La cabane en bois revient donc à Julian King

L'agitation commence à naître dans le public et le commissaire priseur se trouve bien ennuyé face à cela. Ce n'est pas sa faute si les objets ont été échangés sans que personne ne s'en aperçoive.
Juste par curiosité il alla vérifier le suivent et soupira de dépit, l'objet suivant avait aussi été volé et il n'y avait pas d'espoir que les suivant réchappent à la personne qui s'amusait à les voler pour mettre des trucs inutiles.
Le commissaire priseur revint donc à sa place et tapa du marteau en bois sur sa table pour demander le silence.

- Mesdames et messieurs je suis désolé de ce qui se passe en ce moment et de la disparition de vos dons...C'est fâcheux je le conçois mais je n'ai pas d'autres choix que d'annuler la vente en attendant que la police les retrouvent...Cependant si vous le souhaitez Mme Van Valkenburg à fait de délicieuses pâtisseries et une boîte est mise à votre disposition si vous souhaitez faire un don simple.

Inclinant poliment la tête il alla rejoindre ses collègues pour les aider à ranger les objets mis en vente. C'était bien la première fois de sa vie qu'il voyait ce genre de chose.

L'objet suivant est une cabane en bois... à la place de mes vinyles !!! En entendant cela, je me lève, exaspérée par cette vente et toute cette mascarade. Si c'était une plaisanterie de cette Dirty Secret, elle n'était vraiment pas drôle ! Je quitte donc la salle de vente avant même de savoir qui achète l'objet. Je préfère encore me gaver de confiture qu'assister à cette supercherie.
Quelques instants plus tard, le hall de la salle où se trouve le buffet se remplit. J'entends par ci par là que la vente a été suspendue à cause de la disparition des objets. Tout le monde semble choqué, et il y a de quoi !

La réponse d'Aaron n'était pas une surprise, Satine s'attendait en effet à quelque chose dans cet ordre-là. Les livres du lycée pouvaient être de vrai calvaire pour les étudiants parfois, il y avait bien un ou deux livres que Satine avait eu beaucoup de mal à finir, mais jamais elle n'en avait laissé un de côté, elle allait encore moins lire seulement la fin. Au contraire s'il y avait bien une partie des livres qui ne l'intéressait pas c'était la fin. Il lui arrivait souvient de lire des livres hors du programme scolaire et de ne jamais les finir exprès. Ainsi elle pouvait laisser son imagination combler le reste, mais en réalité Satine détestait simplement les fins. « Je déteste les fins, il m'arrive de jamais lire les dernières pages d'un livre, je lis le reste et j'imagine plusieurs fins possibles, puis je choisis celle qui me plait le mieux. Les fins ont un côté déprimant parfois. »

Elle eut alors une idée, Aaron lui avait passé un tic-tac, elle lui était donc redevable d'une partie de son lot en quelque sorte et puis surtout il aimait les fins lui. Elle arracha alors la dernière page de son livre, vérifiant que ce ne soit pas des remercîments ou bien un index, mais bien la fin de l'histoire, puis elle lui donna. « Cadeau, tu pourras me raconter ta fin, je te dirais la mienne ! » Elle n'avait aucun scrupule à déchirer cette feuille. D'une part parce que qu'elle n'était pas du genre à surprotéger ses livres, mais plutôt du genre à les fluotter ou à écrire dessus et d'autre part, car ce livre provenait surement d'une grande blagueuse du coin connut sous le nom de Dirty Secret.

Autour deux un brouhaha augmenta de volume progressivement, les gens commençaient à se poser de plus en plus de questions. La vente s'était donc arrêtée ici après une petite cabane en bois. La police allait arriver. Normal quoi.

Lorsque Satine raconta sa hantise des fins, Aaron ne put s'empêcher d'arquer un sourcil. Mais c'était quoi cette idée bizarre de ne pas se fier à la résolution de l'intrigue qu'avait pensé l'auteur ? Il ne comprenait pas, mais s'en fichait comme de son premier tee-shirt. Les livres et lui, c'était comme la peinture et lui : il n'était pas intéressé, et ne saisissait presque jamais les intentions réelles de l'artiste. Il n'avait pas la fibre, qu'on s'était tué à lui répéter.
Puis, son monologue prenant fin, il vit la rouquine ouvrir le livre à la dernière page et l'arracher sans une once d'hésitation. Le papier en se déchirant avait fait un bruit terrible, et Aaron jeta un regard autour d'eux : Julian King les dévisageait outre mesure. Aïe, on venait de décapiter le gourou du psychopathe, et le psychopathe n'était plus très content. Prenant un air tout à fait théâtral, le visage du Hamilton se transforma en une moue défaite et terrassée par l'horreur : « Blasphème, tu viens de torturer un pauvre livre ! ». Mais le jeune homme était touché par l'idée et l'intention de la Wainwright. Il ne se fit pas prier pour récupérer son dû et acquiescer. Il lirait ces mots et garderait en tête la fin de Cocteau pour la raconter à Satine en temps voulu.
Le commissaire des enchères informa l'assemblée que la vente était suspendue. Aaron n'eut pas l'air surpris ; les véritables dons avaient disparu, remplacés par des misères. Et lui, en bon citoyen, avait acheté un paquet de tic-tacs cinquante dollars. La base !

-La police, carrément ! Dis donc, il va falloir que je m'habitue.

Entre le Nouvel An et la vente aux enchères, Magnolia ne semblait pas pouvoir organiser un événement sans que celui-ci soit gâché par quelque chose. Mais comparé à la terrible disparition de Naya Freeman au premier janvier deux-mille-treize, quelques objets perdus étaient de la vulgaire pacotille.

Enquêter ? Jouer à Sherlock Holmes ? Il n'en fallait pas plus pour convaincre le Melrose. Il se voyait déjà avec on petit béret, sa pipe et son long manteau en train de mener ses petits interrogatoires. Bon, la partie acheter tous les lots lui plaisaient moins, m'enfin, si cela lui permettait de découvrir le fond des choses, bha, c'était le prix à payer -littéralement-.

Il s'avança vers la petite foule alors que le dernier lot venait d'être admis à Julian King. Bon, tant pis, Isaac se mettrait à fond pour le prochain...qui n'arriva pas. En effet, le maître priseur annonça l'annulation de la vente en raison du raffut, auquel Isaac avait évidemment participé. Natalia avait lancé l'idée de boycotter carrément la vente, provoquant un brouhaha de contestations et de soutien. Aux côtés de la Van Valkenburg, le Melrose lui aussi avait demandé la rémission des lots perdus, trouvant cela totalement incorrect pour ceux qui avait offert des objets. Alors ok, de toute manière l'argent irait aux africains, mais cela était-il encore sûr ? Si quelqu'un changeait les lots, il était aussi capable de détourner l'argent.. Bref, une grosse vague de cris et gestes de mécontentement se fit entendre. Le maître priseur avait donc ramené le silence avec son marteau et redirigé tout le monde vers le buffet en attendant la police. Ah bah enfin, ils allait faire quelque chose ! Se tournant vers Shawn, il.. ah bah, mais où était-il ? Il aurait juré avoir parlé avec lui il ya à peine deux minutes. Peut-être que le mouvement de foule les avaient écartés, mais pourtant il n'y avait pas tant de gens que ça.. Le directeur se dit que de choses bizarres se passaient dans cette ville tout de même. Il piocha à nouveau dans les tartelettes à la confiture en laissant encore une fois un peu d'argent, mais pas trop non plus, histoire de ne pas faire son radin ni en donner trop si jamais c'était un bouffon qui échangerait l'argent en autre chose, bref.. Tout le monde restait un peu figé sans rien faire, aussi le Melrose décida de sortir dehors un moment histoire de prendre l'air, sans entendre le Crawford crier son nom. C'est que tout ça donnait chaud.

Tout s'enchaîna assez rapidement. Quelques personnes remportèrent des lots en plus et finalement Natalia et Esperanza regagnèrent leurs places. Tout le monde commençait à se poser des questions sur cette fameuse vente aux enchères. Les objets présentés étaient de plus en plus étrange. Du moins, pas vraiment adaptés pour faire des bénéfices. L'association n'allait pas collecter énormément de fonds si cette vente continuait ainsi. D'ailleurs, la tante d'Evane était bel et bien décidée à boycotter les enchères. Et Esperanza était pour une fois en accord avec sa sœur. Alors que pouvait bien dire Evane ? Elle n'allait pas les contredire. Après tout, son poumon et ses billets de monopoly prouvaient bien que cette vente ne rimait à rien. Mais avant qu'elle ne prenne à son tour la parole, le commissaire priseur annula la vente. Il invita les personnes encore présentes à regagner le buffet. Et encore une fois, la police allait faire son enquête. A croire qu'il ne se passe pas un seul événement qui ne tourne pas au drame dans ce quartier. Sa mère se tourna vers Heath et elle, leur demandant s'ils allaient bien. Evane haussa les épaules. « Ça va, y a eu pire.. » Finit-elle par dire en faisant référence au nouvel an. Natalia décida de regagner à son tour le buffet où quasiment tout le monde se trouvait à présent. Evane regarda la mama, puis Heathcliff. « Bon on va avec les autres ou on rentre ? »

Tournée vers Aaron, Satine ne voyait pas l'air effroyable du jeune King dans son dos suite à son geste impulsif. En revanche, elle voyait la mou d'Aaron qui l'a fit rire, autant que ça remarque. « Je crois que je vais vite perdre ma réputation de jeune fille sage, entre ce livre et la haie, en passant par toi... » Elle avait dit celà avec un leger sourire en coin et un ton ironique. Satine était peut-être en train de casser son image de petite pianiste disciplinée pourtant, elle l'était ce n'était pas ça le problème, plus obéissante qu'elle malheureusement il n'y avait pas. Seulement elle vivait dans une bulle où elle y avait bannit certaines choses, comme les fins des histoires par exemple. Avec elle, Pocahontas finissait avec John Smith pour l'éternité, Harry Potter ne se mariait pas avec Ginny Weasley et avait des noms d'enfants bien plus jolie que Albus. Quitte à ne pas avoir sa propre vie en main, elle pouvait au moins avoir celle de ces personnages.

Les gens commençaient à se dissiper dans la salle, d'autres partaient, certains se ruaient vers les collations de Mme Van Valkenburg. Aaron semblait encore surpris que la police soit mêlée à cette affaire, comme tout le monde. Pourtant, cela commençait à devenir une habitude comme il l'avait bien fait remarquer. « Une sale habitude... » Commenta Satine. Elle n'appréciait guère voir la police débarquer à chaque fois qu'elle s'autorisait une sortie, mais au moins ici on avait perdu que de simples objets, Satine remarqua la chevelure rousse de sa petite soeur au loin ce qui la rassura.

« Je me demande bien à quoi peut servir de voler des objets de ventes aux enchères » Ce n'était pas cool pour l'association caritative, heureusement tout le monde dans la salle avait joué le jeu d'enchérir, même pour quelques petites babioles.

Alors que tout le monde commençait un peu à se réveiller, Elisabeth allait en profiter pour essayer de se faufiler à l'arrière, pour découvrir où avait bien pu passer les objets qu'ils avaient donnés. Par chance, pendant qu'elle était allée se poster à côté du buffet, Ginny qui allait lui servir d'acolyte pendant la mission, avait déjà prit les devants. Bien, c'était maintenant à elle de jouer.

Pendant que la rouquine boucha la vue de l'homme qui se trouvait également prés du podium, lorsqu'elle lui fit un petit signe de la tête, elle savait ce qui lui restait à faire. Malheureusement, le temps qu'elle puisse arriver près de son amie, la personne qui animait les ventes décida de tout remballer en attendant l'arrivée de la police.

« Bon, va falloir qu'on fasse autrement alors... » dit-elle à elle-même.

Elle se dirigea à toute vitesse en direction de la rouquine en lui faisant un petit signe de la tête comme quoi tout était ok. Elisabeth n'avait pas vraiment de plan mais savait qu'elle allait devoir passer de l'autre côté pour voir ce qu'il se passait, pendant que des chuchotements de plus en plus bruyants commencèrent à monter crescendo et que l'homme à qui Ginny bouchait la vue
essayait de calmer les foules, la jeune Spencer se faufila par derrière les rideaux et avant d'aller plus loin dans l'aventure () elle sortit son téléphone de sa poche.

Citation :

« Je vais essayer de me faufiler à l'arrière et de faire entrer, rendez-vous dans 5 minutes. »

Elle envoya ce simple message à Ginny pour qu'elle se rende à toute vitesse à l'arrière, pendant que la jeune brune allait commençait sa première mission qui consiste à ne pas se faire prendre en allant ouvrir à Ginny.

Alors que Ginny était à son poste, cachant habilement la vue au responsable de la vente, le livre fut vendu à Satine. Lorsque sa grande soeur lui fit un signe pour montrer sa fierté d'avoir gagné, la rouquine leva le pouce en l'air et lui fit un sourire pour la féliciter à distance. Se déplacer et offrir une vue imprenable sur le plan à venir des filles? Pas question! Une cabane en bois suivit et un seul acheteur se proposa: Julian King. Tiens, il était là lui? La rouquine ne l'avait pas remarqué. Puis, aucun autre objet ne fut annoncé en vente: le commissaire venait d'annuler la vente aux enchères en raison du vol et des protestations de la salle. Ça lui a pris tout ce temps pour comprendre!? Et lorsqu'il parla de la police, Ginerva soupira en levant les yeux au ciel. Elle n'était pas défaitiste, mais les policiers de Magnolia Cresent faisaient un travail bien médiocre entre le meurtre d'Alicia King non résolu et Naya Freeman toujours disparue. Sans compter Tessa Hamilton, que DS laissait entendre dans ses articles qu'elle n'était pas la seule dans la voiture lors de l'accident. Étonnée par le revirement de situation, la rouquine tourna la tête vers Elisabeth qui l'informa aussiôt avec un simple signe de tête qu'elles continueraient leur investigation. Chouette! À défaut de laisser les policiers gâcher l'enquête, elles allaient le faire par elles-mêmes et découvrir le fin mot de l'histoire. Ginny resta donc à sa place stratégique, regardant la foule se jeter sur le buffet, pendant que Spencer se rendait incognito à l'arrière-scène. Quelques instants après, le cellulaire de la pianiste vibra: Elisabeth. Après avoir lu ce message, Ginerva se dirigea à l'extérieur d'une façon calme, puis courut dès qu'elle était persuadée que personne ne la regardait. Trouver la porte derrière le bâtiment et vite! Cette dernière apparut dans le champ de vision de Ginny après avoir fait la moitié du tour du bâtiment. Personne en vue, et heureusement!

Citation :

J'y suis!

Il ne manquait plus qu'Elisabeth pour lui ouvrir la porte. La rouquine espérait qu'elles trouvent quelque chose, avec le risque qu'elles prenaient, ça serait décevant de repartir les mains vides!

Faisant en sorte que personne ne la remarque, tel un agent secret elle se faufilait entre les personnes et se cachait derrière les objets, comme si elle avait fait ça toute sa vie. Son objectif était maintenant de trouver la porte de derrière et surtout de pouvoir aller l'ouvrir sans qu'elle ne se fasse virer.

Pendant qu'elle se cachait derrière l'une des grosses caisses qui étaient empilés dans un coin, elle pu apercevoir de loin ladite porte. Elle s'apprêtait à se diriger en direction de la porte pour pouvoir faire entrer son amie la rouquine et comme si elles étaient toutes les deux connectées, Elisabeth reçu le SMS de Ginny qui l'informait qu'elle était arrivée au point de rendez-vous.

« A toi de jouer Spencer. » se dit-elle pour gagner en courage.

Il y avait quand même beaucoup de personnes à l'arrière mine de rien, idéal pour se glisser dans la masse, mais aussi super risquée. Mais là, elle n'avait pas le temps de réfléchir à comment elle allait procéder, alors, elle fit la première chose qui lui passa par la tête.

Elle s'accroupit et marcha à quatre pattes jusqu'à la porte, faisant comme si elle avait perdue quelque chose, les gens se bousculaient à cause de la jeune brune qui gênait fortement la circulation, mais ils étaient tellement occupés à essayer de tout remballer, qu'ils ne l'ont pas stoppés et heureusement pour elle, c'est d'ailleurs de cette façon qu'elle pu arriver près de la porte en moins de cinq minutes.

« Allez, c'est bon, je te couvre. »

Elle prononça ces mots en même temps qu'elle ouvrit la porte et une fois son amie à l'intérieure, elle la tira vers elle pour qu'elles aillent se cacher derrière une autre pile de carton qui traînait afin qu'elles puissent voir ce qu'elles allaient faire par la suite.

Le commissaire priseur se trouvait dans la pièce, dos à la porte en train de discuter au téléphone. Il n'y avait rien d'autre que les objets qui n'avaient pas pu être mit en vente, aucune traces de ceux de bases.
Il ne vit pas les deux filles entrer et se cacher ensuite, continuant sa discussion mais trop basse pour entendre quoique ce soit.
Au bout de quelques minutes, le commissaire priseur raccrocha et soupira.

- Dire que si quelques personnes ne s'étaient pas offusquées, nous aurions eu une dizaine d'indices supplémentaires sur les habitants de ce quartier

En effet, il venait d'apprendre par un numéro anonyme que les faux objets étaient en réalité des indices sur les secrets des personnes qui avait fait un don. Le commissaire priseur quitta ensuite la pièce.

De l'extérieur, Ginny entendait un peu de grabuge derrière la porte. Elle se demanda ce qui se passait, mais elle cessa de s'inquiéter pour sa partenaire lorsque celle-ci lui ouvrit la porte. Eli ne s'était pas fait prendre, c'était déjà ça! Elles se cachèrent derrière plusieurs boîtes empilées; de là où elle était, Ginny pouvait voir les gens aller et venir, ranger les objets, se préparer à partir. Elles devaient agir rapidement si elles voulaient avoir tous les objets sains et saufs. La rouquine allait ouvrir la bouche pour proposer à Elisabeth de se dépêcher lorsque la voix du commissaire se fit entendre: DS, encore et toujours. Ginerva afficha un immense sourire.

"Han, t'as entendu!? On a déjoué les plans de Dirty Secret! Haha, dans tes dents, sale fouine!" La pianiste parlait évidemment à DS, même si elle n'était pas là. Quoique, on ne sait jamais, elle était peut-être à l'arrière-scène en train de cacher des preuves... "On doit se dépêcher, fouille dans les boîtes à gauche et moi dans celles de droite! On texte si on a un problème."

Alors que la rouquine tira sur la boîte à sa droite, une pensée l'effraya: la vengeance était quelque chose que DS adorait. Et puis zut, elle y repensera plus tard, pour l'instant elle ouvrit la boîte qu'elle venait de tirer: des décorations de la Saint-Valentin. Hé merde! Wainwright tira une seconde boîte.

Le jeune homme rit un peu, ravi une fois de plus de voir que Satine Wainwright n'était pas aussi ennuyante qu'on pouvait le dire ou le penser. Lorsqu'elle précisa que l'habitude était une sale habitude, le jeune homme acquiesça. Il n'était pas spécialement heureux de faire sa déposition à chaque sortie qu'il faisait à Magnolia. Surtout qu'il ne savait jamais quoi dire d'intéressant, et ne se rappelait jamais des heures qui accompagnaient ses faits et gestes. Autant dire qu'il était un bien piètre témoin, le genre sur lequel les policiers ne devraient jamais compter.
La rouquine se demanda à voix-haute ce que ce vol ou cette disparition d'objet cachait. Aaron n'en savait rien, une mauvaise blague d'un gamin prêt à revendre toutes les babioles dédiées à la vente sur Ebay ? Ou un papa au chômage qui chercherait à faire vivre sa petite famille ? Pourquoi pas Leah Jones pour offrir une vie décente à ses bébés hérissons tous justes nés, comme elle l'avait annoncé à Aaron-ne-savait-plus-qui qui lui avait répété ? Mais non, le garçon se plantait, car le priseur ramena sa fraise avec la véritable raison de tout ce mic-mac. Oh, des indices sur les secrets des gens qui avaient eu la gentillesse de donner des objets personnels ! Quelle bonne surprise. Aaron voulut sourire mais son visage de figea. Il ne savait pas trop quoi en penser, et regardait ses tic-tacs puis Satine, avant de lâcher.

-Oh mon dieu ! Il y a un dealer de tic-tac dans la saal... puis il se ravisa.

Il saisit enfin l'idée saugrenue de cette gentille Dirty Secret. Les tic-tacs n'avaient rien à voir, en réalité. Car elle devait certainement parler de drogue, comme il l'avait clairement compris en parlant naturellement de dealer. « Oh mon dieu ! », répéta-t-il en tentant de se souvenir tous les objets présentés jusqu'alors.

Des objets indices ? Pourquoi ne pas y avoir songé plus tôt ! Satine se repassait en tête la liste des objets montrer dans la journée. Elle fixa son livre lisant en diagonale le résumé de celui-ci. Œdipe... Bizarre comme indice, Satine aurait en fait préféré ne pas savoir que s'en était un. Consanguinité dans le coin peut-être ? C'était dégoutant rien qu'en y pensant. Aaron s'exclama alors qu'il y avait surement un dealer de tic-tac dans le coin. Au début Satine sourit de la bêtise du garçon, puis elle comprit que ce n'était pas vraiment ce que voulaient représenter ces tic-tacs. Elle resta pensive un petit moment, puis elle saisit enfin le message caché. Aaron avait lui aussi imaginer autre chose qu'un simple deal de tic-tac d'après sa deuxième réaction.

Ce qui était le plus fou dans cette histoire c'était de constater que les gens autour d'elle cachait des secrets liés aux objets passer cet après-midi. Il y avait celui qu'elle tenait dans ses mains qu'elle trouvait de plus en plus louche maintenant. « Mon livre raconte l'histoire d'oedipe ... » Lâcha-t-elle doucement pour que seul Aaron l'entende.

Comme il l'avait fait lui aussi, Satine eut un air plutôt surpris en regardant les tic-tacs. Elle venait également de comprendre que le deal ne s'appliquait pas à de simples bonbons. Aaron était un peu dérangé par la nouvelle, se sentant dans l'obligation de comprendre un peu plus sans pour autant le vouloir. Les secrets des gens de Magnolia n'avaient pas à être divulgués ou découverts. Lui, s'en fichait du passé, du présent. Il faisait confiance aux gens, et suffisamment pour croire que toutes les fripouilles de la ville avaient leurs raisons d'être devenues ainsi.
La rousse considéra une nouvelle fois son livre, et lâcha qu'il traitait du complexe d'Oedipe. Aaron faillit répondre du tac au tac (pas du tic-tac!) : « Quel grand homme ! » mais s’abstint. L'heure n'était plus aux plaisanteries, à sa grande déception. Et finalement, il se força à répondre sur le même ton que la jeune fille, et à débiter les quelques connaissances qu'il avait en la matière :

-Je crois qu'Oedipe a tué son père pour épouser sa mère, ou un truc du genre.

Il avait l'air sérieusement pensif, mais c'était parce que les souvenirs lui revenaient du lycée, où il avait dû entendre parler de ce bon vieux grec en classe de littérature, peut-être. Puis, il jugea sa propre phrase et fit une moue :

-C'est super chelou ! Il y a un type qui se... qui bref ! Avec sa mère ?

On lui attribua la maquette de la cabane en bois. Et en guise de satisfaction, le King n'eut qu'un sourire en coin. Il s'imaginait déjà la réaction de son cher pôpa lorsqu'il lui remettrait ce présent d'une utilité évidente. Et il fallait avouer que cela l'amusait beaucoup. Il quitta son mur pour la première fois et se hâta d'aller récupérer son lot, puis revint et se posta dans la même position.
La salle commençait à devenir bruyante. Le commissaire priseur sentait bien qu'il n'était plus l'autorité incarnée, et il décida de suspendre l'audience. Il proposa aux convives de se réunir autour du buffet. Quelle attention charmante ! Mais très vite, alors que Julian restait aux aguets de la moindre petite étrangeté, il lâcha à voix haute que -comme le King l'avait deviné- les remplacements d'objets n'étaient pas aléatoires. Chaque lot vendu correspondait à un indice sur les personnes présentes. Julian pouffa une seconde, plutôt fier d'avoir découvert le subterfuge avant le reste de l'assemblée. Il voyait bien dans certains regards que la surprise était à son comble. Cependant, il fit l'inventaire des objets passés et se rassura. Encore une fois, il ne se reconnaissait pas dans les poudres d'indices que Dirty Secret laissait derrière elle. Cependant, il considéra avec amusement les tic-tacs, certainement là pour parler de drogues, un deal de bonbons Haribo étant plutôt invraisemblable, le livre de Cocteau sur l'Oedipe qui parlait de lui-même, le poumon en plastique, premier lot : Oh, quel joli secret ! Et une bouteille de Vodka. Mais où était passé Andrew Davies quand on parlait de lui ?

Les souvenirs de l'histoire d'Œdipe remontèrent doucement chez Aaron et Satine. Le temps du lycée pourtant finis, mais l'heure était à la réflexion et au rappel de bride de cours datant maintenant de presque cinq ans. Aaron rappela l'histoire glauque de ce célèbre personnage, ce qui fit pâlir Satine, déjà qu'elle n'avait pas énormément de couleur sur le visage... La conclusion fut rapide pour les deux, il y avait donc quelqu'un ici qui avait une sorte de relation avec sa mère. Le dégout gagna rapidement la rousse, elle espérerait vraiment avoir tort. « Et cette personne est peut-être dans la salle ici avec nous... » Renchérie Satine en se tournant sur elle-même pour balayer la salle du regard. Tout le monde paraissaient plutôt normal, mise à part peut-être quelques personnes, mais de là à imaginer des relations douteuses avec leur figure maternelle, il y avait de quoi trouver ça flippant.

La rousse zieuta sa montre avant de déclarer, « Je crois que je vais prendre l'air et ne pas tarder à rentrer. J'ai eu dose de Dirty Secret pour la journée. » Satine était presque sûre que ceci était son oeuvre, il n'y avait qu'elle pour pouvoir faire une chose pareille et surtout pour vouloir mettre les secrets des habitants en danger.

Sans s'en rendre compte, Aaron avait cessé de s'interroger sur la question. Il n'y avait plus de doute sur la nature de ce secret. La relation étroite entre une mère et son fils paraissait évidente, et terriblement déroutante. Aaron était un enfant ouvert d'esprit, qui aimait s'amuser des différences et les accepter sans juger. Mais il y avait des limites au raisonnable ! Comme il avait deviné le secret, Aaron s'empressa de jeter un coup d'oeil autour de lui. Isaac Melrose, Julian King et le petit vieux étaient dans la place, en uniques représentants de la gente masculine. Le coupable faisait donc partie de ces trois-là.
Satine exprima son envie de quitter la salle. Aaron comprenait parfaitement ses sentiments, et il acquiesça.

« A croire que le destin se répète mais... je vais te raccompagner, une fois encore. » lança-t-il en se mettant debout.

Il s'étira de tout son long, n'en ayant que faire des regards inquisiteurs. « Go ? »

La vente aux enchères commençait à devenir très chiante, il y avait de ces objets mis en vente, mais c'était pas possible. Qu'on veuille aider les gens soit une chose, mais qu'au moins qu'on propose aux gens qui aident des trucs bien. Mais bon, de toute façon, comme si le ciel avait entendu ses prières et avait décidé de mettre un peu d'ambiance, la vente s'écourta pour raisons que la jeune Hopper n'avait pas comprit.

Elle n'avait pas envie de comprendre mais plutôt de se casser parce qu'elle avait simplement pigée que la police allait arriver. Qu'elle venait d'acheter une bouteille de vodka. Qu'elle n'avait que 18 ans et non 21. Bref, qu'elle était un peu dans la merde.

Pendant qu'elle essayait de réfléchir pour se trouver quelque chose de crédible à dire à la police, elle essayait en même temps d'écouter ce que disait les gens et apparemment, ça allait chier. Les objets en vente était en fait des indices sur les secrets des habitants du quartier. Elle regarda la bouteille qu'elle avait fini par aller récupérer, et se demanda en quoi est-ce que cette bouteille pouvait être un indice.

« Il a l'air cool ce secret, quoi qu'ça puisse être. »

Elle ne connaissait pas en quoi consistait ledit secret, mais si ça impliquait l'alcool, Amy aimerait bien connaître cette personne, pas pour le secret en lui-même, mais ne serait-ce que pour partager l'alcool.

La conversation sur les secret pris fin avec les regards interrogateur de Satine et Aaron autour deux. La pianiste préféra oublier cette histoire pour le moment et l'air frai de l'extérieur serait surement plus apprécié pour se changer les idées. Son voisin se proposa alors une nouvelle fois pour l'a raccompagné. Avoir finit dans la haie des Turner ne semblait pas avoir affecté cette rencontre atypique engagée par un ballon en plein vol et un visage placé au mauvais endroit au mauvais moment. Cela toucha Satine de voir que le jeune homme ne lui en voulait pas, Aaron ne finissait pas de l'a surprendre. Il se leva et s'étira pour réveiller ses muscles endormies sous les yeux de Satine ainsi que de toute la salle. « Go ? » La jeune fille se leva, pris ses affaires, prête à sortir enfin de cet endroit. « Allons-y ! »

Dehors il faisait ni chaud ni froid, c'était le début du printemps et Satine pouvait alors profiter de cette légère brise fraiche pour oublier cette drôle de situation. Suivit d'Aaron elle mit sa veste et se préparera à prendre le chemin du retour. « On rentre à pied ? » Proposa-t-elle. Le climat permettait enfin de ne plus risquer une mort d'hypothermie à chaque minute que tu passais dehors. De ce fait l’aînée Wainwright appréciait les balades à pied plus que les bus qui allaient devenir de plus en plus étouffant.

La rousse accepta volontiers la proposition d'Aaron. Elle semblait tout aussi pressée que lui de rentrer chez elle, ou plutôt, de quitter cette vente aux enchères conquise par la Dirty Secret nationale. Elle se leva à son tour et ils prirent la porte, laissant le reste du quartier la bouche pleines de délicieuses pâtisseries que Natalia Van Valkenburg avait concocté. Ils récupèrent leurs affaires et se couvrirent. Dehors, le temps n'était pas plus clément qu'à l'ordinaire. On était toujours en mars, au printemps, et giboulées et soleil s'alternaient joyeusement. Quel farceur, ce temps ! Aaron fit tourner son écharpe autour de son cou et se lova à l'intérieur, comme un petit moineau dans la chaleur de son plumage. Il ne faisait pas forcément froid, mais le garçon préférait toujours prévenir que guérir. Le moindre rhume influait sur sa condition physique et l'empêchait de jouer au football ou au hockey correctement. Il se refusait ni plus ni moins à être malade.

-Oui, allons-y à pied. De toute façon, on ne passe pas devant les Turner donc je suis sauvé !

Il ricana un peu et commença à marcher. Le trajet ne dura pas une éternité puis que tous deux apprécièrent ce moment. Aaron était chaque seconde plus ravi d'avoir enfin réussi à parler à la jeune fille. Il découvrait en elle un tempérament qui l'amusait beaucoup. Elle était loin d'être butée sur son piano, et semblait curieuse de l'extérieur. Peut-être qu'un jour, il l’emmènerait là où la musique n'existe pas, dans son monde à lui, qui sait.