Il la cherchait encore, inlassablement, comme d'habitude. A croire que la seule façon dont ils pouvaient se parler c'était en se taquinant, en étant jamais sérieux, en prenant tout à la légère. En même temps la sincérité leur avait peu réussi. Il suffisait de faire le bilan de la soirée. Malgré tout Lou s'en était plutôt bien tirée, elle lui avait expliqué -non sans mal- qu'il n'était qu'un ami pour elle, et qu'elle avait été bien conne de pourrir sa relation avec Naya. Il avait décidé de passer l'éponge, tout est bien qui finit bien. Jusqu'à maintenant. Il avait fallu qu'elle joue, encore. Elle n'arrivait pas à dire stop alors qu'elle ne s'était jamais considérée comme téméraire. Mais voilà, perdre face à Andrew ça voulait dire beaucoup pour elle. Au pire, ils pouvaient toujours faire un autre pacte : nier en bloc envers et contre tous que cette partie-là de la soirée ait jamais existée. Lui assurant qu'elle était bien trop jeune pour connaître 'ce genre de choses' qu'il avait pu faire avec Annie, Lou se contenta de lâcher un petit rire méprisant. « Genre » avait-elle envie de crier, mais elle se retint.

Car en effet, elle venait de lui demander de l'aider à déziper sa robe. S'approchant de lui d'un pas assez mal assuré, elle se tourna pour le laisser faire. Quand il lui susurra quelques mots à l'oreille, elle frissonna ; est-ce qu'ils jouaient encore là ? Impossible à savoir, du moins pour elle. Qui plus est, Andrew se montrait d'un calme olympien, un peu comme si en fait il s'en fichait, ce qui ne plaisait pas à Lou. Elle aurait aimé lire sur son visage son trouble, sa gêne, ou même son envie. Le petit coquin venait de faire une remarque sur ses sous-vêtements, définitivement ça devenait concret. Tout doucement, il fit glisser le fermeture éclaire vers le bas, petit à petit. C'est bon Andrew tu peux avouer que tu est en train de mater le dos de Lou, puis sa chute de rein là où s'arrêtait naturellement la fermeture. Lou était fébrile, sentir qu'Andrew était si proche d'elle la rendait nerveuse, et elle ne savait pas trop si c'était une bonne chose. Après tout, c'était elle qui avait cherché quand même, elle aurait tout simplement pu dire non, se rendormir, et puis basta ! Malheureusement, impossible de faire marche arrière maintenant, ou on l'accuserait encore de chauffer. Comme je suis soucieuse du quand dira-t-on, on va dire que Lou voulait juste faire monter le suspense, et enfin elle eut une remarque de son cher partenaire de jeu, toujours retournée elle esquissa un sourire.

« Pressé ? »

Finit-elle par demander, un peu anxieuse. Elle n'était pas habituée à ce genre d'exercice du moins dans ce genre de situation. Il fallait bien reconnaître que la scène était pour le moins inhabituelle. Depuis quand on se désapait devant ses amis déjà ? Enfin... Si Lou commençait à trop réfléchir elle n'allait jamais y arriver. Non pas qu'elle était coincée, elle ne s'appelait pas Katya, mais voilà ça l'intimidait pas mal cette histoire mine de rien.

Alors elle se décida à sauter le pas, en douceur. Elle avait choisi de ne pas se retourner pour le moment, histoire de ne pas gâcher le plaisir. Elle enleva d'abord une bretelle de sa robe laissant découvrir une épaule, puis l'autre. Il ne manquait sincèrement que la petite musique de fond, mais à Andrew d'imaginer celle qui lui plaira (please pas celle du dernier porno qu'il avait maté). Désormais elle devait faire un petit effort pour ne pas que sa robe tombe d'elle même, et ça n'aurait pas été drôle. Cependant il fallait bien que cette fichue robe s'enlève un jour ou l'autre alors d'un petit mouvement de hanches la jeune femme fit glisser sa robe le long de son buste puis de ses jambes. Voilà. Elle avança d'un pas, histoire de ne pas se prendre les pieds dedans. Heureusement que Lou avait été prévenante et n'avait pas mis des sous vêtements moches. Elle portait en effet un délicieux ensemble bordeaux shorty + soutif à balconnet. Pas de porte jarretelle elle n'en a pas vu que personne ne lui en a offert à Noël (a). Quoi qu'en fait elle aurait dû avoir des sous-vêtements de mémé, ça lui aurait fait les pieds !

Dans un élan de bonté extrême Lou décida de se retourner faisant ainsi face à son ami. Elle eut un sourire gênée bien qu'elle douta qu'il ait regardé son visage à cet instant. Pourquoi elle avait fait ça en premier lieu déjà ? Ah oui afin de revêtir le T-shirt qui allait lui servir de pyjama. Qu'est-ce qu'elle n'aurait pas fait pour que Andrew n'attrape pas froid en dormant à moitié nu...

« Tu me passes le T-shirt maintenant s'il te plaît ? »

Dit-elle essayant de la jouer cool.

Andrew s'efforçait à ne rien penser de la situation. Pourtant, il y avait tant matière à réflexion. Jamais il n'aurait cru que Lou faisait des strip teases à ses amis. Quelle dévergondée. Pire, peut-être. C'était digne de cette Annie qu'elle aimait tant critiquer. Elles n'étaient pas si différentes, mis à part que Lou ne donnerait pas père et mère pour récupérer Andrew. Cependant, elle était une sacrée polissonne. Si le jeune homme l'avait provoquée, au début, c'était pour le plaisir de la voir battre en retraite. Non, il n'avait pas du tout envie de la voir nue, il était un gentleman. Mais voilà, Lou l'avait surpris, c'était le moins que l'on puisse dire. Il ne la connaissait pas si bien que ça, en fait.

Disons que ça ne me déplairait pas si tu accélérais le pas ...

Non, aucune vanne. Pas de "ah non, je ne suis pas pressé te voir nue, j'ai bien trop peur du résultat". Pas de "ben non, on a toute la nuit pour s'amuser, sauf si tu te dégonfles". La sincérité - cette froussarde qui s'était fait la malle un peu plus tôt dans la soirée - repointait le bout de son nez. Lou croirait sûrement que sa hâte était justifiée par une envie de la voir en sous-vêtements, de la matter sans vergogne et de se rincer l'oeil. Si seulement ce n'était que ça ... Et enfin, il eut droit au spectacle. Elle fit durer le plaisir, y alla doucement. Ça ne pouvait pas être la première fois qu'elle jouait à ça, mais Andrew chassa vite cette pensée de son esprit. S'il appréciait Lou, c'est aussi parce qu'elle était comme une jeune fille en fleur qui ne demandait qu'à être pervertie, émoustillée, provoquée. Si elle n'était pas contre le défi d'Andrew, c'est parce qu'au fond, elle voulait se tester, elle aussi. Et le tester, par la même occasion. Une fois sa robe à terre, Andrew ne sut empêcher son regard de descendre vers sa chute de reins. Véritable chef d’œuvre que, comme au musée, il était interdit de toucher. Pire, elle se retourna, après avoir probablement attendu le temps nécessaire pour qu'il salive sur le spectacle. Il se força à regarder son visage, mais quel supplice. Il était un homme. Lui mettre une poitrine sous les yeux et lui interdire tacitement de regarder, c'était comme dire à un enfant qu'il y avait sa glace préférée dans le congélateur mais qu'il ne pouvait pas en manger. Oui, les seins de Lou sont la glace préférée d'Andrew, voilà. Mais pour ne choquer personnes, j'arrêterai là la comparaison.

Le que quoi ? Ah oui ... Andrew prit le temps d'atterrir. Bah, aussi surprenant soit-il, je te préfère ainsi, alors je vais garder le Tshirt ! ... Dis donc, j'ai vraiment hâte d'aller me coucher maintenant !

Délibérément, il jeta un coup d'oeil marqué à la poitrine de Lou, pour qu'elle le remarque, et fit un grand sourire. puis il passa à côté d'elle et avança vers le lit. Elle était désormais dos à lui et il s'apprêtait à se déshabiller à son tour. Il posa les 2 Tshirts sur le lit et enleva sa chemise de bûcheron, quand il eut soudain une idée. Il reprit les Tshirts dans les mains et se retourna pour mâter une nouvelle fois les fesses de Lou pour lui parler.

Ou sinon, viens le chercher ...

Instinctivement, il leva la main en l'air, pour que Lou ne puisse pas en attraper. Oui, il se trouvait très amusant ...

Il voulait la faire accélérer et c'est pour ça qu'elle prit son temps aussi. Déjà qu'elle s'exécutait sans opposer trop de résistance, ce qui avouons le était surprenant. En fait les défis elle aimait bien. Il suffisait qu'elle le trouve un tant soit peu excitant à relever histoire de faire monter l'adrénaline. Avec Heather et Kennedy elles jouaient souvent au cap ou pas cap, comme ça, mais il est vrai que les défis qu'elles avaient à relever étaient beaucoup moins osés que celui-là. Et pourtant, elle était en train de faire glisser sa robe sur le sol, se retrouvant en sous-vêtements devant Andrew. Bon, on peut dire que concrètement c'est comme être en maillot de bain, or ils sont déjà allés à la plage ensemble, donc rien de nouveau sous le soleil ! Certes, l'ambiance n'était pas celle d'une belle journée ensoleillée avec une masse de gens autour, mais bon c'était vraiment si important de se concentrer sur les détails ?

Enfin, elle ne répondit pas, puisqu'elle était trop concentrée dans ce qu'elle faisait. Elle ne gérait pas tellement la situation, en fait. Il semblait au contraire qu'Andrew était habitué à ça, il avait la réputation d'un tombeur, mais apparemment ça suivait vraiment, et là Lou se sentit très conne. Il la faisait marcher au même titre que toutes celles qui étaient déjà passées par là. Toutefois, elle ne pouvait pas reculer, non. Donc elle continua d'agir le plus naturellement possible alors qu'en fait elle était gênée de se tenir devant lui. Bien entendu il ne restait pas totalement de marbre devant elle -et encore heureux- ce qui la rassurait un peu étrangement. Il semblait d'ailleurs un peu paumé quand elle lui demanda de lui passer le T-shirt, mais il se ressaisi très vite, jouant au marrant une nouvelle fois. Sauf que Lou se sentait trop à découvert, et pas franchement à son aise, donc oui c'était peut-être drôle pour lui, mais pas du tout pour elle !

« Et le deal alors ? »

Fit-elle presque sincèrement choquée. Lou avait toujours était droite et avait un sens aigu de la justice, et ce n'était pas juste de profiter de la situation dans laquelle elle se retrouvait parce qu'elle avait décidé de jouer le jeu. Il jeta un coup d'œil prononcé vers sa poitrine avant de se diriger vers son lit, Lou soupira, maintenant elle lui faisait dos, tentant de trouver une solution pour qu'il s'arrête de faire le mariole trente secondes. Elle ne vit même pas que lui aussi avait commencé à enlever sa chemise, puis soudain elle fut tiré de ses rêveries, car oui le monde continuait de tourner pendant qu'elle se les gelaient parce oui nous sommes en hiver ! Il la provoquait une nouvelle fois, mais se rappelant subitement où cela l'avait menée il n'y avait même pas quelques minutes, elle décida que pour une fois il n'allait pas contrôler le jeu, ou du moins pas comme il voudrait que les choses se passent. Alors non elle n'allait pas se jeter sur lui, courir pour attraper le T-shirt du haut de ses un mètre cinquante sept alors qu'il faisait au minimum vingt centimètres de plus qu'elle et que non Lou ne jouait pas au volley donc elle n'avait pas une détente de ouf, la pauvre. Elle se retourna donc, lui lançant un sourire narquois, il rêvait.

« Oh et puis zut, je suis très bien comme ça. » fit-elle en se dirigeant de l'autre côté du lit. Elle se glissa alors sous la couette, enfin elle était au chaud. « Et puis faudrait que tu penses à te mettre à la muscu sérieux ! »

Dit-elle en examinant son ami qui se trouvait torse nu devant elle levant toujours les deux T-shirt en l'air. Non pas qu'il en ai vraiment eut besoin du moins selon Lou, elle préférait largement les gringalets aux grands costaud alors... Toutefois elle ne pouvait pas résister et lui lança la plaisanterie, à elle de se jouer de lui, il l'avait bien mérité aussi.

« Tu me fais une petite danse ? T'as pas respecté le pacte, c'est la moindre des choses que tu puisses faire. » l'idée venait inopinément de lui passer par la tête, ne pas demander aurait donc été bête, au pire que pouvait-il bien se passer ? Il dirait non et puis voilà.

Le deal ? Ah oui, le deal ... Il était complétement sorti de la tête d'Andrew. Mais, si on y repensait, il lui avait proposé de faire un strip parce que lui devait porter un Tshirt cette nuit ... Mais jamais il n'avait rigoureusement précisé qu'elle aurait le Tshirt si elle le faisait, si ? Il ne s'en souvenait plus, "Lou en sous-vêtements" avait chassé de son esprits toutes ses préoccupations antérieures. Oui, il tombait dans le cliché du gros bof devant une fille presque nue. Mais elle, n'était pas n'importe quelle fille. C'est d'ailleurs pour ça, qu'il voulait jouer encore un peu. Mais Lou ne l'entendait pas de cette oreille, puisqu'elle préféra rester ainsi plutôt que de relever ce nouveau défi. Andrew n'était pas déçu, qu'elle reste dévêtue si elle souhaitait. Malheureusement, elle se réfugia sous la couette, mettant fin au spectacle. Andrew soupira, là il était déçu. Forcément, elle l'avait fait exprès, il ne pouvait même pas l'en blâmer : il avait fait mille fois pire, depuis le début de la soirée. Cependant, c'était bien plus drôle quand il était à l'origine des taquineries. Pire, elle le vanna sur son absence d'abdos. Se mettre à la muscu ? Pour quoi faire ?

De la musculation ? Mais je suis déjà suffisamment beau ainsi, non ?

Pour illustrer ses dires, il plia le bras et contracta le muscle ... Bon, okay, ce n'était pas trop ça. Mais il était un warrior, ce n'était pas des muscles en mousse qui l'arrêterait dans ses missions.

Et puis pour quoi faire d'abord ? C'est nul d'être musclé, dès que tu prends une fille dans tes bras tu peux la casser en deux, j'suis pas un violent moi !

Mais non, il n'était pas vexé ... Bon okay, il était très vexé. Même s'il se la jouait cool, il arrivait qu'Andrew complexe de temps en temps. Pas grand chose hein, pas de quoi casser trois pattes à un canard. Mais il aurait aimé être un peu plus musclé, un peu moins roux, un peu moins petit, un peu moins tintin, un peu moins ressemblant à Zac Efron ... Andrew prenait mal même la plus petite des remarques sur son physique, Lou avait frappé là où il fallait. Elle le faisait exprès, il le savait bien, mais ses dires n'étaient pas dénués de vérités, c'est pourquoi Andrew se renfrogna. Il ramassa sa chemise et la remis sur son dos, sans la boutonner pour autant, mais il la ferma en mettant un pan au dessus de l'autre. Voilà, elle n'aurait plus droit à la vue apocalyptique, comme ça. Elle n'aurait plus les yeux qui saignent, ainsi. Enfin, ce spectacle lui avait-il vraiment déplu, en réalité ? Andrew fut perplexe quand Lou lui réclama une petite danse. Il lui lança un regard interrogateur et posa ses mains sur ses hanches.

Une danse ? Pour quoi faire, je ne risque pas de te vendre du rêve avec mon corps en carton ...

Il regarda ses pieds, oui il était encore vexé. Pire, il alla s'asseoir dans le lit, à côté de Lou allongée et réfugiée sous la couette, et croisa ses bras sur son torse.

T'es trop méchante avec moi, tu ne mérites pas que je danse, voilà ! ... Mais si tu me dis que, en fait, je te plais ainsi, là je pourrais changer d'avis ...

Il tourna le regard vers elle, suspicieux, et attendit sa réponse. Oui, il retournait encore la situation en sa faveur. Non, elle ne pouvait pas test le grand Andrew Davies. Histoire de la convaincre, il prit la télécommande de sa chaîne hifi, alluma l'appareil et commença à faire défiler les musiques. Il savait ce qu'il cherchait, mais attendait la réponse de Lou pour lancer la bonne chanson. Suspense, suspense ...

Lou ne savait pas qu'en parlant de son physique il allait vraiment être vexé, d'accord si c'était lui qui se serait permis de dire quoi que ce soit sur elle, elle l'aurait tout de suite très mal pris, mais en même temps c'est lui qui lui avait demandé d'enlever sa robe donc c'était lui qui voulait voir ! Or, elle n'avait rien demandé, elle. Par conséquent elle pouvait se permettre d'être taquine. Elle ne réalisait pas vraiment que ça le touchait à ce point là. Bah oui il n'était pas réputé pour son sérieux alors s'il se moquait de lui et bien il ne le faisait pas pour de vrai, donc elle pouvait enfoncer le clou un petit peu plus. En plus lorsqu'il fit travailler son biceps y avait pas à dire mais ce n'était pas ça. Il pouvait toujours venir à une séance de boxe de Lou pour voir à quoi ressemblent de vrais mecs.

« Mouais je suis pas convaincue. »

Dit-elle finalement, en lui souriant. En plus son argument sur les garçons trop forts ne tenait pas debout. Évidemment. Personne n'irait acheter ça. Jamais. Quelle fille pouvait sincèrement affirmer qu'elle n'aimait pas qu'un grand costaud se balade auprès d'elle ? Aucune, car toute les filles aiment se sentir en sécurité lorsqu'elles sont avec leur copain, et oui. Quand on rentre tard le soir, on aime bien avoir quelqu'un qui fait deux mètre et qui pèse cent kilos auprès de soi juste pour être sûre de ne pas se faire agresser, ou même accoster dans la rue par n'importe quel type en mal d'amour. Cependant, elle ne voulait pas être trop dure avec Andrew, il fallait qu'elle le ménage. Alors elle se contenta de hocher la tête, pour faire genre « bien sur je te crois tu as tout à fait raison, tu sais tout, tu es parfait, bien sur oui oui ».

Elle lui avait donc demandé de lui faire une danse, voilà comme ça pour les mettre à égalité un peu. Il provoquait beaucoup Andrew, mais au final est-ce que lui agissait ? Bof, là, c'était toujours Lou qui devait plus ou moins faire tout le boulot. C'était pas juste, et dans pour être équitable, et lui avait demandé de se ridiculiser à son tour. Mais voilà Andrew, restait Andrew, il fallait toujours qu'il obtienne quelque chose, pour faire quelque chose. Cette attitude là n'allait sûrement pas lui réussir plus tard dans la vie, mais en attendant ça marchait pas mal. En plus, Lou doutait qu'il ne se plie à sa requête, peut-être qu'en fait il la faisait marcher, et qu'il ne voulait pas. D'ailleurs, il était encore vexé de ce qu'elle venait de lui dire concernant ses muscles. Bah ? Alors comme ça on avait pris au sérieux les dire de Lou, han quel dommage ça me ferait presque de la peine tiens.

« Oh allez, fais pas l'enfant ! »

Il venait de venir s'asseoir sur le lit à côté de Lou qui elle ne bougeait plus, maintenant qu'elle était bien au chaud sous la couette du warrior. Au pire, qu'il le fasse ou non n'allait plus rien changer, mais s'il n'y avait pas d'action elle risquait de se rendormir, une nouvelle fois... Pas sur qu'Andrew apprécie qu'elle s'endorme à chaque fois qu'il se trouvait à côté d'elle quand même donc il avait intérêt à remuer son popotin.

« Arf, tu sais que t'es chiant quand même ? » elle se tâtait, elle devait le faire ou pas ? Enfoncer le clou ou pas ? Hum, tentant, mais si Andrew commençait à bader sur son physique à cause d'elle ça n'allait pas le faire. En plus, il avait allumé la musique prêt à shaker son booty. « Tu es très bien comme tu es, bien évidemment, t'es pas un warrior pour rien. »

Elle avait pris un ton qui se voulait ironique, mais dans le fond ce n'était pas si ironique que ça, elle aurait pu tout à fait lui dire ça honnêtement, mais les compliments ça ne se demande pas ! Donc, voilà elle laissait planer le doute, entre la demi vérité, et le demi mensonge (ce qui ne veut rien dire).

« Allez vend moi du rêve maintenant ! »

Lou n'était pas convaincue, Andrew pouvait bien aller se pendre. Il était au courant : son physique n'était pas son meilleur atout pour séduire les filles. Non, il devait plutôt jouer sur son humour, sa classe et sa faculté presque masochiste à s'auto-foutre de lui même (non Andrew n'a pas fait Harvard mais là on dirait, je sais, tmtc). Mais de là à se prendre des vannes. Après s'être transformée en Annie, elle passait désormais par la phase Naya. Vivement qu'elle redevienne Lou.

Okay, j'ai compris, je suis musclé comme un gosse de 12 ans, merci. Tu sais complimenter les mecs toi ! il leva le pouce parce que si je mettais (y) à la fin de sa phrase le rendu aurait été bizarre. Mais bon de nous deux c'est toi qui pratique un sport de combat, c'est à toi de me défendre des costauds

Lou n'en avait pas fini avec lui et lui demanda de ne pas faire l'enfant. Mais oui, vas-y, enfonce le clou Andrew adore ça ! Lou était-elle une pédophile, alors ? Effectivement, elle se déshabillait devant un enfant. Quel danger pour le voisinage ! Andrew fut outré. Elle aurait dû y réfléchir à deux fois, ce n'était pas tombé dans l'oreille d'un sourd. Elle préférait donc le charrier plutôt qu'avouer que son absence de muscle n'était pas la fin du monde ? La blague, toujours préférable à la vérité. Lou suivait la règle. Ou alors, peut-être était-ce tout bonnement la réalité, peut-être que le corps flasque d'Andrew - aussi musclé qu'une huitre - n'excitait pas la jeune fille. Attends, meuf, deux secondes on analyse la situation : ton ex ? Ah bah ouais, musclé comme un marshmallow. Et Julian, ton nouveau crush, 50kilos tout mouillé. (y) ! La contradiction s'attachait à Lou comme un neutron à un proton. Pire, elle continua sur sa lancée, en avouant finalement qu'il était potable. Repêché par le jury, vous êtes finalement reçu à l'examen. Piètre consolation. Ce n'était pas suffisant pour que l'égo d'Andrew sorte des tréfonds où Lou l'avait enseveli. Il n'avait plus aucune confiance en lui, ne serait plus en mesure de séduire aucune fille, finirait sa vie seul avec Milou sans famille. Tout ça à cause de Lou. Elle avait beau le qualifier de warrior, Andrew n'était pas dupe, il avait le level d'excitation d'un cornichon, même Toby Cavanaugh donnait plus envie de se toucher la nouille. Alors pourquoi lui demander un envoi de rêve ? Elle voulait se délecter du spectacle comique et se moquer d'Andrew, sans aucun doute. Bitch. Mais le pire, dans cette histoire, c'est qu'Andrew, fidèle à lui même, mourrait d'envie de se lancer. Ça le démangeait, de se ridiculiser. Maso. Pourtant, il savait qu'il se décrédibiliserait auprès de Lou. La tension malsaine retomberait. Et après, ils s'endormiraient. Mais Andrew devait arrêter d’être naïf : Lou n'avait pas prévu d'autre happy end, depuis le début. Il était temps d'envoyer le générique de fin du film fantastique qui se jouait dans sa tête. Il était temps d'envoyer du rêve, à sa façon. Traduction : voilà venu le temps de la danse.

Je ne peux rien te refuser, malheureusement pour moi !

Il se leva et se posta au milieu de sa chambre, puis pointa la télécommande vers sa chaîne hifi et lança la musique (fin du suspense) : You Can Leave Your Hate On, de Joe Cocker. Les rôles s'inversaient : dans 9 semaines et demi, c'était l'homme qui admirait, la fille qui dansait. Mais il venait de le dire, Andrew aurait fait n'importe quoi pour Lou. Alors, comme le disait la chanson, il enleva sa chemise, la faisant glisser "real slow" le long de ses bras. Puis, il envoya valser ses converses (il ne s'appelle pas Franklin, il ne sait pas lacer ses chaussures), puis ses chaussettes (écossaises pour suivre avec sa chemise de bucheron, of course). Il se dandina un peu, il hésitait : continuer le spectacle ou y mettre fin ? Il aurait tant aimer voir la réaction de Lou, s'il se stoppait net là tout de suite. Mais, de peur que ça ne lui fasse ni chaud ni froid, il préféra poursuivre. Il s'imaginait couper la musique (précision : la télécommande n'est plus dans sa main, bien sur) et voir Lou s'endormir automatiquement. Alors il continua : tout en shakant son boule, il déboutonna son jean puis le laissa glisser à ses pieds. Oui, c'était mieux quand il s'agissait de la robe de Lou. Il déplaça son jean sur le côté avec son pied. Il avait beau se déhancher au rythme de la musique, il était grillé : aujourd'hui, il avait troqué ses habituels boxers noirs - qui lui faisaient des fesses so delicious - pour son caleçon écossais porte bonheur (oui oui, moi aussi je me demande si Andrew n'est pas originaire d'Ecosse mais qu'il nous le cache car, le pays des roux, it sucks !). Ce caleçon était un conn*rd. C'était sans nul doute grâce à ce porte-bonheur qu'une bombasse se trouvait dans son lit, mais voilà qu'il réduisait le sex appeal d'Andrew à néant. Alors, Andrew regarda Lou, conscient que la fin du monde était proche. Il voulait voir sa réaction et, il fallait l'avouer, il appréhendait. Quand les nouvelles sont mauvaises, on préfère ne pas les savoir.

Vu la catastrophe, je peux changer et faire la macarena si tu veux, je me débrouillerai mieux promis !

Après tout, il lui avait promis une danse, il devait tenir ses engagements. Et il avait conscience que, pour le moment, le spectacle ne ressemblait pas vraiment à ce qu'il aurait dû être. Au lieu d'un strip tease excitant, Lou avait eu droit à une sorte de danse de la pluie. Alors, il valait mieux stopper net le carnage.

Elle avait réussi il était vexé, il ne fallait pourtant pas le prendre comme ça. Bizarre comment lui avait allégrement le droit de toujours taquiner les autres mais comment lui se vexait si vite dès qu'on lui disait quelque chose. En tout cas Lou était bien contente qu'il se vexe un peu, elle le trouvait trop sûr de lui parfois donc qu'il doute un peu ne pouvait pas lui faire de mal. Certes ce n'était pas son intention première, mais ce qui était fait était fait. Les paroles qu'il ajouta par la suite, firent rire légèrement Lou. Il faisait de l'ironie pour montrer à quel point il avait été dérangé des paroles de la jeune femme. Elle savait que ce petit rire là n'allait pas arranger ses affaires, mais elle n'allait pas lui mentir. Ce n'était pas Stalone qui se trouvait devant elle c'était simplement un fait ! Elle ne jugeait pas, elle disait juste ce qu'elle voyait. Il ne pouvait pas la blâmer pour ça tout de même. Puis, il annonça que ça serait à Lou de le défendre vu qu'elle pratiquait un sport de combat. La blague, elle n'en faisait que depuis un an seulement, et puis c'était surtout pour maîtriser ses colères. Taper fort ne l'intéressait pas.

« Je ne suis pas sûre que c'est une bonne idée, mais c'est toi qui voit après tout. »

Elle haussa les épaules, il venait lui même de dire qu'il ne pourrait pas la défendre. Elle aurait dû ajouter à son « warrior » la mention en carton. Toutefois je doute qu'il aurait apprécié cette qualification. Alors elle s'était abstenue, se contentant de le complimenter pour qu'il lui fasse admirer ses talents de danseur. Après lui avoir dit qu'il ne pouvait rien lui refuser (quel beau parleur lui alors), il mit en route la chanson de Joe Cocker que Lou reconnu dès les premières notes (heureusement). Commença alors le show. Il se prenait vraiment au jeu et ça faisait très plaisir à voir. Elle aussi avait le droit à son propre strip sisi. Pour le coup il assurait. Envoyant valser sa chemise dans un premier temps puis ses chaussures, et enfin ses chaussettes, il commença à danser, boarf ce n'était pas un vrai shipundel mais il se défendait bien ! Lou avait le sourire aux lèvres tout en le regardant enlever son pantalon, et donc il se retrouva à son tour en sous-vêtements. Ils étaient enfin à égalité ; pour le meilleur ou pour le pire. Malgré tout, la situation plaisait beaucoup à Lou, car à vrai dire elle n'aurait jamais imaginé qu'il en fasse autant pour elle. Qui plus est, elle devait bien reconnaître qu'il ne manquait pas d'audace et de courage ce qui compensait largement le fait de ne pas avoir de gros muscles. Elle avait envie de l'applaudir, mais ça faisait un peu trop fille en chaleur, et non elle n'allait certainement pas mettre un billet d'un dollar dans son magnifique boxer écossais pour ensuite lui tapoter le popotin. Elle se contenta donc de le regarder un sourire bienveillant collé sur son visage. Une fois qu'il eut fini, il s'adressa à elle pour lui proposer une macarena nan mais oh il divaguait ou quoi ça allait gâcher le moment parfait qui venait de précéder !

« Nan pas la macarena ! C'était parfait. Tu m'apprendras à danser comme ça un jour ? »

Dit-elle le plus sérieusement du monde. Elle lui aurait bien dit apprend moi tout de suite, mais non elle n'allait sûrement pas faire ça. Elle se trouvait encore en petite tenue, et très franchement elle n'était pas prête à quitter la chaleur de la couette de son ami. Elle espérait simplement qu'il ne pense pas qu'elle se fichait de lui une nouvelle fois. Car pour le coup elle lui donnait la mention respect.

« Une autre ? » dit-elle sur un ton angélique consciente qu'elle poussait peut-être le bouchon un peu trop loin.

Elle se doutait bien qu'il allait l'envoyer bouler, ou qu'il allait forcément lui demander de faire un truc si elle voulait qu'il danse encore. Andrew aimait bien maîtriser la situation, Lou savait –à peu près– dans quoi elle s'embarquait, enfin, elle attendait quand même de voir...

Ce n'était pas la première fois qu'Andrew exécutait ce genre de danse. A mi chemin entre un vrai strip tease et une connerie pas sérieuse, Andrew savait qu'il n'avait pas le niveau Chippendale, qu'il n'était pas un professionnel. Mais quel était l'effet recherché ? Exciter Lou, non pas vraiment. Lui donner envie de se jeter sur lui et d'abuser de son corps ? Non plus. Enfin ce serait mentir que de dire que ces possibilités ne lui avaient pas effleurées l'esprit. Mais Lou souriait, amusée. Elle trouvait Andrew drôle, amusant, mais ni pokant, ni émoustillant. La danse n'avait rien de gênante car Lou ne ressentait rien de séksouel. L'idée était de faire rire, chacun son one man show. Au moins, il avait réussi : Lou semblait appréciait le spectacle et ne voulait pas d'une macarena. Elle lui demanda même d'être son professeur, un jour. Apprendre à faire quoi, au juste ? A se déshabiller ? Si Lou ne savait pas le faire, Andrew était mal placé pour lui apprendre ...

T'apprendre ? Désolé, c'est un art secret qui se transmet de guerrier warrior en guerrier warrior depuis des générations

Il fit une moue gênée et désolée. Il ne pouvait pas lui révéler ses secrets, il devrait la tuer après. Ah moins qu'elle ne devienne une warrior ... Mais elle n'avait pas l'étoffe pour l'emploi. Et puis, elle était une fille, voilà le principal problème. Non, Andrew n'était pas masochiste, mais un peu de temps en temps. Okay, il n'était pas musclé comme Rambo, mais il avait des nerds d'acier, de warrior ... Qu'une fille ne pouvait pas avoir. Et puis, Warrior, c'est un peu son truck à lui, qui faisait qu'il n'était pas un simple "gars tout keus et tout banal". Alors lui apprendre, impossible. Mais en faire une nouvelle, pourquoi pas ... Ou il pouvait même faire mieux ?

T'aimes me mater quand je danse à oilpé, avoue ! T'as de la chance que je sois trop gentil ...

Il se rapprocha alors du lit et lui tendit la main.

Viens danser avec moi alors, si ça te plaît tant ! Je te laisse même choisir la musique !

Cette proposition détournée signifiait en fait qu'Andrew n'avait plus d'idée de musique. Et puis, danser avec Lou, qui n'en a jamais rêvé ? Tout dépendait de la danse, certes, mais si Lou préférait Joe Cocker à la Macarena, ça risquait d'être intéressant ... Danser coller serré, balancer leurs hanches au rythme de la musique, l'un contre l'autre ... Oui, très intéressant.

« Pff t'es pas marrant ! »

Il ne pouvait ou ne voulait pas lui apprendre ? Si une lettre différenciait ses deux mots, ils avaient pourtant une grande différence sémantique. Elle était déçue, elle voulait juste qu'il lui dise qu'un jour il lui apprendrait juste comme ça pour le fun. Mais non, il fallait qu'il mette ça sur le compte de la warrior attitude, il ne pouvait pas simplement dire que ça l'embêtait. Qu'il n'avait pas envie de le faire parce qu'au fond Lou l'embêtait sûrement un peu trop. D'abord elle avait gâché sa soirée, puis elle avait cassé son coup, elle avait abîmé son mignon petit visage, et puis la voilà qui squattait son lit maintenant. OK, elle abusait, donc d'accord qu'il lui mette un stop maintenant. Néanmoins elle était quand même blessée, il aurait au moins pu faire genre qu'il examinerait la proposition. Bref elle n'allait pas lui en tenir rigueur pour autant.

Elle avait donc demandé à Andrew de lui faire une autre danse, maintenant qu'il était chaud autant en profiter non ? Bien entendu il avait dû faire une petite remarque à ce sujet, mais ce n'était pas grave. Lou savait à quoi elle s'exposait en restant trop avec lui, à toutes ses petites remarques qu'elle appréciait aussi faire aux gens, mais qui pouvaient aussi vite devenir agaçantes parfois. Ce n'était pas le cas là, parce que dans un sens il avait raison, oui elle aimait bien le voir danser à 'oilpé' pour parler comme lui. Elle se contenta de rire, assez enthousiaste qu'il veuille bien réitérer son petit show rien que pour elle. Elle aurait néanmoins dû se douter que ça ne serait pas aussi simple. En effet il s'approcha du lit, de son côté et lui tendit la main, elle ne comprit pas d'abord pourquoi jusqu'à ce qu'il le dise clairement : il voulait qu'il vienne danser avec elle. Oh non pas ça.

« Il fait froid tu sais et puis... »

Commença-t-elle pas très convaincue par elle-même. Elle n'avait pas envie de sortir de là, et ce pour plusieurs raisons, en premier lieu elle était encore en sous-vêtements ce qui ne la rassurait pas des masses, ensuite elle se demandait quelle genre de danse il allait bien pouvoir lui faire faire, le connaissant ça serait un truc bien embarrassant pour elle. Malgré tout une part d'elle avait envie de dire 'fuck' à tout et d'aller le rejoindre. Pour rire. Pour voir. Elle finit tout de même par attraper sa main sans avoir la réelle envie de bouger. Elle le regarda un moment sans savoir quoi dire ni même quoi faire.

« Je n'ai même pas d'idée de musique. »

Elle se cherchait des excuses, mais était à deux doigts de craquer, et puis comme si une danse était la pire chose qu'elle avait fait ce soir sérieusement ? Est-ce qu'il fallait qu'elle commence à être raisonnable maintenant ? Alors que sa montre affichait trois heures trente-sept. En fait elle était déjà décidée, cependant il fallait faire bonne figure, donc elle décida de s'extirper lentement des couettes de son ami, regardant vers le bas, ne cherchant absolument pas à rencontrer son regard. Gênée c'était le moins que l'on puisse dire, elle ramassa la télécommande qui jonchait le sol à proximité d'elle, et chercha la touche « radio ». Elle appuya dessus, à cette heure-là on passait plus de la musique que des bla bla non ? Avec un peu de chance, ça serait une chanson kiffante.

« Ah j'aime bien cette chanson. »

Dit-elle alors que les trente premières secondes de I belong to you de Lenny Kravitz raisonnaient dans la chambre de son ami. Malheureusement ça ne bougeait pas tellement, tout ça. Un peu mal à l'aise Lou passa ses bras autour de la nuque de son ami, gardant un distance de sécurité avec lui, et n'osant toujours pas le regarder directement dans les yeux... Elle commença à danser, doucement, au rythme du son.

Quand Andrew avait proposé à Lou de danser avec lui, ce n'était pas pour de mauvaises intentions. Ils s'amusaient, tous les deux, mais plus aucun jeu tendancieux, plus aucun sous-entendu. Enfin, moins qu'avant en tout cas. Pour preuve, il l'avait surtout amusée, avec son strip en carton. Néanmoins, Lou n'était pas emballée par la proposition. Mademoiselle préférait rester dans le lit pour mater. Elle ne voulait pas également du pop corn, tant qu'elle y était ? Andrew soupira, il fallait l'avouer : il était déçu. Il baissa alors sa main - encore tendue vers Lou - puis la passa dans ses cheveux, pour secouer sa touffe. Il effectuait toujours ce geste quand il n'avait rien d'autre à faire. Un peu hyperactif, il n'aimait pas rester les bras ballants. Lou n'y mettait pas du sien et, soudain, Andrew fut un peu démotivé. Si elle ne se cassait pas la tête, il avait bien envie d'en faire de même, de se coucher à son tour et de rejoindre Morphée, sûrement plus entreprenante. Parce que Lou, là, elle méritait juste de figurer au Guiness des records, catégorie "je trouve les excuses les plus bidons du monde" (je crois que j'ai déjà utilisé cette expression, je radote).

T'en as d'autres des excuses en carton ou t'as épuisé ton stock là ?

Mais il avait parlé trop vite car, finalement, elle se leva. Il eut un mouvement de recul et fit de grands yeux. Honnêtement, il ne pensait pas qu'elle le rejoindrait. Lou acceptant de danser avec lui était un concept difficilement imaginable. Il n'avait pas non plus imaginé qu'elle soit une si piètre actrice et se trouve des excuses si peu valables. Finalement, son imagination avait besoin de repos, elle s'était trompée sur bien des points. Il préféra donc lui dire de se reposer, imaginer la suite des événements serait inutile et risqué. En plus, il avait mis fin à son film, il y allait au feeling.

Tu danses avec moi, c'est le plus beau jour de ma vie !

Il fit un sourire de circonstance, pour accompagner sa boutade, et la regarda ramasser la télécommande. Elle était sérieuse alors, elle se prenait au jeu. Andrew réfléchit, il n'y avait pas des tas de filles avec qui il aurait pu faire ça, danser en sous-vêtements. La différence, ici, était peut-être que trop d'interdits leur empêchaient d'aller plus loin que ce stade. Et puis, que Lou lui avait bien fait comprendre ce qu'il était, un ami. On peut donc aisément danser en petite tenue avec un ami. Faire un tennis aussi. Mais pour l'instant, ils s'en tiendraient à la danse. En plus, Lou avait choisi une chanson des plus intéressantes ... Et elle était sérieuse, en plus. Quand Andrew entendit la mélodie, il supposa de suite que Lou allait changer. Mais elle n'en fit rien, la coquine. C'était dégueul*sse de faire ça, car Andrew ne savait pas à quoi elle jouait. Ou plutôt, il ne savait pas si elle jouait. Voulait-elle réanimer le feu et risquer délibérément de se brûler ? Demandait-elle aux sous-entendus et à la tension électrique de faire leur retour dans la pièce ? Peut-être qu'elle s'ennuyait, qu'elle voulait s'amuser autrement qu'en regardant Andrew faire le pitre. Mais elle devait être honnête avec lui, il n'était pas un jouet. Enfin, en réalité, il voulait bien être le jouet de Lou, ça dépendait juste du type de jouet.

Ah oui ...

Ce furent les seuls mots qu'il réussit à prononcer, quand Lou passa ses bras autour de son cou et commença à danser. Elle ne pouvait pas être sérieuse. Son corps dévêtu se déhanchait à quelques centimètres de celui d'Andrew, c'était de la torture. Peut-être voulait-elle tester la résistance d'Andrew. Mais il était un warrior, pas un surhomme. Il n'osait même pas bouger ou poser ses mains sur Lou. Pourtant, il en mourrait d'envie. Mais son cerveau ne répondait plus, il surchauffait. Très très chaud, même. Lou réchauffait la pièce, à elle toute seule. Enfin ... elle réchauffait Andrew, en tout cas. Il voulait l'engueuler, hurler. Elle se foutait de lui, ouvertement, le provoquait. S'il craquait, il foutrait tout en l'air. Mais il y avait des limites. Il ne faut pas pousser Mémé dans les orties et lui demander si ça pique. Il voulait lui demander si elle le testait, comment elle faisait pour rester impassible, si elle n'était pas un minimum attirée, pourquoi elle agissait ainsi, si ça l'amusait de le torturer ainsi, ce qu'il avait fait de mal pour mériter ça, si elle prenait son pied en le provoquant ... Pire, il voulait lui demander s'il avait le droit, de craquer. Si elle l'enverrait bouler, si elle lui mettrait une gifle, si elle le repousserait, si elle retournerait chez elle, si elle mettrait fin à leur amitié, si elle craquerait avec lui et qu'ils feraient un monopoly tous nus. Mais il y a toutes ces choses qu'on ne peut pas dire. Alors, Andrew préféra y aller doucement, et voir. Il passa ses bras autour de Lou et se rapprocha d'elle, au diable la distance de sécurité. Leurs corps étaient collés, l'un contre l'autre, et bougeaient, au rythme de la musique. S'en était presque romantique. Ça aurait pu l'être bien plus, mais Andrew n'osait pas passer ce cap. C'était trop risquer. Il ne prenait pas l'amitié de Lou à la légère et ne voulait pas s'en séparer. Et ce silence, si pesant. Mais que dire ? Bien sûr, il avait tant de choses à dire, mais ce soir, Andrew était aussi courageux qu'une truite. Il ne faisait pas le fier, mais Lou l'intimidait. Il allait craquer, c'était trop tentant. Pire, la radio décida de l'aider encore moins, de le faire ch*er aussi. C'était une manie. En effet, quand Lenny Kravitz se tût, il laissa la place à une chanson bien moins catholique. Le rythme changeait, l'ambiance aussi. Andrew décida de suivre le mouv'. Ses mains glissèrent sur les fesses de Lou, il se colla encore plus à elle. Il bougeait ses hanches au rythme de la musique, guidant celle de Lou. La danse, c'est fusionnel. D'autres disent que c'est une relation sexuelle debout, mais ils n'en étaient pas encore là, patience. D'abord, il voulait voir si Lou lui mettait une droite, ou si elle était consentante. Quand il aurait son accord tacite, il pourrait continuer, et aller plus loin dans la chorée. Oui, la danse de warrior révèle bien des surprises, libre à Lou de les découvrir ou non.

Voilà elle s'était décidée. Elle était debout, elle avait ramassé la télécommande, et n'avait décidé de rien ; la radio et le destin avait choisi la musique. Ça aurait pu être des tas de choses, une chanson déprimante, genre Adèle, une chanson qui te met dans l'ambiance genre I'm not gonna teach your boyfriend how to dance, ou bien une chanson un peu ambiguë comme I belong to you. Elle ne faisait pas exprès, après tout elle n'avait fait qu'appuyer sur le bouton. Ils étaient donc là, prit dans un silence religieux, Lou n'osant toujours pas croiser le regard d'Andrew. Elle sentait mal à l'aise consciente qu'elle envoyait sans doute des signaux un peu contradictoires. En dépit de ça, elle ne faisait rien pour arranger la situation. Elle ne savait même pas pourquoi. Andrew n'était qu'un ami. Un ami. Un ami. Elle se le répétait sans cesse depuis le bal. Inlassablement. Elle voulait à tout prix s'en convaincre car il ne pouvait en être autrement. Alors pourquoi agir de la sorte ? Elle se sentait un peu mal, mais si bien avec lui ici...

En revanche ce n'était peut-être pas le cas du warrior. Il semblait un peu tendu, et Lou le comprenait totalement. Mais il n'avait pas à être aussi nerveux, ce n'était pas une mente-religieuse, elle n'allait pas le manger. Il n'osait même pas passer ses bras autour de sa taille, en gros elle dansait un peu toute seule là, et lui était en mode bug. Génial. Elle allait le relâcher, ça ne servait à rien en fait, il avait été plus surpris qu'autre chose qu'elle veuille bien danser avec lui, et il avait menti parce qu'en fait il n'appréciait pas tout ça. Cependant, avant qu'elle ait pu faire un mouvement, son cerveau réagit enfin. Il passa ses bras autour de la jeune femme, et commença -enfin- à danser comme tout être normalement constitué l'aurait fait. Cette sagesse ne dura pas bien longtemps hélas, car il s'approcha d'elle un peu plus, zappant carrément la distance qu'elle avait mis entre eux. Alors le cœur de Lou commença à battre un peu pus fort. C'était perturbant d'être aussi proche de lui. Pas déplaisant, mais franchement confus. Une nouvelle fois elle ne sut pas trop quoi faire, elle posa son regard sur lui, mais n'aurait pas dû. Elle ne pouvait pas reculer, elle ne pouvait pas lui mettre un énième vent alors qu'il semblait si appliqué.

La chanson se termina bien vite, laissant place à une nouvelle. David Guetta. Youpi, elle avait dansé sur ça tout l'été, leur distance allait naturellement refaire surface. Elle pensa bien trop vite toutefois, car Andrew ne l'entendait pas de cette oreille. Pour lui Little Bad Girl rimait avec je te plaque mes mains sur les fesses. OK. Plus surprise qu'autre chose elle le laissa faire, se demandant bien ce que lui réservait la suite. Il se faisait entreprenant dis donc... Car très vite, il bougea ses hanches tout en guidant celles de Lou au rythme de la musique. Mais c'est qu'il se débrouillait bien là aussi, enfin, il était quand même vachement en mode genre je te domine, mais à la limite ça ne la dérangeait pas tellement. Lou avait beau être une fille avec un petit caractère, elle aimait bien avoir quelqu'un qui lui tienne tête, sinon ce n'était pas marrant. Elle se laissait donc faire, consciente qu'elle aurait déjà dû lui dire de reculer depuis un bon moment, mais elle était trop troublée pour faire quoi se soit. Alors oui, elle se laissait faire, de toute façon elle n'avait rien besoin de faire Andrew s'occupait de tout, il avait tout sous contrôle.

C'était le moment où elle aurait dû dire un truc, n'importe quoi. Un truc qui casse cette ambiance un peu tendancieuse pour parler comme l'amour de ma vie. Malgré tout Lou se retrouvait à court de mots. Ça ne lui arrivait pas souvent, mais il fallait dire que la situation était bien inhabituelle. Ainsi, pour pallier à son trouble, elle décida de prendre son courage à deux mains, et d'enfin poser son regard sur Andrew qui se tenait un peu trop proche d'elle. Elle lui fit un sourire, un peu niais, mais quoi faire d'autre ? Elle se trouvait stupide d'agir comme ça, mais Lou était faible, donc elle profitait de la situation sachant qu'elle jouait avec le feu, et qu'on finissait toujours par se brûler... Finalement elle décida de resserrer un peu son étreinte autour de la nuque de son ami. Histoire de ne pas laisser penser qu'elle était en mode veille...

Andrew guettait, une claque, un coup de pied dans les bijoux de famille, une droite, un coup sur l'épaule, une béquille, des chatouilles dans le creux des genoux ... Rien. Si elle ne bougeait pas, c'est qu'elle était d'accord. Face à l'absence de réaction de Lou (en mode mollusque, sisi), il comprit qu'elle n'était pas contre. Pas contre quoi, ça c'était une autre question. Peut-être que danser ainsi lui convenait et qu'elle voulait qu'ils continuent ainsi. Peut-être voulait-elle qu'ils dansent le zouk. Peut-être voulait-elle qu'ils fassent un MTN (monopoly tous nus, depuis le temps il fallait bien que j'abrège un jour). Mais Lou ne parlait pas, Lou ne bougeait pas. Pire, Lou lui disait blanc puis noir puis rouge puis vert. Alors que faire ? Baah, Andrew pouvait toujours lui montrer une partie de ses talents cachés de danseurs. Après tout, s'il commençait à aller trop loin, Lou pouvait toujours retrouver l'usage de la parole et émettre une objection.

Leurs deux corps étaient toujours enlacés. De sa main gauche, Andrew attrapa la main gauche de Lou (détails pour que tu visualises, sisi), et la fit tourner sur elle même. Deux fois. Là, il la lâcha et vite, la reprit dans ces bras. Mais cette fois-ci, elle était dos à lui. Il mit sur le côté les longs cheveux bruns de la jeune fille, et se rapprocha de son visage, pour lui murmurer à l'oreille.

Il faudra que tu m'arrêtes, quand ça ira trop loin pour toi.

C'était un peu vicieux, de lui dire ça. Andrew se déchargeait de tout problème. Pas besoin de faire attention, de se demander s'il pouvait agir ou s'il devait se retenir. Si ça coinçait, c'était Lou qui gérait. Alors, il se sentit un peu foufou et craqua son slip. Leurs corps se déhanchaient toujours au rythme de la musique. Il posa délicatement ses mains sur les épaules de Lou. Puis elles glissèrent, sur ses seins, doucement, puis ses hanches. Du bout des doigts. Il sentait sa peau frissonner et s'en amusa. Heureusement qu'elle ne le voyait pas sourire, mais elle avait dû entendre son petit souffle de satisfaction. Au moins, elle ne restait pas de marbre. Lou n'était donc pas lesbienne ou asexuée cqfd. Là, il voulut jouer un peu. il caressa le bassin de Lou, d'un seul doigt. Puis, petit à petit, il descendait, jusqu'à son boxer. Là, il la caressa, de droite à gauche, le long de l'élastique. Passer en dessous ? Voilà un point de non retour. Finalement, il réfléchissait un peu. Zut. Continuer ? Faire du sur place ? Reculer ? Il sentait que Lou gémissait, oserait-elle lui dire ce qu'elle attendait de lui ? Finalement, la radio en décida autrement. En effet, Taio Cruz en avait fini, et laissa la place à une chanteuse bien moins émoustillante. Dès que les premiers riffs de guitare se firent entendre, Andrew jura, dégoûté. Cette sale blonde lui cassait son coup là ! Il fit un pas en arrière, pour libérer Lou de son étreinte. Il se retint de sourire, la situation devait être très frustrante, pour elle. Andrew avait hâte de voir sa réaction. En fait, c'était un très bon test. Il remercia Avril et lui promit mentalement d'acheter un de ses albums. Saurait-elle s'en tenir là ? Dur, quand même. Histoire d'enfoncer le clou, Andrew se permit une petite proposition ô combien frustrante pour elle.

Si tu veux, on se met debout du mon lit et on fait du trampoline comme des rockers et on fait une bataille d'oreillers !

... Ou alors, on fait un tennis ou un MTN. Il n'était pas naïf, il savait que Lou savait qu'il envisageait cette option. Mais si elle pensait à la même chose que lui, elle allait devoir lui dire de vive voix. Ou au moins, lui faire comprendre. Au pire, Andrew était très doué en bataille de polochons. Il s’éclipserait juste après avec sa main droite pour faire baisser la pression.

La situation devenait dangereuse et pourtant Lou ne faisait rien pour la rendre moins critique. Elle devait bien le reconnaître elle s'était fait pas mal de films dans sa tête durant ses deux danses ; allant jusqu'à imaginer mettre une claque à Andrew pour oser la toucher ainsi, à lui sauter dessus parce qu'elle en mourrait d'envie au fond. Elle était simplement tétanisée parce qu'elle savait que ce n'était pas bien. Elle avait donc opté pour la solution de 'je suis passive j'attends de voir'. Et pour voir elle avait vu. Andrew semblait un peu perplexe qu'elle puisse être aussi peu réactive à leur danse -alors que tout se passait à l'intérieur- il décida donc de se montrer plus provocant. Attrapant sa main gauche il l'a fit tourner deux fois sur elle en mode Dirty Dancing. Puis il la laissa dos à lui avant de lui glisser quelques mots au creux de l'oreille.

« Ne t'inquiète pas pour moi... » marmonna-t-elle dans un souffle.

Ça devenait trop pour elle, oui, mais elle en voulait encore mine de rien. Alors que leur hanches s'ondulaient toujours au rythme de la musique, doucement Andrew fit parcourir ses mains le long du corps de Lou. Sagement il débuta par ses épaules. A chaque fois qu'il posait ses mains sur elle, elle ressentait comme une décharge électrique. C'était grisant, mais si troublant à la fois. Il descendit ensuite logiquement ses mains le long de sa poitrine. Un frisson parcourut son échine, elle inspira profondément, tentant de se contenir même si cela ne devait pas franchement marcher. Enfin il fit glisser ses mains sur ses hanches et habilement avec un doigt, il démarqua le contour de son shorty. Il était si délicat que n'importe qui aurait succombé. Lou était donc n'importe qui parce qu'elle se sentait vraiment émoustillée (sisi). Elle ne voulait pas que ça s'arrête maintenant, mais la chanson se termina laissant place à une autre ambiance beaucoup plus rock & roll. Pour le coup elle était blasée vraiment. De plus Andrew s'arrêtait lui aussi, il l'avait relâché, limite brusquement. Pire furent les paroles qu'il ajouta par la suite. Il lui proposait de faire une petite soirée pyjama là. Cool. Enfin non pas cool, puisque Lou n'avait pas du tout envie de ça. Il venait de la chauffer, clairement. Et on ne s'arrête pas avant que la mèche prenne voyons ! Elle le regarda sans vraiment comprendre à quoi il jouait encore. Elle, définitivement, n'avait plus envie de jouer.

« Non j'ai pas envie non. » lui dit-elle sincèrement.

Sauter sur le lit, faire une bataille de polochon, ouais c'était marrant, mais pas maintenant ! Pas après tout ce qui venait de se passer. Le filou s'était reculé, et Lou décida qu'il était bien trop loin d'elle maintenant. Elle s'approcha donc de lui fermement résolue à lui faire changer ses plans. Bien que la musique ne s'y prête pas Lou passa ses bras autour de la nuque d'Andrew, tout en collant son corps contre le sien. Le regardant un peu émerveillée elle passa sa main dans les cheveux du warrior les ébouriffant quelques secondes pour enfin finir par appuyer sa tête contre son torse. Là (on va dire que tous les problèmes de logistique dus à la taille respective de nos protagonistes n'existent pas puisqu')elle déposa de délicats bisous dans son cou. Alors que son autre main glissait le long de son dos, pour se poser sur ses poignets d'amour inexistants. Elle mourrait d'envie de lui glisser à l'oreille « let's play tennis », mais il ne devait pas suffisamment avoir suivi le film pour comprendre la référence...

Elle en avait juste marre d'essayer de lutter, elle allait donc mettre la partie de son cerveau qui réfléchissait trop sur 'off'. La position dans laquelle elle se tenait là, dans les bras de son ami ne ressemblait même pas à une danse, ni même à un véritable câlin. Ça ne ressemblait à rien, c'était spécial, bizarre, maladroit, perturbant. Mais surtout sincère. Elle ne se fichait pas de lui, n'essayait pas de le provoquer outre mesure. Elle espérait donc que ça donne d'autres envies à Andrew, mais que surtout Avril Lavigne ferme sa gueule.

Si Lou acceptait la bataille de polochons, Andrew se tirait une balle. Enfin, virtuellement. Mais c'est l'effet que ça lui ferait, si elle disait oui. C'est vrai, cela signifierait : Je préfère jouer avec des polochons plutôt que te laisser jouer avec ma nouille. Et puis, surtout, ça voudrait dire que leur petite danse collé-serré lui avait fait autant d'effet qu'un passage chez le dentiste. Génial. L'égo du jeune homme en prendrait un coup, forcément. Et puis, surtout, s'ils arrêtaient leurs séances de je te chauffe tu me chauffes, s'en était fini d'un éventuel tennis. En attendant qu'elle réponde - parce que la proposition d'Andrew demandait un temps de réflexion intense tant elle était alléchante - Andrew se dandinait sur la musique. Avril, c'était une belle blonde quand même. Le jeune homme avait toujours eu un faible pour les filles aux cheveux cendrés. Oui, Lou était brune. Mais Lou, elle pouvait lui faire aimer n'importe quoi. Autant il craquait pour les blondes, autant Lou les détrônait haut la main. Quel malheur, pensait-il, s'imaginant déjà à bondir sur son lit en la tapant avec son oreiller. Mais il avait pensé trop vite car, Dieu soit loué, Lou ne l'entendait pas de cette oreille.

Pas envie ? Et qu'est-ce que tu v...

Des actes valaient mieux que des mots. Lou se rapprocha de lui, supprimant la distance qu'il avait mise entre leurs corps. Elle se la jouait très provocante, très téléphone rose, maintenant. A croire que l'intérieur de son shorty ne devait pas être resté indifférent. Elle passa ses bras autour de son coup et lui ébouriffa les cheveux. Andrew la regardait, interdit. Naturellement, il passa ses bras autour de la taille de la jolie brune, mais il restait paumé, ne comprenant pas où Lou voudrait en venir. C'était comme ça qu'elle disait au revoir à ses amis, en fait ? Dis donc, Andrew aurait bien voulu être son seul et unique ami, pour le coup. Pire, il se demanda quel sort elle réservait à son meilleur ami, et Andrew voulut subitement être à sa place. Mais il oublia automatiquement Julian quand il comprit ce que voulait Lou. Enfin, il crut comprendre. Mais des bisous dans le cou, c'est assez explicite comme proposition, non ? Andrew espérait voir juste. Ah moins que ce ne soit encore le sort que Lou réservait à ses amis. Tant pis, qu'elle le teje. Andrew avait envie de faire l'amour avec Lou. C'était dit, pensé, assumé, avoué. Enfin, dit ... dans sa tête. Pour en informer Lou, il préféra les actes aux paroles. Avec son index, il releva délicatement le menton de Lou, pour qu'elle le regarde, droit dans les yeux. C'était déstabilisant. Là, passant ses mains dans sa longue chevelure brune, il l'embrassa fougueusement. Le pire, c'est que ce baiser n'avait rien de vulgaire. Il était beau, passionné, même s'il n'en avait pas le droit. Il avança vers le lit, incitant Lou à reculer. Il l'allongea sur le lit et vint s'allonger sur elle. Ses mains caressait chaque millimètre de sa peau. Comme elle était douce ! Ses épaules, son cou, sa poitrine, son bassin, ses cuisses (le reste est censuré, à part les pieds mais désolé Andrew n'est pas un fétichiste). Et surtout, il continuait à l'embrasser, leurs lèvres ne se quittaient pas. Quand on y pense, Andrew attendait ce moment depuis trop longtemps. Un pensée éclair lui traversa l'esprit, elle l'incitait à arrêter, ils n'avaient pas le droit de faire ça, Lou l'avait toujours répété et Andrew l'avait écoutée. Mais maintenant qu'elle craquait, qu'il n'y avait plus personne pour les empêcher, Andrew ne se sentait pas la force de résister. Il commettait toujours des conneries. Celle là, par contre, n'en serait jamais une à son esprit. Il mit alors fin à leur baiser et posa son front sur celui de Lou (on est d'accord, c'est pas en mode vas y je t'écrase la tête, c'est délicat et distingué). Son souffle était haletant, sous l'effet de l'excitation. Il souriait, comme un benêt, alors qu'il ne s'était encore rien passé. Comment serait-il, s'ils décidaient de se jeter à l'eau (tennis et piscine même combat !). Alors, d'un doigt, il recommença à caresser son bassin. Ses yeux étaient toujours rivés sur elle, il aimait la voir frissonner, il aimait la voir sourire. Puis, il s'aventura sous son shorty, mais resta à hauteur de l'élastique. Il ne descendait pas plus bas, pas encore. Là, il fit claquer l'élastique sur la peau de la jeune fille. Pas très fort, juste un peu.

Je crois qu'il est temps d'enlever ça, non ?

C'était à elle de voir. Ils pouvaient très bien s'amuser, mais ne pas passer ce cap. Jouer mais sans aller trop loin. Seulement, c'était à elle de délimiter les interdits. Andrew, lui, obéirait au doigt et à l'oeil. Lui il était idiot, elle, elle était raisonnable. Enfin, normalement. Mais, honnêtement, Andrew priait pour que son désir ait pris le pas sur sa raison, et qu'elle écoute son coeur et sa chatte plutôt que son esprit.

Les dés étaient lancés. Lou ne luttait plus, elle s'abandonnait complètement à ce qu'elle avait envie de faire, tant pis pour les conséquences. En l'occurrence, elle n'avait qu'une seule envie là, celle de sentir la chaleur du corps d'Andrew contre la sienne, celle de sentir son souffle sur sa peau, alors elle s'était approchée de lui, l'avait pris dans ses bras, et d'instinct lui avait fait des bisous dans le cou qui signifiaient qu'elle avait envie de lui et pas autre chose. Depuis tout ce temps qu'ils jouaient au chat et à la souris, tous les deux comme deux gamins... Elle n'en pouvait juste plus. Au début, Andrew semblait un peu perdu, genre 'c'est une blague ?'. Il l'avait enlacée à son tour, et Lou fut contente qu'il ne lui réclame pas une bataille de polochon, elle se serait sérieusement posée des questions quant à son orientation sexuelle... Quelle serait la suite ? Lou ne savait pas si elle avait le courage de faire plus que ce qu'elle avait déjà fait. Heureusement elle était en compagnie d'un warrior qui sauva la situation. D'un geste délicat, il attrapa son menton afin de planter son regard dans le sien. C'était fini là, elle avait complètement craqué, perdu pied, elle ne maîtrisait plus rien. De la façon dont il la regardait là, elle aurait dit oui à tout mais surtout à n'importe quoi. Au lieu de ça, il décida de l'embrasser, fougueusement, mais toujours si tendrement, que c'était juste un alliage parfait. Ce baiser là n'était ni un défi, ni le résultat de provocations mutuelles, c'était ce dont ils avaient envie l'un et l'autre. Par conséquent il prenait un goût spécial, fort. Elle se laissa entrainer vers le lit puis tomba dessus et Andrew tombant sur elle.

Ils s'embrassaient toujours, passionnément, leurs mains se baladaient sur leur corps, ils se découvraient presque. Chaque caresses qu'il pouvait lui faire lui faisait plaisir, tout n'allait pas trop vite, leur rythme était parfait. C'était tout ce que Lou demandait. Tout se passait bien du moins tout allait bien pour Lou, mais Andrew mit fin inopinément à leur baiser. D'abord, un peu perdue, elle espérait qu'il n'allait pas lui dire que tout cela n'avait été qu'une blague. Elle ne l'aurait pas supporté, elle l'aurait tué sur place, et se serait suicidée par la suite. Alors quand il posa son front sur son front, elle fut encore un peu paumée. Mais parfois, il suffisait d'attendre pour comprendre, donc elle fit cet effort, et n'allait pas poser de questions qui risquaient de gâcher ce moment. Elle respirait fortement tout comme lui, encore haletante de leur trop court et intense échange de salive. Lou n'osait plus bouger, de peur de voir qu'Andrew allait la laisser comme ça étendue et haletante sur son lit. Elle le regardait, intimidée par autant d'assurance. Un sourire sur les lèvres, il décida d'une fois encore jouer avec les contours de son shorty. Il posa alors la question fatidique. Lou était une fonceuse, quand elle commençait un truc elle le finissait. Toutefois le garçon semblait vouloir s'assurer qu'il n'allait pas commettre un viol et que la jeune femme était consentante. Oh bah oui. Elle décida de ne pas lui répondre directement, car elle eut une autre idée. Chaque choses en son temps. Elle prit alors la main d'Andrew qui se baladaient encore sur son bassin et la glissa dans la sienne puis ramena les deux mains liées à côté d'eux. Là elle s'extirpa de l'étreinte de son 'ami' de sorte qu'Andrew se retrouve dos sur le lit. Elle passa ensuite une de ses jambes de l'autre côté d'Andrew puis se posa à mi hauteur de ses cuisses en se mettant à califourchon sur lui. Collant son buste contre le sien elle enfouit sa tête dans son cou.

« Et si tu commençais par le haut ? »

Dit-elle en chuchotant tout en guidant sa main qu'elle avait toujours dans la sienne vers son dos (Lou est un peu contorsionniste sisi ça sera utile). Elle dirigea les opérations de sorte que tous les deux dégrafent son soutif. Elle relâcha alors la main d'Andrew. Elle releva alors la tête osant affronter son regard un sourire malicieux sur les lèvres. Lentement elle fit glisser une brettelle de son soutif le long de son épaule, attendant qu'Andrew veuille bien en faire de même de l'autre côté, elle n'allait pas tout faire non plus hein.

Andrew avait gagné. Mais il s'en foutait désormais. Depuis le temps qu'il la cherchait, elle avait arrêté de fuir, elle ne refusait plus. Peut-être partageaient-ils les mêmes sentiments, peut-être Lou était elle juste en rute. Andrew s'en foutait, il avait rêvé de cette nuit durant trop longtemps. Peut-être rêvait-il encore, d'ailleurs. Peut-être était-ce le fruit de son imagination. Qu'importe, elle était là, réelle ou pas. Il avait l'impression de découvrir une nouvelle Lou, moins prude que l'ancienne. Et, surtout, attirée par lui. Il ne savait pas où était passée l'ancienne, mais il ne voulait surtout pas qu'elle revienne. Ses mains ne quittaient plus son corps, Lou en faisait de même. Mais peut-être était-il temps d'aller un peu plus loin. Si elle disait non, Andrew ne broncherait pas. Enfin si, bien sûr, il broncherait. Il était Andrew. Effectivement, Lou proposa une autre option. Elle attrapa sa main - signe qu'il n'était pas encore l'heure d'ouvrir son jardin secret - puis passa sur lui. Oui, intéressant aussi. Lou était assise à califourchon sur le jeune homme qui aurait pu se sentir émasculé, surtout quand Lou prit les choses en main. Elle s'allongea sur lui, il sentait presque son coeur contre sa poitrine tant il battait fort. Pour elle, il était temps de la débarrasser de son soutien-gorge. Elle prit même la main d'Andrew pour l'enlever. Elle avait trop chaud ou quoi ? Il ne l'aurait pas crue comme ça, et ne put empêcher une petite remarque.

Mouais nan je sais pas, le haut ça ne me tente pas ...

Bien sûr, Lou était petite, elle n'avait donc pas la poitrine 95E d'une prostituée russe. Mais il n'était pas sérieux, elle était parfaite, à bien des égards. Alors, il fit glisser la deuxième bretelle, puisque la demoiselle en chaleur s'était déjà occupée de la première. Il prit alors son soutien-gorge et l'envoya à terre. Puis, il fit mine de l'examiner, sérieusement, dans l'unique but de la gêner voire de la mettre mal à l'aise. Il l'imaginait déjà en train de le taper, vexée, et ne put s'empêcher d'en rire.

Je retire ce que j'ai dit, tu es très très tentante ...

Il se sentait pathétique, mais il aurait pu la regarder pendant des heures. Sauf qu'on laissera ça pour tout à l'heure. Pour le moment, ils avaient mieux à faire. Surtout avec cette poitrine à l'air. Mais avant, Andrew caressa d'abord ses cuisses, puis il glissa sur ses hanches et enfin sur ses seins. Elle frissonnait, c'était mignon. Excitant aussi.

Ta bouche me manque, quand même ...

Lou était toujours assise sur lui, alors il se redressa. Il passa une main dans la nuque de la jeune fille pour approcher son visage du sien, et il l'embrassa de nouveau. L'excitation aidant, leurs baisers devenaient plus fougueux, plus pressants. Il s'allongea de nouveau sur le lit, avec Lou sur lui. Là, ses mains purent retrouver leur terrain désormais favori : les fesses de la jeune fille. Non, il n'était pas fétichiste (sans mauvais sous entendu). Décidément, ce shorty était vraiment embêtant. Mais il préféra ne pas reposer la question, ne voulant pas vexer Lou. Ils avaient toute la nuit, de toute façon. Là, il réalisa qu'il n'était pas encore tout à fait nu non plus. Mais il préférait voir si Lou lui enlèverait son boxer, le coquin.

Lou était un peu comme ça, quand elle se donnait dans quelque chose, elle se donnait à fond. Dans la situation actuelle, elle n'avait plus aucune retenue. Il lui avait fallu du temps pour le comprendre, mais Andrew ne la laissait pourtant pas indifférente. Comment, pourquoi ? Elle n'en savait rien, après tout avant qu'il ne parte à Londres rien n'avait jamais été ambiguë entre eux, mais voilà bien des choses avaient changé depuis. Il avait été beaucoup plus présent dans sa vie à des moments ou d'autres lui tournaient le dos, rien que pour ça, elle lui était encore redevable. Mine de rien il lui avait beaucoup manqué durant ses derniers mois où elle n'avait pas pu le croiser. Et puis la révélation de ses sentiments pour Naya... ça avait été ça l'élément déclencheur. Sincèrement depuis le début elle pensait qu'elle réagissait jalousement parce qu'elle ne voulait pas se faire voler son ami, mais maintenant qu'elle était à califourchon sur lui, tout ça prenait une autre dimension. Était-ce simplement le moment de penser à ça ? Pas vraiment puisque Lou était occupée, occupée à essayer de passer un bon moment avec Andrew, pour ce faire elle avait décidé de se débarrasser de son mignon soutif, mais il fallait que monsieur la taquine, encore, fidèle à lui-même. Elle le regarda, une mine passablement choquée sur le visage et leva les yeux au ciel. Ça ne l'intéressait pas mais il se laissait quand même faire, hein... Donc, il enleva la dernière bretelle de son soutif, et décida de le jeter sur le sol. Par la suite il prit cet air d'ado boutonneux qui n'avait jamais vu de seins de sa vie. Marrant. Embarrassant. Perturbant. Lou ne savait pas trop quoi faire, en même temps si elle venait de faire ça c'était pour une raison et ça marchait plutôt bien, mais elle était gênée quand même. Elle aurait bien aimé aller se cacher dans un petit trou de souris, mais heureusement Andrew la complimenta, ce qui la détendit un peu.

« Je sais, merci. » lui répondit-elle ironiquement et un sourire taquin collé à ses lèvres.

Il avait repris ses caresses, et Lou se laissait faire, docile. Elle aurait pu déjà y être habituée, mais non, elle ressentait le même mélange de chaleur et de froid quand il passait ses mains sur elle. Que ça soit n'importe où. C'était dingue. En fait, peut-être qu'elle avait tout simplement de la fièvre. Ce qui expliquerait beaucoup de choses ! Enfin il redevint mignon tout plein il disait que ses lèvres lui manquaient, soit : qu'il remédie donc à ça.Il se redressa afin de pouvoir l'embrasser de nouveau toujours très fougueusement. Il l'avait attrapé par la nuque et s'allongea l'entraînant en même temps dans sa chute. Elle lui rendait ses baisers avec passion, frissonnant encore et toujours à ses nombreuses caresses, surtout au niveau de ses fesses. C'est bon elle avait compris, il n'en pouvait plus. Il était donc temps qu'ils passent aux choses plus sérieuses avant qu'il ne doive faire comme Finn et s'imaginer en train d'écraser le facteur... Donc boooon, tout en continuant à l'embrasser elle descendit sa main au niveau du boxer d'Andrew. Décollant légèrement son buste du sien, elle entreprit de faire glisser son boxer mais voilà ce n'était pas chose facile puisqu'il était allongé. Alors, entre deux baisers, elle lui dit :

« Je crois... que tu vas encore... devoir m'aider là. »

Mais il ne semblait pas tellement l'écouter trop occupé à lui peloter les fesses. C'était marrant dans un sens en fait, elle ne savait pas qu'il avait une telle passion pour les fesses des filles ; han vices cachés. Elle décida donc de se faire entendre naméoh. Une nouvelle fois elle prit sa main et la posa sur son bassin à lui. Bah oui Lou était un peu comme ça aussi, elle aimait bien avoir les choses en main.

« Il est sympa ce boxer... » lui dit-elle mettant fin à leur embrassade.

Elle sous entendait il est sympa, mais il est un peu inutile là. En tout cas c'était le ton qu'elle avait adopté, et elle espérait qu'il allait comprendre. Mais elle ne doutait pas de sa capacité de réflexion, après tout il avait réussi à la mettre dans son lit.

La prochaine étape pouvait être franchie, Lou venait de le décider. Et elle en informait Andrew en lui faisant des remarques sur son boxer. Oh, mademoiselle le voulait nu ? Quelle polissonne. Il ne put s'empêcher de rire gentiment, Lou le surprenait de plus en plus. Et ce serait mentir que de dire ça lui déplaisait. Mais Andrew restait Andrew, alors forcément une petite remarque était de mise.

Mais ... Enlever le boxer que ma maman m'a offert ?

Il fit une petite mine déçue, mais ne se fit pas prier deux fois et enleva finalement son boxer. Voilà, il était nu comme un ver. Lou, par contre ne l'était pas encore. Il fallait bien qu'ils avancent, Lou ne pouvait pas garder son shorty éternellement. Enfin si, elle pouvait, naturellement, mais ce n'était pas très marrant. Et pas très pratique non plus.

C'est ton tour non ?

Il sourit gentiment, sincèrement. Il ne voulait pas que Lou le voit comme un gros pervers qui débarque aux soirées en criant "il est où le seeeexe, donnez moi du sexe je veux des filles de l'est en chaleur". C'est juste que c'était la suite logique et attendue. Alors, il fit glisser son shorty, assez doucement pour que Lou émette une objection si elle n'était pas d'accord. Il était temps de passer aux choses sérieuses.

Le lendemain matin, quand Andrew ouvrit les yeux, il fit d'abord effaré de voir Lou dans ses bras. Il n'avait donc pas rêvé, cette nuit avait bien eu lieu. Ce qu'ils firent ne nous concernant pas - et comme ils sont gentils les polissons mais ils sont encore en 2011 et le temps commence à devenir long il est temps qu'ils connaissent la neige de février - passons sur les détails. Andrew n'osa pas bouger, au début, de peur de réveiller Lou. Ils l'avaient fait, réellement. Ils avaient couché ensemble. Chaque détail revenait à l'esprit du jeune homme, qui ne put s'empêcher de sourire comme un benêt. Oui, il était satisfait, et un peu fier de lui. Il tourna la tête, elle dormait encore. Il l'aurait bien regardée dormir, comme dans les films, mais il était trop préoccupé pour ça. Il avait fait l'amour avec Lou Huntington, et ça, ça posait pas mal de problèmes. Déjà, il avait violé the règle normalement la plus inviolable du bro code (il remercia le ciel qu'aucune règle ne traite de ce sujet dans le code des warriors). Il était incapable d'en parler à Christian, il était impensable de ne pas lui en parler. Mais pour le moment, il avait une autre affaire à résoudre : Lou. Il avait été "celui qui partage sa nuit", mais Lou voudrait-il également qu'il soit "celui qui partage sa vie" ? Andrew ne voulait pas savoir, de peur de la réponse. Lou dormait encore, il appréhendait son réveil. Là, il eut une idée. Doucement, il se glissa hors des couettes. Il attrapa son boxer et l'enfila. Pour ne pas avoir froid, il passa également sa chemise, sans la boutonner. Mais rien de plus. Après tout, il était chez lui. Oui, il voulait filer en douce de chez lui. Quand il se fit cette réflexion, il mit une claque sur le front, pourquoi n'avait-il pas pensé à ça ! Son plan semblait trop parfait pour être réaliste. VOilà la faille. Tant pis, il passait au plan B : se cacher là où Lou ne le trouverait jamais, et attendre jusqu'à ce qu'elle s'en aille. Sauf que, malheureusement, alors qu'il marchait à pas légers telle une gazelle pour s'enfuir de la chambre, il marcha sur la télécommande de de la chaine hifi (encore elle, la polissonne !). Et Andrew était un gars sensible et distingué, alors ...

Aiie ouille putain !

Trois points de suspension, ça résumait bien la situation. Le reste de la nuit avait en effet suivi son cours, laissant Andrew et Lou à d'autre occupation : principalement sauver le monde. Ne demandant pas leur reste, ils avaient finalement trouvé le sommeil tous les deux, dans les bras l'un de l'autre (c'est trop mignon ). Le jour avait pointé le bout de son nez, finalement. Lou dormait donc à poing fermé, d'un sommeil lourd car après tout, la soirée et la nuit de la veille avaient été riches en rebondissement. Elle aurait pu dormir toute la journée d'ailleurs, mais le sort en avait décidé autrement. Le charmant langage d'Andrew la sortit de sa torpeur. Elle fut un peu paumée quand elle ouvrit les yeux. Difficilement elle reconstruisit tout ce qui venait de se passer. Depuis le début. Depuis le moment où Andrew était venu sonner chez elle jusqu'à celui où elle s'endormit à ses côtés. Panique générale à bord : son cerveau avait du mal à digérer tout ça. Pire, son foie avait enfin eut le temps de cuver tout l'alcool bu et elle se sentait nauséeuse, migraineuse. Andrew en rajoutait donc une couche avec ses hurlement matinaux !

« Qu'est-ce qui t'arrive ? »

Lui demanda-t-elle d'une voix mal réveillée. Il était un warrior, pour qu'il pousse des cris aussi fort il devait bien lui être arrivé quelque chose de grave. Lou posa son regard sur lui. Elle resta allongée dans le lit n'osant pas bouger de peur de réveiller sa migraine qu'elle sentait faiblement pour le moment. Bizarrement hier soir elle avait été plutôt lucide, surtout dans les dernières heures de la soirée, en tête à tête avec Andrew, l'effet de l'alcool s'était dissipé, mais ce matin tout lui revenait en pleine figure.

« Bonjour, au fait. »

Lui dit-elle, lui souriant. Ce petit sourire bienveillant voulait tout dire : 'je suis contente de te voir aujourd'hui, je n'ai pas oublié qu'on a couché ensemble hier soir' ou autrement dit, un sourire satisfait. Néanmoins elle savait qu'elle allait devoir gérer les conséquences de son acte tôt ou tard, parce que ce qu'ils avaient fait dans la nuit ne coulait pas de source. Ce n'était pas très logique même ; pour une raison évidente et à laquelle Lou s'était déjà plusieurs fois raccrochée pour ne jamais franchir certaines limites avec Andrew : Christian. De ce point de vu là, elle se sentait mal, hyper mal. Encore plus mal que la gueule de bois qu'elle se tapait là. Elle se mettait clairement entre les deux amis, on ne pouvait décemment pas coucher pas avec l'ex de son meilleur ami, voyons. Ils étaient tous les deux fautifs, Lou savait qu'ils allaient au devant de nombreuses complications. Même le mot complication n'était pas assez explicite pour rendre compte ce dans quoi Lou venait de s'embraquer. Car en fait elle ne savait pas dans quoi elle s'était embarquée. Andrew qui devenait son partenaire de tennis, ok mais c'était occasionnel ou bien ça voulait dire qu'il voulait jouer avec elle plus souvent, voir tout le temps et surtout voulait-il seulement l'avoir elle comme partenaire ? Elle ne savait pas quoi en penser, il était clair qu'elle l'aimait beaucoup, et pas dans le genre amical, mais elle ne pouvait pas commencer une relation avec lui, pas aujourd'hui, ni demain. Si elle le faisait elle allait être une belle salope, c'en était déjà une d'ailleurs, mais il ne fallait pas qu'elle aggrave son cas. Pas tout de suite.

Puis elle tilta, Andrew était parti, il n'avait même pas attendu qu'elle se réveille, et n'avait pas pris la peine de la réveiller. Pourquoi ? Elle se sentait un peu abandonnée, quitte à être une salope autant en profiter jusqu'au bout, alors je ne vais pas vous mentir mais elle s'était bien imaginée se réveiller avec lui.

« Je rêve ou tu étais en train de te casser ? »

Demanda-t-elle faisant désormais des yeux ronds. Elle avait cru pendant quelques minutes qu'il avait pu avoir des sentiments sincères pour elle. Qu'elle n'était pas juste une de ses trop nombreuses conquêtes. Elle avait peut-être eu tout faux puisqu'il s'en fichait d'elle maintenant qu'il avait eu l'occasion de la sauter (désolée pour ce langage, mais focalisation interne oblige). Même s'il avait une putain de bonne défense, elle allait quand même douter, parce qu'au fond elle tenait vraiment trop à lui. Chaque déception faisait donc un peu trop mal...

Andrew était toujours très maladroit, il ne pouvait pas le nier. Ce défaut l'entrainait parfois dans des situations embêtantes, voire désastreuses. Une fois, par exemple, il avait mis le hamster de sa soeur dans la machine à laver, par inadvertance. Il avait expliqué ensuite à Juliet que Coco - le hamster - s'était enfui pendant qu'il avait le dos tourné. Andrew était un warrior, il se sortait de toutes les situations. Enfin, presque toutes. Mais là, il ne pensait pas sortir vivant de ce pétrin. Les discussions post coït sont toujours très tendues, gênées, difficiles. Tenir une telle conversation avec une non inconnue était encore pire. Avoir un tel échange avec l'ex de son meilleur ami, c'était mission impossible. Or, Andrew était un warrior, mais il n'était pas Ethan Hunt. Il avait laissé ce boulot à Tom Cruise et à sa coupe de cheveux old fashioned. Mais il était bien embêté, maintenant. Lou le regardait, il ne pouvait faire de même. Quand il croisait son regard, des images de la nuit dernière venaient le frapper en plein visage, avec comme légende "oui mec t'es un gros connard, tu as couché avec l'ex de ton bro qui en plus est peut-être la seule fille avec qui il a couché car il passe son temps à dormir depuis". Andrew tressaillit, grosse galère. Il resta devant elle, les bras ballants, ne sachant la marche à suivre.

Je viens de me faire très mal, et oui, bonjour ...

"chérie" ? "ma choute" ? "amour de ma vie" ? "mon canard en sucre" ? "fille n°372 à dormir dans ce lit" ? Il ne savait pas comment l'appeler, il employa donc un simple bonjour. La gêne qui régnait le faisait presque regretter. Oui, des regrets, car il fallait être honnête : c'était en grande partie de sa faute (il ne rejette pas la faute sur Lou lui, il assume ses erreurs et il est sincère, avec ses pensées tout au moins). Alors que Lou lui disait blanc, il l'avait forcée à admettre qu'elle pensait noir. Il ne pouvait donc rejeter sur Lou l'entière responsabilité. S'enfuir était donc très lâche, il devait assumer. Seulement, Andrew restait Andrew ...

Me casser ? Mais je suis chez moi, ce serait stupide !

Il regarda alors le sol et se gratta la nuque feignant la honte.

Je voulais te ramener un petit déjeuner au lit, en fait, mais j'ai un peu tout foiré là

Une grimace dépitée se dessina sur son visage. Certes, à l'origine il envisageait de se casser, mais l'idée du petit déj surprise avait également traversé son esprit, il ne mentait donc pas vraiment. Autre avantage : il aurait le loisir de voir la réaction de Lou, devant cet élan de romantisme. Si elle devenait mal à l'aise et répondait maladroitement, c'est que c'était juste un coup d'un soir sans suite. Si ses yeux se mettaient à briller et qu'un "vieux sourire satisfait" se dessinait sur ses lèvres, ou si elle affichait une mine déçue, Andrew pouvait déjà choisir le prénoms de leurs enfants fils. C'était un test, en soit, mais il ne pouvait lui demander cash ce qu'il y avait entre eux. Lui, il exprimait sincèrement ce dont il avait envie, libre à Lou de comprendre ou pas. Au passage, si jamais elle allait dans son sens, il existait une personne sans âme pour la remplacer. Dans le cas contraire aussi, d'ailleurs. Andrew se trouvait niais et idiot. Il aurait dû être sentimentalement indisponible, enchainer les filles (pour l'anecdote, j'avais écrit frites au début, lapsus horriblement traumatisant) et se soucier uniquement de son apparence et de ses études de commerce. Mais non, il avait préféré jouer au volley avec son coeur en guise de ballon, puis le piétiner et le jeter par la fenêtre. C'était plus rigolo.

L'explication de tout ce raffut était donc qu'il venait de se faire mal, mais Lou n'avait aucune idée du comment. Elle restait donc perplexe, en tout cas la conséquence de cette plainte avait été que Lou ne dormait plus. Légèrement marmotte sur les bords, elle était un peu mécontente parce qu'elle se sentait encore fatiguée. Et puis elle se rappela qu'elle n'était pas dans son lit, ni même chez elle. Qu'en fait, elle squattait, encore. Elle commença donc à se sentir un peu mal à l'aise, et Andrew ne l'aidait pas vraiment à se sentir mieux. Il avait le regard fuyant, il n'osait même plus la regarder. D'accord, sans doute que la situation n'était pas la plus évidente du monde, mais un peu de courage ! Il devait forcément lui cacher quelque chose, grave ou pas cela inquiétait Lou.

Qui plus est elle le soupçonnait d'avoir voulu s'en aller. Où ? Tout simplement ailleurs, comme de toute façon il ne pouvait même plus la regarder en face autant s'en aller. Il aurait pu lui laisser un post-it genre 'Sympa hier soir, on se revoit bientôt j'espère' avant d'aller vaquer à des occupations bien plus intéressantes. Elle se serait sentie si mal si tel avait été le cas. Déjà qu'elle avait toujours douté avec lui. Il la cherchait si souvent, même en sachant qu'ils ne pourraient jamais rien faire. Elle s'était donc toujours demandée pourquoi. La meilleure réponse à cette question était qu'elle disait non, et que donc elle était comme un espèce de défi, qu'il allait la chercher jusqu'à ce qu'elle craque. Et voilà, elle avait craqué aujourd'hui, elle devenait inutile à ses yeux. Il allait donc trouver une autre fille qui pourrait combler ses attentes de chasseur. Mais voilà, puisque rien n'était jamais simple avec Andrew il fallait qu'il joue au loveur romantique. Il voulait selon ses dires lui préparer le petit-déjeuner au lit.

« Vraiment ?! »

Elle était agréablement surprise de cette réponse. Lou était le genre de fille qui se disait non romantique mais qui en fait adorait toutes ses petites marques d'attention-là. Elle se plaisait à jouer la fille qui s'en fichait des conneries genre la Saint-Valentin, mais en fait elle très sensible quand un garçon se la jouait romantique (mais pas trop quand même) avec elle. Que cela vienne de la part d'Andrew c'était encore mieux. Enfin, dans un sens, en vérité notre histoire aurait été bien plus simple si le jeune homme c'était avéré être un gros connard. Lou aurait simplement badé pendant plusieurs jours, mais aurait su à quoi s'en tenir. Or, cette marque d'attention subite chamboulait tout. On ne préparait pas de petit-déjeuner au lit à ses conquêtes d'un soir. Ou alors Andrew était un vrai gentleman... Par conséquent, Lou avait logiquement le droit de penser qu'elle comptait un peu à ses yeux. 'Vieux sourire satisfait' bonjour ! Elle s'en fichait pas mal de ne pas avoir eu la surprise au final, c'était bien mieux de savoir que ses intentions avaient été telles.

« C'est adorable de ta part. »

Il lui rendait la tâche très dure, vraiment trop dure. Elle aurait bien aimé lui dire d'approcher pour qu'elle l'embrasse histoire de le remercier, mais non il fallait vite fait chasser ce genre de pensées de sa tête. Elle ne sortait pas avec lui, elle ne pouvait pas se comporter comme si c'était sa copine. Elle en avait marre de ne pas savoir quoi faire. Ça la menait toujours à des situations critiques quand elle se prenait trop la tête. Mais c'était aussi bien pire lorsqu'elle ne réfléchissait pas.

« Je ne suis pas sûre que je mérite que tu te donnes autant de mal pour moi. »

By the way, elle n'allait pas rester toute la journée allongée dans son lit. Seulement autre petit problème, elle ne portait presque rien en dessous, ou même rien du tout, et Andrew était là, tourné vers elle. Situation gênante, encore. Alors elle décida de tendre la main vers le sol, histoire de voir quelles fringues pouvaient bien se trouver là. Elle dénicha un des T-shirt qu'Andrew avait sorti des heures avant et qui finalement n'avait pas servi (sisi je recycle les objets non utilisés). Maladroitement elle se redressa de façon à toujours être couverte par une des couvertures, et enfila le T-shirt. Elle aurait bien aimé retrouver la compagnie de ses sous-vêtements, mais elle ne se voyait pas trop demander à Andrew s'il ne les apercevait pas quelque part... Maintenant elle était prête à se lever, mais elle ne savait pas non plus où elle voulait aller. Trop tard, elle s'était déjà tirée de la couette, et tirait sur son T-shirt pour ne pas qu'il en dévoile trop (a).

« Alors, euh... qu'est-ce que tu t'es fait au fait ? »

Andrew était un monstre qui méritait la potence : il ne ressentait aucune culpabilité à mentir par omission à Lou. Mais elle semblait surprise et satisfaite, c'était tellement rassurant. Elle était donc touchée par son attention (et son intention) et cela faisait sourire Andrew comme un benêt. Mais il savait qu'il ne devait pas. Qu'il aurait mieux fallu que Lou soit indifférente à ses petites touches de romantisme et qu'elle décide de se barrer fissa car passer la journée chez lui ne lui plaisait pas le moins du monde. Cette histoire ne devrait pas exister, elle était sens lendemain et n'aurait même pas dû avoir un hier. Ils avaient fait une erreur et ils l'aggravaient là, à se comporter comme deux ados qui ont couché ensemble et qui ne savent pas comment se qualifier sur facebook. En couple ? En relation libre ? En couple et c'est compliqué ? En partenariat domestique ? Facebook ne permettait pas de mettre "coup d'un soir et totale erreur", peut-être pour ne pas briser le coeur du warrior. Mais lui, il s'en foutait, il était ok pour briser son propre coeur en mille morceaux, et le ferait lui-même si ça lui permettait de passer un peu plus de temps avec Lou. Par contre, il garderait juste ça pour lui ...

Tu ne mérites pas un petit déjeuner au lit ? Mais toutes les filles méritent un petit déjeuner au lit ! Ah moins que tu n'aies pas été une petite fille très sage ?

Bizarrement, ses paroles prenaient un ton salace indésiré. Ou alors, peut-être un peu désiré. Il ne put s'empêcher de rire. Mais il arrêta bien vite quand Lou fit en sorte de changer de sujet. Ce n'était pas très habile, elle semblait dire ouvertement "je ne veux plus parler de ce genre d'affections romantiques avec toi". Bam, premier coup dans le coeur du jeune homme. Qu'importe, il n'était pas en sucre. Ils allaient parler honnêtement de ce qui se passait entre eux deux, Andrew se faisait le serment (oui, il négocie souvent avec lui même). Par contre, il préférait s'arranger pour que Lou mette le sujet sur le tapis. Après tout, c'était aux filles de faire ça, normalement.

J'ai marché sur la télécommande de la chaîne hi-fi, je suis incapable de marcher. Tu me ramènes le petit déjeuner au lit alors ?

Il lui fit un grand sourire, comme pour aider à la convaincre. Il aurait voulu retourner dans le lit avec elle, maintenant qu'elle était réveillée. Mais Lou ne l'entendait pas de cette oreille car elle préférait se lever. Il l'avait observée mettre son Tshirt en mode McGyver, en faisant en sorte qu'Andrew ne voit rien. Il ne put s'empêcher de rire doucement.

Tu sais Lou, il n'y a rien sous ce Tshirt que je n'ai déjà vu, je ne vois pas pourquoi tu t'es contorsionnée de la sorte ... Ni pourquoi tu t'obstines à tirer dessus

Elle risquait de rougir, d'être un peu gênée. Cette remarque était déplacée, pour deux amis. Mais c'était ainsi : ils n'étaient plus des amis. Andrew ne savait pas ce qu'ils étaient, mais une chose était sûre : il se voyait mal aller boire un verre ou faire du shopping comme si de rien était avec Lou (sauf s'il s'agissait d'acheter des sous vêtements, à la rigueur). Enfin ... Il fallait qu'il arrête un peu, son comportement héroïque. Il l'avait dit plus tôt, il ferait n'importe quoi pour Lou. Alors il ne fallait pas être dupe : si elle lui demandait cash de rester des amis et uniquement des amis, Andrew serait assez maso pour accepter, malheureusement.

Quand Lou avait dit qu'elle ne méritait pas un petit-déjeuner au lit elle voulait surtout dire qu'elle se sentait coupable car sans doute Andrew devait penser qu'elle ne voulait que jouer avec lui. Remontons dans le temps quelque peu ; au début de la soirée elle lui avait bien dit 'nous sommes amis'. Retour au présent, ils avaient couchés ensemble, et aux dernières nouvelles on ne couche pas avec ses amis. Elle savait donc qu'elle envoyait des signaux contradictoires, encore. Le pire, c'est qu'elle ne savait plus quoi faire désormais, elle était tiraillée entre profiter de la situation au maximum ou alors avoir une once de dignité et de mettre un terme à cette mascarade. Ils se la jouaient petit couple adorable, à sourire comme deux idiots. Et oui Lou l'avait remarqué ton petit sourire Andrew ! Son « toutes les filles méritent un petit-déjeuner au lit » ne lui inspirait pas confiance, impossible d'oublier qu'on est la 372ème même quand on est pas censé le savoir. C'était peut-être sa routine, le truc qu'il faisait à chaque fille pour les faire craquer. Néanmoins elle ne put s'empêcher de lâcher un petit sourire lorsqu'il parla de sagesse, monsieur jouait le tendancieux (je te mets un copyright quand tu veux).

« Je ne sais pas à toi de me le dire... »

Elle avait adopté à peu près le même ton que lui. Il aimait trop la provoquer pour qu'elle passe outre comme le ferait une vraie petite sage et raisonnable. Cependant, elle ne possédait plus ces deux qualités là depuis hier soir grâce au garçon qui se tenait devant elle, merci. Elle eut enfin la réponse à sa question, et sut ce qui était arrivé à Andrew. Il avait la marché sur la télécommande de la chaîne hi-fi et poussait des hurlements de la mort ? C'était bien un garçon ça, toujours à se plaindre pour la moindre petite chose. Les filles étaient beaucoup plus résistantes ce n'était pas nouveau, mais Andrew venait de brillamment illustrer cette vérité.

« Ah oui quand même. » dit-elle sur un ton sarcastique. « J'aurais adoré... mais ce n'est pas ma maison et je ne connais pas la tienne, quel dommage hein ? »

Lui lança-t-elle un petit sourire aux lèvres. Elle le taquinait, franchement elle n'allait pas dire oui d'emblée elle n'était pas soumise, mais comment aurait-elle pu sincèrement lui dire non ? Elle n'en avait pas le cœur, et puis voilà il avait ce sourire accroché sur ses lèvres, ce petit sourire de gamin un peu colérique qu'elle aimait tant. Toutefois, il gâcha tout en une phrase. Elle allait abdiquer, elle était déjà debout, un peu mal à l'aise certes, mais elle faisait son possible pour paraître 'normal'. Bien entendu il le remarqua et lui fit une remarque. Malheureusement elle ne savait pas trop comment la recevoir celle-là. Bien ou mal ? Pas franchement susceptible, en temps normal, mais là... Étrangement non ça ne lui plaisait vraiment pas. En fait pas tant qu'il lui dise ça, mais le fait est qu'elle ne savait même pas pourquoi elle agissait de la sorte au final. Admettre qu'il avait raison ? Plutôt boire de l'eau de javel. Enfin, tout cela n'arrangeait pas tellement ses affaires, et sa capacité à réfléchir était approximative (lendemains difficiles ♫).

« Bah, je ne voulais pas te mettre mal à l'aise voilà tout... »

Excuse de merde. Elle essayait de faire tourner son cerveau un peu plus vite, histoire d'ajouter un truc, n'importe quoi. Elle cessa de tirer sur son T-shirt, là elle regarda Andrew et puis sans savoir comment ni pourquoi elle commença à rire, mais genre le bon rire bien nerveux. Heureusement ça ne dura que quelques secondes, parce qu'elle commençait sérieusement à se faire flipper elle-même.

« Désolée. » fit-elle, reprenant un peu de sérieux. « Tu ne penses pas qu'on devrait parler sérieusement pour une fois, de toute ça.... »

Elle se mordit la lèvre, pas franchement sûre que c'était l'idée du siècle, mais bon peut-être qu'elle lui devait des explications quand même.

C'était à lui de dire si Lou avait été sage ou pas ? Il ne put s'empêcher de sourire. Lou était redevenue prude, elle avait rangé son costume de Catwoman au placard. Mais Andrew aimait ça, il appréciait la Lou petite fille mal à l'aise et gênée. Alors toutes les mauvaises langues qui pensaient qu'Andrew n'appréciait que les chaudasses en rute qui ne portent pas de culotte, la ferme. Andrew appréciait Lou et il avait toujours envie de sourire comme un benêt quand il la voyait. Et, afin de ne pas la gêner, il se retint de toute réponse. Andrew aurait pu la taquiner, mais il l'avait déjà tellement fait, elle finirait par s'agacer. Or Andrew ne le voulait surtout pas. Oui, Andrew faisait des efforts de comportement pour elle, mais il se garderait bien de lui dire. La connaissant, elle serait satisfaite et prendrait la grosse tête. Enfin, c'était déjà un peu le cas, puisqu'elle trouva une raison ironique pour ne pas lui faire son petit déjeuner. Andrew ne put s'empêcher de rire, mais c'était quand même plus drôle quand les sarcasmes sortaient de sa bouche à lui, et ne lui étaient pas destinés. Cependant, il ne put s'empêcher d'en lancer un à son tour.

Arrête, tu es une fille, tu sais toujours t'en sortir dans une cuisine normalement

Il se mordit la lèvre inférieure, mi gêné mi amusé. Oui il se trouvait drôle, oui Lou risquait de se vexer. Mais ce fut tellement tentant. Promis, à l'avenir, il ferait des efforts. Enfin, de temps en temps, il garderait quelques taquineries pour lui. Mais il n'était pas dupe : certaines sauraient passer outre (comme les rejetons qui vont de l'inconscient dans le conscient, cours de philo de terminale rpz !).

Je te remercie, alors. C'est vrai que te voir nue me déstabilise ...

Le pire, c'est que c'était vrai. Voir Lou nue n'était pas comme voir n'importe quelle fille nue. Il y avait ces trucks idiots - appelés communément sentiments - qui changeaient la donne. Pire, ils venaient chipper le sang-froid et la maîtrise d'Andrew. Non, il n'était pas tout à fait à l'aise devant elle, il était impressionné. Lou Huntington l'impressionnait, oui. Mais il s'en foutait. Pire, ça l'amusait.

Mais il y a longtemps que je n'ai pas vu ce qui se cache sous ton Tshirt ...

Il s'approcha d'elle, doucement. Ils étaient tous proches et une chose était sûre : Lou n'avait pas grandi durant la nuit. Il aurait voulu la prendre dans ses bras (et poser sa tête sur la sienne sisi) mais Lou eut la bonne idée de tout gâcher. Elle proposa de parler sérieusement. Si elle avait donné un coup dans les bijoux de famille d'Andrew, le résultat aurait été le même. Il se sentait castré, asexué.

Ça dépend, si tu veux me dire que nous avons passé une bonne nuit, mais que tu ne me mérites pas car tu es un connard indisponible sentimentalement, que tu me demandes mon 06 mais que tu ne me contactes jamais, alors non je ne veux pas.

Un long soupir s'échappa de sa bouche. Il savait que Lou avait raison, ils devaient parler sérieusement. Il était temps de revenir à la réalité. Le moment avait sonné, cette discussion marquerait la fin de leur escapade, le retour à la vraie vie. Celle où Lou et Andrew ne sont que des amis, mais des amis avec lesquels on ne fait pas de galipettes. Il ne voulait pas, sincèrement, mais ils n'avaient pas d'autre choix possible. Il soupira une nouvelle fois, l'injustice de cette situation le dégoûtait. Soudain, il baissa les yeux, ses mains se tortillaient et il se dandina comme l'aurait fait un petit garçon de 8 ans devant son amoureuse.

Lou Huntington, tu veux sortir avec moi ?

Il osa lever les yeux vers elle, lui lançant un regard digne du Chat Potté. Oui, il rigolait. Enfin, seulement à moitié.

Une blague misogyne, oh bah oui bien sûr. En attendant, Lou n'avait jamais été trop doué pour ça. Elle n'était pas une parfaite petite femme d'intérieur et ne le serait sûrement jamais. Alors dans le fond, cette blague là l'amusait. En fait, il la faisait toujours rire, même quand il la faisait profondément chier. Et puis, si les filles s'en sortaient toujours dans une cuisine ça voulait dire qu'il était une fille en fait ; parce qu'entre les deux c'était lui qui assurait le plus. Pour preuve, les cupcakes qu'il y avait encore en bas, mais aussi le cadeau vraiment sympa que Katya lui avait offert la veille : une toque, c'était pour le chef, celui qui cuisine, alors Andrew est une fille. Bizarrement ça faisait deux fois en même pas vingt-quatre heures que cette possibilité là était envisagée, si elle n'avait pas eu la preuve concrète qu'il n'était pas une fille cette nuit, Lou se serait posée de sérieuses questions.

« Ah, donc si tu t'en sors bien en cuisine c'est parce que tu es une fille ? »

Elle aurait voulu ajouter un truc genre 'trop bien allons nous faire les ongles', mais elle se retint. Il aurait été capable de dire oui, et ce n'était pas ce qu'elle voulait. Ils allaient vivre un moment critique là, pas de place pour tant de superficialité. Après ses piètres excuses, Lou avait pensé qu'Andrew allait se montrer plus compréhensif dans le sens où il essayerait de la rassurer, mais non. Elle se trompait lourdement, il appuyait ses dires. Un peu trop honnêtement à son goût d'ailleurs. Depuis quand Lou avait-elle un problème avec la sincérité ? Andrew lui avait fait quoi pour que d'un coup elle ne se reconnaisse même plus ? Pas le temps pour une introspection, il se rapprochait d'elle un peu trop. N'osant même pas bouger un cil, elle le regarda un peu comme si une nouvelle fois on avait appuyé sur le bouton pause. Seules ses lèvres n'avaient pas bugguées, puisqu'elle venait de lui proposer de parler sérieusement. Visiblement cette option-là ne semblait pas satisfaire Andrew. Elle se sentait déjà désolée pour tout ce qu'elle s'apprêtait à lui dire.

Pire, la petite tirade qu'il venait de faire la fit se sentir mal. Déjà elle s'imaginait bien une nouvelle fois que c'était ce qu'Andrew disait à toutes ses conquêtes, et penser à ça ne lui faisait pas du bien. Ensuite, ce fut spécialement le morceau de phrase « indisponible sentimentalement » qui lui firent mal tellement il sonnait juste. Il avait touché là où ça faisait mal. Elle s'apprêtait à le faire souffrir, elle en prenant conscience maintenant, mais le souci dans cette histoire c'est qu'elle n'allait pas faire souffrir que lui. Cette équation qui prenait sens dans sa tête n'avait à son humble avis aucune solution. Il fallait donc foncer tête baissée.

« Écoute, je... »

Mais elle ne put terminer cette phrase malheureuse, car elle sentit qu'Andrew allait lui dire quelque chose de grave. Il avait baissé la tête, soupiré et s'était enfin jeté à l'eau. Elle se serait attendue à tout mais pas à ça. Elle restait sans voix. Il lui demandait clairement de sortir avec lui, de devenir sa copine, la seule, l'unique. Si elle s'était écoutée elle aurait simplement dit oui. Juste ces trois petites lettres là. Elle ne pouvait malheureusement pas dire oui. Ça aurait été trop simple, bah oui. Le fait est qu'elle ne pouvait pas dire non, non plus. Pas quand Andrew se montrait si sincère, si touchant. En plus il lui faisait un regard de chien battu, il voulait qu'elle meurt d'une crise cardiaque ou bien quoi ? Il était venu le moment où elle devait parler, lui dire quelque chose, mais elle en était tout bonnement incapable. Elle ne voulait pas lui mentir, mais la vérité allait le blesser, quoi que en fait c'était balot puisqu'un mensonge n'importe lequel en ferait tout autant.

« Andrew... » elle ne voyait même pas par quoi commencer. « Je... Enfin... Tu... ne veux pas d'une fille comme moi. »

Mon dieu, voilà qu'elle se lançait dans ses putains de phrases bateau qu'on sortait à quelqu'un quand on ne voulait pas sortir avec. Nan, Andrew méritait mieux franchement, quitte à ne plus vouloir jamais la croiser autant qu'il sache pourquoi.

« Ce que je veux te dire c'est que je ne peux pas sortir avec toi. Je suis indisponible... »

Elle n'essayait pas de faire de belles images, genre je suis une meuf trop hype donc on ne peut pas m'avoir. Toutefois elle ne pouvait pas trop en dire non plus, car cette histoire ne la concernait pas uniquement. Et pourtant son cœur lui criait de dire oui et de se jeter dans ses bras pour ensuite copuler dans chaque pièces de la maison. Il ne voulait pas se taire un peu. Il rentrait en conflit avec son cerveau qui lui disait d'arrêter que ce n'était pas possible parce qu'elle était censée être amoureuse de quelqu'un d'autre. C'était possible d'être amoureuse de deux personnes à la fois ? Lou en doutait, d'ailleurs elle pensait bien avoir déjà choisi, mais elle ne pouvait pas tout effacer d'un coup. Néanmoins Lou espérait qu'Andrew retienne qu'elle n'avait pas dit non...