Zachary devait se rendre chez des amis, ce genre d'amis qu'il n'avait pas forcément envie de voir, mais c'était une obligation, il le savait. Il avait laissé son vélo dans un quartier qui craignait moins, de peur de se faire reconnaitre avec. C'est vrai que, même si sa bécane était rouillée, il l'avait repeinte en bleu électrique et noir. Et c'était plutôt reconnaissable. Alors il l'avait attaché, et se dirigeait d'un pas rapide vers son but, qu'il redoutait pourtant. Slim noir, hoodie noir capuche rabattue sur la tête, il marchait tête baissée, les cheveux devant les yeux, les mains dans les poches. Au détour d'une rue, il se trouva nez à nez avec l'Officier Farnsworth. Il se figea un millième de seconde, avant de hocher légèrement la tête à son écart. Ce n'était pas le moment, réellement pas. Ca ne devait pas arriver. Reprenant sa route d'un pas toujours aussi rapide, il espérait juste ne pas avoir à courir. Respirant profondément, il tourna la tête et sentit des sueurs froides le parcourir. Gabriel le suivait, en lui faisant des signes. Considérant que le fait que l'Officier ne soit pas venu le chercher chez lui étant plutôt bon signe, il enleva ses écouteurs et ralentit le pas. Gardant les mains dans les poches pour éviter de trop les faire trembler, il fit bonne figure devant lui. Ce n'était pas la première fois qu'il se retrouvait face à lui, et surtout pas la première fois qu'il s'était tiré d'affaire en face de la police. Essayant de respirer doucement, il s'élaborait des dizaines d'alibis quand aux possibles questions de Gabriel pourrait lui poser. Il était assez doué à ce jeu là, heureusement pour lui, d'ailleurs. Observant Farnsworth s'approcher assez près pour voir qu'il venait en effet lui parler, il éleva la voix. "Bonjour Officier".

Perfecto, la saveur bien amère d’une journée vraiment longue et oui, réellement longue. Mon regard partant alors vers l’horloge du salon de la famille. J’étais seul, ce qui en fait n’était guère loin de me déranger mais posant alors mon livre sur la table basse tandis que venait l’heure d’aller bosser. Je remontais doucement mon pantalon en allant alors chercher mes clés à l’entrée. Regardant brièvement cette maison. Cela faisait tellement bizarre d’être de retour… ici, chez moi. Je m’imaginais souvent entendre encore les conversations à voix basses que j’entretenais toujours avec Jackie mais non, je ne voyais rien qu’un décor qui semblait avoir lui aussi comme l’extérieur… arrêté le temps. Je baissais alors le regard vers le petit paillasson pendant un court moment en ouvrant alors la porte pour sortir. Tout me semblait toujours tellement irréel comme sortant d’un dessin animé. Je m’attendais à voir Bugs Bunny débarquer et me demander si je voulais une carotte. Je riais nerveusement en regardant alors la voisine passer mine de rien comme si elle semblait juste comblée et heureuse. C’était assez comique à voir. Une vision d’un mauvais peintre surtout épris d’envie de drogue. J’avais envie de pouffer de rire sous l’absurdité de cette scène. Secouant la tête en allant alors directement vers ma voiture, prenant le volant en allant doucement vers la brigade. Parti pour une petite heure ou deux de réunions et boulots quotidien puis de la paperasse : génial. J’étais déjà loin d’être prêt pour les papiers mais pourtant il le fallait. Je répondais aussitôt à deux ou trois appels dans le fond de mon bureau en contrôlant que la porte soit bien fermée et que l’on ne me voit pas au téléphone. Pourquoi ? Simplement par ce que j’aimais être discret. C’était tout. J’allais aussitôt prendre ma veste pour l’enfiler et attrapant un billet de 5 dollars dans mon portefeuille. Je le posais aussitôt sous scellé dans mon tiroir et allant vers la sortie du bureau, me rendant aussitôt et bêtement vers les rues de la ville. Me demandant si j’allais choisir de manger un hot dog ou une salade pour dire de ne pas prendre 20 kilos. Je soupirais doucement en hésitant sur ma destination quand j’empruntais une ruelle. Me disant qu’elle me mènerait là où le destin de mon estomac serait. J’entreprenais donc la rue alors qu’un jeune homme s’y trouvait. Je l’avais déjà entrecroisé mais j’étais tellement nouveau que je ne pourrais pas revenir sur son nom encore moins son prénom mais je me souvenais réellement l’avoir vu, il y a peu. Il allait dire que 10 années avaient tuées mes lacunes sur le quartier surtout qu’ils étaient parfois assez jeunes. Je souriais nerveusement, presque en regardant en la direction de la fin de la ruelle. Je n’aimais pas cette rue, j’ignorais pourquoi, sans raison. Je riais nerveusement en détournant alors le regard vers le sol et apercevant alors le téléphone (ou autres choses, je fais au pif, tu me diras) du jeune homme surement tombé de sa poche. Je riais nerveusement en allant en sa direction d’un pas assuré surtout par ce que je savais cruellement comment cela pouvait énerver de perdre ce qui nous appartiens surtout ça qui contient parfois une vie. J’allais alors aussitôt vers lui et lui faisant un signe. Refusant de crier pour qu’il arrive car cela pourrait effrayer les environs. Un chef de brigade ? Qui crie en rue après un type ? Sérieusement ? Vous partez surement tous en courant. Je fus alors peu surpris quand il se retournait ou pas… car je m’étais persuadé en quelques sortes qu’il ne m’avait même pas vu. Riant alors nerveusement en l’entendait me parler. Officier, c’était tellement étrange. Je ne savais pas pourquoi mais me faire appeler ainsi par un gars de mon quartier me rappelait que j’étais chef de l’ordre. Je souriais doucement. « Bonsoir ! », disais-je d’un ton assez direct. Peu habitué aux éloquences du genre : mon pote, mec, mon petit, voisin ou jeune homme. Sérieusement à quoi servaient-ils sauf encombrer une seconde que l’on pourrait utiliser pour genre ? Ruminer enfin bref, je tentais un vague sourire. Je voulais simplement le mettre en confiance mais j’étais en général tellement doué pour sourire que ça ressemblait clairement ? A tout sauf à un sourire. Pauvre de lui. Je lui tendis alors mon bras, décelant son portable, restant neutre, un peu inerte. Comme si j’étais le pire des bonhommes de neiges, froid comme un glaçon. Je ne devais pas avoir de mal en temps de canicule. « Vous avez fait tomber ça… », disais-je alors en arquant un sourcil. « Vous ne m’aviez pas vous vous faire signe avant ? », bah dis donc de dos, normal mais il s’était pourtant retourné, non ? J’avais cru le voir se retourner. Je m’étais peut-être trompé mais mes pas rapides qui se suivaient. « Ou entendu ? », soufflais-je en trouvant ça légèrement suspect sachant que l’on ne suivrait pas toujours un gars avec de mauvaises intentions.

Souriant, affichant un air gêné tout de même il sortit une main de ses poches avant de la tendre pour attraper son portefeuille. Bien sur que si il l'avait vu. Et oui, il avait évidemment pensé à fuir. Mais il avait eu la meilleure réaction, il était resté calme, et il fallait qu'il continue de l'être. « Merci beaucoup. Et non, je ne vous avais pas vu. Ni entendu d'ailleurs ». Etirant un peu ses écouteurs pour que Gabriel puisse entendre la musique qui en émanait, les Smiths, classique. Se mordant la lèvre, il chercha quelle attitude adopter, comment paraître le plus banal possible. Souriant à l'Officier, il éleva la voix « Bon, eh bien... Merci encore... Mais moi j'dois y aller. Passez une bonne journée ! » Lui lançant un sourire franc, voire crispé, il se retourna et reprit sa marche d'un pas plus lent, plus calme. Un peu comme si il se promenait. Sauf que ce n'était pas le cas, et l'appel qu'il était en train de recevoir sur son portable le lui rappela d'un coup. Ignorant l'appel, il envoya un texto rapidement. « Problème. J'suis là ASAP. » Remettant son portable dans sa poche, il continua à marcher, avant de s'arrêter subitement devant la vitrine... d'une boucherie. Jetant un regard sur sa droite, il vit que Gabriel était toujours au même endroit, et se concentra sur la vitrine. Il espérait que le flic ne vienne pas jusqu'à lui, il aurait bien du mal à justifier sa passion soudaine pour le rôti de porc et le saucisson. Sentant son portable vibrer, il le sorti de sa poche avant de lire un message de reproches sur ses retards incessants. Soupirant, il supprima le message et rangea son portable. Il patientait, attendant que Gabriel daigne bien reprendre sa route dans l'autre sens et qu'il le lache enfin du regard. Il avait l'impression de sentir son estomac se tordre toutes les deux secondes, et se sentait transpirer. Il était anxieux, et pas qu'un peu, et pour une bonne raison en plus de ça.