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Cold war [Frederik]

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MessageSujet: Cold war [Frederik] Cold war [Frederik] Icon_minitimeDim 26 Fév - 18:45

Diana avait beau adorer faire les magasins, cela impliquait quelque chose qu’elle détestait au plus haut point : supporter les gens, et ceci était une condition non négociable dans un centre commercial. Cela n’avait rien à voir avec le côté snobinard que les résidents de Magnolia Crescent lui associaient volontiers, mais préférant faire les choses de façon rapide, il lui était tout à fait insupportable de marcher derrière des tortues ou encore de faire une queue trop longue à cause de caissiers incompétents ou de clients mous du genou. Malgré tout elle s’en accommodait, mais ce n’était pas comme si elle avait le choix…

C’était du moins ce qu’elle se répétait pour se retenir de tuer les personnes devant elle. Elle commençait à trouver la queue trop longue à son goût. Elle pencha la tête pour jeter un coup d’œil aux articles que tenaient les clients qui la devançaient pour se rassurer, espérant qu’ils n’en aient pas beaucoup histoire que la queue avance plus vite et qu’elle s’acquitte de son achat.
Si ça ne tenait qu’à elle… Elle les aurait déjà doublés, aurait déposé un billet dans les mains du caissier et serait repartie avec son article. Mais non. Elle devait faire la queue derrière une bande de tortues. La voilà qui commençait à taper nerveusement du pied, ce que sa voisine de devant ne manqua pas de remarquer, se retournant pour lui signifier que ce geste l’agaçait. Diana n’arrêta pas, au contraire, elle l’amplifia. Diana ne la lâcha pas du regard jusqu’à ce que celle-ci comprenne que la meilleure chose à faire était de se retourner et de prendre son mal en patience, tout comme elle. Elle le fit, pour le plus grand plaisir de Diana qui se plaisait à intimider les autres, surtout ceux qui essayaient de l’impressionner. C’était si bon de rabattre le caquet de ceux qui avaient un peu trop confiance en eux !

Le temps passa, paraissant être une éternité aux yeux de la jeune femme, jusqu’à ce que son tour arrive. Elle déposa les articles sur la caisse comme s’il s’agissait d’un poids insupportable qu’elle aurait traîné tout le long de la queue, lâchant par la même occasion un soupir de soulagement. Elle plaignait ceux qui venaient d’arriver… Mais ce n’était plus son problème : elle allait payer, s’acquitter de sa tâche de cliente et s’en aller de ce magasin, enfin libre.
En même temps que le caissier, elle passa en revue les articles qu’elle avait choisis. La plupart d’entre eux étaient pour elle, bien sûr, mais il y avait également quelques articles pour homme qui avaient interpellé l’employé, levant un regard curieux vers sa cliente. Naturellement, il en vint à la conclusion qu’ils devaient être destinés à l’élu de son cœur et c’était le cas : Diana avait remarqué une superbe chemise qu’elle avait aussitôt imaginée portée par son fiancé. Ce n’était pas vraiment dans ses habitudes d’habiller Liam, mais de temps à autres elle se le permettait. Pas au point de faire partie de ces bonnes femmes qui jugent bon de jouer les mamans avec leurs mecs. Elles la dégoutaient. Et dire que c’était le même genre de filles qui demandent à leurs mecs d’être indépendants… Diana portait sur celles-ci un regard très sévère. Comme pour à peu près toutes les catégories de personnes, de toute façon. La jeune femme avait très souvent un avis très tranchant sur toutes les questions : elle ne faisait jamais dans le mitigé, toujours dans le radical. Du moins la plupart du temps, et cela avait tendance à impressionner les gens autour d’elle. Beaucoup voyaient en elle une espèce de fille superficielle sans opinion et qui devait sans doute tout miser sur son physique. Mais trop peu pour elle, elle laissait volontiers ce genre de comportements à ses voisines de Magnolia Crescent.

Diana empoigna de façon assez brutale le sac que lui tendait le caissier, le lui arrachant presque des mains. Un geste qui serait peut-être moins bien passé si elle ne l’avait pas gratifié d’un « merci » et d’un petit sourire forcé, qui avait ravi le jeune homme pour la simple et bonne raison qu’il venait d’une belle femme. Diana savait tirer avantage de ce que la nature lui avait donné et qu’elle entretenait sans relâche, bien que consciente qu’il ne fallait pas compter que sur cela. Elle se rendait cependant compte qu’elle pouvait mettre le monde à ses pieds en un battement de cils. Dans un sens, elle était atterrée que les gens puissent être aussi faibles face à quelqu’un de physiquement attirant, comme si c’était l’unique chose qui avait une quelconque importance à leurs yeux. Oui, il s’agissait bien de Diana Ciccone qui s’indignait de la superficialité du monde. Mais sa part d’opportunisme et de mesquinerie la poussait parfois à se réjouir d’être aussi chanceuse. Elle aurait pu plus mal tomber.

Alors qu’elle se dirigeait vers la sortie du magasin – à une cadence qui laissait croire qu’elle fuyait quelque chose – elle tomba nez à nez avec quelqu’un qu’elle connaissait mais qui ne la remarqua pas tout de suite. Elle vit toute sa vie défiler devant ses yeux : il s’agissait de Frederik Winston, et elle allait désormais être obligée de le saluer avec hypocrisie comme elle en avait l’habitude. Une si bonne journée gâchée par un trop plein de monde dans les magasins et désormais un voisin enquiquinant… Passez-moi la corde, pensa la jeune femme, qui s’était arrêtée juste à temps pour ne pas lui rentrer dedans.
Frederik était, comment dire… une plaie. Elle le méprisait lui et son arrogance, lui et sa façon de la regarder avec dédain, de la prendre de haut. Il ne l’aimait pas, et il le lui montrait bien. Le problème : il était ami avec Liam, le fiancé de Diana. Bien qu’elle ne puisse pas le sentir, la jeune femme était donc obligée de supporter la présence de ce type qui respirait la joie de vivre. D’une certaine façon, leurs rapports étaient assez amusants tant ils semblaient gamins. En effet, devant Liam, les deux individus étaient tout sourires, jouant la carte de la cordialité – du moins autant qu’ils le pouvaient – comme s’ils s’entendaient bien. Mais lorsqu’il n’était pas là, ils n’hésitaient pas à la jouer franc-jeu ou à faire des sous-entendus pour rabaisser l’autre et s’exprimer leur haine réciproque.

L’origine de ce malentendu lui était inconnue. Elle ne savait même pas si leurs rapports conflictuels s’expliquaient. Si elle se rappelait bien, ils ne s’étaient juste jamais sentis. Elle se rappelle qu’un jour, Frederik lui avait reproché de vouloir « qu’elle lui lèche le cul », ou quelque chose comme ça. Bref, le bonhomme voulait jouer le mâle dominant et l’insoumis, et c’était tout à son honneur… mais ça ne passait pas avec Diana.

Alors qu’elle se passait en revue toute l’histoire de leurs rapports, elle remarqua que Frederik tournait la tête vers elle, comme pour voir le visage de celle qu’il avait failli bousculée et peut-être pour s’excuser. Lorsqu’elle croisa son regard, Diana ne put se retenir de tirer un sourire narquois qui exprimait à la fois sa déception de tomber sur lui mais également le plaisir d’une nouvelle bataille, car avouons-le, ce petit jeu était assez divertissant, surtout lorsqu’elle gagnait.

« Frederik… dit-elle d’un ton complaisant. Comment vas-tu ? Elle lui offrit un de ces sourires qui aurait pu faire fondre n’importe qui, comme ce caissier, mais qui signifiait tout autre chose pour son interlocuteur. Tu as failli me rentrer dedans, tu sais, tu pourrais t’excuser… »

Elle cherchait clairement à l’agacer, et quelque chose lui disait qu’elle avait réussi…
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MessageSujet: Re: Cold war [Frederik] Cold war [Frederik] Icon_minitimeDim 4 Mar - 9:00

J’avais décidé de me détendre un peu en faisant un peu les magasins après avoir finis le travail. Pas que se soit dans mes habitudes mais Lauren et moi gagnons bien notre vie alors je pouvais me permettre de me faire quelques petits plaisirs de temps en temps comme le faisait ma femme. J’avais fini le travail à midi ce qui m’avait permis d’aller manger quelque chose de rapide au fast food une salade mangé en deux deux et le shoping pouvait commencer même si je n’allais pas forcément acheter quelque chose mais déambuler dans le centre commercial me détendais et j’aimais bien regarder les gens trépigner et s’extasier devant des articles.

Je marchais tranquillement quand mon regard par un collier qui était en devanture dans une bijouterie. Je m’arrêtais donc devant et observa le bijou. Je le trouvais vraiment très jolie malgré sa simplicité c’était une chaîne fine en argent rehausser par une fée qui tenait une améthyste. Le pendentif avait l’air d’avoir de superbes détails. Je me décidais à rentrer dans le magasin pour voir de plus près. J’allais au comptoir et demanda à la vendeuse de me sortir le bijou qui m’intéressais. Après l’avoir observer plusieurs minutes j’imaginais Lauren le porter, et oui ce n’était pas moi qui allait porter ce genre de chose. Je pris le collier entre mes doigts et trouva que la longueur de la chaîne n’allait pas. Je demandais donc à la jeune fille de sortir d’autres chaîne du même genre mais plus longue je ne voulais pas un ras du cou je voulais que le pendentif tombe pile poil au niveau du décolleté. Après un long moment de discussion avec la vendeuse qui essayait d’influencer mon choix ou de me faire acheter l’ensemble collier bracelet boucles d’oreille. Je n’étais pas un pigeon n’ont plus je voulais seulement le collier. Je finis par lui faire entendre raison pour qu’elle arrête de me harceler et qu’elle me laisse faire mon choix tout seul. C’était une des rares choses qui m’agaçait les vendeurs et leur façon de te presser et te pousser à la consommation pour des choses dont on ne voulait pas au départ. Quand j’eu fais mon choix je lui demandais de me faire cela en cadeau et sortit ma carte bleue pour payer.

Une fois mon achat fait je sorti de la bijouterie avec soulagement elle n’avait vraiment harcelé pendant un temps infini il m’avait semblé. Mais bon j’avais mon présent pour Lauren. On n’avait rien à fêter mais j’aimais bien lui faire des petits cadeaux de temps en temps pour aucune raison mais j’adorais quand sa petite frimousse s’extasiait et qu’elle déchirait avec empressement le papier cadeaux pour savoir ce que c’était. Je ne lui en faisait pas non plus à longueur de temps sinon cela enlevait de la magie à la chose. Mais maintenant que notre couple fonctionnait de nouveau parfaitement j’avais de nouveau envie de lui faire plaisir.

Je rangeais précieusement le coffret dans la poche intérieure de ma veste de costume et reprit ma balade à travers les couples et les enfants surexcités ce qui ne me dérangeait pas j’aimais la foule me sentir anonyme parmi le monde je n’étais pas obligé de toujours sourire et être aimable. Pas que je me sente obligé de le faire mais on avait éduqué dans ce sens là être toujours modéré ne pas faire d’éclat de voix , bon j’avais un peu oublié ce précepte durant mes horribles disputes avec Lauren quelques mois plus tôt.

Après avoir flâné pendant plus d’une heure sans rien acheter à part un jean et une chemise blanche je m’arrêtais devant une devanture d’un grand magasin et regarda, avec mes achats au bout des bras, les vêtements qui était sur les mannequins je faillis me faire percuter alors que je n’étais même pas devant la porte du magasin mais sur le coté. Je tournais la tête pour sourire et dire que ce n’était rien quand mon sourire se flétrit en voyant qui avait faillit me rentrer dedans.

Diana Ciccone cette femme était une emmerdeuse de première. Je la voyais régulièrement puisque je fréquentais son fiancé Liam et j’apprécie beaucoup la présence de ce dernier mais elle c’était loin d’être l’amour fou. C’était une dominatrice castratrice ce que je n’aimais pas du tout et plaignait le pauvre Liam qui devait la supporter à longueur de journée. Je n’arrivais pas à comprendre comment un mec aussi sympas avait pu tomber sur une telle furie qui l’émasculait dès qu’elle le pouvait c’est à dire tout le temps. Je n’avais rien contre les femmes avec du caractère au contraire mais elle, je ne pouvais pas la supporter et pourtant j’étais quasiment toujours cordial avec elle pour ne pas blesser Liam et qu’elle lui fasse une scène ensuite. C’était très rare que je n’aime pas une personne mais elle je dirais pas jusqu’à dire que je la détestais mais ce n’était pas loin.

Je haussais les sourcils attendant qu’elle s’excuse pour m’avoir presque rentré dedans mais Diana se mit à parler non pas pour s’excuser mais pour me faire des reproches tout en me faisant son fameux sourire qu’elle croyait irrésistible il marchait peu être sur ses pauvres victimes mais sur moi ce n’était pas le cas du tout et cela m’agaça encore plus que ses paroles. Je restais de marbre.

Diana. Je vais bien merci. Et vu que j’étais immobile c’est plutôt à toi de t’excuser…

Moi qui était toujours poli elle arrivait toujours à me faire sortir de mes gongs pourtant j’avais garder une voix égale et presque ennuyeuse par son manque de décence. Cette femme se prenait pour une reine et traitait les autres comme ses sous fifres ce qui était détestable. C’étais méprisable d’écraser les gens pour se sentir mieux et importante mais apparemment Diana trouvait cela amusant.

Ce serait avec plaisir que je discutais avec toi mais vois tu j’ai autre chose à faire. Bonne journée Diana.

Je tournais les talons et me dirigea vers l’ascenseur qui se trouvait un peu plus loin. Je n’avais plus envie de faire les magasins. Je préférais rentrer chez moi et regarder la télé ce qui était ennuyeux mais moins que me retrouver à parler avec Diana. J’allais donc prendre l’ascenseur pour aller au parking où j’avais laissé ma voiture le matin même en prévision de ma balade dans le centre commercial. En espérant que cette enquiquineuse ne me suivrait pas et irait embêter quelqu’un d’autre.
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MessageSujet: Re: Cold war [Frederik] Cold war [Frederik] Icon_minitimeLun 23 Avr - 22:37

Et c’était reparti pour un tour. Voilà que Frederik se défendait en affirmant que c’était elle qui lui était rentrée dedans. Le pauvre homme n’avait manifestement pas l’air de comprendre que Diana se fichait bien de savoir qui était le responsable. Elle était déçue par ce manque de discernement, il faut dire qu’elle l’avait imaginé plus lucide. A moins qu’il ne s’agisse d’une façon d’asseoir sa supériorité en feignant de ne pas y prêter une réelle importance. L’indifférence était en effet une arme fort efficace pour troubler un ennemi, et Diana l’avait souvent employée par le passé. Il le fallait bien, lorsqu’un quartier tout entier vous méprise ouvertement. On ne pouvait pas dire que les choses avaient beaucoup changé, et Diana restait d’ailleurs toujours indifférente aux critiques. Elle avait dû les subir toute sa vie, et si cela l’avait beaucoup affectée dans sa jeunesse, elle en avait au moins appris une chose : quoi que l’on fasse, les autres vous critiqueront, que vous essayiez de leur plaire ou non. Alors autant se faire plaisir sans y prêter attention.

Mais pour en revenir à ce cher Winston, sa réaction l’ennuya. Plus que cela, elle la décevait. En l’accusant et en lui lançant ce sourire, la jeune femme avait espéré provoquer de la colère chez cet homme, ce genre de colère incontrôlable qui vous fait perdre les pédales et qui du coup, vous donnent l’air ridicule. Bien sûr, elle était consciente qu’une seule de ses paroles ne pourrait pas rendre furieux Frederik à un tel point, elle n’avait pas non plus espéré qu’il se mettrait à tout détruire sur son passage. Mais elle avait imaginé y arriver par étapes, lors d’un échange plus long, plus animé.
La seule réaction qu’elle eut fut de lever les yeux au ciel en soufflant légèrement, ne cachant pas son ennui. On aurait dit une petite fille capricieuse, et cela lui importait bien peu de donner cette impression. Surtout auprès de Frederik. Si cela pouvait l’exaspérer, c’était encore mieux. Elle lui répondit en riant :

« Ah oui ? Eh bien où sont passées mes bonnes manières, dans ce cas ? »

Elle ne s’excusa pas pour autant. D’ailleurs, son voisin ne semblait pas y tenir tant que ça puisqu’il tourna vite les talons, ne manquant pas de lui assener le coup de grâce en la gratifiant d’un insupportable « Bonne journée Diana », ce genre de phrase ironique qu’elle détestait entendre de sa part. Seconde déception, donc : un manque de ténacité incroyable de la part de son adversaire, qui préférait se la jouer prima donna en affirmant avoir d’autres choses à faire. Comme si elle n’en avait pas, elle. Cet argument était d’une bassesse. Faire croire à l’autre qu’il n’a pas de vie, comme c’est petit… Pas étonnant de la part de Winston. Au bout d’un moment, il fallait bien qu’il en arrive là. Il manquait tellement de répartie.

« C’est ça, bye… » murmura-t-elle alors qu’il lui tournait déjà le dos, son beau sourire s’estompant peu à peu. La déception se lisait sur son visage, et pour quelqu’un d’extérieur Diana aurait pu ressembler à une femme dont on venait de briser le cœur. Cette idée la dégouta : s’imaginer larguée par Frederik… S’imaginer être avec Frederik ! Cette idée la fit frémir. Elle la chassa très vite de son esprit et quitta elle aussi le magasin.

Quelques pas plus tard, elle s’arrêta et resta immobile un instant. Elle n’avait plus rien à faire ici. Elle pouvait désormais rentrer. Elle prit donc la direction du parking.

Cette journée n’avait pas été des plus fructueuses, mais elle avait quand même trouvé son compte. Et puis acheter des vêtements tous les jours et rentrer les mains pleines de sacs remplis, ce n’était pas très bon. Elle ne voulait pas ressembler aux filles de Magnolia Crescent, qu’elle avait en pitié. Elles dépensaient sans compter l’argent de papa/maman tout ça pour quelques bouts de tissus très courts qui les rendaient vulgaires. Diana aimait penser qu’elle était au-dessus de ça et dans un sens, c’était le cas. Hors-mis ce jugement de valeur, on ne pouvait nier qu’elle défendait des valeurs assez… puritaines. Des séquelles de son éducation, sans doute, mais elle aimait travailler dur pour obtenir ce qu’elle voulait. La satisfaction immédiate d’un désir ne l’intéressait pas vraiment. Peu de gens le réalisaient, mais Diana était bien plus bosseuse qu’ils ne voulaient bien l’imaginer.


D’ailleurs elle y songeait : sa vie ferait un parfait roman. Elle était plutôt hors-du-commun. Elle était prête à parier que si on en faisait une fiction, celle-ci se vendrait sans aucun doute. Elle captiverait le lecteur du début à la fin. De son enfance à son adolescence, à la fin de laquelle elle a décidé de quitter le domicile familial pour s’enfuir avec son petit copain, avant d’être lamentablement larguée et livrée à elle-même… Ses différentes rencontres, déterminantes pour la personne qu’elle était à ce jour… Son arrivée à Magnolia Crescent et l’accueil peu chaleureux que ses habitants lui réservaient. Oui, une véritable épopée. Au fond, Diana était très fière de son parcours, même si elle aimait autant sauter certaines étapes qu’elle préférait garder secrètes et qui pourraient largement compromettre sa réputation.

Elle songeait à tout cela alors qu’elle se dirigeait vers l’ascenseur qui menait au parking souterrain. Elle en était tout près au moment où elle aperçut les portes de celui-ci se fermer lentement, devant ses yeux, lui rappelant celles des trains des métros de New-York. Comme dans sa jeunesse, elle se demandait alors s’il fallait qu’elle tente sa chance en se précipitant vers les portes pour les empêcher de se fermer ou s’il valait mieux attendre car il était déjà trop tard.

Distance raisonnable… Ouais, c’est jouable !

La jeune femme courut alors, perchée sur ses talons dont le claquement retentissait sur le sol, créant un bruit qui se distinguait du brouhaha général. Elle tendit sa main et voulut crier « Attendez ! », mais cela n’aurait rien changé. Diana faillit perdre espoir jusqu’à ce que le bout de ses doigts touche la froide porte métallique. Elle parvint à glisser ses mains et à écarter les portes pour finalement les ouvrir et se faufiler. Elle avait à peine fait attention à l’homme qui se trouvait au fond de l’ascenseur.

Yes! se dit-elle le sourire aux lèvres, satisfaite. Elle se retourna, toujours souriant, vers l’homme déjà présent pour lui manifester son enthousiasme quand elle réalisa soudain qu’il s’agissait de Frederik. Comment pouvait-il en être autrement, après tout ? A croire que Magnolia Crescent constituait un véritable microcosme et qu’il était impossible de nouer des relations avec quelqu’un d’autre que ses habitants… C’était démoralisant.

« Comme on se retrouve… ! » dit-elle d’un ton à la fois arrogant et blasé, qui laissait transparaitre sa volonté de l'agacer mais aussi son propre agacement.
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