"Pourvu que les heures soient des secondes... Dans cet ascenseur."

Je me suis fait pleins d'amis

Aujourd'hui était un jour assez important pour Esperanza. Depuis qu'elle avait commencé à travailler avec sa soeur sur son nouveau projet de traiteur à domicile Valken's, elle faisait tout pour que chaque chose fonctionne comme il le fallait. D'une nature assez bosseuse et n'ayant pas peur d'affronter des heures de boulots en plus de son travail au restaurant, elle était d'une grande aide pour Natalia. Son aînée, qui avait en charge toute la partie administrative se chargeait de faire tourner sa petite entreprise, de démarcher des gens, de rencontrer les clients, et - parce que c'est aussi pour ça qu'elle avait crée Valken's - aidait à la préparation des plats. Esperanza, elle, ne s'occupait quasiment pas de la partie administrative, mais confectionnait la plupart des mets. Son travail et ses diplômes en tant que cuisinière professionnelle avait été utiles face à la demande auquel ils avaient à faire face lors de certains événements.

Aujourd'hui était un jour particulier. Alors que Natalia avait un rendez-vous avez un client assez important, un autre avait à son tour pris contact avec l'entreprise. La patronne n'avait pas pu trouver une date qui convenait aux deux, alors elle avait demandé à sa soeur de s'y rendre à sa place. Esperanza ne s'était jamais occupée d'assurer un rendez-vous avec un client, c'était le baptême du feu !

Bien droite dans son petit tailleur chic, Esperanza réajusta une mèche qui dépassait de son chignon, et poussa la porte de l'immeuble. Sa pochette contenant toutes les plaquettes de l'entreprises, quelques flyers et les chiffres importants, elle avança d'un pas décidé dans le hall d'accueil. Après s'être renseignée sur l'étage elle se rendit jusqu'à l'ascenseur. Assez anxieuse, elle faisait tout pour maîtriser son stress. Elle savait que ce rendez-vous allait pouvoir permettre de gagner un nouveau client si elle s'y prenait bien, mais elle avait peu l'habitude de manier les chiffres et ne voulait pas décevoir Natalia. Après des années difficiles les soeurs commençaient à peine à reconstruire quelque chose ensemble, alors elle ne voulait pas tout perdre.

L'ascenseur s'ouvrit, Esperanza, accompagnée d'un homme et d'une jeune fille, entra dedans. Elle se retourna face aux portes prêtes à se fermer, se tenant toujours bien droite. Son corps était là, mais son esprit, lui, "s'entraînait", elle repassait son texte dans sa tête, tentait de se remémorer tous les chiffres utiles, et essayait même de s'entraîner mentalement à faire disparaître son accent espagnol. Elle savait bien que ce ne serait pas possible, mais il avait tendance à être encore plus prononcé lorsqu'elle était stressée, et ça, elle devait absolument l'éviter !

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Pourvu que les heures soient des secondes...
dans cet ascenseur.

Malgré son métier de mécanicien, il arrivait que Jonathan doive supporter certains rendez-vous important avec des actionnaires de la ville voisine ou de ceux présents sur Magnolia, bien sur son garage lui appartenait et personne n’avait de pions à placer chez lui mais certains étaient tout de même indispensable du point de vu de son banquier qui lui avait demandé avec le plus de politesse possible s’il accepterait ce rendez-vous annuel pour envisager quelque chose dans l’avenir… En bon gestionnaire qu’il était et surtout en homme agréable et qui était toujours là pour aider les autres il avait accepter, après tout cela ne lui prendrait qu’une petite journée et Mike pouvait s’occuper du garage tout seul pendant son absence aujourd’hui, le garçon était très débrouillard et apprenait très vite les ficelles du métier, il remerciait le hasard de lui avoir permis de tomber sur lui ce soir là en rentrant.

Quoi qu’il en soit John s’était vêtu d’un beau costume avec cravate pour l’occasion, il préférait de loin s’habiller plus décontracter mais la situation exigeait un minimum de classe et ses vêtements lui allaient tellement bien qu’il était dommage de ne pas profiter de l’occasion de le porter. Il rejoignit donc l’immeuble ou avait lieu le rendez-vous et prit la direction de l’ascenseur pour rejoindre l’étage en question, celui-ci commençait à se refermer mais il demanda de le retenir et un homme déjà à l’intérieur eu la gentillesse de lui retenir, il s’engouffra donc dedans avant de laisser la porte se refermer en remerciant l’homme avant de croiser le regard de cette femme en tailleur très chic qui se tenait juste là à côté de lui. Il rajusta sa veste et décida tout de même de respecter certaines politesses. « Bonjour Esperanza. » Dit-il simplement, cela suffirait amplement, le voyage en ascenseur n’allait pas s’éterniser et ils iraient chacun de leur côté, affaire réglée.

Cela faisait maintenant un peu plus d’un an qu’il était plus ou moins en froid avec elle, pour des raisons encore obscurs qui devaient sans doute toutes partir de malentendus qui auraient du être réglé dès le début mais il n’en avait pas été ainsi… Il posa son regard sur la porte devant lui alors que la machine les hissait vers le haut, franchissant les premiers étages facilement avant que celui-ci ne s’arrête brutalement, le faisant vaciller quelque peu sans tomber toutefois. La lumière s’éteignit un cours instant avant que celle de secours ne s’allume, rendant ce petit espace tout de suite plus restreint, une panne… Il ne manquait plus que ça, quel comble pour lui le mécanicien de se retrouver pris ainsi au piège et qui plus est avec la cuisinière. « Ca va ? Cela ne devrait pas durer trop longtemps, ils doivent avoir des équipes de maintenance. » Dit-il en se retournant vers l’homme et la jeune fille, s’adressant aussi au passage à Esperanza.

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Alors que les portes allaient se refermer, quelqu'un se glissa à l'intérieur de la cabine. La nouvelle intrusion tira Esperanza de ses pensées. Elle releva la tête et croisa le regard de l'intrus... Qu'elle reconnue immédiatement. Elle se raidit un instant, sa main serra un peu plus sa pochette et sa bouche ne se fendit pas d'un sourire, loin de là. Son visage ne laissait transpirer aucune émotion.

"Bonjour Esperanza." C'est Jonathan qui entreprit de saluer la jeune femme. Elle se décida donc à desserrer les dents "Bonjour." se contenta-t-elle de répondre sans aucune fioriture.

L'arrivée de l'homme qui eut partagé, il y a près d'un an, son lit et sa vie ne l'arrangeait pas du tout. Elle avait déjà bien assez de stress avec ce rendez-vous pour rajouter des prises de tête en plus. Elle l'ignorerait donc pendant les quelques secondes de durée de trajet, et tout se passerait bien.

Mais visiblement le destin en avait décidé autrement. Et comme dans un vieux film américain, le truc le plus cliché du monde arriva : l'ascenseur se bloqua. Dans un petit soubresaut caractéristique il fit une seconde défaillir la cuisinière qui ne pu retenir une exclamation.

"Houla." Elle se rattrapa à la paroi et la lumière revint. Mais l'ascenseur ne redémarra pas.

Jonathan paraissait serein, tentant de réagir avec calme et diplomatie. "ça va? Cela ne devrait pas durer trop longtemps, ils doivent avoir des équipiers de maintenance."

Esperanza, elle, était bien moins détendue. Elle n'avait absolument aucune envie de rester bloquée dans ce foutu ascenseur, encore moins avec monsieur Seyfield. Le fait qu'il soit si calme l'énervait presque encore plus. Il était celui qui se maîtrisait alors qu'elle bouillait de l'intérieur de rester coincée comme ça. Peut-être que ça avait été ça le problème dans leur relation, elle était trop excessive... Forcément, sans aucune explication une rupture, aussi peu sérieuse fut la relation, laissait des traces, un goût d'inachevé qui rendait chaque rencontre avec l'autre difficile.

"Joder !" jura-t-elle en espagnol avant de se précipiter vers le tableau des boutons. Elle bouscula au passage Jonathan "pardon" s'excusa-t-elle à demi mot, sans vraiment y faire plus attention que ça.

Elle appuya une fois sur la sonnette jaune. Pas de réponse. Elle appuya une deuxième fois. Pas de réponse. Elle appuya une troisième, quatrième, cinquième, sixième...

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Malgré son métier de mécanicien, il arrivait que La façon dont l’espagnole réagit à sa présence et son salut de courtoisie ne laissa que peu de doutes à John sur l’étendu des dégâts entre eux, elle lui répondit sans vraiment y mettre beaucoup d’énergie ni de formes. Il n’avait jamais vraiment compris ce qui avait pu se passer il y a près d’un an… John pataugeait avec Suzzie puisqu’il continuait de ne pas tenter sa chance avec elle et préférait se changer les idées autrement, peut-être pour tenter d’oublier la mère Dekker… Et il avait appris à connaître Esperanza, le courant était plutôt bien passé entre eux puisqu’ils avaient de nombreux points communs et le principal était certainement leur joie de vivre et leur gentillesse… Ils avaient donc eu une relation tous les deux sans qu’aucun ne sache réellement dans quoi ils s’étaient embarqué… Il ne voyait rien de véritablement sérieux dans cette histoire, du moins c’est ce qu’il essayait de se dire encore une fois comme il le faisait depuis près de vingt ans maintenant et cette rupture difficile avec la mère d’Amber. Il ne pouvait pas donner d’explications sur leur aventure commune ni sur leur séparation puisqu’ils ne s’étaient jamais réellement expliqué…

C’est à ce moment là que ce qui ne devait pas arriver arriva, la fameuse panne de l’ascenseur… Cela donnait envie de rire à John qui trouvait cette situation ridicule, cela n’arrivait que dans les pires séries télévisés ce genre de truc… Esperanza semblait stressée à l’idée de se retrouver coincer ici, elle avait toujours été la moins calme de leur duo à l’époque, son sang espagnol devait surement la rendre plus excessive et elle se mit à jurer dans sa langue natale comme à chaque fois qu’elle se laissait emporter par ses émotions. Elle le bouscula un peu pour tenter de s’exciter sur le bouton d’appel d’urgence sans succès. « Calme toi, cela ne sert à rien de t’énerver pour rien, ils vont très vite s’apercevoir qu’il est coincé et venir nous sortir de là. » Dit-il calmement pour tenter de l’apaiser, premièrement il restait un homme gentil même si la rancœur était présente dans son esprit et surtout il n’avait pas envie de devoir supporter un scandale de la part de la jolie brune dans un lieu où il était impossible de s’échapper.

Il s’approcha à son tour du panneau et appuya longuement sur le bouton sans succès non plus, le souci était que le système de ventilation tournait au ralenti avec cette panne et ce genre de lieu allait vite devenir une vraie chaudière s’ils ne restaient pas calme, il ressentait déjà les effets du manque de courant d’air et desserra un peu sa cravate. « Le mieux c’est de s’asseoir et d’attendre tranquillement… » Il sourit dans sa tête en se disant qu’associer le mot tranquille à Esperanza était un rêve idéaliste tant elle était excessive pour un rien…

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Esperanza s'excitait sur le bouton d'urgence de l'ascenseur, mais évidemment, ça ne servait à rien. « Calme toi, cela ne sert à rien de t’énerver pour rien, ils vont très vite s’apercevoir qu’il est coincé et venir nous sortir de là. »

Elle leva la tête vers Jonathan. Il était calme, doux. Elle était l'hystérique du duo, celle qui ne savait pas garder son calme, celle qui partait au quart de tour. Cette réflexion qu'il venait de faire, c'est comme s'il lui faisait remarquer que lui était le "bon" et elle le "mauvais". Ce qui n'était qu'une gentille remarque pour tenter de la calmer, elle la voyait comme une critique de son comportement.

"Ben voyons monsieur je-sais-tout." maugréa-t-elle pour elle même, ne voulant pas le dire fort, préférant rester discrète vis-à-vis des autres personnes présentes dans l'ascenseur.

En réalité, elle ne détestait pas Jonathan, elle ne lui en voulait pas vraiment non plus, consciente que si leur relation avait foiré ce n'était pas de sa faute. Mais prise par les événements, par le stress qui lui serrait le ventre, et par le fait d'être bloquée dans cet ascenseur avec son ex, elle commençait déjà à en avoir marre.

John s'approcha à son tour pour appuyer sur le bouton. Rien ne fonctionna plus. "Forcément." pensa-t-elle. Il n'y avait pas de raison que ça marche plus avec lui que ça n'avait fonctionné avec elle.

Il commençait à faire chaud dans cette cabine. Esperanza remua le col de son chemisier pour faire de l'air et passa une main sur son front.

« Le mieux c’est de s’asseoir et d’attendre tranquillement… »

"Non mais ça ne va pas être possible là." s'exclama Esperanza. Elle ne pouvait pas s'asseoir tranquillement en attendant patiemment. Elle était en train de rater son rendez-vous. "Je sais pas, t'es bricoleur, tu ne peux pas faire un truc." dit-elle un peu sèchement.

Elle n'avait pas voulu parler sèchement, mais c'était sorti tout seul. Elle se rendait compte qu'elle était désagréable, mais dans la situation actuelle elle n'avait pas vraiment envie de faire d'effort. Elle n'espérait qu'une chose, que quelqu'un vienne la libérer de cet enfer dans lequel elle se sentait étouffer.

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Esperanza n’était pas spécialement tendre avec lui mais il préférait ne pas relever, il lui avait demandé de se calmer le plus gentiment possible afin d’éviter un scandale mais elle était de mauvais poil à cause de cette panne et il avait l’impression qu’il allait le payer… Il s’approcha du panneau pour tester à son tour le bouton d’urgence qui ne marchait pas mieux avec lui qu’avec elle. Il proposa alors de s’asseoir pour patienter dans le calme mais l’espagnole s’excita à nouveau en disant que ce n’était pas possible avant de l’attaquer sur sa profession, bricoleur… Non il était mécanicien, il ne rafistolait pas le vieux grille pain de mamie, il s’occupait de choses beaucoup plus grosses et plus récentes qui demandait un vrai savoir faire… Il soupira en regardant la jeune fille et l’homme qui les regardait tous les deux bizarrement et il y avait de quoi, après tout elle se comportait de façon très étrange avec lui et cela ne pouvait que sauter aux yeux.

« Non je ne peux rien faire d’ici, je suis mécanicien, je ne suis pas magicien… Tu veux peut-être que j’essaye de sortir par le toit pour aller risquer de me faire électrocuter ou me casser le cou en chutant de l’ascenseur ? Et ne me confond pas avec McGyver, au cas où tu ne l’aurais pas remarqué je n’ai pas mes outils et je ne sais pas réparer ceci avec ton rouge à lèvre et ton épingle à cheveux alors le mieux reste encore de s’asseoir, de patienter pour qu’ils viennent réparer ça… Et si tu as un portable tu peux aussi appeler la réception pour leur informer qu’on est coincé ici, moi je n’ai pas le mien. » Il avait vraiment parlé d’une seule traite pour s’expliquer avec elle, par moment cela faisait du bien et cela soulageait quelque peu, il s’assit alors par terre, imité par la jeune fille et l’homme en évitant soigneusement de croiser le regard de son ex-relation…

Voilà une des raisons qui les avait poussé à mettre fin à cette histoire, elle était parfois excessive à outrance et pouvait se montrer limite désagréable comme elle venait de le faire quand ca n’allait pas au lieu de se détendre pour s’expliquer… Pourtant elle faisait partie des personnes appréciés dans le quartier, mais en vie commune elle pouvait changeait quelque peu…

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Suite à sa remarque Jonathan sembla un peu piqué. Il lui répondit une longue tirade, dans laquelle il semblait ne pas avoir apprécié qu'elle le considère comme un simple bricoleur. C'est vrai qu'il n'était pas Mac Gyver et elle comprenait bien qu'il ne pouvait rien faire. Mais elle s'était laissée emportée par la situation peu confortable, et avait laissé parler sa mauvaise humeur. Durant sa tirade Esperanza jetait de petits coups d'oeil aux deux autres personnes présentes dans l'ascenseur. Peut-être avaient-ils compris ce qu'il se passait... Dans tous les cas elle se sentait un peu gênée d'étaler son linge sale en public, car il était clair qu'entre ces deux là il y avait un problème non réglé.

Puis Jonathan lui fit remarquer qu'elle pouvait appeler la réception. Il avait raison, Esperanza n'avait même pas pensé à sortir son téléphone. Il faut dire que ce n'était pas un réflexe pour elle. Elle était de cette génération qui avait un portable par nécessité, reconnaissait son utilité et ne voudrait pas s'en séparer, mais elle était loin d'avoir le réflexe de le sortir quoi qu'il arrive. Elle ne comprenait pas sa fille ou sa nièce qui passaient des heures collées à ledit objet, ne pouvant s'en éloigner le temps d'un repas. Evane déjà était bien souvent au téléphone mais ce n'était rien comparé à Nina, la championne toutes catégories.

Esperanza n'était pas comme sa nièce, donc, et n'avait même pas pensé à sortir l'appareil. Elle s'en saisi rapidement, voyant le bout du tunnel. Mais déchanta tout aussi rapidement.

"Je ne capte pas." dit-elle en soupirant.

Fort heureusement les deux autres personnes présentent vérifièrent les leurs, et l'homme avait du réseau. Peu, mais assez pour pouvoir téléphoner. Il appela immédiatement l'accueil qui leur promis d'intervenir rapidement. D'ici une demi-heure ils seraient libre.

Esperanza se détendit un peu. Les trois autres étaient assis par terre, mais elle ne voulait pas en faire de même, en tailleur ce n'était pas bien pratique. Elle s'appuya donc contre le mur de l'ascenseur. Elle faisait tout pour éviter le regard de Jonathan, posant son regard alternativement sur l'homme, la fille ou sur le sol...

"On sort bientôt..." dit-elle à demi-mot, un peu pour les autres, un peu pour elle aussi.

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Esperanza avait surement comprit que sa remarque avait quelque peu dérangé John, elle s’emportait contre lui comme s’il était responsable de la panne de ce maudit ascenseur et ne se gênait pas pour lui envoyer des répliques en pleine tête alors que deux personnes complètement extérieur à leur histoire étaient présentes et ne devaient pas tout comprendre à la situation. Il la vit sortir son téléphone après qu’il eut fini de parler et qu’il se soit assis et déclara qu’elle ne captait pas. Par chance l’autre homme avait un téléphone de meilleure qualité ou bien plus performant que celui de l’espagnole et parvint à prévenir la réception pour leur signaler leur présence dans cette boite en fer qui ne voulait plus bouger. Cette petite conversation et l’annonce qu’ils seraient libres d’ici moins d’une heure avait calmé la mère célibataire qui restait debout. Il posa son regard sur elle et constata qu’elle ne voulait surement pas prendre le risque de trop remonter ou de faire craquer son tailleurs en lui imposant trop de mouvements peu adaptés. Il voyait très bien qu’elle l’évitait du regard et même s’il tentait de faire de même il n’y arrivait pas.

Cette situation l’énervait, ils étaient deux adultes qui avaient eu une relation et se trouvaient incapable d’en parler depuis plus d’un an à présent, cela n’avait vraiment aucun sens et il se sentait parfaitement idiot de devoir rester en froid de la sorte alors que les moments passés avec elle étaient plutôt à classer dans les bons souvenirs… « Oui on sort bientôt… » ajouta t-il après elle pour intensifier ce constat et faire en sorte qu’elle reste calme et ne pique pas à nouveau sa crise. « La prochaine fois on prendra surement les escaliers, même si là pour le coup je ne me voyais pas grimper les dix étages aussi facilement. » Rajouta t-il pour détendre un peu l’atmosphère qu’il sentait tendu par leurs faute à tous les deux. Il dénoua alors totalement sa cravate pour dégager son cou de sa chemise en déboutonnant les premiers boutons afin de respirer un peu plus.

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« On sort bientôt… » Elle l'avait dit à demi-mot sans être vraiment convaincue que le "bientôt" serait de rigueur, mais Jonathan le répéta avec cette fois un peu plus de conviction. Elle leva les yeux sur lui. Il avait raison, elle ne devait pas s'inquiéter. Après tout ils étaient dans un ascenseur, pas dans le désert, ce n'est pas comme s'ils allaient mourir ici, quelqu'un allait rapidement venir. Et puis ça ne servait à rien de se laisser aller de toute manière, ce n'était qu'un rendez-vous avec un client, elle ne jouait pas non plus sa carrière.

« La prochaine fois on prendra surement les escaliers, même si là pour le coup je ne me voyais pas grimper les dix étages aussi facilement. » Les personnes présentes dans l'ascenseur réagirent sympathiquement (lol), Esperanza tenta de sourire. C'était loin d'être naturel, mais qu'importe elle faisait des efforts pour maintenir un semblant de bonne entente dans cette cage et ne pas dégrader l'ambiance plus qu'ils ne l'avaient déjà fait. Puis ils se turent, attendant patiemment les secours. Esperanza fini par comprendre que regarder sa montre toutes les dix secondes ne ferait pas avancer l'heure plus vite, et s'obligea à se concentrer sur autre chose que le temps qui passait sans que personne ne vienne. Assez peu confortablement installée vu qu'elle était debout sur dix centimètres de talon, elle gesticulait pour trouver une solution. Le poids du corps sur la jambe droite, puis la gauche, puis la droite... Elle aurait voulu s'asseoir par terre, mais son tailleur ne s'y prêtait vraiment pas. Le jupe serrée qu'elle portait ne lui permettait pas de faire quoi que ce soit d'autre que de poser son popotin sur une chaise, alors par terre ce n'était juste pas envisageable. Des mots un peu banals commençaient à être échangés dans ce lieu clos, mais les discussions ne volaient pas bien haut.

Esperanza, qui s'était promis de ne plus regarder sa montre, fini par le faire une fois encore. Geste bien malheureux puisque - peut-être l'univers la punissait-elle de ne pas suivre ses propres promesses - elle fit à cause de ce geste, glissait tout ce qui se trouvait dans le dossier qu'elle avait dans les mains. Des feuilles se rependirent dans l'ascenseur, schémas et autres chiffres étaient à présent étalés sur le sol. Toutes les analyses qu'elle avait travaillées pendant des mois étaient à présent étalées par terre comme de vulgaires serpillières. Sa précieuse analyse du marché à terme d'instruments financiers qui avait un nom bien barbare mais qui ne pouvait que s'avérer utile lorsque l'on présentait un projet avait atterri sur ce qui devait être des tâches de boue. Pour couronner le tout, le téléphone portable qui était resté dans les mains d'Esperanza avait suivi le même chemin, et il gisait à présent en pièces détachées au pieds de la cuisinière. Décidément, ce n'était pas sa journée.

"Mierdaa" Jura-t-elle une nouvelle fois dans sa langue maternelle. "Désolée" se reprit-elle.

Elle se baissa et ramassa son téléphone. L'écran n'était pas cassé, seuls la coque arrière et la batterie semblaient avoir sauté. Elle espérait qu'il marcherait encore.

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La petite tentative pour détendre l’atmosphère de John eut plus ou moins d’effet sur les trois autres personnes présentes avec lui, il remarqua que l’espagnole avait tenté de sourire à sa petite remarque sur les escaliers mais elle devait encore avoir en tête cette histoire il y a un an… On se demandait vraiment s’ils étaient adultes tous les deux, un an les séparait de cette relation délicate sur la fin et pourtant ils n’avaient pas fais de croix sur le passé, il était pourtant si facile de parler pour mettre des mots sur ce qui n’allait pas… Quoi qu’il en soit ce n’était pas le cas pour eux et c’était surprenant car ils faisaient parti des personnes les plus appréciés dans le quartier, toujours relativement calme et agréable, qui ne s’emportaient que rarement sauf pour de bonnes raisons, et voilà qu’entre eux rien ne se passait pour le mieux. La routine de l’attente dans l’ascenseur fut perturbé par Esperanza qui venait de renverser tout ses documents sur le sol de cet espace clos, suivit rapidement par son téléphone portable qui s’éclata sur le sol, jurant un petit peu avant de s’excuser elle se baissa accroupit pour ramasser son téléphone alors que les deux autres personnes rassemblaient les papiers éparpillés autour d’eux. John lui-même rattrapa quelques documents avant de récupérer ceux de la jeune fille et de l’homme avant de se relever en même temps qu’Espéranza qui avait toujours son téléphone entre les mains. Il lui tendit ses documents. « Tiens tout est là, tu veux que je regarde ton portable ou tu penses que c’est bon ? » Demanda t-il pour se montrer poli encore une fois, tenant toujours entre les mains les documents de la cuisinière pour éviter qu’elle ne se retrouve à nouveau surchargé. Son regard se posa sur la feuille qui était en première sur le tas qu’il avait dans les mains pour voir des statistiques, des chiffres dans tous le sens ce qui n’était pas forcément quelque chose d’habituel chez elle, du moins dans ses souvenirs elle n’était pas trop branché là-dessus à l’époque, s’occupant plutôt de la cuisine en elle-même, d’ailleurs il devait le reconnaitre, ses bons petits plats lui manquaient un peu…

« On dirait que tu avais un rendez-vous important aujourd’hui, j’ignorais que tu étais devenue une femme d’affaires… Tu n’es plus derrière les fourneaux alors ? » Demanda t-il pour essayer de lancer une conversation comme il pouvait pour tenter de mettre fin à ce silence pesant. Les équipes de secours ne tarderaient pas à venir mais ce silence rendait le temps d’attente bien plus délicat, et puis il s’en voulait un peu de lui avoir répondu avec un peu d’intensité tout à l’heure.

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« Tiens tout est là, tu veux que je regarde ton portable ou tu penses que c’est bon ? »

"Ça va aller. Merci." Le téléphone semblait remonté. Espé l'alluma et il sembla fonctionner parfaitement.

Jonathan continua à converser. Après avoir jeté un coup d'oeil sur les papiers qu'il avait dans les mains il la questionna sur sa nouvelle activité. « On dirait que tu avais un rendez-vous important aujourd’hui, j’ignorais que tu étais devenue une femme d’affaires… Tu n’es plus derrière les fourneaux alors ? » Esperanza se détendit. Après tout il n'avait rien fait de mal et il essayait depuis le début d'entamer une conversation normalement. Peut-être qu'il était temps de tourner la page et peut-être même qu'un jour ils pourraient avoir une explication correcte. Voire redevenir amis, qui sait.

- En fait, je suis toujours derrière les fourneaux. Ma soeur est en train de monter une entreprise de traiteurs à domicile et je travaille avec elle de temps en temps. Même si je suis encore au Savoy Truffle à cote de ça. Bravo. Première phrase échangée sans animosité, sans critique ou ton sec.

Tout à coup une secousse se fit ressentir. L'ascenseur reparti. Esperanza soupira de soulagement et dans l'ascenseur tout le monde se releva, content d'enfin pouvoir bientôt sortir de là. Quelques secondes plus tard l'appareil s'arrêta à l'étage situé juste au dessus, tout le monde pu sortir de cette machine infernale et ce fut au tour des techniciens d'envahir les lieux.

A peine dehors Esperanza sentit son téléphone vibrer. Elle écouta son message vocal qui lui annonçait que finalement son rendez-vous ne pourrait avoir lieu à cause d'une réunion d'urgence et demandait à être déplacé. Esperanza commença à rouspéter mais finalement ce n'était pas plus mal, à présent elle n'avait plus vraiment la tête à assurer un rdv important, elle n'avait quand envie : se poser quelque part et boire un bon petit café.

A présent l'ascenseur était occupé par des techniciens, l'homme et la jeune fille s'étaient éclipsés après avoir adressé un timide au revoir, et Jonathan tenait encore ses feuilles qu'elle avait complètement oublié.

HJ : Désolée pour l'absence !

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Esperanza le remercia en récupérant son portable qui semblait fonctionner convenablement. Le père de famille célibataire décida de profiter de ce petit incident pour entamer une nouvelle conversation pour s’intéresser à Esperanza et tenter d’apaiser la situation. Elle lui répondit qu’elle travaillait toujours en cuisine mais que sa sœur venait de créer une entreprise de traiteurs à domicile, c’était une idée intéressante, surtout quand on connaissait le talent des deux sœurs à ce niveau là. Du temps où il entretenait une relation avec Esperanza il avait toujours eu le droit à de très bons petits plats qu’elle préparait avec soin. Soudain l’ascenseur entama à nouveau sa montée et tout le monde se redressa pour sortir à l’étage suivant où attendait une équipe de techniciens qui tentaient de comprendre pourquoi panne il y avait eu. Leurs deux partenaires s’éclipsèrent rapidement alors qu’Esperanza sortait son téléphone pour le porter à son oreille sous le regard de John qui patientait puisqu’il avait toujours certains des documents de l’espagnole. Il posa son regard sur elle en lâchant un petit sourire, il trouvait que finalement cette rencontre hasardeuse était peut-être l’occasion de se rapprocher à nouveau pour finir par s’expliquer une bonne fois pour toute.

« Finalement je n’ai plus tellement envie d’aller à ce rendez-vous, ils attendront bien encore une semaine de plus. Je vais juste leur déposer les documents qu’ils me réclament… Tu penses que ton rendez-vous va durer longtemps ? J’aimerais bien te proposer d’aller boire quelque chose, on pourrait en profiter pour avoir cette fameuse discussion que l’on aurait du avoir il y a déjà bien longtemps tu ne crois pas ? » Finit-il par lâcher en ne la lâchant pas du regard. Il attendit alors sa réponse en espérant qu’elle soit positive. SI jamais sa réunion durait longtemps il pourrait se permettre d’aller à la sienne pour patienter. Quoi qu’il en soit John n’aimait pas rester en mauvais terme avec les autres, surtout avec Esperanza qui avait tout de même partagé sa vie quelques temps. Naturellement leur relation n’avait pas été perçu de la même manière par l’un et l’autre, lui voyant plutôt ça comme un arrangement entre deux adultes consentants et la jeune femme plus comme quelque chose de sérieux ce qui avait finalement repoussé le père Seyfield qui malgré cette aventure avait toujours l’esprit tourné vers Suzzie. Mais le comportement d’Espe avait remis en doute les convictions du mécanicien.

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Esperanza retourna récupérer ses documents dans les mains de Jonathan.

"Merci beaucoup." et celui-ci en profita pour lui proposer d'aller boire quelque chose.

Esperanza fut bien surprise par cette proposition. Et un peu mal à l'aise aussi lorsqu'il lui annonça très clairement qu'ils avaient besoin de parler de ce qu'il c'était passé. Elle pouvait encore esquiver tout ça en lui mentant sur le fait que oui son rendez-vous allait durer longtemps, et qu'elle avait prévu autre chose après. Mais il était peut-être temps pour Esperanza d'arrêter de se comporter comme une adolescente.

"- A vrai dire mon rendez-vous vient d'être annulé." lui annonça-t-elle. "C'est ok pour le café. Va leur apporter les papiers, je t'attends en bas dans le hall."

Sans se donner la possibilité de changer d'avis, Esperanza fit demi-tour pour se rendre dans le hall. Sans réfléchir elle se dirigea vers l'ascenseur... Avant de réaliser ce qu'elle était en train de faire. Elle se mit à rire toute seule. Esperanza était tête en l'air et elle l'avait toujours été. Elle adressa un petit sourire à Jonathan pour la mésaventure. A l'époque il se serait moqué d'elle pendant des jours. Elle parti finalement jusqu'aux escaliers pour descendre à pieds.

Une fois en bas elle s'assit sur un tabouret haut présent à côté de la réception, et attendit patiemment Jonathan. Elle espérait qu'il n'allait pas tarder, parce que attendre patiemment ce n'était pas vraiment son truc.

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Au regard de la cuisinière il ne fallut pas longtemps à John pour comprendre qu’elle ne s’attendait vraiment pas à ce qu’il lui propose d’aller boire quelque chose, surtout après ce qui venait de se passer et leur passé commun qui n’était pas spécialement reluisante pour le moment. Il fut content d’apprendre que son rendez-vous venait d’être annulé et de voir qu’elle acceptait d’aller boire un café. Il lui répondit par un sourire avant qu’elle ne lui tourne le dos pour se diriger vers l’ascenseur ce qui fit sourire un peu plus John quand elle se rendit compte de son erreur, il la laissa donc descendre tandis que lui monta le dernier étage pour retrouver ceux qu’il devait rencontrer, les saluant rapidement en leur expliquant sa mésaventure et son envie d’écourter cet entrevu. Il distribua les différents documents réclamé et s’excusa avant de sortir du bureau pour laisser ce beau petit monde gérer ces histoires d’investisseurs et d’argent entre eux. Il faisait plus ou moins confiance à ces gens qui ne pourraient quoi qu’il n’arrive pas prendre de décisions sans son accord écrit. Il pouvait donc partir l’esprit tranquille. Il descendit les escaliers rapidement pour retrouver Esperanza qui attendait sagement à côté de la réception. Il se présenta à sa hauteur. « Voilà tout est réglé, ils vont pouvoir se débrouiller sans moi, tu m’as dis oui pour un café c’est ça ? Je connais justement un petit bar tranquille pas très loin d’ici. » Dit-il en lui tendant la main pour l’aider à se lever, bien qu’elle n’est pas besoin de son aide, c’était juste un geste amical de la part de Jonathan.

Ils quittèrent les lieux et se mirent en marche côte à côte, le bruit des talons de l’espagnole résonnaient fortement dans la ruelle et il ne pouvait s’empêcher de jeter des petits coups d’œil sur elle pendant qu’ils se déplaçaient. Il sentait encore un sentiment de malaise entre eux qui ne ferait que s’accroitre tant qu’ils n’auraient pas tout clarifié. « Si on m’avait dit que je me retrouverais seul avec toi aujourd’hui je ne l’aurais pas cru… Cela fait combien de temps ? Plus d’un an que l’on a plus eu de vrai conversation toi et moi ? » Demanda t-il pour engager à nouveau la conversation alors qu’ils continuaient de marcher en s’approchant du café à l’autre bout de la rue.

HS : Pas grave pour l'absence, en plus tu reviens en force =)

Je me suis fait pleins d'amis

Elle n'eut pas à attendre très longtemps. Jonathan revint rapidement et se dirigea d'un pas déterminé vers elle. « Voilà tout est réglé, ils vont pouvoir se débrouiller sans moi, tu m’as dis oui pour un café c’est ça ? Je connais justement un petit bar tranquille pas très loin d’ici. »

"- Oui, ok pour un café." répéta-t-elle. Au moins maintenant elle ne pouvait plus reculer.

Il lui tendit la main. Elle hésita une demi seconde avant de la prendre, mais finalement s'en saisi pour descendre du tabouret. Ce contact était assez particulier. Si elle n'avait pas réellement parlé à Jonathan depuis plus d'un an elle avait encore moins eu l'occasion d'avoir de contacts tactiles avec lui. C'était loin d'être désagréable, mais ça la renvoyait à des sensations qu'elle n'avait aucune envie de ressentir à nouveau.

Esperanza suivait docilement Jonathan. Bizarrement, elle qui avait toujours un truc à dire était particulièrement calme. C'est donc lui qui reprit la parole. « Si on m’avait dit que je me retrouverais seul avec toi aujourd’hui je ne l’aurais pas cru… Cela fait combien de temps ? Plus d’un an que l’on a plus eu de vrai conversation toi et moi ? »

Esperanza fit une petite moue. Elle non plus ne l'aurait jamais cru. A vrai dire si on lui avait dit ce matin elle aurait répondu qu'elle ne l'aurait pas voulu non plus, mais maintenant elle ne regrettait pas d'être ici avec lui. Au contraire. Après tout mettre tout sur la table et crever les abcès ne pouvait être qu'une bonne chose, c'est ce qu'elle avait toujours affirmé et il n'y avait pas de raison que ça change aujourd'hui.

"Oui, c'est à peut-près ça." Elle resta silencieuse un instant. Ils arrivèrent devant la porte du café. Elle posa la main sur la porte pour la pousser, s'arrêta un instant et se tourna face à Jonathan. "Tu as raison, il est temps de discuter de tout ça." D'un air décidé elle poussa la porte et entra dans le café en la retenant pour celui qui était avec elle. elle était à présent aussi convaincue que lui.

"Ici ça te va ?" dit-elle en commençant à s'installer à une table vide.

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Esperanza confirma qu’elle était partante pour un café avant d’accepter de prendre la main de Jonathan, cela faisait bien longtemps qu’ils n’avaient plus été aussi intime corporellement parlant et cela éveilla d’agréables souvenirs dans l’esprit du mécanicien qui n’avait finalement pas grand-chose à reprocher à l’espagnole. S’il avait été plus clair dès le début, s’il prenait plus d’initiative dans sa vie sentimentale peut-être n’en seraient-ils pas arrivé là il y a un an. Quoi qu’il en soit il était content qu’elle accepte si facilement de venir avec lui mais elle n’était pas très loquasse, preuve qu’il y avait quelque chose qui clochait car en temps normal il était difficile de l’arrêter. Il tenta donc d’entrainer la conversation sur eux mais la réponse d’Esperanza fut brève et elle ne relança pas la conversation. Ouvrant la porte du café avant de se retourner pour le fixer et lui dire qu’il était effectivement temps de discuter de tout ça… Comment devait-il prendre cette remarque ? Avait-il dit quelque chose qui ne fallait pas ou bien un souvenir douloureux lui était-il revenu à l’esprit ? Le seul moyen était de passer aux choses sérieuses.

Il acquiesça d’un signe de tête et la suivit à l’intérieur avant de lâcher un petit oui quand elle lui proposa une table. Le serveur arriva rapidement et prit la commande des deux quarantenaire avant de s’éloigner pour les laisser seul en tête à tête. « Je t’avoue que je ne sais pas trop par quoi commencer, si ce n’est que je regrette la manière dont tout s’est terminé… Il faut dire que tout est allé assez vite sans que je ne comprenne vraiment ce qui se passait, mais je pense que le problème venait de notre vision de notre… relation, tu ne crois pas ? » Demanda t-il pour mettre fin au petit silence qui s’installait et qui commençait à le mettre un peu trop mal à l’aise. Ils avaient du vécu derrière eux, une vie, un enfant chacun, il fallait assumer leurs choix et leurs erreurs. Cela ne servait à rien de se mentir et d’agir comme pouvaient le faire leurs deux filles, entre adultes le mieux était encore de mettre les choses à plat.

Je me suis fait pleins d'amis

Une fois assis, personne n'osa prendre la parole. Mais le petit silence gêné n'eut pas vraiment le temps de s'installer, que Jonathan décida d'entrer directement dans le vif du sujet.

« Je t’avoue que je ne sais pas trop par quoi commencer, si ce n’est que je regrette la manière dont tout s’est terminé… Il faut dire que tout est allé assez vite sans que je ne comprenne vraiment ce qui se passait, mais je pense que le problème venait de notre vision de notre… relation, tu ne crois pas ? »

Il était temps d'arrêter de tourner autour du pot.

"Je crois que tu as raison. Ecoute, moi même je ne savais pas ce que je voulais. J'étais partagée entre l'envie d'avoir quelque chose de sérieux et l'impossibilité d'assumer une relation vis-à-vis d'Evane."

Esperanza s'était un peu attachée à Jonathan, certes, mais elle n'avait jamais voulu avouer leur relation, et ça avait posé des problèmes. Elle n'acceptait aucune marque d'affection en publique et un simple resto nécessitait toute une organisation pour être sûre qu'Evane ne soit au courant de rien. Il était sûr que c'était une contrainte pour Jonathan, sans compter que lui n'avait pas vraiment de s'embarquer dans une histoire sérieuse, alors il n'allait pas se prendre la tête avec des bêtises de ce genre.

"On a pas été assez clairs dès le début et on s'est comporté comme de vrais ados en refusant d'en parler..." Elle sourit "Je me sens vraiment comme une ado des fois."

Bien souvent elle n'avait pas le comportement d'une mère de famille respectable. Sa fille paraissait souvent plus sérieuse qu'elle. C'était ainsi, plus fort qu'elle.

"Si on m'avait dit ça ce matin je ne l'aurais pas cru, mais je crois que je vais m'excuser pour... Enfin je ne sais pas, pour ce qu'il s'est passé quoi."

Maintenant qu'elle était face à lui, il lui apparaissait clair comme de l'eau de roche qu'elle avait une grande part de responsabilité dans tout ça, et qu'elle devait s'excuser. Une heure avant de le rencontrer elle aurait refusé de dire une telle chose, mais à présent ça paraissait inévitable, c'était tellement bête d'être resté tellement de temps sans s'adresser la parole.

Hj : Je suis désolée pour le retard Embarassed

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John décida donc de prendre les choses en main pour expliquer tout ce qu’il avait sur le cœur, du moins dans l’esprit vis-à-vis de leur relation qui était légèrement parti en l’air sans que l’un et l’autre ne comprenne ce qui se passait. Il est vrai que John n’avait jamais envisagé une vraie relation sérieuse avec Esperanza et il ne s’était jamais caché de le lui dire, mais la jolie espagnole n’avait pas du tout la même vision de leur relation et rien ne semblait collé entre eux, du moins quand ils abordaient ce sujet car en dehors de ça leur complicité était plutôt bonne, principalement quand ils se retrouvaient dans le même lit tous les deux, quarantenaires certes mais avec toujours autant d’entrain sur un certain sujet. Elle confirma ce qu’il venait de dire en lui avouant qu’elle voulait quelque chose de sérieux sans forcément le vouloir à cause de sa fille, ainsi le problème venait d’Evane ? Il se demandait bien pourquoi elle s’interdisait une relation sérieuse pour sa fille. Tout était fait plus ou moins dans le secret, ils ne s’affichaient pas l’un et l’autre ensemble tout ça pour que sa fille ne soit pas au courant… Elle ajouta qu’ils s’étaient comporté comme de vrais ados en souriant, ce qu’il fit à son tour.

« Oui c’est un peu ça, et encore j’essaye de suivre de près les histoires sentimentales d’Amber mais je ne vois rien d’aussi compliqué chez elle, à croire que l’on a tout fait pour se compliquer la vie toi et moi. » Dit-il pour compléter leurs explications, il se sentait idiot car il n’avait pas perdu que son amante il y a un an mais également une amie pour le coup et tout ça pour des histoires sans queues ni têtes. Elle reprit la parole pour s’excuser pour ce qu’il s’était passé à l’époque. Comme quoi il ne suffisait de pas grand-chose pour régler un problème vieux d’une année complète.

« J’ai ma part de responsabilité aussi dans cette histoire, je m’excuse moi aussi, j’aurais du me montrer plus mature pour que l’on ne finisse pas en mauvais termes après… tout ça. » Ajouta t-il en souriant avant de se pencher un peu sur la table dans sa direction, il avait une question sur le bout des lèvres. « Par contre j’ai une question à te poser, tu me répondras si tu le veux bien sur, mais pourquoi refuses-tu d’avoir une relation sérieuse vis-à-vis d’Evane ? » Demanda t-il pour tenter de comprendre les raisons de la jolie espagnole.

HS : Pas de soucis =)

Je me suis fait pleins d'amis

« Oui c’est un peu ça, et encore j’essaye de suivre de près les histoires sentimentales d’Amber mais je ne vois rien d’aussi compliqué chez elle, à croire que l’on a tout fait pour se compliquer la vie toi et moi. » Jonathan suivait les histoires d'Amber comme Esperanza celles d'Evane. Elle trouvait ça attendrissant de sa part. En tant que père célibataire ce devait être encore plus difficile que pour elle. Par contre la vie sentimentale d'Evane semblait tout aussi compliquée que la sienne, sans compter que c'était un vrai coeur de guimauve.

« J’ai ma part de responsabilité aussi dans cette histoire, je m’excuse moi aussi, j’aurais du me montrer plus mature pour que l’on ne finisse pas en mauvais termes après… tout ça. » Esperanza se contenta d'hocher la tête en silence, satisfaite de la manière dont les choses étaient en train de tourner. Elle pensait que maintenant que chacun s'était remis en question ils allaient aborder un sujet plus léger, mais visiblement Jonathan avait encore des choses qui lui trottaient dans la tête.

« Par contre j’ai une question à te poser, tu me répondras si tu le veux bien sur, mais pourquoi refuses-tu d’avoir une relation sérieuse vis-à-vis d’Evane ? » Ah. Voila venu le moment où il fallait parler de soi... esperanza était très bavarde, mais bizarrement assez taiseuse lorsqu'il fallait parler de ses histoires de coeur. Elle haussa les épaules mais voulu répondre sincèrement.

"A vrai dire ce ne sont pas les relations sérieuses le problème, mais c'est que j'ai au contraire peur qu'elles ne le soient pas, sérieuses justement. Je me demande toujours ce qu'il se passera avec Evane si je rompt une de mes relation. L'a"après" ne doit pas être évident comme situation." Elle avait toujours redouté certaines phases difficiles avec Evane. Elle avait été mère célibataire et considérait qu'elle imposait déjà beaucoup de souffrances à sa fille même si elle tentait de lui offrir le meilleur. Du coup elle ne voulait pas lui imposer plus d'épreuves que celles qu'elle ne pouvait éviter. Lui imposer des ruptures à répétition c'était moyen.

"Je vais t'avouer quelque chose. Je n'ai jamais vraiment eu de véritables histoires d'amour même si j'ai eu... Beaucoup de conquêtes. J’étais assez peu sage dans ma jeunesse avec les hommes et ils passaient sans que j'ai le temps de m'attacher ou alors ça ne s'est pas vraiment bien terminé. Du coup... Je ne crois pas vraiment à l'Amour. Le prince charmant tout ça... Je doute que ce soit possible tu vois." Esperanza parlait de choses intimes, mais elle avait besoin de lui expliquer ça pour qu'il comprenne ce qu'elle était en train de raconter.

"Mais je ne veux pas empêcher ma fille de croire en Amour. Je veux qu'elle pense qu'une histoire d'Amour peut durer toute une vie, qu'aimer est la plus belle des choses, je ne veux pas que les échecs de sa mère pèsent au dessus de sa tête tu comprends." Elle sourit à Jonathan.

"J'aimerais lui présenter un beau-père un jour bien sûr mais je ne veux pas qu'elle voit défiler des hommes dans ma vie. Je ne regrette pas ce que j'ai vécue autrefois mais ce n'est plus ce dont j'ai envie. Et puis maintenant ma fille est plus importante que tout et elle a encore besoin de moi. Je ne peux pas me permettre d'être accaparée par un homme au risque de la délaisser. Cacher mes relations permet d'éviter la dérive un amour trop prenant..." Evane était la chose la plus importante dans la vie d'Esperanza. Elle représentait tout, et Esperanza voulait se consacrer entièrement à elle, elle n'avait pas envie de mêler quelqu'un d'autre à cette relation qui fonctionnait si bien. ça serait bête de s'éloigner de sa fille pour une simple histoire d'Amour.

"Enfin... Voila. Je sais c'est sans doute ridicule mais c'est plus fort que moi."Esperanza avait beaucoup parlé, peut-être un peu trop même... Comme si elle avait retrouvé la confiance qu'elle avait eu en lui autrefois. "Désolée, je me suis un peu emballée."

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Les explications s’enchainaient de chaque côté, des excuses et des éclaircissements qui permettaient à tout le monde d’y voir plus clair et surtout d’anticiper l’avenir plus sereinement. Il n’avait jamais apprécié ni supporté d’être en froid avec elle et pourtant en un an il n’avait jamais rien tenté pour recoller les morceaux et retrouver l’amitié de la jolie espagnole. Aujourd’hui, par un heureux concours de circonstances ils avaient été obligé de partager le même espace limité et ce rapprochement avait crée une envie chez le mécanicien de discuter, d’exposer les faits de cette situation ridicule. Elle acquiesçait ses paroles en hochant la tête sans l’interrompre avant que John ne fasse dévier la conversation sur un sujet bien précis à savoir Evane. Il voulait comprendre pourquoi sa mère se privait d’avenir sentimentale à cause d’elle, tous les parents même célibataires depuis longtemps comme eux avaient le droit au bonheur, John l’envisageait avec Suzzie, du moins dans ses rêves puisqu’il était incapable d’aller lui parler de ce qu’il ressentait pour elle, de peur de revivre une mauvaise expérience. C’était d’ailleurs pour ça qu’il n’avait jamais voulu aller plus loin avec Esperanza, il était célibataire depuis très longtemps, depuis sa rupture avec la mère d’Amber en fait et il avait refusé de revivre une telle histoire.

Il écouta la réponse d’Esperanza qui lui expliquait qu’elle craignait la déception au final, tout comme lui si on y réfléchissait bien. Elle envisageait le pire tout de suite en pensant à ce qu’en penserait sa fille, il comprenait plus ou moins cet état d’esprit, certes Evane pourrait être triste pour sa mère mais c’était les aléas de la vie, surtout dans les histoires de cœurs. John pensait ça et pourtant il était mal placé pour en parler vu qu’il n’appliquait pas ses propres opinions et conseils. Il voulu réagir mais Esperanza semblait avoir des choses à dire alors il l’écouta avec attention, elle n’avait jamais eu de véritables histoires d’amour malgré toutes ses conquêtes, il ne put s’empêcher de lâcher un petit sourire, il était rare que les femmes parlent d’elles de cette façon, ils avaient été proche dans le passé et ils s’étaient confié l’un à l’autre sans pour autant rentrer dans les détails. Aujourd’hui elle se lâchait enfin. Elle enchaina en parlant de beau-père à présenter à Evane ce qui faisait sourire John encore une fois, il avait un peu la même envie avec Amber…

« Ne t’excuses pas, je suis content que tu m’ais dévoilé tout ça tu sais, cela me permet d’en savoir un peu plus sur toi et ton passé et ca explique ce qu’il s’est passé entre nous l’année dernière… Je ne trouve pas ça ridicule et tu sais pourquoi ? Simplement parce que je suis un peu dans le même cas que toi. » Lâcha t-il en premier pour résumer la situation vis-à-vis de lui avant de rapidement reprendre la parole. « Ma dernière histoire d’amour remonte à la mère d’Amber mais la déception fut trop grande pour que je ne souhaite réitérer l’expérience on va dire… Je ne regrette rien car Amber est la plus belle chose qui me soit arrivé mais je suis comme je suis et je me suis toujours contenté d’histoires sans lendemain et ma fille s’en amuse tu peux en être sûre. » Dit-il en souriant en pensant aux remarques de la jeune fille sur son propre père, un homme victime de son charme… C’est ce qu’elle répète amusée devant les regards que les femmes lui accordent à son passage.

« Je sais bien qu’Amber aimerait avoir une figure maternelle, depuis le temps qu’elle doit se contenter de moi, mais je ne parviens pas à m’engager dans quelque chose de sérieux, comme cela a pu être le cas avec toi… » Finit-il par lui dire pour qu’elle comprenne pourquoi cela n’avait pas pu marcher entre eux, d’autant plus qu’il avait la fameuse Suzzie Dekker en tête à cette époque là et il en avait un peu parlé à Esperanza bien avant qu'il ne devienne l'amant de la jolie jeune femme, et maintenant elle était encore dans sa tête, même si plus le temps avançait plus il était difficile pour lui d’envisager quoi que ce soit avec elle, il se demandait s’il ne faisait pas des rêves éveillés la concernant, mais elle plaisait à sa fille ça il en était persuadé.

« Par contre même si je n’applique pas ce que je dis, je pense que tu ne devrais pas te priver pour ta fille, elle est grande maintenant, elle est capable de comprendre tout ça et d’accepter que toi aussi tu as le droit à ta part du bonheur tu ne crois pas ? » Demanda t-il pour faire poursuivre la conversation, ils étaient bien parti en se confiant l’un à l’autre, autant pousser ce plaisir jusqu’au bout, ils rattrapaient le temps perdu après cette année entière de silence.

Je me suis fait pleins d'amis

Jonathan lui parla à son tour de sa vie et de la façon dont il gérait ses relations par rapport à Amber. Ce fut au tour d'Esperanza de sourire à ce qu'il évoquait.

"Je sais... Je sais que je ne dois rien m'interdire pour elle mais... Je ne sais pas, le temps est passé et on s'est construites ainsi." Esperanza savait que sa fille approuverait si elle se mettait avec quelqu'un, elle le savait notamment parce que cette chipie n'arrêtait pas de lui faire des sous-entendus et c'était limite si elle ne lui cherchait pas quelqu'un. Esperanza laissa échapper un petit rire en pensant à ça.

"Figure toi qu'elle veut me voir avec quelqu'un, tu la verrais cette chipie !". Mais malgré l'aval de sa fille, ça restait assez étrange pour Esperanza de s'imaginer avec un homme, ne serait-ce que tomber amoureuse était une notion qu'elle ne maîtrisait pas bien, comme si ces choses là s'oubliaient, et qu'elle ne l'avait pas été depuis trop de temps pour pouvoir y succomber de nouveau.

"Bon, de toute façon je n'ai personne dans ma vie en ce moment, alors la question ne se pose pas." Elle lui sourit. Puis sa curiosité prit le dessus. Il lui avait dit ne pas avoir eu d'histoire d'amour depuis la mère d'Amber, mais cela ne voulait pas dire qu'il n'avait pas d'histoire du tout. Et même si la bienséance lui disait de se taire, la question s'échappa de ses lèvres. "En ce moment, tu es avec quelqu'un ?" Aussitôt dit elle s'excusa. "Toujours aussi curieuse à ce que tu peux voir. Bien sûr rien ne t'oblige à répondre." Elle rougit un petit peu et son regard flancha aussi un peu.

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Les échanges de sourire devenaient réguliers à présent dans cette conversation, ils parlaient librement de leurs deux enfants, ces deux filles qui pouvaient en faire voir de toutes les couleurs à leurs parents. Esperanza répondit qu’elle était bien d’accord avec lui et qu’elle n’avait pas à se priver pour Evane mais elle pensait être ainsi et rien ne pouvait y changer. Elle se mit à rire doucement en lui avouant que sa fille voulait la voir avec quelqu’un, il imaginait très bien la fille d’Esperanza se démener pour convaincre sa mère d’avoir une relation avec un homme, une vraie relation bien entendu et pas une simple aventure d’un soir. Il l’imaginait très bien car Amber faisait la même chose, à la différence que sa fille avait un nom en tête et n’en démordait pas puisqu’elle connaissait les sentiments de son père pour la mère de son meilleur ami…

Il sourit en regardant la jolie espagnole qui expliqua qu’elle n’avait personne en ce moment donc la question de se trouver un homme ne se posait même plus dans son esprit. « Je comprends ta situation, Amber est du même genre, elle voudrait me voir avec quelqu’un le plus vite possible et cela dure depuis longtemps, les enfants qui se mêlent de la vie privée de leurs parents, le monde à bien changé je trouve. » Lacha t-il avec toujours ce sourire amusé avant qu’elle ne lui pose une question plus personnel en s’interrogeant sur sa vie privée avant de s’excuser en lui précisant qu’il n’était pas obligé de répondre à sa question. « Tu es comme tu es tu ne vas pas changer du jour au lendemain et c’est un peu ce qui fait ton charme Espe… Mais pour te répondre non je ne suis avec personne, tu sais maintenant que c’est aussi compliqué pour moi que pour toi à ce niveau là et même si Amber fait ce qu’elle peut pour me caser avec quelqu’un ce n’est pas aussi simple. » Répondit-il pour clarifier sa situation sentimentale, oui il pensait à Suzzie mais y penser ne servait à rien, surtout depuis tout ce temps, c’était ridicule et inutile. « Célibataire endurcit tout comme toi, mais je suis certain que les célibataires du quartier doivent se bousculer devant ta porte ? » Demanda t-il finalement en pensant que si elle était seule c’était par choix vis-à-vis d’Evane et non pas par manque de proposition intéressante.

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« Tu es comme tu es [...] avec quelqu’un ce n’est pas aussi simple. »

Il venait de lui faire un compliment, Esperanza rougit un peu et lorsqu'il lui dit n'être avec personne en ce moment elle ne put s'empêcher de laisser ses lèvres s'étirer en un petit sourire. Elle pensait que cette entrevue avec Jonathan allait être tendue, elle s'imaginait déjà l'électricité dans l'air qu'il pouvait y avoir dans ce genre de rendez-vous avec son ex, ces rencontres autour d'un verre pour s'expliquer sur la façon dont s'était terminée une relation... Elle imaginait donc quelque chose de peu agréable, mais à vrai dire c'était tout le contraire. Elle était un peu gênée au départ mais très vite elle s'était retrouvée à lui parler de manière naturelle, se confier même, comme s'il n'y avait jamais eu de tension, comme si tous les faux pas étaient oubliés. Elle but une nouvelle gorgée de son café. Se retrouver à boire ainsi face à celui qui avait été à l'époque plus qu'un ami, c'était une sacré madeleine de Proust. Ça faisait remonter par mal de souvenirs, mais elle préféra ignorer tout ça et se reconcentrer sur son interlocuteur.

« Célibataire endurcit tout comme toi, mais je suis certain que les célibataires du quartier doivent se bousculer devant ta porte ? »

"On ne peut pas dire ça." dit-elle en faisant une petite moue, mi-désapointée mi-amusée. Il n'y avait pas beaucoup de célibataires dans le quartier, et on ne pouvait pas dire qu'elle avait eu beaucoup de propositions. En même temps elle ne les cherchaient pas vraiment non plus. Elle haussa les épaules, presque déçue de devoir avouer que non, on ne se bousculait pas à sa porte.

Esperanza fini ce qu'il restait de son café. Lorsqu'elle releva la tête vers Jonathan, elle remarqua une petite bête posée sur lui.

"Oh, tu as une bête là." dit-elle en passant sa main sur son oreille pour la faire partir. "Attends." Elle chassa la bête qui n'était pas tombée en touchant une deuxième fois l'oreille de son ami. "Voilà" dit-elle en riant. Elle aimait ces situations un peu atypiques qui ne manquaient jamais de lui arracher un sourire.

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John ne put que remarquer le léger sourire sur le visage d’Esperanza quand il précisa qu’il était lui aussi célibataire et qu’il n’était donc pas en couple en ce moment même, et cela malgré ses pensées incessantes envers Suzzie. Il essayait bien d’oublier tout ca, de se dire que cela n’avait pas de sens et qu’une relation avec elle n’était pas possible mais il ne parvenait pas à s’y résoudre, pourtant il avait tenté quelque chose avec la belle espagnole devant lui, il y a de ça un an il s’était laissé à quelque chose, quelque chose qui n’était pas forcément des plus sérieux et pourtant il y avait bien eu un petit truc en plus qui faisait la différence. Il n’avait pas oublié Suzzie ce qui expliquait en partie les difficultés relationnels entre les deux adultes. Quoi qu’il en soit il enchaina en parlant des hommes qui devaient se bousculer devant chez elle, elle sembla amusé par cette remarque avant de dire que ce n’était pas du tout le cas, mais son regard changea rapidement et il cru percevoir une pointe de déception sur son visage.

Pourtant n’importe quel homme ne pouvait nier que la quarantenaire était encore très séduisante et avait les qualités physiques et sociales qu’il fallait pour faire l’amante ou la compagne idéale, même si elle se montrait parfois un peu trop préoccupé par le regard d’autrui sur elle et sa vie, il pouvait en témoigner, il devait presque la voir en cachette et même si tout ceci était amusant pour John il avait finit par se lasser de ses excès. Elle reprit finalement la parole sans que John ne comprenne dans un premier temps avant de sentir sa main sur son oreille par deux fois pour faire tomber une petite bête qui semblait s’être posé sur lui. Il afficha un sourire sincère.

« Merci, mais je crois que nous vivons dans un monde où les petites bêtes ne mangent pas les plus grosses. » Lâcha t-il en conservant ce visage étiré par le sourire, son regard posé sur celui de la jeune femme. « En tout cas cela me fait plaisir d’avoir pu discuter avec toi comme ça… Les choses sont clarifiés et on va pouvoir retrouver une stabilité dans notre amitié, ta cuisine manque un peu à mon équilibre alimentaire tu sais… » Ajouta t-il dans un grand sourire en se remémorant les bons petits plats qu’Esperanza faisait quand ils mangeaient tous les deux chez elle ou même chez lui, le bon vieux temps peut-être…

Je me suis fait pleins d'amis

"Hey, on ne sait jamais. Tu ne sais pas que le moustique est l'animal le plus mortel pour l'homme?" Dit-elle en souriant. Mais l'info, elle, était sérieuse puisque en véhiculant de nombreuses maladies le moustique pouvait faire beaucoup de victimes "Bon, pas forcément dans nos régions je te l'accorde."

Jonathan lui avoua que ces petits plats lui manquaient.

"Ben écoute, tu pourrais peut-être venir manger à la maison dans la semaine." Elle avait parlé un peu vite. Il y a encore une heure ils ne s'étaient plus parlé depuis un an, refusant de s'adresser la parole, et voila qu'elle lui proposait un repas alors qu'ils venaient à peine de se réconcilier. Mais tant pis, Esperanza était spontanée, si elle réfléchissait trop elle n'oserait plus l'inviter et ce serait dommage de laisser à nouveau cette amitié se perdre.

"Bon, en tous cas je vais bientôt devoir y aller là." Elle fini rapidement son expresso. "Je vais aller voie Natalia pour décider de ce que l'on fait avec ce client que je n'ai finalement pas pu rencontrer."

Elle commença à ranger ses affaires lorsque'elle s'arrêta "oh" s'exclama-t-elle "euh... est-ce que tu pourrais me redonner ton numéro stp?" elle rougit un peu, gênée, en s'expliquant "Je l'avais supprimé, désolée." Elle aurait pu chercher une excuse mais elle l'avait supprimé voilà tout. Elle avait effacé Jonathan, que ce soit dans sa vie en général ou dans le moindre objets où il avait laissé une marque. Répertoire, ordinateur... jusqu'à dans son agenda électronique. Elle avait juste gardé quelques photos qu'elle avait enfoui au fond d'un tiroir.

» Plus d'hommes se sont noyés dans l'alcool que dans la mer [Tara]
» Fichu ascenseur... [Dean]
» Maudites soient les technologies. || Kennedy
» SAM • il y a du passé dans l'air
» Il était une nuit, dans la rue, Joy et Clyde.

"Pourvu que les heures soient des secondes... Dans cet ascenseur."

"Pourvu que les heures soient des secondes... Dans cet ascenseur."

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