maison no 7, mai 2012, le lendemain de l'agression d'Annie au centre commercial

Christopher ne remercierait jamais assez Meredith de ne rien lui cacher. Grâce à elle, il a appris qu'un certain Jay Black avait tenté de tuer sa belle-fille Annie en plein centre commercial. Évidemment, il avait bien vu qu'Annie n'allait pas très bien lorsqu'elle est arrivée du centre commercial ce jour-là: son teint était livide et elle a à peine salué les autres membres de la famille, se réfugiant immédiatement dans sa chambre. Elle arborait également une légère coupure au cou dont Christopher ne se souvenait pas avoir vu sur elle lors de son départ. Inquiète également, Meredith rejoint sa fille dans sa chambre elles y restèrent longtemps. Tellement que Cooper se demandait si elles s'étaient endormies! Finalement, il entendit sa belle sortir de la chambre d'Annie et voulut aussitôt s'informer de ce qui s'était passé. Réticente au départ, Meredith finit par lui raconter l'incident, trouvant que c'était trop grave pour le passer sous silence. Aussitôt, le père de Cameron se leva de son fauteuil et, sans un mot, quitta la demeure familiale. Sa fiancée dut le suivre et l'implorer d'attendre au moins le lendemain avant d'aller parler à ce Black: il était déjà tard et il risquait de commettre des gestes qu'il regretterait. Christopher écouta donc les conseils de Meredith et attendit le lendemain.

Mais autant dire que cette nuit-là, il avait bien mal dormi. Le marshal passa presque toute la nuit à réfléchir à un moyen de persuader ce Black à ne plus remettre la main sur Annie. Il était évidemment hors de question d'utiliser la force, mais dépendant de la réaction du jeune homme, ses pensées pacifiques pourraient fort changer. Le calme de Cooper en toute situation était bien connu de ses collègues, mais il s'agissait des enfants de sa bien-aimée. On ne touchait pas aux filles de sa bien-aimée, c'était comme ça. Après avoir dormi environ trois heures, Christopher ne prit pas le temps de déjeuner et se dirigea aussitôt vers la maison no 7, profitant du fait que le reste de la famille se trouvait encore dans les bras de Morphée. Il était environ sept heures lorsqu'il arriva à la maison de Jay Black et sonna. Tant pis s'il le réveillait, il n'avait qu'à ne pas agresser Annie McCormick avec un couteau suisse. La tête du chanteur apparut finalement à l'embrasure de la porte et le marshal lui montra sa plaque d'agent fédéral en prenant un air sérieux. "M. Black, je suppose. Agent fédéral Cooper." Il rangea ensuite sa plaque. "Je suis ici en raison de l'agression de mademoiselle McCormick qui s'est produit hier au centre commercial et d'après les caméras de surveillance, vous étiez en compagnie de cette dernière au moment des faits. Vous êtes au courant de quelque chose?" Non, Christopher n'avait pas visionné les caméras de surveillance, mais dans ces lieux publics il y en avait partout, alors il y avait fort à parier qu'on verrait les deux jeunes gens ensemble le jour de l'incident.

La veille avait été une journée assez mouvementée, et ça sans même que Jay l'ai voulu. Il avait simplement mit les pieds au centre commercial et cette garde d'Annie était venu lui chercher des poux, le provoquant au plus haut possible. Le chanteur avait finit par en avoir assez et avez menacé la rouquine de l'égorger avec son couteau suisse. Honnêtement Jay ignorait si il l'aurait fait si Nate n'était pas arrivé pour calmer la situation. Il avait été tellement remonté contre Annie sur le sujet Holden que la tuer comme un vieux porc à l'abattoir ne l'aurait même pas ébranlé.
Jay avait un peu parlé avec Nate et une fois bien calmé était rentré chez lui. Il n'avait parlé de cette mésaventure à aucun de ses colocataires qui lui dirait surement qu'il avait encore fait une connerie. Jay n'avait pas eut envie d'entendre leurs sermons et avait passé le reste de la journée dans sa chambre à s'occuper l'esprit.
Il s'était endormie vers trois heures du matin et autant dire que lorsque la sonnette retentit il jura sur la tête de l'inconnu. Surtout que apparemment il n'y avait personne d'autre dans la maison...Jay soupira et attrapa son tee shirt avant de l'enfiler tout en descendant ouvrir.

Un moitié encore endormie il bugga sur la plaque que le monsieur lui montrait et sur ses paroles. Jay secoua la tête et reprit ses esprits.

- Bonjour Mr Cooper

Evidemment Annie était allé se plaindre à son papa flic...Comme si le chanteur avait besoin de ça. A tous les coups elle avait du faire sa petite victime alors que franchement cette garce l'avait bien cherché.

- Oui j'étais là...Pourquoi ? Je trouve que cette marque au cou lui va bien au teint, pas vous ?

Décidément, ce garçon ne lui disait rien qui vaille. En temps normal, Christopher n'aurait pas trop fait attention à son air négligé et sa fatigue évidente, plaidant l'heure matinale, mais il s'agissait de l'homme qui avait agressé sa belle-fille la veille. Alors il ressemblait à ce qu'il était vraiment: un criminel. Négligé et pitoyable. Christopher ne donnait aucune excuse aux hommes qui commettent des crimes effroyables. Agresser une fille dans un lieu public et paraître parfaitement normal le lendemain, voilà ce qui dépassait le marshal dans l'exercice de ses fonctions. Pourtant, il se devait de rester de marbre en toute circonstance: avoir l'air de sortir tout droit d'une armurerie, prêt à se servir de toutes les armes dissimulées sous son costard. Bien sûr, cette allure n'était qu'une façade à décourager les méchants de s'approcher de ses protégés. Mais en présence de toute autre personne, son sourire réapparaissait. Et ce qui était certain, c'était que ce Jay Black ne verrait jamais cet aspect de l'agent Cooper. Enfin, pas aujourd'hui.

Et dès que le jeune homme face au marshal termina sa phrase, Christopher haussa un sourcil. Au moins, il ne niait pas, ce qui aurait empiré la situation. Mais être aussi direct et sadique devant un agent fédéral plus grand et plus musclé tenait littéralement du suicide. Surtout lorsque la victime était un membre de la famille de ce dernier. "Je ne trouve pas, non. Êtes-vous responsable de ladite marque?" Bien que la réponse précédente ne laissait aucun doute sur la responsabilité de Black, Christopher voulait s'en assurer.

"J'aimerais être clair avec vous, M. Black: je ne suis pas ici en tant qu'agent fédéral. Cette discussion est et restera privée, en autant que j'aie votre collaboration. Il n'y aura donc aucune arrestation, comptez-vous chanceux." Théoriquement, la prochaine étape après les aveux aurait été les menottes, mais Cooper n'en avait pas avec lui. De toute façon, cette rencontre était totalement officieuse et il n'y aurait aucune arrestation ni plainte après sa discussion avec le criminel. À moins qu'il n'y ait récidive. À ce moment, tout pourrait arriver. Et l'assiduité de Christopher pourrait aisément le mener à d'autres incidents du genre, ce qui augmenterait la taille du dossier criminel de Black et le mènerait en prison longtemps. Alors autant dire qu'il devait se tenir tranquille.

Bien sur que c''était lui le responsable, qui d'autre de toute manière serait assez fou pour s'en prendre à la fille d'un flic que Jay. Bien que ce dernier avait oublié ce détail mais bon...après tout c'était lui la victime à la base, il n'avait fait que se défendre face à la bouche venimeuse de Annie. Le chanteur hocha de la tête, se doutant bien que de toute façon Mr Cooper savait la réponse. Ce dernier se mit alors à parler de collaboration, et que bien évidemment il venait ici en tant que père et ne comptait pas l'arrêter.
C'était sympa de sa part, Jay le nota dans un coin de sa tête mais tant que être clair d'un cpoté autant l'être aussi de l'autre.

- C'est vrai que j'ai menacé votre fille Mr Cooper mais je ne l'ai pas fait en me disant " tiens si j'allai lui faire peur !" Non c'est elle qui m'a provoqué en sachant pertinemment que je suis très loin d'être quelqu'un qui garde son sang froid rapidement...Je lui ai d'ailleurs dit d'arrêter mais elle a continué et c'est là que je l'ai menacé vu que votre fille avait l'air d'être un peu sourde...

Tout était dit, en espérant que l'agent fédéral ai quand même un avis ouvert et ne pense pas que à sa pauvre petite fille adorée qui n'a pas du bien dormir cette nuit. Jay était loin d'être méchant, à chercher la merde gratuitement surtout depuis qu'il avait une fille à éléver. Non, si on l'embêtait pas il n'y avait aucun soucis. Annie était juste une sale peste qui avait décidé de lui faire regretter le jour où le chanteur l'avait repoussé. Cette époque où il était encore un Dom Juan mais avait quand même une certaine fierté à ne pas coucher avec les jeunettes. La rouquine en faisait partie et n'avait pas digéré ce rejet. Sa famille ferait bien de la tenir en laisse. Jay plaignait sérieusement son pote Heathcliff de sortir avec une fille pareille.

Les aveux avaient été assez rapides à obtenir. Le fait d'avoir été franc ayant probablement aidé: alors que certains collègues préféraient les menaces et l'intimidation - certes, Christopher en avait usé en montrant son insigne dès le départ -, Cooper préférait la franchise, même si les méthodes musclées avaient parfois du bon. C'était ce qu'il utilisait en dernier recours, si le suspect restait impassible face à la franchise du marshall. En aurait-il usé devant le possible silence de Jay? Probablement pas, puisque ce n'était pas de son ressort. Son métier en était un de protection et de sécurité, pas d'arrestations musclées et de courses-poursuites à travers la ville. Mais comparé aux monstres dont il protégeait les cibles, Black n'était qu'un caïd solitaire. Qui aurait pu faire davantage qu'une simple marque au cou à Annie, par contre.

"Premièrement, Annie n'est pas ma fille; il s'agit de ma belle-fille. Bien qu'elle ait une quelconque part de responsabilité dans cette agression, je ne peux que noter que vous étiez en possession d'une arme blanche dans un lieu public. Et, comme vous venez de l'avouer, vous êtes instable. Peu importe ce qu'Annie a pu vous dire, ça ne devait certainement pas mériter une menace de mort." Rien ne mérite des menaces de mort ou des voies de fait. Mais Christopher devrait en toucher deux mots à sa belle-fille, même si cette dernière ignore encore que Cooper est au courant. Elle devrait savoir que la méchanceté n'attire que la méchanceté.

"Comme je vous l'ai dit, je ne vous arrêterais pas. Mais que ce soit bien clair: au moindre problème avec Annie ou toute autre personne, je reviendrais vous voir avec des menottes. Et je risque d'être beaucoup moins gentil. Vous me comprenez bien?" Menaces à peine voilées. Accompagnée d'une petite blague de flic; disons que l'apparence austère de Cooper ne lui donnait pas l'impression d'être gentil en ce moment. Ça lui donna envie de sourire, mais se retint: pas question de montrer un quelconque sourire à Black.

Belle-fille, fille, peu importe ce flic tenait à Annie comme si c'était la chair dans son sang. Comme Jay tenait à Hope sans avoir aucun lien de sang avec elle. Il comprenait que Cooper voulait protéger sa fille, surtout en apprenant qu'un type l'avait agressé mais Jay était quand même une petite victime dans toute cette histoire. Seulement évidemment on ne croyait pas les fous...Le monde était tellement merdique avec ses préjugés à la noix. Certes continuer de se balader avec un couteau suisse n'était pas la meilleure idée du siècle compte tenu de son manque de sang froid mais il avait déjà bien noté que même dans ce quartier il y avait des connards pour te tomber dessus sans avoir rien demander. Alors une arme ça sauvait beaucoup pour faire fuir les assaillants.

- Ouais je sais, je devrais pas me promener avec un couteau mais faut bien se protéger...Pis même sans arme j'aurai utilisé mes mains et votre "belle-fille" aurait eu de jolies empreintes à la place...alors franchement la fin aurait été la même vous seriez venu me réveiller à sept heure du mat' pour me sermonner...

Il n'y avait vraiment que les policiers pour venir à une heure aussi matinale. A peine debout qu'ils pensent déjà à venir arrêter les vilains.

- Ouais ouais mais c'est pas comme si je le faisais exprès...je vous rappelle que je suis malade même si je me soigne

Enfin, il mentait un peu, se sentant mieux Jay avait arrêter de prendre ses médicaments pour voir, le résultat n'était pas très concluant.

Avec l'expérience acquise au fil des années, Christopher Cooper savait une chose: tous les malfaiteurs avaient une excuse. Quand ce n'était pas la légitime défense, ils plaidaient l'impulsivité, la cupidité, la folie ou rejetaient la faute sur la victime. Le nombre de fois où il avait pu entendre 'elle l'avait bien cherchée cette pute!', c'en était désespérant. Personne chez les criminels ne semblait connaître les valeurs fondamentales, comme l'honnêteté ou la franchise. Excepté entre eux, évidemment. Cooper connaissait assez les mafieux pour savoir que les règles étaient strictes entre eux, et que rompre leur confiance équivalait à l'exécution. Peu sympathiques, ces gens-là. Fort heureusement, il n'était pas en train de s'adresser à l'un d'eux - la situation aurait été bien plus officielle, considérant le nombre d'avocats qu'ils pouvaient s'offrir. Lorsque Jay parla de ses actes même sans l'aide de son couteau, Cooper haussa un sourcil. Black savait-il qu'il était en train d'empirer la situation tout seul? "Vous avez déjà participé à des réunions d'aide au contrôle de la colère? Je pourrais faire quelques appels pour vous, je crois qu'ils seraient ravis de vous accueillir." Christopher se demandait bien de qui Jay voulait bien se protéger, si ce n'était de lui-même. Le marshall se promit de donner quelques cours d'auto-défense aux filles de Meredith, au cas où Jay décidait de ne pas tenir compte de ses conseils et continuerait de se promener tranquillement dans le quartier avec une arme blanche. Il y avait de ces fous.

D'ailleurs, ce dernier disait se soigner. Évidemment. "Bien sûr. Une rencontre avec votre psychiatre ne vous ferais pas de tort, je crains qu'une augmentation de votre médication ne soit nécessaire." Certes, le marshall aurait pu croire Jay Black s'il n'avait pas fait un tel geste. Qui de sain d'esprit aurait pu attaquer Annie McCormick au point de vouloir la tuer? Sans être parfaite, sa belle-fille était un être humain et avait autant le droit de vivre que les autres. Et Christopher entendait bien évidemment avoir une petite discussion avec le psychiatre de Jay Black. Sans connaître son nom, Cooper était en mesure en le trouver assez rapidement.

Ce flic était en fait stupide, bien évidemment que Jay avait suivi des cours de contrôle de la colère, il avait même utilisé cette pratique sur Adrian pour qu'il se calme. Mais Jay n'y était jamais parvenue à se calmer tout seul il lui fallait une bonne dose de médicament pour le shooter voir que à la fin ça l'endorme complètement. Quand il essayait les séances de calme intérieur son esprit lui envoyait des images qu'il préférait oublier et franchement ça ne l'aidait en rien.

- Ca ira, j'en ai déjà fait et c'est loin d'arranger mon cas

Cas qui de toute manière ne régressait pas, cela faisait presque dix ans que ça durait et franchement l'amélioration ne se montrait pas. Bien évidemment à l’hôpital psychiatrique les médecins lui donnait tellement de choses à prendre que la force n'était plus là et ils le pensaient aller mieux...Mais c'était faux. Une fois reposé, sa colère dépressive bien caché refaisait surface.

- Une augmentation ? Mr Cooper l'augmentation je la prend toute seule sinon je ne serai pas là devant vous, je m'en serai pris à une amie sans le vouloir. Alors ne parlez pas sans connaître les choses...Vous avez une vie formidable, une grande famille qui vous soutient derrière en cas de problème ! C'est pas mon cas, mes problèmes je les gardent pour pas emmerder les autres, je supporte la mort de mes parents autant que je peux, je me contrôle autant que je peux alors ne venez pas me faire la morale !

Jay inspira profondément, réprimant son envie de coller un pain à son interlocuteur car ça ne serait franchement pas intelligent, et qu'il avait autre chose à faire que de se retrouver au commissariat jusqu'à ce que l'un de ses colocataires viennent le chercher là bas.

Certes, en présence de malfrats, Christopher Cooper n'était plus ce gentil voisin que tout le monde connaissait et appréciait. Sa conscience l'empêchait de se lier d'amitié avec des personnes qui méritaient de passer le reste de leur existence dans un pénitencier. Les voleurs, les menteurs, les meurtriers. Cooper était impitoyable envers ces personnes. Aussi n'était-il pas étonné par les paroles de Jay, qui disait déjà avoir eu recours à des cours de contrôle de la colère. Chez certains, cette méthode était plus qu'efficace, mais ils ne l'utilisaient jamais. Manque de motivation, absence de désir de se prendre en main. Jay serait-il l'un d'eux? Laissons les bénéfice du doute. Il était inutile de le secouer, de le tabasser pour lui faire dire la vérité. Surtout que Christopher était venu lui parler de façon tout à fait officieuse. En autant que Black retienne qu'il ne devait en aucun cas retoucher à une des filles McCormick.

Jay lui parla ensuite de ses problèmes. Enfin, "problèmes", car il n'entrait pas trop dans les détails. À ce moment, Christopher comprit que ce Black était sérieux, son but n'étant pas de blesser les autres. Même si au final, c'était ce qu'il faisait. Le marshall y vit une envie de changer, de se remettre sur le droit chemin. Par expérience, Christopher savait que le désir de se repentir chez les criminels était une méthode de manipulation comme une autre: "je me repentis de tous mes torts, libérez-moi!" étant une phrase populaire chez les prisonniers. Désireux cependant de ne pas mettre tous les malfrats dans le même panier, Cooper avait su durant sa formation de différencier le mensonge de l'honnêteté. Or, Jay semblait honnête. Semblait, car on ne pouvait être sûr avec les fous; ils étaient dans une catégorie à part. Durant son récit, donc, le marshall hocha la tête à maintes reprises, compréhensif, puis sortit une carte de la poche intérieure de son tailleur. "Parfois, faire autant qu'on peut n'est pas suffisant. Et tout garder pour soi est plus destructeur qu'autre chose. Voici ma carte, si jamais vous avez besoin de libérer le trop-plein d'émotions. Évidemment, si vous voulez quelqu'un de plus partial que moi, je vous donnerais le numéro d'une personne neutre." Puisque Jay ne semblait pas apprécier les psychiatres, Christopher ne précisa pas de quel type de professionnel il s'agissait. "Je ne fais pas ça seulement pour le bien de ma famille, comprenez-moi: je ne désire en aucun cas qu'une situation pareille arrive à quelqu'un d'autre, peu importe de qui il s'agit." Le bon coeur de Christopher l'emportait toujours. Il resta donc immobile, la carte tendue vers Jay Black, attendant une quelconque réaction de sa part.

Ce flic ne comprenait vraiment rien. A croire qu'ils avaient vraiment un cerveau de poulet à la place de celui de l'être humain. Evidemment quand on avait pas de soucis c'était facile de dire à quelqu'un qu'il ne faisait pas assez d'effort ou que il y avait d'autres méthodes. Voir totalement démotivé à la fin le pauvre garçon qui a un soucis. C'était ce que c'était en train de faire Cooper et franchement Jay avait envie de l’assommer et de lui foutre sa carte dans le cul. Il n'avait nulle besoin de se confier à quelqu'un d'autre que Alix, c'était la seule qui savait tout sur de lui de A à Z. Les autres personnes proches de lui Jay se gardait bien de leur souffler certaines choses pour ne pas les faire fuir.

Le chanteur prit la carte que son interlocuteur lui tendait et la déchira en deux, laissant tomber les bouts de papiers sur le sol. Il détestait la police, ce n'était pas maintenant qu'il allait s'en faire des amis même si ça avait du bon quelque part d'avoir un allié dans la justice.

- Ecoutez moi bien Mr Cooper, vos conseils vous pouvez vous les garder. Je reste loin d'Annie et vous arrêtez de m'emmerder, tout le monde est content! Ca vous va ?

Jay commençait légèrement à s'énerver. Déjà de se lever aussi tôt n'était pas une bonne idée, il était d'ordinaire pas aimable quand il était tiré du lit, mais alors si en plus un mec venait l'embêter pendant une heure et lui faire une soi disant morale sur sa façon de faire. C'était très loin d'être acceptable pour son côté colérique.

Après les menaces, Christopher faisait son conciliant. Bon cop bad cop en une personne, si on voulait. Mais en fait, Cooper était incapable d'être méchant. Sauf envers ceux qui le méritaient, évidemment. Mais Jay Black était un cas différent. Il était fou. Il avait besoin d'aide. Alors en bon citoyen et en bon policier, Cooper lui offrit son aide. Mais elle ne fut pas aussi bien accueillie que prévue: sa carte fut déchirée devant ses yeux. Dommage. Christopher venait de tendre à Jay une clé lui permettant à de se libérer de ses démons, et voilà qu'il venait de la jeter à l'eau. Cooper se demanda pourquoi certains refusaient la précieuse aide qu'on leur offrait. Peur d'un complot? Aucune confiance aux autres? Peur de ce qu'il va révéler? Preuve de leur faiblesse? Christopher n'en avait aucune idée et il trouvait ça bien triste. Pourtant, si Jay ne voulait pas de son aide, il ne pouvait rien pour lui. Qu'il reste fou et en assume les conséquences, alors!

Christopher jeta un rapide regard à sa carte déchirée sur le sol et défia Jay du regard. "Ça me va tout à fait, même si je préférerais qu'un fou comme vous ne vive pas dans le coin. Mais gardez mes conseils en tête et tout ira bien." Sans un sourire, Christopher tourna le dos à l'agresseur de sa belle-fille et se dirigea vers le trottoir. Cependant, avant de disparaître, il se tourna une dernière fois vers Jay. "Bonne journée, M. Black." Puis il quitta les lieux. Christopher devait avouer que sa dernière phrase n'était que pour l'énerver un peu, petite pique 'amicale'. Car il se doutait bien que dès que la porte sera fermée, Jay retournera dans son lit et passera une partie de sa journée dans les bras de Morphée. Les jeunes ne savaient décidément pas profiter de leur journée en étant aussi lève-tard.

Un fou comme lui ? Bizarrement cette remarque fit rire Jay. Parce que ils étaient pas le seul à avoir besoin d'un médecin dans ce quartier c'était certain à la vue des articles qui racontait les aventures de ses voisins. Ainsi que des indices parfois sur ce que cachait les habitants. Jay ne se sentait ainsi pas trop exclue dans cette bergerie. Même le flic posté devant lui devait cacher quelque chose et le chanteur se demandait bien ce que cela pouvait être.

- Vous inquiétez pas ma mémoire fonctionne parfaitement Mr Cooper

Il n'avait pas l'intention de faire une connerie qui l’amènerait derrière des barreaux. Il s'en était sortie une fois mais la deuxième serait peut être celle de trop. Bien que à l'asile un employé serait ravie de le revoir, ce qui serait loin d'être réciproque.
Enfin Christopher eut l'idée de laisser Jay tranquille en lui souhaitant une bonne journée. Levé à une heure matinale sa journée allait être longue...

- Vous aussi Mr Cooper

Répliqua t-il avec un sourire en coin avant de retourner dans sa maison en fermant la porte derrière lui. Jay soupira, une grande fatigue s'emparant de lui à cause du stress qu'il avait réussi à maitriser et à cacher. Il avait beau eu faire le fanfaron, il avait quand même eu les pétoches. Le chanteur regarda l'heure et remonta dans sa chambre finir sa matinée.