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Dans la famille Wainwright, je demande la fille ! [Ginny & William]

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MessageSujet: Dans la famille Wainwright, je demande la fille ! [Ginny & William] Dans la famille Wainwright, je demande la fille ! [Ginny & William] Icon_minitimeVen 26 Avr - 12:00



Dans la famille Wainwright, je demande la fille !
(Ah bah non, l'autre fille en fait.)

Une trentaine de pas, c'est ce qui séparait William de la maison des Wainwright. Une trentaine de pas, une haie plantée de traviole, une voiture mal garée, et ça y est, il était arrivé à destination. Une trentaine de pas avant qu'une petite tête rousse ne vienne lui ouvrir la porte, le tirer à l'intérieur, et lui pose une tasse de chocolat sous son nez. Une trentaine de pas seulement.
Il connaissait ce chemin les yeux fermés, pour l'avoir pratiqué à de maintes reprises. Une bêtise à partager ? Un long après-midi à combler ? Hop, direction le 42, Magnolia Cresent. William savait que cet endroit lui offrirait toujours une oreille attentive, et plus important encore, une délicieuse tasse encore fumante. A croire que son seul but était de gaver le garçon comme une oie, de boursoufler ses traits harmonieux. Du grand Botero. Mais peut lui importait : c'était un risque qu'il prenait avec grand plaisir.
Et justement, ce jour là le jeune adolescent avait enfilé ses chaussures, et s'était glissé dehors, dans l'espoir de retrouver sa complice de toujours, la célèbre virtuose Satine Wainwright.
Le garçon, lui, n'avait jamais été impressionné par ce titre. Avec ou sans piano, Satine restait la fille qui l'avait accompagné dans ses premières bêtises, celle qui le foutait toujours dans des situations impossible. Elle restait Satine, simplement Satine, sa meilleure amie. Le garçon ne lui avait jamais fait de telles déclarations, certes. Trop fleure bleue, trop nianian, pas vraiment leur genre. Pourquoi placer des mots sur ce qu'ils savaient déjà, implicitement ? Satine était à William ce que les icebergs étaient au Titanic : indissociables.
C'est sur ces réflexions hautement philosophiques que le jeune homme était venu s'échouer sur le perron des Wainwright. Une trentaine de pas, il y était. D'un geste mécanique, appuya sur la sonnette d'entrée. Il entendit le carillon se répercuter derrière la porte, et résonner dans la maison. Des pas ne tardèrent pas de se faire entendre. William sourit : il ne craignait rien. La redoutable matrone Wainwright n'était pas à la maison. Sa voiture avait disparue de l'allée. Jour vert, pavillon blanc, voilà la traduction que William en faisait. Le danger était loin, du moins pour un moment. Et il avait raison : la porte ne tarda pas à s'ouvrir, dévoilant non pas le visage aigri de la mère Margareth, mais la figure amicale de ses enfants. Pas celle auquel William s'attendait cependant.

« - Eh, salut Ginny ! Comment ça va ? Pas trop déçue de me voir ? plaisanta le garçon. Je ne serais pas long, promis. Est ce que ta soeur est là ? »

Tout en parlant, un large sourire s'était glissé sur le visage du Livingstone. C'était comme ça, il n'y pouvait rien : Ginny était une personne rayonnante. Avec sa chevelure de feu, elle ressemblait à un vrai rayon de soleil qui distribuait autour d'elle sans compter sourires et UV. Difficile de rester de marbre devant un tel débordement de bonne humeur. Cette fille avait la saveur de l'été. Here come the sun, toutoutoutou ♪
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MessageSujet: Re: Dans la famille Wainwright, je demande la fille ! [Ginny & William] Dans la famille Wainwright, je demande la fille ! [Ginny & William] Icon_minitimeJeu 2 Mai - 17:17

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Pour Ginny, chaque journée était une bonne journée. Ça avait beau être le pire avant-midi jamais vécu, il y avait toujours une possibilité de la rendre meilleure d'ici le retour au lit. C'est ainsi que la rouquine réussissait à traverser ses pires journées avec le sourire: positiver, toujours. Le moindre geste pouvait faire oublier une journée de déprime. Et en ce moment, il fallait dire que ça n'allait pas fort pour Ginerva. Déjà, elle était seule dans la maisonnée. Chacun faisait leur truc & la rouquine n'avait pas cours ce jour-là. Les examens approchaient, bientôt le Conservatoire ne fera plus partie de ses endroits quotidiens où aller. Elle devra se trouver un emploi. Dans le domaine musical. Le piano, ce qui la fait vibrer depuis toujours. Ça ne sera pas chose aisée, malgré la réputation de son nom de famille: jouer du piano n'était pas un prérequis recherché par tous les employeurs. Certes, l'idée de devenir professeur de piano au Conservatoire l'avait effleuré, mais elle avait subitement rayé cette option de sa liste dès l'instant où elle apprit que sa mère faisait partie du corps professoral à temps partiel. Déjà que Ginny voyait Margareth tous les jours à la maison, nul besoin de prolonger le supplice (a). Sa seconde option grimpa alors en première position: du free-lance. C'était précaire, c'était difficile, mais ça en valait la peine, surtout lorsqu'on avait des clients bien établis. Déjà que la rouquine avait déjà des possibles clients dans le coin. Ça sera à voir.

Pour l'instant, Ginerva se sentait seule dans cette maison désespérément grande et vide. Ce n'était pas nouveau, certes, mais c'en était ennuyeux. Bien sûr, la rouquine avait texté certains de ses amis, s'informer de ce qu'ils faisaient. Espérer se trouver un compagnon de solitude. Mais rien. S'ils n'étaient pas en cours - ses horaires du Conservatoire sont définitivement différents de ceux des universités! -, ils étudiaient ou travaillaient. Mais chaque journée était une bonne journée, non? Après avoir un peu flâné sur Facebook en pyjama dans le salon, Ginny décida que ça devait cesser. Prendre l'air, ça faisait toujours du bien! Du moins, ça changeait de la maison vide. La seconde fille Wainwright monta donc dans sa chambre, enfila une de ses innombrables robes d'été - c'en était presque devenu sa marque de commerce, les robes colorées - et prit ses chaussures de marche. Ça détonnait des habituelles ballerines ou des sandales, mais ça faisait moins mal aux pieds après une heure de promenade. Alors que la rouquine descendit les escaliers pour rejoindre la porte d'entrée, cette dernière émit un son reconnaissable entre mille. Quelqu'un à la porte! Incroyable! Exactement au moment où Ginny s'y dirigeait! Cette sonnette était annonciatrice de bonnes nouvelles, car inattendue. Les surprises, c'était ce que Ginny préférait. Elle ouvrit donc la porte et son sourire habituel s'agrandit lorsqu'elle vit qui se trouvait face à elle.

"Salut Willy! Non ça va, ta présence n'est pas si décevante, c'est toujours agréable de te voir dans les parages!" Ginny s'entendait bien avec William Livingstone, le meilleur ami de Satine. Satine qui était absente. Au Texas, plus exactement, y faire quelques concerts. Elle reviendra d'ici quelques jours, probablement. Mais raconter la vérité à Willy était facile, trop facile. Et moins drôle. La rouquine s'ennuyait et il se trouvait que William tombait à pic! Le voir rebrousser chemin sans avoir pu voir sa meilleure amie serait bien triste à voir. Ginny prit donc un air désappointé. "Ah, mais... tu n'étais pas au courant?" Court silence, puis: "Satine est partie en Russie. Les Russes sont fans des pianistes, tu le savais ça? Bah ils aiment tellement Satine qu'elle doit y faire des concerts dans tout le pays. Et je te le dis, la Russie c'est immense, c'est pas croyable! D'après ma mère qui est à ses côtés, elle ne reviendra pas avant... deux mois. Et ça, c'est sans les rappels, les dîners et tout le tralala, tu sais ce que c'est." Ah non, il savait pas. En même temps, c'était tant mieux pour lui. La rouquine laissa le jeune Livingstone encaisser la nouvelle, puis se décala un peu pour le laisser entrer. "Mais tu n'as pas fait tout ce chemin pour rien, voyons! Je t'offre un café, un thé, un biscuit, ce que tu veux, hein! Tu es toujours le bienvenu chez les Wainwright, Satine ou pas Satine."

La rouquine termina son invitation avec un immense sourire. Ce qu'elle aimait berner William: il tombait toujours dans le panneau! Mais bien sûr, elle lui expliquerait par la suite que c'était faux... Ou pas.
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MessageSujet: Re: Dans la famille Wainwright, je demande la fille ! [Ginny & William] Dans la famille Wainwright, je demande la fille ! [Ginny & William] Icon_minitimeJeu 30 Mai - 23:56

Dans la famille Wainwright, je demande la fille !
(Ah bah non, l'autre fille en fait.)

Le coup fatal. Voilà ce que Ginny venait d'apporter au jeune Livingstone. La jeune rouquine ne s'était pas seulement contentée de piétiner son coeur à pieds joints, elle l'avait aussi écrasé avec un rouleau compresseur, aplatit sous les pieds d'un troupeau d'éléphants. Même en ramassant les miettes et en les recollant avec de la UHU, William n'était pas sur d'arriver à faire des miracles.
Ainsi donc, l’insaisissable Satine avait foutu le camp ? Et lui alors ? Oubliée la scène des adieux déchirants sur le tarmac de l'aéroport, les mouchoirs blancs qu'on agitait au décollage de l'avion, les chutes du Niagara qui coulaient au bord des yeux. Tu parles d'un au revoir ! Minable, ouais. Aucun sitcom de série B n'avait osé en faire d'aussi décevants.
William se sentait délaissé. Comme un vieil ours en peluche rapiécé qui avait été reléguer au fond du coffre à jouet. Trop vieux, trop usé, trop rafistolé. Le temps était venu où il ne pouvait plus rivaliser avec les autres jouets, voilà tout. Et quels jouets ! Des petits Ken russes flambants neuf, vendus avec le piano et le livret de partions. Bien plus intéressant qu'un pauvre pantin dont les capacités musicales se limitaient à un solo de triangle. Non, vraiment, il devait se faire une raison.
Le désarroi qui s'était emparé de ses traits ne dura quelques secondes avant que William ne pense à le recouvrir d'un sourire mal assuré. Un sourire de façade.

« - Oh, eh bah je... Je l'ignorais. Est ce qu'elle t'as laissé un mot pour moi ? »

Sa lueur d'espoir, William s'y raccrochait comme un désespéré. Il gardait en tête ce petit bout de femme, pour qui il s'était fourré dans les pires situations. C'était elle, c'était lui, ça avait toujours été ainsi. Il aurait été prêt à braver la Russie tout entière pour récupérer celle qui lui était dû. Et puis pourquoi la Russie d'abord ? Pourquoi avait elle choisi de s’enterrer là bas ? Deux mois, c'était suffisant pour que le clan slave réussisse à transformer son amie en bloc de glace, ou pire encore, en risible babouchka. Pauvre Satine, dans quel merdier s'était elle encore fourrée ?
Mais le garçon n'eut pas le loisir de sangloter sur son sort : déjà, la petite rouquine lui proposait de noyer sa peine dans une tasse de café. Après tout, pourquoi pas ? L’aînée Wainwright avait beau ne pas être là, le monde ne cessait pas de tourner pour autant. La cadette de la famille était bien présente, elle et son sourire contagieux. William acquiesça : une telle occasion ne refusait pas.

« - Si tu es assez courageuse pour me supporter tout ce temps, ce serait avec plaisir... »

Et là, alors que le sourire du Livingstone était le plus innocent possible, une once de malice vint s'emparer de son visage.

« - Tu sais Ginny... T'es peut être une roue de secours Ginny, mais t'es une roue de secours de premier choix ! »

Dans un geste de survie avancée, le jeune Livingstone protégea son visage d'éventuelles gifles ou lancés de tomates. Le garçon n'avait pas voulu se montrer blessant ou offensant, non. Cette phrase n'avait été que l'ultime assaut d'un jeu qui durait depuis bien longtemps entre eux. Celui du chat et de la souris. Ce qu'il ignorait, en revanche, c'est que tout comme les chats, la petite Ginny retombait toujours sur ses pattes.
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MessageSujet: Re: Dans la famille Wainwright, je demande la fille ! [Ginny & William] Dans la famille Wainwright, je demande la fille ! [Ginny & William] Icon_minitimeSam 15 Juin - 16:36

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L'expression de William à l'annonce de la 'nouvelle' valait tout l'or du monde. Ginny y voyait toute la détresse, la solitude et la peine qu'on pouvait ressentir à la perte d'un proche. Et pourtant, ce n'était que pour quelques mois! William et Satine étaient vraiment liés, et Ginny ne put s'empêcher de se demander comment elle aurait réagi face à une annonce pareille concernant James. Son meilleur ami qui part du jour au lendemain dans un pays inconnu sans lui en avoir touché un mot. Évidemment qu'elle serait dévastée! Mais James Fitzgerald n'était pas Satine Wainwright; impossible qu'il parte plusieurs mois sans prévenir pour des concerts de dernière minute. Être banale avait des bienfaits, dont celui de ne pas briser le coeur de son meilleur ami. Certes, il s'agissait d'un mensonge, mais ça pourrait arriver, au moins maintenant William saurait y faire face! Ce dernier tenta de se ressaisir de l'immense déception qu'il venait de subir et sourit à la rouquine. Livingstone ne s'y connaissait vraiment pas en faux sourires et il les faisait à la mauvaise personne: Ginny était une experte en sourires, comme certains étaient experts en mensonges. Impossible de la mener en bateau avec un sourire hypocrite ou de façade. À la question - désespérée - de William, la rouquine secoua la tête. "À part un lointain 'Tu salueras Willy de ma part!' à l'aéroport, non. Mais je vais en profiter pour te faire le message: Satine te salue." C'était si mesquin, et pourtant Ginny s'en délectait. En fait, elle se délectait d'avance de l'expression de William lorsqu'elle lui avouerait qu'elle lui avait menti depuis le début. La revanche de la roue de secours.

Et heureusement, William venait d'accepter son invitation à entrer; ça serait bien moins drôle, sinon. La rouquine lança un "Excellent!" et tourna le dos à son hôte pour le mener à la cuisine - même s'il connaissait la maison 42 par coeur - lorsque ce dernier lui lança sa remarque habituelle. Comme lorsqu'ils étaient gamins. Sauf que la rouquine avait monté de niveau - de premier choix, hein. Elle montait dans les échelons des roues de secours! Ginerva tourna la tête vers le jeune Livingstone qui se protégeait d'une éventuelle attaque de rousse. La seconde fille Wainwright lui lança plutôt un sourire narquois. Ce n'était pas les attaques physique que ce pauvre Willy devra parer, ce sont plutôt les attaques psychologique de la jeune femme - et il risquait d'en baver! "Contente de savoir que j'ai grimpé les échelons des roues de secours! Et bientôt je pourrais prétendre au titre de Satine, ce qui ne sera pas si compliqué puisqu'elle est à des heures d'ici!" Puis elle éclata de rire. C'était leur jeu à eux. William la traitait de 'bouche-trou', Ginny le raisonnait sur son amitié impossible avec Satine. Et voilà que ce mensonge lui donnait raison! La rouquine arriva à la cuisine, ouvrit le garde-manger et en sortit quelques biscuits. "Café, thé ou lait?" Le tout accompagné d'un authentique sourire à la Ginerva.
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