Ft Adam, le Macaque ; Jay, le poussin & Shawn, le Brownie

Nuit blanche. J'ai regardé, en silence, le soleil percer l'horizon. Je n'avais pas droit au repos ce soir, mes yeux sont restés ouverts, douloureux. Pas de répit pour moi ce soir. J'ai erré dans la nuit avec la lune jusqu'à qu'elle cède sa place au chaud soleil. Perché sur mon toit, j'ai attendu que ses rayons me brûlent la peau, seul preuve qu'une vie existait en moi, quelque part. A la limite de choper un coup de soleil, je descend de mon perchoir et remonte dans ma chambre par la fenêtre. La maison est baignée dans le silence, un silence que j'envie. Mes colocs dorment à poing fermés, quelle chance ! Une envie de les réveiller en gueulant, de frapper à leur porte comme un dégénéré mais bon, je le fais pas, pas encore. J'ai pas envie de mourir, je tiens à ma vie, merci. Faisons déjà de quoi calmer ses ogres aux estomacs sans fond, ça limitera la casse. Je me rend dans la cuisine et sort de quoi faire des pancakes. Pâte achevée, je m'attèle à les faire cuire alors que dans le grille pain, des tranches de tartine grillent, crépitent. Le tout prêt, je balance du bacon dans une poêle chaude avant de me saisir de la télécommande de la chaine hi-fi et d'appuyer sur play, la musique avec un son élévé. Notre dernière chanson avec la voix de Jay qui braille. Je me rue à l'étage et frappe l'une après l'autre les portes de mes colocataires et frères de coeur comme un taré

« Debout bande de femelle ! DEBOUT ! Allez on bouge ses grosses fesses de femmelette ! »

Sans attendre une réponse, je retourne au rez-de-chaussée en courant, de un parce que j'ai pas envie de me recevoir un coup de poing de la part de mon macaque adoré et de deux, j'ai le bacon sur l'feu. Quelqu'un apparaît dans la cuisine, je pointe sur la défensive la poele

« Me rosse pas car j'ai une poele chaude à ma portée et du bacon brûlant, ça peut faire très mal ! »

Un deuxième coloc fait son apparition. Un sourire étire mes traits alors que je me marre à la vue de leurs têtes

« Bien dormi, les filles ? »

Spoiler:

Si les autres hommes de la maison pensaient que Jay dormait tranquillement dans son lit il se trompait. Enfin à moitié, il était bien dans son lit mais ne dormait pas. Cela faisait plusieurs jour que le chanteur n'avait pas eu un bon repos, le coeur trop lourd pour se laisser happer par Morphée. Que faisait il alors ? Et bien il fixait la plafond au dessus de lui ou bien restait des heures à regarder des photos de son passé. C'était mal de ressasser tout ça Jay le savait très bien mais c'était plus fort que lui. Petit à petit ça le rongeait comme une maladie incurable. Le temps n'avait rien changé à son mal. Et puis ses sentiments envers Holden n'avait rien arranger à la donne, lui faisant encore plus mal. Il n'en avait pas dit un mot à ses colocataires, juste quand il avait envoyé une lettre à Adam lors de son séjour à l'hôpital psychiatrique pour le remercier d'avoir été auprès de lui, le chanteur lui avait avoué qu'il était amoureux.

Alors lorsque le jour s'est levé et que Shawn met la musique à fond et tape sur les portes pour réveiller ses amis ça fait juste mal à la tête. Jay enfouie sa tête dans son oreiller, il entend des pas dans le couloir et vu la boucan ça ne peut être qu'Adam. Quelques minutes passent puis Jay décide enfin de se lever. Pas besoin de s'habiller car il n'a pas enlever les vêtements d'hier. Ca fait sale, peut être mais il s'en fout. Jay sort de sa chambre et rejoint les deux autres dans la cuisine, apparemment la guerre a déjà commencé et d'ordinaire le chanteur rien qu'à la vue du délicieux petit déjeuner préparé par leur "maman" ses yeux scintillent et il n'attendait même pas les autres avant de commencer. Mais pas ces derniers temps, du moins il s'efforçait de jouer ce rôle pour faire croire que tout va bien mais ses yeux ne trompent pas, l'éclat est partie.

- Ouais il m'a réveillé ouais

Alors pourquoi est ce qu'il a l'impression d'être toujours dans un cauchemar si on l'avait réveillé ? Jay prit place sur l'un des tabourets et se servit même si il n'avait pas faim. Au pire il vomirait en allant prendre sa douche dans les toilettes. Il n'avait jamais été très épais comme garçon alors ça ne se voyait pas qu'il avait encore maigri.

- Une idée du programme d'aujourd'hui ?

Si la discrétion a toujours été mon fort, il en est des moindres quand je suis avec mes frères de coeur. Ils savent réveiller le côté con de ma personne. Ouais, j'ai vraiment de mauvaises fréquentations hein ? Y'a pas moyen que je change. Hors de question. Mon macaque favoris commence déjà à beugler dans la cuisine, restant à une distance raisonnable. Le coup de la poêle a marché je pense. Bonne idée ce bacon, y'a pas à dire. Celui-là, heureusement qu'il n'a pas les yeux révolvers sinon je serais déjà dead de chez dead. Dans un sens, ça m'arrangerait, ouais. Je serais tranquille perdu ci et là dans l'univers, en cendre, en morceau. Je soupire mais garde un sourire armé sur le visage.

« Quoi ? T'aurais préféré que j'vous réveille à la façon belle au bois dormant ? Façon, à ton niveau, ça serait plus poilu à la beauté dormante, c'sûr ! » Je glisse, taquin. Toujours taquin avec Adam, même si je m'en mords les doigts par la suite. Il se sert un jus d'orange, le vide d'une traite avant de le reposer dans un fracas de bruit.

« Quelle bonne idée, j'veux bien un verre de jus aussi » Je balance en étant presque sûr que le verre, j'pourrais me gratter pour l'avoir. Je lâche un moment la poêle pour lever les bras, feignant un air innocent.

« Pas de correction, j'y suis pour rien si vous avez le sommeil léger et ma bouffe est toujours bonne, mon petit babouin ! » Cependant je lâche mon air mesquin pour planter mes globes oculaires sur le visage de Jay. Son ton est terne, comme éteint. Il se passe quoi dans cette maison ? Avec Adam qui s'enrage pour tout et rien, plus que d'habitude et Jay qui semble aussi entrain d'une grand-mère en phase terminal d'un cancer. J'hausse les épaules à sa question, mon entrain aussi du coup envolé. Le truc avec eux, c'est que si l'un est grognon, je le suis aussi. Si l'un est triste, je le suis aussi. Si l'un est blessé, je le suis aussi. Eux, c'est moi. C'est tout. Point barre. Y'a pas plus simple.

« Je sais pas. On verra bien. Déjà prendre un bon petit déjeuner serait un bon commencement non ? » Le bacon cuit, je balance le tout dans un plat et le pose sur le comptoir laissant les autres se servir. Etrange. D'habitude, Jay est le premier à se ruer sur la bouffe sans attendre qui que ce soit. Aujourd'hui, il se sert d'une façon lasse, comme si rien ne lui donnait goût à vivre. Je vire la vaisselle sale dans l'évier et grimpe poser mon fessier sur le comptoir.

« Vous allez bien ? » Je demande, les sourcils froncés légèrement du genre à dire «  vous me la faites pas à moi, j'vois que y'a de l'eau dans l'gaz » S'ils m'causent pas, j'risque de les passer à tabac, sans l'ombre d'un doute. J'aime pas qu'on me mette à l'écart. Enfin si, ça me dérange pas d'habitude mais eux, j'aime pas. Ca m'énerve. Ca m'fait chier. J'veux bien qu'un truc aille mal, j'veux bien mais là le binz, ça fait un petit temps qui dure et à moi, ils ne disent rien. Rien de chez rien. Et ça commence à m'suçer la moelle sérieux !

Ce qu'il y avait de bien de vivre avec des potes c'est que peu importe si tu en as envie ou pas, les matins sont toujours animés. Alors tu fais semblant de suivre même si tu ressembles plus à l'état d'un zombie que autre chose. Les disputes incessantes de Shawn et de Adam firent esquisser un sourire amusé à Jay. Il y avait de quoi mettre de bonne humeur rien que en les observant et puis, bien sur le repas préparé par les soins de la "maman" était un bonus. Le chanteur s'était servi tout seul comme un grand tout en demandant quel était le programme pour se préparer psychologiquement à soi avoir une grosse journée fatigante ou bien ne rien faire ce qui serait d'autant plus fatiguant, mais il avait pas très envie de faire quoique se soit aujourd’hui de toute façon.

Shawn n'avait pas d'idée sur la question, bien première bonne nouvelle ! Il proposa plutôt de manger pour le moment. Le bassiste pose ses fesses sur le comptoir et Jay sens un interrogatoire se pointer. Bon c'est sur que les deux hommes n'ont pas franchement l'air dans leur assiette mais il n'a pas envie d'inquiéter qui que se soit et encore moins de raconter ses problèmes de cœur. La révélation pourrait très bien faire faire une attaque à Adam.

- Ouais ça va et toi... ?

Dit sur un ton méga convaincant qui pourrait faire concurrence à la réponse ironique du batteur. Shawn ne les avaient surement pas réveiller pour leur demander comment ils allaient mais il fallait vraiment être aveugle pour ne pas voir que ça n'allait pas du tout. Adam proposa au chanteur un jus d'orange que ce dernier accepta, un peu de vitamines ne ferait pas de mal à son teint. Une fois servie il but une petite gorgée avant de continuer à triturer son petit déjeuner avec ses doigts trouvant le silence qui s'était installé un peu...oppressant ? Si il avait su il serait resté dans son lit à compter les vaches pour faire passer le temps. Ce fut Adam qui le brisa pour faire un super constat du tonnerre. Jay fixa ses bouts de pancakes dans son assiette et lâcha de but en blanc :

- J'aime quelqu'un.

Au moins Shawn serait rassuré que ce ne soit pas un truc grave qui le fasse ressembler à un zombie.

Je hausse les épaules et lève les yeux au ciel. Prévisible ! Je le savais que ce foutu verre de jus j'allais devoir me le servir seul comme un grand. Quand c'est le moment de se faire chier, entre nous, on sait bien y faire. Mais quand il s'agit d'ouvrir sa bouche pour communiquer et dire ce qui va pas, y'a plus personne. Plus rien. Je prend un verre vide et tend la main pour choper la brique de jus d'orange afin de me servir un verre.

« Merci de ta gentillesse, Adam. Un jour, ça te perdra. »

J'ironise avant de boire une gorgée. J'ai de la chance qu'il n'aie pas agripper la brique de jus pour me la balancer en pleine figure, le sale gosse. Je pose le verre après l'avoir vider moi aussi d'une traite et lance un regard plein de sens à Adam

« Pour qui d'autres tu veux que ce soit ? Le pape ? »

Encore le sarcasme. Faut dire que je le manie avec brio au plus grand damne de ceux qui m'entoure. On ne se refait pas. Mes doigts pianotent le comptoir malgré moi, y'a une foutue tension dans l'air, un non-dit qui commence à me courir sur l'échine, je ne sais pas bien ce qui se passe et ça commence de plus en plus à me casser les pieds. Autant pour Adam que pour Jay. C'en est presque insultant. A croire que je sers juste à nettoyer cette baraque et faire figure de mère poule.

« J'ai mes raisons de vous avoir réveiller et celle de vous faire chier en est peut-être une. »

Je me tais un moment et les écoute répondre à ma question anodine mais dont la réponse m'importe beaucoup. Je saisis un pancake et le pose sur une assiette avant de l'arroser de sirop d'érable puis de me poser sur un comptoir.

« Ouais c'est ça. Vous allez bien, vous pétez la forme, ca se voit … Moi ? Moi, ça va pas non. Je suis pas con. Et si vous allez pas bien, je ne vais pas bien aussi. C'est la règle, c'est ainsi »

Le ton est donné, ils voient très bien où je veux en venir parce que oui, oui, merde, je m'en fais pour eux. Un silence s'installe et j'attends que l'un d'entre eux le brise en disant ce qui ne va pas mais Adam prend la parole pour lancer une ineptie, quelque chose que j'avais bien remarqué. Tout le monde s'est servit mais personne ne mange.

« Ouais j'ai remarqué merci. Et après tout va bien … Faut arrêter de m'prendre pour un con »

Je balance avec malgré moi une teinte d'aigreur dans la voix, celle de se faire mettre à l'écart. Cependant, après un court moment de silence, Jay reprend la parole et sa phrase a le don de me frapper comme un coup de poing à l'estomac. Ma tête se tourne lentement vers lui et mes yeux s'arrondissent de surprise

« Tu … quoi ? T'aime quelqu'un ? … C'pour ça que t'es comme ça ? »

Je le regarde, mon envie de pancake est aussitôt passée. Je ne sais pas si je dois être content pour lui, lui qui s'est toujours contenté de plan cul d'une soirée ou si je dois m'inquiéter. Je suis bien placé pour savoir que l'amour, ça te tord plus les entrailles qu'autre chose mais pourquoi est-il comme ça ? Se serait-ce mal passé son histoire ? A-t-il du mal avec ces sentiments nouveaux ? J'ai envie de savoir mais je n'ose pas le brusquer ni le forcer à nous en parler s'il ne veut pas. J'imagine que rien que le dire a dû être éprouvant pour lui. Un aveu n'est jamais aisé à faire. Je me tourne vers Adam et le désigne d'un hochement de la tête

« Et toi ? C'est quoi ? T'es amoureux aussi ? »

Parce que si c'est ça, BORDEL, les mecs, qu'est ce qui se passe quoi ?! Cupidon est venu faire une rafale chez nous ? Puis Adam, amoureux, franchement, ça serait marrant à voir ou bizarre, je ne sais pas trop. C'est tellement pas son genre.

« Les gars, vous n'étonnerez toujours ! »

Ces deux là ne finiraient donc jamais de s'envoyer des piques mutuellement. De vraies gamins dès le matin. Enfin la mauvaise humeur d'Adam n'aidait pas vraiment à passer un petit déjeuner tranquille. Jay était cependant mal placé pour les critiquer avec sa relation avec Noah, mais ce dernier ces derniers temps disparaissaient comme un fantôme et son meilleur ami n'avait personne à qui se confier dans cette maison. Si Adam savait ce qui se trafiquait dans le cerveau du chanteur il y aurait un meurtre ici et quant à Shawn...il semblait avoir ses propres problèmes de coeur de son côté. Seul Alix et Zoê était au courant des sentiments de Jay pour Holden. Même si sa best était plus dans l'actualité des faits.

Jay avait bien envie de tout leur déballer mais vu la réaction des deux colocataires ce n'était peut être pas une bonne idée. D'un côté on avait le papa poule qui n'y croyait pas et de l'autre le colérique qui avait gentiment remuer le couteau dans la plaie. Comment on pouvait être heureux d'un amour qui ne se réalisera jamais ? Cela m'étonnerait beaucoup aussi que cela soit le cas aussi pour Adam. Il était fort à parier que c'était la même chose que lors la soirée après l'anniversaire de Holden qui le travaillait. Jay se sentait encore plus déprimé du coup. Quel groupe il formait tous les quatre avec leur soucis.

- Je n'ai rien à en retirer c'est tout...entre cette personne et moi c'est juste...pas possible

Vu les regards qui lui lançait ils voulaient savoir pourquoi il était malheureux d'être amoureux. Le chanteur avait hâte que son groupe décolle pour pouvoir partir d'ici rapidement. Vu le peu d'argent qu'ils gagnaient déménager était impossible. Ca avait été déjà un coup de chance que la banque accepte de leur faire un prêt pour cette maison.

- Enfin ça me passera pas besoin de vous inquiéter les mecs, il y 'a pire que moi...!

Dit-il en esquissant un sourire triste avant de mettre des morceaux de pancakes dans sa bouche qui ne ressemblaient plus vraiment à grand chose. Son état n'était pas vraiment très inquiétant par rapport à celui de Adam. Ce dernier devenait de plus en plus exécrable.

L'amour devient le centre du sujet de ce matin, reléguant le petit déjeuner au second plan, ce qui ne me dérange pas des masses. Crever l'abcès voilà ce qui m'intéresse le plus même si l'amour n'est pas mon sujet de conversation préférée, voir pas du tout en faite. Je suis mal placé pour dire cela surtout au vu des événement présents mais l'amour, je suis pas à l'aise avec, ça me déconcerte et je tente de l'éloigner au maximum mais il faut croire que j'ai échoué, je me suis loupé mais en beauté. Gaëlle est entrée dans ma vie comme on éclate une vitre, elle a bousculé mes résolutions pour les balayer d'un revers de main. Voilà où j'en suis aujourd'hui. J'écoute Adam qui évoque que l'amour est censé rendre heureux mais qu'apparemment pour Jay, il rime avec souffrance. Je soupçonne Adam de n'être pas tomber amoureux au cours de sa vie ou alors pas amoureux transi d'une personne. Peut-être un béguin passager ou j'en sais rien. On en a jamais vraiment parler. Nous sommes apparemment très pudique en ce qui concerne nos relations amoureuses. Cependant, je rejoins son point de vue quand il dit que l'amour rime avec souffrance. C'est la définition que je donnerai de l'amour et pourtant, je suis en plein dedans encore une fois. Les pieds dans la gadoue, youhou, dansons maintenant. J'observe mes deux potes d'un oeil terne et suspicieux. L'amour frappe à toutes les portes, faut croire et surtout quand on s'y attend le moins ou pire quand on le souhaite plus. Je lève les bras comme un innocent le fera à l'intention d'Adam ne voulant pas réveiller une colère dévastatrice ce matin

« Ok ! Ok ! J'te laisse tranquille, pas la peine de t'énerver, mec ! »

Je dis de façon neutre pour tempérer les choses alors qu'Adam posa son verre d'une façon assez rude sur le comptoir. C'est la sonnette d'alarme, ça veut dire en silence « ferme ta grande gueule, Crawford » Ok, j'abdique, j'écoute, son tour viendra bien à un moment donné, je lui laisse un moment de répit. Je me tourne donc vers Jay, désireux d'avoir plus d'ample informations, prêt à lui tirer les vers du nez. En passant, c'est glauque comme expression vous trouvez pas ? C'est encore plus space sortie de la bouche d'un Spencer au vu de la profession de la famille, vous êtes pas d'accord ? Bref. Passons.

« Pourquoi ? Oui, pourquoi c'est pas possible ? »

je demande en m'accoudant à la table, penché en avant comme pour montrer mon intérêt à mon ami. « Ca passera … ou pas. Je suis passé par là, vous en étiez témoins en plus, j'ressemblais à un zombie inutile. Oui, il y a pire que toi mais j't'avouerai que les autres, je m'en fiche, ce qui compte à mes yeux, c'est mon pote. Si mon pote va mal, j'vais mal. On est frère non ? » Je les regarde tour à tour, visant autant Jay qu'Adams sur mes dernières phrases. Alors qu'il esquisse un faible sourire triste et qu'il remplit sa bouche de pancake, je l'observe d'un regard protecteur, ok, j'avoue, comme une maman poule observerait son poussin en pleine crise de déprime.

« Te force pas à sourire ou à manger pour me faire plaisir. C'est comme m'mentir et ça … me touche. Si tu veux pas nous parler, pas de soucis, je ne vais pas te forcer mais s'il te plaît, pas de faux semblant »

Je cherche avec peine mes mots butant parfois car je ne suis pas doué pour ce genre de discours surtout que pour cacher mes douleurs, je suis pro mais qui sera là si quelqu'un sait l'origine de mes démons ? Plus personnes, même mes propres frères. Pas même moi...