Leona savait très exactement ce que devait ressentir Wyatt à cet instant. Elle l’imaginait dans leur chambre ou dans le salon en train de ruminer qu’elle lui ait raccroché au nez aussi vite. La jeune femme ne pouvait se retenir de sourire en voyant déjà la tête qu’il ferait quand il découvrirait qu’elle se tenait juste derrière la porte et qu’elle avait pris son avion assez tôt pour pouvoir rentrer à Magnolia en milieu de journée. Après avoir sonné une première fois, elle attendit patiemment mais n’entendit aucun bruit bouger. Monsieur avait-il la flemme de voir qui que ce soit aujourd’hui ? Dire qu’au téléphone, Wyatt lui avait semblé d’assez bonne humeur malgré ses inquiétudes… La fin de leur conversation devait l’avoir contrarié. La réaction de Leona n’était pas digne d’une jeune adulte censée être mature, mais elle voulait tellement lui faire la surprise qu’il pourrait bien lui pardonner ces deux minutes où il avait cru à ce mensonge. Elle sonna donc une seconde fois et entendit enfin un bruit de mouvement à l’intérieur. La jeune chirurgienne l’entendit tourner la poignée de la porte avant de l’ouvrir… Il resta bloqué quelques secondes sous le coup de la surprise. Leona souriait de sa petite blague, mais elle était vraiment contente de le revoir. Il lui avait terriblement manqué. N’y tenant plus, Wyatt s’approcha alors de Leona pour la prendre dans ses bras et l’embrasser. La jeune femme ne resta pas en reste et lui rendit ses baisers. Son cœur s’emballa un instant avant qu’ils ne s’arrêtent et que Wyatt ne la serre contre lui. Ça lui faisait tellement de bien de retrouver ses bras. Elle ne le lui avait pas dit, mais malgré que tout se soit bien passé durant sa mission, son appréhension ne l’avait jamais quitté là-bas. Leona était cependant revenue beaucoup plus sereine de ce voyage que le précédent qui lui rappelait de mauvais souvenirs ; elle s’était en quelque sorte réconciliée avec ses peurs, mais aussi avec l’Afrique. Il lui reprocha alors gentiment la ‘surprise’ qu’elle lui avait faite. « Oui je sais, je suis vilaine. » Souffla-t-elle alors en souriant. Wyatt s’empressa alors d’ajouter qu’il était très content qu’elle soit là pour ne pas qu’elle joue la ‘vexée’. Mais Leona ne l’était pas du tout, elle ne faisait même pas la moue. Comment aurait-elle pu le bouder après ce qu’elle venait de faire ? Elle était aussi bien trop contente de l’avoir retrouvé pour tomber dans ce jeu-là. « Ça va alors, je suis pardonnée ? » Demanda-t-elle ensuite en se détachant de lui pour rentrer ses affaires à l’intérieur, bien qu’elle devinait déjà qu’il ne la lâcherait pas aussi facilement à ce sujet.  Peu importe, Leona était bien contente d’être enfin rentrée.

Wyatt l’accueillit comme s’il ne l’avait pas vue depuis une éternité, ce qui était un peu le cas pour eux. Depuis qu’ils étaient arrivés à Magnolia, il ne s’était pas passé plus d’une semaine sans qu’ils se voient. Leona se demanda un instant s’il lui pardonnait son retour surprise. Elle se doutait bien qu’il ne pourrait pas lui en vouloir bien longtemps. Il lui répondit d'ailleurs en écho à ses pensées avant de l’inviter à rentrer rapidement. Wyatt l’aida à rentrer ses affaires et lui emboîta ensuite le pas au salon. Leona était vraiment heureuse d’être rentrée, le sourire collé sur son visage depuis qu’il lui avait ouvert la porte ne pouvait tromper personne. Le jeune Cleavers se rapprocha d’elle comme si maintenant qu’il l’avait retrouvée il ne pouvait plus s’en défaire. Leona apprécia son contact et sa présence. Elle avait l’impression de pouvoir être elle-même à nouveau… en plus de revenir beaucoup plus sereine qu’avant son départ. Il lui demanda comment s’était passé le trajet supposant que les conditions ne devaient pas être les meilleures. « C’est un peu difficile de se remettre du décalage, mais ça va. » Répondit-elle. Leona était en effet réveillée depuis longtemps et avait l’impression de vivre deux journées complètement différentes, mais aussi fatiguée soit-elle, la jeune femme se retiendrait bien encore quelques heures avant de se ‘reposer’. Elle voulait profiter de ses retrouvailles avec lui. Après l’avoir embrassée dans le cou, il s’arrêta alors pour lui proposer une perspective bien tentante. Le laisser s’occuper de tout. Leona esquissa un sourire. Elle n’avait vraiment pas à se plaindre de ce côté-là. N’était-ce pas ce qu’il faisait déjà la plupart du temps ? « Arrête ou tu vas me donner de mauvaises idées ! » Réagit la jeune femme sur la partie où elle commandait. Ce n’était tellement pas son genre de profiter de la situation. Leona avait toujours gardé de côté indépendant qui l’empêchait de s’asseoir simplement là et de laisser tout faire. « T’es un amour, mais ça ira, j’ai déjà eu de quoi pendant le vol. » Dit-elle alors peu d’humeur à avaler quoique ce soit. Tout ce qu’elle voulait c’était passer du temps avec lui, vu qu’on leur avait déjà donné quelque chose de ‘comestible’ dans l’avion. Une question traversa alors l’esprit de la jeune femme, elle n’avait pas envisagé la possibilité que Wyatt puisse être occupé aujourd’hui puisqu’elle n’avait pas pu lui annoncer pour son retour sous peine de gâcher la surprise. « Au fait, tu as des rendez-vous prévus cette après-midi ? » Demanda-t-elle alors d’un coup en se détachant de son étreinte pour lui faire face. Elle croisait les doigts pour que ce ne soit pas le cas.

Leona ne remettait absolument pas en cause les talents de Wyatt pour s’occuper d’elle, mais elle n’avait pas vraiment envie qu’il se donne du mal pour rien. C’est vrai que les boissons ou la nourriture servis dans les avions n’étaient pas extras, mais la jeune femme avait surtout donné cette excuse parce qu’elle aurait été bien incapable d’avaler quoique ce soit. Elle s’en voulait un peu de s’être encore laissé dépasser par la fatigue, Wyatt la voyait toujours à la limite de l’état de zombie. La jeune chirurgienne se demandait d’ailleurs comment il pouvait toujours la trouver attirante alors qu’elle ne semblait jamais en forme. Ces vacances lui feraient du bien pour enfin se reposer vraiment et récupérer toutes les heures de sommeil perdues. Leona était soulagée de cette perspective, elle avait l’impression d’être sur le point de craquer. Son mental tenait bon, mais son corps ne suivait plus ce rythme effréné. En réponse à ses propos, Wyatt se cantonna tout de même dans l’idée de prendre soin d’elle. Comment était-elle encore tombée  sur cette perle ? Le souvenir de leur première rencontre était loin d’être agréable, mais la jeune femme ne le regrettait absolument pas vu où ils en étaient aujourd’hui. Leona lui demanda alors s’il avait des rendez-vous de prévus dans l’après-midi, car elle ne le lui avait pas vraiment posé la question au téléphone. Il lui expliqua qu’il en avait bel et bien un de programmé en début de soirée. La dernière chose qu’elle voulait était qu’il l’annule comme il envisagea un instant de le faire, mais assez paradoxalement, c’était aussi la première chose qu’elle aurait voulu lui demander. Leona était partagée entre passer tout le reste de la journée avec lui ou profiter de son absence pour retrouver quelque peu ses repères dans leur maison, encore toute neuve à ses yeux puisqu’elle n’y avait pas passé beaucoup de temps. « Non, à part le retour, je n’avais rien prévu… Enfin si, passer du temps avec toi, ce qui me semble un bon début. » Répondit Leona, lui laissant le soin de décider seul dans le courant de la journée s’il irait bel et bien travailler en soirée. Elle se rapprocha de lui et posa de nouveaux ses lèvres sur les siennes, se montrant de nouveau d’humeur affective comme avant son départ. La jeune chirurgienne s’arrêta après quelques secondes et se rendit alors compte qu’elle ne lui avait toujours pas annoncé la véritable raison de ses congés forcés de l’hôpital.

Aujourd’hui, Leona voulait simplement profiter de ses retrouvailles avec Wyatt. Elle avait ressenti un énorme vide quand elle était en mission en Afrique. Comblée dans son travail, elle s’était néanmoins rendu compte que ce n’était plus l’essentiel dans sa vie. Ce voyage lui avait permis de faire le point sur beaucoup de choses et d’ouvrir les yeux sur d’autres. La jeune femme était aussi revenue beaucoup plus sereine qu’à son départ. Elle avait l’impression qu’une grande partie de cette peur qui avait nourri son quotidien ces derniers mois s’était envolée. Leona s’était réconciliée avec son passé et pouvait désormais se concentrer sur le présent et même aller de l’avant. Wyatt l’entraîna vers le divan et l’attira pour qu’elle s’installe à califourchon sur lui. Il lui exprima son ravissement à l’idée de passer la journée en sa compagnie, lui précisant que leur maison avait manqué de sa présence et qu’il voyait bien les murs couverts de photos d’elle. « On pourra en mettre… de nous. » Acquiesça Leona en plongeant son regard dans le sien. La jeune femme n’aimerait pas vraiment voir sa tête affichée partout à moins d’être avec Wyatt. « On en ramènera de nos vacances. » Ajouta-t-elle ensuite. Ce serait leurs premiers souvenirs ensemble. Mais les photos étaient loin d’être le plus urgent. Ils devaient encore terminer de décorer toutes les pièces de la maison. Il enchaîna d’ailleurs à ce sujet en lui annonçant qu’il avait bien avancé à l’étage pendant son absence en se basant sur les couleurs qu’elle avait choisies vu qu’il avait tranché pour la cuisine de son côté. Tout n’était pas terminé, mais elle avait une idée du résultat. « J’aime bien celles que tu as choisies d’ailleurs. Tu risques de plus souvent y être que moi. » Répondit-elle en riant un peu. Wyatt s’était beaucoup plus investi qu’elle dans cette maison, puisqu’elle était toujours occupée à longueur de journée avec son travail et quand elle rentrait, Leona profitait un peu de sa présence avant de récupérer la fatigue. Les vacances qu’ils se prendraient auraient au moins l’avantage de lui redonner la forme. « J’irais voir ce que tu as fait tout à l’heure. » Réagit-elle ensuite sur son avancement. Pour le moment, elle était très bien où elle était, assise sur lui. La jeune femme plongea son regard dans le sien avant de poser ses lèvres sur les siennes. Leurs souffles se mêlèrent quelques minutes avant qu’elle ne s’arrête pour reprendre sa respiration. Wyatt ne pouvait clairement pas douter qu’il lui avait terriblement manqué. Les multiples coups de téléphone avaient bel et bien reflété la réalité du manque sans parvenir à le combler. La jeune Anglaise avait l’impression de se retrouver entière maintenant qu’elle était rentrée, et même si elle ne travaillerait temporairement plus à l’hôpital à cause de ce qui s’était passé avec Rachel, elle ne s’en formalisait pas et tirerait le meilleur de ce congé forcé… mais aussi voulu. « Cette mission a vraiment été bénéfique pour moi. » Confia-t-elle alors pour en revenir quelques instants à son retour. « J’ai l’impression d’avoir débloqué quelque chose, d’avoir pu enfin tourner une page. » Expliqua-t-elle son ressenti et le pourquoi elle était vraiment contente de ce qui était ressorti de cette expérience. Cette escapade avait été bien plus que pour des raisons humanitaires pour elle. Leona avait arraché la page abîmée du livre de sa vie et avait une nouvelle ardoise vierge qui attendait que l’existence qu’elle partageait désormais avec Wyatt s’écrive dessus. « Tu as eu de nouvelles idées où tu voudrais partir ? » Lui demanda-t-elle ensuite. Il était plus ou moins temps d’envisager leurs vacances s’ils comptaient quitter Magnolia dans quelques jours. Elle connaissait son goût pour l’Italie en Europe, et en plus du Royaume-Uni où vivait la famille de la jeune femme, cette destination serait certainement un incontournable. Mais peut-être avaient-ils eu d’autres idées/envies durant son départ… Leona attendit sa réponse et se blottit contre lui pour se reposer de son voyage de retour et du décalage horaire qui l’accompagnait.  

Leona laissa apparaître un sourire quand Wyatt lui proposa de lui apprendre deux trois trucs en cuisine ou même de prendre des cours. Il n’était vraiment pas tombé sur le cordon bleu du quartier, mais la jeune chirurgienne avait certainement exagéré sur ce qu’elle ne savait pas faire. Disons que la jeune femme n’avait surtout pas beaucoup de temps à consacrer à ces ‘futilités’ selon elle, surtout quand elle rentrait en plein milieu de la nuit du travail ou au petit matin. La fatigue l’emportait souvent sur l’envie de préparer quelque chose digne de ce nom. Leona s’était d’ailleurs toujours contentée de peu, surtout depuis son voyage en Afrique où elle avait appris et accepté un mode de vie totalement différent de celui qu’elle avait au quotidien à Magnolia. Heureusement, depuis qu’elle était arrivée dans le quartier, elle n’avait pas trop eu à se soucier de ce genre de détails. Sa sœur s’occupait d’elle et de son neveu quand ils rentraient le soir ou même le matin dans son cas. Wyatt avait aussi fait de même pour elle jusqu’à présent, mais Leona était bien consciente que ce ne devait pas toujours être dans un sens. Maintenant que la jeune femme aurait plus de temps à consacrer à son couple qu’à son travail, elle hésiterait moins à se lancer. « Rassure-toi, tu n’en as pas besoin toi. » Répondit-elle pour l’embêter. Elle non plus ne voudrait pas de ‘cours’, s’il y avait bien une chose qu’elle détestait quand elle n’aimait pas un truc, c’est qu’on lui dise quoi faire… Leona se sentirait forcée et se braquerait. Et puis, elle était quand même capable de lire des livres ou ce genre de choses, elle saurait bien se débrouiller. La jeune femme revint ensuite sur une note un peu plus sérieuse en lui confiant le ressenti de son voyage. Elle en était revenue beaucoup plus apaisée, comme si la boucle pouvait enfin se boucler pour elle. Wyatt exprima son contentement qu’elle soit finalement repartie là-bas, malgré son inquiétude à lui. Ça avait débloqué quelque chose chez la jeune Anglaise.  Leona ne voulait cependant plus s’attarder sur ce sujet et dévia vers leur voyage programmé tout prochainement. Il lui confia qu’il n’avait pas arrêté de penser à elle et à ses appels plutôt qu’aux vacances, mais il comptait toujours bien partir en Italie, en France et en Grande-Bretagne pour voir où elle avait grandi. « On partira autant de temps qu’on voudra… » Souffla-t-elle, enfin elle de son côté, ce ne serait plus un problème avant un moment. Lui par contre ne devait pas oublier le travail qu’il lançait à son compte. Leona ne voulait pas encore qu’il le mette de côté pour elle pour une lubie de quelques semaines à l’étranger. Wyatt n’était cependant pas né de la dernière pluie, il s’interrogea sur le fait qu’elle veuille repartir aussi vite alors qu’elle venait à peine de revenir. Ne devait-elle pas voir ses patients et les retrouver pour faire un bilan ou ce genre de chose ? La jeune chirurgienne prit une inspiration. Le moment était venu de lui dire ce qui s’était passé dernièrement. « J’ai été suspendue pour quelques semaines. » Répondit-elle directement sans chercher à détourner le sujet plus longtemps. « J’ai pris mes dispositions pour continuer à en suivre certains en attendant d’y retourner. » Expliqua-t-elle ensuite tandis que Wyatt la dévisageait avec de grands yeux surpris. « En fait, quelques jours avant de partir, j’ai aidé Rachel à faire sortir un vieux condamné attaché à son lit, il était mourant et son dernier souhait était de voir la mer. Il était vraiment inoffensif et ça nous a arraché le cœur de le voir partir comme ça. Alors on a décidé d’agir et voilà… C’est elle qui s’est occupé de l’emmener, je n’ai fait que l’aider à le sortir, mais ça a forcément eu des conséquences. » Résuma-t-elle brièvement l’histoire. Wyatt ne pourrait que comprendre leurs raisons, néanmoins l’hôpital leur avait donné un sacré avertissement, sans pour autant les poursuivre ou autre. Ça avait miné Leona de ne plus pouvoir se lever et se rendre à l’hôpital, mais la mission était alors survenue au moment même de sa suspension, ce qui lui avait permis de ne plus y penser. Ensuite, elle avait aussi beaucoup réfléchi durant son séjour à l’étranger et revu certaines de ses priorités. Pourquoi ne pas mettre ce congé forcé à profit pour se concentrer davantage sur son couple ? Wyatt était patient, mais il n’accepterait pas toujours de passer au second plan après son travail. Et plus le temps avançait, plus elle avait envie de passer du temps avec lui. « Mais je t’assure que mon envie de partir n’a rien avoir avec cette histoire, disons juste que le timing tombe bien. » S’empressa-t-elle ensuite d’ajouter pour ne pas qu’il pense qu’elle acceptait de partir avec lui uniquement parce qu’elle ne travaillait plus en ce moment. 

Après lui avoir raconté l’histoire qui l’avait écartée de l’hôpital pour une certaine durée, Leona se tut et attendit sa réaction. Wyatt ne s’attarda pas vraiment sur ce qu’elle avait entrepris ce jour-là, considérant sans doute son acte comme compréhensible, mais il réagit plutôt sur le fait que la jeune chirurgienne lui avait caché plusieurs choses ces derniers temps. En haut de la liste, son départ pour l’Afrique. Leona avait effectivement redouté sa réaction qui avait entraîné leur première prise de tête, une réaction tout à fait compréhensible au regard de ce qu’elle avait la fois d’avant là-bas. Wyatt ne voulait pas qu’elle retourne se jeter dans l’antre du loup d’où il l’avait tirée, mais la jeune femme ne s’était pas du tout rendue au même endroit. Une mission humanitaire n'en était pas une autre. Deuxième point, son retour surprise, forcément. C’était censé être une surprise. Leona avait voulu lire son contentement sur le visage, plutôt que de l’entendre par simple appel téléphonique. Elle était revenue en temps et en heure à la date prédite, mais sans le tenir au courant qu’elle était déjà sur le sol américain quand il l’avait appelée la dernière fois. La jeune chirurgienne n’avait pas voulu gâcher l’effet de son retour. Quant à sa suspension… Elle avait tout simplement préféré ne plus y penser et ne pas ajouter de l’huile sur le feu avant son départ. Leona n’avait pas eu envie de lui donner l’impression de ne partir que parce qu’elle était libérée de ses obligations d’emploi pour un temps. Elle était bien contente de le retrouver et était ravie à l’idée de partir en vacances avec lui, un détail qu’elle ne manqua pas de préciser connaissant « l’égo » de Wyatt, pas démesuré… mais sensible. « Un peu pour des raisons différentes. » Résuma-t-elle le fil de ses pensées sans s’attarder sur le sujet. « J’essaierais de ne plus en faire une habitude. » Promit ensuite Leona. Elle ne lui avait pas caché beaucoup de choses, mais le fait qu’il relevait cette remarque signifiait bien que l’occasion ne devait pas se reproduire trop souvent… surtout en cas de sujets plus sérieux. La jeune chirurgienne lui en parlerait de toute façon directement en cas pareil. Elle plongea alors son regard dans le sien. Depuis quelques instants, la jeune femme sentait Wyatt bien plus tactile. Si elle avait gardé ses envies plutôt bien rangées sous le coude pour l’instant, il semblait être bien plus fébrile à l’idée de ces retrouvailles. Leona lui rendit son sourire et se retrouva ensuite allongée en douceur sur le canapé. Ses lèvres rencontrèrent les siennes pour un échange de baisers agréables et passionnés tandis que les mains de Wyatt passèrent en dessous de son haut. Une foule de sensations s’éveillèrent dans le ventre de la jeune Anglaise. Toute trace de retenue avait disparu. Elle laissait les envies prendre le dessus et la guider. Il lui avait manqué. Sur tous les plans, pas seulement sentimental mais aussi affectif. Wyatt descendit alors dans son cou. La jeune femme le laissa faire et profita de ce moment avant de lever les bras pour l’aider à retirer son haut et retrouver ses lèvres l’espace d’un instant. La jeune femme brûlait de sentir sa peau contre la sienne. À son tour, elle passa ses mains en dessous du t-shirt de Wyatt et caressa son torse tout en remontant lentement le t-shirt pour le lui retirer et que sa peau chaude rentre en contact avec la sienne. Il y avait bien trop longtemps que Leona n’avait pas cédé à ces délicieux sentiments.

Leona tira légèrement le drap au-dessus de son épaule lorsqu’un léger frisson lui parcourut le corps. Wyatt et elle venaient une nouvelles fois de laisser libre cours à leurs sentiments et se reposaient désormais allongés l’un contre l’autre. La jeune chirurgienne sentit une des mains de Wyatt repousser ses cheveux derrière son oreille pour dégager son visage, elle esquissa un sourire à son compliment, mais se contenta de l’embrasser en guise de réponse. Malgré son voyage de retour ponctué des décalages horaires, la jeune femme se sentait bien et reposée, même si quelques heures de sommeil ne seraient pas de refus. Cependant, Leona n’envisageait pas de s’endormir pour le moment. Elle venait à peine de rentrer et avait encore tout un tas de choses à faire. La première de sa liste avait bien entendu été de passer du temps avec Wyatt et de le retrouver après ces deux semaines loin de lui. Il interrompit d’ailleurs sa réflexion en lui reparlant de ces ‘vacances’ à deux qu’elle lui avait promis dès son retour. Wyatt proposait de planifier leur départ dès la semaine suivante. « Bien sûr. » Répondit-elle simplement. Ce délai donnerait le temps à Leona de retrouver ses marques à Magnolia, de revoir ses proches, notamment sa sœur et son neveu, et de régler les derniers problèmes en cours avec l’hôpital. La jeune femme devrait forcément prendre ses dispositions, ne sachant pas quand elle serait autorisée à reprendre du service, elle devait combiner cette situation au voyage qu’ils programmeraient. L’idée de retourner à Londres, de pouvoir revoir une autre partie de sa famille, la ravissait particulièrement. « On en reparlera. » Ajouta ensuite Leona, avant de se retourner vers Wyatt et de l’embrasser à nouveau tendrement. Elle se détacha alors de son étreinte et souleva le drap pour sortir du lit. L’après-midi était loin d’être terminée et elle avait plusieurs choses à faire avant la fin de la journée, notamment remplir et rendre tout un tas de documents relatifs à sa mission humanitaire, une sorte de bilan qui s’apparentait au côté administratif et ennuyeux de son travail, autant en être débarrassée le plus vite possible. Mais ce n’était bien sûr pas tout. Leona prit quelques-unes de ses affaires et quitta ensuite la chambre pour se rendre dans la salle-de-bains. Elle avait besoin de retrouver le bonheur d’une vraie douche, ces quinze derniers jours n’avaient pas vraiment été vécus dans un palace, et bien qu’elle s’en accommodait très bien, elle était tout de même bien contente d’être rentrée. La jeune femme fila sous l’eau chaude et en profita pour repenser aux deux dernières semaines qu’elle avait vécues. Leona ne lui avait pas encore tout dit de cette mission… Et si Wyatt l’apprenait, la jeune chirurgienne devinait qu’il ne serait pas très content. Elle préférait donc laisser ça de côté pour le moment. Après quelques minutes, la jeune femme sortit de la douche et enroula une serviette autour de son corps. Soudain, son téléphone retentit. Le nom de sa sœur s’afficha sur l’écran. Contrairement à Wyatt, à qui elle avait voulu faire la surprise, Leona n’avait pas caché le jour de son retour à Rebecca. Elle décrocha et entendit le son de sa voix mi-inquiète, mi-rassurée. Une partie des problèmes recommençait… Changement de programme ! La jeune chirurgienne tenta de calmer sa sœur et lui promit de la rejoindre aussitôt qu’elle serait prête. Leona se prépara rapidement, et une fois habillée, retourna dans la chambre pour brièvement expliquer la situation à Wyatt, qui ne pourrait que comprendre, puisqu’il était au courant des soucis que causaient parfois le fils de sa sœur. Elle entrebâilla la porte, ne sachant pas s’il s’était endormi ou non, et l’ouvrit tout à fait quand elle constata que ce n’était pas le cas. « Ma sœur vient de m’appeler, des ennuis avec Clyde, elle était inquiète. Ça ne t’ennuie pas si on remet notre soirée à plus tard ? Je vais passer la voir. » Annonça-t-elle. De toute façon Wyatt avait encore son rendez-vous professionnel de son côté, et Leona n’aurait pas voulu qu’il l’annule pour quelque prétexte que ce soit. Elle s’approcha de lui et se pencha pour l’embrasser une dernière fois avant de prendre son sac et ses clefs et de quitter la pièce pour sortir de la maison. « À tout à l’heure ! » Cria-t-elle une fois en bas des escaliers, juste avant de claquer la porte derrière elle. Comme Leona l’avait pensé, cette journée était bien loin d’être terminée pour elle.


HJ : Je te laisse terminer.