Hmm... c'est gênant. [RP Libre!]

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Vous savez, ces matins où il nous semble impossible de se réveiller et de se lever... Et bien c'est ce matin là que Ruth vivait. Même s'il y avait du soleil qui passait en dessous de ses rideaux, même si elle savait qu'il allait faire beau, même si elle avait hâte de voir ses amis... Ruth ne pouvait tout simplement pas sortir du lit. *Encore 5 minutes...* Pensait-elle depuis au moins 15 minutes. La jeune femme devait se préparer, aller à ses cours, faire des devoirs et des travaux importants à remettre le matin même (oui elle est très en avance!)... mais elle n'y songea même pas, tellement elle était bien! Son corps ne répondait pas à sa volonté, mais pas du tout, ce matin. Ruth aurait bien voulu se lever à l'heure prévue, mais elle a failli. Une vingtaine de minutes ayant passé, elle sursauta assez brusquement, car sa mère cogna à sa porte lui disant de se lever pour ne pas être en retard. Cela lui donna le coup de fouet dont elle avait besoin pour se lever définitivement. Malheureusement, son corps était encore fatigué lui, donc elle marchait presque comme une poupée désarticulée. L'étudiante prit une douche, s'habilla et elle ouvert ses rideaux. Lorsqu’elle sortit dehors, l’air était frais mais doux. Elle marcha rapidement jusqu’à sa voiture (oui, oui… elle est gâtée cette chère Ruth!) et elle parti pour l'Université. Elle était un peu nerveuse, car c'était sa première année... mais cela ne l'empêchait pas d'avoir très hâte! Elle passa à un café juste avant de se diriger vers sa destination. Elle prit un petit espresso, qu’elle trouvait toujours drôlement mignon vu sa petite taille, et elle reprit son chemin. Du moins elle croyait pouvoir le reprendre… Mais en sortant du café et en allant vers sa voiture, elle aperçu une personne du coin de l’œil, et puis elle se senti trébucher. Elle se rendit compte qu’une personne avait coupé son chemin et donc elle avait trébuché car elle ne l’avait pas vu. La personne en question se tenait là, regardant Ruth d’un drôle d’air. Elle était probablement gênée par son manque d’attention. La jeune femme se releva d’un bond, puisqu’elle était réellement tombée par terre. Son orgueil en était assez touché, mais elle n’en fit pas de cas. Elle s’examina rapidement, constatant qu’elle avait quelques égratignures sur les mains et les genoux. Elle constata aussi que la personne qui l’avait bousculée n’avait rien, par chance. La jeune femme fut prit de court lorsque son interlocuteur lui demanda si elle allait bien. C’était le minimum à demander après avoir causé la chute d’un inconnu, bien sûr.

- Je vais… bien, oui.

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René Char a écrit : ❝ Dans nos ténèbres, il n'y a pas une place pour la beauté. Toute la place est pour la beauté. ❞

Septembre. L'été était passé si vite. Les journées s'étaient enchaînées, effrénées. Sara avait la sincère et terrible impression de n'avoir rien fait de ses vacances. Tout au plus rendu visite à quelques amis et quelques membres de la famille sous la menace de sa mère.
Sara n'avait croisé William que quelques rares fois, en coup de vent. Il lui manquait atrocement, et elle s'inquiétait de ne pouvoir passer du temps avec lui. Surtout que la rentrée avait déjà eu lieu et que l'université n'avait strictement rien de tranquille. Les emplois du temps délestés dont tous avaient parlé, la jolie blonde n'en avait pas vu la couleur. Elle quittait la maison tôt le matin et revenait le soir épuisée. Néanmoins, l'économie l'intéressait plus qu'elle n'aurait pu le croire ; elle ne s'ennuyait donc pas.
Depuis que la faculté avait commencé pour elle, la jeune fille regrettait de ne plus pouvoir partir aux aurores faire son footing le matin et réalisait que les régimes strictes qu'elle s'infligeait ne s'accordaient pas au rythme estudiantin. Elle craignait que son corps gonfle et se métamorphose. Hors de question pour elle de devenir une vache laitière à cause de l'université ! Elle l'avait bien compris : son corps était plus qu'un simple outil, il pouvait aisément se transformer en arme si elle savait l'embellir. Jersey et Katarina en étaient les parfaits modèles. La finesse de leur taille permettait sans mal de mener le plus vaillant des assauts. Sara ne s'empêchait jamais de voir en elles des exemples de la jeune femme qu'elle voulait devenir. En effet, elle était certaine qu'une fois la confiance physique gagnée, le reste suivrait automatiquement.

Ce matin-là, Sara n'avait cours qu'à partir de neuf heures. Elle aurait pu profiter de ce temps pour courir un peu, mais avait préféré miser sur l'entretien de sa nouvelle et encore timide popularité. Les quelques filles de sa promo, elle compris, s'étaient réunies au Gordon Coffee pour partager une tasse de café. Sara avait premièrement essayé de décliner la proposition, faute de moyens, mais avait dû céder. L'esquive aurait été très mal vue, seulement quelques jours après la rentrée.
Coiffée, maquillée, habillée, pin-up au possible, la jeune fille s'était rendue en vitesse jusqu'au lieu de rendez-vous. Elle tourna dans la Gordon Street et vit au loin l'une de ses camarades rentrer dans la boutique. Une seconde, elle hésita à la héler mais se retint, encore sur la réserve pour bien des choses.
A quelques mètres du café, là où Sara était à l'abri des regards, la jeune fille inspira profondément et lissa sa robe. Une fois la séance de sophrologie levée, elle reprit sa marche d'un pas déterminé. Sauf que trop concentrée sur ce qu'elle pourrait dire en arrivant auprès de ses nouvelles amies, la blondinette ne remarqua pas une demoiselle. La collision entre elles projeta l'autre au sol. Sara vacilla mais se rattrapa habilement.

-Oh mon dieu, je suis désolée, est-ce que ça va ?

Sara ne savait pas si c'était de sa faute ou si la brune par terre avait causé l'incident, mais elle s'en sentait grandement responsable, surtout qu'elle était restée sur ses deux pieds. Elle voulut tendre la main à la malchanceuse, mais la jeune fille parvint à se relever sans aide. Elle lui assura qu'elle allait bien, ce qui fit soupirer Sara de soulagement. Mais elle put remarquer les égratignures sur ses mains et ses genoux, et la blonde se repentit à nouveau :

-Vraiment, je suis désolée, pour tes mains...

Elle se mordit la lèvre de gêne et sentit grandir l'envie de se ronger les ongles. Ou comment bien commencer une journée.

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Ruth voyait bien que l’inconnue qui se tenait là était très mal à l’aise et selon le ton qu’elle avait utilisé pour dire qu’elle était navrée pour les mains de la jeune femme. La jeune mannequin se sentait plutôt mal pour la fille devant elle, puisqu’elle n’avait pas l’air de connaître beaucoup de gens et d’être timide en plus. Ça n’avait pas dû l’aider de faire trébucher une personne qu’elle ne connaît pas et qui va probablement à l’Université avec elle, puisqu’elle semblait du même âge que Ruth. Ruth trouva que c’était une bonne occasion de se faire connaître à l’Université et de bien s’intégrer, donc elle décida de connaître cette fille. Elle hésita un peu et sourit gentiment.

- Ne t’en fais pas pour mes mains, elles guériront vite! Dit-elle toujours souriante. Je m’appelle Ruth Danielson-Dikens. Je crois que nous allons à la même Université, est-ce que c’est possible?

En attendant la réponse, Ruth nettoya ses mains en les secouant et en ôtant les petits morceaux de gravier qui y étaient restés. Pour ses genoux, elle fit partir les traces avec un petit coup de linge. Ce n’était rien de bien gros, c’était surtout son orgueil qui avait prit le coup. Elle devait aller à l’école comme ça, maintenant… Une chance qu’elle savait qu’elle est une jolie fille, sinon son moral en aurait été détruis. Après tout, l’Université est synonyme de beaux garçons à connaître, d’amitiés et d’amours… Ruth avait confiance en elle, alors personne ne remarquerait l’état de ses paumes de mains. De toute manière, ce n’était rien de bien grave et ça guérirait d’ici quelques jours au maximum. Ruth pensa ensuite à regarder la future connaissance qui était en face d’elle. Elle était belle, blonde, habillée style pinup. C’est un style que Ruth aimait, et en plus il faisait très bien à la demoiselle devant elle. Pour sa part, Ruth était habillée avec une robe bleue royale au dos en grande partie nue, avec un veston beige au cas où elle aurait froid. Elle avait agencé ce style avec une coiffure très simple mais très jolie : une couette avec le dessus gonflé. Elle avait un bracelet bien simple au poignet gauche et ses chaussures étaient le classique talon aiguille noir, mais version botte ouverte, qui fait fondre autant les filles que les garçons.

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Immobile, plantée sur ses talons larges noirs, Sara se sentait toujours gênée. Il ne suffisait pas que la brune lui assure que tout allait bien pour qu'elles cessent de culpabiliser. Il n'était que neuf heures, et déjà sa maladresse venait lui gâcher la vie.
L'autre, néanmoins, insistait sur sa bonne condition et finit même par se présenter. Elle ne semblait pas tenir compte de l'incident. Le nom de la jeune fille fit tiquer Sara ; il lui semblait l'avoir déjà entendu, sans se rappeler où. Peut-être le lycée, ou alors des rumeurs sympathiques intérieures au quartier. Après tout, il était possible qu'elle vive en plein Magnolia Cresent, et elle semblait aussi jeune que la Van Wagner. Pour confirmation, Ruth l'interrogea sur sa scolarité. Selon elle, elles allaient à la même université. C'était certainement vrai, mais pas dans la même promotion. Sara acquiesça donc, avant de préciser :

-C'est possible oui... Je suis en première année d'économie. Et toi ?

La brune arborait une robe bleue électrique fendue dans le dos, ce qui dévoilait de superbes omoplates. Elle paraissait très mince, et était assez grande. Sara finit par reconnaître en elle un profil de mannequin. Elle était aussi chic que sur les photos des magazines, et l'envie décolla en elle. Avec sa jupe taille haute, noire et froncée en longueur, son débardeur moulant glissé à l'intérieur, ressemblait davantage à une poupée habillée pour une occasion exceptionnelle. Ses efforts payaient : elle était jolie, mais elle ne transpirait pas la classe et le glamour comme Ruth. Aucun diamant n'était incrusté en elle, jusqu'à briller sous sa peau.
Elle était un peu jalouse, mais se refusait à le montrer. Pour contrebalancer, elle se présenta à son tour, vu qu'elle avait oublié de le faire plus tôt :

-Je m'appelle Sara, enchantée.

Ce fut à cette seconde que la jeune fille se souvint que ses camarades l'attendaient peut-être dans le café. Elle ne pouvait pour autant se débarrasser de Ruth. Elle l'avait envoyée au tapis, après tout. Et puis, elle était un peu intriguée. Son visage et son nom lui disaient quelque chose, et ce n'était certainement pas à l'université qu'elle les avait vus et entendus. Alors où ? C'aurait été impoli de questionner la brune, alors Sara préféra se taire. Elle attendrait un peu que l'information lui revienne, ou que Ruth lâche des indices pour l'aider. Mais en plus de la jalousie, la curiosité venait de s'éveiller.

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Ruth reconnaissait vaguement le visage de la jeune femme qui se tenait devant elle… Elle se demandait quel lien pouvaient-elles avoir en commun? Elle repoussa cette interrogation, qui devait d’ailleurs paraître dans ses yeux, en se répondant à elle-même qu’elle l’avait simplement vue à l’Université, puisqu’elle venait de lui confirmer ses doutes. Elles avaient donc environ le même âge. La jeune femme qui se tenait devant le mannequin semblait intéressée par la mode, il était donc étonnant de savoir qu’elle étudiait en économie. Ce domaine n’inspirait pas la confiance de Ruth. Elle n’avait jamais aimé cette matière. Elle croisa le regard de la jeune femme qui l’avait fait tombée et aperçu une pointe de frustration dans ses yeux. Hum… intéressant. Elle ne savait pas pourquoi, mais elle avait l’impression que c’était par rapport à la beauté naturelle de Ruth. Elle baissa les yeux un moment, puis en regardant Sara de nouveau, elle répondit à sa question :

- Je suis étudiante en mode, première année tout comme toi, dit-elle en souriant. J’adore le glamour et j’ai toujours été intéressée par la création. De plus, ma mère m’a initiée très jeune au concours de beauté et au mannequinat, donc je peux dire que je m’y connais dans ce domaine. J’ai très hâte de me trouver un emploi permanent soit de mannequin ou de créatrice de mode! J’aimerais les deux tout autant.

Elle était réellement emballée lorsqu’elle parlait de ses projets futurs. Elle était réellement passionnée par la mode, comme bien d’autres femmes, mais elle sentait réellement que c’était dans son sang. Elle avait toujours les yeux brillants d’excitation lorsqu’elle en parlait et son cœur se mettait à se débattre. Elle avait peut-être trop parlé, mais elle ne s’en souciait pas vraiment. Elle devrait bientôt partir pour aller en cours, de toute manière. Et la jeune femme dénommée Sara devait aussi avoir des choses à faire. Ruth ne savait rien sur la jeune femme, mais le fait d’avoir une impression de déjà-vu avec son nom et son visage lui donnait envie d’en savoir plus sur elle. Peut-être était-elle une vieille amie de la famille? Ou peut-être avait-elle grandi près de chez Ruth lorsqu’elle était jeune? Elle ne savait pas du tout, mais elle était enthousiaste à l’idée de le deviner.

- Habites-tu ici depuis bien longtemps?, demanda Ruth de manière subtile pour apprendre si elle avait déjà vécu ailleurs ou pas. Si elle répondait qu’elle vit à Magnolia Cresent depuis son enfance, elle saurait que ses hypothèses précédentes auraient peu de chances d’être vraies. Si non, elle l’aurait peut-être connue dans une garderie ou une école, ou encore simplement en se promenant dans la rue lorsqu’elle était plus jeune et qu’elle avait plus de temps libre qu’en ce moment. Avec sa mère qui l’entraînait dans toutes sortes de concours, de défilés et de voyages inattendus, Ruth n’avait plus vraiment le temps d’avoir des vrais amis qu’elle verrait souvent. Elle n’avait plus de temps pour personne d’ailleurs.

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L'intrigue commençait à croître, si bien que Sara sentait les questions s'accumuler derrière ses lèvres. Elle savait cependant que peu d'entre elles ne seraient satisfaites, car il lui paraissait impossible de révéler sa curiosité. Lorsque Ruth eut l'occasion de dévoiler son domaine d'étude, Sara n'en fut qu'à moitié surprise. Sans la connaître, et uniquement en se rapportant à son physique et à l'aura qu'elle dégageait, Sara aurait pu miser sur cette matière. Et si elle n'était pas réellement jalouse de cela -car elle ne se sentait aucunement attirée par un métier dans la création-, elle se prit de plein fouet les révélations suivantes.
Ruth était bien mannequin, et depuis ses très jeunes années. Elle attendait de pouvoir vivre de cette activité et espérait même pouvoir la combiner avec la profession de styliste. Ah ça, elle vendait du rêve, la petite Danielson-Dickens. Et Sara ressentait nettement l'envie lui grignoter les orteils. Et cette persienne avide vint lui souffler que Ruth était certainement aussi prétentieuse que ses pairs. Et qu'elle lui détaillait sa vie de paillette pour gonfler son égo et rabaisser celui de Sara. Oh que c'était plausible, comme hypothèse ! La blonde avait eu l'occasion d'écouter de nombreux interviews de grandes stars de la mode, et toutes ou presque se croyaient le nombril du monde. Ruth était certainement l'une d'entre elles.
La colère qui naissait en elle annihilait la déception de n'avoir ce que Ruth possédait. La jalousie et l'envie se muaient en une ire sourde qui, depuis toujours, était bien plus évidente à vivre que ses voisines. Reporter la faute sur autrui soignait bien des maux et Sara, adepte de peu de moyens, avait depuis toujours compris cela. Néanmoins, se mettre en rogne pour si peu ne suffisait pas à glacer le sourire de la Van Wagner, et encore moins à rendre la situation délicate. La jeune fille savait se tenir.
Ruth l'interrogea par la suite, sans que Sara n'eut le temps de revenir sur sa disposition quasi-naturelle à faire du mannequinat, sur sa vie. A savoir si elle vivait depuis longtemps à Magnolia Cresent. La blonde eut besoin de réfléchir un instant. Il paraissait loin le temps où elle était une petite nouvelle.

-Oh, et bien... je suis arrivée ici en première année de collège donc il y a... sept ans, je crois. Quelque chose comme ça. Pourquoi ?

En prononçant son dernier mot, Sara eut le pressentiment que Ruth cherchait à savoir qui elle était. Peut-être que tout comme elle, sa figure et son nom lui disaient quelque chose. Seulement, serait-ce une bonne découverte, ou bien un mal ? Cela, Sara ne pouvait le deviner.

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Lorsqu'elle parlait de sa passion pour la mode et la création, Ruth constata bien que les yeux de Sara trahissaient quelque chose... mais quoi? Elle se demanda si ce n'était pas de la jalousie, ou même peut-être de l'envie. Ruth étant une jeune femme fière et sûre d'elle-même, plusieurs personnes, surtout de sexe féminin, l'enviaient lorsqu'elle leurs parlaient pour la première fois. Cependant, Ruth ne croyait pas à la jalousie de Sara, car cela s'applique généralement plus à l'apparence et son interlocutrice était très jolie, quand-même. Elle ne savait donc pas pour quelle raison elle pourrait être jalouse. Une affaire d'aura, probablement. Les yeux de la jeune femme brillaient de curiosité, elle semblait elle aussi chercher à savoir qui était donc cette femme dont elle n'était pas sûre de connaître? Ruth afficha un petit sourire à cette idée. Elle n'était donc pas la seule à ne pas retrouver le lien qu'elles avaient toutes les deux!

Par la suite, l'interlocutrice de la mannequin lui apprit qu'elle vivait à Magnolia Cresent depuis sept années. Cela voulait donc dire que l'hypothèse d'une amie d'enfance ou même simplement d'une connaissance due à l'école était erronée. Il y avait toujours l'hypothèse que leurs parents étaient amis lorsqu'elles étaient très jeunes qui pouvait être plausible. Ruth comptait bien le vérifier...

- Simplement pour savoir, répondit-elle en souriant. Je suis plutôt nouvelle, ici, donc j'essaie de savoir si je suis la seule!

Subtile et simple comme réponse, parfait pour ne pas dévoiler qui lui semble évident qu'elles se sont connues quelque part qu'elles ont oubliés toutes les deux. Ruth fouillait dans sa mémoire, quand elle pensa à une question qui lui brûlait les lèvres... Les amis commun! Bien sûr que c'est de là qu'elles se connaissaient! Mais... comment aborder le sujet avec une simple inconnue rencontrée pour cause de maladresse idiote? Hum... Très bonne question. Qui pouvait-elle bien être? Cette dénommée Sara Van Wagner? Connaissait-elle Keira? Maxim? Shelby? Elle aurait voulu lui faire un inventaire de toutes les personnes qu'elle connaissait pour pouvoir trouver la source de cette interrogation grandissante. Mais ça ne se fait pas, donc, vu que Ruth a un bon savoir-vivre, elle se contenta de lâcher une simple affirmation:

-Ton visage et ton nom me disent quelque chose... dit-elle, comme si c'était seulement pour elle-même. Voilà. C'est dit. Soit Ruth aurait une confirmation de la part de Sara, soit elle passerait pour une idiote. Elle espérait que se serait la première option qui arriverait. Elles allaient bien trouver ce qu'elles avaient en commun, après tout. Ou peut-être allaient-elles seulement constater qu'elles n'ont rien en commun? Si elles avaient un lien, était-il positif? Négatif? Ruth espérait intérieurement que ce lien serait positif, car elle n'aimait pas avoir des différents avec les gens en général.

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Les sept années évoquées par Sara étaient passées si vite ! La jeune fille balisait rien qu'à y repenser. Son arrivée à Magnolia était bien loin, désormais. Le temps où elle n'était qu'une gamine effrayée par son statut de nouvelle était bien révolu. Pourtant, malgré ses efforts de lycée pour devenir quelqu'un, pour être reconnue, son entrée à l'université réveillait ses craintes infantiles. Elle perdait petit à petit son assurance et redevenait une môme sans le sou et sans le père.
Ruth, elle, avouait être une petite nouvelle dans le quartier. Mais nouvelle à quel point ? Sara était certaine de la connaître. Du moins, d'avoir déjà vu son visage et entendu son nom. Peut-être n'avait-elle jamais eu aucun contact avec elle, mais l'avoir croisée une fois suffisait à avoir imprimé son joli minois.

-Moi aussi. Tu étais au lycée ? A Magnolia High School ? Demanda-t-elle pour s'en assurer.

Si la mannequin était au lycée, il était fort possible qu'elles se soient déjà croisées. Avec la popularité qu'elle avait acquise à la fin de sa dernière année, Sara avait pu intégrer la « haute » du lycée. Côtoyer Matthew Hoskins, Erica Daniels, j'en passe des beaux et des riches, avait ses avantages et ses inconvénients. Et par déduction, compte-tenu de la beauté fatale qui se dégageait de Ruth, Erica avait certainement dû faire sa connaissance. Se priver d'une amie si influente et magnifique, ce n'était pas dans les habitudes de l'ancienne reine du lycée.

-Tu connais Erica Daniels ? Matthew Hoskins ? William Livingstone ?

Si Ruth appartenait à cette classe supérieure d'étudiants, de manière volontaire ou non, consciente non non, elle connaîtrait forcément l'un de ces visages. Lequel ? Tirage au sort, Sara ne pouvait le deviner. Matthew, peut-être. Surtout qu'il était célibataire, depuis fin août. Et oui, le double royal du lycée n'était plus : Erica avait préféré mettre un terme à leur relation pour une raison qui échappait un peu à la blonde. Sara avait cru naïvement que l'amour qui les liait serait invincible. Après tout, prince et princesse avaient à vivre une histoire de rêve, de conte de fée. Mais apparemment, elle s'était trompée. Donc, Matthew le célibataire devait chercher à se caser à nouveau. Et Ruth ferait une parfaite prétendante. Il semblait difficile de lui dire non. Cette idée fit frissonner Sara, qui pensa aussitôt à son William. Sa jalousie était chaque seconde de sa vie en état d'alarme, prête à s'attiser et à prendre feu. Sa vie, elle l'offrait à son amour, et ses décisions avaient toujours un rapport avec William. Elle n'agissait que pour lui plaire davantage. Et elle n'imaginait pas ce qu'irait lui apprendre Ruth à propos du garçon...

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Ruth sourit en entendant la question de Sara : «Tu étais au lycée ? A Magnolia High School ?». C’est donc de là qu’elles auraient pu se connaître! Ruth était arrivée à Magnolia High School pour sa dernière année seulement, mais même avec cette arrivée tardive, elle avait souvenir qu’elle était entourée de beaucoup de personnes. Elle ne se rappelait pas de toutes les personnes avec qui elle aurait pu être amie, vu qu’elle était encore déboussolée, à ce moment là, par ce changement d’environnement plutôt soudain. Elle était cependant heureuse de savoir au moins une partie de cette «énigme».

- Je suis allée à Magnolia High School oui!, commença-t-elle avec entrain. Mais, j’y suis arrivée seulement pour ma dernière année, vu que ça fait seulement un an que je suis ici, ajouta-t-elle plus sérieusement.

Peu de temps après avoir répondue à ses questions sur Magnolia High School, Ruth fût surprise par toutes les questions que Sara lui lança à la fois. Elle lui demandait si elle connaissait Erica Daniels; ce nom ne lui disait rien. Peut-être était-elle l’une des élites de l’école primaire, puisque Sara semblait plutôt fière de lui nommer cette fille. Ensuite elle lui demanda si elle connaissait Matthew Hoskins mais ça ne lui disait toujours rien, cependant elle se disait qu’elle l’avait peut-être déjà remarqué, surtout s’il était beau garçon. Elle ne savait pas s’il l’était, par contre. Finalement, Sara prononça un nom qui était loin de lui être inconnu! William Livingstone. C’était probablement de lui que les deux jeunes femmes se connaissaient! Il est quand-même beau garçon… alors Sara a probablement dû avoir un œil sur lui tout comme Ruth l’avait eu. D’ailleurs, elle aurait aimé le revoir et finir par l’avoir pour elle seule. Ce cher William est un sacré charmeur, tout comme elle, mais ils n’avaient jamais voulu céder à la tension qui les attiraient l’un vers l’autre pour ne pas se montrer faible! Voilà ce que ça fait, l’orgueil… Oh..! William avait abandonné Ruth… pour une certaine Sara! Elle haïssait ce nom depuis cet événement. Voilà d’où elles se connaissaient… Ruth se renfrogna, sachant maintenant que cette fille lui avait volé William. Elle se reprit rapidement, ne voulant pas faire savoir à Sara qui elle était vraiment. Elle sourit et répondu à sa question poliment.

- Je connais un peu William Livingstone, les deux autres ne me disent rien cependant!, dit-elle en souriant, avec le même ton qu’avant cette réalisation. Nous nous connaissions, mais c’était simplement une connaissance avec qui j’aimais bien discuter, ajouta-t-elle, pour ôter tout soupçons qui auraient pu arriver à l’esprit de la jeune femme.

Ruth se tenait bien droite, presque persuadée elle-même par son mensonge. Elle était confiante et elle savait ce qu’elle faisait. Dans ce contexte, le mensonge était la meilleure voie de s’en sortir selon elle. La jeune femme ne voulait pas que l’autre, par jalousie, la frappe ou quoi que ce soit. Son apparence était quand-même bien trop chère à ses yeux ! Cependant, elle ne voulait pas Tout lui cacher. Donc, elle lui avait simplement dit le connaitre, sans entrer dans les détails, et en déformant un petit peu les faits réels pour ne pas l’avoir sur le dos trop longtemps. Après tout, elle avait plutôt l’air possessive envers ce pauvre homme.

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Ravie d'avoir vu juste quant à l'endroit où les deux jeunes filles avaient pu s'apercevoir, Sara n'omit pas de sourire. Magnolia High School était un grand lycée. Se souvenant du mal qu'elle avait eu à s'intégrer au collège, alors que c'était une structure à échelle réduite, Sara conclut que c'était normal si Ruth n'avait pas percé dans l'élite du lycée. Une année ne lui avait pas permis de se faire un nom. Néanmoins, lorsqu'elle énuméra les identités des membres de la famille royale, Sara s'attendait à ce que Ruth connaisse au moins Erica et Matthew. Après tout, ils étaient connus et reconnus, appréciés voire adulés, par les trois-quarts des lycéens bien-pensants. L'estime que la brunette avait d'elle-même pourrait être si haute que même la paire royale ne lui fit pas le moindre effet ? La jolie blonde eut soudain l'impression d'avoir à faire à une créature bien plus redoutable que l'était Erica. C'était dire !
Ruth révéla tout de même qu'elle connaissait William, et sans mentir, cela ne plut guère à la petite amie de celui-ci. Appelons un chat un chat : Ruth prétendait à recevoir la couronne de Rivale parfaite. Encore une magnifique demoiselle qui s'était approchée de son mâle. Le Livingstone avait des faux-airs de lumière, et toutes les lucioles, affublées de leurs plus seyants atouts, se démenaient pour venir l'apostropher. Sara avait toujours eu du mal avec cela, mais s'efforçait de le garder pour elle. Il lui semblait que si William apprenait comme sa jalousie était maladive, il risquait d'être un peu effrayé.

-Oh, d'accord. Donc vous ne vous voyez plus ? hasarda-t-elle avec un air désolé.

Ses mimiques étaient construites de toutes pièces, comme les multiples détails superficiels d'une puce électronique. Sara était en réalité ravie que William n'ait plus d'autres déesses qu'elle à regarder. Mais jusqu'à preuve du contraire, Ruth et elle venaient de se rencontrer, de se découvrir un ami commun, et lui tirer dans les pattes ne serait pas bien judicieux.
Si sa conscience malsaine lui soufflait de l'interroger davantage à propos de son petit-ami, certaine qu'il y avait quelque part anguille sous roche, sa raison l'obligea à se taire. Il n'était pas question de chercher des poux à une inconnue de ce gabarit. Elle parvint même à changement de sujet.

-Tu allais à la fac ? Quand je t'ai bousculée je veux dire.

Peut-être que Ruth avait cours, et que prise dans l'action, elle avait oublié ce petit détail. En plus de sa chute, Sara ne voulait pas être responsable d'un retard.

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