James Ҩ Maxim

«Son whisky était si extraordinaire que quand il en buvait, il parlait écossais. »

Les vacances de Noel venait à peine de commencer que James s'était pris d'ennui. Il avait bien passé quelques jours chez la famille Wainwright et il avait indéniablement beaucoup avancé dans son travail scolaire, mais maintenant il s'embêtait. Alors qu'il avait commencé son huitième croquis et que celui-ci prenait de plus en plus la tournure d'une forme sombre, indécise et beaucoup trop abstraite par rapport à ce qu'il faisait d'habitude, qu'il pris la décision d'abandonner toute tentative. James passa rapidement un coup d'oeil vers sa chambre où jonchait de feuilles de papiers représentant des formes passablement ratées ainsi que son mur où était accroché quelques pseudos chefs-d'oeuvre. Il ne comptait plus ses rédactions pour ses cours de poésies qui jonchaient le sol : En gros, sa chambre ressemblait à un gros bordel désordonné et empreint d'une tentative d'intelligence et d'art.

James soupira et prit le chemin de la chambre de ses soeurs, mais celle-ci semblaient avoir une vie beaucoup plus passionnante que lui. Il fit la moue : Lui, il voulait fêter dignement cette période, faire des bêtises et sauter de tous les côtés pour inaugurer son âme d'enfant.

Il tomba sur le secrétaire remplis d'alcool. Il se rappela alors qu'Henry avait refait le plein la semaine passée pour les fêtes.

Spontanément, il avait pris quelques bouteilles - Dont l'aspect semblait à première vue chouette, et entama la première, allumant sa chaine hifi. Voilà, il boirait du whisky en dansant sur du Nirvana. ( La musique exprimant son envie de rébellion soudain )

Alors qu'il reçu un appel d'Evane et qu'elle semblait vouloir lui raconter ses histoires de garçons particulièrement drôle, il ne remarqua pas que sa bouteille s'était largement entamée.

Une fois que la voix de Kurt Cobain s'était tût depuis un bon moment et qu'Evane daignait enfin raccrocher, il eut cette idée. Son voisin. Il s'injuria intérieurement d'idiot, il aurait dû y penser depuis le début ! Maxim et lui se connaissait depuis les grandes vacances et ils avaient pris l'habitude de passer du temps ensemble. Malheureusement pour James, Maxim était du genre à beaucoup aimer faire la fête et James tombait quotidiennement dans ses plans plus foireux les uns que les autres. C'était d'ailleurs avec lui qu'il partageait le plus son état d'ébriété.

Voilà, sa décision était prise : Il passerait sa soirée avec Maxim. Il pris un moment avant de réussir à se relever, il enfila sa veste et pris dans chaque main une bouteille. D'une allure plutôt vacillante, James sorta de sa maison pour se diriger vers celui de son voisin.

Il ne pu s'empêcher d'appuyer plus qu'il n'en fallait sur la sonnette, impatient. Après quelques minutes, Maxim vint ouvrir la porte, l'air passablement contrarié qu'on vienne s'exciter sur sa sonnette à une heure aussi tardive.

James sourit largement, levant les bras pour montrer ses bouteilles.

- Joyeuuuuuux noel ! S'écria-t-il, le regard aussi content que celui d'un môme, les joues rougies par l'alcool.

James Ҩ Maxim

«Son whisky était si extraordinaire que quand il en buvait, il parlait écossais. »

- James Fitzgerald... Si on m'avait dit que tu viendrais sonner chez moi complètement démonté par l'alcool ce soir, j'aurais fortement misé sur le caractère improbable d'une telle situation... Et pourtant tu es bien là, allez entre ! Lança Maxim, un sourire au lèvre, l'invitant à rentrer. James éclata de rire, rentrant à l'intérieur.

Maxim prit des mains la bouteille qu'il avait largement entamée, alors que James gardait l'autre bouteille contre lui.

- En plus tu ne t'emmerdes pas, pas sur que ton père apprécie que tu vides sa bouteille, c'est pas n'importe quel Whisky, tu risques d'avoir un prélèvement sur argent de poche... Mais c'est pas mon problème. Rajouta t-il avec un grand sourire avant de boire une gorgée.

- Oh tu sais...Il a sans doute d'autres choses plus importante à me reprocher que quelques bouteilles d'alcools, dit James en haussant les épaules, marchant vers le salon.

Bien que naturellement franc, sobre, il ne se serait sans doute pas permis de faire cette remarque. Il osait rarement s'aventurer sur ce sujet là mais James était plutôt énervé ses temps-ci. Les remarques désobligeantes de son père au quotidien commençaient légèrement à le gonfler. Bien, son père était homophobe et comptait bien lui faire comprendre. James avait toujours fait feint d'ignorance, mais il est vrai que depuis quelques temps, sa crainte s'était transformée en colère. Mais soit, il n'était pas là pour ça.

D'une manière vacillante, il s'assit en tailleur sur la moquette, débouchant la deuxième bouteille.

- Mais l'idée que je puisse le taper sur les nerfs un peu plus est loin de là dérangeante, sourit-il, la mine amusée. Et si tu nous ramenais quelques verres de shoot ? Rajouta-t-il d'une voix empreinte d'innocence.

- Nous avons quelques choses à fêter! D'abord, les fêtes de noël ! La neige! Et pour arriver au plus important...ce jour où James Fitzgerald entraîna en premier vers le mal Maxim Daniels, rit-il. L'élève dépasserait-il le maître ?

Le sourire en coin, il but une autre gorgée.

Pendant qu'il continuait de parler, Maxim s'éclipsa de la pièce pour aller chercher les deux verres demandés. Une fois de retour et assit sur le canapé, James vint le rejoindre.

- Ahaha, tu es encore bien loin du maître James, mais j'avoue que tu me surprends de jour en jour, je ne m'attendais vraiment pas à te voir ici ce soir en fait, tu t'ennuyais à ce point ? Je pensais pas que je finirais par te transformer en alcoolique mec. Dit-il en souriant avant de remplir les deux verres devant lui avant de lui prendre la bouteille des mains pour lui donner le verre à la place.

James eu une mine réprobatrice en perdant sa bouteille et récupérant qu'un seul verre.

- Loin du maître ? Ça reste à prouver ! Sourit-il. Et je suis loin d'être alcoolique ! C'est juste que...c'est les fêtes, il faut en profiter. Je m'ennuyais, j'avais déjà finis tout mes croquis, Julia et Katya était absente et il y'avait le secrétaire de mon père qui me faisait terriblement de l'oeil, répondit-il, en buvant une gorgée.

- C'est meilleur dans un verre, tu peux sentir la saveur de ce que tu bois James, ne l'oublie pas, boire est une chose, mais il faut bien le faire pour en profiter au maximum, rajoutait Maxim.

- Tant de sagesse dans ces propos, je me dois d'approuver il me semble, lança-t-il, la mine légèrement amusée.

Il but une autre gorgée, appréciant au maximum son verre de whisky, comme dit plus tôt.

- D'ailleurs, à propos d'alcoolique, ça m'étonne que tu ne sois pas sorti aujourd'hui ? Comme quoi je ne suis pas le seul à tromper l'ennui, sourit-il.

James ne put s’empêcher de penser qu'il appréciait Maxim. Il était l'une des rares personnes qui savaient le mettre à l'aise et où il n'était pas en proie de bafouillement et de maladresse. Bon après, le whisky avait certainement un rôle à jouer dans cette sensation.

- Je ne suis pas sorti car je n'en avais pas envie James et je ne buvais pas encore jusqu'à ce que tu arrives, tu sais...Dit-il en lui faisait un clin d'oeil avant de prendre la bouteille entre ses mains pour remplir à nouveau leurs verres.

- Je ne sous entends pas que c'est ce que tu fais quotidiennement, c'est juste que..c'est les vacances, du coup ca m'étonne un peu, répondit-il, en haussant les épaules, un léger sourire au lèvre. La réponse de Maxim sonnait comme s'il essayait de se défendre de sortir. Ce n'était pas son intention, il n'y avait aucune accusation dans ses propos. Peut-être qu'après, il se trompait dans l’interprétation de la phrase de Max.

Aussitôt, James but une gorgée, savourant le liquide.

- Mais tu as bien fais de venir, j'allais finir par aller me coucher si ça continuait, rajoutait-il.

- Je suis donc arrivé à temps !

- Mais méfies-toi, boire de l'alcool parce qu'on est seul est un signe de mal être, t'es sur qu'il n'y a rien qui te tracasses en ce moment ? Lui demanda t-il.

James arqua un sourcil, vaguement surprit. Il se sentit pris au dépourvu, n'ayant pas penché pour cette éventualité. Non, il..ce n'était pas la raison. Il voulait juste profiter des fêtes et c'était l'occasion de se détendre un peu. Alors c'était comme ça que Maxim le voyait ? Un garçon souffrant de mal être ? Il fronçait les sourcils, prit soudain de colère sur ces propos.

Alors qu'il allait répliquer d'une voix sèche, il se reprit. Il se méprenait. Ce sentiment perpétuel de colère jouait sans doute sur son interprétation. L'alcool n'arrangeait rien. Sans doute que Maxim s'inquiétait simplement pour lui et James ne faisait pas partie de ses personnes qui s'en prenaient aux autres lorsqu'ils étaient contrariés.

- C'est sympathique de t’inquiéter pour moi Sigmund Freud, mais je vais bien, sourit-il légèrement. Il n'y a pas de sens profond et caché derrière mon acte, sinon profiter et me détendre, s'expliquait-il, en prenant la bouteille pour leurs servir un nouveau verre.

Il est vrai que la question de son coming out et le rejet de son père suscitait pas mal de remises en questions et de colères, mais..il était de plus en plus en clair avec lui même et son identité. Alors l'avis négatif sur ces choix semblaient de moins en moins peser sur lui. Du moins, pas assez pour qu'il se laisse aller à déprimer et à commencer à boire.

Inconsciemment, James se refrogna un peu, plus distant. Il n'aimait pas parler de lui, il avait toujours eu cette difficulté à ne pas réussir à se confier. Cette attitude avait tendance à agacer pas mal de personnes, mais il n'y pouvait rien.

- Alors, tu as envie de faire une soirée tranquille, c'est ça ?

- Tu as déjà passé une soirée tranquille avec moi James ? J’espère que tu cherches juste à me provoquer en disant ça… Maintenant que tu es là et que tu sembles être déjà bien en forme niveau alcool on va bien pouvoir se trouver une occupation digne de ce nom tu ne crois pas ? Mais je crois que nous devons d’abord finir cette bouteille… Ensuite il sera temps de sortir pour voir ce que Magnolia a à nous proposer ce soir. Dit Maxim, un sourire au lèvre.

James ne put s’empêcher de sourire plus largement face à cette requête. Malgré sa réticence au début, Maxim et lui avait pris l'habitude de faire toute sorte de bêtises dans Magnolia. Parfois même, un morceau de leur exploit remontait jusqu'à l'oreille de sa soeur aînée, Julia et il fuyait son regard réprobateur dans ces cas là.

- Je dois admettre que pour l'instant..aucune. Je voulais juste vérifier tes intentions et une fois de plus je ne suis pas déçu, lança James le sourire en coin. Il prit à son tour la bouteille pour boire une ou deux gorgées, s'entreprenant tout deux à finir cette bouteille à tour de rôle.

Après deux bouteilles de whisky terminés, un Maxim légèrement moins conscient - Mais il fallait lui reconnaître qu'il était largement plus doué que lui pour tenir l'alcool, James prit sa veste pour se diriger vers l'extérieur. Son voisin ne prit pas longtemps pour le rejoindre, une bouteille à la main, provenant sans doute de sa réserve personnelle - Mais James ne viendrait jamais dissuader ce choix généreux.

D'une certaine façon, ni lui, ni Maxim, n'avaient décidé leur destination. Ils s'étaient juste tout deux contenté de prendre un chemin sur base d'un " Eeeeh James, ce chemin là me tente bien !". Alors d'une démarche désordonnée, trahissant un certain enthousiasme, ils prirent l'angle du carrefour.

Il y avait de ça un moment que Magnolia était plongée dans le noir et qu'il n'était plus une heure décidément raisonnable, ça ne put cependant pas empêcher les deux voisins de faire un certain tumulte dans la rue : James marmonnait une chanson des Young Veins d'une voix de plus en plus forte, coupée entre deux rire par un Maxim qui s'évertuait à raconter une histoire, d'un débit rapide et entraînant.

Leur attention finirent par se porter sur un brouhaha qui semblait provenir d'un pub. De notoriété publique calme, le pub débordait de monde et semblait tenir une agitation inhabituelle. D'un coup d'oeil entendu, ils s'approchèrent du pub en question, intrigué.

Durant le chemin, James avait bien perçu la mine inquiète de Maxim. Il était évident qu'il n'était pas dupe. James plissa son nez, peut être qu'une fois qu'il aura assez d'alcool dans le sang et qu'il y aura un peu plus de calme, peut être que, peut être qu'il se confierait.

Arrivé devant le pub, ils comprirent rapidement quelle était la cause de ce capharnaüm inhabituel : Un enterrement de vie de jeune fille et de garçon. Cette soirée promettait d'être assez amusante.

- Bah voilà, on va s’inviter dans les deux groupes et tu verras qu’on va passer une bonne soirée à s’amuser et à consommer à l’œil… En plus il y a l’air d’avoir de très jolies jeunes femmes dans le lot… Dit il en souriant à James avant de lui taper dans le dos pour le faire avancer avec lui en direction du bar.

Balayant la salle du regard, James ne put s’empêcher de rajouter dans son esprit " Et de garçon!". La mine réjouie, James et lui se dirigèrent vers le bar, s'alcoolisant un peu plus. Un verre de whisky à la main, ils se fondèrent tout deux dans la masse. James regarda un instant autour de lui pour mesurer la température de la soirée. Il éclata de rire en observant la future mariée dont la mission était de retrouver la queue de son futur époux parmi diverses photos et semblait incapable de la retrouver. James avait déjà vu entendu parlé de ce jeux après l'enterrement de vie de jeune fille de sa tante, visiblement, la vraie image n'existe pas et la mariée se mettait ainsi à douter d'elle en se demandant si elle connaissait véritablement son futur mari.

Finissant son verre, Maxim l'attira vers un jeu que les participant de l'enterrement de vie de garçon semblaient jouer depuis un moment : Le Bear Pong. Ils se dirigèrent tout deux verres une table non utilisée ou une quinzaine de bières étaient disposées à chaque extrémités de la table. Le but du jeux était de viser l'intérieur d'une bière avec une balle de ping pong et le perdant devait boire cul sec le verre qui avait été touché. Ils commencèrent tout deux à jouer, la mine décontractée, tout en discutant. Très vite, James se rendit compte qu'il visait terriblement bien et s'amusa d'autant plus en voyant Maxim perdre. Mauvais perdant et la mine boudeuse, son voisin essayait tant bien que mal de se venger.

Prit dans l'ambiance, leur discussion finit par tourner sur leur vision du mariage.

- Je crois que. Enfin. Je n'ai pas spécialement envie de me marier. Je ne le ferais surement pas même. Je pense pas que le mariage soit une condition essentiel pour être un couple heureux. Enfin, pour moi, ça m'emporte peu. Je crois que c'est un truc qui doit être plus important pour les filles, s'expliquait-il, de façon évasive.

Evidemment que James n'était pas pour le mariage. Au fonds, oui, ça l'importait peu. Ça ne lui aurait pas déplus non plus, mais sa condition l'en empêchait grandement.

- Et toi, qu'est ce que tu en penses ? S'empressa de demander James, la mine curieuse.

A la fin de son explication, Maxim fût couper dans sa phrase, les lumières subitement éteinte. Un long silence perplexe s'imposa dans la pièce un instant. Des néons de lumières ainsi qu'une musique entraînante traversa ensuite la salle, faisant sursauter plus d'uns. Avant même de pouvoir s’interroger, des strips teaseuses et des chippendals s'étaient installés sur des tables, de façon opposée.

Leur apparition fût bien vite approuvée par des applaudissements et des sifflements. Aaah les joies de ce genre d'évènements...James et Maxim échangèrent un regard complice, la mine visiblement satisfaite. Ils s'approchèrent de la table ou déambulait des demoiselles à moitiés nue. Mais inconsciemment, James ne put s’empêcher de pivoter régulièrement la tête, appréciant un tout autre spectacle. Son voisin allait vite s'en apercevoir, mais qu'importe, il avait envie de profiter ce soir!

Bien que leur soirée s'était entamée sur un brin de solitude et d'alcool, elle s'était détachée et semblait plutôt réussie. Au fonds, il n'y avait dans ça rien d'étonnant. A ses piètres souvenirs, James n'avait jamais été déçu des soirées qu'il avait fait avec Maxim. L'attitude de son voisin, certainement inconsciente, avait toujours su le mettre inexplicablement à l'aise. Pour la plupart, cette aise aurait pu sembler anodine. Mais James n'était pas de cet acabit. Il semblait la plupart du temps sur ses gardes et sur une certaine réserve. Il avait toujours eu un tempérament beaucoup plus réservé et " a coté" que les autres, ça il en était indéniable.

Mais il n'y avait pas que ce facteur qui venait en compte, le fait qu'il était entrain de se batailler pour construire son identité et accepter son homosexualité jouait aussi un sacré rôle. Et puis, il y'avait le rôle de sa famille. Les Fitzgerald qui semblait arriver comme de travers en comparaison aux familles parfaites de Magnolia Crescent. L'humour et le tempérament déplacé de leur père, les tourbillons de révoltes de Julia qui était loin de passer inaperçu, les disputes incessantes entre les membres de la famille (dont Jaylann tenait la palme pour les déclencher) y était pour beaucoup aussi. Il était fatigué de cette famille brisée qui était loin de se relever.

James avait déjà grillé à plusieurs reprises ce regard que Maxim prenait, à peine quelques fractions de secondes, avec une certaine bienveillance. C'était sans doute se baser sur peu de choses, mais l'idée d'avoir une certaine confiance en lui prenait forme. Il était certain qu'il se murerait dans un silence au sujet de sa famille si...si. Cette histoire ne dépendait pas de lui et il ne préférait pas glisser sur des terrains glissants. Surtout qu'il savait la perception de Maxim sur la famille Fitzgerald.

Mais, il pouvait entre voir de parler de..son homosexualité. Peut être. Et puis avec du whisky dans les veines, les mots lui échappaient toujours plus facilement.

Alors quand Maxim lui fit remarquer, de son coup d'oeil de journaliste avisé, qu'il ne regardait visiblement pas le même spectacle et qu'il n'y avait aucun malaise, James ne put s’empêcher de sourire imperciblement. Désormais beaucoup plus à l'aise, James cessa de jeté des regards répétitifs vers de longues jambes greffés d'escarpins. - Et cette expérience prouvait une fois de plus que le physique d'une fille, bien qu'avec des formes généreuses et dénudées, le laissant décidément de marbre.

Le regard timide de James put se poser plus tranquillement vers l'autre coté de la salle, la mine plutôt réjouie. Après un certain temps, ils se lassèrent tout deux du spectacle et sortirent prendre l'air. Un dernier verre entre les mains, il s'assirent sur le rebord de la façade du bâtiment, de façon plutôt inconfortable. - Mais l'architecture de la rue n'était sans doute pas prévu pour deux jeunes à moitié ivres près à se poser sur n'importe quoi.

Un silence s'installe entre les deux voisins quelques minutes, un silence qui n'était pas dérangeant où cherchait à tout pris à le combler. C'était plus une façon de faire un point sur la soirée qu'il venait de passer. James finit par le rompre.

- Je dois dire que c'était plutôt agréable comme soirée ! Et des plus surprenants...lança-t-il, un sourire en coin.

- Je. euhm. Sans doute, merci. Tu n'avais peut être pas tord lorsque tu avais envisagé que je fuyais certains problèmes. Enfin j'imagine, bafouillait-il, l'esprit déja largement embrumé. Il ne savait pas trop comment aborder la chose, il n'était jamais vraiment doué pour ça.

James s'entreprit d'enfoncer ses phalanges rougies par le froid, de plus en plus virulent, dans le fond de sa veste. La nuit était désormais largement entamée et l'air était des plus lacérant. Le pub commençait tout doucement à se vider de monde, les groupes de presque mariés dispersés dans la rue à la recherche de leur logis. L’atmosphère s'était ci-tôt adoucis, les clients rapportés en petit groupes. Un soupçon de confidences, de murmures et de pensées sombres surplombaient l'endroit, alimentés de whisky bon marché. Les deux voisins étaient de mises.

- Je t’en prie James… Je me doute bien que cela ne doit pas être facile, même si on se persuade que l’avis et le regard des autres n’est pas important on ne peut pas ne plus y penser du jour au lendemain… Surtout celui de notre famille n’est-ce pas ?


James plissa son nez, acquiesçant. Nous y étions donc. Maxim était armé de plus d'empathie et de compréhension que James ne l'avait envisagé.

- Si tu as besoin d’en parler ou de te confier tu sais que je suis là James, on n’est pas les meilleurs amis du monde mais je crois qu’on se connait assez maintenant pour savoir qui se trouve en face de nous et tu es un gentil garçon James, tu as le droit de faire ce que tu veux de ta vie et personne ne peut te juger pour ça, après tout qu’est-ce que cela change ? Dit-il, en empoignant son épaule.
James soupira, passant nerveusement une main derrière sa nuque.

- C'est juste que...Enfin. Je. C'est juste...cette façon presque trop facile qu'on a, cette tendance à construire notre identité en fonction de ce que nous renvoit les autres. Mais c'est tellement si factice et caricaturé. Je pense qu'il. Qu'il m'a fallut un moment avant de pouvoir m'en détacher. Passer au dessus de tout ce qu'on peut penser et. J'y arrive la plupart du temps. Mais ça ne reste jamais simple, je n'ai même pas le temps de comprendre ce que je suis, qu'on place des propos injurieux sur ce que je parais. C'est..assez déstabilisant. Et comme tu le dis, l'opinion de sa famille est sans doute..primordial. Je. enfin. Le..rejet de mon père est déstabilisant. Enfin, il l'était. Je pense être assez au clair sur ce que je suis pour pouvoir balayer tout les à priori des autres. Mais cette façon qu'il a de persister dans sa haine, toute ses remarques, commencent petit à petit..à me mettre perpétuellement en colère. Je me sens toujours en colère et sur une défensive...presque non fondée.

James se tût un instant, fronçant les sourcils.

- J'aimerais juste..qu'on me foute la paix. Après tout, oui, je fais ce que je veux. Les conséquences sont justes.. fatigantes. Je devrais assumer complètement ce que je fais et n'avoir aucune appréhension à le dire. Mais. Mais il reste cette simple idée que...En nommant ce que je suis, je donne la possibilité à l'autre de me donner une étiquette, comme si j'étais coincé dans certaines caractéristiques. Alors que si...si je décide de ne rien dire, tout les choix sont envisageables. Personne pourrait..poser une parole ou un acte qui entrave ma liberté. Personne ne modifierait son comportement envers moi, pour tel..propos que j'ai pu dire.

James échappe un rire, secouant la tête.

- Je te l'accorde je cogite trop, dit-il, la mine embarrassée.

Alors que James s'était engagé dans une soirée pleine d'aventure, de quête d'apaisement et d'alcool pour réussir à s'échapper un bref instant de sa situation, que celle-ci résonna de façon foncièrement divergente. D'une certaine façon, oui, il avait eu ce qu'il désirait : Etre à demi apaisé. Il se sentait indéniablement plus calme, comme si sa colère s'était amenuisé alors qu'il était entrain de mettre au clair ses pensées. Mais, alors qu'il avait pensé, de façon presque illusoire, qu'il pourrait atteindre cet apaisement au gré d'alcool et de douce fuite, il l'avait trouvé tout autrement. Une solution sur base de confidences, d'aveux et de réflexion. Cette tension permanente qui s'était logée depuis quelques semaines s'amenuisaient au fur et à mesure qu'il déversait ses mots. Il était surement loin du calme qu'il idéalisait. Il n'était pas naïf au point de croire qu'il atteindrait ce nirvana aussi vite. Mais il avançait, indéniablement.

James tiqua, sursautant presque, à la question que Maxim lui posait, presque de façon brusque :" Est-ce que tu crois être capable de te faire passer pour un hétéro toute ta vie simplement parce que ton con de père est homophobe ?"

Un "Non ! " incroyablement ferme et brusque s'était échappé des lèvres de James, presque de façon inconsciente. Comme une sorte d'instinct primaire, primordial, d'affirmer ce qu'il était, qu'il se battrait pour et qu'il balayerait d'un revers de main tout ceux qui posséderait une opinion fausse et négative à son sujet. James prit conscience de tout ce que ce simple "non" engageait, de plein fouet. Des ressources et attentes qui sommeillaient au fonds de lui. Comme si il découvrait un certain courage qu'il possédait, mais qu'il avait ignoré jusque là. Au fonds, il savait qu'il en avait toujours eu. Il avait quand même fait le choix de remettre en cause tout ce qu'il était. Il avait prit la décision de bouleverser toute sa vie, ses relations avec autrui pour ce qu'il pensait être. Et il s'était engagé dans un combat presque éperdu pour se convaincre lui même, se trouver, se confronter aux autres. Cependant, parfois ça lui semblait trop difficile. Ces rejets, cet état de perpétuel confusion, avaient tendance à le déstabiliser. Il avait l'impression de perdre plus de bataille qu'il ne semblait en gagner. Alors, oui, il s'était perdu à croire qu'il ne serait plus jamais fort. La question de Maxim, surement loin d'être anodine, lui refit conscience de tout ce qu'il était et prêt à engager.

Il ne put cacher son trouble et sa surprise sur son visage.

Son précédent discours lui sembla inestimablement faible. Libre. Il parlait de liberté en arrivant à cacher ce qu'il était. Il avait tout faux. C'est en étant en accord avec lui même qu'il aurait cette liberté.

- Non. Je. Je veux être au clair avec ce que je suis. Je. Il le faut. Au diable mon père. Je. Je suppose que je ne devrais pas m’empêcher de vivre pour..lui, si lui même ne me considère même pas.

Une phrase venant d'une canadienne résonna alors dans ses oreilles, en concordance avec ses mots "Et rappelles-toi que tu peux avoir le monde à tes pieds si tu te laisses pas abattre par ceux qui te laisse de coté".

- Mais c'est difficile de prendre cette distance. Je ne veux perdre personne..souffla-t-il, tout bas, presque comme une murmure, pour lui même.

- Je sais que c’est difficile James, mais en même temps et excuses moi pour ce que je vais dire, mais si ton père est trop con pour se rendre compte que l’important c’est que tu sois heureux comme tu es plutôt que tu te forces à jouer un rôle pour lui plaire à lui… Je n’ai jamais apprécié ton père James… Et de savoir que c’est sa putain d’homophobie qui te mets aussi mal ne m’aide pas à lui trouver des qualités…Lança son voisin.

James ne put s’empêcher de sourire à la remarque de Maxim, amusé. En réalité, les paroles de Maxim était loin d'être inexacte. C'était stupide d'attacher autant d'importance à l'avis de son père qui au fonds le jugeait sans vraiment le connaitre. Il aurait beaucoup plus de sens d'appréhender le jugement de ses amis, de soeurs et de toute ces personnes qui au contraire de son père le considérait. Et quand bien même, il agirait d'apparence en tant qu'hétéro, il était certain que son père ne changerait d'un poil son attitude. Avant même ses révélations, son père avait toujours désapprouvé son attitude en général : Se consacrer à l'art et dénigrer le sport, préférer lire de la poésie que de regarder des matchs de foot, avoir des contacts spécifiquement féminins et il en passait. Alors même si il se mettrait à nouveau à sortir avec des filles, il ne pouvait camoufler son essence même.

Au fonds, il avait eut l'approbation des personnes qui comptaient le plus pour lui : Ses soeurs, Lily, la famille Wainwright et Evane. Il pourrait sans doute passer outre l'homophobie d'une personne qui le méprisait. Et de Jaylann. Mais Jaylann, c'était une autre paire de manche. Il aurait pu être n'importe qui sont aînée l'aurait toujours détesté. Le problème était loin de venir d'une homophobie quelconque de la demoiselle.

- Je crois que tu as raison. C'est stupide me sentir aussi mal pour une personne qui me considère aussitôt. Dans l'ensemble, les personnes que je considère le plus l'accepte très bien. Je..je devrais passer outre oui. Bon, je crois que je vais stopper son procès, dit-il en souriant vaguement.

- En tout cas. Merci pour cette soirée..Je crois que c'était ce que j'avais besoin, finit-il par dire à mi-voix.

James Ҩ Finnen

« Regarde. Regarde moi, j'effleure la liberté. »

Alors que les pieds de James ballottait dans l'eau, un Maxim en boxer passa devant lui pour atterrir dans l'eau. James plissa son nez en recevant quelques gouttelettes d'eau sur lui. Il avait toujours eu l'habitude de prendre son temps avant de plonger pleinement dans l'eau. Maxim devait un temps soit peu plus franc ou téméraire que lui. Un instant, en regardant l'eau, il ne put s'empêcher de se dire que si Finnen savait ce qu'ils avaient fait, ils les auraient littéralement tués. Mais, il ne savait pas. Et il était encore moins là pour penser à Finnen. James finit par secouer la tête.

-Là c’est vraiment parfait, tu peux le dire maintenant !! Allez fais pas ta chochotte James, tu meures d’envie de piquer une tête toi aussi, poses un peu ta bière, arrêtes de te noyer dans l’alcool et vient donc essayer de me noyer dans l’eau !!! Tu sais l’eau aussi ça a du bon, grâce à elle on peut faire les glaçons qui accompagnent mon whisky en temps normal !!

C'est vrai que l'étendue d'eau était tentante et puisqu'il avait violé l'entrée des lieux, autant aller jusqu'au bout n'est-ce pas ? Et puis, il n'aimait décidément pas se faire traiter de chochotte. Et finalement, il avait commencé à connaitre son voisin et finir dans l'eau involontairement n'était sans doute pas une hypothèse négligeable. Il préférait donc être prévenant envers lui même. Et puis, Maxim Daniels avait besoin d'une grande leçon de moralité de la part de James Fitzgerald.

- Bien. C'est toi qui l'aura voulu Maxim Daniels ! Lança James, la voix remplie de vengeance.

James finit par sortir les pieds de l'eau, enlevant sa veste, son t shirt et son jeans. Étrangement, malgré le caractère de celui-ci, il n'avait jamais été spécialement pudique. " GERONIMOOOOOO" James sauta dans l'eau sans plus tarder, prenant un certain temps pour s'habituer à la température de la piscine. Aussitôt fait, il plongea à l'intérieur de l'eau pour nager jusqu'au pieds de Maxim et les lui tirer, tel un mome de cinq ans. James finit par remonter à la surface pour reprendre sa respiration. Une escapade nocturne, des jeux puérils et de l'alcool, voilà bien un cocktail que James appréciait plutôt. Finalement, cette soirée aurait été largement fortuite.