C’est un jeu débile, un pari stupide. Matt avait eut ce sourire tordu dont j’aurai du me méfier, il avait cette lueur diabolique dans le regard … Il empestait le mauvais coup à plein nez. Pourtant j’avais foncé tête baissée, pauvre naïf, trahis par son plus fidèle ami. Contraint et forcé par sa fourberie à passer la St Valentin avec une autre que ma bière. Cette St Valentin que j’aurai tant aimée passée avec elle, lorsque mon meilleur ami avait glissé dans la conversation qu’elle en ferait partie, qu’elle prendrait le risque d’échouer avec un inconnu pour célébrer l’amour, j’avais sentis cet espoir naître en moi. Un peu naïvement certainement, je m’étais pris a prier pour que nos deux prénoms s’accolent, que ma soirée se s’écoule tendrement, perdu dans l’océan de ces prunelles ensorcelantes. L’excuse était parfaite, nul besoin d’avouer mon affection naissante pour la divine tentatrice … Seulement rien ne c’était passé comme prévus, Matt n’avait pas glissé son prénom dans l’urne, se contentant d’y déposer le mien. Elle l’avait fait elle et passerait la soirée avec un autre, un autre qui certainement tenterai de la séduire, de la ravir. Serrant la mâchoire, je bu d’une traite mon verre d’alcool avant d’accorder un regard à la jolie blonde qui m’attendait à notre table. Comme toujours, strict éducation oblige, j’étais arrivé en avance au restaurant, j’avais pris soin de repérer notre table et j’avais pu admirer l’arrivée de la jeune femme.

Une longue chevelure blonde s’écoulait dans son dos, glissant lentement sur ses épaules dénudées par sa robe de soirée. Un sourire incertain flottait sur des lèvres carmin, certainement, tout comme moi, regrettait-elle déjà d’avoir participé à ce jeu stupide. M’écartant du bar, j’avançais vers elle d’une démarche souple et féline. Plus ou moins sobre ce soir-là, je me jurais de remédier rapidement à la situation. D’un geste nonchalant, je posais ma veste sur le dossier de la chaise avant de prendre place en face d’elle. Enfin, je lui accordais un regard. Ma première impression n’avait pas été trompeuse, elle paraissait jeune, un peu nerveuse et intriguée par la situation. Elle n’était ma flamboyante mais elle ferait l’affaire pour ce soir, je partais en chasse. Lui accordant un sourire charmeur, je lui tendis ma main dans un geste d’amitié.

_ Heathcliff O'Conell, pour vous servir ce soir Milady.

Mon sourire s'accentua, pauvre chose innocente qui ignorait encore que ce serai elle qui me servirai ce soir. Je profiterais d'elle autant que je pourrais et mon sourire de charmeur de pacotille associer à mon costume noir de bonne qualité ferait le reste pour l’amener dans mon lit. Qui avait dit que l'hypocrisie ne menait nul part ? Certainement pas moi.

L'ennui me saisissait déjà. Cette fille à l'allure douce et naïve m'agaçait doucement, un petit air familier m'intriguait chez elle. L'avais-je déjà croisé ? Dragué ? Assurément non. En temps normale, je ne lui aurais rien trouvée d'attirant. Elle était une pâle blonde comme on en trouve tant à Magnolia Cresent. Je m'emparais de mon verre, faisant tournoyer l'alcool ambré à l'intérieur. Ma bière me manquait déjà, nul doute de Matty me paierait ce petit jeu stupide. Un instant, je m'autorisais à penser à elle. Que faisait-elle ? Qui était donc le foutu gars qui aurait la chance de profiter d'elle ce soir, pour célébrer l'amour ? Serrant les mâchoires, je me reconcentrais sur la jeune fille en face de moi. Elle grignotait sa lèvre inférieure, délicieusement gênée, pauvre innocente, elle croyait certainement pouvoir se refuser à moi. Elle ignorait encore, que mon charme ravageur, ferait des merveilles associer au vin qui ne tarderait pas couler à flot. Je l'observais prendre une gorgée avec un regard peinée, où diable était passée la jeunesse décadente ?

_ Dis moi, Camilla. Pourquoi avoir participer à cette soirée ? N'avais-tu donc personne avec qui passer la St Valentin ?

Adressais un signe au serveur pour qu'il vienne prendre notre commande, mon verre était pour ainsi dire vide, et la platitude de nos échanges me promettait un soirée des plus ennuyeuse a moins d'être ivre au possible. Je m'empressais de commander un autre verre, en lui suggérant l'idée de laisser la bouteille sur notre table, j'avais parfaitement les moyens de boire dix bouteilles de leur meilleur whisky, sans même que cela n'entame mon compte en banque. De mauvaise grâce, je jetai un coup d'oeil rapide au menu, je n'avais pas du tout envie de manger quoique ce soit, mais par égard pour ma compagne de soirée, je commandais des palourdes farcies avec une assiette de frite. La soirée s’annonçait longue !


je l'ai jouée, Heath' l'enfoirée