Se cacher, faire les choses en douce sans se faire prendre, voilà ce qu'était le quotidien du jeune O'Conell depuis ces derniers mois. Il était parfaitement conscient de ce qu'il faisait et ne s'arrêterait pas tant qu'il n'aurait pas obtenu ce qu'il désirait. Très têtu, comme son père, il ne rechignait pas à l tâche, et ce soir là, à peine sa journée s'était-elle finie, que Adrian avait bien des projets.
L'aîné des enfants O'Conell savait se faire discret et n'eut aucun mal à quitter sa maison. Il avait à faire et le temps lui manquerait certainement dût au fait que son père venait de rentrer de son voyage d'affaire et désirait rattraper le temps perdu avec sa femme, mais également torturé le brun en lui imposant quelques travaux en plus. Il se dépêcha donc d'aller à son "rendez-vous". Bien que Justice Street ne soit pas l'endroit le plus discret du monde, ça en rajoutait au plaisir du risque de se faire tomber dessus.

Mais personne ne lui tomba sur le poil. L'Apollon put rentrer tranquillement. Il avait passé une soirée fort agréable et très instructive, attisant sa curiosité et son envie de garder sa belle-maman pour lui seul. Qui refuserait une telle chose en voyant la belle et si injustement épouse de Joey !? Il savait y faire pour mener son monde en bateau, faisant cependant chavirer plus de cœurs qu'il ne savait le faire avec une barque.

Terminant par un au revoir alors qu'il quittait son passionnant rendez-vous, l'héritier O'Conell décida de repartir à pieds, pour faire moins jaser. Respirant le bon air, il se décida à passer au travers des rues de Justice Street pour rejoindre le quartier ni trop vite, ni trop lentement. Il profitait de la nuit pour réfléchir à ce qu'il voulait voir se réaliser, à planter Juliet, à vraiment enfler son père en lui volant sa femme. Cruel dirons-nous, mais justifié pour le jeune homme.

Passant devant une ruelle, il entendit des bruits de métal, comme si l'on projetait quelqu'un contre une poubelle ou quelque chose dans ce genre là. S'arrêtant devant la rue en perpendiculaire, le brun ne vit pas grand chose. Courageux ou suicidaire (à voir), il s'avança dans la sombre allée, curieux de voir ce qui se passait. Des insultes fusaient contre la victime d'une bande de la ville, ainsi que des coups. Adrian tenta de s'interposer entre eux. Un meurtre dans la ville, ça ne faisait vraiment pas joli et on en avait assez vu pour l'instant ! Marchant parmi l'eau et les détritus renversés, le jeune O'Conell leva le bras pour tirer l'agressé en arrière, mais celui-ci, à sa grande surprise, lui colla une bonne droite qui le désarçonna et l'énerva passablement.

- Putain c'est le fils O'Conell on se casse !

Cria un homme afin de dissiper son groupe, laissant Adrian avec leur victime. Se frottant la joue, il lança un regard à l'homme.

- Frapper une perosnne qui vient t'aider c'est sympa ! dit-il alors que l'autre se retournait, découvrant son visage. Black ! J'aurais dû m'en douter...

Adrian et Jay avait une (non)relation conflictuelle depuis... toujours ! Le O'Conell bougea la mâchoire, tandis que l'autre abruti lui parer comme s'il était un gamin. Il aurait bien aimé lui faire fermer sa gueule.

- C'est tellement plus drôle de te voir te faire casser la gueule !

Répliqua-t-il l'air mauvais. Il observa un instant son voisin "préféré" alors qu'il défaisait sa chemise. Loin de lui l'idée de le reluquer, mais à voir tout ce sang, il se poser des questions. Bien que superficielles par endroits, Jay semblait en sale état, ce qui fit tiquer le brun. Il s'approcha de lui, surveillant ses poings au cas où ça lui reprenne l'idée.

- T'es vraiment le seul type que je connais qui se met dans des embrouilles pareilles ! Plus curieux que inquiet pour le délinquant, Adrian porta la main au col de son ennemie, trouvant sur le pectoral une grande entaille qui saignait légèrement. Il lui sourit un instant, moqueur, avant de reprendre un visage impassible. Tu vas souffrir, je crois ! Pourquoi ces gens te cherchaient-ils des noises, toi le si gentil enfant modèles ?

Le sarcasme était toujours plus efficace que les insultes ou moqueries que l'autre pourrait lui lancer. L'héritier n'en avait que faire de son avis, il ne supportait juste pas de voir Jay dans sa maison, la plupart du temps avec Eliza, ou en train de pervertir son frère...
Pensant à Eliza, il se disait cependant que de participer à "l'aide" du musicien serait bien vu pour lui. Il sortit donc le mouchoir en tissus qu'il avait à la poche, tel un gentleman et le lui tendit en le fixant sans rien dire.

- Ça c'est vrai, je ne connais personne qui passerait par ces rues à cette heure-ci. lui dis-je avant de marmonner pour moi : Inconscient.

Ce pauvre bougre me ferait presque de la peine si je ne nourrissais pas cette rancœur à son égard. En effet, durant la période où j'avais eu un soucis avec Holden, ce dernier passait tout son temps avec Black et ça m'exaspérait au plus haut point. J'aurais pu lui mettre mon poing dans la figure jute pour m'avoir prit mon meilleur ami. Simplement, je ne lui ferait pas ce plaisir, pas de suite du moins. Il ne méritait rien d'autre que ma pitié. Il buvait trop et voilà le résultat ! Je levais les yeux au ciel en pensant à la loque qu'il était. Il aurait mieux fait de rester dans son hôpital, là au moins il n'embêtait personne. Et en plus il devenait insultant !

- quand on ne sait pas boire, on ne picole pas. Surtout si c'est pour en arriver là. Tu aurais pu crever si je n'étais pas arrivé, mais je t'en prie, ce n'était rien ! lui crachais-je en cherchant de quoi l'éponger un peu. Pour ta gouverne, j'ai bien mieux à faire et n'ai pas besoin de payer pour avoir une femme dans mon lit. Pourquoi s'embêter à venir dans ce coin paumé alors qu'une vit non loin de moi !? Ne répond pas, c'était de la rhétorique.

Oui, je le prenais un peu pour un idiot. Bien que je tentais de l'aider, ce souvenir de mon meilleur ami me snobant afin d'entrer au numéro Sept m'avait profondément blessé. Cela me faisait détester encore plus ce Jay Black de malheur qui ne vivait que trop bien alors que toute la ville savait son passé de dément. Pour moi, il l'était encore. Je sortis un mouchoir et le lui tendit, espérant au moins parvenir à retirer un peu ce sang. Il allait salir le tissus et je devrais le certainement le brûler, mais qu'importe.

- Cesse d'être condescendant ! Tu n'es pas en position pour te payer ce luxe ! Essuies déjà ce que tu peux, je n'ai rien d'autre à te proposer pour le moment.

Je pris une profonde inspiration. Ce type m'agaçait tellement que j'avais envie de le laisser claquer dans le caniveau. Ça ne se faisait pas, encore moins parce qu'il connaissait et était proche de gens que j'aimais. Aussi, pour me montrer un peu plus conciliant et parce que je m'inquiétais de ses blessures, je lui tendis la main, en soupirant.

- Amène toi Black... J'te ramène chez moi pour te soigner

J'en avais mal au cœur rien que d'y songer, mais mon sens de l'étique m'interdisait de laisser un homme mourir dans la rue. Je n'étais pas du genre à ne pas aider les personnes que je trouvais en danger, que je les connaisses, les aime, ou non. Alors pourquoi pas lui ?

Je ne comprendrais jamais ce type. Il aurait pu avoir tout ce qu'il désirait s'il ressemblait plus à ses colocataires, Shawn en particulier. Il avait un certain talent à ce que l'on me rapportait malgré moi, et les filles se pressaient pour le voir. Mais il gâchait tout avec cette attitude de connard égocentrique et ce vice qu'était l'alcool. Il savait très bien que cela lui nuisait, monsieur Black ayant profité d'une soirée arrosée pour se retrouver au matin dans le lit de Jesse Gallagher, l'homosexuel reconnu du quartier. Maintenant, il cherchait la bagarre. À croire que les coups portaient à Julian lors de l'anniversaire de mon meilleur ami ne lui avaient pas suffit. C'était pour cela qu'il avait fallut prendre certaines mesures. Je ne répondit même pas à son dédain concernant ces prétendues prostituées. Il se croyait drôle et j'aurais aisément pu lui faire part de mon idylle avec ma belle-mère, lui qui l'aimait tant ! Mais je ne le ferais pas. Il serait bien capable de 'en servir contre moi. Je préférais la thèse des prostituées.

Encore et toujours de la mauvaise volonté, Jay ne pouvait s'empêcher de grogner comme un animal à chacune de mes remarques. Par chance – pour lui – il prit le mouchoir et se débarbouilla. Il m'exaspérait et je ne comprenais même pas moi-même pourquoi je lui disait de venir chez moi, alors qu'il était un peu comme mon ennemie juré, le Joker du Batman que j'étais.
Une fois qu'il eut finit de se faire « beau », je lui tendis la main. Il avait une tête à faire peur, pire que d'ordinaire. Et là, il n'était pas maquillé ! Mon nouvel « ami » m'assena une phrase des plus comique. Comme si j'allais lui prendre la main ! Nous n'étions pas tous sujet à controverse sur notre identité sexuelle !

- Tu aimerais trop... lâchais-je d'un air hautain tandis qu'il me re-fourguait son mouchoir dégueulasse. Rassure toi, la seule raison qui pourrait faire que je te touche, ce serait pour te frapper !

Nous commencions à peine à marcher que je sentais les tensions s'exacerber. J'espérais qu'il ne reste pas toute la nuit, ou du moins que personne ne me verrait en compagnie de ce malfrat. Je ne lui parlais pas, préférant penser à ma soirée qui était si bonne avant de tomber sur Black. Si les gens osaient imaginer un seul instant ce qui se tramait sous le toit des O'Conell, nous étions bon pour le plus gros scandale politique de notre génération.

Un peu plus tard, et sans croiser personne, le numéro huit fut en vue. Je jetais machinalement un regard des eu côtés, plus pour repérer un éventuel voisin qu'une voiture. Et je traversai, Jay toujours avec moi. C'était plus qu'étrange de marcher avec lui. Je le trouvais malsain. Mais je le fis tout de même entrer. Il était déjà venu nombre de fois, connaissant Eliza et passant un peu trop de temps avec elle. Sa « maman » qu'il l'appelait ! S'il la voyait comme telle, c'était un obstacle de moins entre elle et moi.

- Fais pas de bruit. Viens on monte !

Lui dis-je dans un murmure, l'entraînant vers ma chambre où je savais que personne n'entrerait dans ma salle de bain, contrairement à celle sur le pallier, bien trop fréquentée. Je gardais un œil sur l'intrus, au cas où il décide de faire n'importe quoi, comme un vol...

Ce silence était agréable et si rare pour moi que j'en savourais chaque secondes. Je ne regardais pas l'homme à mes côtés, je savais que ça m'énerverais de voir la tête de Jay black. Aussi, je me contentais de marcher, le silence de la nuit perturbé par nos pas sur le bitume. Puis, la maison se montra et j'invitais le chanteur à entrer, l'entraînant dans ma chambre. Cela me déplaisait, de montrer mon repère à mon ennemie juré, mais là en l'occurrence, nous n'avions pas vraiment le choix.
Une fois que je me fus assuré que personne ne bougeait dans les autres chambres et qu'aucune lumière ne filtrait, je refermais la porte et me tournais vers l'intrus, qui me demandait l'autorisation de prendre une douche. Bien que cette familiarité et le partage de mon intimité me contrarie, il avait au moins la délicatesse de poser la question.

- Ouais, vas-y c'est là ! lui dis-je sans aucune émotion, lui indiquant la porte.

Il aurait peut-être pu la confondre avec un placard, allez savoir ! Je n'avais pas le plaisir de connaître Jay ivre jusqu'à ce soir. Il s'enferma et je me sentis déjà plus libre. Mais pas le temps de vraiment se reposer ses lauriers, il fallait que j'aille chercher la trousse de secours. J'ôtais donc mes chaussures et ma veste et sortis sans faire de bruit pour me rendre dans le salle de bain commune. J'ignorais pourquoi nous en avions une étant donné que l'on avait une salle de bain privé chacun, mais nous n'allons pas blâmer l'architecte ce soir. Je pris donc le tout sans avoir affaire à personne, ce qui était étrange. Regardant l'heure, je m'aperçus que c'était normal que mes cadets ne soient pas encore rentré. Bien trop tôt pour ces jeunes dépravés.

Une fois de retour dans ma chambre, je n'eus pas le temps de faire grand chose avant que Jay ne débarque. Je posais mon téléphone portable et mes clés sur ma table de nuit, trouvant là le mouchoir si généreusement rendu par le chanteur. Je rangeais ensuite mon porte-feuille dans le tiroir qui fermait à clé, pure précaution. Quand j'entendis la porte se refermer, je me tournais pour me trouver nez à nez avec un homme à moitié nu... Laissant mon agacement et mes souvenirs transparaître, je me détournais en soupirant, passant la main dans mes cheveux. S'il s'approchait de moi, je hurlerais au viol ! Mais mon voisin « préféré » me demanda si je pouvais lui passer des vêtements. Arquant un sourcil sur la fin de sa phrase, je commençais à penser qu'il devait vraiment être fait pour être poli.

- Tu te crois chez toi ? répliquais-je un brin cinglant avant de me diriger vers mon armoire. On doit faire la même taille... Tiens, ça devrait t'aller ça.

Je lui tendis un jean ce qu'il y a de plus banal, hormis la griffe du couturier italien, ainsi qu'un T-shirt, celui-là offert gracieusement par Juliet. Il n'était pas vilain, il était tout simple même, gris, ce qui était étonnant de sa part. Observant Jay alors qu'il me prenait les habits des mains, je vis ses coupures. Ils s'étaient bien défoulés ces gens..

- Ils t'ont vraiment pas loupé mec.. J'ai ramener la boîte pour te désinfecter, t'auras toujours meilleur gueule.

Sans être nullement méchant. Il avait une tête qui faisait peur, en particulier dans le noir. S'il voulait rentrer chez lui, il le ferait une fois soigner. Je ne voulais pas être tenu responsable s'il venait à mourir d'une infection, dans la porcherie qu'était sa maison lorsque mon ami Shawn ne pouvait ranger. J'avais déjà vu le spectacle en allant le chercher pour une virée. Qui plus est, je pourrais voir des ennuis, pour avoir un mouchoir tâché de son sang en ma possession ! Prenant les compresses et l'alcool, je lui lançais un sourire mesquin.

- Je le fais ou tu le fais ? Peut-être as-tu peur de moi !?

Des fois que Black ai encore un soucis de plus avec moi et le fait que je cherche à l'aider. Je l'imaginais déjà en train de couiner « parce que ça pique » comme disent les enfants et les femmes. Néanmoins, j'avais comme pitié de lui. Bon, la vraie raison de mon intervention ce soir, bien inconnue de Jay, était pour beaucoup dans le fait d'être proche de lui. Montrant ma bonne volonté, je pouvais encore montrer à Eliza à quel point je savais faire des concessions.

Sarcasme et toujours du sarcasme. Il aurait dû avoir une pancarte au dessus de sa tête pour le crier haut et fort. J'espérais bien qu'il avait remarqué être amoché, c'était lui qui souffrait normalement, pas moi. A moins que l'alcool soit encore présent dans son système sanguin, auquel cas il ne sentais rien. Il avait de la chance que je tente de me montrer aimable avec lui, autrement il serait déjà dehors, passant par la porte ou non d'ailleurs ! Une seconde de rêve captura mon esprit alors que je lui passait les vêtements. L'imaginer passer par la fenêtre. En réchapperait-il depuis cet étage et vu son état ? C'était à envisager...

Je fus perturbé par son « merci ». limite si je ne me serais pas retourner pour vérifier qu'il me parlait bien à moi et non à quelque d'autre. Je ne savais pas quoi lui dire et me contentais d'acquiescer tandis qu'il s'asseyait sur le lit. J'en fis tout autant en lui demandant quelle option il préférait, que je le soigne ou qu'il le fasse tout seul, se touchant de ses propres mains. Sa remarque me fit me raidir. Outre le fait qu'il ai prononcé mon pré nom – exploit sans pareil – il me faisait un peu peur. Je m'en déplaçais instinctivement sur le lit, un peu plus loin de lui.

- Tu me touche, je te mets une droite ! le prévins-je en le pointant du doigt.

Et puis quoi encore ! J'offrais l'hospitalité, la chaleur, les soins, aurait-il fallut en plus que je dispense mes autres services ? Ce n'est pas parce qu'il était dans ma chambre qu'il allait pouvoir se permettre ce genre de farce immonde. S'il tenait à ne pas passer par cette fenêtre sur laquelle je louchais, il valait mieux qu'il se taise. Me raclant la gorge, je pris une compresse et y mettait l'alcool et m'approchait de lui.

- Tu évite de crier comme une nana par contre, ok ?

Lui dis-je avec un sourire malicieux avant d'appliquer la compresse sur son visage. Je lui tenais l'autre joue afin qu'il ne bouge pas. Si en plus il s'éloignait, on ne pourrait pas aller bien loin. C'était par une zone bien plus sensible que les autres que je commençais et, sans le faire vraiment exprès, j'appuyais légèrement. Mais je n'en fis pas cas. S'il me traitait d'infirmière, la bouteille se renverserait malencontreusement sur son torse, bien entaillé. Je n'avais pas non plus envie qu'il hurle à la mort. Après avoir posé un pansement à gaze sur sa joue, j'entrepris de désinfecter son bras, cherchant quelque chose à dire avant que Black ne lance un sujet qui serait forcément désagréable pour moi.

- Je ne comprends pas qu'il y ai autant de vermine dans cette ville. Je les ferais tous enfermer si je les attrapais. Comme ces types de ce soir ! En as-tu aperçu un que tu connaissais ?

Pour une fois que ce n'était pas lui que je traitais de vermine, c'était un pas. Vers où, je l'ignorais, mais un pas ! Après le bras, c'était le tour de son torse. Ça ne me plaisait pas forcément de toucher un homme, de me tenir aussi près vu les antécédents et le fait qu'il adorait me faire chier, mais il fallait bien le fait. Alors je le faisait. Il était bien entamé ici surtout. À la cuisse aussi si je me souvenais bien, mais je n'avais pas franchement envie de lui soulever sa serviette comme ça...

Ne répondant pas à ces marmonnements, je préparais le tout pour soigner cet ennemie que je recueillais en bon samaritain. Il m'agaçais mais je ne pouvais laisser les gens de la ville mourir comme cela, prouvant un taux de criminalité élevé. Il s'agissait de réduire celui-ci au minimum, de chasser ces vermines qui empoisonnaient nos rues. J'en avais une avec moi justement, mais qui semblait s'être fait plus calme, étant plus dans l'acceptation de sa situation. Je n'irais pas jusqu'à dire que j'avais de l'estime pour lui, mais au moins, il ne se montrait pas hostile à mon aide. Il grimaçait simplement, mais pour une tout autre raison que ma présence cette fois-ci.

Je continuais mes soins, désinfectant et posant des bandes de gazes pour éviter qu'il ne traîne n'importe où et risque une infection. Après tout, j'ignorais les coins qu'il fréquentait, hormis cette rue sinistre où je l'avait trouvé. Tout en entamant une blessure au torse un peu plus profonde que les autres, juste en dessous du téton qui l'avait échappé belle, je demandais à Jay s'il connaissait ses agresseurs. Il ignorait leur identité et me balança des informations bien trop vague pour déterminer de qui il s'agissait. Ils me connaissaient ? Normal.

- Bon nombre de gens savent qui je suis, en effet. Ça ne nous avance pas vraiment .. lui répondis-je un peu froidement.

Concentrer sur la pose du pansement, je remarquais tout de même le changement d'expression sur son visage. Il était passé de la douleur à la tristesse. Arquant un sourcil, je ne posais pas de question. J'étais un peu curieux de savoir ce qui pouvait faire souffrir le chanteur de cette façon là... Il ne restait à présent plus que sa cuisse à s'occuper et je n'avais pas vraiment envie de le voir à poil dans ma chambre, c'était une image très glauque dans mon esprit. Fort heureusement, Black eut la décence de comprendre.

- Ouais.. je préfère aussi..

Il se leva et se dirigea ver la salle de bain pour continuer. J'ignorais si la blessure était aussi profonde qu'elle avait semblait l'être en saignant, mais j'espérais qu'il n'ai pas besoin de plus de soins. On m'accuserait de l'avoir attaquer si je l'emmenais en dehors de la maison. Tandis qu'il était dans la salle d'eau, je me levais pour aller ouvrir la fenêtre, ça sentait vraiment l'alcool à 90 à m'en faire tourner la tête. Il faisait bon au dehors, c'était agréable. Je ne savais pas vraiment quoi faire. D'ordinaire, je serais aller pisser et me serais coucher, mais rien que l'idée d'avoir ce délinquant dans ma maison me dérangeais. Encore plus que je commençais à penser qu'il avait un trouble de la personnalité, à changer d'humeur comme cela, il devait être bipolaire..

- dis moi Black... Qu'est-ce qui te met mal au point de te saouler comme ça ? demandais-je à travers la porte. Un chagrin d'amour ? rajoutais-je avec un sourire moqueur. Comme s'il était capable d'aimer quelqu'un.. Je ne pouvais l'imaginer autrement qu'en un connard alcoolique avec des problèmes mentaux.