Cette nuit fut parmi celle des plus courtes que j'ai passé alors que je me levai le lendemain pour aller travailler. Il faut dire que la présence Jesse n'était pas irresponsable dans la raison de cette quasi nuit blanche. Certains couples se pelotonnaient devant la télévision sur leur canapé le soir et bien nous, nous ne faisions pas ce genre de choses. Nous préférions les passer dans le lit pour combler le temps passé l'un sans l'autre. Je n'étais pas amoureux pourtant de Jesse mais plus les jours passaient plus il devenait un racine indispensable à l'arbre que j'étais.

Je m'étais donc levé avec bien du mal, la tête encore un peu coincé dans les bras de Morphée. La preuve car je renversai mon café brûlant sur moi. Heureusement la douche froide que je pris me réveilla un peu. Avant de partir je laissais un mot à mon petit ami qui dormait encore dans mon lit et m'en alla rejoindre mon travail. Il était presque huit heures et bien que la boutique n'ouvrait qu'à neuf heure et demi il fallait venir en avance pour d'occuper des plantes avant la venu des clients.
Je fus légèrement surpris lorsque j’arrivai car le magasin était déjà ouvert. C'était Sam, déjà présent et qui semblait aussi avoir vécu une nuit courte au vue de ces cernes. J'espérais que ce n'était pas pour la même raison que moi. Même si nous étions dans une phase compliqué je me devais d'être le même que d'habitude alors je lui offrit mon plus beau sourire.

- Bonjour ! Tu es tombé du lit ce matin ! D'ordinaire tu arrives plus tard

Je ne savais pas pourquoi j'essayai de faire la conversation alors que cela lui faisait du mal. Sam s'était trop attaché à moi pour son propre bien mais égoïstement je ne souhaitais pas que cela change. Je l'aimais beaucoup mais lorsque nous avions une liaison je n'étais pas ouvert à devenir un couple. Comble de l'étrangeté je l'étais à présent avec Jesse depuis plusieurs mois.

Pourquoi diable avais je posé cette question alors tous les indices étaient réunis pour deviner que Sam n'avait pas dormi de la nuit ? Je me demandais si c'était de ma faute, si il avait pensé à moi mais c'était égoïste de penser ainsi. Entre nous c'était fini depuis que j'avais officialisé ma relation avec Jesse.
L'idée de faire une tentative d’humour m'avait traversé l'esprit mais cela aurait sans doute été inapproprié alors je me contentais d'opiner de la tête. Mon dieu pourquoi il y avait une tension aussi grande dans cette boutique ?

Il fallait que je m'occupe ou l'air allait devenir irrespirable par ici. Alors que j'allai prendre soin des fleurs exposés Sam me coupa dans mon élan en me fixant dans les yeux pour me demander si ça allait. Il était impossible pour moi de soutenir son regard. Je pouvais voir dans ses yeux marrons combien il était blessé et triste et cela je ne pouvais le supporter.

- J'aurai bien dormi une heure de plus au moins...et toi ?

" Non ça ne va pas", voilà ce que Sam devrait répondre mais comme d'habitude il ne le ferait, ferait comme si tout allait bien dans sa vie. Dieu que j'avais envie de le serrer dans mes bras pour le consoler de sa perte, de réchauffer son corps meurtri qui devait se languir de ne plus être proche du mien.
Machinalement je mordis ma lèvre inférieure avant de me détourner pour commencer mon travail avant que la boutique n'ouvre. Je remarquai alors les nouvelles plantes que Sam avait ramené, des beaux tournesols et orchidées. Un sourire vint fleurir mes lèvres devant tant de beauté.

La nature faisait de si merveilleuses choses, et je ne parlais évidemment pas de moi en disant cela ! Mais des fleurs, des arbres, des montagnes, toutes ces choses qui faisaient qu'un paysage était fabuleux.
Du bout des doigts je touchais nos nouvelles pensionnaires en soufflant :

- Elles sont magnifiques Sam

Comme si il s'agissait de nos enfants rien qu'à nous deux.

Comme je l'avais deviné Sam répondit qu'il allait bien. Au moins j'avais de l'admiration pour cet homme qui voulait se montrer fort malgré tout. Cela dit, cette façon de faire me rendait coupable alors que au fond je n'avais rien fait de dramatique. J'étais juste en couple avec un autre homme que lui, et d'ailleurs cette évolution de notre relation qui au début n'était que sexuel, m'avait grandement étonné. Pour quelqu'un qui pensait n'être pas fait pour être casé je m'étais fourvoyé.

Du coup je m'étais mis dans une situation embarrassante entre mon patron avec qui j'aimais beaucoup partager et mon petit ami qui me voulait rien que pour lui. J'avais donc du annoncer la nouvelle à Sam tout en mettant terme à notre liaison...Depuis entre lui et moi c'était pas très joyeux par rapport à avant. Et dire qu'il me manque, et ce que l'on faisait ensemble, ne serait pas un mensonge.

Bref, je ne devais pas aller ainsi mes pensées et pour passer à autre chose je devais me mettre au travail. Ou me focaliser sur les fleurs qui m'aidaient grandement pour me changer les idées. Je les adoraient et elles me le rendaient bien en chassant les parts d'ombres qui m'envahissaient. D'ailleurs nos nouvelles pensionnaires étaient absolument radieuses et j'en fit part à Sam qui ne tarda pas à me rejoindre. Il m'avoua qu'il ne souhaitait pas vendre les orchidées et un sourire étira mes lèvres, c'est vrai qu'elles seraient splendides dans la boutique en guise d'accueil.

Il m'invita alors à venir avec lui sur le marché floral, là où toutes les vies des fleurs changeaient. C'est vrai que j'y allai rarement et cela me ferait extrêmement plaisir de m'y rendre.

- Adoptons ces magnifiques orchidées alors, elles sauront faire bonne accueil aux clients...l'idée d'aller avec toi tôt le matin à la lumière du soleil est très tentante...quand est ce que tu y retournes ?

C'était sans doute dangereux de vouloir participer à une chose aussi "romantique" avec Sam mais j'en avais tellement envie à présent.

Suicidaire, c'était le mot qui pouvait me caractériser en ce moment. Fou allait bien aussi cela dit. Je n'avait pas pensé qu'accepter d'aller au marché ferait penser des choses à Sam...bien mal mit en pris car mon patron me demanda si c''était plus les fleurs ou d'être avec lui qui m'emballait. La vérité c'est que les deux me donnait envie, peut être même plus de me retrouver seul avec mon ancien amant devant un tel paysage de fleurs.

Peut être que ce doute était dû au sourire qu'il me faisait. Cela me rappelait à nos début lorsque nous nous tournions autour. J'avoue que si j'avais été pris c'était d'une part pour ma passion mais aussi parce que je lui avait plu autre que intellectuellement...

- A ton avis...?

Je ne sais pas pas ce me prit de lui rendre son sourire de dragueur. Ni pourquoi j'avais répondu de manière si "sensuel". J'avais vraiment un soucis...ou bien était ce parce que j'en avais assez de ne pas avoir Jesse rie que pour moi avec cet Evane qui servait à tenir la chandelle entre nous deux ? Au moins je savais que Sam ne voyait que moi, qu'il n'avait pas de meilleure amie possessive qui me le volerait pour une nuit et viendrait m'ouvrir un matin alors que je comptais passer un petit déjeuner en amoureux.

J'étais jaloux oui, et ça ne me plaisait pas de ressentir ce sentiment pour une fille sortie tout juste de l'adolescence alors Jesse était cent pour cent gay. Je secouai la tête pour chasser ces mauvaises pensées rattrapant au vol ce que Sam me disait. J'avoue que du coup je n'avais pas entendu les horaires mais pas besoin vu qu'il me proposait de passer la nuit tous les deux en attendant que le marché ouvre. Sa tentative de sauver les meubles était assez mignonne cela dit.

- Bien évidemment, ça ne me dérange pas de passer le temps à tes côtés, il faudrait juste que je prévienne Jesse au cas où il ai décidé de passer ce soir

Bien sur je n'allai pas dire à mon petit ami que je comptais passer plusieurs heures seul à seul avec mon amant. Et puis j'avais aussi le droit de passer mes nuits avec un ami !

Je laissais libre choix à Sam de choisir la raison qui me motivait pour aller avec lui. Évidemment le fait qu'il prenne la décision de penser que je le faisais pour lui ne m'étonnais guère. C'était aussi flatteur quelque part. Je me contenta juste de lui offrir un sourire en guise de réponse. De toute façon qu'il ai prit celui là ou l'autre aurait donné le même résultat : je l'accompagnai.
Je le vis s'approcher de moi, comme si cette nouvelle l'avait en quelque sorte libéré du périmètre qu'il avait établi entre nous deux. Pour tout casser, j'avais annoncé qu'il fallait que je prévienne Jesse pour ne pas l'inquiéter et aussi de mon absence ben évidemment. Sam me conseilla alors d'envoyer un message tout de suite. J’opinai de la tête et suivit mon patron du regard qui partait dans l'arrière boutique. En attendant je pris mon téléphone portable et pianota sur les touches : " Je serai absent ce soir, je passe la soirée avec Cody". Cody étant mon élève et hétérosexuel, Jesse n'aurai aucun doute sur ce qui se passait réellement. En espérant que mon petit ami ne lui parle de ça en jour.

Alors que je rangeai mon téléphone dans ma poche Sam m’appela pour que je vienne l'aider.

- J'arrive !

Je me rendis donc dans l'arrière boutique où mon patron se démenait à porter des plantes, ou plus exactement des roses. Avisant ses mains non gantées j'eus un petit sourire avant de rouler des yeux. J'ouvris un tiroir et en sortie les gants avant de les lui tendre.

- Tu as oublié cela, ça sera plus facile pour porter ses roses

Je lui offrit un sourire et enfila les miennes avant de l'aider pour amener des plantes de l'autre côté. Mon regard tomba alors sur le casier de Sam et la soirée que j'avais passé avec Cameron me revint en tête. Ainsi que ma fameuse retrouvailles avec ma chemise noire qui avait mystérieusement disparu.

- Au fait, tu pourrais me le signaler que tu gardes des vêtements à moi dans ton casier

Sans doute l'avais je laissé un jour ici ou ailleurs et Sam avait oublié de me le rendre. Mais du coup j'avouais que j'avais ouvert le casier de mon patron.

Spoiler:

Duncan & Sam

Je ne le cachais pas, j'étais content de savoir que j'allais passer la nuit avec Duncan. C'était sûrement la meilleur annonce de la semaine, et j'étais aussi content de me dire que j'allais passer la nuit à ses côtés. Bien sûr, j'aurais préféré que ça soit dans un lit, et que l'on fasse bien plus que d'aller voir des plantes, mais bon, c'était déjà ça ! C'était même beaucoup plus que je n'aurais espéré en me levant ce matin ! Alors je le laissa un instant, histoire qu'il envoie un sms à Jesse.

De mon côté, je me mis devant les roses, en essayant de m'imaginer les bouquets qui pourraient être fait avec celles ci. Des bouquets de douze, c'était certain, ensuite, peut être de la vente à l'unité ? Ouais, c'était un bon plan, ça ! Alors que j'appelais Duncan à l'aide, je pris un des ensemble de roses, grimaçant en sentant une épine entailler legerement ma peau. Il me fallait beaucoup plus que ça pour arrêté, et c'est avec un sourire que je pris les gants tendus par mon employé. Merci ! Effectivement, ça sera plus simple.

Les roses à terre quelques secondes, j'essuyais les quelques gouttes de sang sur mon t-shirt qui de toute façon, était déjà sale de terre, puis mit les gants, avant de me remettre à travailler. Les roses de nouveau dans les bras, je manqua de les lacher en l'entendant me parler de l'histoire de chemise. Comment était-il au courant de ça ? Sans réfléchir, je pris la décision de l'ignorer, juste le temps d'aller poser les fleurs, et aussi, de réfléchir à une excuse. Je ne pouvais quand même pas lui dire que j'avais pris sa chemise de mon plein gré ! J'allais passer pour quoi moi ? Mais quelque chose n'était pas net dans cette histoire, alors je courus presque jusqu'à l'arrière boutique pour l’empêcher de lui échapper. Comment tu es au courant pour la chemise ? Elle était dans mon casier...

Je m'approchais de lui tel un lion sur sa proie, les bras croisés sur mon torse. Je dois en conclure que tu as fouillé dans mes affaires ? Un sourire s'inscrivit sur mes lèvres. J'étais fier de moi, j'avais réussi à faire oublier cette histoire de chemise que j'avais gardé, le mettant à son tour dans une situation inconfortable. Alors ? Qu'as tu a dire pour ta défense ? J'avais fais expres de prendre un ton amusé, lui montrant bien que je ne lui en voulais pas. Je n'arrivais pas à lui en vouloir bien longtemps pour n'importe quoi de toute façon. Sauf pour sa relation avec Jesse, mais c'est l'exception qui confirme la règle.

© .mapydew

Spoiler:

J'attendais une réaction de la part de Sam concernant cette histoire de chemise. Je ne lui en voulais pas, j'avais juste voulu lui faire savoir que j'avais appris qu'il avait oublié de me rendre mon vêtement. Et alors que j'allai prendre d'autres plantes Sam arriva en trombe dans l'arrière boutique, m'empêchant de passer. Un sourcil interrogateur s'éleva sur mon visage puis mon patron me demanda comment j'étais au courant étant donné que la chemise était dans son casier à lui. En même temps je n'aurai pas pu le cacher bien longtemps car il aurait remarqué sa disparition un jour ou l'autre.

Lorsqu'il s'approcha de moi tel un prédateur l'envie de le prendre contre l'étagère passa rapidement dans mon esprit. Dieu qu'il était sexy comme cela. Sam faisait partie des personnes qui lorsqu'elles étaient énervés ou contrariés ne faisaient pas peur mais plutôt donnait envie de leur sauter dessus pour se faire pardonner. Enfin ça c'est la fausse excuse. Heureusement que je n'avais pas mit un pantalon serré ce matin sinon j'aurai été dans l'embarras.

- En effet j'ai ouvert ton casier

De toute façon je n'allai pas lui mentir là dessus, cela ne servait à rien. Même si je savais qu'il ne m'en voulait pas du tout, qu'il faisait cette comédie pour s'amuser. Et aussi que ça avait de l'effet sur ma pauvre petite personne.

- J'étais trempé à cause d'un camion qui m'a éclaboussé, d'ailleurs je n'étais pas la seule victime il y avait aussi un jeune homme. Par gentillesse je lui ai prêté mes affaires de rechange mais je me retrouvais démuni...je n'ai pas eu d'autres choix que de me servir dans ton casier

Le fait que ce jeune homme m'avait fait du charme pour savoir jusqu'où il pouvait aller n'était pas ses affaires. Pas plus que le restaurant qui suivit. D'ailleurs Sam n'avait pas répondu à ma question initiale.

- Et alors, qu'est ce que tu as à daire pour ta défense de ton côté pour la chemise ?

Je n'étais pas sur que le mot "serviable" était adéquat pour définir ma motivation ce soir là pour venir en aide à Cameron. Disons que l'option de voir un homme mignon torse nu seul à seul à l'arrière d'une boutique motivait plus. Bien évidemment je n'allai pas dire cela à Sam, je n'étais pas si horrible que cela avec lui pour vouloir le faire souffrir. C'était d'ailleurs une des dernières choses que je souhaitais. Bien que pour le coup de la Saint Valentin où mon patron m'avait retenu très tard, j'avais loupé l'heure du rendez vous avec Jesse avec plus d'une heure. Du coup on s'était disputé que dès que j'avais enfin pu rentrer chez moi mais heureusement j'avais su convaincre mon petit ami de me pardonner.( référence à un autre topic )

Pourtant je n'avais aucune envie de me venger contre Sam qui, j'en suis sur, l'avait fait exprès. Bref, revenons sur cette histoire de chemise, la réponse m’intéressait grandement, voir comment Sam allait se dépatouiller. Ses paroles me firent sourire tellement c'était mignon. Il faudrait lui dire qu'il mentait très mal. Et aussi d'arrêter d’être aussi près de moi. Surtout que mon patron est un petit peu plus grand que moi ce qui était parfois assez perturbant quand je le fixai car j'avais une belle vue sur ses lèvres tentantes. Du coup j'étais parti dans mes pensées alors que mon interlocuteur attendait ma réponse. Je clignai des yeux pour retourner sur Terre et m’éclaircis la gorge.

- Hum...oui c'est bon...tu peux disposer

Et là j'osai, oui j'osai déposer un baiser sur sa joue avant de retourner au travail. Parce que c'était tout ce que je pouvais faire avec les chaînes de la fidélité qui m'entravait.

La journée promettait d'être longue, et dire que ensuite je devais passer la nuit avec Sam pour aller au marché. J'étais vraiment suicidaire d'avoir accepté sa proposition. Pourtant ce jour n'avait rien de plus que d'habitude, à moins que cela soit dû au fait de la présence de Evane dans mon couple qui m'échauffait à faire de l'ombre. L'autre jour on a eu une petite discussion elle et moi, c'était très clair que ni ni l'autre nous ne voulions partager Jesse. Cette folle pensait réellement que un jour il serait plus que son meilleur ami ? Franchement tant de naïveté me donnait envie de rire, ou de vomir au choix.

Au moins quand j'avais une liaison avec Sam je ne voyais personne nous embêter, mise à part Junie Fynes qui avait tourné trop autour de mon patron selon moi. Je ne l'aimais pas et elle sentais la naïveté aussi à plein nez.
Heureusement ici, en travaillant avec mes amis les plantes je me sentais mieux, allégé de tous ses problèmes qui peuplaient ma vie. Je donnais du coeur à l'ouvrage, conseillait avec joie les clients qui me le demandait. Certains prenaient et partaient, mélangeant des fleurs qui au final ne signifiait plus rien. C'était si désespérant que des personnes comme ceci existe.

Alors que je finissait de mettre les dernières plants mon portable vibra dans ma poche. Sans doute était ce Jesse. Je le sortie et consulta mes messages pour y lire que mon petit ami avait bien reçu le message et me souhaitais une bonne soirée. Le pauvre si il savait...pourtant je ne ressentais aucune culpabilité à lui avoir menti. C'était pour son bien car sinon il se serait fortement inquiété et aurait fait une croissance de cheveux blancs.
Je jeta un coup d'oeil à Sam qui était plongé à écrire derrière le comptoir de la caisse. Il était mignon quand il était concentré. Un regard sur ma montre, il était presque l'heure d'ouvrir. Sam me demanda avec que Jesse avait pensé de notre futur soirée.

- Il n'est pas très heureux mais bon...jusqu'à preuve du contraire je suis encore libre de mes choix...et j'ai choisie d'aller au marché avec toi, d'accepter de patienter aussi avec toi et je n'ai absolument aucun regret là dessus

Un sourire étira mes lèvres alors que j'allai le rejoindre, face à lui, posant les coudes sur le comptoir de la caisse.

- Bien sur j'attends une invitation à dîner de ta part, au restaurant ou fait de tes petites mains...je suis sur que tu dois maîtriser la cuisine aussi bien que autre chose avec tes dix doigts...

Annulé ? Comment aurais je pu faire cela ? Je n'étais pas homme à avoir une laisse autour du cou, surtout de la part d'un homme plus jeune que moi. Il ne manquerait plus que ça. Déjà avoir rompu avec Sam sous sa demande avait été un gros effort pour moi, alors si en plus mon petit ami m'empêcherait de sortir avec qui je voudrais c'était hors de question. En plus Sam semblait vraiment heureux de la soirée à venir alors raison de plus pour rester sur mes choix.

En parlant de la soirée je comptais bien remplir mon estomac et pourquoi pas profiter de la cuisine de Sam par la même occasion. On mangeait souvent ensemble au restaurant alors j'espérais qu'il déciderait de changer un peu. Bien évidemment insinuer qu'il était très habile de ses doigts était une motivation pour qu'il me montre d'autre de ses talents.
Je le laissa me prendre la main, sentant un frisson parcourir mon corps. Ce qui n'était pas bon du tout. Sa demande sonnait comme celle que l'on fait pour demander en mariage. Ce qui était assez déconcertant et en même temps je trouvais cela mignon qu'il y mette tant de coeur. J'avais donc gagné pour la dîner , chez lui en plus. J'en étais plus que ravie et le sourire que j'affichai devait le montrer clairement que c'était la bonne réponse.

- Mais avec joie Monsieur Barringer, il me tarde de tester vos talents culinaires

Répondis je sur le même jeu d'acteur, bien que à vrai dire je n'avais pas besoin de faire beaucoup d'effort pour parler aussi bien. Je fus déçu lorsqu'il lâcha ma main, sentant la froideur reprendre sa place. Bien évidemment je gardai un masque impassible pour ne pas qu'il pense des choses.

- Soit, je fermerai la boutique, flânerai un peu pour te laisser préparer le repas

Qui j'en étais sur serait divin si il était aussi doué dans la luxure que dans la cuisine. Je lui avait donc fait part de mes attentes en quelque sorte. Il m'avoua qu'il n'était pas aussi doué que cela. Ce n'était pas vraiment dramatique.

- Je suis sur que tu te dévalorises et que ça sera délicieux comme tout ce que tu fais

Dis je avec un petit sourire en coin, scrutant son visage qui avait rosit, ne le rendant encore plus irrésistible. Je sentais que la température avait augmenté ainsi que mon envie de lui sauter dessus, me mettant mal à l'aise dans mon sous vêtement qui commençait à devenir trop petit.

Je n'en doutais pas que mon hôte ferait tout pour le satisfaire. Il donnait toujours son maximum quand cela me concernant et c'était réciproque. J'avais vraiment hâte de voir ce qu'il allait préparer pour me faire plaisir ne doutant absolument pas sur le fait qu'il y avait cent pour cent de chance que cela me plaise.
Enfin il fallait quand même le prévenir de certaines choses concernant mes goûts sur les aliments. J'étais assez sensibles des papilles et un problème avec deux fruits.

- Tu fais bien de demander...je suis allergique aux fraises et je ne mange pas de raisins...je n'aime pas non plus ce qui est acide...Voilà c'est tout concernant les points négatifs que tu aurais pu faire

Pour ce qui était de ce que j'aimerai manger. J'adorais les calamar frit. C'était mon petit péché mignon, je pouvais en manger énormément tellement j'adorais ça. Surtout avec de la mayonnaise. Rien que d'y penser j'en avais l'eau à la bouche et je pouvais imaginer le goût dans ma tête.

- J'ai grandement envie de calamar frit...

Lâchais je en même temps qu'il allait ouvrir la boutique. C'était l'heure de se mettre au travail. Nous n'étions pas en période de fête pour le moment alors les clients ne se bousculaient pas pour acheter. Tant mieux, car j'adorais rester seul à seul avec Sam, ici c'était notre petite bulle avec nos "enfants".
Et quand mon patron me regardait comme il le faisait actuellement je me sentais bien, grand et beau. Je ne devrais pas ressentir ce genre de chose pourtant en dehors de Jesse. Ne cillant pas d'un pouce je le regarda s'approcher de moi, peut être un poil trop près. Je ne bougeai toujours pas lorsqu'il m'annonça que j'avais un cil sur la joue ni quand sa main vint toucher ma joue. Mon regard est fixé sur ses lèvres, je ne regarde même pas ce qu'il me montre.
Dans ma tête la phrase " résiste Duncan résiste ! " se répète à l'infini alors que dangereusement mon visage se rapproche de celui de Sam.

La sonnette de la boutique retentit alors me sortant de ma "transe" et je détourne rapidement la tête pour voir la personne qui est entrée. Il s'agissait d'une vieille dame à laquelle je souris pour la saluer.

- Bonjour madame...! Si vous avez besoin d'aide n'hésitez pas...!

Je m'éloignais alors de Sam le plus loin possible, et vaguer à des occupations pour le sortir de mon esprit. Finalement passer la soirée avec lui ne serait peut être pas une bonne idée...

Mon dieu Sam n'avait jamais mangé de calamar frits ? Il loupait vraiment quelque chose ! Heureusement grâce à moi il allait connaître ce petit délice. Sauf si ma conscience arrêtait de me retenir de sauter sur mon propre patron. J'avais failli l'embrasser il y cinq minutes. Heureusement, ou malheureusement je ne sais pas trop, une vieille dame est arrivé et à réussi à m'éviter une catastrophe.

La journée avait donc débuté et je prenais bien soin de ne pas m'approcher de Sam pour ne pas être une nouvelle fois tenté vers la tromperie. Pourtant je ne lui avait pas annoncé d'annulation pour ce soir, alors que je devrais peut être. J'avais en fait très envie de voir ce que Sam était capable de faire et cela faisait longtemps que n’avions pas eu de dîner en tête à tête hors du travail.

Mon patron était donc partie dans l'après midi pour préparer le repas de ce soir et je l'étais occupé de la boutique à moi tout seul. De toute façon il n'y avait pas grande foule. Juste des hommes qui venaient pour faire plaisir à leurs femmes, en honneur à la date de leur mariage, un anniversaire, une fête, un futur enterrement.
Bref, une journée qui n'avait pas été très animé. Heureusement que j'étais entouré par de belles créatures sinon j'aurais déprimé. Les coups de dix neufs heures sonnèrent et il était temps de fermer la boutique. J'éteignis les lumières, mit l'alarme en route et ferma le store électrique. Tout cela m'avait prit une vingt minutes. Vu que j'étais sale de terre je pouvais faire un tour chez moi pour prendre une douche et mettre des vêtements, ou plutôt un vêtement en particuliers. Cela laisserait du temps à Sam en plus.

Il était presque vingt heures trente lorsque j'arrivai devant la maison de mon patron. J'espérais que ceux qui vivait avec lui n'était pas présent....
Mon doigt appuya sur la sonnette. J'avais revêtu la chemise noire, la fameuse que Sam m'avait dérobé et caché pendant des semaines, sous mon manteau. Un jean qui faisait ressortir mes jolies petites fesses et bien évidemment un bouquet de fleur de ma composition dans une main. C'était mal élevé d'arriver chez quelqu'un les mains vides.

J'étais très impatient et à peine Sam avait il ouvert la porte qu'une délicieuse odeur venait me chatouiller les narines me mettant l'eau à la bouche. Cette soirée s'annonçait excellente sur tous les points de vue. Je rentrais à l'intérieur comme venait de gentiment m'inviter Sam à le faire et fit un bisou sur la joue à ce dernier avant de lui tendre mon bouquet de fleur avec un grand sourire.

Une fois débarrassé de mon cadeau j'ôtai mon manteau et le suspendu au porte manteau fait pour cela. Je pouvais sentir le regard de mon patron sur moi et bizarrement j'en étais très fier et cela me plaisait toujours énormément de savoir que je lui faisait de l'effet. Chose étrange quand on est en couple avec quelqu'un...

- Alors, tu as trouvé la recette des calamars ?

Demandais je avec un petit sourire tout en prenant place sur le canapé. Ce n'était pas la première fois que je venais et apparemment nous n'étions rien que tous les deux. Habitué à y prendre mes aises comme une deuxième maison je n'avais rien perdu de cette habitude même si notre liaison était fini. J’espérai que cela ne froisserait pas Sam que je fasse comme si ne rien était, que rien n'avait changé entre nous. La seule différence était que le canapé ne serait pas témoin de nos élucubrations sexuelles. Du moins, en théorie...