« Oh mon dieu, c’est le moment ? Juliet… répond moi, il faut qu’on y aille ? Bon, va t’assoir dans la voiture, je vais chercher tes affaires et j’arrive… » Criais-je, paniqué, lorsque Juliet commença a ressentir des contractions de plus en plus rapprochées et intenses. J’attrapais les clés de la voiture, lui tendis. Elle sortis de la maison pour rejoindre le véhicule, et pendant ce temps, je rassemblais toutes ses affaires dans un sac. J’étais stressé, excité, inquiet mais heureux. J’attrapais tout ce qu’il me passait sous la main, serviettes, pyjama, grenouillères tout juste achetées pour le petit, bref… J’embarquais presque la maison toute entière ! Les bagages en main, je sortais de la maison et rejoignais à mon tour la voiture. Je me glissais jusqu’au volant, et portais mon regard sur Juliet, qui ne cachait pas sa douleur. « Quoi ? Ca va Jul’ ? » demandais-je avant de poser le pieds sur l’accélérateur. L’entendre gémir à côté de moi ne faisait qu’augmenter ma pression et mon stress, je me mordais la lèvre pour ne pas hurler à mon tour.

Nous allions avoir un bébé, c’était juste géant. Et l’idée même de devenir père n’était pas rassurante, je ne savais toujours pas si j’allais bien m’y prendre ou tout rater. Mais pas le temps de penser à tout cela, il fallait que nous arrivions bien vite à l’hôpital sinon Juliet allait accoucher sur la banquette… et entre nous je n’y tenais pas vraiment ! Je ne levais pas le pied de l’accélérateur, mon cœur battait comme si je venais de courir le 100 mètres. « Respire Juliet… RESPIRE J’TE DIS » criais-je, sans vraiment m’en rendre compte. Dépassé par les évènements ? Oh non pas du tout ! "Excuse moi..."

Nous arrivions bien vite à l’hôpital. Juliet fut emmené jusqu’en salle de travail. Le bébé ne pouvait plus attendre, il voulait sortir. Encore un O’Conell chiant et impatient, c’est bien mon fils ! Je suivais la troupe de sages femmes et médecins qui emmenaient ma Juliet jusque dans cette salle. Arrivé dans cet espace blanc, vide, et silencieux (si on oublie les cris de Juliet à cause des contractions bien sûr !), Juliet reçu les traitements nécessaires pour l’accouchement. Puis nous devions attendre quelques minutes, voire quelques heures, avant que l’on puisse se lancer dans l’étape de l’accouchement et découvrir notre enfant.

UNE HEURE PLUS TARD.

Les minutes semblaient interminables, et Juliet commençait à fatiguer. « Je vais te chercher de l’eau… » lui glissais-je calmement dans l’oreille. Puis je sortais de la chambre, l’occasion pour moi de fumer une petite cigarette avant de retourner dans cet enfer, mais surtout de prévenir le reste de la famille. Je récupérais une bouteille d’eau dans le distributeur, et me dirigeais ensuite à l’extérieur de l’hôpital. J’allumais ma cigarette et attrapais mon téléphone, au fond de ma poche. Je rédigeais ensuite un message commun, ‘Juliet va accoucher, quant à moi je risque de tourner de l’œil assez rapidement, alors dépêchez-vous de venir ! Adrian. ‘, que j’envoyais à Andrew et Heathcliff.

Seul devant cet hôpital, je réalisais ce qui était en train de se passer et repensais à ces derniers mois… l’occasion aussi de faire un point sur tout ce qui avait pu nous arriver. Dans ma tête défilais une tonne de questions auxquelles je n’avais pas encore réponse. Cet enfant allait-il marquer le cessez le feu dans notre couple, allait-il nous rendre heureux ensemble ? Allais-je être un bon père, un père différent de celui que j’ai eu ? Etait-je à la hauteur, étais-je tout simplement prêt ? Nous avions eu si peu de temps pour nous préparer à cette naissance, et aujourd’hui, l’heure était venue. Je ne pouvais plus reculer, je ne pouvais plus fuir, non… je devais tout simplement grandir, et assumer. Je soufflais un instant, puis respirais un grand bol d’air. J’écrasais ensuite ma clope dans un cendrier, puis repartais en direction de cette salle où j’avais quitté Juliet quelques instants plus tôt. Les autres n’allaient pas tarder à arriver, du moins je l’espérais… Un peu de soutien ne serait pas de refus. J’avançais au centre de la pièce, puis retournais auprès de Juliet. J’attrapais sa main, qu’elle serra fortement, puis passais mon autre main sur son front. Combien de temps encore aurions-nous à attendre… à attendre que notre vie prenne un tout autre sens, un nouveau visage avec l’arrivée de Logan ?

Un message. Celui de mon grand frère, Adrian, qui me dit que Juliet va accoucher. Je relis le message plusieurs fois avant de comprendre que je n'étais pas le seul à l'avoir reçu. "Dépêchez-vous"... Qui avait-il bien prévenu mis à part moi ? Je ne pense pas à Clairou et encore moins à Josh. Peu importe, il faut que je me lève. J'étais tranquillement en train de faire une petite sieste, puisque je n'ai pas dormi de la nuit - pour travailler - et je manquais de sommeil. Mais ce message m'a réveillé et me force à me lever pour me préparer. Adrian avait besoin de moi, aujourd'hui plus que jamais. J'ai super mal à la tête et j'pense que j'ai le droit à une douche, avant de me rendre à l'hôpital. C'est ce que je fais assez rapidement et me prépare très vite pour sortir de chez moi, sans prévenir qui que ce soit. J'étais censé voir Annie dans la journée mais ça peut attendre, je lui enverrais un message pour lui expliquer.

Avec McCormick, ça a repris. Elle a mis du temps à me pardonner mais elle l'a fait. J'ai aussi abandonné L.A pour elle, je ne pouvais pas partir alors qu'on s'était disputé. Je suis aussi resté pour mon frère, parce qu'il devait gérer la grossesse de Juliet tout seul et je ne pouvais pas partir en le laissant seul. Je n'aurais pas osé. Sauf que ça, il ne le sait pas. J'ai trop de fierté pour lui dire que je suis resté pour lui, pour ne pas le laisser seul, pour l'aider dans tout ce qu'il fait. Je suis également resté pour le travail, je sais Adrian a besoin de moi dans ce cabinet et je ne pouvais pas partir comme un lâche en laissant ma place à Josh. En plus, je n'aurais pas supporté le rapprochement entre mes deux frères, je me serais senti à l'écart, bien que je le suis aux yeux du paternel mais lui, je l'emmerde. Deux semaines que je devais quitter la ville et deux semaines que je traine encore à Magnolia. Le vrai départ, ce n'est pas pour maintenant mais peut-être à la fin de l'année scolaire, lorsqu'Annie terminera son année en Littérature. On se cassera tous les deux loin d'ici - si on est ensemble d'ici là mais je n'en doute pas.

J'arrive rapidement à l'hôpital et je me gare. Je sors de ma voiture en récupérant mon téléphone que j'avais jeté sur le siège passager et le fourre dans ma poche avant droit. Je récupère aussi ma sacoche que j'ai jeté sur la banquette arrière. Je marche rapidement vers le hall d'accueil, là où la bonne femme va me casser la tête avec ses questions. "O'Conell. Juliet O'Conell. Elle est arrivée plus tôt dans la journée pour sa grossesse." "Je ne trouve personne à..." Je passe ma main dans mes cheveux en la coupant. "Davies, pardon. C'est Juliet Davies, ma belle soeur. Où est ce que je peux..." Avant que je puisse terminer ma phrase, j'entends mon prénom. Je tourne la tête en direction de la porte d'entrée et vois Andrew.

Affalé sur son cahier, entre tous ces étudiants lambda, passionnés par les dires du professeur, animés par de brillants projets d'avenir ... Andrew roupillait. Il avait épuisé toutes les idées d'occupations, des dessins aux avions en papier, en passant par le dernier jeu téléchargé sur son smartphone.

Soudain, Saint Graal de la libération, don du seigneur clément, acceptant de le sortir de cette horreur, Andrew reçut un message. C'était Adrian, son détesté beau-frère, qui avait remonté dans son estime depuis qu'il lui avait apporté un neveu. Le travail avait commencé, Juliet était à l'hôpital. Vite, Andrew attrapa son sac, fourra dedans les bricoles étalées devant lui, puis prit la poudre d'escampette. Il fila au lieu dit en deux temps trois mouvements, et retrouva Adrian devant le grand bâtiment. « Mec qu'est-ce que tu fais là ? Pourquoi tu n'es pas avec Juliet ? il y a un problème ? OU EST-ELLE ?? »

Quelques secondes plus tard, ils retournaient au chevet de sa grande soeur. Andrew eut juste le temps de l'apercevoir, de se rassurer, que la porte se refermait, emprisonnant sa soeur, et les dernières onces d'humanité qu'il lui restait. Elle allait donner naissance à un O'Conell, bientôt elle prendrait leur nom, alea jacta est. En parlant de O'Conell, Andrew aperçut l'un d'eux au bout du couloir. Quitte à patienter, autant le rejoindre. « Heathcliff ! » il le rejoignit en quelques enjambées, avant de lui expliquer brièvement que Juliet était déjà en salle de travail. Puis, ils se rendirent dans la salle d'attente, afin de s'asseoir et de patienter, comme lui avait indiqué Adrian avant de disparaitre. « Alors ça te fait quoi d'être tonton ? » Un bébé, c'était un évènement capable de rapprocher des êtres bien opposés.

Avant de retourner auprès de Juliet, et alors que j'écrasais ma cigarette, Andrew arriva en courant. Il avait fait vite! Inquiet au sujet de sa soeur, il me posa un tas de questions, auxquelles je prenais quelques secondes pour répondre, alors que nous étions tous deux en train de pénétrer dans l'hôpital. "Oh oh calme Andrew, tout va bien. Je suis juste sorti fumer une clope et vous envoyer un message pour vous prévenir. Ta soeur est déjà en salle de travail, on attend que le médecin l'emmène." . Nous filions à tout allure dans les couloirs, jusqu'au moment où nous arrivions devant la porte. Andrew jeta un oeil à travers l'ouverture pour s'assurer que sa soeur allait bien. Je l'arrêtais alors dans notre course "Andrew, tu ne peux pas entrer... Attends nous dans la salle d'attente, mon frère ne va pas tarder à arriver. Je viendrais vous donner des nouvelles au fur et à mesure. Et détend toi, tout va bien!". Je lui souriais, d'ailleurs c'était rare. Je posais ma main sur son épaule et la tapotais légèrement. "On y est, tu vas être tonton..." ajoutais-je avec sympathie. "A tout à l'heure!" finissais-je par dire, en refermant la porte.

J'étais donc de retour dans cette salle, et à présent assis tout près de Juliet, je ne la quittais plus des yeux. Mon regard vacillait entre son visage, et son ventre. Mon coeur battait la chamade, j'étais heureux. Si l'idée d'être père ne m'enchantait pas quelques semaines plus tôt, j'étais enfin décidé à être le meilleur des papas pour ce petit garçon, même au sein d'un couple qui n'est plus ce qu'il était. Je devais être fort et ne pas lâcher prise.

" J'ai prévenu ton frère, et Heathcliff. Andrew est déjà en salle d'attente... Il était plutôt inquiet, mais je lui ai dit que tout allait bien..." confiais-je à Juliet, qui me regardait, silencieuse. " Comment tu te sens?". Forcément, je me doutais qu'elle ne se sentait pas au top de sa forme, un accouchement, ce n'est pas la grosse éclate. Et rien que pour ça, j'étais bien content d'être un garçon! Je souriais, puis posais mon regard sur la pendule, impatient que l'on emmène Juliet et que tout ça se finisse.

Quelques minutes plus tard, le docteur entra dans la chambre, jeta un oeil au moniteur, et afficha un sourire. "On va y aller!" déclarait-il. Soucieux, je me contentais d'hocher la tête, puis posa mon regard sur Juliet. Je serrais sa main. Je me levais du lit, et des sages femmes entrèrent dans la pièce pour le transfert de Juliet vers la salle d'accouchement. Silencieux, je suivais ma fiancée et l'équipe médicale jusque dans cette salle, mais avant d'y arriver, j'envoyais un message à Andrew et Heathcliff 'Le travail va commencer! Dans quelques heures, je vous présente votre neveux!'

Andrew Davies. Qui aurait cru que j'allais devoir trainer avec lui. Je n'ai pas le choix aujourd'hui, mon frère nous avait appelé tous les deux et pendant que lui sera vers Juliet, j'allais devoir rester avec un mec que je n'apprécie pas. Disons quand même que cette grossesse nous a un peu rapproché, depuis un mois environ. Il me rejoint et me demande ce que ça fait d'être tonton. "C'est excitant, j'ai hâte de voir à quoi va ressembler le bout de chou." Dis-je avec un grand sourire. J'avais vraiment hâte de voir le petit Logan, un O'Conell de plus dans la famille. Je me demande comment mon frère gère la situation, il doit être vraiment stréssé et sur-excité. Quant à Juliet, elle doit également avoir peur vu que c'est son premier enfant. J'espère que tout se passera vite et bien ! "T'as vu Adrian ? Comment il allait ? Et ta soeur ?" Demandais-je à Andrew, qui était là bien avant moi et qui a peut-être vu mon frère ou sa soeur. C'est à ce moment là que je reçois un message d'Adrian qui m'annonçait le début de l'accouchement ! Davies semble avoir reçu le même, vu qu'il a sorti son téléphone en même temps que moi. On allait devoir attendre dans la salle d'attente, espérant que ça se passera très vite et qu'on pourra aller voir la petite famille dans une des chambres de l'hôpital.

J'ai vraiment hâte de porter mon neveu. Ca fait fort longtemps que je n'ai pas porté un bébé ! Ca va me faire bizarre d'avoir ce morceau de viande dans mes bras. Les femmes sont fortes quand même, Juliet plus particulièrement. Elle a dû s'habituer à cette grossesse en seulement un mois et demi. Les femmes ont généralement plus de longtemps pour se préparer à être mère mais ce n'est pas le cas de Davies. C'est une femme courageuse et bien qu'elle ait peur - je n'en doute pas, elle ne l'a pas trop montré. Je me rappelle d'une de nos conversations la semaine dernière lorsqu'elle m'expliquait pour le bébé. Elle paraissait tellement heureuse et calme. D'ailleurs, Annie était là lors de cette conversation et elle n'a pas hésité à me parler de bébés lorsqu'on s'est retrouvé tous les deux le soir même. Je ne suis pas prêt du tout à être père, je ne suis pas aussi fort qu'Adrian. Je suis encore jeune et je n'ai pas envie d'avoir des responsabilités en plus, déjà que ma vie est assez compliqué. A vrai dire, je ne veux pas avoir d'enfants tant que je ne suis pas sûr de ma relation avec McCormick. Nous ne sommes pas encore stables, ça fait peu de temps qu'on est ensemble alors on a encore le temps. Je ne dis pas que je ne l'aime pas, bien au contraire, mais parler d'enfants après quelques mois de relation ? Non merci. Je me lève et fais les cents pas dans cette salle d'attente. "J'espère que ça ne va pas être long !" Dis-je en me passant la main dans les cheveux. "Lou va bien ?"

Une fois dans la salle d'attente, la situation était bizarre, la tension palpable et leurs visages crispés. Andrew et Heathcliff ne s'étaient jamais vraiment appréciés, à peine tolérés, mais jamais Andrew n'avait eu de conversation explosive avec le cadet O'Conell. Il connaissait son existence, ça s'arrêtait là. Avec l'arrivée de Logan, leurs familles s'en retrouvaient malheureusement rapprochées, renforçant ce lien étroit qu'Andrew avait toujours espéré rompre. Ils étaient une sorte de beau-frère par alliance, un nom bien faible mais c'était déjà trop, pour le Davies. Vite, que le petit vienne au monde. Vite, qu'il ne soit plus en compagnie de ce mec. « J'ai vu Adrian, mais pas Juliet. Ton frère doit être encore plus flippé que ma soeur, heureusement que ce n'est pas lui qui accouche, il n'aurait jamais tenu le coup » Pique ouverte à l'encontre de son frère, Andrew profitait de ses derniers instants de liberté. D'ici quelques heures, il ne pourrait plus critiquer si facilement le père de son filleul.

Quelques minutes plus tard, leurs portables sonnèrent en même temps. Une situation légèrement déroutante, rappelant ces scènes malsaines d'une série que regardait avidement Lou, Pretty Little quelque chose. Mais aucun message anonyme n'annonçait de nouvelle sarcastique. Simplement Adrian, qui appliquait au pied de la lettre sa devise "vous donner des nouvelles". Se retenant de rire, Andrew imaginait déjà le prochain "je vois la tête !!" ou le "souffle Juliet souffle". Son beau-frère-par-alliance le sortit de ses pensées. Andrew laissa passer un blanc, avant de réagir, choqué qu'il daigne lui adresser la parole. Mais le temps était à la sympathie, il valait mieux calmer le jeu, plutôt que l'envenimer. « Moi aussi, je stresse je te jure. » approuva-t-il, maladroitement. Il imaginait le calvaire de sa soeur, le visage crispé par la douleur, partagée entre un besoin de hurler, et la joie d'être maman. Il se leva subitement, pour faire les cent pas dans la salle d'attente. Ses converse couinaient légèrement sur le sol, brisant le silence. Heathcliff - décidément bavard aujourd'hui - lui adressa de nouveau la parole. Andrew suspectait Adrian, d'avoir demandé à son frère d'être sympa avec le rejeton qui lui servait de beauf'. Mais Andrew savait également que Heathcliff était - malheureusement - un ami de Lou. « Elle va bien, toujours aussi passionnée par ses études. Enfin la disparition de Naya à la nouvelle année l'a beaucoup affectée, mais ça va mieux depuis » que dire de plus ? Il ne connaissait pas exactement la nature de l'amitié qui liait Heathcliff et Lou. « Et Annie, elle va bien ? » Question encore plus bizarre, compte tenu de la relation qui avait unie Andrew et l'actuelle petite amie à du O'Conell. Mais il voulait simplement être poli.

Une heure, puis deux… je commençais à m’impatienter, la pression était grande, et je n’en voyais pas la fin. Juliet était exténuée, et énervé. Le moindre effort la rendait de plus en plus faible, espérons que c’était bientôt la fin. Je tenais fermement sa main, mon cœur battait à mille à l’heure. Mon autre main caressait incessamment son front humide. Le docteur encourageait Juliet avec ses « Allez, on souffle, c’est bientôt fini ! » mais quand est-ce que le petit allait enfin montrer le bout de son nez. J’étais à deux doigts d’hurler, l’envie de crier à Juliet « Bon tu nous le sors ou quoi ? » mais je ne craquerai pas, je devais être patient, et ne pas me montrer agressif. Je savais à quel point c’était difficile pour Juliet, je le découvrais tout du moins sur son visage. Mon regard valsait entre le docteur, la sage femme, et Juliet. Mon souffle se coupait à chaque fois que Juliet " poussait ", comme si j’étais moi aussi en pleine séance d’accouchement ! C’était ridicule, si quelqu’un me voyait faire, on se moquerait de moi !

Puis, ce fut l’heure… et la fin du calvaire qu’est l’accouchement. Le docteur afficha un large sourire en attrapant fermement de ses deux mains… mon fils. Un premier cris quand je docteur frappa de sa main les fesses de mon petit garçon pour actionner sa respiration. La gorge nouée, je regardais le médecin déposer lentement mon petit garçon sur le ventre de sa mère. Juliet se mit à pleurer, c’était fini… Une larme, de bonheur certainement, glissa le long de ma joue. Je glissais mon doigt sur sa toute petite main, la caressait avec tendresse. Ses yeux étaient encore clos, je n’attendais plus qu’une chose, qu’il les ouvre. En quelques secondes je tombais éperdument amoureux de ce petit être si fragile. Je posais mon regard sur Juliet, et afficha un grand sourire. « Félicitation mon cœur… ». Le médecin me tendis ensuite une paire de ciseau et me demanda si je souhaitais couper le cordon. J’acquiesçais, et m’exécutais sans un mot. Puis la sage femme attrapa Logan. J’eu soudainement l’impression que l’on m’enlevait la chose la plus importante de ma vie. Je la suivais du regard, l’observait alors qu’elle s’occupait du petit. Je ne la quittais pas des yeux.

J’étais désormais père. J’étais heureux… nul autre mot pour définir mon état en cet instant là. Le docteur me dit alors qu’il allait s’occuper de ma fiancée, et que nous devrions nous rejoindre dans quelques minutes dans une chambre de la maternité. J’embrassais tendrement Juliet, qui était presque à l’agonie. « A tout de suite Jul’ !». Je souriais, puis rejoignais la sage femme qui faisait prendre son premier bain au petit, puis le pesa. Elle l’habilla ensuite, dans son petit pyjama. Après ça, elle le glissa dans mes bras, tout doucement. J’avais peur qu’il m’échappe, du moins ce fut ma première crainte lorsqu’il se retrouva tout contre moi. Je l’observais alors, le sourire au lèvre, et le regard plein de tendresse. Il était magnifique. « Salut p’tit gars ! » glissais-je à voix basse.

Quelques minutes plus tard, je partais rejoindre Juliet dans sa chambre, le nourrisson confortablement blotti dans mes bras. Elle me vit entrer, j’affichais un sourire plein de tendresse, j’étais un papa bien heureux. Elle tendit ses bras, j’y déposais son fils, notre fils. « Ta maman a vraiment fait du beau boulot! » déclarais-je. Je sortais mon téléphone de ma poche, et envoyais un message à Heath’ et ‘Drew : ‘Etage 3- Chambre 213 ! Votre neveu vous attend ! :) ‘ .

Davies aime nous chercher. Il envoie des piques alors que ce n'est pas le moment mais je ne prends pas la peine de répondre, ce n'est pas le moment. C'était difficile d'attendre, très long et stressant. J'ai vraiment hâte de voir le petit de la famille, et surtout les parents. Je me demande vraiment comment va mon frère. Etre père pour la première fois, c'est une expérience à vivre. J'espère également vivre cette même situation, avec Adrian à mes côtés. Sans Andrew de préférence. Mais j'ai encore tout mon temps pour être père. Davies me parle ensuite de Lou, me disant qu'elle va bien. Ca fait longtemps que je n'ai pas eu de ses nouvelles, faudrait que je passe la voir un jour. Puis, on parle d'Annie. Ca me fait bizarre de parler d'elle avec Davies, puisqu'il n'est autre que son ex, le premier mec qu'elle a aimé.

"Elle va bien." Dis-je tout simplement, n'ayant pas envie d'en dire plus.

J'avais du mal à attendre ici dans cette salle, avec un mec que je n'apprécie pas à mes côtés. Pendant un peu plus de deux heures, j'ai fait des dizaines d'aller retour dans le hall, pour squatter la machine à café. Je suis également sorti fumer quelques cigarettes parce que ça me fait du bien quand je stresse, bien que je ne sois pas vraiment fumeur comme mon frère. Au moment où je remonte vers Andrew, je reçois un message, sûrement le même qu'il est en train de lire. Adrian nous annonce enfin que tout est fini et qu'il est temps de monter voir Logan. Mon coeur bat beaucoup plus fort et vite bizarrement. Je range le téléphone dans ma poche avant, regarde Andrew et monte avec lui à l'étage indiqué. On frappe à la porte 213 et on y entre doucement. Je m'approche de mon frère et le prend dans mes bras pendant quelques secondes. Il était heureux, plus qu'heureux. Je l'étais aussi. J'étais content d'être là pour lui aujourd'hui. Si j'avais été con, j'aurais sans doute été dans un appartement à L.A, assis devant ma télé, ne pouvant rien faire pour frère mis à part lui envoyer un message de félicitation.

"T'es enfin papa mec, félicitations !" Dis-je en le gardant dans mes bras, lui frappant légèrement le dos. "Ca va ?"

Je me sépare de lui et le regarde. Il avait les yeux qui brillaient, il était tellement heureux que j'étais fier de lui. Fier d'avoir géré la situation comme il le fallait. Aujourd'hui je n'en doute plus, mon frère est vraiment mon modèle. Je me retourne ensuite vers Juliet, couchée dans son lit d'hôpital, serrant son petit contre elle. Je lui prends la main et la caresse en la félicitant. "Tu te sens comment Ju' ?" Elle semblait aller bien, c'était parfait. Je regarde enfin le petit. Ce petit O'Conell. Quel beau mec que voilà !

"T'es enfin là petit bonhomme. On t'attendait tous." Dis-je en ne le lâchant pas du regard. "Je peux ?" Demandais-je à Juliet qui n'hésita pas une seconde à me le poser dans mes bras.

Alors qu'Andrew avait fait l'effort de donner des nouvelles de Lou, Heathcliff battit un record de la phrase la plus banale du monde. Andrew se renfrogna, dégoûté. "Elle va bien", comme il était avancé maintenant ! Mais par respect pour sa soeur, il s'abstint de tout commentaire. De toute façon, l'avocat ne tarda pas à s'absenter pour fumer. Avant de revenir, de repartir, de revenir ... Ainsi plusieurs fois de suite. Le temps était long, certes, Andrew l'occupait à sa façon. Il avait prévenu son amoureuse du lieu où il se trouvait, et lui promit de la tenir informée. De même pour ses parents, qui eut ne fournirent aucune réponse. Andrew n'en fut même pas étonné. Puis, une fois tout le petit monde informé, Andrew décida de jouer au dernier jeu qu'il avait téléchargé sur son portable. Pour passer le temps. Hors de question de discuter avec cet idiot de Heathcliff, il ne fallait pas pousser non plus.

Heureusement, ils finirent pas recevoir un message d'Adrian, leur indiquant la chambre où les retrouver. Ni une ni deux, ils se dépêchèrent de les rejoindre, courant presque dans les escaliers. Si Heathcliff n'avait pas été Heathcliff, Andrew aurait ri, de les voir ainsi se dépêcher comme deux benêts, juste pour voir un bébé. Il aurait tant souhaité que Christian soit avec lui. Mais il chassa bien vite cette pensée : ils étaient arrivés. Une fois dans la chambre, Heath félicita son frère. Andrew, lui, se précipita vers sa soeur. « Juliet ! Tu vas bien ? Montre moi ce petit bout ! » Il n'osa pas trop s'approcher, sa soeur tenant Logan dans ses bras. Il semblait calme, silencieux. Et dire que ce petit bout se trouvait encore dans le ventre de Juliet, il y a quelques heures. Il avait dû être bien épuisé du long voyage. Andrew s'agenouilla au bord du lit, pour caresser la joue du bébé du bout des doigts. « Eh toi, bienvenue parmi nous » Un bébé le rendait toujours gaga. Mais là, ce n'était pas n'importe lequel, c'était son neveu, le fils de sa soeur ... Il en était encore plus fragile. Andrew n'osait même pas demander pour le prendre dans ses bras. Heath ne se fit pas prier, et se proposa avant lui, ce qui eut le don d'énerver Andrew. Logan était plus son neveu que le sien d'abord, c'était Juliet qui l'avait mis au monde, pas Adrian ! Mais Andrew était incapable de s'énerver devant un bébé, alors il se contenta de soupirer. « Après tu me le passes ! » Il tourna alors le regard vers Adrian, qu'il avait ignoré depuis son arrivée. Il lui sourit, maigre gage de paix, mais effort surhumain de la part d'Andrew. Après tout, ils étaient une vraie famille maintenant. « Au fait, vous allez emménager ensemble, maintenant j'imagine ? »

Tous trois dans la chambre, enfin au calme, Juliet pris le petit garçon dans ses bras, me laissant enfin les observer. Je sortais mon téléphone, et prenais une première photo, pour immortaliser ce moment si précieux. Je me surprenais à être l'homme le plus gaga de Magnolia en cet instant même, et me reconnaissais à peine. Moi qui passait mon temps à ne montrer ni sentiment, ni affection, ni compassion, je découvrais cette facette de moi, celle d'un homme nouveau, ignorée jusqu'alors. Juliet l'observait, avec de petits yeux, qui eux même témoignaient de sa fatigue après le grand effort qu'elle avait dû fournir. Elle se tourna alors vers moi, et me demanda si j'étais heureux de voir enfin notre fils. J'affichais un large sourire, et hochais la tête. "Je suis le plus heureux des hommes Juliet!" confiais-je à voix basse. Mes yeux ne quittaient plus Logan, mon amour pour ce petit être grandissait au fur et à mesure des secondes. J'étais comblé, bien plus que je ne l'avait imaginé.

La porte derrière moi s'ouvrit, et je vis Andrew et mon frère pénétrer dans la chambre. Heathcliff vint me prendre dans ses bras, et me serra quelques instant. Il fini par me féliciter, et j'affichais un grand sourire: "Merci frangin! Oui ça va... C'est Juliet qu'il faut féliciter, elle a fait tout le boulot!" déclarais-je. J'étais content de voir mon frère ici dans cette pièce. Il n'était pas parti à Los Angeles, et j'ignorais si j'avais réussi à le convaincre de rester, ou si c'était Annie... ou peut être même que Jay lui en avait touché deux mots, qui sait... D'ailleurs, en pensant à Jay, il fallait que je lui envoi un message pour lui dire que je rejoignais le clan des jeunes pères de Magnolia!

Heath' se dirigea vers Juliet, pris le bébé dans ses bras. Mon attention se porta ensuite sur Andrew. Lui et moi avions passé quelques années difficiles. Il ne me supportait pas, je détestais le voir mettre son nez dans les affaires de mon couple, mais aujourd'hui, c'était différent. Cet évènement rare nous rapprochait, et marquais la trêve dans une guéguerre si stupide. Il me sourit, je fis de même. Quelques jours plus tôt, il était venu m'aider à réceptionner les meubles pour le petit, et à les monter. Il était rare que nous passions autant de temps ensemble, et disons que pour une fois, ça ne m'avait pas déplu. Andrew me demanda si nous allions emménagé ensemble, je m'empressais donc de lui répondre:

"Oui... je viens d'acheter une maison sur Cresent! Je crois que je vais encore avoir besoin de ton aide pour y déménager tous les meubles que l'on a stocké chez vous!" déclarais-je le sourire aux lèvres. Cette chambre était un havre de paix à présent, et peut être qu'avec un peu de temps, ce joyeux évènement pourrait bien nous rapprocher les uns les autres, et marquer la fin de la bataille.

Je prends mon frère dans mes bras et je n'ai même plus envie de le lâcher. Je suis tellement content pour lui. Il n'a pas vraiment voulu de cet enfant et finalement, il s'y est préparé en un peu plus d'un mois. Il sait qu'il a du boulot devant lui parce qu'on ne devient pas père du jour au lendemain mais il est heureux aujourd'hui, c'est tout ce qui compte. Il est excité et le sera encore plus quand il changera sa première couche, quand il fera son premier bain etc. Après l'avoir félicité, je vais vers Juliet pour voir comment elle va. Ils allaient bien tout les deux, ce qui nous soulageait, Andrew et moi. D'ailleurs, ce dernier ne voulait plus quitter sa soeur. Il a complètement mis de côté le bel Adrian et s'est de suite jeté sur Juliet. N'importe quoi ce mec ! Je demande à Juliet si je peux prendre le petit, sans trop savoir si j'vais réussir à le porter. J'sais pas comment on porte un bébé, je n'en ai jamais vraiment porté, mais Juliet le pose dans mes bras et je n'ai plus à bouger. Andrew à côté de moi soupire, comme s'il m'interdisait de porter cet enfant. A c'que je sache, je suis aussi son tonton alors qu'il ne l'ouvre pas.

"Oui tu feras attention, c'est mon neveu." Dis-je pour lui répondre.

Logan est fragile et j'ai peur de lui faire mal avec un de mes gestes, c'est pour cette raison que je ne bouge pas beaucoup. Je m’assois sur le fauteuil à côté du lit d'hôpital et je fixe mon premier neveu. Il est mignon comme tout et je n'ai plus envie de le quitter. Ca me fait bizarre d'être tonton ! Tout est arrivé tellement vite. C'est alors qu'Andrew parle de déménagement. Il ne peut pas se la fermer lui ? Il parle déjà de déménager au lieu de vivre le moment présent. Vivre ensemble ? Ils y réfléchiront plus tard, à deux ! Mon frère et Juliet doivent prendre leur décision, sans l'influence de personne et surtout pas du frère Davies. Mon frère lui répond qu'il a acheté une maison, mais ça ne m'étonne même pas venant de sa part, lui qui veut faire les choses correctement.

"Et moi alors ! J'vais pas vous regarder déménager les meubles, faut bien que je serve à quelque chose." Dis-je lorsque mon frère parlait qu'avec Andrew.

A l'annonce de l'achat d'une maison, Andrew ouvrit grand les yeux, croyant d'abord à une blague. Adrian restant sérieux, le warrior se tourna vers sa grande soeur, qui ne semblait pas vraiment dans la confidence. C'était tellement "O'Conellien", de faire les choses sans prévenir. Andrew ne savait pas comment réagir, il ne savait pas si tel était le souhait de sa soeur ou pas. Alors, en adulte mature, il choisit de ne pas envenimer la situation. "Je vais habiter tout seul" chanta-t-il, accompagnant sa chanson de quelques pas de moon-walk endiablé. "J'espère que ta nouvelle maison n'est pas trop loin de la mienne, je te rappelle que tu n'as pas acheté des meubles en mousse" dit-il, en redevenant sérieux à l'idée de tous ces meubles à porter encore une fois. C'est alors que O'Conell cadet s'incrusta dans la conversation. Andrew soupira, levant les yeux au ciel. Un véritable combat du meilleur tonton s'était instauré entre eux deux, comme s'ils avaient besoin de ça pour envenimer un peu plus leur relation. Andrew se garda de toute remarque, mais au fond il s'imaginait déjà faire tomber la table à langer sur le pied de Heathcliff, et cela l'amusait beaucoup.

"Tu l'as assez porté, c'est mon tour maintenant" Il s'approcha alors du jeune homme, tendant les bras pour qu'il lui prête Logan, son filleul. "Au fait, Heathcliff, ça ne te dérange pas que je sois parrain j'espère ?" demanda-t-il, réprimant son sourire satisfait. Désormais, il ne pouvait plus se friter avec l'aîné, il devait bien se rabattre sur quelqu'un d'autre.

Trouver la maison n'avait pas été trop difficile. Magnolia Cresent regorge de pavillons, c'est un quartier sujet au développement, et des maisons se construisent régulièrement. J'avais donc fait l'acquisition de mon premier logement, et ne semblais pas regretter mon choix. Logan aurait de la place pour grandir. A l'annonce de l'achat de la maison, je remarquais d'abord la crainte d'Heathcliff, de se retrouver seul dans notre maison familiale avec Joey, et Joshua. Je ne pouvais pas rester éternellement, j'allais avoir 26 ans, il fallait vraiment que je quitte le domicile familial. Puis mon regard se posait ensuite sur Andrew, qui semblait surpris par la nouvelle. Je ne savais pas vraiment lire sur son visage son sentiment. Etait-il content pour sa soeur, où était-il en colère? Quoi qu'il en soit, je pense que l'acquisition de cette maison est une bonne chose pour tout le monde, et marque, avec cette naissance, le début de quelque chose de nouveau dans nos vies respectives.

Andrew me fit une remarque quant au poids des meubles, remarque qui me fit sourire, et m'adressant à Logan: "Fais les yeux doux à ton oncle, que ça lui donne un peu de force dans les bras!" . Puis Heathcliff se portait également volontaire pour nous aider. Depuis nos différents ces mois derniers, je n'osais pas trop le solliciter, préférant le laisser tranquille, le temps que le calme revienne petit à petit. J'étais content qu'il se propose pour nous aider, ce qui montrait l'intérêt qu'il portait à notre famille et à son neveux. "Super Heath', c'est gentil! J'avais songé à inviter papa à se joindre à la partie, mais c'est peut être un peu risqué. Il serait bien du genre à nous faire passer la commode par la fenêtre!" déclarais-je en levant les yeux au ciel. Oui, je finissais par penser à mon père, et me dit qu'il serait tout de même aimable de ma part de lui présenter son premier petit fils. Mais je craignais qu'il se comporte avec lui comme il s'est comporté avec nous. Et je refusais qu'il ait une quelconque influence sur Logan. Cependant, je ne pouvais pas le priver de son petit fils.

Je m'asseyais ensuite sur le rebord du lit, tout près de Juliet, et regardait les deux oncles se disputer la garde du petit. On aurait dit des enfants qui se disputent un jouet, c'était assez drôle. Un peu moins drôle lorsque Andrew demanda à Heath' si ça ne le dérangeait pas qu'il soit le parrain de Logan. Je n'en avais pas discuté avec Heathcliff, et il faut dire que Juliet et Andrew avaient déjà fait leurs plans, je ne m'étais pas trop impliqué dans le choix du parrain. Oui, je les avais laissé faire. C'était une chose qui tenait à coeur à Juliet et Andrew, je me sentais déjà moins concerné. Mais je fus un peu gêné lorsqu'Andrew l'annonça de cette manière à Heathcliff. Je ne voulais pas que mon petit frère se sente mis à part. Je me levais du lit, et me dirigeais vers mon frère, que j'attrapais pas l'épaule. "Je ne pense pas que ça le dérange, dans le sens où je suis convaincu qu'il sera un tonton exemplaire pour mon fils. Je compte sur lui!" déclarais-je fièrement, tout en resserrant l'épaule de mon frère.