taper dessus ! Donc oui tout va bien, ajouta-t-il en riant.

De toute sa vie, le jeune homme n'a jamais reçu autant de coup en si peu de temps. En commençant pas Katya, qui elle l'avait giflé en apprenant ce qu'il s'était passé entre Zoë et lui. Ensuite, Nina qui n'avait pas été douce avec lui. En effet, celle-ci l'a giflé, aspergé de Coca et pour finir, elle lui a donné un coup de pied dans les burnes. Lukas lui, bah il avait fait le plus de dégâts. Un oeil au beurre noir et un nez plein de sang. Y a de quoi faire mal ! Heureusement, son oeil avait guérit après deux semaines. Disons que se promener avec un oeil au beurre noir attire des regards... Beaucoup de regards ! Mais bon, fallait plutôt en rire.

Cependant, Zoë de son côté ne semblait pas la trouver drôle. Sûrement qu'elle se sentait un peu mal pour ce que Lukas a fait à Jérem', mais il ne pouvait pas dire qu'il ne le méritait pas. C'était de sa faute à lui. Il était la cause du baiser. S'il ne l'aurait pas fait, les deux jeunes n'en seraient pas là aujourd'hui. Même si Zoë disait qu'elle aussi était coupable, le footballeur s'en foutait. Selon lui, il était coupable et il méritait tout ce qui lui était arrivé jusqu'à présent.

- Nah mais ne t'inquiète pas pour ça ! tenta-t-il de la rassurer. Ce n'est pas grave, tu sais.

Il afficha un sourire rassurant sur ses lèvres. Il ne voulait pas que Zoë s'inquiète pour ça. Ce n'était pas comme si Lukas l'avait gravement blessé. À ce qu'il sache, il pouvait encore voir et marcher. Pourquoi s'inquiéter alors ?

Zoë avait semblé éviter totalement regard de son ami. Ce n’était pas qu’elle ne voulait pas le regarder. Bien au contraire. Elle était déjà à la base le genre de fille qui regarde l’autre personne dans une discussion. Cependant, avec Jérémy, elle voyait dans son regard une chose qu’elle ne voyait chez personne d’autre, une chose qui semblait faire battre son cœur à une vitesse grand V. Il y avait quelque chose de spécial en lui, quelque chose qu’apparemment elle ne voyait en personne d’autre. Enfin, c’est ce qu’elle avait conclut après tant de temps à y réfléchir. Jérémy était quelqu’un de bien, probablement la seule personne capable de la ramener sur terre. Il était gentil, attentionné, toujours prêt à l’aider à se sentir mieux.

Malgré cette façon de le voir, Zoë se posait toujours la même question depuis ce fameux soir : L’aimait-elle ? Était-elle amoureuse de lui ? Voudrait-elle se mettre en couple avec lui ? C’était la réponse à cette dernière question qui venait mettre de la brume dans l’esprit de Zoë. En fait, elle savait très bien qu’elle serait une bonne petite amie pour lui, et vice-versa. Cependant, malgré tout, elle pensait à Lukas, jusqu’au point d’aller voir son profil Facebook au moins une fois par jour. Elle avait dit des choses méchantes qu’elle regrettait amèrement à Lukas. Il l’avait légèrement mérité en quelque sorte, mais de là à lui dire qu’il était un total inconnu… Bref, Zoë s’en voulait. Il lui arrivait souvent de se demander ce qu’il en serait d’eux si Lukas l’avait pardonné. Et fort malheureusement, elle se disait que c’était mieux qu’ils se soient séparés. Sachant tout cela, la réponse à ses deux premières questions, à savoir si elle était amoureuse de lui, était inévitablement positive.

Jérémy était pareil à Zoë du côté caractère. Du moins, il avait le même caractère que la vrai Zoë, celle qui avait semblé disparaître cette dernière année. La seule chose qu’elle avait vraiment en commun avec Lukas, c’était cette infinie déprime. Entre déprimer, c’est difficile de sortir du gouffre. Jérémy avait ce pouvoir lui. Il avait la capacité de lui faire rappeler qui elle était vraiment, la fille qu’elle aspirait à redevenir. Qu’est-ce qui l’empêche alors de se mettre en couple avec lui alors ? Justement la peur de n’être attachée à lui simplement pour se retrouver, retrouver celle qu’elle voulait être, l’ancienne Zoë. Elle n’avait pas envie d’abuser de sa personnalité, de se servir de lui inconsciemment. Et en même temps, sa rupture avec Lukas était encore trop fraîche à son goût. Il avait été méchant dans ses propos, et d’autant plus violent avec Jérémy. Elle s’était défendue avec ses paroles, l’obligeant à rester loin d’elle.

Quoi qu’il en soit, ces souvenirs restaient douloureusement gravés en sa mémoire. La blonde préférait ne même pas y penser, cependant, elle n’en eut pas le choix. La réponse de Jérémy l’y obligea. Il avait fait allusion au temps où on l’avait souvent frappé à cause de ce baiser. L’ayant regardé, elle baissa les yeux en entendant sa réponse. Elle s’en voulait terriblement. En effet, si la jeune maman n’avait pas dit ce soir-là à Jérémy qu’elle avait également eu envie de ce baiser, rien de tout cela ne se serait passé. Elle serait probablement toujours en couple avec Lukas. Heureuse ou pas. Le plus important n’était pas là. Ce qui importait surtout, c’était surtout qu’il n’aurait pas souffert, et que Jérémy n’aurait pas reçu autant de coups. Le pauvre. Il avait fallu que Zoë, considérée comme une ennemie aux yeux de Nina et Katya, entre dans sa maison, dans sa vie. Au fond, elle avait été un poison pour Lukas, et pour Jérémy…

Ne disant absolument rien, muette comme une tombe, Jérémy remarqua le malaise qu’il avait créé. C’est pourquoi il se reprit. Lui avait trouvé sa réplique drôle, mais il en était autrement pour Zoë. Tout était sa faute. Tant mieux si le sportif était capable d’en rire. Zoë ne le pouvait pas par contre. Elle s’en voulait trop pour rire de cette situation. Son sourire rassurant réussit simplement à créer un peu de chaleur dans le cœur de Zoë. Elle n’était pas rassurée. Baissant à nouveau les yeux, elle regarda Hope, replaçant sa couverture pour être certaine qu’elle n’ait pas froid.

♦ « Je m’en veux déjà beaucoup. Je n’ose pas imaginer s’il t’avait blessé gravement. Je serais probablement à ton chevet à l’hôpital. Et j’aurais probablement été plus méchante que je ne l’ai été avec lui. »

Bien que ses paroles aient peut-être dévoilées qu’elle tenait énormément à lui, elle ne regretta pas ses paroles. En fait, elle avait simplement dit les premières choses qu’elle eut en tête. C’est alors qu’elle lâcha un petit rire, reprenant parole.

♦ « C’est idiot. J’ai beau me dire qu’il a mérité ce que j’ai dit, je n’arrive pas à cesser de m’en vouloir. C’est pathétique. »

À ce moment, elle aurait voulu pleurer, mais elle se refusa ce droit. Elle se le refusait toujours quand Hope était réveillée. D’ailleurs, pour éviter de voir sa fille déformée par les larmes qui voulaient s’accumuler dans ses yeux, Zoë tourna la tête, évitant le regard de son ami par le même fait. Pourquoi est-ce qu’il fallait qu’elle ait envie de pleurer maintenant ? Pourquoi toujours devant lui ? En même temps, ça ne lui dérangeait de pleurer devant lui. Il savait qu’elle était triste. En fait, elle avait simplement peur, peur de ses sentiments. Peur qu’il la réconforte à nouveau, qu’elle plonge son regard dans le sien et qu’elle ait encore envie qu’il l’embrasse. Prenant une grande respiration, elle fini par ravaler sa peine, regardant à nouveau sa fille.

Pourquoi avait-il parlé de ce qui s'était passé avec Lukas ? C'était un sujet délicat et il le savait. Alors, pourquoi ? Ah qu'il pouvait être con parfois. Tout comme lui, quand la jeune femme se sentait mal, elle ne préférait pas y penser. Ce qui était très normal. Malgré le fait qu'il savait que cela allait créer un malaise, il voulait en discuter pareil. Tout simplement parce qu'entre Zoë et lui c'était bizarre ces temps-ci et ils avaient besoin de discuter. Mettre les choses au clair, parce que le malaise qu'il détestait être mal à l'aise avec Zoë. Lui parler de sa journée sans avoir à ce dire que c'est mal était tout ce qu'il voulait. Pas qu'il trouvait que c'était mal de lui parler en général, mais on dirait qu'il se sentait encore mal de ce qu'il avait fait à Nina. Il ne voulait pas faire le mec qui se fait larguer par sa copine et qu'il se met en couple avec une autre fille pas longtemps après la séparation. Son ex petite amie lui avait peut-être dit des tas de trucs méchants, mais en même temps, il l'avait bien cherché. Il ne faut pas provoquer la petite Van Valkenburg, sinon ce n'est pas beau à voir. Demandez à Jérem', il a vécu l'expérience et croyez-moi ce n'est pas une chose qu'il voudrait revivre.

Zoë lui expliqua pourquoi elle se sentait mal. C'est vrai que Lukas aurait pu vraiment le blesser s'il l'aurait voulu, mais heureusement, Jérem' n'avait eu qu'un oeil au beurre noir et le nez en sang. Son nez avait été sensible pendant seulement trois jours, ce qui n'était pas beaucoup. Disons qu'au football, il s'était blessé plus gravement. Lorsque la jeune femme lui dit qu'elle aurait été à son chevet à l'hôpital, cela fit sourire le sportif. Dans sa tête, il voyait la scène. Zoë assise à ses côtés, lui tenant la main. Au moins, il aurait passé du temps avec elle. Que demandé de mieux !

Pathétique ? Non, vraiment pas. Il détestait quand elle disait des trucs du genre. C'est normal de se sentir mal,cela arrive à tout le monde ! Ça prouve qu'on a un coeur. Dès qu'elle tourna la tête, Jérem' su tout de suite ce qu'elle faisait. Elle se cachait pour ne pas montrer ses larmes. À ce moment-là, le jeune Huntington lui prit la main pour la réconforter un peu.

- Zoë, dit-il doucement. Regarde moi...

Faisant ce qu'il lui demanda de faire, elle leva sa tête et le regarda, les larmes aux yeux.

- Tu te rappelles l'autre jour, quand tu m'as dit que je n'avais pas besoin de me cacher pour pleurer. Que je ne devais pas avoir honte. Surtout devant toi. C'est la même chose pour toi. N'ait pas peur de montrer tes sentiments. Comme tu l'as dit on se comprend tous les deux.

En réalité, Jéremy avait peur de montrer ses sentiments. Peur de se faire rejeter et d'avoir le coeur brisé. Zoë ressentait quelque chose pour lui, il en était sûr. Par contre, il avait peur que tout cela soit seulement des histoires créées dans sa tête par ses désirs. Cela arrivait souvent. Une personne en aime une autre, elle croit que c'est réciproque et quand elle lui avoue ses sentiments, l'autre lui brise le coeur en lui disant qu'il ne l'aime pas. C'est pourquoi il avait peur de lui dire comment il se sentait, mais un jour ou l'autre, il va devoir lui avouer. Garder ça pour lui c'est trop dur !

- Ce n'est pas pathétique ! Moi aussi je m'en veux. Tout est de ma faute ! J'aimerais bien retourner en arrière pour effacer le baiser, mais même si je le pouvais, je ne le ferais pas, parce qu'au fond, je ne le regrette pas du tout. Ce baiser je l'ai souhaité et sincèrement, je souhaite que ça se reproduise. Alors l'effacé serait une erreur. Une grosse erreur, ajouta-t-il avant de prendre une petite pause. Ce que j'essaie de te dire c'est que...

Tout d'un coup, il avait chaud. Il sentait que son visage devenait rouge. Il avait honte et peur en même temps. Enfin, il n'avait pas honte, il était plutôt gêné. Mais maintenant qu'il avait commencé, il devait finir. Il avait un peu de mal à s'exprimer, mais Zoë allait comprendre. Espèrons-le...

- Je t'aime...

Les yeux plantés dans ceux de Zoë, Jérem' attendait sa réaction. Allait-elle pleurer, rire, sourire, rien dire, partir ?

Bien entendu, tout le monde n’était jamais d’accord avec Zoë. Si elle disait noir, les autres disaient blanc. Si elle disait oui, les autres disaient non. Si elle disait qu’elle était pathétique, les autres disaient le contraire. Mais qui avait raison ? Tous ceux qui disaient la même chose, ou bien Zoë ? En fait, personne n’avait tort, tout simplement, parce que tout le monde voyait les choses d’une façon différente. Et puis d’ailleurs, chacun a sa propre définition du mon pathétique. La jeune maman connaissait la définition de Jérémy, et elle savait qu’il n’était pas d’accord avec elle. D’ailleurs, le fait qu’il lui prenne la main le démontrait. Il voulait l’aider à changer sa façon de voir les choses. Il voulait l’aider, la réconforter, et c’était noble de sa part.

Zoë fut légèrement embarrassée quand Jérémy lui demanda de le regarder. Avec hésitation, elle tourna la tête pour plonger son regard dans le sien. Elle en avait envie, bien sûr, mais en même temps, ce n’était peut-être pas une bonne idée. Bref, elle remarqua qu’il était confiant. Il n’avait pas peur, ni de regret. C’est exactement ça que Zoë voulait ressentir : aucun peur, aucun regret. Rien que de la joie et l’envie d’avancer. Celui-ci lui renvoya la balle : Elle ne devait pas se cacher pour pleurer, et encore moins devant lui. Il avait raison. En réalité, c’était idiot d’avoir peur, car, comme il le disait, ils se comprenaient tous les deux. Ils étaient dans la même situation. Ils l’avaient toujours été.

Bref, celui-ci lui affirma qu’elle n’était pas pathétique, prenant ensuite la faute sur son dos. Il poursuivit avec une réflexion assez… touchante. Celui-ci n’avait pas envie de reculer pour effacer ce baiser. Il souhaitait également l’embrasser à nouveau. Zoë fut plutôt surprise d’entendre ça, bien qu’elle soit terriblement touchée par ses mots. Il disait qu’effacer ce baiser serait une grosse erreur.

Zoë baissa les yeux. En réalité, ce n’était pas tout le monde qui avait raison. Il n’y avait que Jérémy. Il avait raison en disant que d’effacer l’épisode de leur baiser serait une erreur. S’ils l’effaçaient, Zoë aussi regretterait amèrement. Après tout, perdre Lukas selon elle n’était pas totalement mal pour elle, et pour lui d’ailleurs. L’un avec l’autre, ils s’empêchaient d’avancer. Séparés, ils allaient pouvoir continuer d’avancer, sans se faire souffrir.

Le visage de Jérémy rougit. Il était gêné. Pourquoi ? Que voulait-il ajouter? Que cherchait-il à dire ? Allait-il vraiment dire cela ? Allait-il réellement lui dire qu’il était amoureux d’elle ? Quand les mots « je t’aime » sortirent de la bouche de Jérémy, la blonde eu une soudaine chaleur qui remplit son cœur, ou son corps. Elle-même ne savait pas. Tout ce qu’elle pouvait dire, c’est qu’elle était touchée du courage qu’il avait prit pour lui avouer cela. Et bien sûr, n’avoir aucune réaction serait plutôt déplacé. C’est pourquoi elle afficha un sourire. Cette déclaration avait été comme un pansement sur ses blessures. Elle était amoureuse, elle le savait. Elle posa donc sa main sur la joue de Jérémy, la caressant de son pouce.

♦ « Moi aussi Jérem’. Moi aussi je t’aime. »

Ces mots furent dis avec la plus grande sincérité qu’elle n’aurait pu démontrer. Comment avait-elle fait pour ne pas tomber amoureuse de Jérémy avant cela ? Comment avait-elle pu faire pour ne pas être proche de lui, comme elle l’avait été avec Zain par exemple. Après tout, ils étaient pareils les trois. Même que Zoë avait plus de points en commun avec Jérémy qu’elle n’en avait avec son ancien voisin. La question qui devait se poser était simple : Était-elle en train de tomber amoureuse de la mauvaise personne à nouveau ? La réponse était non. Jérémy était bien pour elle, et elle le savait.

Une autre question importante se posait. Jérémy allait-il faire comme Lukas et refuser toute responsabilité face à Hope ? Bien entendu, Zoë n’avait pas l’intention de le charger de s’occuper d’elle comme un père le ferait. Absolument pas. Elle allait peut-être même ne rien lui demander. En fait, en y repensant à un moment donné, elle s’était sentie légèrement insultée. Normalement, quand on aime une femme avec un enfant, on aime l’enfant qui vient avec. Lukas et Jérémy étaient jeunes, bien sûr, mais la façon que Lukas avait eu en demandant presque de n’avoir aucune responsabilité, c’était… insultant, voilà. Alors bon, est-ce que Jérémy allait faire la même chose ? Aimait-il assez Hope et Zoë pour les accepter les deux dans sa vie ?

Zoë retira sa main de la joue de Jérémy. Effaçant son sourire, elle reposa son regard sur sa fille, le regard soudainement vide. Elle était lunatique, songeuse.