Jennifer gara sa coccinelle jaune le long de l'allée fleurie, en face de la maison blanche, quasiment identique à toutes celles du quartier. Elle sorti de son auto et ferma doucement la porte derrière elle. Puis, elle s'adossa à sa voiture adorée et pris une grande bouffée d'air tout en embrassant du regard son quartier, sa maison, et la fenêtre de sa chambre aux volets fermés. Elle savais que la voiture de Charly ne tarderait pas à apparaître au coin de la rue, mais elle voulait faire son entrée seule avant l'arrivée de sa coloc. Donc, son sac à main sur l'épaule et ses clés de maison avec son porte clé Jude Citron de la boisson Oasis à la main, elle ouvrit la porte blanche si familière. Enfin de retour à la maison.

Ces longues vacances avaient été, et bien... longues. Jennie était parti à Paris, et bizarrement, malgré la présence de la garce Charly, Magnolia Cresent lui avait manqué, peut-être parce que la vie dans la réputée "Ville de l'amour" était beaucoup moins pimentée que dans notre très chère ville (ou pas). Enfin bref, toujours est-il que la blonde était pressée de pouvoir s'écrouler sur son lit ou consulter ses mails, mais surtout, elle voulait revoir ses colocataires. Alors, à pas de loups, elle passa le seuil de la porte et entra dans le grand salon tout décoré. Cela lui fit du bien de pouvoir revenir dans un environnement connu : le canapé en velours, les tableaux divers, la table basse en verre, et surtout, la tête blonde qui dépassait du fauteuil, dos à l'entrée ainsi que l'autre tête brune, qui elle, se trouvait face à la porte et l'aperçu lorsqu'elle entra. On pouvait clairement lire l’étonnement sur le visage de Junie, et elle ouvrit la bouche pour commencer à parler, mais Jennifer lui fit signe de se taire. Un sourire de banane sur les lèvres, Jennie s'approcha silencieusement de la petite flemmarde innocente qui ne s'était pas rendue compte de la présence de la nouvelle arrivante, vivement, elle plaça ses deux mains sur ses yeux et d'une voix rauque, elle lui chuchota à l'oreille : Un geste et je te tue, Alana.

En ce beau Dimanche, le soleil perçait à travers les nuages et faisait briller la petite couche de neige qui était tombée pendant la nuit. Alana s'était réveillée par un frisson et un rayon de soleil qui était atterit pile sur ses yeux. Elle n'aimait pas dormir avec des volets, puisqu'elle se levait avec le jour, et les rideaux, elle avait oublié de les fermer. La Kauffman fit une grimace, et regarda l'heure sur l'hologe clouée au mur en face d'elle, les yeux plissés. 10H02. Etonnée qu'elle ait dormi si longtemps, elle vérifia sur sa montre si c'était bien la bonne heure. Ses amies adoraient lui faire ce genre de farces, surtout Jennifer. Mais elle n'était pas là, et puis sa montre confirma l'heure, donc Alana jugea qu'elle avait donc beaucoup dormi. Le jeune femme passa ses mains sur son visage en baillant. Elle n'avait pas dormi comme ça depuis trèès longtemps. Elle se leva hors du lit, remettant au passage sa boucle d'oreille sur son oreille droite, qui était tombée durant la nuit. Alana avait de petites perles en nacre et ne s'en séparait presque jamais.

Elle tenta donc de se lever, mais buta contre son verre d'eau laissé au sol, et glissa, se retrouvant par-terre sur le sol mouillé. Elle grimaça avant se se mettre sur ses coudes, vérifiant qu'elle n'avait rien de cassé, c'était bon. Encore heureux. Par contre, elle avait fait un bruit de malade, et espérait qu'elle n'avait pas réveillé ses colocataires présentes dans la maison. Bah, elle verrait bien en descendant. Debout, elle marcha direction salle de bain pour se rafraîchir un peu le visage et prendre une serviette pour essuyer le sol. Ceci fait, Alana déposa la serviette mouillée dans le panier à linge puis se regarda dans le miroir, histoire de voir si sa tête était décente pour descendre dans la cuisine. Même s'il ne pouvait y avoir que ses amies, elle préférait ne pas avoir une haleine de chacal et les cheveux en mode hamster écrasé. Mais c'était bon, elle n'avait que les joues roses, sûrement dû au froid ambiant qui venait de la fenêtre ouverte.

Finalement prête, la blonde anciennement brune desendit les escaliers pour aller se prendre son petit-déjeuner. Elle croisa Tara, qu'elle salua par un bisou, puis elle ouvrit le frigo à la recherche de quelque chose à se mettre sous la dent. Le petit cliché du matin quoi. Après avoir fouillé le frigo mal rangé comme toujours, elle trouva une salade de fruit qu'elle sortit, puis un yaourt. Alana ne voulait pas manger trop, puisqu'elles allaient sûrement déjeuner d'ici peu. Bref, la jeune femme s'intalla, et mangea sa salade en silence, le temps que son café chauffe. Ceci fait, elle prit une tasse, versa le café dedans, et partit au salon, histoire de se poser sur le sofa et continuer sa lecture de la velle, très intéressante. Elle tomba alors sur Junie, qui feulletait un magazine. Alana lui dit bonjour en lui faisant la bise, échangeant quelques news du matin, tout en s'installant sur le canapé d'en face. Elle se plongea alors ensuite dans son livre, en sirotant son café chaud de temps en temps.

En relevant la tête pour prendre sa tasse, elle vit Junie sourire en la regardant. Alana, qui pensa tout de suite qu'elle devait avoir un bout d'orange sur la dent s'exclama. « Qu'est-ce qu'il y a ? » Et tout à coup, elle sursauta et c'est limite si elle fit un bond de trente mètres. Quelqu'un venait de lui susurrer quelque chose à l'oreille. «- Un geste et je te tue, Alana. » La première réaction d'Alana fut donc de sursauter, renversant au passage sa boisson sur son livre et par l'occassion, son pyjama. Sans compter son magnifique hurlement.. Puis elle se retourna vivement, découvrant une tignasse blonde affichant un sourire jusqu'aux oreilles. « ..Jennie ? » Alana ouvrit alors grand la bouche et fit un petit cri de surprise tout en levant pour aller enlacer son amie. Elle la serra fort dans ses bras puis se détacha. « Mais ça alors, c'est une super surprise ! Tu nous avais même pas prévenues que tu revenait, on aurait pu ranger la maison ! » fit-elle en souriant. Quand personne ne venait chez elles, c'était un peu toujours le bordel, même si la chambre d'Alana était impeccable. Elle avait abandonné l'idée de voir un jour le salon propre et bien rangé, chose devenue impossible.

Se réveiller à 9h30 avait été très difficile pour Tara ce matin. Et pour cause, elle avait travaillé au Dancing pendant la nuit ! Elle s'était donc couchée à plus de trois heures du matin, et crut mourir en entendant cette stupide chanson de Carly Machin Jepsen à la radio. Grrrrrrrah. Elle aplatit sa main sur le radio-réveil pour l'éteindre et enfouit sa tête sous l'oreiller. Pourquoi, pourquoi, pourquoi avoir décidé d'aller à la gym ce matin ? Pourquoi avoir pris l'engagement de se lever chaque dimanche pour aller souffrir le martyre au centre sportif au lieu de profiter de sa grasse mat' ?! Tara finit par se lever. Elle enfila un sweat et descendit les escaliers à pas lourds. Elle traversa le hall telle un zombie, passa devant le salon... et s'arrêta net. Une blonde munie d'une grosse valise se tenait au milieu de la pièce. Cela eut pour effet de réveiller Tara d'en seul coup. Il s'agissait de Jennifer, enfin revenue de son voyage ! Sortant de sa torpeur, Tara se précipita et enlaça son amie. Alors Paris ? lui demanda-t-elle avec la voix rauque du réveil. Cette chanceuse de Jennifer était partie en vacances en France... ce qu'elle même ne serait certainement jamais en mesure de s'offrir, à moins qu'elle ne braque une banque... et elle y avait déjà songé!

Après avoir serré Jennifer dans ses bras, elle entendit des pas dans l'escalier. Cette fois, c'était Junie qui descendait et vint les rejoindre. Après quelques paroles échangées, Tara préféra se retrancher dans la cuisine. Elle n'aimait pas parler le matin, et souhaitait prendre son petit déjeuner avant que Jenn' ne raconte son périple. Elle laissa les deux amies dans le salon et partit manger. Elle s'installa dans la cuisine avec un bol de lait et des céréales: ses habitudes alimentaires avaient peu changé depuis l'adolescence ! Au bout d'une dizaine de minutes, elle entendit quelqu'un d'autre descendre. Elle espérait que ce n'était pas Charly, car elle savait qu'entre Jenny et Charly les retrouvailles seraient froides. Heureusement, c'était Alana et elle se dirigeait droit vers la cuisine. Tara la salua d'un mouvement de cuillère et resta le nez dans ses céréales. Quelques minutes plus tard, elle entendit des cris depuis le salon: Alana venait de découvrir le retour de leur amie. Cette fois ci, elle se décida à se sociabiliser et vint s'installer dans le canapé avec son bol et sa cuillère.

Après la "menace" de Jennie, sa victime, Alana, sauta au plafond de surprise, dans le sens imaginé du terme, bien entendu, mais assez haut tout de même pour renverser sa tasse sur son livre et son pyjama. Et, pour le plus grand plaisir de la blonde, hilare, cette surprise lui arracha aussi un hurlement. Puis, lorsqu'elle se retourna et s'aperçu que son agresseur était en faite sa blagueuse de coloc, revenue de Paris, Alana ouvrit la bouche, ce qui lui donnait un air de poisson rouge et murmura "... Jennie ?". Cette dernière affichait son plus beau sourire digne d'une pub pour dentifrice et son ami la serra dans ses bras tellement fort qu'elle manqua de l'étouffer. "Mais ça alors, c'est une super surprise ! Tu nous avais même pas prévenues que tu revenait, on aurait pu ranger la maison !" fit-elle en souriant. "Oh mais ne t'inquiète pas ! J'ai pris l'habitude de voir cette maison désordonnée et elle ne serrait plus la même si on la trouva trop rangée !" Répondit Jennie en accompagnant ses paroles d'un clin d'oeil complice.

A cette phrase, Jennie aperçut une jolie petite brunette passer devant la porte ouverte du salon, comme à moitié endormie, puis s’arrêter net, ouvrir des yeux grands comme des soucoupes et se précipiter dans ses bras. "Tara !" s'écria la blonde. "Alors Paris ?" demanda-t-elle d'une voix rauque. "Et bien, Paris, c'est... Magique" répondit Jennie avec le regard rêveur, ressassant ses souvenirs de voyages. Après cette réponse, Tara partit se servir un petit déjeuné dans la cuisine et revint s'installer dans un fauteuil avec un bol de céréales.

Puis la catastrophe arriva. Cela commença par une portière qu'on claque dans la rue, puis la porte d'entrée qui s'ouvre et se referme, et enfin, la jeune brune qui débarqua dans la pièce tel une boule d’énergie et d'arrogance pure. "Ne dîtes rien, je sais que je vous ai manqué !". Evidemment, cette catastrophe avait pour nom Charly.

Jennifer ne pouvait pas caché qu'elle avait passé de bonnes vacances à Paris avec Charly, mais cette fille restait mesquine et arrogante. Et elle avait avait embrassée son meilleur ami bon sang ! Elle avait fait la tête à Lorenzo pour ça mais même pas à la brunette ! Quelle injustice !

Mais pour le moment, Jennifer se demandait juste comment est-ce que les trois autres colocataires allait bien réagir à son retour. Tara serrait surement folle de joie, Alana le serrait surement moins, vu les tensions et compétitions qu'ils y a entre les deux filles, et Junie ? Jennifer dévisagea ses trois amis en quête de réactions.

Qui aurait cru que la calme matinée de ce Dimanche virerait agitée ? Alana était encore sous le choc d'avoir vu apparaître la blonde sur le pas de la porte. Elle ouvrit grand les bras pour enlacer la nouvelle arrivante, heureuse que la maison se remplisse à nouveau. Elle dit alors qu'elle aurait pu ranger la maison, mais Jennifer s'exclama que rangée, elle ne serait plus pareil. Sur ce point, elle avait entièrement raison, la maison était tellement bordélique depuis si longtemps qu'elles ne la reconnaîtraient pas si elle était ordonnée.
Tara passa alors s'asseoir avec son bol de céréales sur le sofa, histoire d'être présente pour les retrouvailles.

Mais voilà. Alors que toutes avaient le sourire aux lèvres, un claquement de porte résonna, et un déboulement arrogant arriva dans le salon. La Stiller était de retour, et de qui plus est avec une phrase aussi hautaine qu'elle-même. « Ne dîtes rien, je sais que je vous ai manqué ! » Toutes les quatre se regardèrent, chacune lut dans les yeux de l'autre une certaine interrogation. Que répondre ? Comment réagir ? Alana ne doutait pas que la Cross allait se jeter dans ses bras, mais alors qu'Alana l'avait fait avec Jen', ce ne serait certainement pas le cas avec Charly. La secrétaire décida alors de prendre sa remarque avec nonchalance, et peut-être même une pointe de mépris. « Pas besoin de dire quoi que ce soit, on s'est très bien débrouillées sans toi, merci. » L'histoire entre Charly et Alana datait depuis un moment déjà, et tous savaient très bien la compétition qu'il règnait entre elles. La Kauffman avait très bien tenu la maison sans Charly, et ce n'était pas aujourd'hui qu'elle aurait besoin de son aide.

Sans un mot de plus, Alana se retourna et prit son livre mouillé ainsi que sa tasse vide pou l'emmener autre part. « J'vais me changer. » Puis changeant complètement d'attitude elle déclara à Jennifer. « Tu me dis si tu veux que je portes tes affaires en haut, ok ? Tu dois être crevée, c'est un sacré voyage ! »
Elle partit ensuite vers la cuisine afin de poser la tasse dans l'evier et monta dans sa chambre où elle se changea. Alana alluma ensuite le sèche-cheveux pour sécher son livre, qui resterait couleur marron, mais qui au moins serait sec. Tout en agitant l'appareil vers le bouquin, Alana réfléchissait à ce que le retour des deux filles changerait dans la maison. Certes, elles n'étaient parties qu'une semaine, mais la jeune femme avait eu l'impression de revivre, sans Charly, tout en manquant beaucoup le rire de Jennifer. Les voilà maintenant revenues, et toutes les cinq à la maison, ça allait être de nouveau difficile à gérer.

De retour. Jennifer et Charly étaient de retour. Finies la grande maison pour elles trois, finies la tranquillité et la paix. Jennifer et Charly étaient de retour. La blonde, d'abord, entra dans la maison et fut reçue avec enthousiasme. Charly, ensuite, n'eut pas droit aux mêmes égards. Toujours fidèle à elle même, elle lança une remarque qui en agacerait plus d'un. Mais peu importe, Tara était heureuse de la revoir elle aussi. Elle posa son bol de céréales et ouvrit grand les bras. Bonjour mon amie, dit elle dans un français mal assuré. Elle lui faisait signe de venir la serrer dans ses bras, car Tara n'avait pas franchement envie de lever ses fesses du fauteuil. Charly lui avait manqué, c'était évident. Par contre, les tensions au sein de la colocation, elles, ne lui avait pas manqué. Elle se demandait parfois pourquoi elles s'infligeait cela: vivre ensemble. Cela ne fonctionnait plus depuis longtemps. Mais quelque chose de plus fort, de plus grand les gardait unies, malgré tout. Les bras de Charly vinrent l'enlacer et tout allait pour le mieux. Jennifer et Charly étaient de retour. Enfin. Mais cela ne faisait évidemment pas plaisir à toutes. Alana, agacée par le comportement de Charly, avaient déjà quitté le salon pour aller se changer et certainement faire sécher son livre. Tara savait pertinemment que la paix avait quitté la demeure numéro 34 au moment même où Charly avait fait claquer la porte derrière elle.

Tendue. C'était exactement le mot parfait pour décrire l'atmosphère qui régnait à présent sur la maison. Après la remarque pleine d'arrogance et quasi-insupportable de Charly, la guerre entre cette dernière et Alana avait officiellement recommencée, « Pas besoin de dire quoi que ce soit, on s'est très bien débrouillées sans toi, merci. » et après cette jolie petite phrase cinglante, Alana avait battu en retraite à l'étage, son livre mouillé dans une main et sa tasse récemment renversée dans l'autre. « J'vais me changer. », et changeant radicalement d'attitude, elle se tourna vers Jennifer « Tu me dis si tu veux que je portes tes affaires en haut, ok ? Tu dois être crevée, c'est un sacré voyage ! », Jennifer lui rendit un sourire gênée en inclinant la tête, sans rien dire, trop intimidée par l'ambiance.

Jennifer suivit du regard son amie jusqu’à ce que la porte de la cuisine se fut refermée derrière elle. Elle assista à un échange de convenances assez ennuyant entre les deux brunes, Tara et Charly, assise sur son fauteuil. Puis, un peu excédée de ces « Bonjour mon amie » et « Tu vas bien ? », elle monta les marches des escaliers en embrassant du regard les photos des cinq filles accrochées aux murs et les quelques plantes vertes un peu délaissées sur le meubles en bois au bout du couloir. Lorsqu'elle entendit comme un sifflement, identique à celui d'un sèche-cheveu, derrière une porte, elle entra et y découvrit, sans aucune surprise, Alana qui se démenait avec un livre marron chocolat pas tout à fait sec. Jennie sourit et adressa un clin d'oeil complice à son amie « Et bien, tu boudes Alana Nas »

Après avoir sûrement crée un blanc dans les retrouvailles de ses amies, Alana passa par la cuisine déposer sa tasse à moitié vide puis monta, son livre mouillé à la main, histoire d'essayer de le sécher avant que les pages se déchirent. Manquerait plus qu'elle ne puisse pas le finir, elle était dans un moment crucial de l'histoire ! Arrivée dans sa salle de bain, elle posa délicatement le livre sur le bord de l'évier, et brancha le sèche cheveux, qu'elle dirigea doucement vers le livre. Gardant le sèche-cheveux en place, elle ferma un moment les yeux, histoire de mettre de l'ordre dans ses pensées et se calmer. Elle avait un peu attaqué Charly à peine rentrée, mais faut dire qu'elle l'avait cherché. Qui rentrait en disant ça ? Bon, en y réfléchissant ce n'était pas si méchant, mais connaissant Charly, c'était sa manière de dominer les autres. Comme si elle s'attendait que toutes lui sautent dans les bras en disant « Oui Charly, tu nous a troop manqué, mon dieuuu, c'était horrible sans tooi ! » Non. Non et non, Alana ne s'abaisserait pas à faire ça. La période lycée où tout le monde suit Charly était révolue. Alana savait qu'au fond, elle s'était toujours disputé avec la Stiller pour avoir la place de leader, mais bien que Charly en donnait l'apparence, Alana avait toujours su que c'était elle la plus amicale et celle en qui les autres avaient confiance. Charly le corps, Alana la tête. Et elle préférait de loin être comme elle était. De toute façon plus rien n'était comme avant, si ce n'est que les deux filles continuait de se lancer des piques seulement par pure fierté, pour ne pas avoir l'impression de perdre. La semaine sans la Stiller avait été d'un relaxant au possible, mais tout semblait revenir comme avant à la minute où elle était rentrée.

La tache marron de partait pas du livre, mais heureusement cela ne couvrait pas trop l'écriture. Elle le changea de position et Jennifer rentra alors dans la salle de bain en souriant. « Et bien, tu boudes Alana Nas ?» fit-elle avec un clin d'oeil. Alana lui jeta un regard et sourit. C'est fou comment les mêmes paroles dans la bouche de deux personnes différentes pouvaient changer. Si Charly lui avait sorti ça, elle l'aurait envoyé bouler, mais avec Jennifer, elle le prenait bien, car elle savait que la Vanya faisait tout pour que tout le monde s'entende bien. Elle continua de faire des mouvements avec l'appareil, essayant de ne pas que les pages se décollent. « Nan, je boude pas.. ! C'est juste que.. l'autre elle arrivée là, et ça m'a énervé comment elle a parlé. Elle se prend pour qui ? » Elle arrêta ensuite l'appareil, car le livre était enfin sec. Elle fit un sourire triste à Jen' en faisant des gestes. « Mais bref, j'sais que j'en fait tout un fromage, mais ça plus ça plus ça, j'en ai ma claque. » Alana alla ensuite s'installer sur son lit, invitant Jennifer à la suivre. En bas, ce ne devait être que réunions cliché et elle ne voulait pas redescendre tout de suite. Et si Jennifer était montée, c'était qu'elle aussi avait besoin d'un peu de temps sans Charly. « Alors vous avez fait quoi de beau pendant une semaine ? Mode touriste ? » demanda-t-elle en rigolant.

Comme prévu, les retrouvailles étaient tumultueuses. A peine Charly rentrée, qu'Alana et Jennifer trouvaient refuge à l'étage. Décidément, rien n'allait jamais dans cette maison ! C'était parfois éreintant pour Tara d'être au milieu de tout cela. Elle était la seule dans la colocation à s'entendre avec tout le monde, même si elle savait que sa soumission à Charly en agaçait plus d'une. Junie aussi était restée. Cette fille était la patience même, elle semblait tout subir sans jamais exploser. La Cross aurait aimé avoir son calme. Mais en attendant, Charly venait de s'installer à ses côtés. Tara lui sourit, et lui répondit qu'elle allait bien. Alors, Paris c'était comment ? Après tout, un récit de voyage s'imposait ! Il était juste dommage que Jennifer et Charly ne le fassent pas ensemble. Mais connaissant la Stiller, elle n'allait pas se gêner pour raconter ses péripéties sans l'autre. Si Tara avait été du genre à prendre des initiatives, elle se serait sûrement levé, aurait préparé quelque chose à manger pour les deux nouvelles arrivées, et aurait demandé à Jennifer et Alana de redescendre. Mais Tara n'était pas ce genre de personnes. Si elles voulaient faire la tête, qu'elles la fassent ! Après tout, Charly était de retour et le reste importait peu. Elle reprit son bol de céréales et fourra la cuillère dans sa bouche en jetant un oeil à ce que faisait Junie à côté pour être si silencieuse. Tara attendait que Charly lui raconta son voyage, tout en essayant de cacher au mieux la jalousie qui la dévorait depuis plus d'une semaine.

Dans la salle de bain, la Kauffman se débrouillait comme elle le pouvait avec son livre tout marron et presque sec, et Jennifer se balançais d'avant en arrière dans ses bottes, assez gênée car elle devait bien avouer qu'elle n'y était pas pour rien dans l'affaire du bouquin souillé. Mais pour le moment, enfin, à se qu'espérait la petite blonde, Alana était plus énervée par le retour "haut en couleur" - ça on pouvait le dire - de sa rivale, la Stiller. Alana confirma cette version en répondant à son amie "Nan, je boude pas.. ! C'est juste que.. l'autre elle arrivée là, et ça m'a énervé comment elle a parlé. Elle se prend pour qui ?". Puis, elle éteignit son sèche-cheveux qu'elle posa près du lavabo et adressa à Jennifer un petit sourire triste, "Mais bref, j'sais que j'en fait tout un fromage, mais ça plus ça plus ça, j'en ai ma claque.". Jennifer lui rendit son sourire mais pas ses paroles, elle se sentait un petit peu gênée par l’atmosphère de la maison, et c'est d’ailleurs pour cela qu'elle avait aimée faire son entrée seule avant de voir débouler l'autre brunette égocentrique. Jennie ne comprenait pas vraiment se qui opposait ses deux amis et pourquoi elles étaient constamment en train de se crêper le chignon, mais en tout cas, elle n'aimait définitivement pas assister à ces petites disputes.

Ensuite, Alana alla s'allongée sur son lit et fit signe à Jennifer de la rejoindre, ce que cette dernière s'empressa de faire. En bas, deux des trois brunes devaient certainement se serrer dans les bras comme si elles ne s'étaient pas vu pendant une année entière, et Jenn' se demandait bien que pouvait faire sa meilleur amie, la troisième brunette, au milieu de ses embrassades pleines de "Tu m'as trooooop manquée ma petite chérie au chocolat !". Bon, d'accord, peut-être pas à ce point mais ça devait bien en approcher quand même. "Alors vous avez fait quoi de beau pendant une semaine ? Mode touriste ?" demanda-t-elle en rigolant. Jennie s'extirpa de ses pensées et se tourna vers son amie ici présente "Et ouais ! Short en toile, crème solaire, chapeau de paille, appareil photo autour du cou et banane à la ceinture !" Rigola la blondinette "Nan, je rigole, pas à ce point. Mais c'était fabuleux quand même !" Elle se rapprocha de son amie et baissa le ton en continuant d'une voix malicieuse : "C'était vraiment cool, mais je suis certaine que ça l'aurait été plus si toi et Junie aviez pu venir. Mais surtout, va pas répéter ça à l'autre pitbull, elle risquerait de nous faire un caca nerveux.". Jennifer rigola, heureuse de retrouver son "ananas", comme elle l’appelait parfois.

"Bah alors, ma brunette chérie, me laisse pas tomber ! C'est pas parce que le pitbull est revenue que tu dois t'emporter ainsi. Aller maintenant, viens, car Charly et Jennifer vont nous raconter leur voyage.", Jennifer se retourna, surprise, et adressa un énorme sourire ( ) à sa meilleure amie qu'elle sera dans ses bras, telle une petite fille ayant retrouvée sa maman. D'ailleurs, comme pour confirmer cette pensée, la brunette prit la main des deux filles et les mena jusqu'au salon où elles s'assirent sur les fauteuils et canapé. Puis Junie appela Charly et Tara et, toutes les colocs enfin ensemble, Jennifer sourit et lança, plutôt joyeuse : "Paris, Paris, Paris... Tu veux commencer Charly ?". Enfaîte, la question ne se posait pas vraiment. Si Charly voulait commencer ? C'était comme demander à un affamé si il voulait manger ou à une vache si elle passerait sa journée à brouter !

Alana invita Jennifer à venir s'asseoir pour parler de son voyage. Elle se rendait compte qu'elle était un peu égoïste à demander qu'elle lui raconte et pas aux autres, mais elle n'en avait que faire, si les autres voulaient écouter, elles n'avaient qu'à demander et ne pas faire une scène comme le faisait Charly. Alana en avait marre de sans cesse devoir se défendre, devoir argumenter et faire face à la Stiller. Parfois elle aimerait être comme Junie, qui arrivait à rester silencieuses lors des disputes et faire son jugement dans sa tête. Mais la Kauffman, fallait l'avouer, avait une grande gueule et ne supportait pas qu'on lui marche sur les pieds. Et depuis leur rencontre Charly et Alana ne faisaient que ça. En plus, ce n'était pas qu'elle l'aimait pas, Alana vouait des sentiments d'amitié quoique particuliers envers toutes ses colocataires, mais elle ne pouvait pas s'empêcher d'avoir des préférences. C'était comme ça, et rien n'y changerait.

Jennifer s'assit alors aux côtés de son amie et les deux amies parlèrent du voyage à Paris. Alana taquina Jen' en la traitant de touriste et celle-ci en profita pour se moquer également avant de chuchoter à la fausse blonde que cela aurait été encore mieux si elle et Junie avaient pu venir. Un sourire s'étira sur les lèvres d'Alana, qui aurait réellement adoré visiter Paris. Elle prit la main de son amie. « T'inquiètes pas, un jour on se fera un voyage rien que nous trois ! » Ala n'aimait pas ainsi exclure les deux autres colocataires, mais il fallait bien avouer que sans elles -et surtout Charly- tout allait nettement mieux entre les filles. Certes, elles avaient toutes passé l'âge de se chamailler, mais quand elles étaient réunies elles gardaient leurs âmes d'adolescentes, revenant quinze ans en arrière.. Alors que les deux jeunes femmes riaient, une troisième tête fit son apparition dans la chambre. Junie ! Elle s'adressa à Alana avec un sourire faussement fâché, lui reprochant de l'avoir laissée seule, indiquant qu'elles devaient tous redescendre au salon pour écouter ensembles leurs aventures. La Kauffman regarda Junie avec un sourire, se rendant compte combien elle avait raison. Toutes ces futilités et chamailleries ne servaient à rien.. C'est pourquoi Alana aimait tant la brunette. Elle savait toujours voir le côté positif des choses, et ne cherchait jamais la bagarre. C'était une qualité qu'Alana n'avait malheureusement pas, mais le fait que la Fynes était ainsi permettaient aux filles de sans cesse revenir sur terre, mettant de côté -tout du moins temporairement- leurs engueulades. « T'as raison ! » fit-elle. « Ah, qu'est-ce qu'on ferait sans toi ! » poursuivit-elle en rigolant, la prenant par l'épaule en descendant l'escalier.

Une fois en bas, elle s'installa en silence dans le canapé en pliant ses jambes et les entourant de ses bras, de façon à poser son menton sur ses genoux. C'était une position qu'Alana trouvait très confortable, et vu qu'elle allait passer trois heures à écouter la Stiller parler d'elle-même, valait mieux être bien calée dans le fauteuil.. La fausse aveugle appela les deux amourettes, puis Jen' demanda à Charly de comemencer. Et beh, pensa Alana, ça va être intéressant tout ça..

Junie, Alana et Jennifer avaient disparu quelque part dans la maison. Comme d'habitude dans la coloc, le groupe se scindait en deux: les pro-Charly et les anti-Charly. En temps normal, cela blessait quelque peu Tara, mais aujourd'hui elle était bien trop heureuse de retrouver sa meilleure amie pour y penser. Charly, d'ailleurs, se montrait très affectueuse, ce qui n'arrivait pas tous les jours. Tara, pour la taquiner répliqua: Et bien la prochaine fois, tu n'as qu'à m'emmener avec toi ! Même si elle le disait sur le ton de la plaisanterie, Tara le pensait. Ce petit voyage l'avait rendu légèrement jalouse. Bientôt, les deux filles furent rejointes par les trois autres. Alana semblait boudeuse, mais Junie avait en tête de réconcilier tous le monde, comme bien souvent. Elles s'assirent sur le grand canapé et Junie demanda à Tara et Charly de les rejoindre. La Cross, qui préférait quand tout le monde se supportait, se leva avec le sourire et vint s'asseoir à côté de Jennifer. Parce que oui, Jenny aussi lui avait manqué ! Charly sur la droite, Jenny sur sa gauche, Tara passa ses bras autour de ses deux amies. Oui les deux Parisiennes, racontez nous vos aventures !

Alors que Jennifer était encore dans la chambre de Alana, assise sur le lit avec la propriétaire de la chambre en question, discutant du voyage à Paris avec son amie, fantasmant sur un voyage fantastique à l'étranger qu'elles rêvaient de faire toutes deux, accompagnées de la meilleure amie de la blondinette, Junie. "T'inquiètes pas, un jour on se fera un voyage rien que nous trois !". Ce serait tellement bien oui, un long voyage de découverte en Asie, un voyage culturel en Europe ou un safari en Afrique. Le Paradis pendant quelques semaines ou quelques mois, loin de l'agitation, des rumeurs et de Charly. F.A.B.U.L.E.U.X. Puis la jolie Junie était arrivée. Junie voulait toujours réconcilié les deux "clans" qui s'étaient formé dans la maison, elle voulait la paix, et Jennifer ne souhaitait que ça, elle aussi. Mais cela paraissait plutôt impossible vu les tensions qui régnaient constamment au numéro 34. Et quand la Kauffman se demanda, à elle et à ses amies, comment elles feraient sans la Fynes, celle-ci leur répondit : "Vous vous arracheriez tout simplement la tête, tu bouderais dans ta chambre. Tara et Charly seraient encore en train de se faire des papouilles et... Jennifer serait tout simplement fidèle à elle-même". Les deux meilleures amies se firent un énorme câlin et puis, elle avait entraînée ces deux amis dans le salon, les tenant par la main, comme la mère que Jennie n'avait jamais eu.

Enfin toutes réunies, Jennifer demanda à Charly de commencer à raconter cette histoire. Premièrement parce que c'est certainement ce qu'elle voulait mais aussi parce que, avec un peu de chance, Charly pourrait parler sans être trop arrogante étant de donner que, pendant une semaine, elle n'avait pas draguer tout le monde à tout bout de champs. Mais non. Charly conta son histoire ponctué de "moi-je, moi-je, moi-je.". Vers le milieu de son histoire, Junie se releva et se dirigea vers la cuisine, écoutant d'une oreille discrète le voyage de Jennifer et Charly racontée par cette dernière. Elle revint avec un verre d'eau pour chacune. La blondinette le sirota en silence, écoutant sans vraiment écouter le récit de ses propres aventures. Et puis Junie, le plus grand de tout les sourires sur le visage, la tête tournée vers sa meilleure amie, avait demander à la brunette : "Et tu t'es tapée combien de mecs là-bas ?". Jenn' pouffa comme une petite fille, amusée. "Bien, vous vous êtes amusées dis-donc. Vous avez rien manqué à Magnolia, tout est toujours pareil. Et toi, Jenny, le voyage ?".

Arborant le plus de tout les sourires, Jennifer commença à parler : "Paris, Paris, Paris... C'est juste Wahou ! La ville de l'amour porte bien son nom, ça c'est sûr. C'était mon plus beau voyage jusque là... Même si j’espère bien en avoir d'autres hein, fit-elle en adressant un clin d'oeil à Junie et Alana avec qui elle rêvait de faire un voyage, C'est grand, c'est beau. Bon, y'a aussi pas mal de pollution mais ça y'en a partout, n'est ce pas ? Il fait aussi pas tout le temps beau mais qu'importe. La tour Eiffel est iiiimense ! Le vin Français est di-vin ! Et les pâtisseries aussi. Il y a tellement de boutiques de mode, il faudra que je vous montre toutes mes nouvelles tenues un de ces quatre. On dit toujours que les Parisien sont malpolis mais ce n'est pas toujours vrai, ceux à qui j'ai pu parler étaient vraiment gentils avec leur accent maladroit ! Charly et moi avons visités tellement d'endroits ! Louvre, Arc de triomphe, Tour Eiffel, Notre-Dame, Champs-Elysée, Trocadéro, Sacré-Coeur et tout un tas d'autres choses. C'était fantastique !".

Toutes les cinq réunies -pour l'instant dans le calme- dans le salon, tout paraissait être normal. Cinq amies et colocataires, trois accueillant les deux restantes qui revenaient de voyage. Mais un profond gouffre les séparaient, et même si elle paraissaient s'aimer, leur amitié était éclatée depuis bien longtemps. Pourquoi restaient-elles malgré tout ensembles ? C'était une bonne question. Alana commençait à penser qu'il serait bien qu'elle se trouve un endroit à elle, un appart où elle pourrait être vraiment chez elle. Bosser en paix. Mais ce côté amical avec Junie et Jennifer, n'allait-il pas lui manquer ? N'aurait-elle pas besoin d'elles dans les moments difficiles ? C'était bête à dire, mais Alana n'avait plus vraiment de famille, et les filles étaient tout ce qu'elle avait. Elle avait aussi des amies, certes, comme Summer, mas ce n'était pas pareil, Summer ne connaissait pas vraiment la vraie Alana. La fille qui, au fond, avait plus besoin de reconnaissance que d'autre chose..

Les filles étaient donc réunies pour entendre parler du séjour en France de leurs deux voyageuses. Alana attrapa le verre que Junie était gentiment allée chercher pour elles, et le tint dans ses mains. Elle préférait le arder pour boire quand elle devrait s'empêcher de parler (a). Junie demanda ensuite à Charly combien de mecs elle s'était tapée, et regarda ses amies avec un regard malicieux. Alana rit, avant de se reconcentrer sur Jenn', qui commençait à raconter son voyage. La Kauffman sourit en entendant son récit, et elle, autant que toutes les colocataires, eurent des étincelles dans les yeux en imaginant le voyage. La Tour Eiffel, les Champs-Elysées.. cela faisait tellement rêver ! Alana n'avait presque jamais voyagé de sa vie, n'en ayant pas eu les moyens dans un premier temps, puis après, pas le temps, ou plutôt, pas envie de gâcher du temps dans du loisir au lieu de travailler. Bien étrange certes, mais le récit de Jennifer lui donna bien envie de voyager, changer un peu d'air, arrêter de voir toujours ces mêmes voisins. C'en était fatiguant parfois. Enfin, elle enviait beaucoup la Vanya d'être partie à Paris, ça avait l'air en effet d'être magnifique. Se rappelant de sa demande auprès de la blonde, elle lui demanda. « Tu nous a ramené des macarrons ? » fit-elle avec un grand sourire. Avant qu'elles ne partent, Alana lui avait demandé de leur en ramener, vu qu'elle avait goûté une seule fois dans as vie et avait trouvé cela délicieux. Et elle savait qu'en France, ils en faisaient des supers bons, chez Ladurée. Voui, elle s'était renseignée (a).