La journée avait commencer assez rapidement, dès huit heure ce matin je m'étais fait réveillé par des cris. Une violente dispute entre mon père et mes deux frères. J'entendais mon nom aussi au travers de cette conversation. Par contre, je n'avais pas osé descendre et m'en mêler. Je m'étais levé, habillé et j'avais décidé de sortir par la fenêtre de ma chambre et de filer en douce, question d'évité cette engueulade. Étant situé au premier étage, il m'était facile de sortir par la fenêtre sans risquer de me blesser.

Je descendis par le treillis et bien vite mes pieds étaient posé sur le sol. Je sortis mon cellulaire et poussa un grognement lorsque je vis qu'il était huit heure et quart. Il était bien trop tôt pour moi! Je soupirais, allais m'assoir dans ma voiture, question de voir ce que j'allais faire de ma journée. Je me rendis en premier au café pour aller manger. De plus, vu l'heure matinale de mon réveil, j'avais besoin d'une dose de caféine pour m'aider à tenir le coup.

Je pris environ une heure pour manger et boire mon café. Je ressortis de la bâtisse et décida se marcher un peu, pour prendre l'air. Je n'allais pas trop m'éloigner par contre, car je ne voulais pas laisser ma voiture trop longtemps dans le stationnement du café. Je mis mes écouteurs dans mes oreilles et crinqua la musique a une force que tout les gens qui était a côté de moi pouvais l'entendre. Je voulais être dans ma bulle et ne pas me faire déranger.

Je marchais avec la tête pointer vers le sol alors je ne regardais pas vraiment ou j'allais. Je tournais le coin pour m'enfoncer dans une ruelle qui menais à une autre intersection d'une autre rue principale de la ville quand je fonçais dans quelqu'un. Je relevais la tête et aperçu Cinzia. Je lui souris doucement m'excusant. Il y avait un moment que je ne l'avais pas vu...

CLAIRE - Pardonne moi..

Je lui fis un triste sourire qui laissais voir mon état présentement.

CLAIRE - Tu va bien?

Je n'étais pas capable et je ne le saurais probablement jamais de mettre des mots sur ce que je ressens quand je vois Cinzia. Autant j'ai envie de m'enfuir au pas de course car j'ai peur de me faire juger, autant j'ai envie de me jeter dans ses bras pour la remercier d'avoir été la pour moi. Par contre je sais une chose, je ressent une très grande confiance envers elle. C'est pourquoi, après lui avoir foncé dedans, je ne me forçais aucunement pour cacher les émotions qui me tourmentaient présentement. Après m'être excusé de l'avoir percuté, je lui avais fais un sourire triste qui trahissais fortement comment je me sentais. Elle me dis que ce n'étais rien et que j'avais l'air concentrée. Alors pour l'être je l'étais. J'étais concentrée a tenter de ne pas me faire remarquer et de me faire oublier pour quelque heure. J'avais envie d'être couper de tout, d'être laisser a moi même, mais évidement c'était bien impossible. J'haussais les épaules légèrement lorsqu'elle me demanda si j'allais bien. Je lui retournais la question sans répondre et elle insista un peu plus pour que je me confie.

Tout en me mordillant la lèvre doucement, je sentais les larmes venir à mes yeux. Je fronçais les sourcils un peu, pour tenter de me donner un air de fille forte, mais au fond je ne l'étais aucunement. J,étais complètement à bout mais je ne voulais pas le laisser parraitre. Mon silence pouvais en dire long sur mon état. Je mis une mains près de ma bouche, tentant de retenir du mieux que je pouvais les larmes qui voulaient couler sur mes joues. Je réussi alors a murmurer tout doucement

CLAIRE - Non...

Allais-je bien? Aucunement non, ma situation familiale devenais de plus en plus lourde. mon père ne m'adressais de moins en moins souvent la parole tout comme mon frère Adrian. J'avais besoin d'eux pourtant, mais ils ne semblaient pas le voir ni l'un ni l'autre. Je ne savais plus comment tenter d'attirer leur attention et ça me fendais le coeur en deux.

Cinzia n'était pas très douée pour réconforter les gens. En fait, c'était surtout que d'habitude elle s'en foutait carrément si les gens qu'elle croisait allaient bien ou mal. Mais là il fallait qu'elle avoue que cette petite lui faisait mal au coeur. Pourtant, Claire O'Connell n'était-elle pas LA fille in de Sterling High ? N'était-elle pas celle que toutes les filles copiaient et jalousaient ? Celle pour qui elles se damneraient toutes pour devenir un jour copine avec elle ? Cinzia avait déjà eu pas mal d'échos sur Claire. Elle était à ce qu'elle en avait entendu une jeune fille studieuse et sérieuse, polie, bien éduquée bien sûr et surtout très respectable. Une fille de bonne famille en somme. Quoi de plus normal, la famille O'Connell était, au même titre que les Turner, l'une des maisonnées les plus fortunées de la ville.

Pourtant, Claire semblait aller au plus mal. Cinzia aurait pensé qu'elle était une de ces filles si sûres d'elle qu'elles n'ont peur de rien. Or ce n'était pas son cas. Cinzia avait sous les yeux la preuve que même la personne la plus sûre d'elle au monde avait parfois des instants de doute et de remise en question. Personne n'était si sûr de soi qu'il le laissait penser finalement. Même pas elle. Elle qui faisait toujours en sorte que les gens la craignent un minimum afin de se faire respecter. Claire se trouvait certainement dans le même cas en ce moment même.

Que dire ? Que faire ? La prendre dans ses bras, la consoler, ou encore passer son chemin ? En même temps, Cinzia ne pourrait choisir cette dernière options, et ce pour deux raisons très simples : la première était qu'elle appréciait Claire et ne pouvait la laisser seule dans cet état, la seconde était que sa curiosité personnelle la piquait et qu'elle mourrait d'envie de savoir ce qui allait si mal dans cette famille qui semblait pourtant si parfaite. Parfaite, au même titre que la plupart de toutes les familles qui habitaient dans ce quartier résidentiel plein de secrets.

« Je vois. »

Répondit-elle alors que, non elle ne voyait pas du tout. Claire venait de lui répondre qu'elle n'allait pas bien. Etrange. Habituellement lorsqu'on croise quelqu'un on lui demande "salut ça va?", la personne répond alors oui et toi, oui je vais bien merci, et on repart, heureux de faire comme si tout allait bien alors qu'on est parfaitement conscients que c'est le contraire. Or là, c'était différent. Claire venait clairement de lui dire "non" ça ne va pas. Si elle avait voulu que Cinzia passe son chemin sans demander son reste, elle lui aurait clairement dit qu'elle allait bien. Cinzia en déduit donc que la réponse de Claire à son "ça va?", la question la plus hypocrite au monde, était un appel à l'aide. Elle avait besoin de parler à quelqu'un.

« Tu sais, je suis là si tu le souhaites. »

Cela sonnait tellement faux dans la bouche de Cinzia qui avait plus l'habitude de faire sa tepu que Mère Thérésa. Pourtant, elle avait bel et bien l'intention d'aider cette jeune fille qui semblait si seule, si perdue.

Avais-je bien fait de répondre à Cinzia que je n'allais pas bien? Je n'en avais aucune idée, mais par contre je savais que je pouvais compter sur elle. J'étais donc devant elle la main sur la bouche pour tenter de retenir du mieux que je pouvais les larmes qui s'acharnaient à vouloir couler sur mes joues. Je reniflais un peu, baissant les yeux. Je ne pouvais pas me montrer forte devant elle, pas avec ce qu'elle savait sur moi. Je me mordis la lèvre ne sachant pas ou me mettre. Elle ne semblait même pas étonné de la réponse à sa question, à savoir si j'allais bien. Elle répondit simplement " je vois" Elle rajouta, quelques seconde plus tard qu'elle était la si je le souhaitais. Je lui fis un mince sourire, tentant toujours d'empêcher les larmes de couler et j'hochais la tête timidement. Oui j'avais besoin d'elle présentement. Elle était la seule à qui je pouvais me confier en tout honnêteté sans avoir peur de me faire juger puisqu'elle en savait déjà beaucoup sur moi.

Je posais mon regard sur elle. Ayant une forte envie de me jeter dans ses bras. J'avais besoin de réconfort, j'avais besoin de savoir que quelqu'un était la pour moi peut importe quand. Je me sentais comme une enfant qui avait besoin d'attention et d'amour des siens. bien que j'avais un père deux frère et une belle mère je me sentais carrément orpheline. J'avais tellement besoin de ma mère présentement, mais la vie n'avait pas voulu qu'elle reste avec moi assez longtemps pour me passer de précieux conseil. Enfin bon. Je fis un pas pour m'approcher de Cinzia et sans crier gare je me jetais dans ses bras, m'accrochant carrément à elle. Je fermais les yeux, laissant finalement couler les larmes sur mes joue. Je ne voulais pas qu'elle me lâche, j'avais besoin de quelqu'un pour me serrer dans ses bras, pour me dire que tout allait bien aller. Bref pour dire ce que normalement une mère dirais à son enfant quand il a de la peine.

J'enfouis ma tête dans l'épaule de Cinzia n'étant pas capable de mettre de mot sur la douleur qui me transperçais le coeur présentement. Il y avait de ses journées parfois ou on avait une douleur si profonde qu'il nous était incapable de la verbaliser, et aujourd'hui c'était une de ses journées. Tout se bousculais dans ma tête, tant d,émotion et de sentiments. Autant j'avais envie de crier de toute mes forces pour évacuer la colère qui m'emplissais autant je n'étais pas capable de faire autre chose que de pleurer. Je fini par lâcher Cinzia après un bon deux ou trois minutes à l'avoir tenu dans mes bras. Je me reculais de quelques pas.

CLAIRE - Désolé

Marmonnais-je entre deux sanglot.

Heureusement pour moi, Cinzia ne sembla pas trop troublé par le fait que je venais carrément de me jeter dans ses bras pour pleurer toutes les larmes de mon corps. J'avais clairement besoin d'aide, mais le pire dans tout cela était que je ne savais même pas pourquoi. J'étais en train de me désintégrer a petit feu. Tout me tombais sur la tête présentement. Je sentais mon monde s'écrouler autours de moi et j'avais personne pour m'empêcher de tomber au fond du trou. Bien sur j'avais des amies, des meilleures amies même, j'aurais pu téléphoner à Emily ou à Nina, mais je n'avais pas envie de leur casser les oreilles une fois de plus avec mes crises existentielles. De plus elles avaient bien d'autre chat à fouetter que de m'écouter me plaindre de ma vie.

Cinzia m'entraina vers un banc en me prenant par la main, je la suivis sans rien dire. Je m'assoyais sur le banc et regardais la jeune Jordan faire pareil, elle se mit face à moi, probablement pour pouvoir mieux me parler. Elle me prit les mains et je posais mon regard dans le siens.

CINZIA - Est-ce que tu veux m'en parler ? Car si tu ne veux pas je comprendrais très bien, si tu veux je peux juste rester là avec toi. Ou sinon tu peux aussi me raconter tout ce que tu souhaites, et j'essaierai alors de t'aider.

En parler? Peut être, mais par quoi commencer? J'avais tant de chose à dire mais si peut de mot pour les exprimer. Au moins je savais que tout ce que je dirais ne serais pas jugé par Cinzia, elle qui en savait déjà plus sur moi que la plus part des autres personnes qui m'entouraient. Je me sentais en sécurité avec elle. Je souris doucement, prenant une grande respiration pour tenter de reprendre mon calme.

CLAIRE - C'est toujours le même truc...des chicane de famille. Je me suis fait réveiller aujourd'hui par des cris provenant de mes frères et de mon père et ils se chicanaient à mon sujet.. encore.. Heureusement Cliff semblait me défendre, mais je ne suis pas resté assez longtemps pour entendre la suite, je suis sortie par ma fenêtre.

Je soupirais longuement, tout en baissant la tête. Je me sentais misérable présentement et j'avais l'impression que rien n'allait réussir à me faire sourir.

CLAIRE - Je me sens de trop dans cette famille...je me sens orpheline malgré le fait que j'ai un père deux frères et une belle-mère.

Cinzia avait pris les deux mains de Claire dans les siennes pour l'encourager à se confier, ça se voyait qu'elle en avait besoin. Pourtant, c'était comme si sa peine était si grande qu'elle n'arrivait pas à mettre des mots dessus. Chacun avait ses problèmes, chaque famille avait des secrets, mais Cinzia, elle, préférait garder tout pour elle, elle n'avait pas envie d'embêter les gens avec ça. Mais lorsqu'il s'agissait d'aider les gens qu'elle aimait, elle savait être là. Même si c'était une tepu parfois et si son comportement laissait à désirer bien souvent. La jeune femme regardait Claire et sécha ses larmes d'une main. Ça lui faisait franchement de la peine. Cette fille avait tout pour elle, une famille, de l'argent, une belle maison, des amis, une côte de popularité au top, mais pourtant elle semblait si malheureuse. Cinzia de son côté essayait de faire avec ce qu'elle avait, mais il était vrai qu'il lui aurait été plus simple de se plaindre - sauf que ce n'était pas dans sa mentalité.

« Claire je suis là ok ? »

Cinzia ne voulait pas que l'adolescente se remette à pleurer, elle était déjà suffisamment mal en point comme ça. Apparemment, ses problèmes concernaient sa famille. Cinzia ne voulut pas en savoir plus, simplement cela l'inquiéta un peu quand la benjamine des O'Conell lui raconta comment elle était sortie de chez elle.

« Tu es descendue de ta fenêtre ? Ta chambre est à quel étage ? Fais gaffe, je voudrais pas que tu te fasses mal oh ! »

La sermonna Cinzia avant de lui faire un petit sourire. Elle n'était pas sa mère après tout, simplement une "grande soeur" qui voulait son bien. Cela l'inquiétait de voir parfois comme les jeunes faisaient des trucs insensés qui pouvaient mettre leur vie en danger. Non franchement c'était dangereux d'escalader le mur pour descendre dans le jardin, surtout si sa chambre était au premier ou au second étage ! Bon, d'accord, Cinzia n'était vraiment pas la mieux placée pour lui faire des reproches sur ça, et n'était pas un bon modèle du tout non plus. Justement, Alix et elle étaient un peu le genre de filles que les mamans pointaient en disant à leur enfant "tu vois, c'est comme ça que tu ne dois pas devenir, ma chérie". Mais peu importe, Cinzia n'en avait que faire des rumeurs du voisinnage. Elle n'avait que 24 ans, elle savait s'amuser, ce n'était pas son problème si ce n'était le cas de tout le monde. Mais du coup, peut-être que Claire ne prendrait pas trop les conseils de Cinzia au sérieux, étant donné toutes les conneries que faisait elle-même la jeune femme.

« Bon, on va aller se promener un peu. » Déclara Cinzia en séchant une dernière larme sur la joue de Claire, puis se leva et l'invita à en faire de même. « Tu n'es plus au lycée cette année, alors, c'est ça ? Tu fais des études de quoi maintenant du coup ? »

Changer de sujet était peut-être la meilleure idée. Ou peut-être pas. Claire ne devait pas prendre ça comme un manque d'intérêt, au contraire. Mais en tout cas, c'est la seule alternative que trouva l'agent de mannequin pour changer les idées à Claire. Pour le moment, elle n'était pas chez elle, elle ne voyait donc pas sa famille, et elle n'était donc pas obligée de penser à tous ses problèmes qui reviendraient au galop lorsqu'elle passerait la porte d'entrée de la demeure O'Conell. Pour l'instant, l'adolescente pouvait respirer un peu et penser à autre chose en discutant avec Cinzia.

Entendre Cinzia me dire qu'elle était la pour moi me fit grandement plaisir. Je savais que je pouvais compter sur elle, puisqu'elle en savait plus sur moi que quiconque dans cette ville. Je souris doucement lorsqu'elle me dit de faire gaffe quand je sortais par ma fenêtre puisqu'elle ne voulais pas que je me blesse.

CLAIRE - Au deuxième, mais je fais ça depuis que j'ai six ans alors, j'ai l'habitude

Dis-je tout bonnement après qu'elle m'aie plus ou moins sermonner sur ma pratique assez dangereuse. Je posais mon regard dans le siens et je souris, tentant de sécher les larmes qui coulaient encore sur mes joues. J'étais silencieuse, je ne savais pas vraiment quoi dire ou quoi faire. Mais être avec Cinzia me calmait réussissait à me calmer. Cinzia se leva d'un bon décidant qu'on allait se promener un peu. J'approuvais cette idée et me levais à sa suite. Je lui emboitais le pas, toujours silencieuse. Elle me demanda alors ce que je faisais comme étude puisque je n'étais plus au lycée cette année.

CLAIRE - J'étudie en littérature a l'université de Rutgers.

Cours que j'étais en train d'échouer parce que je n'y allais pas très souvent. A vrai dire je fuyais cette école depuis la reprise des classe parce que Joy y allait et on avait quelque cours en commun puisqu'on étudiais dans une branche similaire, elle en journalisme et moi en littérature. Je ne pouvais pas rester dans la même piece qu'elle depuis ce qui c'était passé durant la fête de noel donc du coup, j'allais que très rarement à mes cours.

CLAIRE - D'ailleurs c'est à ce sujet que mon père et mes frères se chicanaient aujourd'hui, mon père est toujours aussi déçu que je n'étudie pas en droit, et mes frères panique puisque je ne vais pas souvent a l'école.

Entendre Cinzia prodiguer des conseils à Claire pour en faire une enfant modèle était assez cocace, si l'on connaissait la propre adolescence de celle-ci. C'était vers ses 20 ans qu'elle avait commencé à "mal tourner", mais elle n'avait jamais été une petite fille sage faisant ses devoirs et exécutant tout ce que ses parents lui ordonnaient. Quels parents, d'ailleurs ? Cela faisait bien quelques années qu'elle n'avait pas eu de nouvelles. Ils lui manquaient, c'était certain, même si elle n'osait pas l'avouer. Elle s'était un peu enfuie comme une voleuse lorsqu'elle avait déménagé, c'est vrai. Mais au moins, elle n'était plus sous leur contrainte désormais. Trop oppressants et protecteurs, c'était malheureusement le souvenir qu'elle gardait d'eux.

Claire, malheureusement pour elle, avait une famille déchirée et elle, ne trouvait plus sa place au milieu de tout ça. Cinzia ne pouvait se mettre à sa place malgré tout elle comprenait sa situation. Pas étonnant que les enfants virent mal lorsque les parents n'étaient même pas sains d'esprits eux-mêmes. La famille O'Connell l'avait toujours quelque peu impressionnée. Déjà elle craquait complètement pour Heathcliff, admirait Eliza, était effrayée par Jack, ne savait quoi penser d'Adrian, et avait de la compassion fraternelle pour Claire. Elle lui faisait sincèrement mal au coeur, et l'avoir prise dans ses bras tout à l'heure lui avait donné un peu l'impression de servir à quelque chose. Au moins, elle avait séché ses larmes et pensait à autre chose maintenant qu'elles marchaient toutes les deux. Justice Street ne les aidait pas à retrouver leur joie de vivre, vu l'ambiance malsaine qui y régnait. Quelle idée de passer par là aussi. Entre le cimetière, le commissariat, l'église et la morgue, cette rue était vraiment fun.

Claire lui répondit qu'elle étudiait la littérature. Dieu que Cinzia détestait lire. Honnêtement, elle trouvait que c'était une perte de temps que de rester assis devant un bouquin, surtout que la plupart du temps elle ne comprenait pas où les auteurs voulaient en venir. Le shopping, ça au moins c'était une activité intellectuelle intéressante. Mais ça, Cinzia n'allait pas le dire.

« C'est intéressant. Tu sais ce que tu comptes faire plus tard ? »

Après coup, elle eut peur d'avoir dit une connerie, que Claire se remette à pleurer et lui réponde qu'elle ignorait ce qu'elle voulait faire de sa vie, ou quelque chose du genre. Mais Cinzia se reprit, Claire était une fille intelligente, elle était sûre qu'elle arriverait à ce qu'elle voulait.

L'adolescente lui expliqua que c'est à ce sujet que son père et ses frères se disputaient. Really ? Cinzia avait donc tapé dans le mille.

« Du moment que tu étudies ce que tu aimes, tu t'en fous de leur avis, non ? Ce n'est pas parce que tu ne fais pas du droit que tu ne vas pas réussir ta vie. Mais t'inquiète, je connais ça. Mes parents ont failli faire un malaise lorsque je leur ai dit que je désirais devenir agent de mannequin. D'ailleurs, ma mère en a fait un. » Souffla-t-elle avec un petit rire nerveux.