« Look at this photograph. Everytime I do it makes me laugh »

17 janvier 2000

Le petit Huntington n'arrêtait pas de gigoter sur sa chaise pendant le cours et à cause de son besoin d'aller à la salle de bain - quoi que ça n'aidait pas -, mais parce qu'il avait hâte que la classe se termine pour aller jouer dehors. Il avait tout prévu avec son ami Carl Spencer pendant la pause déjeuner. Il regardait par la fenêtre et souhaitait entendre le son de la cloche pour se dépêcher et courir courir dehors pour sauter à plat ventre dans la neige. Et oui, à sept ans on peut se permettre de faire ça! « Jérémy! » dit-il la professeur en remarqua que son élève était distrait. « Oui madame? » souffla-t-il doucement. « Tu devrais écouter ce que je dis, c'est très important. » Elle prononça cette phrase avec une douceur, comme si elle parlait à un bébé. Madame Larose était l'enseignante favori du petit bonhomme et habituellement, il était concentré dans ce qu'elle disait, mais pas aujourd'hui. Il n'avait qu'une chose en tête! Finalement, la cloche sonna et le petit Huntington pris ses choses avant de sortir du cours rapidement. Il aurait bien pu courir, mais c'était interdit... Il enfila ses pantalons de neige et son manteau. Il essayait de faire vite. Carl était à ses côtés et prenait du temps à se préparer. Faut croire qu'il n'avait pas aussi hâte que Jérem'. « Plus vite ! Plus vite ! » s'empressa-t-il de dire à son camarade. En face de son casier, il y avait une petite rousse. Jérémy l'a toujours trouvé mignonne avec ses taches de rousseur. Certains élèves se moquaient d'elle à cause de sa couleur de cheveux, mais lui s'en foutait un peu. C'était qu'une couleur. Après que Spencer ait finalement terminé, ils la rejoignèrent. « Salut Ginny. Tu veux venir jouer avec nous dans la neige? » demanda-t-il timidement.

HS: désolé pour la photo Carl, Shiloh en a pas

Au fond de la classe de madame Quinto, la petite rouquine regardait la neige tomber, perdue dans ses pensées. Âgée d'à peine huit ans, son imagination débordante la déconcentrait et ça lui arrivait souvent de ne pas écouter durant les cours. Ginerva préférait largement jouer et bouger que d'être assise, tranquille, et écouter un professeur parler. Surtout que madame Quinto était une vieille dame à la voix vide, donc inintéressante pour la rouquine. Et puis les mathématiques, c'était d'un ennuyeux! Elle préférait regarder dehors et s'émerveiller du paysage tout en gribouillant quelques trucs dans son cahier de notes. Il y avait plus de dessins que de notes dans son cahier, en fait. La sonnerie retentit enfin. Ginerva poussa un soupir de soulagement et courut vers son cahier en tenant maladroitement tous ses effets. Ça lui arrivait souvent de perdre ses crayons et ses gommes à effacer, et pour cause: elle n'avait pas de coffre à crayons. Sa mère s'évertuait à lui en acheter, mais elle n'en voulait pas. La rouquine avait parfois un crayon sur son oreille, parfois dans ses poches, et les autres étaient dans sa petite main. Ce n'était donc pas étonnant qu'elle en perde quelques uns durant son année scolaire. La petite rousse se débarrassa de ses effets personnels et enfila rapidement son habit d'hiver. Elle s'imaginait déjà sortir de l'autobus et jouer dans sa cour. Mais elle savait qu'elle serait seule et qu'elle ne jouerait pas longtemps, sa mère ne voulant pas que ses enfants tombent malades. Après avoir fini d'enfiler ses petites bottes d'hiver vertes, une petite voix qu'elle connaissait bien s'adressa à elle. Ginny se leva et se tourna vers son ami, Jeremy Huntington, accompagné de Carl Spencer, qui l'invitait à jouer avec eux. Tous deux étaient de bons amis de la rouquine, même s'ils étaient plus jeunes qu'elle. Elle les trouvait rigolos et s'amusait toujours en leur compagnie. Ginny sourit aux deux garçons et hocha vivement la tête.

"Bien sûr!"

Ginny enfila ses mitaines et suivit ses deux amis à l'extérieur. Il y avait un parc près de l'école et alors qu'ils se dirigèrent là, la petite rouquine se mit à courir, dépassant les deux garçons.

"Le dernier arrivé doit manger de la neige jaune!"

Ginerva éclata de rire et redoubla de vitesse. Pas question de perdre et de devoir manger de la neige jaune, c'est dégoûtant!

Contrairement à lui, Carl était plutôt le bon élève avec de bonnes notes. Pas que Jérémy était nul à l'école, mais disons que ses notes n'étaient pas trop super. Le jeune Huntington était facilement distrait pendant les cours, ce qui pouvait le nuire quelques fois, tandis que son ami consacrait toute son attention au professeur et à ses notes. C'était d'ailleurs la bonne chose à faire, par contre, Jérem' pensait trop à des choses plus amusantes que cela, donc perdant sa concentration. Bref, le cours terminé, le petit Huntington se pressa tandis que Spencer non. Fallait croire qu'il n'avait pas aussi hâte que lui. Après avoir enfilé tous ses survêtements, prêt à affronter la neige, il se dirigea vers la petite rouquine qui était sa voisine de casier d'en face et lui proposa de venir jouer avec eux. La petite rousse était toujours partante pour ce genre d'aventure, c'est pourquoi Jérémy l'adorait tant. Elle ne refusait jamais une offre aussi cool que celle-ci. Faut croire qu'elle avait des couilles la petite. Bref, les deux garçons attendirent que la rousse soit prête avant de quitter l'établissement. Une fois dehors, Ginny se mit à courir en disant que le dernier arrivé devait manger de la neige jaune. « Beurk! » lâcha Jérémy en entendant les propos de son amie. De la neige jaune, il n'y a rien de plus dégueulasse que cela. La première fois qu'il en avait vu, il avait cru que c'était du jus d'orange ou même de bananes, mais sa mère lui expliqua ce que c'était vraiment. Donc, depuis ce jour, ça le répugne. Un peu normal aussi! Il tourna la tête vers le petit Spencer avec un sourire sur son visage et se mit à courir lui aussi. Le jeune homme avait toujours été très sportif, donc, il courait quand même assez vite contrairement à Carl. Cependant, tandis qu'il était sur le point de rejoindre la rouquine, il glissa sur la glace qu'il y avait sur le sol et tomba raide sur le dos, se faisant par la suite dépasser par Spencer. Heureusement, il n'était pas tombé sur la tête. Cela aurait pu engendrer de graves blessures! Il se releva donc d'un coup et reprit la course, même s'il l'avait perdu d'avance. « Mais ce n'est pas juste, je suis tombé! » bouda-t-il. Habituellement, perdre ne le dérangeait pas, mais vu le prix de perdant, il n'en avait pas du tout envie. « Ma maman m'a dit que manger la neige jaune, ce n'était pas bon pour notre santé. » ajouta-t-il en essayant d'éviter cette torture! Parce que oui, manger de la neige jaune serait pour lui de la torture. Bref, finalement, personne n'allait en manger. Encore heureux, aurait voulu dire Jérémy.

Ginny avait triché un peu en se mettant à courir avant de lancer son défi. Mais elle savait que Jeremy allait la battre rapidement et que Carl allait la dépasser à la dernière minute: il n'était pas trop sportif, mais c'était un gars. Alors en commençant à courir avant, elle aurait des chances de ne pas manger de la neige jaune. La rouquine arriva assez rapidement au parc et elle se retourna fièrement vers ses amis. Mais en se retournant, elle aperçut Jeremy sur le sol et Carl le dépasser. Oh non! Elle espérait qu'il ne se soit pas fait trop mal. Il se releva bien vite, ce qui soulagea Ginerva, et termina la course bon dernier. À l'arrivée de son amie, Ginny lui fit un câlin - le pauvre, il a dû se faire mal quand même! - avant de suivre Carl et de rire de Jeremy. Il avait perdu, après tout, et un jeu était un jeu. Elle allait bien se marrer lorsque son ami allait manger de la neige sale! Même si c'était quand même assez dégoûtant. Après avoir chantonné "Jeremy a perduuu!" quelques fois, Huntington dit pour sa défense que sa mère avait dit que ce n'était pas bon pour la santé. Carl lui donna donc raison et changea de plan: bataille de boules de neiges! Enfin, plutôt lancer de boules de neige sur une personne immobile, mais ça revenait au même. "Oui! Excellente idée Carl!" Ginny était contente de l'idée de Carl et commença à former sa première boule de neige. Avec Jeremy et Carl comme amis, la rouquine savait toujours qu'elle s'amuserait: ils faisaient souvent les quatre cents coups tous les trois. Une fois sa boule prête, elle la lança sur son ami perdant. C'était bien rigolo, mais au lancer de la troisième boule, la rouquine la lança au visage de Jerem'! Ce n'était pas l'intention de Ginny, mais elle visait mal. Elle savait que Jeremy voudrait se venger, même si ce n'était pas intentionnel.

"Bagarre générale de boule de neige!"

Et aussitôt, Wainwright visa Carl et lui lança une boule de neige en plein ventre.

Jérémy n'aimait pas beaucoup perdre, surtout lorsque ce n'était pas de sa faute. Lui, qui croyait gagné, s'était planté sur la glace et grâce à cela, Carl avait réussi à le dépasser. Une fois arrivée proche de ses deux copains, Ginny lui fit un câlin, ce qui fit rougir le petit garçon. Il trouvait cela mignon de sa part de poser se geste après qu'il est tombé. Ça c'était une bonne amie. Enfin, pour l'instant. En effet, elle rejoignit Carl dans ses moqueries et les deux se mirent à chantonner « Jérémy a perdu! » Et pour être honnête, le jeune Huntington n'aimait pas ça, mais ne préférait pas le dire. Au lieu de cela, il inventa une histoire à propos de sa mère qui l'avait averti que la neige jaune n'était pas bonne pour sa santé. En fait, Johan l'avait seulement prévenu de ne pas en manger. Qui sait si c'était bon pour la santé? En tout cas, il n'allait sûrement pas essayer pour voir si c'était vrai. Il pouvait être naïf, mais il y avait quand même des limites. Spencer proposa alors une alternative, étant donné que Jérem' ne voulait pas manger un slushies à la pisse de chien! Il proposa donc que ce dernier reste immobile tandis que les deux lui lanceraient des boules de neiges. C'était déjà mieux que la neige jaune. Le petit Huntington se couvrit alors le visage tandis que les deux passaient à l'action. Malgré le fait que ses deux amis étaient en train de le bombarder de neige, il ne pu s'empêcher de rigoler en même temps. Ce n'était que de la neige, rien qui pourrait faire mal. Par contre, lorsqu'il ne senti plus rien le toucher, il enleva ses mains de son visage pour regarder ses copains, mais reçu une boule en plein visage avant même qu'il ait eu le temps de prononcer un mot. Il se secoua la tête pour se débarrasser des gouttes d'eau qui dégoulinaient sur son visage pour lancer un regard noir - mais pas méchant - à la rousse. Il n'avait pas vu qui avait lancé la boule de neige, mais il savait que c'était elle. Sa couleur de cheveux la trahissait! Elle cria pour déclarer une bagarre générale avant de viser Spencer en plein ventre. Jérémy aurait bien voulu faire son Superman et sauver Carl avant qu'il se fasse frapper par la boule, mais c'était trop tard. Ginny avait déjà fait sa seconde victime! Comment la rouquine était violente à les attaquer comme ça?! Les deux garçons n'allaient certainement pas se laisser faire ainsi! SO SO SO SOLIDARITÉ! Entre garçons, on doit se soutenir. Jérémy se mit alors en courir en direction de Ginny et la saisis ses bras par derrière pour ne plus qu'elle lance de neige à son ami. La jeune femme tentait de se libérer de la prise qu'il avait sur elle, mais en fut incapable. Jérémy était peut-être plus jeune qu'elle, mais il était beaucoup plus fort et plus grand. « Allez Carlou! Je la tiens. Vite avant qu'elle réussisse à se libérer! » s'exclama-t-il en tournant la rouquine face au petit Spencer. Il espérait seulement que ce dernier ne vise pas le visage de Ginny. Il faisait ça pour rigoler et pour se venger un peu, mais pas pour la blesser quand même! Il s'amusait énormément en ce moment et ne regrettait pas d'avoir demandé à ses deux amis de venir jouer avec lui après l'école.

Le jeune Carl était content de son idée. Si Jérémy ne voulait pas manger de la neige jaune – et en même temps on comprenait pourquoi-, il fallait qu'il reste immobile pour qu'ils lui lancent les boules de neige dessus, en évitant quand même de lui faire mal. Ce n'était que pour rire, et ce serait nul de devoir arrêter à cause d'un qui se serait fait mal. Ginny fut contente de l'idée aussi et tandis que le brun et la rousse formaient des petits boules, le Huntington se couvrait le visage de ses mains en se pliant à chaque coup reçu. Carl s'en donnait à cœur joie et son rire se mêla à celui de Ginny, tout sourire. Mais quand Jérémy eut la malheur d'enlever ses mains pour regarder ses amis, BIM, il reçut la boule de Ginerva en pleine face. Carl explosa de rire, ce petit rie cristallin tout mignon en vérifiant tout de même avant si Jérémy allait bien. La rousse déclara alors une bataille générale et chacun se mit à créer ses propres projectiles tout en évitant ceux des autes. Mais Gin' fut plus rapide, et le Spencer reçut une boule de neige conséquente dans le ventre qui le fit vaciller. « Hééé ! » cria-t-il, visant la Wainwright.

Comme pour soutenir son ami, Jérémy courut vers Ginny pour lui attraper les mains par derrière afin de l'immobiliser et crier à Carl de se défouler. Ce dernier fit un petit rire malicieux et lança sur Ginny une série de petit boules de neige sur le ventre, les jambes et les bras. Il essayait d'éviter le visage bien sûr, mais je contrôlait pas vraiment son tir, et nombre des boules attérrirent même par-terre. Mais le Spencer réussit quand même à renvoyer la balle à la rousse et lui faire payer ses actions contre les deux garçons. On ne les attaquait pas comme ça ! La Wainwright essayait alors de se dégager, mais ce faisant, elle bascula à terre avec Jérémy, se vautrant l'un sur l'autre. Profitant de l'occasion, Carl prit de la poudreuse entre ses bras et leur lança dessus en rigolant, tout fier de pouvoir leur mettre de la neige dans le cou. Mais il se prit les pieds dans ceux de Jérémy et il tomba à la renverse ses sur amis dans un grand éclat de rire. Les trois amis essayaient de se relever mais ils étaient empêtrés l'un dans l'autre et les grosses combinaisons n'aidaient pas. Finalement, Carl abandonna et se laissa rouler dans la neige, profitant au passage de faire un petit ange avec ses bras et ses pieds en regardant la neige tomber. Ah, que c'était beau.

Spencer reçut la boule de neige de la rouquine en plein ventre. Youppi! Elle savait viser! Mais elle n'eut même pas le temps de se pencher pour former une seconde boule de neige que Ginny sentit qu'on la tenait par derrière. Elle entendit la voix de Jeremy près de son oreille dire à Carl de l'attaquer. Et en voyant le sourire de Carl, Ginny tenta de se libérer de la prise de Huntington, sans succès. "Hééé, c'est pas du jeu! Vous êtes plus nombr-" Une boule de neige en plein ventre lui coupa le souffle et l'empêcha de terminer sa phrase. Continuant de bouger pour tenter de se libérer, la rouquine se promit une vengeance terrible. Alors que Carl continuait de l'assaillir de neige, Ginerva réussit à libérer ses mains en faisant perdre l'équilibre à Jeremy. Malheureusement, elle tomba en même temps, mais sa chute fur interrompue par le corps de son ami. Il était toujours là au bon moment! La rouquine était bien contente qu'il soit tombé avant elle et non l'inverse. Elle voulut se lever, mais une poudreuse - lancée par Spencer, évidemment - passa dans son manteau et elle tenta de l'enlever. C'était froid! Mais avec ses mitaines, la rouquine en était incapable. Elle enleva alors une de ses mitaines pour se débarrasser de cette neige froide. Elle en enleva une partie, mais le reste avait fondu. Alors que Ginny remettait sa mitaine, elle vit Carl tomber sur le sol et elle ne put s'empêcher de s'esclaffer. C'était bien fait pour lui! Wainwright voulut se lever pour pouvoir lui lancer de la poudreuse à son tour, mais elle était coincée! Encore Spencer, hé oui! Elle le poussa un peu pour qu'il ne la bloque plus, puis se leva. Carl était encore au sol, elle devait vite en profiter! Ginny aida Jeremy à se lever et allait prendre de la neige pour en lancer à Spencer, mais elle vit ce qu'il faisait et sourit.

"Il est joli ton ange, Carl. J'en fais un aussi!" La rouquine se laissa tomber sur le sol et bougea frénétiquement ses bras ainsi que ses jambes. "Fais-en un aussi, Jeremy!" Une fois son ange prêt, Ginny se leva - en faisant attention de ne pas l'abîmer - et regarda les trois anges, fière. "Vous croyez qu'ils vont s'envoler rejoindre les autres anges des neiges?" Elle espérait bien que oui et qu'elle pourrait y assister!

Cela arrivait souvent aux deux garçons de s'allier contre Ginny. Cette dernière manigançait toujours pleins de trucs elle aussi, alors pourquoi n'auraient-ils pas le droit à leur tour? Heureusement, lorsqu'ils le faisaient, Ginny n'était jamais vexée. Elle comprenait que ce n'était qu'un jeu après tout. Tandis que certaines personnes pourraient les bouder suite à ce genre de situation. Jérémy retenait donc la rouquine, pendant que Carl préparait une boule de neige. La jeune femme tentait de s'échapper, mais la première boule la heurta le ventre sans qu'elle ait eu le temps de se sauver. Jérémy se mit à rire, même s'il se sentait un peu mal. C'était en partie sa faute si Ginny avait eu le souffle couper par cette boule de neige. Mais bon, elle lui en avait lancé une en pleine face lui aussi. Oeil pour oeil, dent pour dent! Par contre, la rousse réussit à se libérer, mais perdit son équilibre faisant tombé les deux jeunes sur la neige. Jérémy fut le premier à atterrir et Ginny suivi en tombant sur lui, genou entre les jambes du petit garçon. Il laissa échapper un cri au contact. Il ne savait pas vraiment à quoi ça lui servait ce qui se retrouvait là, mais il avait l'impression que c'était utile et fragile. Tandis que lui souffrait sous la rousse, il ne prêtait pas vraiment attention à ce qui se passait. Surtout que les cheveux de Ginny étaient dans son visage, l'aveuglant. Il sentit de la neige poudreuse tomber sur son visage, alors il se secoua un peu pour la dégager. Il était sur le point de pousser Ginny pour qu'elle se retrouve sur la neige elle aussi et non sur lui. Elle n'était pas pesante, mais bon, il y a des limites. Cependant, une nouvelle pression se fit ressentir sur lui : Carl. Lui aussi était tombé en trébuchant dans les pieds du Huntington. Ce dernier reprit son souffle lorsque les autres avaient finalement débarqué de sur lui. Le mal qu'il avait ressentit un peu plus tôt c'était dissipé. Avec tout ce qui s'était passé, il n'avait pas vraiment eu le temps d'y penser. Jérémy était couché sur le sol avec Carl qui lui faisait un ange à ses côtés. Ginerva fit de même en l'incitant à en faire un aussi. Un sourire aux lèvres, il bougea ses bras et jambes et se leva ensuite pour admirer leur beau travail. Le petit Huntington leva la tête vers le ciel suite à la question de la rousse. « Ils montent vers le ciel et retombent en petits flocons. » Admirant la neige tomber, il ouvra la bouche pour en attraper quelques-uns. « Sinon, d'où vient la neige? » Selon lui, c'était la seule explication qu'il y avait à ce phénomène magnifique qu'on appelait l'hiver. La neige n'apparaissait pas par magie là-haut pour se retrouver sur le sol. À la fin de l'hiver, elle remontait au ciel et se préparait pour l'année suivante. Jérémy tourna la tête vers ses amies qui regardaient encore le ciel et un sourire se dessina sur ses lèvres. Il les aimait beaucoup et ne voudrait jamais les perdre. Une question lui traversa l'esprit cependant et il ne se gêna pas pour la poser. « Vous croyez que plus tard nous serons toujours amis? » La vie nous réserve souvent des surprises qui font que le futur est si dur à prévoir. Par contre, il avait l'impression que leur amitié était assez forte pour qu'ils restent soudés tous ensemble.

Après avoir joué aux culbutos avec ses deux amis, Carl éclata de rire et roula dans la neige à côté, profitant du moment pour faire un bel ange de neige. Il vit alors Ginny s'approcher de lui avec de la neige, mais la jeune rousse se figea lâchant la neige et s'émerveillant devant l'ange de Carl. Un joli sourire apparut sur son visage et elle décida d'imiter le jeune Spencer, ce que le Huntington fit également un peu plus tard. Les trois enfants se relevèrent puis admirèrent leurs anges. Anges qui étaient tous blancs et bien parfaits d'ailleurs, comme eux (a). Ginny demanda alors avec une petite voix si leurs créations allaient s'envoler vers les autres de leurs espèces. « Oui, on leur a fait de belles ailes. Faut juste espérer qu'elles vont pas cramer comme celles d'Icare. » fit alors, Carl. Ah le bel esprit du Spencer, toujours aussi présent. Faut dire que grandir dans la morgue ça mettait pas toutes ses idées en place. Il n'était pas sadique non, juste..réaliste.

D'ailleurs, d'où venait d'ailleurs cette manière de faire les anges dans la neige ? Carl développait fortement cet esprit de curiosité et se posait toujours des questions sur ce qui se passait autour de lui. Bien sûr, comme tous les enfants il avait déjà demandé pourquoi le ciel était bleu, l'herbe était verte ou la neige blanche. Jérémy posa alors justement la fameuse question d'où venait la neige. « C'est Dieu qui coupe sa barbe. » répondit le Spencer tout naturellement. Alors que la rousse était partie dans la poésie, le Huntington dans les questions existentielles, Carl lui, était à fond dans le délire le plus complet. Il ne voulait pas casser les rêves de ses amis, mais il trouvait ça drôle d'inventer n'importe quoi. Et au fond, sa phrase pouvait se trouver être poétique, après tout. Un gros blanc suivit ses paroles, du coup il commença à rigoler si fort qu'il s'écroula par-terre. Accompagné bien sûr de ses amis, dont les rires étaient aussi communicatifs l'un que l'autre, les trois amis se fendirent bientôt la poire tous par terre, pour la seule raison d'avoir entendu l'autre rigoler. C'était de ces moments-là qui étaient les plus mémorables, ceux où l'on voyait la pure complicité de l'amitié. Au bout d'une bonne dizaine de minutes de pur fous rires, les jeunes se calmèrent enfin et s'allongèrent tous ensemble dans la neige en reprenant leur souffle. Jérémy demanda alors timidement si plus tard ils seraient encore amis. Carl fit un grand sourire. « Bah oui ! » Puis il leva sa main en l'air vers ses amis, tendant le petit doigt. « On peut même faire le pinky swear ! » rajouta-i en immitant une voix féminine en rigolant. Les trois jeunes se serrèrent les petits doigts -c'était compliqué à trois quand même- en souriant, prouvant que leur amitié persisterait à jamais. Ah, c'était bien beau d'être enfant.

Ginny était bien avec les deux garçons. Elle ne jouait pas vraiment avec les autres filles, à vrai dire: les Barbies, les tresses et les thés, non merci! Ces jeux manquaient d'action! Avec les gars, déjà, c'était plus amusant, plus sportif, plus actif. La preuve: après une batailles de boules de neige, ils se sont roulés sur le sol et ont fait des anges de neige! Si Ginny avait été copine avec des filles, elle aurait passé la soirée à regarder les films endormants et à se jouer dans les cheveux. Non merci! Ginny était contente d'avoir Jeremy et Carl comme amis. Après s'être libérée du poids de Carl sur elle - tous les trois étaient parfaitement emboitables, c'était pas possible de se défaire une fois coincés -, tous les trois firent des anges de neige et admirèrent leur beau travail. Ce qu'ils étaient jolis! La rouquine s'extasiait devant leur travail bien fait et demanda naïvement si leurs créations allaient s'envoler. Jeremy confirma ses pensées, ce qui plut à la rouquine, mais Carl vint aussitôt gâcher ses espérances ainsi que sa naïveté et elle lui tira la langue. "Maiiis c'est méchant! Faut pas dire ça Carl!" Ginny ignorait qui était Icare, mais elle ne voulait pas que leurs anges subissent le même sort que lui. Ce pauvre ange des neiges a dû souffrir, la rouquine ne voulait même pas y penser! Pour elle, la mort et la maladie étaient des concepts éloignées dont elle ne voulait surtout pas penser, au risque d'en souffrir pour vrai.

Jeremy demanda alors d'où provenait la neige. La rouquine haussa les épaules: dans sa tête, la neige apparaissait et disparaissait, c'était normal. Puis Carl sortit que Dieu en était la cause. Un long silence s'en suivit. Ginny se demanda si c'était vrai et elle comprit que non lorsque Spencer se mit à rire tout seul. Ce qui la fit s'esclaffer à son tour - ce que le rire de Carl était contagieux! Tous les trois finirent au sol, les larmes aux yeux tellement ils riaient. Finalement, le fou rire passa et ils se retrouvèrent collés les uns aux autres, admirant le ciel qui commençait à se noircir. Ginny aimait regarder le ciel: elle ignorait où il finissait, c'était mystérieux et beau. Wainwright sortit de ses pensées lorsque la voix de Huntington la fit revenir sur terre: amis pour toujours? Pourquoi posait-il cette question? Pour Ginerva, la réponse était évidente: OUI!

"Évidemment!" Lorsque Carl leva son petit doigt dans les airs, exigeant un pinky swear en prenant une voix féminine, la rouquine s'esclaffa et rejoint son petit doigt avec celui de ses deux amis, promesse enfantine qui ne sera jamais brisée. "Amis à la vie, à la mort, pour toujours et à jamais!" Dans la tête de la pianiste en devenir, c'était une promesse dont ils se souviendront toute leur vie.

« We are young, we are free »

4 juillet 2004

Jour de l'indépendance! Une date importante aux États-Unis. Pour célébrer cette fête nationale, le trio Jérécarlinny décida de passer la soirée ensemble. Comme presque tous les soirs quoi! Cet été, les trois en profitaient pour passer le plus de temps possibles ensemble, étant donné que l'an prochain, Ginny allait être au lycée. Donc, Carl et Jérem allaient se retrouver à l'école primaire sans la rouquine. Elle allait vraiment lui manquer en fait, il n'avait pas vraiment envie que l'été se finisse. Ne plus voir ses sourires et ne plus entendre ses rires à tous les jours allait être étrange. Mais bon, c'est la vie. Et puis, il pouvait toujours la voir en dehors de l'école. Comme ils se l'étaient promis il y a quatre ans, amis pour la vie... De plus, passer du temps avec eux l'aidait à ne pas penser à son père. Lorsqu'il était seul chez lui, il avait l'habitude d'y repenser et de pleurer quelques fois. Même si cela faisait deux ans, c'était comme si c'était hier. À chaque soir avant de se coucher, il entendait sa mère pleurer, alors il allait la rejoindre dans son lit et s'endormait avec elle pour la réconforter. Heureusement, il avait de bons amis présents pour lui. C'est tout ce qui compte.

Les trois étaient tous chez Jérémy, la jeune Wainwright avait apporté un film qui semblait très fifille en fait : Crossroad. Ce qui étonnait le jeune homme. Depuis quand elle écoutait des films du genre elle? C'était peut-être la puberté, qui sait? Ginny devenait une femme en fait... Enfin, le jeune Huntington l'a toujours perçut comme une jolie demoiselle, mais elle n'agissait pas comme les autres filles. C'était ce qui la rendait spéciale, unique. Personnellement, le jeune homme se foutait un peu du film qu'ils allaient regarder, par contre, Carl n'était pas d'accord. Il voulait quelque chose avec plus d'action et non un film avec Britney Spears. Ginerva ne lui donna pas le choix, étant donné que Jérémy était de son côté. « Ce n'est qu'un film. On va te laisser choisir la prochaine fois. » Ce n'était peut-être pas une bonne idée, vu les goûts de Carl. Mais si ça lui faisait plaisir, pourquoi pas! Le but de leur soirée était de profiter de tous les moments passés ensemble. Jérémy inséra le disque dans le lecteur et s'installa sur le divan aux côtés de Ginny, qui elle se trouvait entre les deux garçons. Le film débuta et la première scène fut trois petites filles qui étaient je-ne-sais-où avec une boîte. À l'intérieur, elle y insérait des trucs personnels sur leur amitié et sur chacune d'entre elle. Après avoir tout préparé, elles enterraient la boîte et y retourneraient dans dix ans. « Ça serait cool de faire ça. » lâcha-t-il sans vraiment y songer lorsqu'il réalisa que ses amis le regardaient. Il tourna la tête vers eux et appuya sur pause. « Quoi? J'ai quelque chose sur le visage? » dit-il en passant sa main sur son visage. Apparemment, ce n'était pas ça, mais ce qu'il avait dit... Ah, habituellement, lorsqu'il proposait des trucs, les deux autres trouvaient des trucs plus intéressants. Pas cette fois-ci... « Je crois que j'ai une pelle dans la remise. » ajouta-t-il en se redressant et suivi des autres, ils se dirigèrent à l'extérieur dans la remise. Après une dizaine minutes de recherche, il la trouva finalement, manquait plus qu'une boite. Il jeta un dernier coup d'oeil dans la petite cabane et trouva une boîte à lunch métallique de Hercules. Elle appartenait à Jérémy lorsqu'il était au primaire, c'était son film préféré de Disney. Lui qui pensait l'avoir perdu. « Voilà! On a une pelle et une boîte! » s'exclama-t-il en tendant la pelle à Carl. « Manque plus qu'un endroit. »

4 juillet, le début de l'été, des grandes vacances, et d'une grande excitation pour Carl qui avait hâte de voir ses amis et passer ses vacances avec eux. Il avait eu 11 ans en début d'année, et Ginny allait rentrer au Collège à la rentrée. C'était une grande étape pour elle, et Carl autant que Jérémy aurait aimé pouvoir être avec elle. Le Spencer avec aussi peur qu'elle se fasse d'autres amis et les oublient, brisant leur beau trio. Mais il n'était pas encore temps de penser à la séparation, aujourd'hui, il faisaient la fête ! Une petite soirée entre eux avec un film et des popcorn, quoi de mieux quand on a onze ans ? Carlito se dépêcha de se préparer et courut chez les Huntington, où il était supposé retrouver ses deux amis. Carl et Jérémy étaient voisins d'en face depuis tellement longtemps que les parents ne s'étonnaient plus de voir l'un ou l'autre débarquer à l'improviste. C'était devenu normal. Bref, Carl enfila ses chaussures, traversa la rue et ouvrit la porte des Huntington, salua Johann puis déboula dans le salon où il trouva ses deux amis. « Salut les copains ! » fit-il avec un grand sourire, s'étalant dans le canapé. « Alors on regarde quoi ? J'ai apporté le popcorn ! » s'exclama-t-il en levant bien haut le sac qu'il avait à la main. Ginny lui tendit la boite du film et il poussa un cri d'horreur. « aaah mais nan mais je regarde pas ça moi ! Ca à l'air nuuul. D'où tu regardes ça toi en plus ? Moi je veux voir Harry Potter ! » Le monde magique de Poudlard fascinait Carl à un point fou. C'était un film fantastique, avec de l'action, des méchants et du suspens génial ! Tous des badass dedans. Même Hermione, qui d'ailleurs lui faisait beaucoup penser à Ginny. Et Dobby était tellement drôle ! Bref, Carl aurait pu revoir le film trente fois plutôt que de regarder ce film avec Britney Spears. Mais cette fois, c'était à la rousse de choisir un film, et ils avaient promis de ne pas interférer dans les décisions de leurs copains. Dommage. Heureusement que Carl avait amené beaucoup de popcorn, il allait en avoir besoin pour s'occuper ! Puis Jérémy s'était rangé du côté de la rousse, donc Carl ne risquait pas d'avoir beaucoup le choix.

Le film commença, Ginny entre les deux garçons, Carl avec le bol de popcorn et Jérémy avec la télécommande à la main. La première scène ennuya carrément le Spencer, qui fourra une poignée de friandises dans sa bouche. Trois filles cachaient des trucs dans une boite qu'elle rouvriraient que dix ans plus tard. Carl allait sortir un ''tss'' de oh mon dieu mais n'importe quoi, quand le Huntington déclara alors que ce serait cool de le faire. Le temps que ça monte au cerveau de Carl, il se retourna vers Jéremy et le fixa. C'était en fait une trop bonne idée ! Bon bien sûr lui ne mettrait pas de choses roses ou lettres cuculs dedans, mais il pensait déjà à quand il serait grand et comment ce serait cool de retrouver ça ! Ginny sembla trouver l'idée cool aussi -normal c'était une fille- et elle se joignit à lui. « Nan mais ce serait drôle ! T'imagine tu met un truc rare dedans et dans dix ans ça aura disparu de la planète et on se fera de l'argent avec parce que tout le monde voudra l'acheter ! » Un sourire s'étirait sur le visage du Spencer, qui trouvait enfin quelque chose de mieux à faire que de regarder un film de fillette. Jérémy ajouta qu'il avait une pelle et le trio s'en alla dehors pour la chercher, et bientôt, ils eurent une pelle et une boite. Son ami lui tendit la pelle en disant qu'il manquait que l'endroit. Carl prit la pelle mais reprit Jérémy. « Mais non, il manque aussi ce qu'on va mettre dedans, on va pas enterrer une boîte vide ! » Il s'appuya contre la pelle. « Vous avez des idées ? »

Ce soir, malgré l'habituel dîner des Wainwright pour célébrer la fête de l'indépendance, Ginny allait chez son ami de toujours en compagnie de Carl. Sa mère désapprouvait, certes, mais son père n'était même pas là de toute façon et elle n'avait pas envie d'être avec sa mère & Satine, Balthazar s'amusant comme à son habitude avec Alistair au sous-sol. Elle mangea donc en vitesse et fila rejoindre ses comparses de toujours chez les Huntington. À son arrivée, Carl n'était pas là, alors la rouquine en profita pour convaincre Jeremy de regarder le film qu'elle avait apporté: Crossroads. Satine l'avait convaincue de le regarder et elle avait été fière de ne pas s'endormir devant; du coup, Ginny voulait voir si ses deux amis allaient être aussi tenaces qu'elle et garder les yeux ouverts durant tout le film! Après avoir convaincue Jeremy, Spencer les rejoignit, emmenant avec lui du délicieux pop corn, et demanda aussitôt ce qu'ils allaient regarder. Son expression en voyant le type de film fit bien rire Ginerva qui en avait un peu marre de l'obsession de Carl pour Harry Potter. "Nah mais cesse de râler, au nombre de fois qu'on a regardé Harry Potter tous les trois, il faut bien changer de film de temps en temps!" Jeremy approuva la rouquine et Carl fut donc obligé de suivre, héhé. Ils s'installèrent donc tous trois, Ginny au milieu comme à son habitude, et commencèrent le film mettant en vedette Britney Spears.

La première scène n'était même pas terminée lorsque Jeremy proposa de faire comme dans le film. Les yeux de la rouquine s'illuminèrent aussitôt: ils allaient cacher un coffre aux trésors, mais version souvenirs! C'était trop bien! À son grand étonnement, Carl sembla aimer l'idée, mais sa proposition fit lever les yeux de la rouquine au ciel. Ce que Carl pouvait être bizarre parfois! Mais c'était pour ça qu'elle l'appréciait, en fait. Ils filèrent donc à l'extérieur, où Jeremy alla prendre une pelle ainsi qu'une vieille boîte à lunch moche. Ginerva se dit que Huntington aurait pu trouver mieux comme boîte, mais ce n'allait pas être la boîte le plus important, c'était ce qu'il y aurait à l'intérieur. D'ailleurs, Carl se demandait bien ce qu'on pourrait y mettre. Il y avait tant de possibilités, voyons! "On pourrait y mettre plein de choses! Un jouet qu'on adore, un journal daté d'aujourd'hui, une lettre pour notre moi futur, des secrets... Je veux m'écrire une lettre de moi à moi, ça serait trop cool de la lire dans 10 ans! Vous, vous avez des idées?" Ginny imaginait déjà ce qu'elle pourrait écrire à la Ginny de 21 ans: ses espoirs, ses rêves d'adolescente, une liste à cocher des choses qu'elle aimerait réaliser en 10 ans. Pour voir si elle les a faits. Pour voir si rien n'est vraiment impossible. Pour voir si la Ginny de 11 ans est différente de la Ginny de 21 ans.

Convaincre Jérémy était une tâche facile et pas seulement pour Ginny. Ne voulant pas vexé ou blessé une personne, il préfère accepter tout ce qu'on lui demande ou offre. Donc, si la rouquine avait vraiment envie de regarder son film de fille, pourquoi lui dire non? Ça lui faisait plaisir, c'était tout ce qui comptait pour lui. Par contre, Carl n'était pas du même avis que le jeune Huntington et sa façon de le démontrer fut plutôt drôle, même si son cri fit sursauter ce dernier. Ce n'était qu'un film après tout. L'important était de passer du temps ensemble, non? M'enfin, Spencer voulait Harry Potter, mais à deux contre un, il n'avait plus trop le choix. « Et puis, c'est long Harry Potter. Je n'ai pas envie de passer la nuit à regarder le film quand même. » C'était le seul désavantage de ce film, la durée. Pour une soirée entre pote improvisé, ce n'était pas le film à regarder, à moins que c'est une soirée film, mais Jérémy espérait faire autre chose après. Bref, une fois le film dans le lecteur DVD, la première scène se mit à jouer et les trois jeunes étaient attentifs - enfin, peut-être pas Carl. Tout en regardant, Jérémy fit un commentaire sans vraiment y penser sur ce qui se passait dans le film. Il ne pensait pas que son ami allait le prendre sérieusement et envisager faire de même. Aussi loufoque que sa proposition pouvait être, Jérem' se mit à rire. Mais bon, c'était quand même une bonne idée (Celle d'enterrer des trucs, pas les vendre). De plus, ça évitait de torturer le jeune Spencer en lui imposant Britney à l'écran.

Dehors, dans la cour des Huntington, le trio était allé chercher une boîte et une pelle dans la remise. Jérémy n'avait rien trouvé de mieux comme boîte à lunch. Oui, ça faisait gamin, mais c'était la première qui lui était tombé sous la main. Et puis comme toujours, Ginny avait sa tête de « Judging you! » en la regardant. Roh, mais on a tout été gosse! Ce n'est pas comme s'il se promenait vingt-quatre heures sur vingt-quatre avec! Suite au commentaire de Carl, Jérémy fronça les sourcils. « Je sais très bien qu'on ne va pas l'enterrer vide! Je m'informais c'est tout. » rétorqua-t-il sur la défensive. Il savait que son ami n'avait pas dit ça pour être méchant ou pour le faire passer pour un con, mais lui se sentait vexé. Bref, il se mit à réfléchir sur quoi mettre dans la boîte. La rousse énuméra quelques idées pas trop bête. « Un objet précieux avec une lettre à nous-mêmes? » Il prévoyait ce qu'il allait mettre comme objet, étant donné qu'il y avait tellement de trucs précieux. Il ne voulait quand même pas mettre quelque chose à quoi il tenait pour le perdre pendant dix ans. On ne sait jamais ce qui pourrait arriver aussi. Peut-être que quelqu'un trouvera la boîte et volera le contenu. Et puis, pour la lettre c'était simple. « Pas besoin d'y laisser nos secrets, on se dit déjà tout et je suis sûr que ce sera la même dans dix ans. » Le petit garçon n'aimait pas cacher des choses à ses deux amis, c'est pourquoi il partageait tout avec eux, pourquoi ça changerait? À la vie, à la mort, pour toujours et à jamais, non?

Un grand sourire franc naquit sur le visage du petit Carl. Même si l'idée paraissait très cucul la praline, au fond de lui il était heureux de pouvoir partager ça avec ses meilleurs amis. Et au moins ils étaient gentils ! Ok, ils se taquinaient toujours, mais c'était sympathique et ils ne persécutaient pas méchamment. D'autant plus que ça le faisait sortir de chez lui, où tout le monde était trop sérieux, à parler de mots qu'il ne connaissait pas, comme néocolonialisme, ou congruent. Pour lui, c'était juste quelque chose de gluant quoi, non ? Son père en colère avait même une fois appelé un de ses collègues un propre-à-rien. Maintenant c'était une insulte d'être propre ? Carl haussa les épaules. Il ne comprenait rien au monde des grands ! Heureusement, Jérémy et Ginny étaient là pour vivre avec lui son enfance, et c'était tout ce qui comptait.

La rousse proposa d'écrire une lettre à soi-même, et Jérémy ajouta de mettre un objet précieux. « Je suis d'accord ! Je vais chercher des feuilles et des crayons ! » s'exclama Carl, lâchant la pelle pour courir dans la maison. Il revint cinq minutes plus tard, muni d'une trousse de feutres et d'un bloc de feuilles. Il s'assit par-terre en grand fracas, étalant ce qu'il avait dans les mains devant lui, répartissant le bloc en trois, et la trousse au milieu. « Voilà ! Asseyez-vous avec moi, on va écrire ensemble ! » ordonna-t-il gentiment à ses amis. Et soudain une idée le frappa. Son sourire s'élargit et il regarda Jérémy et Ginny tour à tour. « Hé, hé ! Et si au lieu d'écrire une lettre pour nous, on écrivait une lettre pour les deux autres ? Et on les lira dans 10 ans ! C'est beaucoup mieux ! » Carl était fier de son idée, et il espérait que les deux autres le seraient aussi. Fouillant dans la trousse, il trouva rapidement un feutre rouge, et il enleva le bouchon, prêt à écrire. Il savait déjà ce qu'il allait marquer.