Samedi après-midi. Magnifique journée… d’hiver, propice à s’enfermer dans un centre commercial et à faire les boutiques avec une amie. Scarlett et Kennedy s’étaient donné rendez-vous pour se revoir un peu. En effet, sans trop comprendre comment c’était arrivé, les deux jeunes femmes s’étaient rendues compte qu’elles avaient bien plus de points communs qu’elles ne se l’étaient avouées. Elles étaient passées outre leurs vieux différends et avaient appris à mieux se connaître.

La jeune Spencer se prépara rapidement, s’habillant de façon décontractée pour l’occasion, combinant un jeans et un pull aux couleurs sombres. Ce serait plus facile pour se changer dans les cabines d’essayage. Enfin, si elle craquait sur un vêtement, car Scarlett n’avait pas vraiment la fièvre acheteuse. En revanche, les fêtes approchaient et elle devrait sérieusement envisager à chercher ses premiers cadeaux. Une fois prête, la jeune femme grimpa dans la voiture que lui avait offerte ses parents pour sa majorité. Elle avait l’impression de vraiment pouvoir être indépendante depuis lors. Comme convenu, elle passa prendre Kennedy chez elle. Plus facile de se retrouver avant, que de chercher dans les couloirs du centre commercial… La jeune Spencer attendit la jeune femme dans sa voiture. En général, elle n’aimait pas aller sonner chez les gens sans savoir s’ils se sentiraient obligés de l’introduire chez eux. De toute façon, Kennedy savait qu’elle l’attendait.

La jeune femme ne tarda pas à la rejoindre. « Salut ! Comment vas-tu ? » Dit-Scarlett lorsqu’elle vit enfin son visage angélique. Elle ignorait si comment elle allait ces temps-ci, puisqu’elles ne se connaissaient pas encore très bien, mais comme un dicton le dit si bien « c’est en forgeant qu’on devient forgeron », alors c’était en lui posant des questions, que Scarlett en apprendrait un peu plus sur la jeune Smith… « Alors prête à dévaliser les magasins ? ». Bien sûr, elle savait que ce n’était pas non plus le genre de Kennedy, mais la jeune femme était d’humeur taquine. En effet, la jeune étudiante était d’une humeur exceptionnellement bonne… Pourquoi ? Elle n’en avait pas la moindre idée. Ce n’était plus arrivé depuis un moment... Peut-être parce qu’elle avait l’occasion de sortir de chez elle…

Arrivée au centre commercial, Scarlett se gara près de l’entrée. La jeune femme s’engouffra vite à l’intérieur des bâtiments, pour échapper au froid. Accompagnée de la jeune Smith, elle se retourna vers elle. « Par où commence-t-on ? » Demanda-t-elle. « Par l’étage ? J’ai entendu qu’il y avait plein de nouveautés… ». Elle attendit la réponse de la jeune femme, l’ascenseur se situant juste derrière les deux amies.

En allant chercher Kennedy chez elle, Scarlett espérait un peu lui changer les idées. Elle savait qu’elle traversait une mauvaise période en ce moment, sans pour autant lui poser plus de questions. La jeune Spencer avait peut-être eu l’indélicatesse de lui demander comment elle allait, mais après tout, elle ignorait où en était cette histoire. Elle sentit le sourire forcé de la jeune femme dans la voiture, mais n’insista pas. Elle se contenta d’acquiescer d’un hochement de tête en réponse à sa question. Les deux jeunes femmes s’entendaient bien, mais aucune des deux n’avaient vraiment envie de parler des problèmes de l’autre… ou tout simplement avaient-elles décidé d’éviter le sujet aujourd’hui. De toute façon, la jeune Spencer ne jugerait jamais la jeune femme à propos de ses histoires. Ceux qui la critiqueraient étaient souvent mal placés pour le faire, sachant que beaucoup d’entre eux avaient sans doute fait pire.

Le trajet en voiture se fit rapidement. Les fêtes approchaient et les magasins avaient placardé plusieurs publicités de promotions et vantaient leurs nouvelles collections. Une fois à l’intérieur du centre commercial, Scarlett proposa à Kennedy de se rendre à l’étage. Sa sœur lui avait rapporté que toutes les nouveautés intéressantes s’y trouvaient. La jeune Smith accepta cette suggestion et toutes les deux s’engouffrèrent dans l’ascenseur. La jeune Spencer n’avait jamais été très à l’aise à l’intérieur de la cage de ces appareils ; elle avait un peu l’impression d’être dans une prison étroite. Heureusement, les montées et descentes d’ascenseur ne duraient jamais longtemps…

Kennedy lui proposa de commencer par les chaussures. Pourquoi pas ? Scarlett avait déjà plusieurs paires et devait se calmer sur les achats ; quand elle venait au centre commercial avec Eli, les deux Spencer dévalisaient presque les magasins –façon de parler-. Mais elle se ferait une joie d’accompagner la jeune Smith. « Tu veux te racheter des affaires pour les fêtes ? » S’enquit-elle. Kennedy appuya sur le bouton du troisième étage. Scarlett remarqua à peine la présence d’un homme en costard derrière elles. Le centre commercial était l’endroit où plein de visages inconnus s’imposaient aux gens, sans qu’ils sans souviennent vraiment.

L’ascenseur montait tranquillement, lorsque soudain, l’engin s’arrêta brusquement. La jeune Spencer s’étonna ; que se passait-il ? Problème sans aucun doute. Panne de courant ? Elle l’ignorait. Elle se tourna vers son amie, qui abordait déjà un regard inconfortable. Scarlett espérait vraiment qu’elle n’était pas une claustrophobe, parce que le pire à gérer dans ses situations était les personnes angoissées. Kennedy lui demanda alors sur un ton implorant, si elle savait quoi faire dans un cas comme celui-ci. L’homme en leur compagnie chipotant déjà aux boutons de l’appareil pour essayer vainement de le remettre en route, la jeune étudiante se contenta d’hausser les épaules, en essayant de paraître la plus calme possible devant une Kennedy un peu tendue.

« Ne t’en fais pas. Il suffit d’attendre un peu. Si ça se trouve, dans deux minutes, tout redémarrera déjà sans problème. » Tenta-t-elle de la rassurer. « Même si je crois que la prochaine fois, on fera l'effort de prendre les escaliers » Ajouta-t-elle en souriant.

C’était souvent comme ça, non ? Par acquis de conscience, Scarlett regarda tout de même son téléphone. Pas de réseau, ben tiens ! Si la situation durait un peu trop longtemps, l’inconnu et elles seraient vraiment seules… Mais pas de quoi s’inquiéter pour le moment. Les personnes voulant "appeler" l'ascenceur pour monter ou descendre avaient sûrement déjà constaté le blocage de l'appareil.

Scarlett ignorait la véritable situation dans laquelle se trouvait Kennedy actuellement, sinon elle n’aurait jamais posé certaines questions. Bien entendu, elle était au courant de l’histoire qui se racontait sur son couple (qui ne le savait pas encore ?), mais elle n’écoutait que peu les ragots et n’évoquerait pas le sujet avec la jeune femme au risque de la mettre mal à l’aise avec une curiosité mal placée. Ce n’était de toute façon pas un jour pour ressasser des histoires fâcheuses, mais plutôt pour se changer les idées. Bien qu’avec cette coupure de courant, c’était plutôt mal parti. De plus, les deux amies étaient coincées dans un lieu assez étroit et isolé ; l’ascenseur du centre commercial. Scarlett inspira un bon coup et contrôla ses nerfs. Ce n’était pas le moment de s’énerver, surtout que Kennedy s’emportait déjà bien assez toute seule. C’était un peu bizarre, mais de voir une autre personne moins bien gérer le stress qu’elle l’aidait souvent à se calmer pour se concentrer sur la personne en question, et surtout pour régler la situation. La jeune Spencer y avait déjà été confrontée, mais cela n’avait duré qu’une minute. Elle tenta donc de rassurer la jeune Smith, un peu de patience et l’affaire serait réglée. Néanmoins, elles se promirent de prendre les escaliers lors de leur prochaine venue. L’homme derrière les deux amies ne semblait pas trop s’inquiéter et à part appuyer vainement sur les touches de l’ascenseur, il n’avait pas beaucoup manifesté d’intérêt sur leur situation délicate.

L’attente se prolongeant, la nervosité de Kennedy augmenta proportionnellement. La jeune femme partit s’asseoir dans un coin de la cage d’ascenseur, demandant à Scarlett de venir près d’elle. Peut-être que la présence de la jeune brune à ses côtés allait l’apaiser quelque peu. « Je ne comprends pas, normalement dans ces cas-là, il devrait y avoir un système de secours, non ? ». Répondit-elle autant pour l’homme que pour son amie. Il ne sembla pas s’en inquiéter davantage, continuant à pianoter sur son Iphone. L’irritation de la jeune Spencer monta d’un cran. L’apparente nonchalance de cet individu devenait déplacée. Elle partit s’asseoir près de Kennedy, et prit sa main pour la rassurer. « Ca va aller, t’en fais pas. ». Elle s’adressa alors directement à l’homme. « Votre Iphone fonctionne ? » Demanda-t-elle. Si lui avait un réseau, alors les deux jeunes femmes aussi. Il montra alors d’un air dépité son appareil entrain de dérailler. Soudain, un bruit se fit entendre. L’ascenseur bougea lentement. « Ah tu vois, le courant reprend… » Lança Scarlett, optimiste. Elle parla un peu trop vite. La vitesse de l’ascenseur prit de l’ampleur. L’appareil accélérait soudainement vers le haut… Il était devenu incontrôlable. Il redescendait soudainement pour mieux remonter. La jeune Spencer se releva. Cette fois, l’inquiétude se lisait dans le regard de l’homme. Il avait un regard apeuré que Scarlett reconnaissait bien. Si ça ne se calmait pas, il allait devenir plus incontrôlable encore que Kennedy. Le stress est une chose, mais la peur…

Il appuya sur les touches. Mais l’appareil poursuivait sa montée vertigineuse. Scarlett ferma les yeux un instant. Aucun son ne sortait de sa propre bouche. Le centre commercial avait trois étages au moins, mais si l’appareil continuait de monter, ils s’écraseraient. La jeune Spencer appuya elle-même sur la touche blocage en cas d’urgence. Par chance, l’appareil répondit et se stoppa net. Sous l’arrêt brutal, les portes s’entrouvrirent de quelques centimètres. Mais pour combien de temps ? Scarlett coinça sa chaussure dans l’ouverture, hors de question qu’elles se referment. Puisque l’ascenseur agissait de façon trop instable, ils se débrouilleraient tous seuls pour sortir. « Vous pouvez m’aider ? » Demanda-t-elle à l’homme mou et à une Kennedy tendue. Le cœur de la jeune Spencer battait à tout rompre, mais contrairement à ses compagnons, l’adrénaline l’électrisait au lieu de la paralyser. Elle poussa sur les portes, elle n’avait malheureusement pas beaucoup de force. Heureusement, l’homme servit à quelque chose pour une fois… « Vas-y la première. ». Dit Scarlett à Kennedy. Elle lui montra un signe de chance. En effet, le deuxième étage s’ouvrait à mi-hauteur de la cage d’ascenseur, en lui faisant la courte échelle elle pourrait l’atteindre… Mais la jeune Spencer avait peur que l’appareil ne bouge s’ils trainaient. « Plus vite tu sortiras d’ici, mieux c’est ». Ajouta-t-elle. Elle lui fit la courte échelle et l’homme l’aida à la soulever pour qu’elle puisse sortir. Mais trop stressé pour attendre, il s’engagea le deuxième à la force de ses bras. L’ascenseur émit alors un grincement… Scarlett était toujours à l’intérieur et personne pour la soulever... L’homme se pencha alors pour la tirer. Elle retrouva enfin la lumière éblouissante et familière du centre commercial. Les portes de l’ascenseur se fermèrent derrière elle et il recommença à dérailler. Ce n’était visiblement pas une panne de courant générale, mais plutôt l’appareil qui déconnait complètement. Plus loin elle aperçut des échos de voix et un attroupement de techniciens qui couraient d’étages en étages régler le problème. Mais une chose était certaine. Elle n’avait jamais été si contente de se retrouver au rayon vêtements.

Une des qualités de la jeune Spencer était d’avoir du bon sens. Elle apprenait de ses erreurs. Elle se promit de ne plus jamais prendre l’ascenseur après cet épisode malencontreux. Dans la machine folle, elle tenta de calmer Kennedy et de la soutenir. Elles finiraient bien par sortir d’ici toutes les deux. Digne d’un film hollywoodien cependant, l’ascenseur déraya dans tous les sens. Entre montée et descente, Scarlett parvint à immobiliser l’appareil en appuyant sur le bouton d’urgence. Lorsque les portes s’ouvrirent, elle décida que la meilleure option était de sortir même si la machine n’était pas exactement parallèle au deuxième étage. A l’aide de la courte échelle, son amie retrouva l’extérieur visiblement soulagée d’enfin sortir d’ici. Scarlett ne demanda pas son reste et sortit la dernière de l’appareil qui menaçait de repartir dans sa course folle. La jeune Spencer regarda autour d’elle ; elle n’était pas mécontente de se retrouver au rayon vêtements. Elle regarda Kennedy, qui semblait heureusement avoir eu plus de peur que de mal. Scarlett ne prêta pas d’attention en revanche au malotru qui les avait limite ignorées dans l’ascenseur et qui s’était éloigné sans attendre. Elle attendit de reprendre son souffle et quelques couleurs et décida que la meilleure façon d’oublier ce qui venait de se passer était de faire ce pour quoi les deux jeunes femmes étaient venues : du lèche-vitrine. Scarlett suivit Kennedy dans les rayons. La jeune Spencer n’avait besoin de rien en particulier, mais elle pourrait se laisser tenter par une folie. En vérité, elle était une vraie shopaholic ! Mais elle espérait bien se contenir en présence de la jeune Smith, et davantage se concentrer sur elle en la conseillant, que de se laisser flasher pour des vêtements. Alors que les deux amies avançaient dans les rayons, Kennedy s’arrêta près d’une robe jaune flashy. Même si elle ne la montra pas directement à la jeune Spencer, Scarlett ne manqua pas son regard attiré par le vêtement. Horreur. Non, son amie ne devait absolument pas porter ça. « Jaune flashy ? » S’exclama-t-elle. « Ce n’est tellement pas toi. Et puis, tu ne veux pas ressembler à un poussin ? Tu ne te sentirais pas à l’aise dedans et elle resterait dans ton armoire tout le temps. ». La jeune Smith acquiesça à contrecœur. Scarlett ne l’empêchait pas d’aimer la robe, mais en tant qu’amie, elle ne voulait pas qu’elle porte du ridicule. Elle prit alors la main de son amie et l’attira vers des robes printanières de couleur plus sobres ; pas sombres parce qu’elle ne voulait pas que Kennedy ressemble à quelqu’un en deuil, et pas trop flashy pour qu’elle puisse être à l’aise en la portant. Scarlett aperçut alors une jolie robe fleurie, bleue claire et blanche, qui descendait plus ou moins à hauteur des genoux. Les bretelles se nouaient derrière la nuque, donnant un aspect particulier à la robe. Tout à fait le style du printemps. Elle souleva la robe et la présenta à Kennedy. « Que penses-tu de celle-là ? Je suis sûre qu’elle s’accorderait parfaitement à ton teint. ». Dit-elle. La jeune Smith avait en effet le ton de sa peau assez claire et ses yeux bleus iraient sûrement très bien avec la couleur de la robe. Mais Scarlett lui demandait tout de même son avis, après tout, Kennedy avait tout à fait le droit de ne pas aimer. Elle savait toutefois que son amie n’osait pas trop contredire les autres, mais la jeune Spencer espérait qu’elles étaient suffisamment ‘proches’ pour qu’il y ait de la franchise entre elles à propos de son avis sur une simple robe.

Scarlett passait une agréable journée avec Kennedy. Les deux jeunes femmes avaient décidé de se revoir en se donnant rendez-vous pour cette journée shopping. La jeune Spencer avait accepté l’idée même si elle s’était promis de se surveiller. Scarlett avait toujours le don de flamber son argent sur des prétendus coups de cœurs, mais il fallait qu’elle s’abstienne, sinon ses économies en pâtiraient. Elle s’était donc mise en tête d’accompagner son amie ; entre femmes, rien ne l’empêchait de lui donner quelques conseils… comme sur cette robe jaune sur laquelle Kennedy avait flashée. Le modèle n’était pas particulièrement désagréable, mais la couleur était vraiment flashy. Scarlett ne voulait surtout pas donner l’impression de critiquer les goûts de son amie, mais elle se permettait l’un ou l’autre conseil. Elle était certaine que cette tenue resterait toujours dans l’armoire de la jeune Smith. Commençant petit à petit à connaître la jeune femme, Scarlett doutait qu’elle ose sortir de chez elle habillée comme ça. Elles regardèrent donc d’autres modèles. La jeune Spencer trouva une jolie petite robe pour Kennedy. Mais leurs goûts étaient peut-être différents, Scarlett ne savait pas encore tout de la jeune mariée. Elle tendit le modèle à la jeune Smith qui sembla apprécier la robe sans pour autant flasher dessus. Elle se décida tout de même à l’essayer. La jeune Spencer l’accompagna dans les cabines et attendit à l’extérieur que Kennedy enfile le vêtement. La jeune Smith sortit enfin et tournoya sur elle-même, attendant le verdict de son amie. Elle était adorable dans cette petite robe… Elle était comme un signe annonciateur du printemps. « Elle te va vraiment bien. ». Dit Scarlett en toute franchise. Elle aurait bien rajouté qu’elle illuminerait les cœurs les plus froids avec son sourire radieux et cette tenue rayonnante, mais la jeune Spencer n’oubliait pas que Kennedy était une femme mariée. Elle ne voulait pas la mettre mal à l’aise d’une remarque déplacée. Kennedy se tut alors et sembla réfléchir quelque secondes. Le rouge qui monta sur son visage indiqua ses pensées avant même qu’elle n’ouvre la bouche. Elle douta du modèle, avant de proposer à la jeune étudiante de prendre la robe à sa place. Scarlett sentit que quelque chose n’allait pas, sans savoir dire quoi. Elle ignorait tout de la situation délicate dans laquelle se trouvait Kennedy. Leur amitié récente ne leur avait pas encore permis de se faire des confidences sur des sujets plus personnels, même si l’histoire qui s’était passée pour la jeune Smith n’était plus un secret pour personne. Cependant, la jeune Spencer était loin de s’imaginer les conséquences qui en avaient découlé. Voyant les doutes régner dans les yeux de Kennedy, Scarlett songea que le mieux était de les déjouer. « Non merci, j’ai déjà ce qu’il me faut. ». Répondit-elle en souriant à la jeune femme. « Mais si toi tu ne le sens pas, rien ne te force à la prendre. ». Ajouta-t-elle. Essayer ne signifiait pas acheter, loin de là. Scarlett le comprenait parfaitement, elle serait déjà au bord de la ruine sinon. Kennedy avait tout à fait le droit d’être réticente, même si la jeune Spencer avait l’impression de passer à côté de quelque chose. « Et si on allait boire un verre ? » Proposa-t-elle en changeant de sujet. « Toutes ces péripéties m’ont donné envie de me poser un peu. On pourra aller voir d’autres magasins après, il y aura sûrement de quoi faire notre bonheur ! ». Après l’épisode de l’ascenseur, elles ne s’étaient même pas arrêtées pour reprendre leurs esprits et s’étaient lancés dans leur virée des magasins sans se laisser le temps de déconnecter. Scarlett songeait que la jeune femme pouvait encore en être troublée. Elle attendit donc que Kennedy se rhabille avant d’aller ranger la robe. Elles sortirent ensuite du magasin. La jeune Spencer aperçut un petit café à l’allure sympa un peu plus loin. Elle interrogea son amie du regard avant de s’y installer. Une fois les commandes passées, Scarlett reprit le fil de la conversation. Elle voyait bien que la jeune femme n’était pas dans son assiette. « Tout va bien, Kennedy ? Tu n’as pas l’air très bien depuis tout à l’heure. A cause de cette histoire d’ascenseur ? ». Demanda-t-elle.