Finalement, Finnen abdiqua: il fit comprendre à Lucy qu'elle pouvait manger la tarte en entier, il la lui laissait. Un amour, ce garçon ! A la place, il repartit dans la cuisine se chercher des gâteaux: des langues de chat. Se sentant à peine coupable, Lucy continua à manger le dessert avec toujours le même sourire sur la figure. La part fut bientôt terminée et la brune se laissa aller contre le canapé tout en soupirant d'aise. Ce n'était plus franchement l'heure de goûter car 19h était passée, mais il était toujours l'heure de manger de la tarte au citron ! Elle regarda le blond grignoter ses biscuits, amusée de le voir les tremper dans son lait comme un enfant. Finalement, Finnen tourna la tête vers elle pour lui demander comment cela se passait, chez les Wainwright.

Oh et bien, ça va ! Satine pas mal de concerts à venir alors on répète souvent, Balthazar a fait des progrès en anglais, j'en suis plutôt contente ! Sa mère n'a pas l'air d'y accorder beaucoup d'importance: elle est trop occupée à s'occuper de la carrière de la virtuose de la famille... Et Ginny reste Ginny, conclue-t-elle en un sourire.

Finnen connaissait un peu les Wainwright, il avait même fait forte impression à Satine la première fois ! Il l'avait trouvée en nuisette dans le salon, et la pauvre ne s'en était jamais remise. Tout le monde trouvait Satine un peu timide et un peu coincée. C'est ce qui faisait son charme ! Lucy la trouvait vraiment trop mignonne et attachante, même si parfois elle avait envie de la secouer. Sa vie chez les Wainwright n'avait pas été des plus évidentes au début, mais depuis deux ans qu'elle y habitait, elle avait fini par s'y sentir chez elle. Cependant, elle ne pouvait jamais chasser bien longtemps le souvenir de ses parents en France à qui elle ne parlait plus depuis plus d'un an... Rien qu'à cette pensée, une boule d'angoisse et de remordsse forma au creux de son estomac. Pour chasser la douleur, Lucy se redresse et tapa sur ses cuisses.

D'ailleurs, ils vont bientôt m'attendre pour le dîner, je ferais peut être mieux de rentrer.

Partir de chez Finnen ne lui disait guère, mais elle ne pouvait se permettre de rentrer tard, surtout sans prévenir. Et puis, après trois mois de silence radio avec le Allen, il fallait reprendre les habitudes petit à petit, se laisser à chacun du temps pour réfléchir. Mais une chose était sûre: elle était heureuse d'avoir retrouvé son ami.

Le goûter terminé, il était temps pour Lucy de rentrer chez elle. Enfin, chez les Wainwright. Elle mettait toujours un point d'honneur à être une colocataire irréprochable. Margareth l'avait accueillie au sein de sa famille et la traitait comme sa propre fille, elle refusait de la décevoir. D'autant plus que ses enfants se montraient tous respectueux, la plupart du temps. Elle ne se voyait vraiment pas arriver en retard au dîner, ou faire la grasse matinée jusque 14 heures par exemple. Elle se sentait chez elle, mais elle n'était pas chez elle !
Alors Lucy et Finnen se levèrent du canapé. Ce dernier partit ranger ce qu'il y avait à ranger dans la cuisine, tandis que la brune rejoignait l'entrée et récupérait sa veste et son écharpe. En revenant, il se moqua d'elle et de son redoutable appétit lorsqu'il s'agissait de tarte au citron. Lucy rit à sa remarque et lui donna un petit coup, faussement vexée. Elle n'avait vraiment pas envie de partir, il semblait que lui non plus n'en avait pas très envie. Il la prit sans ses bras et planta un baiser sur sa joue. Elle avait définitivement retrouvé son ami. Elle se laissa faire en souriant. Finnen lui ouvrit la porte et la mit quasiment dehors tout en lui demandant de passer le bonjour à Satine de sa part.

Promis, je le ferai ! Tu devrais venir dîner à la maison un de ses soirs, répondit elle, moitié pour rire, moitié pour vrai.

Elle lui fit un dernier signe de main et la porte se referma. Elle prit le chemin du numéro 42 le sourire aux lèvres. Elle avait beaucoup appréhendé ses retrouvailles avec Finnen, c'était même quelque chose qu'elle avait repoussé au maximum pendant des mois. C'était désormais arrangé et elle était extrêmement soulagée ! C'est le coeur léger qu'elle rentra chez elle, et l'une des premières choses qu'elle fit fut de saluer Satine de la part de son ami. Elle ne tarda pas à rire de la réaction de la rousse, évidemment exagérée.

FIN